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L'usure - الرِّبَا
L'interdiction de prendre ou de donner de l'usure Le Très Haut a dit : {Ceux qui mangent [pratiquent] de l'intérêt usuraire ne se tiennent (au jour du Jugement dernier) que comme se tient celui que le toucher de Satan a bouleversé. Cela, parce qu'ils disent : "Le commerce est tout à fait comme l'intérêt" Alors que Dieu a rendu licite le commerce, et illicite l'intérêt. Celui, donc, qui cesse dès que lui est venue une exhortation de son Seigneur, peut conserver ce qu'il a acquis auparavant; et son affaire dépend de Dieu. Mais quiconque récidive... alors les voilà, les gens du Feu! ils y demeureront éternellement.} (2/275) et : {Ô les croyants! Craignez Dieu; et renoncez au reliquat de l'intérêt usuraire, si vous êtes croyants. Et si vous ne le faites pas, alors recevez l'annonce d'une guerre de la part de Dieu et de Son Messager. Et si vous vous repentez, vous aurez vos capitaux. Vous ne léserez personne, et vous ne serez point lésés.} (2/278-279) D'après Samoura Ibn Djoundoub (que Dieu l'agrée) le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "J'ai vu hier (en rêve) que deux hommes sont venus me prendre pour m'amener à une terre sainte. Nous sommes partis pour arriver près d'une rivière de sang dans laquelle il y avait un homme qui se trouvait en face d'un autre installé au bord de la rivière des pierres à la main. Chaque fois que le premier voulait sortir de l'eau, l'autre lui jétait une pierre à la bouche et le ramener à son point de départ et cette opération se répétait sans cesse et j'ai dit : "qu'est-ce que c'est ?" D'après Abou Djouhayfa (que Dieu l'agrée) le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a interdit le prix du sang, celui du chien et les gains de l'esclave, et il a maudit la tatoueuse, la tatouée, le consommateur du fruit de l'usure, son producteur ainsi que le fabricant d'images". (Al-Boukhâri, 2123) D'après 'Abdoullah Ibn Massoud (que Dieu l'agrée) le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a maudit le consommateur du fruit de l'usure et son producteur. (Mouslim n°1597) Ce qui a été rapporté par Ibn ‘Abbâs ainsi que par d'autres, à savoir que le Prophète - que la Grâce et le Salut d'Allâh soient sur Lui - a dit lors de son discours d'Adieu : 'Tout ce qui fut profit usuraire, du temps de l'Ignorance est à abolir, et la première mesure à prendre à ce sujet est l'abolition de l'usure d'al-‘Abbâs b. Abd-al Mottalib.' L'avis qu'il est permis de prendre un acte usuraire avec des mécréants hors des terres d'Islam Il a été rapporté par Makhul que le Prophète - que la Grâce et le Salut d'Allâh soient sur Lui - a dit : 'L'interdit concernant le profit usuraire n'a pas lieu entre les musulmans et les habitants non musulmans en une terre de non Islam'. C'est sur ce hadîth que l'imam Abou Hanifa et Mohammad b. al-Hassan ach-Chaybâni se fondent pour accorder autorisation au musulman de négocier un dirham (d'argent) en échange de deux, avec un belligérant non musulman en dehors d'une terre d'Islam. De nombreux jurisconsultes musulmans pieux et dignes de foi ont approuvé cette pratique. Citons à titre d'exemple : Ibrahim An-Nakha‘i, Sofiane ath-Thawri, Abou Hanifa, Mohammad al-Qurtubi, ibn Al-‘Arabi, ibn al-Quyyim al Jawziyya - qu'Allâh leur fasse miséricorde - et bien d'autres... Le gain fait par l'usure n'est qu'illusoire, et il disparaitra des mains de son propriétaire Dieu (le Très-Haut) a dit : {Dieu anéantit l'intérêt usuraire et fait fructifier les aumônes} (2/276) La critique de l'usure dans l'histoire "Ce qu'on déteste avec le plus de raison, c'est la pratique du prêt à intérêt [...]" Aristote Du côté des traditions monothéistes, la tradition juive condamne également très clairement cette pratique et ce ne fût, semble-t-il, qu'au retour de la captivité de Babylone que fût autorisé le prêt à intérêt pour les non-juifs exclusivement. L'Eglise catholique était initialement très opposée à la pratique de l'intérêt, fondant sa position ferme sur le texte biblique très explicite à ce sujet. Sous l'impulsion de Calvin (au XVIe siècle) l'autorisation fût donnée aux protestants, et par la suite la pratique se répandit à l'ensemble de la communauté chrétienne, cependant qu'il fallait respecter une limite morale (ne pas pratiquer un taux d'intérêt trop fort). |
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