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L'Espagne
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L'Espagne

La chute de Valence (9 octobre 1238)

Valence (Balansiyah en arabe), ville côtière méditerranéenne, était l’une des plus grandes cités andalouses. Dans la première moitié du XIIIe siècle, le royaume qui porte son nom fut confronté à une crise sans précédent qui se transforma en révolte contre le souverain almohade local — du nom de la dynastie qui régnait alors en Andalousie —, Abû Zayd Ibn Abî `Abd Allâh Muhammad. Cette révolte ne se calma que lorsque Abû Jamîl Zayyân Ibn Mudâfi` prit les rênes du pouvoir et que le souverain déchu quitta Valence, mettant ainsi un terme à la présence almohade en Andalousie orientale.

Mais Abû Zayd n’avait pas dit son dernier mot. En quittant Valence en 1230, il fit ce qu’aucun esprit musulman ne pouvait imaginer. Il se rendit auprès du Roi Jacques Ier d’Aragon, lui prêta serment d’allégeance et signa avec lui un traité aux termes duquel il lui abandonnerait une partie des terres et des châteaux qu’il récupérerait si celui-ci le soutenait.

Comme si cet acte de trahison ne lui suffisait pas, Abû Zayd poursuivit dans la voie qu’il s’était choisi : il apostasia l’Islam, se convertit au Christianisme, s’assimila à ses nouveaux protecteurs et les aida activement dans leurs guerres contre les Musulmans.

Les Valenciens résistèrent à l’envahisseur pendant cinq mois, sortant régulièrement affronter la coalition chrétienne. Mais sans soutien extérieur, y compris le pont maritime avorté de Tunis, ils ne pouvaient soutenir le siège plus longtemps, d’autant plus qu’ils n’avaient plus de nourriture, et que les murailles et les tours de la ville étaient sérieusement endommagées. L’Émir Zayyân et les notables valenciens prirent conscience qu’ils n’avaient plus d’autre issue que de se rendre, avant que les ennemis ne prennent la ville d’assaut et se livrent au massacre de la population. Le Roi de Valence dépêcha donc son neveu pour négocier avec Jacques Ier d’Aragon les conditions de la reddition. Les deux hommes se mirent d’accord pour une reddition pacifique.

Et le vendredi 9 octobre 1238, le Roi Jacques Ier d’Aragon entra à Valence, accompagné de son épouse, des évêques, des nobles et des chevaliers de sa cour. La bannière du Royaume d’Aragon fut levée sur les murailles de la ville ; les mosquées furent converties en églises et les tombes musulmanes furent détruites. Jacques Ier passa quelque temps à Valence pour partager ses richesses et ses domaines entre les nobles de sa cour et le clergé. Depuis ce jour, Valence cessa d’être une ville musulmane, après l’avoir été pendant cinq siècles.

La chute de Grenade (2 janvier 1492)

L’effondrement de la dynastie almohade fut marqué par les chutes successives des grandes métropoles andalouses entre les mains des Espagnols : Baeza en 1227, Majorque en 1229, Badajoz en 1230, Cordoue en 1236, Valence en 1238, Xativa en 1244, Carthagène en 1245, Jaén en 1246, Séville en 1248 puis Murcie en 1266. En moins de quarante ans, l’Islam perdit la majeure partie de l’Andalousie. Ce désastre eut pour effet de repousser les territoires musulmans à l’extrême sud de la péninsule ibérique, dans ce qui sera le dernier royaume musulman d’Europe occidentale, le Royaume de Grenade.

Fondé en 1232 par Muhammad Ibn Yûsuf An-Nasrî, surnommé Ibn Al-Ahmar, le Royaume de Grenade (Gharnâtah en arabe) regroupait trois provinces : la province de Grenade proprement dite au centre, la province d’Almeria à l’est et la province de Malaga à l’ouest et au sud. Le royaume était bordé par la Mer Méditerranée et contrôlait le détroit de Gibraltar. Vingt-deux émirs de la dynastie nasride se succédèrent sur le trône de Grenade, en plus de deux siècles et demi.

Les Marinides du Maroc cessèrent leur soutien aux Nasrides de Grenade en raison de leurs querelles intérieures, tandis que l’Espagne chrétienne se réunit sous une même bannière, après que le Roi Ferdinand d’Aragon et la Reine Isabelle de Castille se marièrent en 1479, formant ainsi une puissante coalition anti-maure. Le Royaume de Grenade lui-même était affaibli par les luttes de pouvoir et la déliquescence sociale. Les Grenadins s’étaient laissé aveugler par une vie faite de luxe et d’insouciance et ne voyaient plus le péril qui arrivait du nord.

Abû `Abd Allâh As-Saghîr envoya son général Abû Al-Qâsim au campement des Rois Catholiques pour négocier secrètement la reddition. Les pourparlers durèrent plusieurs semaines, au terme desquelles les protagonistes signèrent la capitulation de Grenade. C’était le 25 novembre 1491.

Le traité comportait une soixantaine de clauses se résumant ainsi :
Le Roi de Grenade s’engageait à livrer la ville de Grenade aux Rois Catholiques dans un délai ne dépassant pas soixante jours à compter de la date de signature du traité. Tous les prisonniers, des deux camps, seraient libérés sans rançon.
Les Musulmans ne seraient pas molestés dans leurs personnes, dans leurs biens ou dans leur honneur. Ils pourraient garder leur juridiction et leurs juges. Ils pourraient pratiquer librement leur culte.
Les mosquées resteraient inviolées. Aucun Chrétien ne pourrait investir une mosquée ou la demeure d’un Musulman.
Pendant trois ans, les Musulmans qui le souhaitaient pourraient traverser librement vers l’Afrique dans des navires affrétés par le Roi Catholique Ferdinand.

Mais la générosité apparente de ces clauses allait s’avérer n’être que duperie et mensonge. L’Inquisition allait faire son œuvre et les Musulmans n’eurent d’autre choix que la conversion, l’exil ou la mort. Trois millions de Musulmans andalous furent ainsi éliminés ou chassés vers l’Afrique du Nord.

Quelques semaines après la signature du traité, Grenade se rendit. L’armée espagnole investit la ville et se dirigea directement à l’Alhambra, le palais royal, édifié deux siècles et demi plus tôt par le fondateur du Royaume de Grenade, Ibn Al-Ahmar. On installa au sommet de la plus grande tour de l’Alhambra une imposante croix argentée, celle que portait le Roi Ferdinand lors de ses batailles contre les Maures. On annonça que Grenade appartenait désormais aux Rois Catholiques. C’était le 2 janvier 1492. L’Histoire tournait définitivement la page de l’Espagne musulmane.




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