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Discours du coeur
1) Le chemin du Paradis L’expression de l’unicité de Dieu " lâ ilâha illâ Allâh " (il n’y a de divinité qu’Allah), est l’identité propre de tout musulman, l’affirmation de son être, sa véritable patrie’ car l’islam ne reconnaît pas les frontières, les murs ni les obstacles’ Et je n’ai pour patrie que l’islam. Le Shâm et la vallée du Nil y sont égaux. Et chaque fois que le Nom d’Allah est mentionné dans un pays, je le compte au cœur de ma patrie. L’affirmation de l’unicité de Dieu est la fierté et l’honneur de tout musulman. Elle le libère des chaînes de la servitude à une divinité associée à Dieu : "Il ne conviendrait pas à un être humain à qui Allah a donné le Livre, la Compréhension et la Prophétie, de dire ensuite aux gens : ’Soyez mes adorateurs, à l’exclusion d’Allah’ ; mais au contraire, [il devra dire] : ’Devenez des savants, obéissant au Seigneur, puisque vous enseignez le Livre et vous l’étudiez’. Et il ne va pas vous recommander de prendre pour seigneurs anges et prophètes. Vous commanderait-il de rejeter la foi, vous qui êtes Musulmans ?". [3:79-80] Il y a dans l’affirmation de l’unicité de Dieu une délivrance du châtiment du Feu. C’est le chemin vers la vie éternelle au Paradis et la Satisfaction d’Allah. Le polythéisme fait chuter l’homme dans les ténèbres, il se perd dans les voies de l’égarement, et vit ici-bas dans l’humiliation et dans l’au-delà dans le châtiment humiliant. Et si le monothéisme est la voie qui mène au Paradis, il convient de savoir que ce n’est pas un simple mot prononcé, mais une vérité dont il faut saisir le sens et les implications. "La foi (al-imân) n’est pas faite d’espoirs illusoires (amâniy). C’est ce qui s’établit avec certitude dans le cœur et qui est confirmé par les actes. Il y a des gens qui ont été séduits par les espoirs illusoires si bien qu’ils ont quitté le monde sans la moindre bonne œuvre. Ils dirent : " nous pensons du bien d’Allah ". Ils mentent. S’ils pensaient du bien d’Allah, ils auraient chercher la perfection dans leurs œuvres". Abû Hurayrah, qu’Allâh l’agrée, demanda au Messager d’Allah -Paix et Bénédiction sur lui, : " ô Messager d’Allah, qui est le plus heureux par ton intercession le Jour Du Jugement ? ". Le Messager d’Allah lui dit : " Celui qui dit en toute sincérité et du fond du cœur : il n’y a de divinité qu’Allah ". La sincérité du cœur et la pureté de l’intention constituent donc le pivot autour duquel s’articule le monothéisme pur. Parmi les états les plus dangereux, c’est de prétendre à la foi alors que les actes, eux, n’en témoignent aucunement. A ce moment, il se produit une terrible contradiction entre les croyances et la pratique. C’est pourquoi le Livre nous met en garde contre cette chute périlleuse. Dieu - Exalté Soit-Il - dit : "2:44. Commanderez-vous aux gens de faire le bien, et vous oubliez vous- mêmes de le faire, alors que vous récitez le Livre ? Etes-vous donc dépourvus de raison ? ". Il dit aussi dans un autre passage : "2:204. Il y a parmi les gens celui dont la parole sur la vie présente te plaît, et qui prend Allah à témoin de ce qu’il a dans le cœur, tandis que c’est le plus acharné disputeur. 205. Dès qu’il tourne le dos, il parcourt la terre pour y semer le désordre et saccager culture et bétail. Et Allah n’aime pas le désordre. 206. Et quand on lui dit : ’Redoute Allah’, l’orgueil criminel s’empare de lui, l’Enfer lui suffira, et quel mauvais lit, certes !" La solidité de la foi se mesure par la véracité de la parole, la sincérité de l’œuvre, l’adhésion permanente aux principes [agrées par Allâh], la patience face aux épreuves, et l’endurance devant la tempête des événements durs, aussi forte soit-elle. Ecoute donc cette que question que le Messager d’Allâh, paix et bénédiction d’Allâh sur lui, a posée à ses compagnons : " Etes-vous croyants ? ". `Omar [Ibn Al-Khattâb], qu’Allâh soit satisfait de lui répondit : oui, ô Messager d’Allâh. Le Messager poursuivit : " qu’est-ce qui prouve la véracité de votre foi ? ". Al-Fârouq (`Omar) dit : " nous endurons dans l’épreuve, nous sommes satisfaits de la Décision d’Allâh, et nous Le remercions dans l’aisance ". C’est alors que la meilleure des créatures d’Allâh, prononça une parole sage pleine de clairvoyance et de profondeur : " Par le seigneur de la Ka`bah ! vous êtes croyants ". Il y a dans le Noble Coran des enseignements témoignant de cette vérité notamment lorsqu’il nous rapporte le récit d’un commandant qui teste la foi de ses soldats. Ecoute attentivement la majesté du Coran lorsqu’il relate ce moment grandiose : "Puis au moment de partir avec les troupes, Tâlût dit : ’Voici : Allah va vous éprouver par une rivière : quiconque y boira ne sera plus des miens ; et quiconque n’y goûtera pas sera des miens ; - passe pour celui qui y puisera un coup dans le creux de sa main.’ Ils en burent, sauf un petit nombre d’entre eux. Puis, lorsqu’ils l’eurent traversée, lui et ceux des croyants qui l’accompagnaient, ils dirent : ’Nous voilà sans force aujourd’hui contre Goliath et ses troupes !’ Ceux qui étaient convaincus qu’ils auront à rencontrer Allah dirent : ’Combien de fois une troupe peu nombreuse a, par la grâce d’Allah, vaincu une troupe très nombreuse ! Et Allah est avec les endurants’. (2:249) Médite avec moi comment Tâlût a purifié les rangs de sa troupe, en retenant uniquement les gens véridiques dans leur foi, constants dans leurs principes, habitués à endurer les épreuves. Cette action permit à ce chef de réaliser un succès considérable. Qu’ont dit ces croyants, faibles par leur quantité, mais forts par leur qualité, inébranlables dans leur certitude’ qu’ont-ils dit lorsque les troupes se sont affrontées ? Et quelle fut l’issue de ce combat ? Ecoute avec recueillement, le Livre d’Allâh prononcer la vérité : "Et quand ils affrontèrent Goliath et ses troupes, ils dirent : ’Seigneur ! Déverse sur nous l’endurance, affermis nos pas et donne-nous la victoire sur ce peuple infidèle’ ". (2 :250) La foi ne peut aller de paire avec le mensonge, elle ne peut tolérer la tromperie, et ne connaît pas la tricherie. Ecarte-toi du menteur et n’en fait point ton ami, car le menteur noircit celui qu’il accompagne A ta rencontre, il jure qu’il t’accorde sa confiance, et dans ton dos c’est un véritable scorpion Il te fait goûter du bout de sa langue de douces paroles, mais agit avec ruse tel un renard La foi correcte est cristallisée lorsque la personne donne le bon exemple. Voilà le noble Coran qui nous rapporte ces paroles du prophète Shu`ayb disant à son peuple : "Je ne vise nullement à vous contrarier par ce que je vous interdis. Je ne veux que la réforme, autant que je le puis. Et ma réussite ne dépend que d’Allah. En Lui je place ma confiance, et c’est vers Lui que je reviens repentant." [verset 11:88] Et dans un autre passage, (le Coran) interpelle les croyants en les avertissant solennellement : "Ô vous qui avez cru ! Pourquoi dites-vous ce que vous ne faites pas ? * C’est une grande abomination auprès d’Allah que de dire ce que vous ne faites pas. " (Coran 62:2-3) Lorsque les relations interpersonnelles sont basées sur la ruse, l’égoïsme et l’intérêt, c’est que la société se dirige dangereusement vers l’anarchie, la faiblesse, le malheur et la misère. Le prophète Jésus - Paix sur lui - disait à son peuple : " ô fils d’Israël, ne venez pas me voir, vêtus en moines, alors que vos cœurs sont ceux de loups affamés. Portez plutôt les habits des rois et adoucissez vos cœurs par la crainte de Dieu ". Il y a un hadîth Qodsi (transcendant) qui emplit la gorge d’amertume et l’être de tourments, en révélant quelques états de certaines créatures. Allâh Exalté Soit-Il dit : "J’ai créé des gens dont la langue est plus agréable que le miel, alors que leur cœur est plus amer que le myrrhe. Je jure par Moi, je les entraînerai dans une discorde qui déconcertera les cléments. Me prennent-ils à la légère ? Ou bien sont-ils audacieux avec Moi ?" Qu’Allâh fasse miséricorde à l’Imâm Ash-Shâfi`î qui dit : Si l’homme ne vient à toi qu’à contre cœur, Ecarte toi de lui, sans le moindre regret Il y a un substitut dans les autres, et un repos dans l’éloignement, Et dans le cœur une endurance lorsque le bien-aimé te traite avec dureté Ceux que ton cœur aime, ne t’aiment pas forcément, Et ceux pour qui tu as une affection, ne te voue pas forcément cela, Et si la sincère affection ne se fait naturellement, Il n’y a point de bien dans un semblant d’affection, artificiel et maniéré, Il n’y a point de bien en un ami qui trahit son ami Et qui après l’amitié le traite avec méchanceté Reniant les moments du passé Et en dévoilant ce qui hier était secret, Triste vie le jour où il n’y aurait pas Un ami fidèle, tenant ses promesses et équitable. La foi et le bon exemple Il me vient à l’esprit un spectacle grandiose, à savoir cette noble attitude de taqiyyullâh Al-Hasan Al-Basrî, l’Imâm des prédicateurs, qu’Allâh soit Satisfait de lui, vis-à-vis des esclaves de Bassora. Un jour, ils se dirigèrent vers lui et dirent : ô pieux de la religion ! nos maîtres nous maltraitent, leurs cœurs ont durci envers nous et nous sommes venus à toi pour que tu incites à l’affranchissement des esclaves dans ton prochain sermon du vendredi. Il accepta leur demande et promit de donner suite à leur souhait. Des vendredis se succédèrent sans qu’Al-Hasan évoque le souhait des esclaves. Un vendredi, Al-Hasan monta sur la chaire et donna un sermon sur l’affranchissement des esclaves. Chaque orant ayant entendu le sermon dans la mosquée libéra son esclave après la prière. Une fois affranchis, ils se réunirent chez Al-Hasan et lui parlèrent en ses termes : "ô pieux de la religion, nous avons un reproche à te faire". "A quel sujet ?" répondit-il. Ils dirent : "Pourquoi as-tu attendu toutes ces semaines [sans parler de notre affranchissement] alors que tu savais à quel point nous en avions besoin ?" Al-Hasan leur répondit en des termes qui méritent d’être écrits en lettres d’or sur des feuilles de lumière. Il répondit avec la certitude de la foi et de la vérité manifeste : "Ce qui m’a retardé, c’est que je n’avais pas d’esclaves ni de quoi en acheter un. Lorsqu’Allah m’a accordé un peu d’argent, j’ai acheté un esclave et je l’ai affranchi. Ainsi, lorsque j’ai appelé les gens à affranchir leurs esclaves dans mon sermon, leurs cœurs étaient ouverts à ma parole, car j’avais appliqué en premier lieu ce que je demandais à autrui. 3) La foi et les bonnes manières Le fruit de la foi apparaît dans les bonnes manières. Le plus grand maître de l’humanité, le plus honoré guide des musulmans, le détenteur du Message Infaillible dit : « Rien ne pèse plus lourd lors de la Pesée des Œuvres (Mîzân) du musulman le Jour du Jugement que ses nobles manières. Certes Allah déteste celui qui est obscène et grossier » (rapporté par At-Tirmidhî et Ibn Hibbân). Selon `Abd Allâh Ibn `Omar, qu’Allâh les agrée tous deux, le Messager d’Allâh — paix et bénédiction d’Allâh sur lui — n’était point obscène et ne proférait la moindre obscénité et disait : « les meilleurs parmi vous sont ceux qui ont les meilleures manières ». La foi est un ensemble de vérités pratiques où il n’y a pas de place pour la philosophie creuse. Le bédouin venait vers le Messager d’Allâh — paix et bénédiction d’Allâh sur lui — après avoir parcouru de très longues distances pour lui poser des questions fulgurantes qu’il traduisait en œuvres. Médite cette scène rapportée par Anas Ibn Mâlik : « Un homme parmi les habitants du désert vint et dit : ô Muhammad, ton messager nous est parvenu et a prétendu que tu dis que Dieu t’a envoyé. Il lui dit : il a dit vrai. Il dit : qui a donc créé le ciel ? Il lui dit : Allah. Il dit : et qui a créé la terre ? Il lui répondit : Allâh. Il dit : et qui a dressé les montagnes et y a mis ce qui y est ? Il dit : Allâh. Il dit alors : par Celui Qui a créé le ciel, Qui a créé la terre, Qui a dressé ces montagnes, est-ce Allâh qui t’a envoyé ? Il lui dit : oui. Il poursuivit : ton messager a prétendu que nous devons accomplir cinq prières quotidiennes. Il lui dit : il a dit vrai. Il dit : par Celui qui t’a envoyé, est-ce Allâh qui t’a ordonné cela ? Il dit : oui. Il continua : ton messager prétend que nous devons nous acquitter d’une Zakâh (aumône légale) sur nos fortunes. Il dit : il a dit vrai. Il poursuivit : par Celui qui t’a envoyé, est-ce Allâh qui t’a ordonné cela ? Il dit : oui. Il continua : ton messager a aussi prétendu que nous devons jeûner le mois du Ramadan chaque année. Il lui dit : il a dit vrai. Il dit : et ton messager a prétendu que le pèlerinage est dû pour celui qui en a les moyens. Il dit : il a dit vrai. Il dit : par Celui qui t’a envoyé avec la Vérité, je ferai cela sans rajouter ni retrancher, puis il partit. Le prophète — paix et bénédiction d’Allâh sur lui — dit : S’il dit vrai, il entrera au Paradis ». Voilà donc certaines paroles du Messager d’Allâh — paix et bénédiction d’Allâh sur lui — nous montrant la nature de la foi qui fait entrer au Paradis. Mûsâ Ibn Talhah dit : Abû Ayyûb m’a informé qu’un bédouin (a`râbî) rencontra le messager d’Allâh — paix et bénédiction d’Allâh sur lui — alors qu’il était en voyage. Il saisit les rênes de la chamelle et dit : ô Messager d’Allâh (ou ô Muhammad), informe-moi de ce qui me rapproche du Paradis et m’éloigne du Feu. Il dit : Le Prophète — paix et bénédiction d’Allâh sur lui — s’arrêta et regarda ses compagnons, puis dit : il a été bien-guidé. Il lui dit : Que dis-tu ? Il répéta ce qu’il avait dit. Le Prophète — paix et bénédiction d’Allâh sur lui — dit : « Adore Allâh sans le moindre associationnisme, accomplis la prière, acquitte-toi de la Zakâh et honore les liens de parenté. Laisse la chamelle. » C’est ainsi que se manifestent les vérités de l’islam, les assises de la foi : une religion réaliste, marquée par l’éthique de l’œuvre. Son essence est la véridicité de la parole et la sincérité de l’acte. 4) Les appuis de la foi Voilà le messager de l’Envoyé d’Allâh... le voilà chargé de partir au Yémen, par l’ordre de celui qui fut envoyé par les Soins Divins, afin d’enseigner et de transmettre la législation divine qui garantit au serviteur le bonheur des deux demeures. Voilà Mu`âdh Ibn Jabal, qu’Allâh l’agrée, recevant du Prophète, Paix et Bénédiction de Dieu sur lui, la subsistance dont la source ne tarit jamais... Cédons la parole à Mu`âdh pour qu’il nous informe lui-même des recommandations que lui a faites le maître de l’humanité. Mu`âdh dit : Le Messager d’Allâh, paix et bénédiction de Dieu sur lui, m’a envoyé [au Yémen] et m’a dit [avant mon départ] : " Tu vas chez des Gens du Livre. Appelle-les à témoigner qu’il n’y a d’autre divinité qu’Allâh et que Muhammad est Son Messager. S’ils y consentent, annonce-leur que Dieu leur prescrit cinq prières quotidiennes. S’ils adhèrent à cela, apprends-leur que Dieu leur prescrit une aumône prélevée sur les riches parmi eux et remise à leurs pauvres. S’ils se soumettent à tout cela, garde-toi de toucher aux biens précieux auxquels ils tiennent. Redoute la plainte de l’opprimé, car il n’y a pas entre lui et Allah de voile ". [Sahîh Muslim] Ne vois-tu pas comment le Messager d’Allâh, paix et bénédiction d’Allâh sur lui, a-t-il établi solidement les appuis de la foi dans ce hadîth ? T’es-tu arrêté pour méditer longuement cette expression prophétique lumineuse : " Redoute la plainte de l’opprimé, car il n’y a pas entre lui et Allah de voile " ? Telle est la logique prophétique, pleine de justice et miséricordieuse. Il sait, avec certitude, que c’est l’injustice qui détruit les piliers des communautés : "Que de cités, donc, avons- Nous fait périr, parce qu’elles commettaient des tyrannies. Elles sont réduites à des toits écroulés : Que de puits désertés ! Que de palais édifiés (et désertés aussi) ! " (22/45). L’injustice est ténèbres le Jour du Jugement. Dieu a-t-il fait périr les communautés passées pour un crime autre que l’injustice et tyrannie ? "Nous avons fait périr les générations d’avant vous lorsqu’elles eurent été injustes alors que leurs messagers leur avaient apporté des preuves. Cependant, elles n’étaient pas disposées à croire. C’est ainsi que Nous rétribuons les gens criminels" (10/13). Ne sois guère injuste si tu es puissant, l’injustice ne mène qu’au regret. Tes yeux dorment et l’opprimé reste éveillé, il invoque Dieu et l’Œil de Dieu ne dort jamais. O Combien est vraie ta parole ô Messager d’Allâh : " Crains la plainte de l’opprimé, car il n’y a pas entre lui et Allah de voile ". La foi et le comportement constituent une entité qui ne peut être fractionnée et l’islam est un tout qui n’admet aucun marchandage ni les demi-solutions. Telle est la méthodologie complète et harmonieuse par laquelle Dieu a éduqué les premiers compagnons du Messager d’Allâh, paix et bénédiction d’Allâh sur lui. C’est ce Credo que le Prophète leur a enseigné pendant treize ans à la Mecque. C’est la raison pour laquelle ils ont tenu fermement pendant les événements durs et c’est ainsi qu’ils ont enduré dans l’adversité. Ils ne fléchirent pas à cause de ce qui les atteignit dans le sentier d’Allah. Ils ne faiblirent pas et ils ne cédèrent point. Oui, la vérité de la foi n’admet aucun marchandage, ni les demi-solutions. 5) La force de la certitude en Abû Bakr As-tu vu l’attitude d’As-Siddîq (le très véridique) lorsqu’il reçut le Califat, après le retour du bien-aimé vers Dieu et lorsque des gens ont déclaré la rébellion, en voulant faire de la religion une affaire de chantage, sujette aux petits calculs, ou une négociation dans les bas marchés… Qu’a fait As-Siddîq ? Il s’est comporté comme un brave lion, défendant la tanière de l’Islam, avec tout ce qu’il possède comme force et fermeté. Il ne défendait pas sa propre personne ; la foi est bien plus chère que soi-même. Il ne tenait pas non plus à son poste, car les postes, tôt ou tard, seront perdus. Mais la foi ne périt guère et les principes sont invariants. Témoignons ici de ce magnifique spectacle où le dialogue se déroule entre As-Siddîq et Al-Fârûq : Abû Hurayrah a rapporté que lorsque le Messager d’Allah, paix et bénédiction de Dieu sur lui, fut mort, qu’Abû Bakr lui eut succédé et qu’un certain nombre d’Arabes eurent renié leur foi, `Umar dit à ’Abû Bakr : "Comment vas-tu combattre les gens alors que le Messager d’Allah a dit : "J’ai reçu l’ordre de combattre les gens jusqu’à ce qu’ils disent qu’il n’y a d’autre divinité qu’Allah. Celui qui a dit qu’il n’y avait d’autre divinité qu’Allah a rendu pour moi sa vie et sa fortune inviolables, sauf le cas où il est responsable d’après la loi. C’est à Allah qu’il appartiendra de régler son compte". ’Abû Bakr répondit : "Par Dieu, je ne cesserai de combattre ceux qui font une distinction entre la prière et l’aumône légale (déclarant que la prière est imposée aux musulmans par Dieu, et non l’aumône légale) ; car l’aumône légale est une obligation pour les biens (c.-à-d. le droit d’Allah sur nos biens comme la prière et le jeûne sont le droit d’Allah sur notre corps). Par Dieu, s’ils me refusaient un licou qu’ils livraient en impôt au Messager d’Allah, paix et bénédiction de Dieu sur lui, je les combattrais à cause de ce refus". `Umar Ibn Al-Khattâb dit : "par Allâh, dès que j’ai vu que Dieu Exalté Soit-Il a apaisé le cœur d’Abû Bakr par l’idée de combattre, j’ai su que telle était la vérité". L’aumône (zakâh) est la sœur de la prière (salâh), elle ne peut s’en séparer. Toutes les deux sont des parties de l’Islam et sont du nombre de ses piliers. La prière, qui est une œuvre cultuelle pour le corps, est liée à l’aumône laquelle est une œuvre cultuelle relative à l’argent. Prière et Aumône constituent un pilier au sujet duquel l’Islam ne tolère la négligence. Tu t’étonneras avec moi en admirant le style du Coran et sa grande majesté lorsqu’il les lie, en variant les styles à divers passages du Coran : Tantôt, l’expression est au passé : " Ne peupleront les mosquées d’Allah que ceux qui ont cru en Allah et au Jour dernier, ont accompli la prière, ont payé l’aumône … " (9 :18), tantôt elle est au présent : " Les croyants et les croyantes sont alliés les uns des autres. Ils commandent le convenable, interdisent le blâmable accomplissent la prière, payent l’aumône et obéissent à Allah et à Son messager… " (9.71). Dans un autre passage encore, l’impératif est employé : " Accomplissez la Prière, acquittez l’aumône et obéissez au messager, afin que vous ayez la miséricorde " (24 :56). Une autre fois, ça sera par une tournure nominative : "… Le glorifient en elles matin et après- midi, * des hommes que ni le négoce, ni le troc ne distraient de l’invocation d’Allah, de l’accomplissement de la prière et de l’acquittement de l’aumône… " (24 : 36-37) Dans d’autres versets encore, il s’agit d’un procédé descriptif : " Mais ceux d’entre eux qui sont enracinés dans la connaissance, ainsi que les croyants, (tous) ont foi à ce qu’on a fait descendre sur toi et à ce qu’on a fait descendre avant toi. Et quant à ceux qui accomplissent la prière, paient l’aumône et croient en Allah et au Jour dernier, ceux-là Nous leur donnerons une énorme récompense " (3 : 7). O noble lecteur, ramène ton regard vers ces étoiles coraniques et contemple-les, puis retourne ton regard par deux fois, tu verras que la vérité de la foi constitue une unité indivisible. Commander le convenable et interdire la blâmable est intimement lié à l’accomplissement de la prière, l’acquittement de l’aumône et l’obéissance à Dieu et à Son Messager. Sache que cette religion constitue un " tout " dont les membres ne peuvent aucunement être séparés les uns des autres. C’est une entité qui n’admet aucun marchandage sur ses piliers. C’est un tout dont on ne peut amputer le moindre membre. 8) Les branches de la foi Il est nécessaire pour le musulman qui a une croyance correcte de savoir que la foi constitue une unité non fractionnable. De même que les organes du corps travaillent dans une organisation parfaite et précise, sans que l’un puisse se passer des autres, les branches de la foi se complètent et se renforcent parfaitement : le Credo est son fondement, les rites en sont le système de sécurité, et le comportement avec autrui en est le fruit et la preuve de sa validité. L’Imâm Muslim a rapporté dans son Sahîh selon Abû Hurayrah, que Dieu l’agrée, que le Messager d’Allâh, paix et bénédiction : "La foi compte soixante-dix et quelques branches et la pudeur est une branche de la foi". Selon une variante, également selon Abû Hurayrah, le Messager d’Allâh, paix et bénédiction d’Allâh sur lui, a dit : "La foi compte soixante-dix et quelques (bid`) branches (shu`bah). La meilleure branche est la parole " lâ ilâha illâ Allâh ", il n’ a de Dieu qu’Allâh. La moins élevé c’est le fait d’écarter la nuisance qui se trouve sur le chemin et la pudeur (hayâ’) est une branche de la foi". Etant donné l’importance de ce hadîth, les commentateurs l’ont largement sondé et ont montré les nobles et magnifiques sens qu’il renferme. C’est pourquoi nous résumons ici les paroles des savants, afin que nous atteignions son fruit, pourvu que Dieu nous accorde son application. Al-Qâdî `Iyâd dit : on entend par bid` (traduit par quelques) un chiffre entre 3 et 10. Al-Khalîl Ibn Ahmad quant à lui affirma que le mot bid` désigne le chiffre 7 et on entend par shu`bah (traduit par branche), une partie d’un tout. Ainsi le sens de ce hadith signifie-t-il : "la foi comporte soixante-dix et quelques qualités". Les savants ont établi que le fondement de la foi c’est l’adhésion véridique du cœur et la langue à la foi et l’accomplissement des piliers. En témoigne la parole du Messager d’Allâh, paix et bénédiction d’Allâh sur lui, dans le hadîth précédent : " la meilleure [des branches] c’est lâ ilâha illâ Allâh " et la dernière " le fait d’écarter la nuisance du chemin". Pour ce qui est de sa parole "soixante-dix et quelques branches", l’Imâm Abû Hâtim Ibn Hibbân, que Dieu lui fasse miséricorde, affirma avoir décompté les œuvres d’obéissance dans le Livre et la Sunnah et a trouvé qu’elles n’étaient ni plus ni moins que ce qu’a mentionné le Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, "la foi compte soixante-dix et quelques branches". Il dit aussi, paix et bénédiction de Dieu sur lui, "la pudeur (hayâ’) est une branche de la foi", dans une variante "la pudeur est une partie de la foi", dans une autre encore "la pudeur n’apporte que le bien", et dans une autre variante enfin "la foi est entièrement du bien". Dans une narration du maître Abû Al-Qâsim Al-Qushayrî selon le noble maître Abû Al-Qâsim Al-Junayd, que Dieu l’agrée : la pudeur (hayâ’) c’est le fait de contempler les bienfaits de Dieu et d’observer notre négligence, il en résulte un état que l’on appelle " hayâ’ ". S’il a fait de la pudeur une branche de la foi, c’est parce qu’elle appelle celui qui est pudique à faire le bien et les œuvres d’obéissance. Il a été rapporté du Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, des hadiths au sujet de la pudeur que nous devons mentionner, par respect à cette noble éthique. Le Messager d’Allâh, paix et bénédiction de Dieu sur lui : "chaque religion a une éthique et l’éthique de l’islam c’est la pudeur". Le Messager d’Allâh fut des humains celui qui avait le plus doux caractère, le plus noble historique, la plus profonde conscience de la responsabilité, et celui qui ressentait la plus vive répulsion face à l’illicite. Selon Abû Sa`îd Al-Khudrî : "Le Messager d’Allâh était plus pudique qu’une vierge voilée. Lorsqu’il voyait quelque chose qu’il déteste, nous le reconnaissions à son visage". Pour renforcer le lien entre la foi et la pudeur et pour montrer que toutes deux vont de paire, le Messager nous a enseigné ce noble hadîth : "La pudeur et la foi vont de paire. Lorsque l’une des deux disparaît, l’autre disparaît également". Le jour où la pudeur quitte une personne, elle ne cesse de chuter. Une chute au fond d’un abîme très profond. Et qui te dira ce que c’est ? C’est un Feu ardent. Certes la pudeur est un solide rempart qui préserve celui qui l’a de chuter dans les vices. Pour montrer cette vérité le Messager d’Allâh, paix et bénédiction de Dieu sur lui, dit : "Lorsque Dieu - Exalté Soit-Il - veut anéantir un serviteur, il ôte de lui la pudeur. Lorsqu’il ôte de lui la pudeur, il ne sera que détestable et odieux, et la loyauté sera ôtée de lui. Lorsque la loyauté est ôtée de lui, il trahira et sera soupçonné de trahison. Lorsqu’il trahira et sera soupçonné de trahison, la miséricorde sera ôtée de lui. Lorsque la miséricorde est ôtée de lui, il ne sera qu’un maudit lapidé. Lorsqu’il sera ainsi, l’islam sera retiré de lui". La pénitence ou le retour à Dieu La pénitence consiste à s’écarter du péché, regretter de l’avoir commis et prendre la ferme résolution de ne plus jamais y retourner. Si le péché en question est une transgression envers autrui, il convient de restituer tout bien à son véritable propriétaire. Si la restitution des biens à leurs propriétaires s’avère impossible, le pécheur doit implorer le pardon d’Allâh pour les personnes qui ont subi son injustice. De même que le croyant ne désespère jamais de la Miséricorde d’Allah, il éprouve en permanence une crainte révérencielle envers Lui, il ressent toujours ses péchés et ses manquements comme un lourd fardeau, et redoute perpétuellement toute transgression de la loi divine. Allah — Exalté soit-Il — dit : « Sont-ils à l’abri du stratagème d’Allah ? Seuls les gens égarés se croient à l’abri du stratagème d’Allah. » (7/99) Al-Bukhârî et Muslim rapportent que `Abd Allâh décrivit le croyant en ces termes : « Le croyant voit ses péchés comme une montagne au pied de laquelle il est assis et dont il craint l’effondrement ; mais l’hypocrite, lui, voit ses péchés comme une mouche posée sur son nez et il croit qu’un geste de sa main suffit pour l’écarter. » Certes les péchés sont si nombreux, certains sont apparents, d’autres sont cachés ; certains sont commis par négligence et d’autres enfin sont commis volontairement et sciemment. Il se peut qu’un Serviteur de Dieu fasse un péché sans qu’il en soit conscient, c’est pourquoi il faut observer Dieu, craindre Sa colère et garder espoir en Lui. Aussi, le Prophète — paix et bénédictions sur lui — dit : « L’homme dit un mot entraînant la Colère de Dieu, il le dit sans y prêter attention et il chute à cause de ce mot pendant soixante-dix automnes en Enfer. » Tout musulman doit juger son propre ego, car Allah — Exalté soit-Il — dit : « Ô vous qui avez cru ! Craignez Allah. Que chaque âme voit bien ce qu’elle a avancé pour demain. Et craignez Allah, car Allah est Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites. » (59/18) Il dit également :"Mais l’homme sera un témoin perspicace contre lui-même, même s’il présente ses excuses. » (75/14-15) Et aussi : « Non !... Je jure par le jour de la Résurrection ! Mais non !, Je jure par l’âme qui ne cesse de se blâmer. » (75/1-2) Se juger soi-même consiste à se blâmer pour le mal que l’on a commis et le bien que l’on a accompli avec imperfection. Nous avons tous besoin de demander à Allah Son Pardon. Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — dit : « J’implore le pardon d’Allah cent fois par jour. » Sauf que la demande de pardon faite par le Prophète, à la différence de celle faite par une autre personne, est une imploration et un acte d’adoration d’Allah et elle ne résulte pas de la négligence ou de la transgression. On relate qu’Ibn `Umar entendait le Prophète dire cent fois dans une même assemblée : « Seigneur pardonne-moi et agrée mon repentir, certes, Tu es Le Repentant, Le Miséricordieux. » Le Prophète nous a recommandé de demander pardon à Allah en raison des grandes vertus que possède cet acte de pénitence. Il dit : « Celui qui implore perpétuellement le Pardon d’Allah, Dieu lui donnera une issue favorable à chaque difficulté, le soulagera de ses soucis et lui accordera des Dons dont il ne se doutait pas. » ; le hadith est rapporté par Abû Dâwûd, Ahmad et est authentique. Le meilleur moment de la journée pour que le Serviteur demande pardon à Dieu, c’est avant l’aube : vers le dernier tiers de la nuit. Dieu — Exalté soit-Il — dit : « Ils dormaient peu la nuit, et aux dernières heures de la nuit, ils imploraient le pardon » (51/17-18). Le Prophète — paix et bénédictions de Dieu sur lui — dit : « Au dernier tiers de la nuit, Notre Seigneur descend au ciel et dit : « Qui Me prie pour que J’exauce sa prière ? Qui Me demande pour que Je lui donne ? Qui implore Mon Pardon pour que Je lui pardonne ? » » ; le hadith est rapporté par Al-Bukhârî, Muslim, At-Tirmidhî, Abû Dâwûd et Ibn Mâjah. Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — nous a enseigné des formules pour l’imploration du pardon de Dieu. Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — dit : « La meilleure imploration du pardon de Dieu consiste à dire : "Allâhumma anta rabbî lâ ilâha illâ anta khalaqtanî wa-anâ `abduk, wa-anâ `alâ `ahdika wa-wa`dika mastata`t, a`ûdhu bika min sharri mâ sana`t, abû’u laka bi-ni`matika `alayya wa-abû’u bi-dhambî faghfir lî fa-innahu lâ yaghfirudh-dhunûba illâ ant, Ô Allâh, Tu es mon Seigneur, Tu n’as point d’associé, Tu m’as créé, je suis Ton Serviteur, je suis fidèle à Tes engagements et à Tes promesses autant que je le puis, je me réfugie auprès de Toi contre le mal que j’ai fait, je reconnais les faveurs dont Tu m’as comblé et je reconnais mon péché ; pardonne-moi car Seul Toi pardonne les péchés." Celui qui dit cela pendant sa journée en y croyant sincèrement, s’il meurt avant le soir, il entrera au paradis. Et celui qui dit cela le soir en y croyant sincèrement, s’il meurt avant le lever du jour, il entrera au paradis." Le Prophète Muhammad — paix et bénédictions sur lui — avait coutume de dire à la fin de la prière : « Allâhumma antas-salâm, wa-minkas-salâm, tabârakta yâ dhal-jalâli wal-ikrâm, Ô Seigneur, Tu es la Paix et de Toi vient la paix. Glorifié sois-Tu, Ô plein de majesté et de bonté ». On demanda à Al-Awzâ`î : "Comment implorer le pardon d’Allah ?" Il répondit : « Astaghfirullâh, astaghfirullâh, J’implore le Pardon d’Allah, j’implore le Pardon d’Allah ». Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — dit : « Quiconque s’assoit dans une assemblée où il est dit de nombreuses paroles futiles et peu de louables, s’il dit avant de se lever « Subhânakallâhumma wa-bihamdik, ashhadu allâ ilâha illâ ant, astaghfiruka wa-atûbû ilayk, Gloire à Toi mon Dieu, j’atteste qu’Il n’y a de Dieu que Toi, j’implore Ton Pardon et je me repens à Toi », Dieu lui pardonne ce qui fut dans cette assemblée. » La foi et l’acceptation Nul ne goûtera à la saveur de la foi, ni à sa douceur, si cette foi n’est pas accompagnée d’une pleine acceptation. L’Imâm Muslim rapporte dans son Sahîh que le Messager de Dieu, paix et bénédiction sur lui, dit : "A goûté à la saveur de la foi celui qui accepte Dieu comme Seigneur, l’Islam comme religion et Muhammad - paix et bénédiction sur lui - comme Messager". Bien que concis dans sa formulation, ce hadith est porteur, comme nous a habitués le Messager de Dieu, paix et bénédiction sur lui, de paroles grandes de sens. Les hommes qui étaient sous l’emprise de l’ignorance anté-islamique (jâhiliyyah) croyaient que Dieu existait et, en leur for intérieur, reconnaissaient la véridicité et la loyauté du Messager. Pourtant, l’acceptation ne trouva pas de place dans leurs cœurs emplis de dénégation et de vanité. C’est pour cela que Dieu - Exalté Soit-Il - dit : "Et bien que convaincus dans leur for intérieur de la véracité de Nos signes, ils les nièrent par injustice et par vanité. " [27/14] Accepter Dieu comme Seigneur, c’est avoir la foi absolue en la Seigneurie de Dieu, la certitude en l’Unicité Transcendante de Son Pouvoir, de Sa Domination, de Son Jugement et de Sa Force. Accepter l’Islam comme religion, c’est avoir la foi absolue en l’Islam comme source des rites de l’adoration : "Dis : « En vérité, mes prières et mes actes de dévotion, ma vie et mon trépas sont entièrement voués à Dieu, Seigneur des mondes, Lui qui n’a point d’associé ! Tel est l’ordre que j’ai reçu et auquel je suis le premier à me soumettre." [6/162-163] C’est également avoir la foi en l’Islam comme source de la Loi : "N’est-il pas étonnant de voir ces gens qui prétendent croire à ce qui t’a été révélé et à ce qui a été révélé avant toi, mais qui veulent recourir au jugement des fausses idoles, qu’ils avaient pourtant reçu ordre de renier ? Ainsi, Satan veut les enfoncer encore davantage dans la voie de l’égarement. Et lorsqu’on les invite à se rallier aux révélations de Dieu et à Son Prophète, on voit ces hypocrites faire la sourde oreille et littéralement s’enfuir. Qu’adviendra-t-il lorsqu’un malheur, sanctionnant leurs propres agissements, s’abattra sur eux, et qu’ils viendront vers toi, jurant par Dieu qu’ils ne désiraient que bienfaisance et concorde ? Ces gens-là, Dieu sait ce que recèlent leurs cœurs. Cependant, ne leur tiens pas rigueur. Exhorte-les et adresse-leur des propos susceptibles de les convaincre." [4/60-63] Puis Dieu - Exalté Soit-Il - dit : "Non ! Par ton Seigneur ! Ces gens ne seront de vrais croyants que lorsqu’ils t’auront pris pour juge de leurs différends et auront accepté tes sentences sans ressentiment, en s’y soumettant entièrement." [4/65] Nous tirons de ces éléments qu’il est indispensable pour le musulman de croire d’une foi ferme et entière et qu’il sache que la foi exige d’honorer les droits de l’attestation qu’il n’y a de dieu que Dieu et que Muhammad est le Messager de Dieu. Ces droits consistent en une certitude siégeant dans le cœur, des rites cristallisés dans l’adoration, et un droit traduit par la loi. Ainsi, l’établissement de ce principe invariant avec tout ce qu’il renferme et dans toute sa globalité est indispensable : l’Islam est une foi, un rite et une loi. L’Islam authentique doit nécessairement régir les fondements du dogme, les rites de l’adoration, l’établissement des lois et les principes du système qu’il propose dans son intégralité. Accepter Muhammad - paix et bénédiction sur lui - comme Prophète et Messager, c’est avoir la conviction que nous avons reçu les lois divines par son intermédiaire et qu’il est indispensable de s’y soumettre. "Prenez ce que le Prophète vous donne, et abstenez-vous de ce qu’il vous interdit. Et craignez Dieu, car Il est Terrible quand Il sévit !" [59/67] "Celui qui obéit au Messager obéit de fait à Dieu. Quant à ceux qui se détournent de toi, Nous ne t’avons pas envoyé pour assurer leur sauvegarde." [4/80] En somme, la voie complète et parfaite du musulman est régie par l’Islam, en termes de foi, de rite et de loi. L’amour du Messager de Dieu Parmi les principes fondamentaux de la foi, c’est de vouer au Messager d’Allah, Paix et Bénédiction sur lui, un amour qu’il a décrit en disant : « Un serviteur [de Dieu] n’est vraiment croyant que lorsqu’il m’aime plus que sa famille, plus que sa fortune et plus que tous les humains ». Certes, le Messager de Dieu est digne de cet amour. N’est-ce pas ce Prophète dont la renommée fut exaltée, dont l’honneur fut élevé ? Dieu a suivi Son Nom par le sien dans Sa Parole : « Alors qu’Allah - ainsi que Son messager - est plus en droit qu’ils Le satisfassent, s’ils sont vraiment croyants » ? Dieu nous a-t-il pas mis en garde contre la désobéissance à ses ordres en disant (Sourate An-Nour) : « 63. Ne considérez pas l’appel du messager comme un appel que vous vous adresseriez les uns aux autres. Allah connaît certes ceux des vôtres qui s’en vont secrètement en s’entrecachant. Que ceux, donc, qui s’opposent à son commandement prennent garde qu’une épreuve ne les atteigne, ou que ne les atteigne un châtiment douloureux ». Dieu n’a-t-il pas intimement lié l’obéissance [au Messager] à l’obéissance à [Sa Majesté] : « 4.80 Quiconque obéit au Messager obéit certainement à Allah. Et quiconque tourne le dos... Nous ne t’avons pas envoyé à eux comme gardien ». Le Jour du Jugement, les pécheurs ne regretteront-ils pas leur désobéissance [au Messager] : « 33.66. Le jour où leurs visages seront tournés dans le Feu, ils diront : ’Hélas pour nous ! Si seulement nous avions obéi à Allah et obéi au Messager !’ ". Dieu n’a-t-il pas montré qu’une preuve de son Amour c’est de suivre la guidance du Messager : "3.31 Dis : ’Si vous aimez vraiment Allah, suivez-moi, Allah vous aimera alors et vous pardonnera vos péchés. Allah est Pardonneur et Miséricordieux". Dieu nous a-t-il pas ordonné aux croyants de le saluer, sachant que Dieu et Ses anges prient sur lui ? « 56. Certes, Allah est Ses Anges prient sur le Prophète ; ô vous qui croyez priez sur lui et adresses [lui] vos salutations. 57. Ceux qui offensent Allah et Son messager, Allah les maudit ici-bas, comme dans l’au-delà et leur prépare un châtiment avilissant" (Coran 33. 56-57). Qu’Allah te bénisse ô étendard de la guidance, chaque fois que la brise souffle, ou que les colombes chantent leurs chagrins dans les feuillages. Tous les cœurs au bien-aimé aspirent, et j’ai pour cela des témoins et des preuves. Les preuves quand je mentionne Muhammad, ce sont les larmes des gnostiques coulant en fleuves. Voici le Messager de Dieu, Voici l’Elu ! Voici l’envoyé par le Seigneur des mondes. Ô maître des deux univers, ô étendard de la guidance ! L’amant au cœur embrasé se réfugie dans ton rempart. Que dire à ton sujet, ô messager de Dieu ? Que dire alors que Dieu a pris un engagement des prophètes dans un spectacle divin magnifique : " Et lorsqu’Allah prit cet engagement des prophètes : ’Chaque fois que Je vous accorderai un Livre et de la Sagesse, et qu’ensuite un messager vous viendra confirmer ce qui est avec vous, vous devez croire en lui, et vous devrez lui porter secours.’ Il leur dit : ’Consentez-vous et acceptez-vous Mon pacte à cette condition ?’ - ’Nous consentons’, dirent-ils. ’Soyez-en donc témoins, dit Allah. Et Me voici, avec vous, parmi les témoins. " (Coran 3.81.) Ce Messager hachémite Muhammad, lui qui est pour tous les mondes un Messager. Lui qui par la main remit les yeux, lorsque blessés, sur les joues apparurent. Lui qui honora l’univers par sa guidance, sa voie est celle des cheminants vers Dieu. Lui que le nuage abritait dans sa marche, protégeant le bien-aimé du soleil au zénith. Que Dieu te bénisse ô étendard de la guidance, chaque fois qu’un astre dans le ciel luit. Mon exemple et le tien, ô Messager de Dieu, est celui d’un bédouin égaré dans le désert, qui vit la lune et retrouva sa voie par sa lumière. Il dit alors : que puis-je te dire ô lune ? Puis-je te dire, Dieu t’as élevé ? Il l’a certainement fait. Ou te dirais-je, Dieu t’a illuminé ? Certes, Il l’a fait. Ou encore, Dieu t’a embelli ? Il t’a embelli. Et moi, que vais-je te dire mon maître, ô Messager de Dieu ? Vais-je dire : « Dieu t’a élevé » ? Il t’a élevé, " Et exalté pour toi ta renommée ? ». Ou bien, « Dieu t’a illuminé » ? Il l’a fait, « Une lumière et un Livre explicite vous sont certes venus d’Allah ! ». Ou encore, « Dieu t’a embelli » ? Ô que oui, Il t’a embelli, « 33. 45. Ô Prophète ! Nous t’avons envoyé [pour être] témoin, annonciateur, avertisseur. 46. appelant (les gens) à Allah, par Sa permission ; et comme une lampe éclairante ». Ô Messager de Dieu, pardonne-moi lorsque le verbe tarit et l’éloquence s’éclipse. Comment parler de toi comme il se doit, alors que ton honneur dépasse mon imagination et ma pensée. Tel l’aube, tu vins, lumineux, appelant à Dieu avec simplicité et annonçant la bonne nouvelle. Sur ton front, brille la lumière de la vérité et dans tes mains, l’étendard de la justice et de la lumière. Les cœurs des croyants t’ont aimé et ils ont connu ton honneur. Au plus profond de leur être, ils admirent ta sincérité et ta pureté. Nous n’oublions pas le jour où marchant dans le souk, tu entendis un esclave mis en vente par son maître, dire : « Celui qui veut m’acheter qu’il ne me prive pas de prier derrière le Messager d’Allah, Paix et Bénédiction d’Allah sur lui ». L’esclave une fois vendu, pria assidûment derrière toi et ne rata jamais le début de la moindre prière. Quand un jour tu as appris qu’il était malade, tu es parti en personne lui rendre visite. Et lorsqu’il mourut tu accomplis à son égard la prière sur le défunt, afin que ta prière intercède en sa faveur le Jour du Jugement. C’est toi qui a établi la Balance de la Justice, c’est toi qui brandit l’étendard de la vérité le jour où tu appris à l’univers la Parole d’Allah : « Le plus noble d’entre vous, auprès d’Allah, est le plus pieux » (Coran 49.13.) Nous nous rappelons encore du jour où tu rentras sur Thawbân, ce jeune garçon pauvre et modeste, que tu vis pleurer. Tu l’interrogea : « Pourquoi pleures-tu ô Thawbân ? ». Il te répondit : « Ô Messager d’Allah, lorsque tu es loin de moi tu me manques et les larmes coulent alors de mes yeux. Et lorsque je me rappelle la vie de l’au-delà, je pense que je ne serai pas près de toi dans le Paradis et là, mes larmes coulent avec plus d’abondance ». A ce moment, l’Ange Jibrîl descendit avec la Parole de Dieu : « Quiconque obéit à Allah et au Messager... ceux-là seront avec ceux qu’Allah a comblés de Ses bienfaits : les prophètes, les véridiques, les martyrs, et les vertueux. Et quels compagnons que ceux-là ! * Cette grâce vient d’Allah. Et Allah suffit comme Parfait Connaisseur » (Coran 4:69-70) [...] Et voici un spectacle qui comble l’âme et qui témoigne du sincère amour que vouaient les Compagnons au Messager de Dieu, Paix et Bénédiction de Dieu sur lui. L’Imâm Muslim rapporte selon Rabi`âh Ibn Mâlik Al-Aslamiyy : « Le Messager d’Allâh me dit : « demande [une faveur] », je répondis : « t’accompagner dans le Paradis ». il dit : « [désires-tu] autre chose encore ? », je répondis : « c’est tout ce que j’espère », il dit : « aide-moi donc à vaincre ton ego en multipliant les prosternations ». J’invoque Dieu pourqu’Il nous rassemble le Jour du Jugement sous l’étendard du Prophète Muhammad, et qu’Il nous fasse boire de sa noble main une gorgée d’eau après laquelle nous ne connaîtront jamais la soif. |
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