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Les traits de la société islamique que nous espérons
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11) La femme en tant que personne

L’Islam est venu à une époque où certains reniaient l’humanité de la femme, d’autres en doutaient, et d’autres enfin avouaient son humanité, mais la considéraient comme un être créé pour servir l’homme. Un des bienfaits de l’islam, c’est qu’il a honoré la femme. Il a insisté sur son humanité et sur le fait qu’elle est digne d’être chargée d’une responsabilité et de rentrer au Paradis. Il l’a considérée comme un être humain noble, possédant tous les droits humains de l’homme, car, en réalité, homme et femme sont deux branches d’un même arbre - un frère et une sœur, enfantés par un même père, Adam, et une même mère, Eve.

Ils sont égaux par leur origine, égaux dans leurs caractèristiques humaines générales, égaux dans la responsabilité, égaux face au jugement et dans le sort. A cet égard, le Coran nous enseigne : "Ô êtres humains ! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d’un seul être, et a créé de celui-ci son épouse, et qui de ces deux là a fait répandre (sur la terre) beaucoup d’hommes et de femmes. Craignez Dieu au nom duquel vous vous implorez les uns les autres, et craignez de rompre les liens du sang. Certes Dieu vous observe parfaitement".

Les êtres humains, tous, hommes et femmes, ont été créés par leur Seigneur à partir d’un seul être. Il a créé à partir de celui-ci son partenaire afin qu’ils se complètent mutuellement, comme l’indique cet autre verset : "C’est Lui qui vous a créés d’un seul être dont il a tiré son épouse, pour qu’il trouve de la tranquillité auprès d’elle". Il a ensuite propagé à partir de cette même famille de nombreux hommes et femmes, tous des serviteurs d’un même Seigneur, tous fils du même père et de la même mère. Par la fraternité, ils sont tous deux réunis.

C’est pour cela que le verset a appelé les humains à la crainte révérentielle de Dieu, leur Seigneur, et à prendre soin des liens de parenté qui les lient : " Craignez Dieu au nom duquel vous vous implorez les uns les autres, et craignez de rompre les liens du sang.". Par cet énoncé coranique, l’homme est le frère de la femme, et la femme est la sœur de l’homme. Le Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, a dit : " les femmes ne sont autres que les sœurs des hommes ". Quant à l’égalité entre l’homme et la femme dans la responsabilité religieuse, l’application de la religion et l’adoration de Dieu, le Coran nous apprend : " Les Musulmans et Musulmanes, croyants et croyantes, obéissants et obéissantes, loyaux et loyales, endurants et endurantes, craignants et craignantes, donneurs et donneuses d’aumònes, jeûnants et jeûnantes, gardiens de leur chasteté et gardiennes, invocateurs souvent de Dieu et invocatrices : Dieu a préparé pour eux un pardon et une énorme récompense." [33 : 35]

Le Coran a également établi l’égalité des deux sexes devant les prescriptions religieuses et sociales fondamentales : "Les croyants et les croyantes sont alliés les uns des autres. Ils commandent le convenable, interdisent le blâmable, accomplissent la Salât, acquittent la Zakat et obéissent à Dieu et à Son messager. Voilà ceux auxquels Dieu fera miséricorde, car Dieu est Puissant et Sage". [9 : 71]

Dans le récit d’Adam, la prescription divine est adressée aussi bien à Adam qu’à son épouse : "Et Nous dîmes : ‹Ô Adam, habite le Paradis toi et ton épouse, et nourrissez-vous-en de partout à votre guise ; mais n’approchez pas de l’arbre que voici : sinon vous seriez du nombre des injustes› ". [2 : 35] Ce qui est nouveau dans ce récit, c’est que l’énoncé coranique attribue la tentation à Satan et non pas à Eve (contrairement à ce que l’on trouve dans la Thorah) : "Puis, Satan les fit glisser de là et les fit sortir du lieu où ils étaient". [2 : 36] Ainsi, Eve n’est pas la seule à avoir mangé de l’arbre, elle n’est pas non plus l’instigatrice. L’erreur est venue des deux, de même que le regret et le repentir a été exprimé par les deux. "Tous deux dirent : ‹Ô notre Seigneur, nous avons fait du tort à nous-mêmes. Et si Tu ne nous pardonnes pas et ne nous fais pas miséricorde, nous serons très certainement du nombre des perdants›. " [7 : 23]

Il faut noter que certains versets attribuent l’erreur à Adam en particulier et originellement : "En effet, Nous avions auparavant fait une recommandation à Adam ; mais il oublia " [20 : 115], " Puis le Diable le tenta en disant : ‹Ô Adam, t’indiquerai-je l’arbre de l’éternité et un royaume impérissable ?› " [ 20 : 120] et " Adam désobéit ainsi à son Seigneur et il s’égara " [20 : 121]. De même, le repentir lui a été attribuée seul dans le verset suivant : "Son Seigneur l’a ensuite élu, agréé son repentir et l’a guidé " [20 : 122], ce qui indique qu’il est à l’origine du péché et que la femme l’a suivi. En tous cas, Eve est la seule à porter la charge de son péché et ses conséquences ; ses filles sont certainement innocentes de son péché, et nul ne portera le fardeau d’autrui. "Voilà une génération bel et bien révolue. A elle ce qu’elle a acquis, et à vous ce que vous avez acquis. On ne vous demandera pas compte de ce qu’ils faisaient ". [2 : 134]

Pour ce qui est de l’égalité entre l’homme et la femme face au jugement et l’entrée au Paradis, Dieu - Exalté Soit-Il - dit : "Leur Seigneur les a alors exaucés (disant) : ‹En vérité, Je ne laisse pas perdre le bien que quiconque parmi vous a fait, homme ou femme, car vous êtes les uns des autres" [3 : 195]. Ainsi, le Coran a-t-il énoncé clairement que les œuvres ne sont pas perdues auprès de Dieu et ce, qu’elles soient accomplies par un homme ou une femme, car, en réalité, ils sont les uns des autres. Ils proviennent d’une même terre et d’une même nature. Il dit également : "Quiconque, mâle ou femelle, fait une bonne oeuvre tout en étant croyant, Nous lui ferons vivre une bonne vie. Et Nous les récompenserons, certes, en fonction des meilleures de leurs actions" [16 : 97] et "Et quiconque, homme ou femme, fait de bonnes oeuvres, tout en étant croyant... les voilà ceux qui entreront au Paradis ; et on ne leur fera aucune injustice, fût-ce d’un creux de noyau de datte " [41 : 124]

Pour les droits financiers de la femme, l’islam a annulé ce qui se faisait dans de nombreuses nations - arabes ou non-arabes - où la femme était privée du droit de propriété ou d’héritage, ou la restriction de ses droits de gestion de sa propriété, ou encore la tyrannie des maris qui s’emparaient de la fortune de leurs épouses. L’islam a établi pour la femme le droit à la propriété dans tous ses genres et toutes ses catégories, et le droit de gérer et de disposer de leur argent dans toutes ses différentes formes licites. Il a légiféré en faveur de la femme le testament et l’héritage au même titre que l’homme. Il leur a accordé le droit de vendre et d’acheter, le droit de location, de faire une donation, d’accorder un prêt, de donner un leg ou une aumône, le droit de caution, de hawâlah ou d’hypothèquer… ainsi que d’autres contrats et actes. Il en résulte le droit de défendre ses biens - comme elle se défendrait elle-même - en faisant des recours devant la justice et tout autre acte légitime.

La femme en tant que mère

L’histoire ne connut aucune religion ni système ayant honoré et élevé la femme en sa qualité de mère autant que l’islam, lequel insista sur les égards qui lui sont dus à tel point qu’il en fit mention juste après la déclaration de l’Unicité de Dieu et le devoir de L’adorer. Il compta la bienfaisance envers elle parmi les principes de la vertu et donna la précédence à ses droits par rapport à ceux du père en raison des peines qu’elle endure pendant la grossesse, l’accouchement, l’allaitement et l’éducation. C’est ce que le Coran établit et répète dans nombre de sourates pour mieux marquer les esprits des enfants comme par exemple dans la parole du Très Haut : "Nous commandâmes à l’homme la bienfaisance envers ses parents ; sa mère l’ayant porté subissant pour lui peine sur peine : son sevrage a lieu en deux ans.› Sois reconnaissant envers Moi ainsi qu’envers tes parents. Vers Moi est la destination." [31:14] "Et Nous avons enjoint à l’homme de la bonté envers ses père et mère : sa mère l’a péniblement porté et en a péniblement accouché ; et sa gestation et sevrage durant trente mois". [46:15]

Un homme se rendit chez le Prophète — paix et bénédictions sur lui — et lui demanda : "Qui mérite le plus ma (bonne) compagnie ?" — Ta mère, lui dit le Prophète. — Puis qui ?, demanda-t-il. — Ta mère, lui dit le Prophète. — Puis qui ?, demanda-t-il à nouveau. — Ta mère, lui dit le Prophète. — Puis qui ?, demanda-t-il à nouveau. — Ton père, lui répondit le Prophète".

Al-Bazzâr rapporte qu’un homme portait sa mère en faisant les circumambulations (tawâf) du pélerinage. Celui-ci demanda au Prophète si, de cette manière, il se serait acquitté de sa dette envers elle. Le Prophète lui répondit : "Non, cela ne vaut pas un seul souffle" faisant référence aux souffles du travail et de l’accouchement et les peines qu’elle endure pour son enfant. La bienfaisance (al-birr) envers elle se traduit par lui être de bonne compagnie, l’honorer, lui obéir sauf dans un péché, rechercher sa satisfaction dans toute chose, et même sur le plan du jihâd, s’il s’agit d’une obligation de suffisance communautaire, il n’est permis qu’avec son autorisation car la bienfaisance envers elle est une sorte de jihâd.

Un homme vint voir le Prophète — paix et bénédictions sur lui — et lui dit : "Je voudrais aller au front mais je voulais prendre ton avis au préalable." Le Prophète lui dit : "As-tu une mère (toujours en vie) ?" L’homme acquiesça. Le Prophète lui dit : "Ne t’en sépare pas car le paradis se trouve à ses pieds." Certaines religions négligeaient les rapports avec la mère et n’y prêtaient aucune attention mais l’islam recommanda, non seulement d’être bienfaisant envers les parents, mais aussi de soigner nos liens avec nos oncles et tantes maternels et paternels.

Un homme vint voir le Prophète — paix et bénédictions sur lui — et lui dit : "J’ai péché, puis-je espérer un repentir ?" Le Prophète lui demanda : "As-tu une mère en vie ?" Il répondit que non. Le Prophète lui demanda : "As-tu une tante maternelle ?" Il dit que oui. Alors le Prophète lui recommanda : "Sois donc bienfaisant envers elle." Parmi les prescriptions étonnantes de l’islam, il y a le commandement de la bienfaisance envers la mère fût-elle païenne. En effet, Asmâ’ Bint Abî Bakr interrogea le Prophète — paix et bénédictions sur lui — au sujet de sa relation avec sa mère païenne qui était venue lui rendre visite. Il lui dit : "Oui, sois bienfaisante envers elle."

L’islam a accordé beaucoup de soins à la maternité, ses droits et les sentiments qui l’accompagnent si bien que la mère divorcée a la priorité sur la garde des enfants par rapport au père. Une femme dit : "Ô Messager de Dieu, mon fils que voici, mon ventre l’a abrité, mon sein l’a abreuvé, et mes genoux l’ont porté. Mais, son père m’a répudiée et veut me séparer de lui !" Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — dit : "Tu es plus en droit de le garder tant que tu ne te seras pas remariée".

Un litige opposa `Omar à son ex-épouse devant Abû Bakr au sujet de leur fils `Âsim. Abû Bakr jugea en faveur de la mère et dit à `Omar : "Son souffle, son odeur et son verbe lui sont plus bénéfique que toi". De fait, les liens maternels comptent plus que les liens paternels en matière de garde des enfants.

La mère qui a bénéficié de toute cette attention de la part de l’islam et pour qui il a donné tous ces droits a aussi des devoirs : bien éduquer ses enfants, leur inculquer les vertus, leur rendre les turpitudes détestables, les habituer à obéir à Dieu, les encourager à soutenir ce qui est juste, ne pas les dissuader du jihâd sous l’effet de son affect et favoriser l’appel de la vérité sur l’appel de l’affect.

Par exemple, nous avons vu comment une mère croyante comme Al-Khansâ’ incitait ses quatre fils pendant la bataille d’Al-Qâdisiyyah et leur recommandait d’aller de l’avant et d’être fermes, le tout dans un merveilleux discours éloquent. A peine la bataille fut-elle terminée qu’on lui annonçait le décès de tous ses fils. Elle ne se lamenta ni hurla. Elle dit avec satisfaction et certitude : Louange à Allâh qui m’a honoré par leur mort dans sa voie !!

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