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Ach-Chifa - الشفا بتعريف حقوق المصطفى
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Ach-Chifa - الشفا بتعريف حقوق المصطفى

Dieu —qu'Il soit exalté— a dit: Dis: Si vos pères, vos fils, vos frères, vos épouses, votre clan, les biens que vous avez acquis, un négoce dont vous craignez le déclin, des demeures où vous vous plaisez, vous sont plus chers que Dieu et Son prophète et la lutte dans le chemin de Dieu: Attendez-vous à ce que Dieu vienne avec Son ordre ! Dieu ne guide pas les gens pervers. (Coran IX-24)

Ceci suffit comme incitation, signification et illustration du caractère obligatoire de cet amour, de sa gravité même et de son caractère méritoire en faveur du Prophète (saws).

En effet, Dieu —qu'Il soit exalté— a blâmé tous ceux dont les biens, les femmes et les enfants leur sont plus chers que Dieu et Son prophète et les a menacés en disant:

Attendez-vous à ce que Dieu vienne avec Son ordre. Puis Il a clos le verset en les qualifiant de pervers et en leur annonçant qu'ils feront partie des égarés.

Le traditionniste Abû 'Ali al-Ghassanî nous a rapporté d'après Anas que l'Envoyé de Dieu (saws) a dit: "Aucun de vous ne croira vraiment tant que je ne serai pas plus cher à ses yeux que ses enfants, son père et tous les hommes."

Et Abû Hurayra a rapporté une version semblable.

Le même Anas rapporte aussi que le Prophète (saws) a dit: "Il y a trois choses dont la possession apporte au croyant la douceur de la foi: C'est que Dieu et son Messager lui soient plus chers que tous les autres, qu'il n'aime un individu que pour Dieu et pour nulle autre raison et que le fait de retourner à l'impiété lui soit plus répugnant que d'être jeté dans le Feu."

`Umar Ibn al-Khattâb (que Dieu soit satisfait de lui) a dit au Prophète (saws): "Tu m'es plus cher que tout, sauf mon âme à l'intérieur de mes côtes ! Le Prophète  (saws) lui dit alors: "Aucun de vous ne croira vraiment tant que je ne serai pas plus cher pour lui que sa propre âme." 'Umar conclut: "Par celui qui a fait descendre Le Livre sur toi ! Tu m'es plus cher que mon âme qui est entre mes côtes !" Le Prophète (saws) conclut: "Maintenant tu dis vrai `Umar !"

Dans le même sens, Sahl a dit: Celui qui ne voit pas qu'il est sous l'autorité de l'Envoyé de Dieu quels que soient son état et sa situation, ne goûte pas la douceur de sa Sunna, car le Prophète (saws) a dit: "Aucun de vous ne croira vraiment, tant que je ne serai pas plus cher pour lui que sa propre âme."

PREMIÈRE SECTION : Sur la récompense qu'apporte son Amour

Abû Mohammed Ibn `Attab nous a rapporté (au cours de nos répétitions devant lui), d'après une chaîne de transmetteurs qui remonte jusqu'à Anas: "Un homme est venu voir le Prophètes pour lui demander: quand sonnera l'Heure Finale, Ô Envoyé de Dieu? Il lui dit: Qu'as-tu préparé pour elle? L'homme répondit: Je n'ai préparé ni beaucoup de prière, ni de jeûne ni d'aumône, mais j'aime Dieu et Son Messager. Il lui dit alors: Tu seras avec celui que tu aimes."

De même, Safwân rapporte ceci: "J'ai émigré vers le Prophète (saws) . En arrivant auprès de lui, je lui ai dit: Ô Envoyé de Dieu ! Donne-moi ta main pour te prêter allégeance. Il me donna sa main. J'ai dit alors: Ô Envoyé de Dieu ! Je t'aime. Il m'a dit: L'individu est avec celui qu'il aime."

Cette version a également été rapportée par `Abdullâh Ibn Mas`ûd, Abû Mûssâ, Anas et Abû Dharr.

`Ali rapporte que le Prophète (saws) a pris la main de ses petits-fils al-Hassan et al-Hussein et a dit: "Celui qui m'aime et qui aime ces deux-là ainsi que leur père et leur mère sera avec moi, au même degré, au Jour de la Résurrection."

On rapporte également qu'un homme est venu voir le Prophète (saws) et lui a dit: "Ô Envoyé de Dieu ! Tu m'es plus cher que ma famille et mes biens. Je pense à toi et je n'ai plus de patience jusqu'à ce que je vienne te voir. Je me suis rappelé aussi ma mort et la tienne, et j'ai su que lorsque tu entreras au Paradis, tu seras dans une station élevée avec les prophètes et que si j'entre au Paradis, je ne te verrais pas. Dieu —qu'Il soit exalté—révéla alors le verset suivant:

Ceux qui obéissent à Dieu et au Prophète sont au nombre de ceux que Dieu a comblés de bienfaits avec les prophètes, les justes, les témoins et les saints: Voilà une belle assemblée ! (Coran IV-69)

Il est dit dans un autre hadîth: Il y avait chez le Prophète (saws) un homme qui le regardait sans arrêt. Il lui a dit: "Qu'as-tu?" L'homme répondit: "Par mon père et ma mère ! Je me profite du plaisir de te regarder. Car au jour de la Résurrection, Dieu t'élèvera à cause du privilège qu'Il t'a accordé." Dieu révéla alors le verset précédent.

DEUXIÈME SECTION : Sur l'amour du Prophète par les anciens pieux et les imâms

Al-qâdî al-Shahid a rapporté, d'après une chaîne de transmetteurs qui remonte jusqu'à Abû Hurayra que l'Envoyé de Dieu (saws) a dit: "Ceux qui m'aimeront le plus dans ma Communauté après mon départ souhaiteront me voir, même s'ils devaient perdre leurs familles et leurs biens." Abû Dharr rapporte lui aussi une version similaire.

De son côté, `Amrû Ibn Al-'Ass disait: Personne ne m'était plus cher que l'Envoyé de Dieu.

Nous avons déjà évoqué les attitudes semblables des Compagnons. Nous ajoutons celles-ci:

`Abda bint Khalid Ibn Ma'dan rapporte ceci: Khâlid ne retrouvait pas son lit sans avoir évoqué son ardent désir pour l'Envoyé de Dieu (saws) et ses Compagnons parmi les Emigrés (al-Muhâjirûn) et les Auxiliaires (Ansârs) en les nommant puis en disant: Ils sont mon origine et mon repère. Mon coeur aspire ardemment à eux et ma nostalgie n'a fait que trop durer. Seigneur ! Hâte mon départ vers toi ! Il ne cessait de le répéter jusqu'à ce qu'il soit gagné par le sommeil.

On rapporte qu'Abû Bakr (que Dieu soit satisfait de lui) a dit au Prophète (saws): "Par Celui qui t'a envoyé avec la vérité ! L'entrée en Islam d'Abû Tâlib m'est plus agréable que l'entrée en Islam d'Abû Quhâfa (son propre père) parce que l'entrée en Islam d'Abû Tâlib t'es plus agréable."

`Umar Ibn al-Khattâb (que Dieu soit satisfait de lui) a dit une chose semblable à al-`Abbâs: "Ton adhésion à l'Islam m'est plus agréable que ma propre adhésion, parce que cela est plus agréable à l'Envoyé de Dieu."

Ibn Ishâq rapporte qu'une femme des Ansârs avait perdu, au cours de la bataille d'Uhud, son père, son frère et son mari qui ont combattu aux côtés de l'Envoyé de Dieu (saws). En apprenant la nouvelle, elle demanda: "Comment va l'Envoyé de Dieu ? On lui répondit: Il va bien. Par la grâce de Dieu, il est bien vivant. Elle demanda: "Montrez-le-moi pour que je puisse me rassurer." Et lorsqu'elle le vit, elle dit: "Tout malheur après toi est supportable !"

De même, on a interrogé `Alî Ibn Abî Tâlib (que Dieu soit satisfait de lui) en ces termes: "Comment était votre amour pour l'Envoyé de Dieu ?" Il a répondu par ceci: "Par Dieu ! II nous était plus cher que nos biens, nos enfants, nos pères, nos mères et l'eau fraîche au moment de la soif."

Zayd Ibn Aslam rapporte ceci: 'Umar sortit un soir. Il vit une lampe allumée et une vieille femme qui travaillait la laine en déclamant ces vers: "Que la paix des bienheureux soit sur Mohammed ! Les meilleurs et les purs ont prié sur sa dépouille mortelle. Tu te levais à l'aube pour prier et pleurer, si seulement la mort qui sévit me permettait de retrouver mon bien-aimé dans l'autre demeure !" 'Umar (que Dieu soit satisfait de lui) s'assit alors et se mit à pleurer.

On rapporte que `Abdullâh Ibn 'Umar eut le pied engourdi. On conseilla d'évoquer l'être qui lui était le plus cher afin d'être soulagé.. `Umar cria: "Ô Mohammed !" Et il fut soulagé.

De même, on rapporte qu'au moment du trépas de Bilâl —que Dieu soit satisfait de lui— sa femme disait: "Ah ! Quelle tristesse !" Mais Bilâl dit alors: "Quelle joie ! Demain nous retrouverons les bien-aimé Mohammed et son groupe !"

Et on a rapporté la même chose sur Hudhayfa Ibn al-Yamân.

Une femme a demandé à `Aïsha —que Dieu soit satisfait d'elle— de lui laisser voir la tombe de l'Envoyé de Dieu Aïsha s'exécuta et cette femme pleura longuement, jusqu'au trépas.

Lorsque les habitants de la Mecque capturèrent Zayd Ibn al-Dathina et l'emmenèrent hors du Sanctuaire pour le tuer, Sufyan Ibn Harb lui dit: "Ô Zayd ! Aimerais-tu que Mohammed soit maintenant chez nous pour lui trancher la nuque à ta place et que tu sois chez toi?" Sans hésitation, Zayd lui répondit: "Par Dieu ! Je n'aimerais pas que Mohammed, là où il se trouve maintenant, soit égratigné même par une épine, alors que je resterais assis chez moi !" Abû Sufyan dit alors: "Je n'ai jamais vu des hommes aimer un homme comme les Compagnons de Mohammed aimèrent celui-ci."

Ibn `Abbâs a rapporté ceci: Lorsqu'une femme émigrait et venait voir le Prophète (saws) il la faisait jurer par Dieu en répétant: "Je ne suis pas partie par haine d'un mari, ni par désir d'un territoire par rapport à un autre, mais je suis partie par amour pour Dieu et pour Son Messager !"

Ibn 'Umar se mit debout devant Ibn az-Zubayr après sa mort. Il demanda pardon en sa faveur puis il dit: "Par Dieu ! Ce que je sais sur toi, c'est que tu jeûnais beaucoup, tu priais beaucoup et tu aimais Dieu et Son Prophète !"

TROISIÈME SECTION : Sur les signes de son amour

Sache que celui qui aime une chose la préfère et préfère s'y conformer, sans cela, il n'est pas sincère dans son amour et c'est une simple prétention de sa part.

Aussi, l'homme sincère dans son amour pour le Prophète est celui sur lequel on voit les signes et les marques de cet amour.

En premier lieu, il se conforme à lui, pratique sa Sunna, suit ses actes et ses paroles, respecte son ordre, évite ses interdictions et observe ses règles de bienséances dans les moments difficiles et agréables, dans ses loisirs et ses contraintes. Ceci trouve son illustration dans le verset déjà cité:

Dis: Suivez-moi, si vous aimez Dieu, Dieu vous aimera et vous pardonnera vos péchés. (Coran III-31)

Donc, il doit préférer ce qu'il a prescrit et recommandé au désir de sa propre âme.

Dieu —qu'Il soit exalté— a dit: A ceux qui s'étaient établi avant eux en cette demeure et dans la foi ; à ceux qui aiment celui qui émigre vers eux. Ils ne trouvent dans leurs coeurs aucune envie pour ce qui a été donné à ces émigrés. Ils les préfèrent à eux-mêmes, malgré leur pauvreté... (Coran LIX-9)

L'homme sincère doit aimer ou se fâcher pour Dieu lorsqu'il recherche Son agrément.

Le traditionniste al-qâdî Abû `Alî al-ljâfiz nous a rapporté, d'après une chaîne de transmetteurs qui remonte jusqu'à Anas Ibn Mâlik que l'Envoyé de Dieu lui a dit:

"Ô mon fils ! Si tu peux te trouver le matin et le soir sans avoir dans ton coeur le moindre ressentiment pour quiconque, fais-le !" Puis il m'a dit, ajoute Anas: "Ô mon fils ! Ceci relève de ma Sunna. Et celui qui revivifie ma Sunna m'aime. Et celui qui m'aime sera avec moi au Paradis."

Donc, celui qui assume cette qualité aime parfaitement Dieu et Son Messager et celui qui s'en démarque, ne serait-ce que partiellement, n'aime pas parfaitement, même si le terme amour lui est appliqué.

Ceci trouve son illustration dans cette autre parole du Prophète (saws) au sujet de l'homme à qui il avait appliqué une peine légale pour avoir consommé du vin. L'un des témoins avait dit sur cet homme: "Grand Dieu, maudis-le car voici bien souvent qu'on l'a amené ici pour subir la peine légale et qu'il persiste à boire !" Le Prophète (saws) a répondu: "Ne le maudis pas, car il aime Dieu et Son Messager."'

Parmi les signes de l'amour du Prophète (saws), il y a le fait de le mentionner souvent, car celui qui aime une chose la mentionne beaucoup, et il y a aussi le fait de désirer ardemment sa rencontre, car tout amant aime rencontrer son bien-aimé.

Une tradition rappelle le vers qui fut déclaré en arrivant à Médine:

"Demain, nous rencontrerons les bien-aimés: Mohammed et ses Compagnons."

Il en va de même des paroles du récit de Khâlid Ibn Ma`dan (que nous avons déjà mentionné) ou de celles de Amrnar avant son exécution.

Parmi les signes de cet amour, il y a en plus de sa mention répétée, le fait de l'exalter et de le vénérer en le mentionnant et de faite preuve de respect et de recueillement en entendant son nom.

A ce propos Ishâq al-Tujibî disait: "Chaque fois que les Compagnons se souvenaient du Prophète après sa mort, ils se recueillaient, frissonnaient et pleuraient."

C'était aussi l'attitude des gens des générations suivantes: Certains le faisaient par amour et par ardent désir pour lui, et d'autres par crainte et respect.

Parmi les autres signes, il y a le fait d'aimer celui qui aime le Prophète comme les Gens de sa Famille et ses Compagnons parmi les Emigrés et les Auxiliaires, car celui qui aime une chose, aime aussi celui qui l'aime. Inversement, il y a le fait d'être hostile envers celui qui se montre hostile à leur égard et détester celui qui les déteste.

Le Prophète a dit sur ses petits-fils al-Hassan et al-Hussein: "Mon Dieu ! Aime-les pour que je les aime !"

Il a dit également à leur sujet: "Celui qui les aime, m'aime. Et celui qui m'aime, aime Dieu. Celui qui les déteste, me déteste. Et celui qui me déteste, déteste Dieu." et dans une autre version, il a dit cela au sujet d'alHassan: "Mon Dieu ! Je l'aime ! Aime celui qui l'aime !"

Le Prophète (paix et salut sur lui) a, de même, donné un avertissement quant à l'attitude des croyants vis-à-vis de ses Compagnons:

"Craignez Dieu à propos de mes Compagnons ! Ne les prenez pas comme cibles après moi. Celui qui les aime, c'est par mon amour qu'il les aime. Celui qui les déteste et leur nuit, me nuit. Et celui qui me nuit, nuit à Dieu. Et celui qui nuit à Dieu risque bientôt d'être saisi par Lui."

Il a dit aussi sur sa fille Fatima —que Dieu soit satisfait d'elle—: "C'est ma chair. Ce qui la courrouce me courrouce."

Il a dit également à `Aïsha (que Dieu soit satisfait d'elle) au sujet de `Usâma Ibn Zayd: "Aime-le car je l'aime."

Dans un hadîth connu, on lit: "Le signe de la foi, c'est l'amour des Ansârs (Auxiliaires) et le signe de l'hypocrisie, c'est de les détester."

Et dans celui rapporté par Ibn 'Umar: "Celui qui aime les Arabes, c'est par mon amour qu'il les aime. En vérité, celui qui aime une chose, aime toute chose qui s'y rapporte."

C'était, d'ailleurs, l'attitude des anciens pieux, même en ce qui concerne les choses permises et les plaisirs de l'âme.

Ainsi, Anas disait après avoir vu le Prophète e chercher les morceaux de courge dans le plat: Je n'ai cessé d'aimer la courge depuis ce jour-là.

C'est aussi le cas d'al-Hassan Ibn `Alî, `Abdullâh Ibn `Abbâs et Ibn Ja`far qui sont venus voir Umm Salama pour lui demander de leur préparer un plat prisé par l'Envoyé de Dieu.

De même, Ibn 'Umar portait des souliers dont le cuir était tanné avec de la poudre de l'alia blond, car il avait vu le Prophète e en porter de semblables.

Parmi les autres signes, il y a également le fait de détester celui qui déteste Dieu et Son prophète et de se montrer hostile à son égard, d'éviter celui qui s'oppose à sa sunna et introduit des innovations blâmables dans sa religion et de trouver insupportable tout ce qui s'oppose à sa Loi.

Dieu —qu'Il soit exalté— a dit:

Tu ne trouveras pas des gens qui, tout en croyant en Dieu et au jour Dernier, témoignent de l'affection à ceux qui s'opposent à Dieu et à Son prophète... (Coran LVIII-22)

Or des Compagnons du Prophète e n'ont pas hésité à tuer des êtres qui leurs étaient chers tels leurs pères et leurs fils. Par exemple, `Abdullâh Ibn `Abdullâh Ibn Ubay ne lui a-t-il pas dit: Si tu veux, je te ramènerai sa tête? en parlant de son père...

Parmi ces signes, il y a le fait que le serviteur aime le Coran que le Prophètes a transmis et par lequel il a guidé et a été guidé et qu'il a incarné par son éthique, au point que `Aïsha —que Dieu soit satisfait d'elle— a dit: "Son éthique était celle du Coran."

Or pour le serviteur, aimer le Coran c'est le réciter souvent, agir selon ses préceptes et s'efforcer de le comprendre. Ainsi, le serviteur aime sa sunna et ne fait que s'en tenir à elle.

Sahl Ibn `Abdullâh disait: "Le signe de l'amour de Dieu, c'est l'amour du Coran. Le signe de l'amour du Coran, c'est l'amour du Prophète (saws). Le signe de l'amour du Prophète (saws), c'est l'amour de la Sunna. Le signe de l'amour de la Sunna, c'est l'amour de la vie future. Le signe de l'amour de la vie future, c'est le détachement du bas monde. Le signe du détachement du bas monde, c'est de n'en prendre que des provisions et le strict nécessaire pour la vie future."

De son côté, Ibn Mas`ûd disait: "Que chaque homme interroge son âme au sujet du Coran. S'il aime le Coran, c'est qu'il aime Dieu et Son prophète."

Parmi les signes de son amour pour le Prophète (saws), il y a aussi le fait de compatir avec les membres de sa Communauté, leur prodiguer de bons conseils, s'occuper de leurs intérêts et les soustraire aux nuisances, à l'image de l'Envoyé de Dieu (saws) qui a été miséricordieux et bienveillant envers les croyants.

Parmi les signes de la perfection de son amour, il y a le fait de renoncer au bas monde, de préférer la pauvreté et de l'assumer. Car le Prophète (saws) a dit à Abû Sa'id al-Khudrî: "La pauvreté se hâte vers celui d'entre vous qui m'aime plus rapidement que le torrent d'eau du haut d'une vallée ou d'une montagne."

De même, dans le hadîth que rapporte `Abdullâh Ibn Mughaffal, un homme a dit au Prophète (saws): "Ô Envoyé de Dieu ! Je t'aime !" Il lui dit: "Considère bien ce que tu dis." L'homme jura trois fois: "Par Dieu ! Je t'aime !" Il lui dit alors: "Prépare-toi à résister à la pauvreté."

QUATRIÈME SECTION : Sur la signification et la réalité de l'amour du Prophète

Les gens ont divergé sur l'explication de l'amour de Dieu et de l'amour du Prophète (saws) en proposant une multitude d'expressions et de définitions en ce sens. Ceci est dû, en réalité, non à une différence de formulation, mais à une différence d'états spirituels.

Ainsi, Sufyan disait: L'amour, c'est suivre l'Envoyé de Dieu (saws), et il se référait à la parole divine

Dis: Suivez-moi, si vous aimez Dieu, Dieu vous aimera et vous pardonnera vos péchés. Dieu est celui qui pardonne. Il est Miséricordieux. (Coran III-31)

Quelqu'un d'autre a dit: L'amour du Prophète, c'est croire en lui, le soutenir et défendre sa Sunna, s'y soumettre et craindre de s'y opposer.

Un autre a dit: L'amour, c'est la persistance dans la mention de l'aimé.

Un autre a dit encore: C'est préférer l'aimé ; c'est l'ardent désir pour l'aimé.

Ou encore: L'amour, c'est que le coeur se conforme au bon vouloir du Seigneur: Il aime ce qu'Il aime et déteste ce qu'Il déteste.

Selon un autre: L'amour, c'est l'inclination du coeur vers celui qui est en affinité avec lui.

La plupart de ces expressions constituent une allusion aux fruits de l'amour et non pas à sa réalité. En effet, la réalité de l'amour, c'est l'inclination vers ce qui convient à l'homme.

Cette convenance peut-être due au plaisir de percevoir, tel l'amour des belles images, des belles voix, des mets et des boissons agréables et tout ce qui y ressemble parmi les choses vers lesquelles incline toute nature saine.

Elle peut être due aussi au plaisir de percevoir, grâce à la faculté de son esprit, certaines significations intérieures et nobles, comme l'amour des saints, des savants, des gens de bien et ceux qui sont réputés pour leurs attitudes magnifiques et leurs conduites exemplaires. Car, par sa nature, l'homme incline à l'engouement pour ce genre de personnes. Mais cela peut conduire au fanatisme et au sectarisme en faveur d'un groupe de la communauté. Et un tel comportement conduit à l'exil et à l'atteinte de l'honneur des personnes...

Mais cette convenance peut être due aussi au fait d'aimer un être en raison de sa bonté et de sa bienfaisance, car les âmes aiment tout naturellement celui qui leur fait du bien.

Une fois ces raisonnements admis, si tu les appliques au Prophètes, tu sauras qu'il répond à ces trois significations impliquant l'amour.

S'agissant de la beauté de la forme et de l'extérieur, ainsi que de la perfection du caractère et de l'intérieur, nous en avons déjà suffisamment parlé au début de ce livre.

Pour ce qui est de sa bonté et de sa bienfaisance en faveur de sa Communauté, nous avons également évoqué les qualificatifs par lesquels Dieu —qu'Il soit exalté— l'a honoré, tels sa bienveillance à l'égard des croyants, sa miséricorde en leur faveur, sa direction, sa compassion et son effort pour les sauver de l'Enfer. Il est une miséricorde pour les mondes, un annonciateur de bonnes nouvelles et un avertisseur, il est un brillant luminaire, qui récite pour eux les versets du Livre de Dieu, leur enseigne Le Livre et la Sagesse et les guide vers le droit chemin.

En effet, y a-t-il une bonté plus magnifique et plus grandiose que sa bonté envers tous les croyants? Y a-t-il une bienfaisance plus utile et plus bénéfique que sa bienfaisance en faveur de tous les musulmans? Il était la cause de leur guidance au sortir de l'aveuglement, leur missionnaire pour le succès, leur médiateur auprès de leur Seigneur, leur intercesseur, celui qui parle pour eux, celui qui témoigne pour eux, celui dont l'exemple ouvre à la vie éternelle et à la félicité perpétuelle.

Donc, tu vois clairement que le Prophète  mérite l'amour véritable, légalement en vertu de ce que nous avons rapporté des Traditions authentiques, et de façon naturelle en vertu de ce que nous avons indiqué précédemment: la bonté et la bienfaisance qui émanaient généreusement de lui.

Du reste, si l'homme a tendance à aimer celui qui lui accorde, une ou deux fois, un bien dans sa vie en ce bas monde ou celui qui le sauve pour un moment d'une perte ou d'un dommage passager, celui qui lui montre une félicité impérissable et le soustrait au châtiment perpétuel de l'Enfer mérite davantage son amour !

Et si cet homme aime tout naturellement un roi en raison de sa conduite exemplaire, un gouvernant en raison de ce qu'on rapporte sur sa rectitude ou un homme dans le lointain en raison de ce qu'on répand sur sa science et son noble caractère, celui qui unit l'ensemble de ces qualités dans toute leur perfection mérite bien mieux d'être aimé.

'Ali a dit en décrivant le Prophète (saws): "Celui qui le voit spontanément le craint et celui qui le fréquente par connaissance l'aime."

CINQUIÈME SECTION : Sur l'obligation de sincérité envers le Prophète

Dieu —qu'Il soit exalté— a dit:

Il n'y a rien à reprocher aux faibles, aux malades, à ceux qui n'ont pas de moyens, s'ils sont sincères envers Dieu et Son Prophète (ida nasahû lillâhi wa rasûlihi). Il n'y a pas non plus de raison de s'en prendre à ceux qui font le bien. Dieu est Celui qui pardonne. Il est Miséricordieux. (Coran IX-91)

Les exégètes disent que l'expression "idâ nasahu lillâhi wa rasûlihi" veut dire ceci: S'ils sont des musulmans sincères, intérieurement et extérieurement.

Al-qâdi al-faqih Abû-l-Walid nous a rapporté (au cours de nos répétitions devant lui), d'après une chaine transmetteurs remontant jusqu'à Tamim ad-Dari que l'Envoyé de Dieu, a dit: "La religion c'est la sincérité (an-nasiha)" On lui a demandé: "Envers qui, Ô Envoyé de Dieu?" Il a répondu: "Envers Dieu, Son Livre, Son Prophète, les chefs des musulmans et l'ensemble des musulmans, elle est obligatoire."

C'est pourquoi nos maitres répètent que la sincérité est obligatoire envers Dieu, Son Prophète, les chefs des musulmans ou plutôt l'ensemble des musulmans.

L'imâm Sulayman al-Busti dit: an-nasiha est un mot qui désigne l'ensemble du bien que l'on souhaite faire en faveur d'un individu. On ne peut donc exprimer tout cela par un terme particulier qui le délimite. Quant au sens étymologique du mot an-nasiha, il signifie la sincérité.

De son côté Abû Bakr Ibn Abi Ishâq al-Khaffaf dit: an-nush signifie: faire ce qui améliore et harmonise. Ce mot dérive d'an-nassah qui est le fil par lequel on recoud le vêtement.

Donc, la sincérité envers Dieu —qu'Il soit exalté— c'est de croire sincèrement à son unicité, de Le qualifier par ce qu'Il mérite, de l'exempter de ce qui ne Lui convient pas, de chercher ce qu'Il aime, de s'éloigner de ce qui Le courrouce et d'être sincère dans Son adoration.

La sincérité envers Son Livre, c'est de croire en lui, d'agir selon ce qu'il renferme, de bien le réciter, de le méditer, de le vénérer, de le comprendre et de l'étudier, de le défendre contre les interprétations excessives et les objections des impies.

La sincérité envers Son Messager, c'est de le soutenir, de le faire triompher, de le défendre dans vie et après sa mort, de revivifier sa Sunna par la recherche, de la défendre, de la répandre et de se conformer à son noble caractère et à ses belles règles de bienséance.

Abû Sulaymân dit: "C'est de reconnaitre sa prophétie et de lui obéir dans ce qu'il a ordonné et dans ce qu'il a interdit."

Dans le même sens, Abû Ibrâhim Ishâq al-Tujibi dit: "La sincérité envers l'Envoyé de Dieu (saws), c'est de reconnaitre ce qu'il a apporté, de s'attacher à sa Sunna, de la répandre, d'inciter en sa faveur et d'appeler à Dieu, à Son Livre, au Prophète, à sa Sunna et de la pratiquer."

Ahmad Ibn Mohammed dit pour sa part que la sincérité envers l'Envoyé de Dieu (saws) fait partie des obligations qui s'imposent aux coeurs.

Abû Bah al-Ajuri ainsi que d'autres auteurs disent que la sincérité envers le Prophète (saws) implique deux attitudes: Une sincérité durant sa vie et une sincérité après sa mort.

En effet, dans sa vie, la sincérité de ses Compagnons à son égard consistait à le soutenir, à le défendre, à se montrer hostiles envers celui qui lui était hostile, à lui obéir, à sacrifier leurs personnes et leurs biens pour lui, comme Dieu —qu'Il soit exalté— l'a dit:

il y a, parmi les croyants, des hommes qui ont été fidèles au pacte qu'ils avaient conclu avec Dieu. Tel d'entre eux atteint le terme de sa vie ; tel autre attend, tandis que leur attitude ne change pas (Coran XXXIII-23) ;

 ... et qu'ils faisaient triompher la cause de Dieu et de Son prophète, ceux-là sont les véridiques. (Coran LIX-8)

Quant à la sincérité des musulmans à son égard, après sa mort, elle consiste à lui témoigner du respect, de la vénération et beaucoup d'amour, à s'efforcer d'apprendre sa Sunna et de connaitre sa Loi, à aimer ses Compagnons et les membres de sa famille, à éviter celui qui se détourne de sa Sunna et en mettant en garde contre lui, à être compatissant envers les membres de sa Communauté, à faire des recherches pour connaitre sa morale exemplaire, sa conduite et ses règles de bienséance et à faire preuve de patience dans cette recherche.

Ainsi, selon ce que dit cet auteur, la sincérité deviendrait l'un des fruits de l'amour et l'un de ses signes conformément à ce que nous avons indiqué.

A ce propos l'imâm Abû-l-Qâsim al-Qushayri rapporte que `Amrû Ibn al-Laythi, l'un des rois du Khurassan et de ses héros les plus célèbres, connu sous le nom al-Saffâr a été vu en songe et on lui a demandé: "Comment Dieu t'a-t-Il traité?" Il a répondu: "Il m'a pardonné." On lui dit: "Pour quelle raison?" Il a expliqué: "Un jour, je suis monté en haut d'une montagne d'où j'ai embrassé du regard l'ensemble de mes soldats. Je fus subjugué par leur nombre. Aussi, j'ai souhaité être présent aux côtés de l'Envoyé de Dieu (saws) pour le soutenir et le faire triompher. Dieu m'a loué pour cela et m'a pardonné."

S'agissant de la sincérité envers les chefs des musulmans, elle consiste à leur obéir dans le respect de la vérité, à les aider pour la rétablir, à la leur recommander et à la leur rappeler, de la façon la plus appropriée. Mais aussi, les avertir quant à leurs négligences et pour ce qu'on leur a caché des affaires des musulmans, éviter de se rebeller contre eux ou d'ameuter les gens et de les manipuler contre eux.

S'agissant de la sincérité envers l'ensemble des musulmans, elle consiste à les guider vers leurs intérêts, à les aider par les actes et les paroles dans les affaires de leur foi et de leur monde ici-bas, à avertir celui qui est insouciant, à éclairer celui qui est ignorant, à épauler celui qui est dans le besoin, à repousser les dommages auxquels ils s'exposent et à leur apporter du profit.

[...]

Patience, endurance et pardon du Prophète (saws)

S’agissant de la mansuétude (al hilm), l’endurance (al ihtimal), le pardon (al ‘afuw) alors qu’on a les moyens de sévir, la patience (as sabr) de supporter les contraintes, il y’a entre ces vertus une certaine différence.

Ainsi la mansuétude est un état de calme digne et de fermeté, lorsque interviennent les raisons qui la provoquent.

L’endurance consiste à maîtriser l’âme et à la retenir au moment des douleurs et de tout ce qui gène.

Il en va de même pour la patience qui a presque la même signification.

Quand au pardon, il consiste à s’abstenir de sévir et de tenir rigueur.

Or tout ceci relève de l’éducation que Dieu (swt)  a donnée à Son prophète (saws). En effet, Dieu lui a dit :

<<Pratique le pardon ; ordonne le bien ; écarte-toi des ignorants >> (Coran VII-199)

On rapporte que lorsque ce verset fut révélé au prophète (saws) il a interrogé l’Archange Gabriel (as) sur son interprétation. Gabriel lui dit : Attend que j’interroge Celui qui connaît toute chose. Il alla, puis revint le voir et dit : Ô Mohamed Dieu t’ordonnes de garder les liens avec celui qui rompt avec toi, de donner à celui qui te prive et de pardonner à celui qui te fait du tord !

Dieu dit également (parole de Luqman à son fils) :

<<… Supporte patiemment ce qui t’arrive : tout cela fait partie des bonnes résolutions>> (XXXI-17)

Dieu (swt) a dit aussi : << Sois patient, comme ont été patients ceux des Prophètes qui étaient doués d’une ferme résolution…>> (XLVI-35)

Quant au pardon Dieu (swt) dit :

<<… ils oublieront et ils pardonnerons. N’aimez vous pas quand Dieu vous pardonne ? Dieu est Celui qui pardonne. Il est très miséricordieux>> (XXIV-22)

<<Mais celui qui est patient et qui pardonne fait montre des meilleurs dispositions>> (XLII-43)

De là, on saisit parfaitement ce qui est réputé de la mansuétude et de l’endurance du Prophète (saws). Et si l’on décèle chez tout magnanime une petite faute qui pourrais entraîner un trébuchement, en revanche, l’ampleur des ennuis et des nuisances n’ont fait qu’accroître la patience du Prophète (saws) et les excès des ignorants ne l’ont rendu que plus magnanime.

Le qadi Abû ‘Abdullah Mohamed Ibn ‘Alî al Taghlabî  et bien d’autres nous ont rapporté d’après une chaîne de nombreux transmetteurs qui remonte à ‘Aicha (raa) : « On n’a jamais donné à l’Envoyé de Dieu (saws) à choisir entre deux choses sans qu’il n’opte pour la plus facile, aussi tant qu’il ne s’agissait pas d’un péché.  S’il s’agissait d’un pécher, il restait, de tous les hommes, celui qui en est le plus éloigné. Et l’Envoyé de Dieu (saws) ne s’est jamais vengé pour lui-même à moins que les interdits de Dieu (swt) soient violés. Alors, il s’en vengeait pour Dieu. »

Ainsi ne se fâchait il que pour Dieu et dans ce cas sa colère était terrible.

On rapporte également que lorsque l’incisive du Prophète (saws) fut brisée, et sa tête fut blessée au court de la bataille d’Uhud, les compagnons furent très touchés. Ils lui ont proposé : Et si tu lançais des imprécations (malédiction) contre eux (les quraish) ! Il leur répondit :

« Je n’ai pas été envoyé pour maudire. Mais j’ai été envoyé comme un implorant et comme une miséricorde. Mon Dieu ! Dirige mon peuple car ils ne savent pas. »

De même on rapporte que ‘Umar (raa) a dit un jour au Prophète : « Par mon père et ma mère ! Ô Envoyé de Dieu ! Noé a jeté l’anathème sur son peuple en disant <<Mon Seigneur ! Ne laisse sur la terre aucun habitant qui soit au nombre des impies>> (LXXI-26) Si tu jette contre nous un semblable anathème nous périrons jusqu’au dernier. Pourtant ton dos a été foulé, ton visage ensanglanté et ton incisive brisée mais tu n’as voulu dire que du bien. En effet tu as dit « Mon Dieu ! Pardonne à mon peuple car ils ne savent pas. »

Regarde comme cette parole représente le maître mot de la bienfaisance et résume les degrés de l’excellence, du bon caractère, de la noblesse de l’âme et de l’extrême patience et mansuétude. Car le Prophète (saws) ne s’est pas contenté de garder le silence à leur égard mais il leur a pardonné. Puis il a eu pitié d’eux et leur a fait miséricorde en invoquant en leur faveur et en intercédant pour eux. Il a dit : Mon Dieu ! Pardonne ou guide. Et par les mots « pour mon peuple » il a manifesté sa miséricorde, avant d’excuser leur ignorance en disant : ils ne savent pas.

De même lorsqu’un homme l’interpella un jour en disant « Sois équitable, car ce partage n’as pas été fait pour Dieu. », le Prophète (saws) s’est contenté dans sa réponse de lui expliquer ce qu’il ignorait (au sujet du partage) et s’exhorta lui-même en rappelant ce qui lui était reproché. Ainsi dit il a cet homme : « Malheur à toi ! Qui serait équitable si je ne le suis pas ? Je serais perdant et misérable si je ne suis pas équitable ! », Et il a ensuite arrêté celui de ses Compagnons qui a voulu tuer cet homme (pour défendre le Prophète contre ces paroles offensantes).

Une autre fois, lorsque Ghawrath Ibn al Hârith se dressa pour tuer l’Envoyé de Dieu (saws) endormi seul sous un arbre, tandis que les autres dormaient aux alentours au cours de l’une des expéditions, L’Envoyé de Dieu (saws) se réveilla et vit cet homme debout près de sa tête avec une épée dégainée. Ghawrath lui dit : Qu’est ce qui te protège de moi ? Il lui répondit : Dieu. L’épée tomba alors de sa main et le Prophète (saws), le saisissant, lui dit : Qu’est ce qui te protège de moi ? L’homme dit : Sois le meilleur de ceux qui saisissent ! Il le laissa et lui pardonna. L’homme revint ensuite dans sa tribu et dit aux siens : Je reviens de chez le meilleur des hommes.

Du reste, son histoire la plus extraordinaire en matière de pardon est celle concernant la juive qui l’a empoisonné par la viande d’une chèvre. Une tradition authentique atteste qu’après avoir entendu son aveu, il la laissa.

De même, il n’a pas tenu rigueur  à Labid Ibn al A’sam qui l’avait ensorcelé à partir de quelques cheveux sur un peigne. L’Ange Gabriel (as) vint lui révéler toute l’affaire mais il n’a pas formulé de reproche ni de sanction.

Il n’a pas non plus tenu rigueur à ‘Abdullâh Ibn Ubay et à ses acolytes parmi les hypocrites, à propos de ce que l’on a rapporté de grave comme gestes et paroles à son encontre. Il a seulement dit à celui qui lui a conseillé de tuer quelques-uns d’entre eux : « On ne dira pas que Mohammed  exécute ses Compagnons. »

Par ailleurs, Anas rapporte ce qui suit : Pendant que j’étais avec le Prophète (saws) et qu’il portais un manteau aux bords très épais, un arabe bédouin l’a saisi par l’extrémité se son manteau et l’a violement tiré au point que le bord du manteau lui a laissé une marque sur la nuque. Puis il lui dit : Ô Mohamed ! Charge mes deux chameaux des biens que tu as de Dieu, car tu ne me donnes pas de tes biens. Le Prophète (saws) garda le silence un moment puis il lui dit : Certes ce sont les biens de Dieu et je suis Son serviteur.  Faut-il te sanctionner pour  ce que tu m’a fait ô arabe bédouin ? Il répondit : Non. Il lui demanda Pourquoi ? L’arabe bédouin répondit Parce que tu ne réponds pas au mal par le mal. A ces mots le Prophète (saws) sourit puis il ordonna qu’on charge d’orge l’un de ses chameaux et l’autre de dattes.

De même, ‘Aicha (raa) a dit ceci : Je n’ai jamais vu l’Envoyé de Dieu (saws) sévir à la suite d’une injustice à son encontre, tant que cela ne touchait pas l’un des interdits de Dieu. Et il n’a jamais frappé de sa main qui que ce soit, sauf quand il combattait dans le chemin de Dieu. Et il n’a jamais frappé un serviteur ou une femme. Un jour on lui a apporté un homme et on lui a dit : celui là veut te tuer. Le Prophète saws lui dit : « Ne sois pas effrayé ! Ne sois pas effrayé ! Su tu en avais véritablement l’intention, tu ne serais pas lâche (effrayé) devant moi. »

De même Zayd Ibn Sa’na est venu le voir (avant d’embrasser l’islam) pour lui réclamer une dette. Il tira son habit au niveau du coude puis le saisi violement par les bords de ses vêtements et lui dit : Vous les descendants de ‘Abd-l-Muttalib  vous retardez les paiements ! A ces mots ‘Umar le menaça et lui lança des propos très durs pendant que le Prophète saws, lui, souriait. Puis l’Envoyé de Dieu (saws) dit à ‘Umar : Nous avions davantage besoin, lui et moi, d’un autre conseil, ô ‘Umar ! : Que tu m’ordonnes de bien régler ma dette ma dette et que tu lui ordonnes de bien la réclamer.  Et il ordonna à ‘Umar de régler sa dette et de lui donner en plus vingt boisseaux pour l’avoir effrayé. D’ailleurs cet épisode fut la cause de son entrée en islam. En effet cet homme avait di : Il ne reste rien des signes de la prophétie que je n’ai pas reconnu chez Mohamed, sauf deux d’entre eux que je n’ai pas encore éprouvés. L’occasion lui en fut donnée. Quant à la mansuétude elle prend le dessus sur son ignorance et, inversement, l’excès d’ignorance chez autrui ne fait qu’accroître sa mansuétude.

En somme, parler de sa mansuétude, de sa patience et de son pardon est un thème qu’on ne peut épuiser en aucun cas. Il suffit pour toi de méditer sur ce que nous avons évoqué d’après les Recueils de Hadiths authentiques et les ouvrages sûrs qui rapportent des Traditions tout à fait authentiques. Certaines traitent de sa patience à endurer les forfaits de la tribu de Quraysh et les nuisances du paganisme, de sa constance à supporter les pires difficultés avec les gens de cette époque, jusqu’à ce que Dieu lui accorda la victoire sur eux et le rende maître de leur sort. Pourtant, jusqu’à la dernière minute, ses ennemis avaient la certitude qu’ils allaient éradiquer ce premier noyau de musulmans autour de lui. Or tout cela n’a fait qu’accroître chez lui le pardon et la mansuétude à leur égard.  En effet il a dit aux mécréants de la Mecque après sa victoire totale sur eux : « Que pensiez vous que j’allais faire de vous ? »

Ils ont répondu : Seulement du bien. Tu es un noble frère et un noble cousin.

Il leur dit alors : Je vous dirai ce que mon frère Joseph a dit à ses frères : <<Qu’aucun reproche ne vous soit fait aujourd’hui ; que Dieu vous pardonne ! Il est le plus Miséricordieux de ceux qui font miséricorde. >> (XII-92) Allez, vous êtes libres ! »

De son coté, Anas rapporte ceci : Quatre vingt hommes sont descendus du plateau al Tan’îm près de la Mecque, au moment de la prière de l’aube, pour tuer l’Envoyé de Dieu (saws) mais ils furent arrêtés. Malgré cela l’Envoyé de Dieu (saws) les a libérés. Dieu (swt) révéla alors le verset suivant : <<C’est Lui qui a écarté leurs mains de vous et eux de vos mains, dans la vallée de la Mecque, après vous avoir donné l’avantage sur eux. Dieu voit parfaitement ce que vous faites. >> (XLVIII-24)

De même, le Prophète (saws) a dit, avec calme et attention, à Abu Sufyan qu’on amena devant lui alors qu’il avait rassemblé toute une coalition d’ennemis contre les musulmans, tué son oncle et maltraité ses Compagnons : « Qu’as-tu ô Abu Sufyan ? L’heure est elle venue pour toi de comprendre qu’il n’y a pas d’autre dieu que Dieu ? » Abû Sufyan lui répondit : « Par mon père et ma mère ! Combien tu es magnanime, attentif aux liens de parenté et noble !... »

C’est que de tous les hommes, l’Envoyé de Dieu (saws) était le plus éloigné de la colère et le plus prompt à être satisfait




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