CHAPITRE VII : LES PRINCIPES DE LA CHARI'A | Islamopédie
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CHAPITRE VII : LES PRINCIPES DE LA CHARI'A
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La Chari'a : Sa nature et son but

L'homme a été doté d'un grand nombre de pouvoirs et de facultés et à cet égard la Providence s'est montrée généreuse envers lui. Il possède l'intelligence, la sagesse, la volonté, les facultés de la vue et de la parole du goût et du toucher, de l'ouïe, la faculté de se déplacer et d'utiliser ses mains, les passions, de l'amour, de la colère, de la peur... Toutes ces choses lui sont utiles, et aucune n'est superflue. Ces facultés lui ont été attribuées parce qu'il an avait très grand besoin elles lui sont indispensables. Sa vie et son succès dépendent de l'usage convenable qu'il en fait pour satisfaire ses besoins et ses désirs. Ces pouvoirs que Dieu lui a donnés sont destinés à lui servir, et s'ils ne sont pas utilisés à leur pleine mesure, la vie ne vaut pas la peine d'être vécue.

Dieu a aussi fourni à l'homme tous les moyens et ressources nécessaires pour faire fonctionner ses facultés naturelles et pour réussir à satisfaire ses besoins. Le corps humain est ainsi fait qu'il est le premier et principal instrument de l'homme dans sa lutte pour réaliser les buts de sa vie. Ensuite, il y a le monde où vit l'homme. Son environnement contient des ressources de toutes sortes, des ressources qu'il utilise comme moyens pour arriver à ses fins. La nature avec tout ce qu'elle comprend a été aménagée pour lui et il peut en faire tous les usages imaginables. Il y a enfin ses semblables, de sorte qu'ils peuvent coopérer les uns avec les autres pour construire une vie meilleure et plus prospère.

Réfléchissons maintenant un peu plus profondément à ce phénomène. Ces pouvoirs et ces ressources vous ont été conférés pour être utilisés pour le bien d’autrui. Ils ont été créés pour votre bien et non pas pour vous nuire et vous détruire. Leur fonction est d'apporter, d'ajouter du bien et de la vertu, et non pas de les mettre en danger. Ainsi, l'usage convenable de ces pouvoirs est celui qui vous les rend bénéfiques; et même s'il en résulte quelque inconvénient, il ne doit pas excéder le minimum inévitable. C'est ainsi seulement qu'est fait un usage convenable de ces pouvoirs. Tout autre usage, s'il aboutit au gaspillage et à la destruction, est mauvais, contraire à la raison et nocif. Par exemple, si vous faites quelque chose qui vous fait mal, ou vous blesse, c'est une utilisation tout simplement défectueuse. Ou si vos actions nuisent aux autres, et font de vous une calamité pour eux, c'est une pure folie et un mauvais usage des pouvoirs conférés par Dieu. Si vous gaspillez les ressources, les gâtez en vain ou les détruisez, cela aussi constitue une lourde erreur de votre part. De telles activités sont de toute évidence irrationnelles car la raison humaine elle-même suggère que la destruction et le mal doivent être évités et qu'il faut toujours tendre vers le gain et le profit. Et s'il faut aller au-devant d'un mal quelconque, cela doit être seulement dans les cas où il apportera malgré tout un bienfait plus important. Tout comportement qui s'écarte de cela serait évidemment une mauvaise conduite à adopter.

Si nous gardons à l'esprit cette considération fondamentale et que nous examinions le genre humain, nous trouvons deux catégories de gens :

1. Ceux qui volontairement utilisent mal leurs facultés et leurs ressources, et à cause de cette mauvaise utilisation les gaspillent, nuisent à leurs propres intérêts vitaux, et causent du tort à leurs semblables.

2. Ceux qui sont sincères et de bonne foi, mais qui sont dans l'erreur par ignorance.

Ceux qui volontairement font un mauvais usage de leurs pouvoirs sont mauvais et corrompus, et méritent les rigueurs de la loi pour les contrôler et les réformer. Ceux qui commettent des erreurs par ignorance ont besoin de la connaissance convenable et de directives pour leur montrer le Droit Chemin, et pour qu'ils fassent un meilleur usage de leurs pouvoirs et de leurs ressources. Et le Code de Conduite - la Chariâ - que Dieu a révélé à l’homme répond précisément à ce besoin.

La Chariâ expose la loi divine, et fournit des directives pour régler la vie au mieux des intérêts de l'homme. Son objectif est de montrer à l'homme la voie la meilleure, et de lui fournir les moyens de satisfaire ses besoins de la manière la plus bénéfique et la plus profitable pour lui. La loi de Dieu a été conçue pour votre bénéfice. Il n'y a rien en elle qui vous incite à gaspiller vos facultés ou à réprimer vos besoins, vos émotions ou vos désirs naturels. Elle ne plaide pas en laveur de l'ascétisme. Elle ne dit pas: "Abandonnez le monde, privez vous de tout confort dans la vie, quittez vos maisons, errez dans les déserts, les montagnes ou les forêts sans pain ni vêtements", elle ne prêche ni de tels excès ni la mortification. Ce point de vue n’a rien de commun avec la loi de l’islam, une loi formulée par le Dieu qui a créé ce monde pour le bonheur de l'humanité. La Chariâ a été révélée par le Dieu même qui a aménagé toutes choses au profit de l'homme. Il ne voudrait pas ruiner Sa création. Il n'a donné à l'homme aucun pouvoir qui soit inutile ou superflu, Il n'a rien créé dans les cieux ni sur la terre qui ne puisse rendre service à l'homme. C'est Sa volonté explicite que l'univers - ce grandiose atelier aux activités multiples - continue à fonctionner harmonieusement pour que l'homme, ce joyau de la création, puisse faire l'usage le meilleur et le plus productif de toutes ses facultés et ressources, de tout ce qui a été aménagé pour lui sur la terre et dans les cieux. Il devrait les utiliser de telle sorte que lui et ses semblables puissent récolter de bons fruits et ne causent jamais, volontairement ou non, aucun mal à la création de Dieu. La Chariâ est destinée à guider les pas de l'homme dans cette direction. Il interdit tout ce qui est nuisible à l'homme, permet et conseille tout ce qui peut lui être utile et bénéfique.

Le principe fondamental de la loi est que l'homme a le droit, et dans certains cas, le devoir le plus strict de satisfaire tous ses besoins et désirs authentiques, et de faire tous les efforts possibles pour promouvoir ses intérêts et trouver le succès et le bonheur mais (et c'est un point important), il doit faire tout cela de telle manière que non seulement les intérêts, des autres ne soient pas lésés et qu'aucun tort ne soit causé à leurs efforts pour la satisfaction de leurs propres droits et devoirs, mais encore avec toute la cohésion sociale possible, l'assistance mutuelle, et la coopération avec ses semblables pour le succès de leurs objectifs communs. Comme dans toutes ces choses le bien et le mal, le profit et la perte sont inextricablement mêlés, le principe de la loi est de choisir un moindre mal au nom d'un plus grand bénéfice, et de sacrifier un petit bénéfice pour éviter un plus grand mal. Ceci est la conception fondamentale de la Chariâ.

Nous savons que la connaissance humaine est limitée. Chaque homme, à chaque époque, ne sait pas de lui-même ce qui est bon et ce qui est mal, ce qui lui est nuisible et ce qui lui est salutaire. Les sources du savoir humain sont trop limitées pour lui fournir la vérité pure. C'est pourquoi Dieu lui a épargné les risques d'erreurs et lui a révélé sa loi qui est un code correct et complet pour la race humaine tout entière. Les mérites et les vérités de ce code apparaissent de plus en plus clairement à l'homme avec le temps. Il y a quelque siècles, bon nombre de ses avantages restait obscur pour l'homme; le progrès de la connaissance les a mis en évidence. De nos jours encore, certains n'apprécient pas tous les mérites de ce code, mais le progrès jettera de nouvelles lumières sur lui et soulignera sa supériorité. Le monde, bon gré, mal gré, s’oriente vers la voie tracée il y a longtemps déjà par le code divin; bien des gens qui refusaient de l'accepter sont maintenant, après des siècles de tâtonnements, d’épreuves et d’erreurs, obligés d'adopter certaines dispositions de cette loi. Ceux qui niaient la véracité de la Révélation et accordaient tout crédit à notre raison humaine défaillante, après avoir commis des fautes et des expériences désagréables, adoptent sous une forme ou une autre les injonctions de la Chariâ. Mais quelle perte! Et maintenant encore ils ne le font que partiellement!

De l'autre côté, il y a des gens qui ont une foi entière dans les prophètes de Dieu, acceptent leurs paroles et adoptent la Chariâ en pleine connaissance de cause. Parfois ils ne réalisent pas complètement les mérites où la signification de telle ou telle instruction, mais d'une manière générale, ils acceptent un code qui est le fruit de la vraie connaissance et qui les préserve des maux et des fautes de l'ignorance, des épreuves et des erreurs. Ces gens sont sur le droit chemin et le succès leur appartiendra. [Il serait instructif de citer ici un exemple. Prenons le cas des gens de couleur. Le monde n'a pas encore été capable d'adopter une attitude rationnelle et humaine à l'égard des gens de couleur. La biologie pendant un certain temps fut utilisée à l'appui des thèses de la discrimination raciale. Aux Etats-Unis depuis deux cents ans les tribunaux ont maintenu et font respecter la différenciation. Des milliers d'êtres humains furent opprimés et torturés pour la seule raison qu'ils étaient noirs. Des lois différentes étaient appliquées aux Noirs et aux Blancs. Ils ne pouvaient même pas étudier ensemble dans les mêmes écoles ou universités. Ce fut seulement le 17 mai 1954 que la Cour Suprême proclama que la discrimination raciale dans les universités était injuste et contraire au principe de l'égalité des hommes. Après avoir commis des erreurs haïssables pendant des siècles, l’homme arriva finalement à saisir que de telles discriminations sont injustes et doivent être abolies. Et maintenant encore, il y a beaucoup de gens qui n'ont pas réalisé ni admis la véracité de cette assertion et qui sont toujours partisans do ta ségrégation. par exemple te gouvernement de l'Union Sud-Africaine et la population occidentale du continent africain. Aux Etats-Unis, un grand nombre de gens - civilisés - n'ont pas encore accepté la désagrégation. Voici comment l’esprit humain a abordé te problème. La Chariâ au contraire, avait déclaré cette discrimination injuste depuis le début. Elle avait tracé le droit chemin et sauvé l'homme de l’abîme de l'erreur, Le saint Coran dit: {Certes, Nous avons honoré les fils d'Adam}. Le Coran dit encore: {Ô hommes! Nous vous avons créés d'un mâle et d'une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d'entre vous, auprès d'Allah, est le plus pieux. Allah est certes Omniscient et Grand Connaisseur}. De même, le saint Prophète déclare: «O peuple, en vérité, votre Seigneur est un, et votre Père est un; vous appartenez tous à Adam et Adam fut fait de l'argile. Un Arabe n'est pas supérieur à un non-Arabe, un non-Arabe à un Arabe; un Blanc à un Noir, ou un Noir à in Blanc, sauf en piété. En vérité, le plus noble d’entre vous est celui qui est le plus pieux». [Cf. Oraison de Prophète à l’occasion du Pèlerinage d’adieu].

C'est la pure vérité que la Chariâ a montré à l’homme, il y a plus de quatorze siècles; mais avec sa raison déficiente l'homme n'arrive que maintenant à entrevoir ces vérités, cela après des siècles de gaspillage, de pertes et de fautes, après avoir assujetti des centaines de millions de gens à une ségrégation injustifiable, après avoir dégradé l'homme et corrompu la société pendant des siècles. La Chariâ est le chemin le plus court et le plus simple vers la réalité, et en le dédaignant on court à l'échec et au gaspillage total.

La Chari'a : droits et devoirs

Le modèle de vie que, l’islam préconise consiste en un ensemble de droits et de devoirs, et tout être humain qui accepte cette religion doit s'y conformer.

D'une manière générale, la loi de l’islam impose quatre sortes de droits et de devoirs à l'homme :

1. Les devoirs envers Dieu, que tout homme est obligé de remplir;

2. Les devoirs de l'homme envers lui-même;

3. Les droits d'autrui sur lui;

4. Les droits des ressources que Dieu a mis à sa disposition et lui a autorisé d'utiliser pour son bien-être.

Ces droits et ces obligations constituent la pierre angulaire de l’islam, et c'est le devoir le plus strict de tout musulman véritable de les comprendre et de s'y soumettre consciencieusement. La Chari'a discute clairement de chaque sorte de droit et le traite en détail. Elle met également en lumière les moyens par lesquels les obligations peuvent être remplies - de sorte que tous nos devoirs puissent être simultanément accomplis, et qu'aucun d'eux ne soit outrepassé ou négligé. Nous allons maintenant brièvement discuter de ces droits et de ces devoirs pour donner une idée du mode de vie islamique et de ses valeurs fondamentales.

Les droits de Dieu

Nous devons étudier d'abord les bases sur lesquelles, selon l’islam, reposent les rapports de l'homme avec son Créateur. Le devoir primordial que l'homme a envers Dieu est d'avoir foi en Lui seul, de reconnaître Son autorité et de n'associer personne avec Lui. Ceci est exprimé dans le Kalima: La ilaha illallah (il n'y a pas d'autre Dieu que Dieu).

Notre deuxième devoir envers Dieu est d'accepter de tout notre cœur, et de suivre Ses directives (Hidaya) - le code qu'Il a révélé pour l'homme - et de chercher à Lui plaire avec toutes les prières de notre esprit et de notre âme. Nous accomplissons ce devoir en ayant foi dans le Prophète de Dieu et en l'acceptant pour chef et guide.

Notre troisième devoir envers Dieu est de Lui obéir scrupuleusement et sans réserves. Nous accomplissons ce devoir en suivant la Loi de Dieu telle qu'elle est contenue dans le Coran et la Sounna.

Notre quatrième devoir envers Dieu est de l’adorer. Cela, par le moyen de la célébration des prières et autres Ibadat, comme décrit plus haut.

Ces droits et Ces obligations ont la précédence sur tous les autres droits en tant que tels, ils doivent être accomplis même au détriment d’autres droits et devoirs. Par exemple, en offrant ses prières et en observant le jeûne, l'homme doit sacrifier beaucoup de droits personnels. Il doit faire des efforts et offrir des sacrifices dans l'accomplissement de ces devoirs envers Dieu. Il doit se lever tôt le matin pour ses prières, sacrifiant ainsi son sommeil et son repos. Pendant la journée, il reporte souvent certains travaux importants pour adorer son Créateur. Pendant le mois du Ramadan (le mois des jeûnes) il doit endurer la faim et toutes sortes d'ennuis simplement pour plaire à son Seigneur. En payant la Zakat, il perd de sa fortune, mais il prouve que son amour pour Dieu passe avant toute autre chose, et que l'amour de l'argent ne saurait y faire obstacle. Pour le Pèlerinage, il doit sacrifier de sa richesse, et affronter les hasards du voyage. Et dans le Jihad il sacrifie l'argent, le matériel, et tout ce qu'il a jusqu'à sa vie.

De même, dans l'accomplissement de ces obligations, on doit sacrifier plus ou moins quelques-uns des droits ordinaires d'autrui et ainsi nuire à ses propres intérêts en général. Un serviteur doit laisser son travail pour participer au culte de son Seigneur. Un homme d'affaires doit arrêter ses transactions pour entreprendre le Pèlerinage à La Mecque. Dans le Jihâd, l'homme sacrifie sa vie simplement pour la cause d'Allah. De la même manière pour observer ses devoirs envers Dieu, l'homme doit sacrifier bien des choses dont il dispose et jouit, bétail, richesse... Mais Dieu a formulé la Chariâ de telle sorte que l'équilibre et l'harmonie se retrouvent dans tous les aspects de la vie et le sacrifice des droits d'autrui est réduit au strict minimum. Ceci est réalisé grâce aux limites fixées par Dieu. Il nous a accordés toutes facilités pour remplir l'obligation de la Salâ. Si on ne peut disposer d'eau pour les ablutions, ou si on est malade on peut accomplir le Tayammum (ablutions sèches). Si on est en voyage, on peut raccourcir la Salâ. Si on est malade et qu'on ne peut rester debout pour la prière, on peut la faire assis ou couché. D'autre part, la récitation des textes coraniques dans la prière est susceptible d'aménagement, de sorte qu'ils peuvent être abrégés ou allongés comme on le souhaite: à un moment de repos et de confort, on peut réciter un long chapitre du Coran à un moment où on est très affairé, on peut réciter quelques versets seulement. Ou, plus exactement, les instructions sont que pour les prières en assemblée et pour celles qui ont lieu pendant les heures de travail, la récitation devrait être brève. Dieu se réjouit des récitations surérogatoires (Nawafil), mais Il s'oppose à ce que nous nous privions de sommeil et de repos, et que nous sacrifiions les droits de nos enfants et de notre maison. L’islam veut que nous maintenions toujours un équilibre entre les diverses activités de la vie.

Il en est de même en ce qui concerne les jeûnes; il n'y a qu'un mois de l'année consacré au jeûne obligatoire. Pendant un voyage ou une maladie, vous pouvez on être dispensés et l'observer à une autre période plus propice de l'année. Les femmes peuvent reporter le jeûne à plus tard lorsqu'elles sont enceintes, pendant leurs règles et lorsqu'elles allaitent. Le jeûne doit se terminer à la date fixée et tout retard est désapprouvé. Il est permis de boire et de manger du crépuscule à l'aube. Les jeûnes sont hautement appréciés et plaisent à Dieu mais il n'aime pas que vous jeûniez trop fréquemment, et qu'ainsi vous vous affaiblissiez au point de ne pas pouvoir accomplir convenablement vos tâches quotidiennes.

De même dans le cas de la Zakat; Dieu n'a fixé que le taux minimum et l'homme est libre de dépenser au-dessus de ce taux, autant qu'il le désire pour la cause d’Allah. Si on verse la Zakat, on accomplit son devoir, mais si on consacre davantage en charités, on prouve d'autant plus qu'on recherche le plaisir de Dieu. Mais il n'aime pas que nous sacrifiions nos biens en charités ou que nous nous refusions à nous-mêmes et à nos parents les droits et les conforts dont ils doivent jouir. Il ne veut pas que nous nous appauvrissions. Il nous est commandé d'être modérés même dans le domaine de la charité.

Examinons ensuite le Pèlerinage. Il est obligatoire seulement pour ceux qui ont les moyens de payer le voyage et qui sont physiquement aptes à supporter les efforts qu'il entraîne. Il n'est obligatoire de l'accomplir qu'une fois dans la vie, à n'importe quelle période selon la convenance du fidèle. S'il y a la guerre, ou n'importe quelle situation dangereuse, le Pèlerinage peut être ajourné. En outre, la permission de la famille est une condition essentielle, de sorte que les parents âgés ne soient pas laissés dans le dénuement en votre absence. Toutes ces choses montrent clairement quelle importance Dieu a Lui-même accordé aux droits des autres, même pour l'observance de nos devoirs envers Lui.

Le plus grand sacrifice pour la cause de Dieu est le Jihad, car là l'homme sacrifie non seulement sa vie et ses biens pour la cause de Dieu, mais il détruit aussi ceux des autres. Mais comme il l'a déjà été dit, l'un des principes de l’islam est que nous subissions un moindre mal pour nous sauver d'un plus grand malheur. Peut-on comparer la perte de quelques vies humaines - de plusieurs milliers ou même davantage à la limite - avec la calamité que serait pour l'humanité la victoire du mal sur le bien, et de l'athéisme agresseur sur la religion de Dieu. Ce serait décidément une bien plus grande, perte et une plus grande calamité, car il en résulterait non seulement que la religion de Dieu serait abolie, mais encore que le monde deviendrait aussi un royaume de l'immoralité et de perversité et que la vie serait gâchée de l'intérieur comme de l'extérieur. Pour éviter ce plus grand mal, Dieu nous a, par conséquent, commandés de sacrifier nos vies et nos biens pour Son plaisir. Mais en même temps Il a interdit toute effusion de sang inutile, d'attaquer les vieillards, les femmes, les enfants, les malades et les blessés. Son ordre est de se battre seulement contre ceux qui se dressent pour combattre. Il nous enjoint de ne pas provoquer de destructions inutiles même sur le territoire de l'ennemi et de traiter les vaincus avec justice et honneur. Il nous a donné l'instruction de respecter les accords passés avec l'ennemi et d'arrêter de combattre quand ils s’arrêtent, ou s'ils suspendent leurs activités anti-islamiques. Ainsi l’islam ne permet que le minimum de sacrifices de la vie, des biens et des droits d'autrui dans l'accomplissement de nos devoirs envers Dieu. Il désire établir un équilibre entre les diverses exigences de l'homme et adapter les droits et les obligations de manière à ce que la vie soit enrichie par les mérites et les réalisations les plus élevés.

Les droits personnels

Viennent ensuite les droits personnels de l'homme. Le fait est que l'homme est souvent plus injuste et plus cruel envers lui-même qu'envers aucun autre être humain. Cela peut surprendre: comment un homme peut-il être injuste envers lui-même, alors qu'on sait bien qu'il s'aime plus que tout? Comment peut-il être son propre ennemi? Cela peut paraître tout à fait incompréhensible. Mais en y réfléchissant de plus près, on verra que cela est vrai.

L'homme a une grande faiblesse: quand il éprouve un désir impérieux, au lieu d'y résister, il y succombe et en le satisfaisant cause sciemment du tort à lui-même. Prenez le cas de l'homme qui s'adonne a la boisson: il risque d'en devenir fou, mais continue aux dépens de son argent, de sa santé, de sa réputation et de tout ce qu'il possède. Un autre est si gourmand que dans ses excès de table, il abîme sa santé et met sa propre vie en danger. Un autre devient l'esclave de ses appétits sexuels qu'il s'épuise à satisfaire. Un autre encore se crée un besoin d'élévation spirituelle: il réfrène ses désirs, refuse de satisfaire à ses besoins et exigences physiques, réprime son appétit, se dépouille de ses vêtements, quitte sa maison et se retire dans les montagnes ou forêts. Il croit que le monde n'est pas fait pour lui: il en prend on horreur toutes les formes et les manifestations

Voici donc quelques cas de la tendance que l’homme manifeste parfois à aller vers les extrêmes et de se perdre de l'un ou l'autre côté. On pourrait citer un grand nombre d'exemples similaires d'inadaptation et de déséquilibre dans la vie de tous les jours, mais cela n'est pas utile ici.

L’islam prône le bien-être de l'homme, et son objectif déclaré est d'établir une existence équilibrée. C'est pourquoi la Chariâ déclare clairement que votre propre personne a des droits sur vous. Un des principes fondamentaux en est: "Votre personne a des droits sur vous".

La Chariâ interdit l'usage de toutes les choses qui sont nuisibles à l'existence physique, mentale et morale de l’homme. Elle interdit la consommation du sang, des drogues, de la viande de porc, des oiseaux de proie et des animaux venimeux, des cadavres, car toutes ces choses ont des effets indésirables sur la vie physique, morale, intellectuelle et spirituelle de l'homme. Tout en interdisant ces choses, l’islam prescrit à l'homme l'usage de tout ce qui est propre et sain, et lui demande de ne pas priver son corps de nourriture saine, car le corps de l'homme aussi a un droit sur lui. La loi de l’islam condamne la nudité et ordonne à l'homme de porter un costume digne et décent. Elle l'exhorte à travailler pour gagner sa vie et désapprouve fortement l'oisiveté et la paresse. L'esprit de la Chariâ est que l'homme devrait utiliser pour son confort et son bien-être les pouvoirs que Dieu lui a conférés et les ressources qu'Il a répandues sur la terre et dans les cieux.

L’islam ne prêche pas non plus la suppression des désirs sexuels; il enjoint seulement à l'homme de les contrôler et de chercher leur satisfaction dans le mariage. Il lui interdit d'en arriver à la persécution et au reniement total de soi, et lui permet, plutôt lui commande de jouir des plaisirs légitimes de la vie et de rester pieux et ferme au milieu des problèmes de la vie, Pour rechercher l'élévation spirituelle, la pureté morale, la proximité de Dieu, et le salut dans la vie à venir, il n'est pas nécessaire d'abandonner ce monde. Au contraire, la mise à l'épreuve de l'homme se déroule dans ce monde et il devrait y rester à suivre la vote d'Allah ici-bas. Le chemin du succès consiste à suivre la Loi Divine au milieu des complexités de la vie, et non pas en dehors.

L’islam interdit formellement le suicide et inculque à l'homme l'idée que sa vie appartient à Dieu; elle est comme un dépôt que Dieu vous a confié pendant un certain temps pour que vous en fassiez le meilleur usage possible - elle n'est pas faite pour être gâchée et détruite de manière inconsidérée.

C'est ainsi que l’islam inculque à l'homme que sa propre personne, son propre corps, possèdent certains droits et qu'il lui incombe de les satisfaire de son mieux selon les moyens suggérés par la Chariâ. C'est ainsi qu'il sera honnête envers lui-même.

Les droits d'autrui

D'un côté, la Chari'a a enjoint à l'homme de s'acquitter de ses droits et d'être juste envers lui-même; de l'autre côté, il lui a demandé de chercher à les satisfaire de manière telle qu'il ne viole pas par-là les droits d'autrui. La Chari'a a essayé d'établir un équilibre entre les droits de l'individu et les droits de la société de telle sorte qu'aucun conflit ne puisse surgir entre les deux et que tous coopèrent à faire régner la loi de Dieu.

L’islam a formellement interdit le mensonge sous toutes ses formes, car il souille le menteur, nuit aux autres et constitue une menace pour la société. Il a formellement interdit le vol, la corruption, la fabrication de fausse monnaie, la tricherie, l'usure (intérêts), car tout ce que l'homme peut gagner par ces moyens. Il le gagne en fait en causant une perte et du tort à autrui. La médisance, les cancans, la calomnie et la diffamation ont été interdits également. Le jeu, les loteries, la spéculation, et tous les jeux de hasard ont été défendus, car dans toutes ces choses, une personne (le gagnant) s'enrichit aux dépens de milliers d'autres perdants. Toutes ces formes de commerce d'exploitation ont été interdites, dans lesquelles une partie seule est perdante. Le monopole, la thésaurisation, le marché noir, la spéculation sur les terrains, et toutes les formes d'enrichissement individuel et social ont été interdites. Le meurtre, l'effusion de sang, l'incitation au désordre et à la destruction sont considérés comme des crimes, car personne n'a le droit de prendre la vie ou les biens d'autrui simplement pour son profit ou son plaisir personnel. L'adultère, la fornication et les pratiques homosexuelles ont été strictement interdits, car non seulement ils pervertissent la moralité et nuisent à la santé de celui qui commet ces crimes, mais aussi ils répandent la corruption et l'immoralité dans la société, provoquent des maladies vénériennes, ruinent la santé publique, dégénèrent la santé et la moralité des générations futures, bouleversent les rapports entre les hommes, et rompent la trame même de la structure culturelle et sociale de la communauté. L’islam désire éliminer jusqu'à la racine des crimes aussi abominables.

Toutes ces limitations et ces restrictions ont été imposées par la loi de l’islam pour empêcher l'homme d'empiéter sur les droits d'autrui. L’islam ne veut pas que l'homme devienne égoïste et égocentrique au point d'attaquer impudemment les droits d'autrui et violer tous les principes moraux pour obtenir la satisfaction personnelle de son esprit et de son corps. Il ne lui permet pas non plus de piétiner les intérêts d'autrui, pour préserver ses droits personnels. La loi de l’islam règle la vie de telle sorte que le bien-être de chacun et de tous puisse être garanti. Mais pour obtenir le bien-être de l'humanité et le progrès de la civilisation, quelques restrictions négatives seules ne suffisent pas. Dans une société réellement paisible et prospère, les gens devraient non seulement ne pas violer les droits d'autrui ni nuire à leur intérêts mais devraient coopérer positivement les uns avec les autres et nouer des relatons mutuelles, des institutions sociales qui contribueraient au bien-être de tous et à l'établissement d'une société humaine idéale. La Chari'a nous a guidés à cet égard également. Nous nous proposons donc de donner ici un bref résumé des injonctions de la loi islamique, qui éclairent cet aspect de la vie et de la société.

La famille est le premier noyau de la vie humaine. C’est là que se forment d'abord les traits de caractère fondamentaux de l'homme et par-là, la famille est l'élément de base de toute civilisation. Par conséquent, considérons en premier les injonctions de la Chari'a concernant la famille. Une famille se compose du mari, de la femme, de leurs enfants. Les injonctions de l’islam à propos de famille sont très explicites. Elles assignent à l'homme la responsabilité de gagner la vie, de fournir ce qui est nécessaire à sa femme et à ses enfants et de les protéger de toutes les vicissitudes de la vie. A la femme elles assignent le devoir de diriger le ménage, d'élever et éduquer les enfants de son mieux, et de fournir à son mari et à ses enfants tout le confort et le bonheur possibles. Le devoir des enfants est de respecter leurs parents, de leur obéir, et une fois qu'ils sont élevés, de s'occuper d’eux et de pourvoir à leurs besoins. Pour faire du ménage une institution bien dirigée et disciplinée, l’islam a pris les deux mesures suivantes.

a) Le mari a reçu la position de chef de famille. Aucune institution ne peut fonctionner harmonieusement s'il n'y a pas un chef à sa tète. On ne saurait concevoir une école sans directeur ou une ville sans maire. S'il n'y a personne pour contrôler et diriger une institution, il n'en résultera que le chaos. Si chaque membre de la famille agit à sa guise, ce sera la confusion. Si le mari va de son côté, et femme du sien, l'avenir des enfants sera gâté. Quelqu'un doit être le chef de famille afin que la discipline puisse y être maintenue et que la famille devienne une institution idéale de la société. L’islam donne cette position au mari et fait ainsi de la famille une cellule de base disciplinée de la civilisation: un modèle pour la société en général.

b) Le chef de famille a été en outre chargé de certaines responsabilités. Il lui appartient de gagner la vie, et de s'occuper de toutes les tâches qui ont lieu hors de la maison. Cela libère la femme de toutes les activités extérieurs qui sont laissées à la charge du mari. Elle a été soulagée des devoirs extérieurs et employer toute voir se consacrer pleinement aux devoirs intérieurs et employer toute son énergie à s'occuper du ménage et de ses enfants - les futurs gardiens de la nation. Les femmes ont été exhortées à rester dans leurs maisons et à s'acquit ter des responsabilités qui leur ont été confiées. L’islam ne veut pas les charger doublement à la fois des enfants et du ménage, et du soin de gagner la vie en travaillant à l'extérieur. Cela serait, évidemment une injustice. L’islam par conséquent, effectue une distribution fonctionnelle entre les sexes [Après avoir subi les conséquences amères de la suppression de cette répartition des fonctions, certains penseurs occidentaux commencent à envisager le retour des femmes à leurs foyers. Voici les opinions de deux personnalités, le Docteur Fulton J. Sheen et le Professeur Cyril Joad. Le Dr Sheen écrit dans "Communisme et la conscience de l’Ouest": Le désordre de la vie familiale en Amérique est plus grave qu'il ne l'a jamais été dans notre histoire. La famille est le baromètre de la nation. L’état où se trouve le foyer moyen, c'est l'état de l'Amérique: si le foyer moyen vit da crédit, dépense l'argent sans compter, a des dettes, alors las Etats-Unis seront une nation qui amoncellera les dettes nationales Jusqu'au jour de la catastrophe générale. Si les époux moyens ne sont pas fidèles à leurs vœux conjugaux, alors les Etats-Unis ne respecteront pas la Charte de l'Atlantique ni les Quatre Libertés. Si elle est délibérément privée de tout sentiment d'humanité, alors la nation développera une politique économique qui aboutira à jeter à la mer le coton inutile et le café, frustrera la nature au nom du maintien des prix économiques. Si le mari et la femme vivent chacun pour soi et non l'un pour l’autre, s'ils ne réussissent pas à voir que leur bonheur individuel dépend de leurs efforts mutuels, alors nous aurons un pays où le capital et le travail se battront comme mari et femme, tous tes deux rendant la vie sociale stérile et la paix économique impossible. Si le mari ou la femme laisse des sollicitations extérieures séduire son conjoint et l'éloigner de lui, alors nous aurons une nation où s'infiltreront des philosophies étrangères, tel le communisme, balayant cette loyauté fondamentale qui était connue sous le nom de patriotisme. Si le mari et la femme vivent en niant l'existence de Dieu, alors l’Amérique aura des bureaucrates prônant l'athéisme en tant que politique nationale, répudient la Déclaration d'Indépendance et rejetant le fait que tous nos droits et libertés nous viennent de Dieu. C'est le loyer qui détermine la nation. Ce qui arrive dans la famille arrivera plus tard au Congrès, à la Maison Blanche, et à la cour suprême. Chaque pays a le genre de gouvernement qu'il mérite. Comme nous vivons dans notre maison, ainsi vivra la nation].

Le Professeur Cyril Joad va jusqu'à dire clairement: "Je crois que le monde serait un endroit plus heureux si les femmes se contentaient de s'occuper de leurs foyers et de leurs enfants, même si cela devait entraîner un léger abaissement du niveau de vie" (Variety, 1ère décembre 1952.)

Mais cela ne veut pas dire que la femme n'est pas autorisée du tout à sortir de sa maison. Il n'en est rien. Elle est autorisée à sortir quand cela est nécessaire. La loi a précisé que la maison était son domaine de travail particulier et a souligné que les femmes devraient contribuer à l'amélioration de la vie à la maison. Et chaque fois qu'elles doivent sortir, elles peuvent le faire après avoir observé quelques formalités nécessaires, expliquées plus loin.

Le cercle de famille s'élargit grâce aux naissances et aux mariages. Pour renforcer l'unité entre les membres de la famille, pour leur conserver des relations mutuelles étroites et saines, et pour faire de chaque membre une source de soutien, de force, et de contentement pour les autres, la loi de l’islam a formulé certaines règles fondamentales fondées sur la sagesse et l'expérience du passé. Elles peuvent être résumées comme suit:

a) Le mariage est interdit entre les personnes qui ont entre elles par naissance ou par alliance des liens de parenté très étroits. Le mariage est interdit entre: mère et fils, père et fille, second mari de la mère et belle-fille, seconde épouse du père et beau-fils, frère et sœur, frère et sœur de lait, oncle paternel ou maternel et sa nièce, tante (sœur du père ou de la mère) et son neveu, belle-mère et son gendre, beau-père et sa bru. Cette défense renforce les liens familiaux et rend les relations entre ces parents absolument pures; ils peuvent vivre ainsi ensemble en bons termes, sans contrainte et avec une affection sincère.

b) Lorsqu'il n'existe aucun dès empêchements cités plus haut pour degré de parenté, le mariage peut être contracté entre des membres de familles apparentées: une telle relation les rapprochera encore davantage. Les mariages entre deux familles qui sont librement associées l'une à l'autre et qui par conséquent connaissent leurs habitudes, leurs coutumes et leurs traditions respectives, sont généralement heureux. Par conséquent, la Chari'a a non seulement permis mais encouragé et préféré des relations avec des familles apparentées, à celles avec des familles complètement étrangères, bien que celle-ci ne soient pas interdites.

c) Dans un groupe de familles apparentées, on trouve à la fois des pauvres et des riches, des gens inégalement fortunés. Selon le principe islamique, la famille d'un homme a en priorité des droits sur lui. Le respect de ces devoirs envers les membres d'une même famille s'appelle techniquement Sila-i-rahim. Les musulmans sont exhortés à respecter ces liens de toutes les manières possibles. Etre déloyal envers les membres de sa famille, négliger leurs droits, est un grand péché que Dieu désapprouve. Si un parent devient pauvre ou se trouve dans des difficultés, il incombe à ses parents plus riches et prospères de l'aider. Dans la Zakâ et les autres charités une attention spéciale pour les droits des parents a été recommandée.

d) Les lois concernant l'héritage ont été formulées de telle sorte dans l’islam que les biens laissé par le défunt ne peuvent être concentrés sur une seule personne. Ils doivent être distribués de manière à ce que chaque parent proche reçoive sa part. Le fils, la fille, la femme, le mari, le frère, la sœur, sont les parents les plus proches et ils ont la priorité absolue dans l'héritage. S'il n'existe aucun de ces parents prioritaires les biens sont répartis entre les parents les plus proches existant. Par conséquent, après la mort d'un homme, ses biens sont distribués parmi les siens et ce système écarte toute possibilité de concentration capitaliste de la richesse. Cette loi de l’islam est d'une valeur unique, et d'autres nation s'en inspirent maintenant. Mais par une triste les musulmans eux-mêmes ne sont pas pleinement conscients de ses potentialités révolutionnaires, et par ignorance, certains ne la mettent pas en pratique. Dans certaines parties du sous-continent indo-pakistanais, les filles sont privées de leur part d'héritage; c'est une injustice évidente et une violation flagrante des instructions précises du Coran.

Outre la famille, l'homme a des rapports avec ses amis, ses voisins, les habitants de sa localité, de sa ville ou de son village, et avec les gens avec lesquels il est en contact constant. L’islam considère ces relation et exhorte le musulman à les traiter avec honnêteté, sincérité justice et courtoisie; il ordonne aux croyants d’avoir égard aux sentiments des autres, d'éviter d'employer un langage indécent et injurieux, de s'entraider, de visiter les malades, de réconforter les malheureux, d'aider les nécessiteux et les infirmes, de compatir avec ceux qui sont dans les difficultés, de s'occuper des veuves et des orphelins, de nourrir les affamés, de vêtir ceux qui sont nus, et d'aider les chômeurs à trouver un emploi. L’islam dit que si Dieu vous a doté de richesses et de biens, vous ne devez pas les gaspiller dans le luxe et les frivolités. Il a interdit l'usage de vaisselle d'or et d'argent, de vêtements de soie coûteux, il désapprouve ceux qui dépensent ceux qui dépensent leur argent dans des entreprises aventureuses ou des luxes extravagants. Cette injonction de la Chari'a est fondée sur le principe qu'aucun homme ne devrait être autorisé à gaspiller pour sa satisfaction personnelle une richesse qui suffirait à faire vivre des milliers de ses semblables. Il est cruel et injuste que l’argent qui pourrait être utilisé à nourrir l'innombrable foule des affamés soit englouti dans des décorations inutiles ou extravagantes, des ostentations ou des feux d'artifice. L’islam ne veut pas priver l'homme de ses richesses et de ses possessions. Ce que l'homme a gagné ou qu'il a hérité est son entière et libre propriété. L’islam reconnaît son droit et lui permet d'en jouir et d'en faire le meilleur usage possible. Il suggère aussi que si vous êtes riche vous pouvez avoir de meilleurs vêtements, un logement et une vie plus confortables. Mais l’islam veut que dans toutes les activités de l’homme, on ne perde jamais de vue l'élément humain. Ce qu'il désapprouve totalement c'est l'égocentrisme prétentieux, qui néglige le bien-être des autres et donne naissance à un individualisme exagéré.. Il veut que la société humaine tout entière prospère et non pas seulement quelques individus isolément. Il veut inculquer dans l'esprit de ses disciples une conscience sociale et leur suggérer de mener une vie simple et frugale, d'éviter de se créer de faux besoins. Tout, en satisfaisant leurs propres besoins, les croyants sont exhortés par l’islam à toujours garder en vue les besoins et les exigences de leurs proches, de leurs parents et alliés, de leurs amis et associés, de leurs voisins et de leurs concitoyens [Le Coran dit: "et dans leurs biens, il y avait un droit au mendiant et au déshérité". (51, 19). C'est ce que l’islam cherche à réaliser].

Jusqu'à présent, nous avons examiné la nature des relations de l'homme avec ses cercles les plus proches. Replaçons les choses dans une plus large perspective, et voyons quel genre de communauté l’islam veut établir. Quiconque embrasse l’islam non seulement entre au sein de la religion, mais aussi devient un membre de la communauté islamique. La Chari'a a formulé pour cette fraternité plus large certaines règles de conduite. Ces règles obligent les musulmans à s'entraider, à encourager le bien et proscrire le mal et à veiller à ce qu'aucun mal ne s'infiltre dans leur société. Voici quelques-unes des injonctions de la loi de l’islam à cet égard :

a) Pour préserver la vie morale de la nation, et sauvegarder la saine évolution de la société, la libre fréquentation des deux sexes a été interdite. L’islam effectue une répartition fonctionnelle entre les sexes et leur assigne des sphères d'activité différentes. Les femmes d'une manière générale, devraient se consacrer aux devoirs du ménage dans leurs foyers, et les hommes devraient assumer les activités économiques dans la société. Outre la question des interdictions de mariages entre parents trop proches, il est demandé aux hommes et aux femmes de ne pas se mêler librement, et s'ils sont obligés d'avoir des contacts, elles doivent le faire avec le voile. Lorsque les femmes doivent sortir, elles devraient porter une toilette simple et être convenablement voilées. Elles devraient aussi considérer comme normal de couvrir leur visage et leurs mains. Elles ne peuvent se dévoiler qu'en cas de réelle nécessité, et là aussi, elles devraient remettre leur voile lorsque cette nécessité a disparu. En même temps, il est recommandé aux hommes de garder les yeux baissés et de ne pas regarder les femmes. Si quelqu'un par hasard porte les yeux sur une femme, il doit détourner son regard. Essayer de les regarder est mauvais, et tenter de faire leur connaissance est pire. C'est le devoir à la fois des hommes et des femmes de veiller sur leur moralité personnelle et de purger leur âme de toute impureté. Le mariage est la seule forme convenable de relations sexuelles et personne ne devrait essayer de franchir cette limite ou même de penser à aucune licence sexuelle; des idées aussi perverses ne devraient même jamais traverser la pensée et l'imagination de l'homme.

b) Dans le même but, le croyant est exhorté à porter des vêtements convenables; aucun homme ne devrait exposer son corps des genoux au nombril, et une femme ne devrait jamais exposer aucune partie de son corps, sauf son visage et ses mains à personne qu’à son mari, même pas à ses plus proches parents. Ceci s'appelle satr (couvrir) et couvrir ces parties de son corps est le devoir religieux de tout homme et de toute femme. Grâce à ces directives, l’islam veut cultiver en ses disciples un sentiment profond de modestie et de chasteté, et supprimer toutes formes et toutes manifestations d'impudeur et de corruption morale.

c) L’islam n'approuve pas les distractions ou amusements qui tendent à stimuler les passions sensuelles et vicier les canons de la morale. De telles distractions sont une pure perte de temps d'argent et d'énergie, et détruisent la fibre morale de la société. La distraction en soi est sans aucun doute une nécessité. Elle agit comme un aiguillon de l'activité et stimule la vie et l'esprit d'aventure. Elle est aussi importante dans la vie que l'eau et l'air; tout particulièrement après un travail pénible, on a besoin de repos et de distraction. Mais la détente doit rafraîchir et aviver l'esprit, et non pas le déprimer ou dépraver les passions Les distractions absurdes où des milliers de gens assistent à des scènes dépravantes de crime et d'immoralité sont l'antithèse même d'une saine récréation. Bien qu'elles soient satisfaisantes pour les sens, leur effet sur l'esprit et la moralité des gens est désastreux. Elles gâchent leurs mœurs et leur moralité et ne sauraient avoir de place dans la société et la culture islamiques.

d) Pour préserver l'unité et la solidarité de la nation et pour assurer le bien-être de la communauté islamique, les croyants sont exhortés à éviter l'hostilité réciproque, les dissensions, et le sectarisme de toutes couleurs. Ils sont conviés à régler leurs différents et disputes selon les principes posés par le Coran et la Sounna. Et si les parties en présence ne réussissent pas à trouver un règlement, au lieu de se battre et de se quereller entre elles, elles devraient enterrer les différences au nom d'Allah et Lui abandonner la décision. Dans les matières qui touchent au bien-être national, ils devraient s’entraider, éviter de gaspiller leurs énergies dans des querelles futiles. De telles inimitiés sont une disgrâce pour la communauté musulmane, une source potentielle de faiblesse nationale, et doivent être évitées à tout prix.

e) L’islam considère le savoir et la science comme un bien commun à toute l'humanité. Les musulmans ont toute liberté d'étudier la science et ses applications pratiques de n'importe quelle source. Mais en ce qui concerne les questions de culture et de civilisation, il leur est interdit d'imiter les modes de vie des autres peuples. La philosophie de l'imitation suggère que cela vient d'un sentiment d'infériorité qui produira immanquablement une mentalité défaitiste. Le fait de copier la culture d'un autre peuple peut avoir des conséquences désastreuses sur une nation; il détruit sa vitalité intérieure, jette le trouble dans son esprit, affaiblit son sens critique, alimente un complexe d'infériorité et progressivement mais sûrement sape toutes les sources de sa culture et la détruit. C'est pourquoi le Saint prophète (P. et B. d'Allah sur Lui) a positivement et fermement interdit aux musulmans d'adopter la culture et le mode de vie des non-musulmans. La force l'une nation ne réside pas dans son costume, son étiquette ou ses beaux-arts sa puissance et son développement dépendent de ses connaissances, de sa discipline, de son organisation, et d'une énergie orientée vers l’action. Si vous voulez apprendre quelque chose des autres, prenez des leçons de leur volonté d'action et de discipline sociale, utilisez leur savoir et leurs performances techniques, mais gardez-vous de l'influence des arts qui finissent par aboutir à l'esclavage culturel et à l'infériorité nationale.

Rapports avec les non-musulmans

Nous en arrivons maintenant aux relations des musulmans avec les non-musulmans. Dans ces rapports, il est conseillé aux croyants de ne pas être intolérants ou étroits d'esprit, de ne pas insulter ou critiquer leurs chefs religieux ou leurs saints, de ne rien dire d'offensant pour leur religion, de ne pas chercher inutilement des dissensions avec eux, mais de vivre en paix et bonne amitié. Si les non-musulmans conservent une attitude paisible et conciliante envers les musulmans, ne violent pas leurs frontières ou leurs droits, les musulmans devraient de leur côté garder des relations amicales et aimables avec eux et les traiter avec équité.

C'est un des principes mêmes de notre religion que nous devons posséder une compréhension humaine et une courtoisie plus grandes, et que nous devons nous comporter avec noblesse et modestie.

Les mauvaises manières, l'oppression, l'agressivité et l'étroitesse d'esprit sont contraires à l'esprit même de l’islam. Un musulman est venu au monde pour devenir un symbole vivant de bonté, de noblesse et d'humanité. Il devrait gagner les cœurs des hommes par son caractère et l’exemple qu'il donne. Alors seulement il sera un véritable ambassadeur de l’islam.

Les droits de toutes les créatures

Nous en venons maintenant à la dernière catégorie de droits. Dieu a donné à l'homme l'autorité sur ses innombrables créatures qui sont toutes destinées à son usage. Il a été doté du pouvoir de les soumettre et de les utiliser selon ses besoins et les buts qu'il poursuit. Cette position supérieure donne à l'homme une autorité sur elles et il jouit du droit de s'en servir à sa convenance. Mais cela ne veut pas dire que Dieu lui a donné une liberté totale. L’islam dit que la création a certains droits sur l'homme. Il ne devrait pas la gaspiller dans des entreprises stériles ni lui faire du tort ou du mal sans nécessité absolue. Lorsqu'il utilise les créatures, il devrait leurs causer le moindre mal en employant les méthodes les meilleures et les moins nuisibles.

La loi de l’islam donne des injonctions détaillées à ce propos. Par exemple, nous sommes autorisés à abattre les animaux pour notre nourriture mais il nous est interdit de les tuer simplement pour nous distraire ou pour l'amour du sport, et de leur ôter la vie sans nécessité. Pour les abattre, le dhabh est la meilleure méthode pour obtenir de la viande des animaux. Les autres méthodes sont plus douloureuses, ou bien elles gâchent la viande et lui ôtent certaines de ses propriétés utiles. L’islam évite ces deux écueils et propose une méthode qui est moins douloureuse pour l'animal, et d'autre part conserve à la viande toutes ses propriétés. De même, tuer un animal lentement en lui causant une douleur prolongée et des blessures inutiles est considéré comme abominable par l’islam. Il permet de tuer les animaux dangereux ou venimeux ainsi que les bêtes de proie uniquement parce que l’islam place la vie humaine au-dessus de la leur. Mais là non plus il n'autorise pas à les tuer en ayant recours à des méthodes longues et douloureuses.

En ce qui concerne les animaux de somme et les montures, l’islam défend formellement à l'homme de les laisser affamés, de leur imposer un travail trop pénible et intolérable et de les battre cruellement. Attraper les oiseaux et les emprisonner dans des cages sans raison particulière est considéré comme abominable. Que dire des animaux l’islam désapprouve jusqu'à l'abattage inutile des arbres. L'homme peut utiliser leurs fruits et autres produits, mais il n'a pas le droit de les détruire. Les végétaux après tout ont une vie, mais l’islam n'autorise pas même le gaspillage des objets inanimés: il désapprouve jusqu'au gaspillage de l'eau. Son but est d'éviter la perte sous toutes ses formes et de recommander à l'homme de faire le meilleur usage possible de toutes les ressources - vivantes ou inanimées.

La Chari'a : La loi universelle et éternelle

Dans les pages précédentes, nous avons donné un très bref aperçu de la loi de l’islam - la loi que le prophète Mohammed (P. et B. d'Allah sur Lui) a donnée à l’homme pour tous les temps à venir. Cette loi ne fait aucune différence entre les hommes si ce n'est dans leur foi et leur religion. Les systèmes religieux et sociaux, les idéologies politiques et culturelles qui font des différences entre les hommes selon leur race ou leur nationalité ne pourront jamais prétendre à l'universalité pour la raison bien simple qu'on ne peut changer de race ou de nationalité, que le monde entier ne peut se concentrer pour devenir un seul pays, et que la couleur d'un Noir, d'un Jaune ou d'un Blanc ne peut pas se modifier. De telles idéologies et de tels systèmes sociaux sont voués à rester limités à une race, un pays ou une communauté particulière, et ne prendront jamais une ampleur universelle.

L’islam par contre, est une idéologie universelle. Toute personne qui déclare croire en La ailaha illallah Mohammed Rassoul Allah (il n'y a pas d'autre Dieu que Dieu et Mohammed est Son prophète) entre au sein de l’islam et jouit des mêmes prérogatives que les autres musulmans. L’islam ne fait aucune discrimination de race, de pays, de couleur ou de langue. Son appel s'adresse à l’humanité toute entière et il n'admet aucune ségrégation mesquine.

Enfin, cette loi est également éternelle. Elle n’est pas fondée sur les coutumes ou les traditions d'un peuple en particulier et n'est pas destinée à une période spécifique de l'histoire humaine. Elle est fondée sur les principes naturels mêmes selon lesquels l'homme fut créé. Et comme cette nature reste la même à travers les siècles et en toutes circonstances, la loi qui est fondée sur ses principes purs doit aussi être valable quelle que soit l'époque ou la circonstance. Et cette religion universelle et éternelle c'est L'ISLAM.




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