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La consignation écrite du Coran
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Dieu (le Très-Haut) a promis que le Coran ne subira pas de transformation avec le temps

Il (le Très-Haut) a dit : {Certes Nous avons révélé le Coran et Nous en sommes les Gardiens}

Et Il (le Très-Haut) a dit : {Il n'y aura pas de changement aux paroles de Dieu} (10/64)

Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) avait désigné des scribes qui écrivaient les versets suivant l'ordre de la révélation, il indiquait lui-même où placer les versets et chapitres

'Othman (que Dieu l'agrée) raconte : "Lorsque plusieurs versets étaient révélés au Prophète, celui-ci appelait des personnes sachant écrire et leur disait : "Placez ce verset dans telle sourate, dans laquelle sont mentionnés tels et tels sujets"". (Abou Dâwoud, At-Tirmidhi, An-Nasâi, Ibn Mâja, authentifié par Ibn Hibbân)

'Othmân Ibn Abî Al-'Âs (que Dieu l'agrée) a dit : "J'étais assis chez le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) quand il fixa quelque chose du regard puis se détendit et dit : "Gabriel vient de me rendre visite et m'a ordonné de mettre ce verset à cet emplacement dans cette sourate : {Certes, Dieu commande l'équité, la bienfaisance et l'assistance aux proches...} (16/90)"". (Ahmad)

L'ordre des sourates

Les savants divergèrent au sujet de l'ordre des sourates selon trois opinions.

    1) L'ordre des sourates fut établi par les compagnons (رضي الله عنهم)

    Etant donné que les livres des grands compagnons avaient un ordre différent de la recension uthmanienne comme le Livre d'Ubayy Ibn Ka'b, celui de 'Abdullâh Ibn Mas'ûd et celui de 'Alî Ibn Abî Tâlib (رضي الله عنهم). Le Livre d'Ubayy commençait par la fâtihah, puis al-baqarah, puis an-nisâ', puis âl 'imrân, puis al-an'âm. Celui de 'Alî suivait l'ordre de la révélation commençant par "Lis" (c'est-à-dire sourate al-'alaq), puis al-muddaththir, puis qâf, puis al-muzzammil, puis tabbat, puis at-takwîr et ainsi de suite jusqu'à la fin des sourates mecquoises et médinoises.

    Mâlik (رحمه الله) est de ceux qui soutenaient que l'ordre des sourates fut établi par l'ijtihâd des compagnons. Mais il s'agit d'un ijtihâd s'appuyant sur la récitation du Messager et son enseignement à ses compagnons et se référant aux hadîths mentionnant l'ordre de certaines sourates et aux témoignages des compagnons de la récitation du Coran par leur Prophète en leur présence.

    Mâlik dit : "Ils assemblèrent le Coran comme ils l'entendaient récité par le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui)".

    Il s'agit donc d'un ijtihâd guidé par la tradition où l'opinion était appuyée par la transmission et où l'on fit l'effort de vérifier et de scruter l'exemple laissé par le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui).

    En effet, il arrivait que le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) lût nuitamment jusqu'au quart du Coran d'une traite dans l'une des rak'ât de la prière surérogatoire. La lecture du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) en présence de ses compagnons leur indiqua l'ordre de la majorité des sourates et les guida dans l'ordre des sourates restantes surtout que le nombre des sourates faisait l'unanimité et que les sourates étaient inscrites et récitées de jour comme de nuit et que l'ordre des versets en leur sein était entièrement établi. Il ne leur restait alors à faire que le classement des sourates les unes à la suite des autres, chose aisée. Le classement des sourates fut réalisé dans le Livre de 'Othmân et recueillit l'acceptation de la oumma de génération en génération.

    2) L'ordre des sourates fut déterminé par arrêté prophétique

    Les compagnons (que Dieu les agrée) le reçurent de la part du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) qui le reçut de Gabriel (sur lui la paix). Il fut consigné par Abû Bakr (que Dieu l'agrée) dans sa recension et aussi par 'Othmân (que Dieu l'agrée) dans la copie maîtresse [al-mushaf al-imâm] de la recension uthmanienne. Puis, la oumma le transmit de génération en génération.

    3) L'ordre de certaines sourates fut arrêté par le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) tandis que d'autres furent ordonnées sur l'avis [Al-IjtiHâd] des compagnons (que Dieu les agrée)

    Abû Muhammad Ibn 'Atiyyah (que Dieu lui fasse miséricorde) dit : "On connaissait l'ordre de bon nombre de sourates du vivant du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) comme les sept longues et les hawâmîm et le mufassal. Hormis ces sourates, il est possible que le Prophète ait laissé le reste à la discrétion de la oumma après lui".

Les scribes du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui)

Parmi les scribes : les quatre califes, Zayd Ibn Thâbit, Oubay Ibn Ka'b, Mou'adh Ibn Jabal, Abân Ibn Sa'îd, Thâbit Ibn Quaïss ainsi que d'autres (que Dieu les agrée).

Les raisons pour lesquelles le Coran n'a pas été consigné du vivant du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui)

Plusieurs réponses ont été avancées dont voici quelques unes :
Le Coran a été révélé par fragment pendant 23 ans. Il était donc impossible de le consigner à l'écrit avant que la révélation ne soit terminée.
Il y avait toujours une possibilité de versets abrogés tant que le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) était vivant; ceci aussi rendait une consignation impossible.
Les moyens de consigner le Coran n'étaient pas encore disponibles.
Il n'y avait pas de raison de l'existence d'une seule compilation.
Cependant, à l'époque de Abou Bakr (que Dieu l'agrée), avec le début des contestations, de l'anarchie et du martyr de plusieurs houffadh, une véritable inquiétude prit place et le besoin de consigner le Coran se fit sentir.
Un des buts de consigner le Coran était de montrer la différence entre cette communauté et les Gens du Livre. Ces derniers n'ont pu préserver l'authenticité de leurs écritures à la mort de leur prophète. Cette Oumma par contre a pu, par l'intermédiaire de ses gardiens du Coran, préserver l'authenticité des paroles de Dieu dans son intégralité, et cela sera ainsi jusqu'à la fin du monde car Dieu l'a promis.

Les supports du texte sacré

Le Coran fut écrit sur des branches de palmiers, des roches plates, des morceaux de cuir et de vêtements, des omoplates de chameaux, du papier. Ces derniers étaient ensuite placés auprès du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui).

Les compagnons qui connaissaient le Coran par coeur avant son inscription

Parmi ses mémorisateurs des Muhâjirûn, il y avait : Abû Bakr, 'Omar, 'Othmân, 'Alî, Talhah, Sa'd Ibn Abî Waqqâs Az-Zuhrî, Ibn Mas'ûd, Hudhayfah, Sâlim l'affranchi d'Abû Hudhayfah, Abû Hourayrah, 'Amr Ibn Al-'Âs, Ibn 'Abbâs, Ibn 'Omar, Ibn Az-Zoubayr, Ibn 'Amr, Mu'âwiyah, 'Aïshah, Hafsah, et Umm Salamah (رضي الله عنهم).
Parmi ses mémorisateurs des Ansâr, il y a : Ubayy Ibn Ka'b, Zayd Ibn Thâbit, Mu'âdh Ibn Jabal, Abû Ad-Dardâ', Anas Ibn Mâlik, Abû Zayd, et Tamîm Ad-Dârî (que Dieu l'agrée).

Parmi ceux que le Messager (paix et bénédiction de Dieu sur lui) recommanda pour la qualité de leur mémorisation et de leur récitation, il y a quatre individus; Il dit (paix et bénédiction de Dieu sur lui) : "Faîtes-vous réciter (ou enseigner) le Coran par quatre individus : 'Abdullâh Ibn Mas'ûd, Sâlim l'affranchi d'Abû Hudhayfa, Oubay Ibn Ka'b et Mu'âdh Ibn Jabal".

La compilation du Coran à l'époque de Abou Bakr (que Dieu l'agrée)

Zayd Ibn Thâbit raconte : "'Omar (que Dieu l'agrée) était motivé à cause du nombre important de Houffadh (personnes ayant mémorisés le Coran) décédés. Déjà, à l'époque du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui), environ soixante-dix d'entre eux avaient déjà été fait martyrs à Bi'r Ma'ouna. Et plus tard, à l'époque de Abou Bakr (que Dieu l'agrée), une expédition à Yamama contre les apostats coûta la vie à un nombre identique de houffadh (en l'an 12 de l'hégire). Tout ceci fit réfléchir 'Omar (que Dieu l'agrée) qui essaya de convaincre Abou Bakr (que Dieu l'agrée) avec succès". (Al-Boukhâri)

Lorsque 'Omar (que Dieu l'agrée) lui pria de porter une attention particulière à ce projet, il lui répondit : "Comment puis-je accomplir une chose que le Prophète n'a jamais fait ?" Cependant, lorsqu'il réalisa la sagesse et le besoin d'entreprendre un tel acte, il se résolut à le faire et soutint Zayd (que Dieu l'agrée) qui était lui-même hésitant.

C'est pour cette raison que Abou Bakr (que Dieu l'agrée) s'est adressé à lui en ces termes : "Tu es un jeune homme intelligent. Nous ne doutons pas de ton intégrité. De plus, tu écrivais les versets révélés au Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui)".

    La méthode de rassemblement utilisée par Zayd (que Dieu l'agrée)

    Abou Bakr (que Dieu l'agrée) s'adressa en ces termes à 'Omar et Zayd (que Dieu les agrée) : "Asseyez-vous près de la porte de la mosquée. Acceptez les écrits de celui qui vous présente deux témoins justes qui témoignent de l'authenticité de la parole de Dieu". (Abou Dâwoud)

    "Il n'acceptait aucun écrit sans que deux personnes justes et compétentes ne témoignent qu'il avait été écrit en présence du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui)". (Abou Dâwoud)

    Les particularités de la compilation de Abou Bakr (que Dieu l'agrée)

    'Ali (que Dieu l'agrée) dit au sujet de l'exploit de Abou Bakr : "La personne la plus récompensée au sujet de la compilation du Coran est Abou Bakr. Que la clémence de Dieu soit sur lui; il était le premier à compiler le livre de Dieu". (Abou Dâwud avec une chaîne de transmission bonne)

La compilation du Coran sous le califat de 'Othman (que Dieu l'agrée)

Les raisons de la compilation du Coran à cette époque étaient différentes de celles apparues au temps de Abou Bakr (que Dieu l'agrée). L'Islam s'était considérablement propagé; il en résulta l'apparition de différents dialectes et modes de récitations du Coran.
L'un récitait par exemple hatta hîn et l'autre 'atta 'în.
Quelques uns lisaient Qoul a'oudhou birabbin nâs et d'autres birabbin nât.
Cela amena une telle confusion et une confrontation que les gens commencèrent à se qualifier les uns les autres d'apostats.
De crainte qu'une authentique récitation ne soit ignorée, Othman (que Dieu l'agrée) décida de rectifier cet état des choses en préparant plusieurs copies du manuscrit de Abou Bakr (que Dieu l'agrée) et en les distribuant à différentes contrées musulmanes, après consultation avec les compagnons. Il demanda donc à Hafsa (que Dieu l'agrée) qui possédait le manuscrit de Abou Bakr (que Dieu l'agrée) de le lui prêter dans ce but. Cette tâche fut confiée à 'Abdoul Rahman Ibn Hârith Ibn Hichâm, 'Abdoullâh Ibn Zoubayr, Sa'îd Ibn Al 'Ass (qui étaient tous des Qourayches) et Zayd Ibn Thabit des Ansârs. Il leur dit : "S'il y avait des divergences entre vous et Zayd (concernant l'écriture d'un mot), alors écrivez le selon le dialecte des Qouraiches puisque le Coran a été révélé dans leur dialecte".

Par la suite, cinq à sept copies furent envoyées dans différents points importants du territoire musulman. Toutes les autres copies furent brûlées. Ainsi, le but de 'Othman (que Dieu l'agrée) a été principalement d'unifier la Oumma sur une graphie compréhensible dans laquelle les sept formes de récitations étaient retenues.

'Alî (que Dieu l'agrée) dit : "Ce que fit 'Othmân reçut notre agrément unanime et, s'il ne l'avait pas fait, je m'en serais chargé".

Les trois étapes du développement des signes diacritiques et de ceux de vocalisation

1) Les signes de vocalisation ont d'abord été mis sous forme de points, sous le règne de Mou'âwiya Ibn Abi Soufiyan (que Dieu l'agrée). Celui-ci chargea Abou Al-Aswad Ad-Dou'alî d'accomplir cette tâche, et ce afin d'éviter les erreurs dans la lecture du Coran.

2) Les points ont été mis pour distinguer les lettres homographes comme : le bât, le tâ et le thâ. Ceci eut lieu sous le règne de 'Abd Al-Malik Ibn Marwan qui chargea Al-Hajjâj Ibn Yoûsouf de cette mission. Ce dernier la confia à Nasr Ibn Asim et à Hayy Ibn Ya'mour.

    al-Ghazzâli (que Dieu lui fasse miséricorde) a dit sur sa discussion concernant le fait d'ajouter la ponctuation au texte du Coran : "Le fait que cet acte soit innové (muhdath) n'est en rien un obstacle. Combien de pratiques innovées sont excellentes ! Comme il a été dit concernant l'établissement de la prière de Tarawih en groupe, c'était une nouvelle pratique instaurée par 'Umar (que Dieu l'agrée) et c'était une excellent innovation (bid'a hassana). L'innovation blâmable est uniquement celle qui s'oppose à la Sunna ou qui mène à la changer". (Ihyâ' `Ulûm al-Dîn 1:276)

3) Les signes de vocalisation tels que le damma (voyelle brève : ou), le fatha (voyelle brève : a), le kasra (voyelle brève : i) et le soukoun (absence de voyelle) ont été rajoutés en suivant le système de vocalisation établi par Al-Khalîl Ibn Ahmad Al-Farâhîdî; et ce afin d'éviter les erreurs dans la lecture du Coran.

Les plus anciennes copies du Coran

Hamidoullah (que Dieu lui fasse miséricorde) mena une étude comparative entre les trois copies les plus anciennes du Coran, situées à Tashkent en Uzbékistan, à Istanbul en Turquie et à la India Office Library à Londres au Royaume-Uni. Les trois manuscrits datent du temps de 'Uthmân Ibn 'Affân, le troisième Calife musulman. D'après le Professeur Hamîdullâh, les trois manuscrits sont inscrits sur le même type de cuir et semblent effectivement remonter à l'époque de 'Uthmân (que Dieu l'agrée). Les tâches de sang retrouvées sur la copie conservée à Istanbul laisseraient entendre qu'il s'agit de la copie maîtresse, lue par 'Uthmân au moment de son assassinat.




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