Son nom et sa généalogie
Il est Ash-sharîf Shihâb Ed-ddîn Abû Al-fayd et Abû Al-'Abbâs Ahmad Ibn Muhammad Ibn as-Siddîq At-tjkânî Al-ghumârî Al-idrîsî Al-hasanî, il descend de Dâwûd Ibn Idrîs Ibn 'Abdellah Ibn Al-hasan Ibn Al-hasan Ibn 'Ali et Fatima (que Dieu les agréent) fille du Prophète (paix et salut sur lui).
La famille Benseddîq est une famille réputée par le Hadîth et son authentification (takhrîj) depuis des générations.
Sa mère
Elle s'appelle Az-zahrâ fille d'Abdel Hafîd fils du grand savant et maître Ahmad Ibn 'Ajîba Al-hasanî.
Sa naissance
Il est né dans la tribu des Banî Saïd proche de la tribu des Ghumâra au nord du Maroc en l'an 1320 de l'Hégire (1901).
Son enfance
Il vécu à Tanger où son père était à la fois un grand savant en science religieuse et un éducateur de l'école soufie shâdhilite Darqawite (la zawiya as-siddîqiyya).
Son apprentissage
Dès qu'il a eu 5 ans, son père l'amena apprendre le Coran, une fois l'apprentissage du Coran avec ses règles et sa psalmodie terminé, l'enfant montra une appétit grandissante aux sciences et il apprit les Moutoun en vigueur au Maroc à savoir "Al-ajarrûmiya " en grammaire, "Al-murshid Al-Mu'în d'Ibn 'âshir ", le culte selon l'école malikite.
Il apprit aussi : "Bulûgh Al-murâm min adillati al-ahkâm " d'Ibn Hajar, "Al-fiyyatu Mâlik", "Al-'aqîda As-sanusiyya" et "Jawharatu at-tawhîd " d'Al-qânî en dogme Ash'arite, "Al-bayqoûniyya" en Hadîth et "Moukhtasar Khalîl" en Fiqh malikite…
Ensuite, à l'âge de 19 ans son père l'envoya en Egypte au fameux institut Al-Azhar pour approfondir ses études. En 1344 (1926) son père vint en Egypte pour assister à la conférence historique qui réunit les éminents savants musulmans suite à la chute de l'empire (la Khilâfa) islamique. Il voyagea avec lui à Damas pour rencontrer le grand savant marocain Muhammad Ibn Jaafar Al-kattânî, puis ils revinrent au Maroc et Ahmad Ibn As-saddîq fit un large voyage pour rencontrer les savants marocains de l'époque et ceux de l'Algérie.
En 1349 de l'Hégire, il revint au Caire accompagné de ses deux frères Abdallah Ibn as-seddîq et Muhammad Az-zamzamî qui vont aussi suivre leurs études à Al-Azhar.
Ses professeurs
Les maîtres d'Ahmad Ibn as-seddîq dépassent la centaine : on cite
parmi eux :
- son père Muhammad Ibn as-seddîq de qui il prit tout le Fiqh
malikite et le Sahîh Al-Bukhârî.
- Muhammad Ibn Jaafar Al-kattânî Al-hasanî
l'un des plus grand savant d'Al-qarawiyyîn qui vécut à Médine puis en Syrie.
- Muhammad Imâm Ibn Ibrâhîm As-saqâ Ash-shâfi'î, il prit de lui le "Tahrîr "
sur le rite Shafiite entre autre.
- Muhammad Bakhît Ibn Husayn Al-Mutî'î
Al-hanafî As-sa'îdî, le Mufti de l'Egypte à l'époque: il prit de lui l'exégèse,
l'explication du Sahîh al-Bukhârî sur deux ans et le Fiqh Hanafite ainsi que
d'autre disciplines…
- Muhammad Ibn Ibrâhîm As-samâlûtî Al-mâlikî du Caire,
l'un des plus grands savants malikites et de langue arabe à l'institut Al-azhar
: il prit de lui le Muwattaa, le "Tafsîr d'al-Bîdâwî ", le "tahdhîb " en
logique…Et il reçut de lui la Ijâza (diplôme de certification)
- Muhammad Ibn
sâlim Ash-sharqâwî le maître des shafiite et leur Mufti en Egypte à l'époque…
Son enseignement
Il eut une grande renommé en Hadîth en Egypte grâce aux nombreux livres qu'il écrit en la matière. Il eut une chaire à la mosquée Husaynî et celle d'Al-kîkhiyâ, et il fut une référence en Hadîth dans ce pays jusqu'à ce qu'il revint au Maroc en 1354 de l'Hégire à cause de la mort de son père.
Au Maroc, il fut un éducateur et un réformateur contre l'anarchie en Fiqh et incitant les musulmans à suivre une doctrine et à s'intéresser plus au Hadîth …
Il a été aussi l'un des architectes des deux révolutions contre le colonisateur espagnol : celle de 1935 et celle de 1949. C'est ce qui lui a causé la prison pendant 3 ans…
Il était un juriste révolutionnaire qui maîtrisait à la perfection tous les rites sunnites et les preuves traditionnelles et cela lui a coûté beaucoup d'épreuves surtout l'animosité de quelques juristes qui s'attachaient au Fiqh ancien et qui étaient contre l'adaptation du Fiqh au contexte et besoins actuels…
Enfin, il fut obligé de quitter le Maroc en 1956 à cause de tout cela pour finir sa vie au Caire.
Ses ouvrages
Ils sont très nombreux environ : 250 livres, en Fiqh, en dogme, en Hadîth, en
histoire, en exégèse…
On cite entre autre: "Hidâyat Ar-rushd li takhrîji
ahâdîth ibn Rushd" Beyrouth : 1407H,
"Mutâbaqat Al-ikhtirâ'ât al-'asriyya limâ
akhbara bihi sayyidu al-bariyya",
"Al-istinfâr ligazwi
at-tashabbuhu bi al-kuffâr" : 1407H,
"Husûl at-tafrîj bi usûl
at-takhrîj " 1415H,
"al-bahr
al-'amîq fî marwiyyât Ibn As-seddîq"…
Sa mort
Il mourut en 1380 de l'Hégire (1960).