Zad Al-Ma'âd
Tome 1, p. 152-153 La principale cause de l'épanouissement de la poitrine est l'unicité de Dieu (le tawhid), et en fonction de l'importance de sa perfection, de sa force et de son augmentation on verra l'épanouissement de la poitrine de la personne. Dieu a dit [en ce sens] : Est- ce que celui dont Dieu ouvre la poitrine à l'Islam et qui détient ainsi une lumière venant de Son Seigneur[Sourate Al-Zumur 39 :22] et Et puis, quiconque Dieu veut guider, Il lui ouvre la poitrine à l'Islam. Et quiconque Il veut égarer, Il rend sa poitrine étroite et gênée, comme s'il s'efforçait de monter au ciel. Ainsi Dieu inflige Sa punition à ceux qui ne croient pas[Sourate Al-An'am 6 :125] La guidance et l'unicité de Dieu sont les grandes causes de l'épanouissement de la poitrine, tandis que l'associanisme et l'égarement sont les principales causes de son étroitesse et sa gène. Parmi les causes qui apaisent le cœur : 1. La lumière que Dieu jette dans le cœur du serviteur (l'homme) qui est la lumière de la foi (iman). Elle apaise la poitrine et l'élargit, ainsi le cœur se réjouit. Quand cette lumière est perdue du cœur du croyant, celui-ci devient étroit, gêné et dans une prison la plus étroite et la plus difficile. Al-Tarmidi a rapporté, dans son Jami', que le Prophète a dit : "Quand la lumière entre dans le cœur, il s'élargit et s'apaise. On lui demanda : ô messager de Dieu! Quel en est le signe? Il () a dit : le désir ardent du monde de l'éternité (l'au-delà), l'hostilité du monde trompeur (d'ici-bas) et la préparation à la mort avant son avènement". Le degré de l'épanouissement de la poitrine de l'homme est proportionnel à l'intensité de la lumière qui l'a atteint. La lumière substantielle apaise, également, le cœur de même que l'obscurité physique le rend étroit. 2. La science. Elle apaise le cœur et l'élargit à tel point qu'il serait plus large que le monde, de même que l'ignorance lui cause l'étroitesse, le blocage et l'enchaînement. Au fur et à mesure que la science d'un homme s'élargit, son cœur s'apaise et s'élargit également. Il ne s'agit pas de toute science, mais uniquement de celle laissée par le messager de Dieu (salla Dieu alaïhi wa sallam) laquelle est la science utile. Ses gens ont les cœurs les plus apaisés et élargis parmi les hommes, les comportements les plus nobles et les vies (savoir-vivres) les plus purs. 3. Le repentir à Dieu , son amour de tout cœur, la hâte à Lui et la réjouissance de Son adoration. Rien d'autre que cela, n'est plus apaisant du cœur de l'homme, au point qu'il se dit, parfois : "Si je suis au Paradis dans un tel état, j'aurai, donc, une vie agréable". L'Amour a un effet très surprenant sur l'épanouissement de la poitrine , le fait d'être en bonne humeur et la tranquillité de l'esprit, mais seul le connaît celui qui l'a déjà ressenti. Plus fort et intense est l'Amour, plus le cœur est large et apaisé et ne s'oppresse qu'à la vue des oisifs désœuvrés, car leur vue est un fétu dans son œil et leur fréquentation est une fièvre pour son âme. Et parmi les principales causes de serrement de la poitrine : le fait de se détourner [des enseignements] de Dieu , l'attachement du cœur à autre que Lui, l'oubli de Son rappel et l'Amour d'autre que Lui. Car quiconque aime autre chose que Dieu , est puni avec cette même chose, et son cœur est emprisonné de l'Amour de cet autrui. Ainsi, il n'y aura personne plus malheureux, plus inquiet, dont la vie est la plus difficile et le cœur est le plus malade que lui! Ils sont, donc, deux Amours dont l'un est le Paradis de ce monde ici-bas, la joie de l'esprit, la réjouissance du cœur, le délice de l'âme, sa manne du ciel, sa panacée, et même sa vivacité et sa consolation. Celui-ci est l'Amour de Dieu Seul, de tout cœur, avec une attirance de toutes les forces des élans [du cœur], de la volonté et de l'attachement à Lui. L'autre Amour est un supplice de l'âme, une angoisse, un emprisonnement du cœur et une oppression de la poitrine, et c'est aussi la cause du malheur, de l'ennui et de la peine. Celui-ci est l'Amour d'un autre que Dieu ! 4. Son [celui de Dieu] rappel et la mention de Son nom à tous les instants en toute circonstance et à n'importe quel endroit. Le rappel (Az-Zikr) a un effet mystérieux sur l'épanouissement de la poitrine, et l'apaisement du cœur de même que l'insouciance et l'oubli [du rappel] a un effet d'oppression, d'emprisonnement et de souffrance sur la poitrine. 5. La bienfaisance envers les créatures et les servir de tout ce qui est possible : de biens, de dignité, de force physique et les différents genres de la bienfaisance. Le généreux bienfaisant a la poitrine la plus épanouie, l'âme la plus pur et le cœur le plus joyeux de tous les hommes. Par contre, l'avare, qui n'est point bienfaisant, a la poitrine la plus serrée et la vie la plus difficile et il est le plus malheureux et le plus inquiet. Le messager de Dieu a donné l'exemple de l'avare et de l'homme charitable comme deux hommes vêtus d'un bouclier en acier. Chaque fois que l'homme charitable est sur le point de faire un don, son bouclier s'élargit et s'étend au point qu'il traîne ses vêtements [derrière lui] et efface ses traces, quant à l'avare, son bouclier se resserre sur lui et ne s'élargit pas lorsqu'il est sur le point de faire la charité. C'est l'exemple de l'épanouissement de la poitrine du croyant charitable et de son aisance, et du resserrement du cœur de l'avare et son oppression. 6. La bravoure. Car le brave a une poitrine épanouie, une grande candeur et un cœur large, et le lâche a la plus étroite des poitrines et le plus serré des cœurs et ne connaît ni joie, ni bonheur, ni réjouissance et ni délice qu'une nature animalière et bestiale. Or, la réjouissance de l'âme, son plaisir, son aisance et sa jubilation sont interdits à tout lâche, comme ils le sont à tout avare, et à tout personne se détournant [des versets] de Dieu , insouciant de Son rappel, L'ignorant de Ses noms, Ses attributs et Sa religion [qu'Il a agréée] et ayant le cœur attaché à autrui. Cette jubilation et cette joie [que le croyant trouve] deviennent, dans la tombe des clos et un jardin, quant au gêne et à l'étroitesse [que l'insouciant a] se transforment, dans la tombe, en tourment et emprisonnement. L'état de l'homme dans sa tombe est le même que celui du cœur à l'intérieur de la poitrine qu'il s'agit de délice, de tourment, d 'emprisonnement ou de libération. Il ne faut pas se fier à un épanouissement ou un resserrement passagers d'une poitrine, car les incidents disparaissent avec la cessation des causes, mais plutôt à la qualité qui s'est développée à l'intérieur du cœur, l'obligeant à être épanoui ou resserré. C'est elle qu'on compte. C'est auprès de Dieu qu'on cherche le refuge. 7. Ressortir et se débarrasser de la duperie du cœur, et des qualités blâmables lesquelles causent son resserrement et son tourment et empêchent la survenance du bien. Car si l'homme entreprend les moyens qui épanouissent sa poitrine sans se débarrasser des qualités blâmables, il n'aura aucun bienfait dans l'épanouissement de sa poitrine. En fin de compte, deux natures se disputeront son cœur et l'aura la majoritaire [et l'emporte]. Se passer de l'excédent du regard, de la parole, de l'audition, de la fréquentation, de la nourriture et du sommeil, car ces excès se transforment en malheurs, angoisses, soucis dans le cœur en le resserrant, l'emprisonnant, l'oppressant et lui faisant subir des tourments. La grande partie des tourments dans ce monde ici-bas et dans l'au-delà est la conséquence de ces excès. Point de divinité [digne d'adoration] excepté Dieu! Comment la poitrine, de celui qui a touché à chacun de ses vices, est oppressée, sa vie est difficile, son état est mauvais [déplorable] et son cœur est resserrée. Point de divinité [digne d'adoration] excepté Dieu! Comment la vie est facile, de celui qui a eu une part entière de chacune de ces bonnes qualités, lesquelles sont spréoccupation primordial. Celui-ci [l'heureux] aura eu une part entière de ceci Les bons seront, certes, dans un [jardin] de délice[Sourate Al-Infitar 82 :13], de même que l'autre [le malheureux] aura eu une grande part de ceci et les libertins seront, certes, dans une fournaise[Sourate Al-Infitar 82 :14]; et entre les deux [hommes] des degrés de différence dont Seul Dieu connaît le nombre. Le Messager de Dieu est la plus parfaite des créatures en chacune des bonnes qualités qui produisent l'épanouissement de la poitrine, l'apaisement du cœur, la réjouissance et vivacité de l'âme. Il est la plus parfaite des créatures en cet épanouissement, vivacité et réjouissance en plus de tout ce qu'il lui a été attribué particulièrement d'épanouissement substantiel. La plus persévérante des créatures (hommes) [de la sunna] du Prophète est le plus épanoui d'entre elles, le plus joyeux et le plus réjoui. C'est en fonction de sa persévérance que l'homme atteint de ce qu'il mérite d'épanouissement de la poitrine, de réjouissance et de joie de son âme. Il [le Prophète ] est au summum de l'épanouissement de la poitrine, de l'exaltation de sa renommé et de sa décharge du fardeau, et ses fidèles en auront selon leur persévérance et observation [de sa pratique] . C'est auprès de Dieu qu'on cherche de l'aide. C'est ainsi que ses fidèles auront, également, une part, petite ou grande, de la protection de Dieu , Sa préservation, Sa défense, Sa fortification et Sa victoire, selon leurs degrés de persévérance. Celui qui trouve un bien qu'il rende les louanges à Dieu, quant à celui qui trouve autre chose qu'il ne fasse de reproches à lui-même. [...] Tome 2, p. 10-14 La demeure [Manâzil] : "C'est toi que nous adorons, C'est de Toi que nous implorons le secours." Est la demeure de l'ascétisme [az-Zuhd]. Dieu Ta'âla dit : "Tout ce que vous possédez s'épuisera, tandis que ce qui est auprès de Dieu durera." (16/96) Dieu Ta'âla dit : "Sachez que la vie présente n'est que jeu, amusement, vaine parure, une course à l'orgueil entre vous et une rivalité dans l'acquisition des richesses et des enfants. Elle est en cela pareille à une pluie : la végétation qui en vient émerveille les cultivateurs, puis elle se fane et tu la vois donc jaunie ; ensuite elle devient des débris. Et dans l'au-delà, il y a un dur châtiment, et aussi pardon et agrément de Dieu. Et la vie présente n'est que jouissance trompeuse." (57/20) Il -Ta'âla- dit encore : "La vie présente est comparable à une eau que Nous faisons descendre du ciel et qui se mélange à la végétation de la terre dont se nourrissent les hommes et les bêtes. Puis, lorsque la terre prend sa parure et s'embellit, et que ses habitants pensent qu'elle est à leur entière disposition, Notre Ordre lui vient, de nuit ou de jour, c'est alors que Nous la rendrons toute moissonnée, comme si elle n'avait pas été florissante la veille." (10/24) Il -Ta'âla- dit encore : "Et propose-leur l'exemple de la vie ici-bas. Elle est semblable à une eau que Nous faisons descendre du ciel ; la végétation de la terre se mélange à elle. Puis elle devient de l'herbe desséchée que les vents dispersent. Dieu est certes Puissant en toutes choses ! Les biens et les enfants sont l'ornement de la vie de ce monde. Cependant, les bonnes œuvres qui persistent ont auprès de ton Seigneur une meilleure récompense et (suscitent) une belle espérance." (18/45-46) Dieu Ta'âla dit : "Dis : "La jouissance d'ici-bas est éphémère, mais la vie future est meilleure pour quiconque est pieux." (4/77) Il -Ta'âla- dit encore : "Mais, vous préférez plutôt la vie présente, alors que l'au-delà est meilleur et plus durable." (87/16-17) Il -Ta'âla- dit encore : "Et ne tends point les yeux vers ce dont Nous avons donné jouissance temporaire à certains groupes d'entre eux, comme décor de la vie présente, afin de les éprouver par cela. Ce que Dieu fournit (au Paradis) est meilleur et plus durable." (20/131) Il -Ta'âla- dit encore : "Nous avons placé ce qu'il y a sur la terre pour l'embellir, afin d'éprouver (les hommes et afin de savoir) qui d'entre eux sont les meilleurs dans leurs actions. Puis Nous allons sûrement transformer sa surface en un sol aride." (18/7-8) Il -Ta'âla- dit encore : "Si les hommes ne devaient pas constituer une seule communauté (mécréante), Nous aurions certes pourvu les maisons de ceux qui ne croient pas au Tout Miséricordieux, de toits d'argent avec des escaliers pour y monter ; (Nous aurions pourvu) leurs maisons de portes et de divans où ils s'accouderaient, ainsi que des ornements. Et tout cela ne serait que jouissance temporaire de la vie d'ici-bas, alors que l'au-delà, auprès de ton Seigneur, est pour les pieux." (43/33-35) Le Qor'ân est plein de passages qui appellent au délaissement [az-Zuhd] de ce bas-monde, et qui accentuent sur son côté éphémère et illusoire, tout en mettant l'accent sur les mérites de l'au-delà [al-Âkhira] et sur son éternité. Et quand Dieu veut du bien pour Son adorateur, Il place dans son cœur un témoin grâce auquel il constate la réalité du bas-monde [ad-Douniyâh] et de l'au-delà [al-Âkhira]. Certes beaucoup de personnes ont expliqué "az-Zuhd" [l'ascétisme] comme étant lié aux plaisirs du bas-monde [ad-Douniyâh]. [...] J'ai entendu SHeikh al-Islâm Ibn Taymiyah (rahimahullâh) dire : "L'ascétisme [az-Zuhd] est le délaissement de ce qui est inutile dans l'au-delà. Et la crainte scrupuleuse [al-Wara'] : C'est le fait de délaisser ce qui peut causer du tort dans l'au-delà. Et cette définition est un des meilleurs dires sur l'ascétisme [az-Zuhd] et sur la crainte scrupuleuse [al-Wara']" Sufyân al-Thawrî a dit : "L'ascétisme dans ce bas-monde c'est la diminution des aspirations, et non pas manger des nourritures peu agréables ou mettre des habits primitifs." Al-Djunayd a dit : "J'ai entendu Sarân dire : Certes Dieu a éloigné le bas-monde de Ses amis [Awliyâ], l'a chassé auprès de Ses élus et l'a soufflé des cœurs de ceux qui l'aiment parce qu'Il ne l'a pas voulu pour eux." Yahya Ibn Mu'âdh a dit : "L'ascétisme [az-Zuhd] procure la volonté de sacrifier la domination, et l'amour procure la volonté de sacrifier l'âme." Ibn al-Djalâ a dit : "L'ascétisme c'est le fait de voir ce bas-monde avec l'œil de l'éloignement : il devient infime à tes yeux, et tu peux ainsi facilement t'en détourner." Ibn Khafîf a dit : "L'ascétisme c'est le fait de se sentir léger en quittant toute volonté de domination et de supériorité." Il dit aussi : "C'est [l'ascétisme] le détournement du cœur par rapport au bas-monde sans attachement aucun !" Al-Djunayd a dit : "L'ascétisme c'est que le cœur soit vide de ce qui ne se trouve pas dans la main." L'Imâm Ahmad a dit : "L'ascétisme dans ce bas-monde c'est la diminution de l'espérance." Un homme interrogea l'Imâm Ahmad sur une personne qui avait 1000 dinârs, est-ce qu'il peut-être un ascète [Zâhid] ? - L'Imâm Ahmad répondit : "Oui c'est possible. Et la condition est qu'il ne se réjouisse pas lorsque cela [cet argent] augmente, et qu'il ne s'attriste pas lorsque cela diminue." 'Abdullâh Ibn Mubârak a dit : "C'est [l'ascétisme] la confiance en Dieu avec l'amour de la pauvreté." 'Abd al-Wâhid Ibn Zayd a dit : "Az-Zuhd : C'est l'ascétisme dans les Dinârs et les Dirhams." Abou Sulaymân al-Dârânî a dit : "C'est [l'ascétisme] le fait de délaisser ce qui t'empèche de t'occuper de Dieu." Et ceci est un dire [aussi] de ach-Chabalî. Ruwayn a interrogé al-Djunayd sur l'ascétisme [az-Zuhd] ? Il répondit : "C'est mépriser ce bas-monde et effacer ses traces dans son cœur." Yahya Ibn Mu'âdh a dit : "Nul n'atteindra le véritable ascétisme s'il ne possède pas trois qualités : Des actions sans attache [à ce bas-monde], des paroles sans convoitise, et une célébrité sans domination." [...] Il est dit : "Le véritable ascétisme [az-Zuhd] c'est dans l'âme." [...] Un homme a dit à Yahya Ibn Mu'âdh : "Quand pourrais-je entrer dans l'enceinte du "Tawakkul" [dans le fait de s'en remettre à Dieu Seul], mettre l'habit des ascètes [Zâhidîn], et de m'installer avec eux ?" Il répondit : "Quand au terme de la correction de ton âme tu atteins un degré tel que si Dieu te prive des subsistances pendant trois jours, ton âme ne faiblit pas. Si tu n'atteins pas ce degré le fait que tu cherches à t'installer sur le tapis des ascètes c'est de la pure ignorance de ta part. De plus, je n'ai aucune garantie que tu ne sois pas mis à nu." L'Imâm Ahmad Ibn Hanbal a dit : "L'ascétisme [az-Zuhd] comporte trois aspects : Le premier : C'est d'abandonner l'illicite [Harâm], et c'est l'ascétisme les gens du commun. Le deuxième : C'est d'abandonner le surplus en matière de licite [Hallâl], et c'est l'ascétisme des élus. Le troisième : C'est d'abandonner ce qui détourne de Dieu, et c'est l'ascétisme des gens [savants] des sciences spirituelles [Zuhd al-Ârifîn]. Ces propos de l'Imâm Ahmad résument l'ensemble des avis précédents des Mashâ-ikhs [savants], en constituant les mots-clés en la matière. Ceci est la preuve qu'il (radhiallâhu 'anhu) est versé dans une science profonde. Certes ach-Châfi'î (rahimahullâh) a reconnu son ample savoir dans huit domaines, et notamment dans "az-Zuhd" [l'ascétisme]. L'ensemble des gens [savants] des sciences spirituelles [al-Ârifûn] disent que : "az-Zuhd", c'est le voyage [safar] du cœur de la nation de ce bas-monde, à la demeure de l'au-delà. C'est dans cet esprit que ceux qui nous ont précédé [mutaqadimûn] ont écrit des livres sur l'ascétisme [az-Zuhd] : Comme l'ascétisme de 'Abdullâh Ibn Mubârak, de l'Imâm Ahmad, de al-Wakî', de Hinâd Ibn al-Sarâ, et d'autres encore [...] [...] Tome 4, p. 22 Le remède pratiqué par le Prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) pour la maladie se présente sous trois formes : 1/ Le remède par les médicaments naturels 2/ Le remède par les médicaments divins 3/ Le remède composé des deux premiers Nous mentionnerons ces trois types de remède adoptés par le Prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) en commençant par les remèdes naturels qu'il a prescrits et utilisés. Nous exposerons par la suite les remèdes divins et composés. Le Prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) a été envoyé en tant que guide appelant à Dieu et à Son Paradis, en leur enseignant la connaissance de Dieu, et en montrant à sa communauté les œuvres [que Dieu] agrée et les commandements [que Dieu] leur a prescrit [en leur expliquant] les raisons de ce qu'Il [Dieu] désapprouve et de ce qu'Il leur a interdit. [Le Prophète] a également informé des nouvelles des Prophètes et Envoyés, l'état de la situation avec leur communauté, les principes de l'éducation du monde, la question de la création et du rassemblement, l'infortune des âmes ainsi que leur félicité et ce qui en sont les causes. Quant à la médecine des corps, elle est le fruit de l'accomplissement de sa législation et le but visé en est autre, de sorte à ce qu'elle soit utilisée en cas de besoin. S'il est possible de s'en passer, les efforts et les forces devront être orientés vers le remède des cœurs et des âmes, le maintien en bonne forme, l'éloignement de leurs maladies, et leur protection de toute corruption. Tel est le but visé primordialement, en tout premier. L'amélioration [de l'état] du corps qui n'est pas en concordance avec l'amélioration [de l'état] du cœur n'est d'aucune d'utilité. La détérioration du corps avec l'amélioration du cœur n'engendre que les dégâts minimes, des dégâts éphémères qui donnent lieu à un intérêt permanent et complet, et c'est de Dieu qu'émanent les grâces. [...] Tome 4, p. 163-165 Que penser de la "Fâtiha" qui n'a de semblable [dans la révélation] ni dans le Qor'ân, ni dans la Thora [at-Tawrât], ni dans l'Evangile et ce qui ressemble à cela, car elle renferme toutes les significations du Livre de Dieu, qui englobe l'indication de l'origine et des fondements des noms de Dieu - Ta'âla - qui sont : Dieu, le Seigneur [ar-Rabb], le Très Miséricordieux [ar-Rahîm], la confirmation du rassemblement, la mention des deux unicités : L'Unicité de la Seigneurie [Tawhîd ar-Rouboubiyyah] et l'Unicité de l'adoration [Tawhîd al-Uluhiyyah], qu'Il soit loué dans la demande de secours et dans la demande de la guidance, et sa particularité par laquelle Il est loué, la mention de la meilleur des invocations sur ce qui est le plus utile et obligatoire, et que l'adorateur a le plus besoin. Et cela est la guidance vers le chemin des vertueux qui renferme la plus parfaite de Ses connaissances, de Son Unicité et de Son adoration, qui est la droiture [que l'adorateur] a jusqu'à la mort, et cela englobe les diverses catégories [de personnes] et fractions, celles gratifiées [par Dieu] pour leur connaissance de la vérité car elles l'ont appliquée, aimée et préférée, [à l'inverse de ceux] qui ont encouru la colère [de Dieu] car ils ont dévié de la vérité après en avoir eu connaissance, [et à la différence] de ceux qui ce sont égarés, ceux pour qui la vérité a été voilée. Telles sont ainsi les diverses catégories. [La "Fâtiha"] contient la confirmation du destin [Qadar] et de la loi [Char'], des noms [al-Asmâ] et des attributs [as-Sifât], du rassemblement [al-Mi'âd] et des prophéties [An-Noubouwâ], de la purification des âmes [Tazkiyat an-Noufoûs], de l'amélioration des cœurs [Islâh al-Qouloûb], de la mention de l'équité et de la charité de Dieu, et de la réplique faite à l'ensemble des gens de l'innovation et du faux [Ahl al-Bida' wal-Bâtil] comme nous l'avons mentionné dans le commentaire [de cette sourate] dans notre grand ouvrage "Madâradj as-Sâlikîn". Véritablement, cette sourate contient une guérison par laquelle on y trouve un remède, et avec laquelle [on l'utilise] comme exorcisme des maux. La "Fâtiha" renferme la sincérité de l'adoration [Ikhlâs al-'Uboûdiyyah], la louange sur Dieu, le fait [de s'en remettre à Lui] dans la délégation des affaires qui toutes proviennent de Lui, la demande de Son secours [al-Isti'ânah], la confiance en Lui [at-Tawwakoul], l'imploration de l'ensemble de Ses faveurs, qui sont, la guidance vers ce qui amène les grâces et repousse les châtiments. Certes, [cette sourate] constitue l'une des plus puissantes guérisons qui se veut suffisante. Il a été dit : La partie de la "Fâtiha" qui sert à l'exorcisme est la suivante : "C'est Toi [Seul] que nous adorons, et c'est Toi [Seul] dont nous implorons secours." Il ne fait pas de doute que ces deux phrases forment la partie la plus puissante de ce remède, vu qu'elles contiennent la remise complète en Dieu et la remise confiante en Lui [at-Tawwakoul], le recours [auprès de Lui] et la demande de secours, le besoin et la sollicitation, ainsi que la réunion du plus noble objectif qui est l'adoration du Seigneur Unique, et le moyen le plus illustre qui est l'imploration du secours de Dieu dans Son adoration. Il n'y a pas de [sourate] autre que celle-là qui renferme tous ces éléments. Il m'est arrivé une fois de tomber en proie à la maladie alors que j'étais à la Mecque. A ce moment là, j'étais privé de médecin et de médicament. Je pris donc une gorgée d'eau de "Zamzam", récitait cette sourate [al-Fâtiha] à maintes reprises avant de la boire. Cet acte m'apporta la guérison complète. Et je ne me passais plus par la suite de cette cure pour pallier les douleurs, et elle m'apporta l'utilité désirée. Tome 4, p. 392-393 L'eau de "Zamzam" est au sommet des eaux, car elle est la plus noble, la plus glorieuse, la plus estimée, la plus onéreuse et la plus précieuse, car elle a été creusée par l'Ange Djibrîl ('alayhi as-salam) et a désaltéré Ismâ-îl ('alayhi as-salam). Dans les deux Sahîh [al-Bukhârî et Mouslim] il est rapporté que le Prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) a dit à Abî Dhar lorsqu'il a séjourné quarante jours et quarante nuits entre la Ka'bah et ses limites, ne disposant d'autre nourriture que l'eau de Zamzam : "Elle est une nourriture entière". Et Mouslim ajouta : "Elle est une nourriture des maladies". Dans les "Sounans" de Ibn Mâdja sont mentionnées ces paroles de Djâbir Ibn 'Abdullâh (radhiallâhu 'anhu), rapportant du Prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) qu'il a dit : "L'eau de Zamzam convient à tout chose". L'authenticité de ce hadîth a été affaiblie par un groupe [de savant] du fait de son rapporteur 'Abdullâh Ibn al-Mouamal. [...] D'après l'expérience de certains, j'ai essayé de me soigner avec l'eau de "Zamzam" et l'expérience fut convaincante pour beaucoup de maladies dont j'ai été guéri de manière miraculeuse par la grâce de Dieu. J'ai également vu des personnes se nourrir d'eau de "Zamzam", tout au long d'un demi-mois ou d'un mois entier sans éprouver la moindre faim, participant au Tawaf (autour de la Ka'ba) au même titre que le reste des gens, et (ces personnes) m'ont raconté qu'elles auraient pu demeurer ainsi quarante jours tout en préservant la force d'avoir des rapports sexuels avec leurs femmes, de jeûner et de faire le Tawaf (autour de la Ka'ba) à plusieurs reprises. |
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