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Epitre sur la croyance
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Les versets et ahâdîth relatifs aux attributs d’Allah

Le Coran et les traditions du Prophète contiennent des versets et des ahâdîth qui donnent l’impression qu’Allah  - Exalté soit-Il - est similaire à Ses créatures dans certains de leurs attributs. Nous allons cité certains d’entre eux à titre d’exemple, puis les faire suivre par les explications qui ont été mentionnées à leur sujet. Nous implorons l’aide d’Allah  - Exalté soit-Il - afin de démontrer la vérité sur cette question qui a été un sujet de débats et de controverses parmi les gens jusqu’à notre époque. Nous Le prions afin qu’Il nous protège de l’erreur et nous guide vers ce qui est vrai, et sur Lui nous nous reposons car Il est le meilleur sur Qui se reposer.

Exemples de versets relatifs aux attributs d’Allah

1) Allah  - Exalté soit-Il - dit : « Tout ce qui est sur elle [la terre] doit disparaître, [Seule] subsistera la Face [wajh] de ton Seigneur, pleine de majesté et de noblesse. » (Sourate ar-Rahmân (55), ayat 26-27)

Il en est de même pour chaque verset dans lequel le mot “face” (wajh) est employé en référence à Allah   - Exalté soit-Il.

2) Allah  - Exalté soit-Il - dit : « Et Nous t'avons déjà favorisé une première fois, lorsque Nous révélâmes à ta mère ce qui fut révélé : "Mets-le dans le coffret, puis jette celui-ci dans les flots pour qu'ensuite le fleuve le lance sur la rive; un ennemi à Moi et à lui le prendra". Et J'ai répandu sur toi une affection de Ma part, afin que tu sois élevé sur Mon Oeil [3alâ 3aynî]. » (Sourate Taha (20), ayat 37-39)

Il   - Exalté soit-Il - dit également : « Et il fut révélé à Noé : "De ton peuple, il n'y aura plus de croyants que ceux qui ont déjà cru. Ne t'afflige pas de ce qu'ils faisaient. Et construis l'arche par Nos Yeux [bi a3yunina] et d'après Notre révélation. Et ne M'interpelle plus au sujet des injustes, car ils vont être noyés". » (Sourate Hud (11), ayat 36-37)

Ceci concerne également tous les autres versets où le mot “oeil” (3ayn) est utilisé au sujet d’Allah  - Exalté soit-Il.

3) Allah   - Exalté soit-Il - dit : « Ceux qui te prêtent serment d'allégeance ne font que prêter serment à Allah : la main d'Allah [yadu Allâhi] est au-dessus de leurs mains. Quiconque viole le serment, ne le viole qu'à son propre détriment; et quiconque remplit son engagement envers Allah, Il lui apportera bientôt une énorme récompense. » (Sourate al-Fath (48), aya 10)

Il   - Exalté soit-Il - a également dit :« Et les Juifs disent : "La main d'Allah est fermée !" Que leurs propres mains soient fermées, et maudits soient-ils pour l'avoir dit. Au contraire, Ses deux mains sont largement ouvertes [yadâhu mabsûtatani] : Il distribue Ses dons comme Il veut. Et certes, ce qui a été descendu vers toi de la part de ton Seigneur va faire beaucoup croître parmi eux la rébellion et la mécréance. Nous avons jeté parmi eux l'inimité et la haine jusqu'au Jour de la Résurrection. Toutes les fois qu'ils allument un feu pour la guerre, Allah l'éteint. Et ils s'efforcent de semer le désordre sur la terre, alors qu'Allah n'aime pas les semeurs de désordre. » (Sourate al-Mâ’ida (5), aya 64)

Il   - Exalté soit-Il - dit aussi : « Ne voient-ils donc pas que, parmi ce que Nos mains [aydîna] ont fait, Nous leur avons créé des bestiaux dont ils sont propriétaires ? » (Sourate Yasîn (36), aya 71)

4) Allah   - Exalté soit-Il - dit : « Que les croyants ne prennent pas, pour alliés, des infidèles, au lieu de croyants. Quiconque le fait contredit la religion d'Allah, à moins que vous ne cherchiez à vous protéger d'eux. Allah vous met en garde à l'égard de Lui-même [nafsahu]. Et c'est à Allah le retour. » (Sourate al-Imran (3), aya 28)

Il   - Exalté soit-Il - dit également : « (Rappelle-leur) le moment où Allah dira : "ش Jésus, fils de Marie, est-ce toi qui as dit aux gens : "Prenez-moi, ainsi que ma mère, pour deux divinités en dehors d'Allah ?" Il dira : "Gloire et pureté à Toi ! Il ne m'appartient pas de déclarer ce que je n'ai pas le droit de dire ! Si je l'avais dit, Tu l'aurais su, certes. Tu sais ce qu'il y a en moi, et je ne sais pas ce qu'il y a en Toi [fî nafsika]. Tu es, en vérité, le grand connaisseur de tout ce qui est inconnu." (Sourate al-Mâ’ida (5), aya 116)

5) Allah  - Exalté soit-Il - dit : « Le Tout Miséricordieux S'est établi [istawâ] sur le Trône. » (Sourate Taha (20), aya 5)

Ceci concerne également les autres versets dans lesquels "istiwâ 3alâ al-3arsh" (l’établissement sur le Trône) est attribué à Allah  - Exalté soit-Il.

6) Allah,  - Exalté soit-Il - dit : « Et Il est le Dominateur Suprême au dessus de Ses serviteurs [fawqa 3ibâdihi]. Et Il envoie sur vous des gardiens. Et lorsque la mort atteint l'un de vous, Nos messagers (les Anges) enlèvent son âme sans aucune négligence. » (Sourate al-An’âm (6) aya 61)

Il   - Exalté soit-Il - dit également : « Etes-vous à l'abri que celui qui est dans le ciel [man fî as-samâ] enfouisse en la terre ? Et voici qu'elle tremble ! » (Sourate al-Mulk (67), aya 16)

Il  - Exalté soit-Il - dit aussi : « Quiconque veut la puissance (qu'il la cherche auprès d'Allah) car la puissance tout entière est à Allah : vers Lui monte [ihayhi yas3adu] la bonne parole, et Il élève haut la bonne action. Et quand à ceux qui complotent de mauvaises actions, ils auront un dur châtiment. Cependant leur stratagème est voué à l'échec. » (Sourate Fâtir (35), aya 10)

Ces versets pourraient être compris comme attribuant une direction à Allah  - Exalté soit-Il.

7) Allah  - Exalté soit-Il - dit : « Ceux qui offensent Allah [al-ladhîna yudhûna Allâha] et Son messager, Allah les maudit ici-bas, comme dans l'au-delà et leur prépare un châtiment avilissant. » (Sourate al-Ahzâb (33), aya 57)

Il  - Exalté soit-Il - dit également : « De même, Marie, la fille d'Imran qui avait préservé sa virginité; Nous y insufflâmes alors de Notre Esprit [min rûhinâ]. Elle avait déclaré véridiques les paroles de son Seigneur ainsi que Ses Livres : elle fut parmi les dévoués. » (Sourate at-Tahrîm (66), aya 12)

Il  - Exalté soit-Il - dit aussi :« Prenez garde ! Quand la terre sera complètement pulvérisée, et que ton Seigneur viendra [wajâ rabbuka] ainsi que les Anges, rang par rang. (Sourate al-Fajr (89), ayat 21-22)

Exemples de ahâdîth relatifs aux attributs d’Allah

Les nobles ahâdîth contiennent des mots similaires à ceux contenus dans les versets mentionnés ci-dessus, tels que l’attribution à Allah   - Exalté soit-Il - d’une "face" et d’une "main" etc. Beaucoup d’entre eux contiennent d’autres mots similaires attribués à Allah  - Exalté soit-Il - Lui-même, parmi lesquels nous citerons les suivants :

1) Abou Houraira  - qu’Allah soit satisfait de lui - rapporte que le Prophète  - que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui - a dit : « Allah a créé Adam à son image (3ala sûratihi). Sa taille était de soixante coudées. Après l'avoir créé, Il a dit : ‘Va saluer ceux-là (un groupe d'anges qui étaient assis) et écoute la façon dont ils vont te saluer en retour car c'est la salutation que toi et ta progéniture utiliserez’. Adam a dit : ‘Que la paix soit sur vous’. Les anges ont répondu : ‘Que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur toi’ ajoutant ainsi la salutation ‘bénédiction d'Allah’. » (rapporté par al-Bukhâri et Muslim).

2) Anas Ibn Malik  - qu’Allah soit satisfait de lui - rapporte que le Prophète  - que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui - a dit : « Des gens continueront à être jetés dans le feu de l'enfer et celui-ci dira : ‘En reste-t-il d'autres ?’ jusqu'à ce que le Seigneur y place Son pied (qadamihi), et que les parties de l’enfer s'effondrent les unes sur les autres. Celui-ci dira alors : ‘Assez, assez !’

Et le jardin continuera à avoir de la place libre jusqu'à ce qu'Allah crée des personnes pour habiter la place qu'il reste. » (rapporté par al-Bukhâri et Muslim).

3) Abou Houraira  - qu’Allah soit satisfait de lui - rapporte que le Prophète  - que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui - a dit : « En effet Allah est plus heureux (ashaddu farahan) du repentir de l'un d'entre vous que le bonheur que vous ressentez lorsque vous retrouvez la chamelle que vous aviez perdue » (rapporté par al-Bukhâri et Muslim).

Par rapport à cette question, les gens se sont divisés en quatre groupes : Un groupe a pris les choses littéralement et a ainsi attribué à Allah une face comme la face des êtres humains et une main comme leurs mains et un rire comme leur rire et ainsi de suite jusqu’à ce qu’ils aillent jusqu’à représenter Allah comme un vieil homme, tandis que d’autres l’ont représenté comme un jeune homme. Ce sont ceux qu’on appelle les "mujjassima" (ceux qui attribuent un corps à Allah) et les "mushabbiha" (ceux qui comparent Allah aux créatures). Aucun de ces deux groupes n’a quoi que ce soit à voir avec l’Islam. Ce qu’ils disent est absolument incorrect, et il suffit comme réponse à leur parole de citer ce que dit Allah  - Exalté soit-Il - dans le Qur’an :

« Il n'y a rien qui Lui ressemble; et c'est Lui l'Audient, le Clairvoyant. » (Sourate ash-Shura (42), aya 11)

Il   - Exalté soit-Il - dit aussi : « Dis : "Il est Allah, Unique ; Allah, Le Seul à être imploré pour ce que nous désirons ; Il n'a jamais engendré, n'a pas été engendré non plus ; et nul n'est égal à Lui". » (Sourate al-Ikhlâs (112), ayat 1-4)

Un autre groupe a ignoré complètement le sens de ces mots, prétendant qu’ils ne réfèrent pas du tout à Allah  - Exalté soit-Il. Selon eux, Allah  - Exalté soit-Il -, ne parle pas, n’entend pas, ne voit pas, parce que tout ceci ne peut avoir lieu qu’avec un organe corporel et les organes corporels ne doivent pas Lui être attribués, glorifié soit-Il. Ainsi, ils annulent les attributs d’Allah  - Exalté soit-Il -, en prétendant Le glorifier de cette manière. Ce sont ceux qu’on appelle les "mu’attila" (ceux qui annulent). Certains historiens de la doctrine islamique les appellent "jahmites" (ceux qui suivent Jahm Ibn Safwan Abou Mouhriz). Nulle personne ayant le moindre sens n’acceptera cette compréhension insensée.

Il a été prouvé à présent que certaines personnes peuvent parler, entendre et voir sans organe, alors comment la Parole d’Allah  - Exalté soit-Il - pourrait-elle être dépendante d’un organe ? En effet, Allah  - Exalté soit-Il - est beaucoup trop exalté pour cela.

Ce sont deux opinions fourvoyées qui ne sont pas dignes de considération. Il demeure deux autres qui ont été prises en considération par les théologiens, c’est-à-dire l’opinion des premières générations et celle des générations suivantes.

La position des premières générations en ce qui concerne les versets et ahâdîth relatifs aux attributs d’Allah

Les salafs (premières générations de musulmans), qu’Allah soit satisfait d’eux, ont dit : « Nous croyons en ces versets et ahâdîth tels qu’ils sont, et nous laissons l’explication de leur sens à Allah  ». Ainsi affirment-ils leur croyance que les mots "mains", "œil", "yeux", "établissement sur le Trône", "rire", "étonnement" etc, ne peuvent pas être expliqués en des termes que l’on peut comprendre, et que par conséquent leur explication devrait être laissée à Allah  - Exalté soit-Il -, Qui seul connaît leur sens véritable. Ceci prend son sens dans la prohibition du prophète  - que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui - :

« Méditez au sujet de la création d'Allah mais ne spéculez pas sur l'Essence d'Allah  - Exalté soit-Il -, car vous ne pourrez jamais Lui donner Son dû. » Al-Iraqi a dit que ce hadîth a été rapporté par Abu Na’îm dans al-Hilya avec une chaîne de transmission faible. Il a également été rapporté par al-Asbahani dans al-Targhîb wal-Tarhîb avec une chaîne de transmission plus fiable. Il a également été rapporté par Abou Sheikh.

Cependant tous parmi eux, qu’Allah soit satisfait d’eux, ont catégoriquement statué qu’il n’y a aucune similarité entre Allah  - Exalté soit-Il - et Ses créatures. Voici ce qu’ils ont dit :

a) La position de l’imam Abou Hanifa à l’égard des versets et ahâdîth relatifs aux attributs d’Allah  - Exalté soit-Il.

Abu al-Qasim Al-Lalikâ’î a rapporté dans “Usûl as-Sunna” que Mohammad Ibn al-Hasan, l’élève d’Abou Hanifa, qu’Allah soit satisfait d’eux deux, a dit :

« Tous les juristes de l’orient et de l’occident se sont accordés sur la croyance dans ce qui est contenu dans le Qur’an et la Sounna authentique concernant les attributs d’Allah  - Exalté soit-Il -, sans interprétation, description ou comparaison. Quiconque de nos jours essaierait d’interpréter quoique que ce soit parmi cela, irait à l’encontre de la pratique du Prophète  - que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui - et de la majorité des musulmans, parce qu’ils n’ont pas décrit ni interprété, mais seulement cité ce qui est dans le Qur’an et la Sounna (traditions du Prophète  - que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui) et rien de plus. »

b) La position de l’imam Ahmad à l’égard des versets et ahâdîth relatifs aux attributs d’Allah  - Exalté soit-Il.

Al-Khallal a dit dans son livre as-Sunnah que l’imam Ahmad Ibn Hanbal, (comme il a été énoncé également dans les propres livres d’Ahmad Ibn Hanbal comme "as-Sunna Muhammadiyya wa al-Mihna") : « J’ai questionné Abu Abdullah (Ahmad ibn Hanbal) au sujet des ahâdîth qui disent qu’Allah   - Exalté soit-Il - descend au ciel le plus proche, qu’Allah   - Exalté soit-Il - voit, qu’Allah   - Exalté soit-Il - place Son pied, et d’autres ahâdîth similaires.

Abu Abdullah a répondu : « Nous les croyons vrais sans chercher à en connaître le comment ni le sens (bi la kayfa wa la ma’na) et nous ne les rejetons pas. Nous savons que tout ce que le prophète, que la paix soit sur lui, a apporté est vrai du moment que cela lui est attribué par une chaîne de transmission fiable. Nous ne rejetons pas ce que dit Allah  - Exalté soit-Il -, et Allah   - Exalté soit-Il - ne peut pas être décrit de meilleure manière que ce qu’Il a dit à propos de Lui-même. Rien n’est tel que lui »

c) La position de l’imam Malik à l’égard des versets et ahâdîth relatifs aux attributs d’Allah  - Exalté soit-Il.

Harmala ibn Yahya a dit: « J’ai entendu Abdullah Ibn Wahb dire : "J’ai entendu Malik Ibn Anas dire : « Quiconque parle de la nature d’Allah  - Exalté soit-Il - et qui, lorsqu’il explique par exemple le verset qui dit “Les juifs disent que les mains d’Allah sont entravées”, place ses mains sur son cou, ou qui, lorsqu’il explique le verset “Il entend et voit tout”, indique ses yeux avec sa main, que celle-ci soit coupée car (il a blasphémé en) comparant Allah   - Exalté soit-Il - à lui-même. »

Malik a ajouté : « N’as-tu pas entendu la parole d’al-Bara’ quand il a dit que le Prophète  - que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui -, que la paix soit sur lui, n’a pas sacrifié quatre (moutons) et qu’al-Bara’ a fait un geste avec sa main de la même manière que le Prophète, et a ajouté "et ma main est plus courte que la main du Prophète  - que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui". Ainsi, al-Bara’ était peu disposé à décrire la main du prophète, que la paix soit sur lui, par révérence pour lui qui est seulement un être humain. Que dire alors dans le cas du Créateur dont nul n’est tel que Lui? »

d) Abu Bakr Al-Athram, Abu Omar Al-Talamanki, Abu Abdullah Ibn Batta et d’autres ont dit dans leurs livres que Abdul Aziz Ibn Abdullah Ibn Abu Salama Al-Maji a rapporté une longue narration qu’il a conclut par ce qui suit : « Les attributs qu’Allah   - Exalté soit-Il - a mentionné pour lui-même et a fait parvenir jusqu’à nous par Son Prophète sont ceux que nous mentionnons à Son sujet et nous ne Lui inventons pas nous-mêmes d’autres attributs. Nous n’ignorons pas ce qu’Il a dit pour se décrire Lui-même, ni n’inventons de nouveaux attributs à Son sujet. »

Sache, puisse Allah   - Exalté soit-Il - être miséricordieux envers toi, qu’afin de te protéger de commettre des erreurs en matière de religion, tu devrais t’en tenir à ce qui t’a été délimité et ne pas aller au delà. Parmi les principes de la foi est d’accepter ce qui est correct et de rejeter ce qui est incorrect. Tu ne devrais avoir aucune hésitation à mentionner les attributs d’Allah   - Exalté soit-Il - qui sont communément connus et qui sont faciles à accepter pour les coeurs, ceux qui sont mentionnés dans le Qur’an et les traditions du Prophète  - que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui - et ceux qui sont connus des générations successives de la oumma musulmane. Ne t’impose pas de difficultés inutiles.

Par conséquent, tu ne devrais pas occuper ton esprit à découvrir, ni ta langue à mentionner, ce que ton cœur n’accepte pas et ce que tu ne trouves ni dans le Livre d’Allah  - Exalté soit-Il -, ni dans les Traditions du Prophète comme attributs de ton Seigneur, et t’abstenir de mentionner de telles choses de la même manière que le Seigneur s’est abstenu de les mentionner à Son sujet, car se donner la peine d’essayer de connaître ce qu’Il n’a pas utilisé pour Se décrire est comparable au fait de rejeter des attributs qu’Il a mentionné à propos de Lui-même. De la même façon que tu devrais dénoncer le rejet des attributs qu’Allah  - Exalté soit-Il - a mentionné à Son propre sujet, tu devrais aussi dénoncer les tentatives forcées d’attribuer à Allah  - Exalté soit-Il - des qualités qu’Il n’a pas mentionnées lui-Même.

Par Allah  - Exalté soit-Il -, le succès est parvenu aux musulmans qui ont connu la vérité (et leur connaissance est la norme par laquelle est pesé le vrai) et qui ont rejeté le faux. Ces musulmans ont entendu comment Allah  - Exalté soit-Il - s’est décrit dans Son livre et ce qui leur a été rapporté par leur Prophète  - que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui -, et leurs cœurs n’ont jamais cessé de mentionner ces attributs d’Allah  - Exalté soit-Il -, et ils n’ont jamais inventé de nouveaux attributs Le concernant. Les attributs qu’il est rapporté que le Prophète  - que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui - a utilisés pour décrire son Seigneur sont égaux à ceux que le Seigneur   - Exalté soit-Il - a utilisé Lui-même. Ceux qui sont enracinés dans la connaissance ne s’aventurent pas au-delà de là où leur savoir les a amené et ils décrivent leur Seigneur seulement de la manière dont Il s’est décrit Lui-même, et ils rejettent ce sur quoi Il est resté silencieux. Ils ne nient ni ne rejettent aucun attribut qu’Il a utilisé pour Se décrire et ils ne Le décrivent pas par des attributs qu’Il n’a pas utilisés Lui-même dans le but de paraître savants. Il y a certaines choses qu’Allah  - Exalté soit-Il - a décidé de mentionner et il y en a d’autres que, dans Sa sagesse, Il a décidé de ne pas mentionner.

« Et quiconque fait scission d'avec le Messager, après que le droit chemin lui est apparu et suit un sentier autre que celui des croyants, alors Nous le laisserons comme il s'est détourné, et le brûlerons dans l'Enfer. Et quelle mauvaise destination ! » (Sourate an-Nisâ’ (4), aya 115)

Qu’Allah   - Exalté soit-Il - nous accorde à tous deux la sagesse et qu’Il nous joigne à la compagnie des justes.

La position des générations suivantes au sujet des versets et ahâdîth relatifs aux attributs d’Allah

Je t’ai déjà précisé que les salafs (premières générations), qu’Allah soit satisfait d’eux, croyaient aux versets et ahâdîth relatifs aux attributs d’Allah  - Exalté soit-Il - tels qu’ils leur ont été révélés et laissaient l’explication de leur sens à Allah  - Exalté soit-Il -, tout en croyant qu’Il  - Exalté soit-Il -  est trop sublime pour ressembler à l’une de Ses créatures.

Les générations suivantes, en revanche, ont dit: « Nous affirmons catégoriquement que les mots de ces versets et ahâdîth ne devraient pas être pris au sens littéral mais qu’ils devraient être compris comme des métaphores dont l’interprétation ne peut pas nuire. » Ainsi, ils furent enclins à interpréter "la face" comme signifiant "l’essence/l’être", "la main" comme "l’habilité" etc. afin d’éviter tout risque de comparer Allah  - Exalté soit-Il - à Ses créatures. Voici quelques unes de leurs paroles à ce sujet :

1) Abu al-Faraj Ibn al-Jawzi, le Hanbalite, mentionne dans son livre Daf’ shubhat at-Tashbih: (réfutation de la conception erronée constituant à comparer Allah à Ses créatures) qu’Allah  - Exalté soit-Il - a dit : « [Seule] subsistera La Face [wajh] de ton Seigneur, pleine de majesté et de noblesse. » (Sourate ar-Rahmân (55), aya 27)

Les exégètes ont expliqué que c’est Allah  - Exalté soit-Il - Lui-même Qui subsistera (éternellement).

Les exégètes ont également dit au sujet du verset : « Et ne repousse pas ceux qui, matin et soir, implorent leur Seigneur, cherchant Sa Face [wajh] » (Sourate al-An’âm (6), aya 52) que la "face" dans ce verset fait référence à Allah  - Exalté soit-Il - Lui-même.

Al-Dahhaq et Abu Ubaida ont dit au sujet de : « Tout doit périr, sauf Sa Face [wajh] » (Sourate al-Qasas (28), aya 88) que la "face" ici signifie également Allah  - Exalté soit-Il - Lui-même.

Ibn al-Jawzi a inclus un chapitre au début du livre susmentionné dans lequel il répond à ceux qui disent que la position des premières générations était de prendre ces versets et ahâdîth au sens littéral. Le résumé de ce qu’il y dit est que prendre ces versets et ahâdîth littéralement conduit à l’anthropomorphisme et à comparer Allah  - Exalté soit-Il - à Ses créatures, car le sens littéral d’un mot désigne ce pour quoi il est utilisé depuis toujours. Par conséquent, le seul sens [littéral] du mot “main” est la main véritable et il en est de même [pour les autres versets similaires]. Cependant, la position des premières générations n’était pas d’interpréter ces mots littéralement, mais de s’abstenir totalement de s’interroger à leur sujet.

Ibn al-Jawzi a également soutenu que les termes âyât sifât et ahâdîth sifât (versets des attributs et ahâdîth des attributs) étaient des innovations car ils n’apparaissent ni dans le Qur’an ni dans la Sunna (Tradition du Prophète), et les appeler ainsi est inexact car ils ne sont que de simples formes possessives. Il a appuyé son argument par nombre de preuves que nous n’avons malheureusement pas la place de mentionner ici.

2) Fakhr ad-Dîn ar-Râzi déclare dans son ‘Asâs al-Taqdîs’ : « Sache que le texte du Qu’ran ne doit pas être compris littéralement pour un certain nombre de raisons:

a) Le sens littéral de la parole d’Allah  - Exalté soit-Il - dans le saint Qur’an :

« …afin que tu sois élevé sur Mon œil [3alâ 3aynî]. » (Sourate Taha (20), aya 39)

car compris de cette manière, le verset signifierait que Musa, que la paix soit sur lui, "se tient sur cet œil", qu’il est "collé à lui", et cela est quelque chose qu’aucune personne sensée ne peut soutenir.

b) La parole d’Allah  - Exalté soit-Il - : « Construis l’arche par Nos yeux [bi a3yunina]. » (Sourate Houd (11), aya 37)

(prise littéralement) signifierait que l’instrument utilisé pour construire l’arche est cet œil.

(La structure arabe "bi a’yumina" est une structure elliptique qui signifie "sous notre supervision".)

c) Attribuer plus de deux yeux à un visage est répréhensible. Par conséquent il y a nécessairement besoin d’une interprétation métaphorique, et cette expression devrait être prise dans le sens "avec un grand soin et sous la supervision". »

3) Dans le premier chapitre de son livre « La Revivification des Sciences de la Religion », l’imam al-Ghazali dit en discutant des expressions métaphoriques et de leur interprétation :

« Le troisième type est celui des choses qui, si elles sont dites explicitement, sont aisément comprises sans la moindre difficulté, mais elles sont en fait utilisées métaphoriquement ou sémiotiquement dans le but de créer une forte impression sur l’esprit de l’auditeur, comme la parole du Prophète  - que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui - :

« La mosquée se contracte au contact des glaires comme la peau se contracte au contact du feu. »

Le sens est que, au vu de l’esprit de la mosquée et de son noble statut, cracher dedans équivaut à la mépriser, et contrevient à son caractère sacré de la même façon que le feu affecte la peau. Il va sans dire que l'espace de la mosquée ne se contracte pas littéralement à cause du crachat.

La même chose s’applique à la parole du Prophète  - que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui - : « Celui qui lève sa tête avant l’imam n’a-t-il pas peur qu’Allah change sa tête en celle d’un âne ? »

Si on la prend dans le sens littéral, ceci ne s’est jamais produit et ne peut pas se produire. Mais comprise comme une métaphore, cela est possible parce que ce qui est visé par là n’est pas la tête d’un âne dans sa forme réelle, mais sa caractéristique qui est la stupidité. Ainsi, quiconque lève sa tête avant l’Imam, sa tête est comparable à celle de l'âne en terme de stupidité. Cette signification métaphorique est celle qui est visée, pas la signification littérale.

Le sens d’une expression peut être compris métaphoriquement soit sur des bases rationnelles, soit sur la base d’une preuve tirée de la sharî'a. La raison rationnelle est que le sens littéral soit improbable, comme par exemple dans le cas de la parole du Prophète  - que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui - :

« Le coeur du croyant est entre deux des doigts du Tout Miséricordieux. »

Bien évidement, si nous regardions à l’intérieur du corps des croyants, nous n’y trouverions pas le moindre doigt. Par conséquent, on devrait comprendre ceci comme une métaphore de la puissance qui est "le secret des doigts et son âme cachée". Les doigts sont utilisés métaphoriquement en référence à la puissance car cela produit une forte impression dans l’explication du pouvoir absolu. »

L’Imam  al-Ghazali revient sur ce point dans une autre partie de son livre, mais ce que nous avons mentionné devrait suffire.

Ainsi, tu as clairement vu les approches des premières et des dernières générations de savants. Ces deux approches ont provoqué des controverses sérieuses entre les grands théologiens musulmans, et chaque parti a appuyé sa position par des arguments et des preuves. En fait, si tu examines la question attentivement, tu réaliseras que la différence entre les deux approches aurait été insignifiante si les deux camps s'étaient abstenus d'adopter une position extrémiste. Prendre en considération cette question, bien que cela puisse s’avérer long, n’aboutira qu'à une seule conclusion, qui est que le problème devrait tout simplement être remis entre les mains d’Allah,  - Exalté soit-Il. Essayons maintenant d’expliquer ce point en détail, avec l’aide d’Allah  - Exalté soit-Il.

La différence entre les premières générations et les générations suivantes concernant ces versets et ahâdîth

A présent tu sais que la position des premières générations au sujet des versets et ahâdîth relatifs aux attributs d’Allah  - Exalté soit-Il - est de les prendre comme ils sont, et de s’abstenir de les interpréter ou de leur donner un sens métaphorique, tandis que les générations suivantes leur ont donné des sens métaphoriques qui écartent l’anthropomorphisme et évitent tout soupçon de comparaison entre Allah et Ses créatures. Tu sais également que la dispute entre les deux camps était tellement intense qu’ils ont eu recours à des accusations extrémistes et biaisées.

Leurs positions peuvent être résumées ainsi :

1) Les deux tendances se sont mises d'accord sur la doctrine du tanzih (l'élimination [de la souillure de l’attribution de caractéristiques anthropomorphiques] et par conséquent de la mukhalafa (l'affirmation du caractère incomparable d'Allah et de la différence fondamentale entre Ses qualités et les qualités des êtres humains qui sont similairement nommées)

2) Chaque tendance a affirmé que ce que ces mots dénotent quand ils sont utilisés en référence à Allah  - Exalté soit-Il - , n'est pas le sens littéral qui est utilisé en référence aux êtres humains. Ceci découle de leur accord au sujet de la non-ressemblance d'Allah  - Exalté soit-Il - [à Ses créatures].

3) Chacune des 2 tendances a compris que les mots visent à exprimer des sentiments dans le coeur ou à faire référence à des choses matérielles qui sont significatives pour les utilisateurs de chaque langue ; et qu'aucune langue, aussi riche soit-elle, ne peut inclure des expressions à propos d'objets inconnus de ses locuteurs. Puisque les éléments relatifs à l'essence d'Allah  - Exalté soit-Il - sont inaccessibles à la connaissance humaine, il donc est impossible qu’une langue puisse les exprimer. Par conséquent essayer de définir catégoriquement le sens de ces mots est une perte de temps.

Il a donc été démontrer que les salafs (premières générations) et les khalafs (générations suivantes) se sont accordés sur le principe de l'explication métaphorique et que la différence entre eux était limitée au fait que les khalafs ont été plus enclins à expliquer le sens recherché. Ils étaient forcés de le faire afin de mettre l’accent sur la nécessité d’éliminer à propos d'Allah toute croyance anthropomorphiste. Leur but était de protéger les musulmans ordinaires d'une telle conception erronée. Par conséquent les différences entre les 2 tendances ne justifient pas de disputes ni de récriminations.

Nous croyons que la position des salafs (premières générations), qui était de s’abstenir de s’interroger sur le sens des attributs d’Allah  - Exalté soit-Il - et de laisser l’explication de leur sens à Allah  - Exalté soit-Il - , est plus prudente et devrait être suivie afin d’éviter les problèmes résultant de l’interprétation métaphorique d’une part, et de la nullification des attributs d’Allah  - Exalté soit-Il - d’autre part. Si tu es un de ceux qu’Allah  - Exalté soit-Il - a gratifiés de la tranquillité de la foi et dont les cœurs ont été bénis par la sérénité de la certitude, tu n’as pas besoin de rechercher d’autres positions.

Mais d’un autre côté, nous croyons que les interprétations métaphoriques des khalafs (générations suivantes) ne justifient pas un quelconque jugement à leur encontre d’être sorti de l’islam ou d’avoir dévié de la voie droite, ni cela ne justifie-t-il la longue dispute entre eux et les autres par le passé et à l’heure actuelle, car l’islam est suffisamment vaste et étendu pour tous les accommoder. Même les adhérents les plus inconditionnels de la position des premières générations, qu’Allah soit satisfait d’eux, ont été forcés à avoir recours à l’interprétation métaphorique dans de nombreux cas.

L’imam Ahmad Ibn Hanbal, par exemple, qu’Allah soit satisfait de lui, a donné une interprétation métaphorique au hadîth du Prophète,  - que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui - , dans lequel il a dit :

‘La Pierre Noire (de la Ka’ba) est la main droite d’Allah sur terre’

et la parole du Prophète  - que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui - :

‘Le coeur du croyant est entre deux des doigts du Tout Miséricordieux’

et la parole du Prophète  - que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui - :

‘Je sens le souffle du Tout Miséricordieux en provenance de la direction du Yémen’

Je suis tombé sur une parole de l’imam an-Nawawi, qu’Allah soit satisfait de lui, qui restreint la différence entre les deux positions à un tel degré qu’il ne devrait rester aucune place pour les disputes ou les controverses, d’autant plus que les générations suivantes ont établi comme condition pour leurs explications métaphoriques qu’elles soient rationnellement acceptables, et qu’elles soient en accord avec la sharî’a et n’aillent pas à l’encontre d’un des fondements de l’islam.

Ar-Râzi a dit dans ‘Asas ul Taqdis’ : « Dans les cas où nous approuvons l’interprétation métaphorique, nous n’entrons pas dans trop de détails, et dans les cas où nous n’approuvons pas l’interprétation métaphorique, nous laissons l’explication à Allah  - Exalté soit-Il - . C’est la règle générale et obligatoire concernant les textes équivoques (mutashabihât) (dans le Qur’an et le Hadîth), et le succès ne vient que d’Allah  - Exalté soit-Il - . »

La conclusion est que les premières générations et les générations suivantes se sont accordées sur le fait que ce qui est désigné par ces "mutashabihât" n'est pas leur sens littéral comme il est communément compris par les gens. Ceci par conséquent équivaut au ta'wil (interprétation métaphorique) d'une manière générale. Il se sont également mis d'accord sur le fait qu'une interprétation métaphorique qui va à l'encontre des fondamentaux de la shari'ah est inadmissible. Le désaccord était ainsi limité à la question d’interpréter ou non en accordance avec ce qui est compatible avec la sharî'ah, et ce n'est pas une différence fondamentale comme tu peux le voir. L'interprétation métaphorique était une approche à laquelle ont eu recours certains salafs eux-mêmes. L'objectif le plus important vers lequel les efforts des musulmans devraient être dirigés à présent devrait au contraire être celui visant à unifier les rangs et à parler avec une seule voix chaque fois que l'opportunité se présente.

D’Allah  - Exalté soit-Il -  nous dépendons et en Lui nous plaçons notre confiance.

Note: L’imam n’a jamais complété cette épître, en raison de son assassinat en 1949, un véritable témoignage de son engagement.




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