L'union - الإتحاد
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Ibn Taymiya (que Dieu lui fasse miséricorde) dit : "Nul parmi les gens de la connaissance de Dieu ne croit que Le Seigneur- Glorifié et Exalté - a atterri en lui ou dans une autre créature, ni qu'Il s'est uni à lui. Et si jamais on entend des choses semblables attribuées aux grands chouyoukhs, la plupart de ses paroles sont falsifiées et mensongères, elles leur sont attribuéés par les gens soutenant l'union, ceux-la même que Satan égare et les a fait rejoindre les chrétiens". (Madjmû' Al-Fatâwi 11/74-75)

Il dit également : "Tous les chouyoukhs qui peuvent être pris comme modèles en religion s'accordent sur ce sur quoi les prédécesseurs et les imams de la communauté musulmane se sont accordés, à savoir, que Le Créateur – Glorifié soit-Il- est distinct de Ses créatures, qu'il n'y a rien de Son Essence dans ses créatures, qu'il n'y a rien de Ses créatures dans Son Essence, et qu'il convient de séparer l'Ancien du récent, distinguer Le Créateur du créé…" (Madjmû' Al-Fatâwa 10/223)

Ibn Al-Qayyim (que Dieu lui fasse miséricorde) a dit : "le Fanâ de l'élite des walîs et des imams des rapprochés. C'est le fait de cesser de vouloir une volonté autre que La Sienne, en empruntant la voie de ce qu'Il aime et agrée, consumé dans ce que Son Aimé désire de lui, au point d'oublier ce que l'on desire de Son Aimé, et à plus forte raison, en oubliant la volonté des autres. Son désir s'est uni (ittahadat) avec Celui de Son Aimé, j'entends le désir exprimé dans les ordres religieux, […] ainsi les deux désirs ne sont plus qu'un [...] Le paroxysme de l'Amour, c'est lorsque le désir de l'aimant s'unit à la Volonté de l'Aimé et la consumation (fanâ) de la volonté de l'aimant dans Celle de l'Aimé. Cette forme d'union (Ittihâd) et de (Fanâ) c'est l'union de l'élite des aimants et leur Fanâ. Ils se sont entièrement consumés dans l'adoration de leur Aimé loin de l'adoration d'autres que Lui, consumés dans son amour, la crainte vis-à-vis de Lui, l'espérance en Lui, l'abandon confiant, l'imploration de son Secours loin de l'amour de toute autre chose. Celui en qui se vérifie ce fanâ' n'aime que Dieu, et ne déteste que pour Lui, et ne s'allie qu'en Lui". (Madârij As-Sâlikin)

As-Souyoûtî (que Dieu lui fasse miséricorde) a dit : "Sache que le mot Ittiâd (union) fut utilisé dans les expressions de certains savants véridiques, pour renvoyer à la vérité du Tawhid. L'ittihâd pour eux c'est le Tawhid à ses plus hauts degrés. Le Tawhid c'est la connaissance de l'Un, l'Unique. Cela a généré une confusion dans l'esprit de certaines personnes qui ne comprennent pas leurs signes. Elles ont interprété de travers leurs paroles, se sont trompés et ont péri [...] Ainsi, l'Ittihâd (union) dans le sens incarnationnisme est absolument faux et impossible, réfuté par la législation islamique et rejeté par le consensus des Prophètes, des chouyoukhs soufis et l'ensemble des savants musulmans. Et ceci n'est guère la voie des soufis; n'ont affirmé cela qu'un ensemble d'hérétiques à cause de leur ignorance et leur méconnaissance de Dieu, Exalté soit-Il. Ils ont imité par cette parole les chrétiens qui ont dit que la dimension humaine Jésus - paix sur lui- s'est unie à l'essence divine. Quant à ceux que Dieu – Exalté Soit-il - a préservés par Ses Soins, ils ne croient ni en l'incarnationnisme ni en l'union et si jamais ils emploient le mot Ittihâd, ils entendent par cela le fait de renier leur propre ego pour n'établir qu'Al-Haqq – Glorifié soit-Il [...] Al-Ittihâd (union) est parfois citée dans le sens "anéantissement des transgressions" (Fanâ' Al-Mukhâlafât) et la persistance des obéissances (Baqâ' Al-Muwafaqât), l'anéantissement des désirs de l'ego dans la vie ici-bas et la persistance du désir de l'au-delà, l'anéantissement des vils caractères et la persistance des nobles caractères, l'anéantissement du doute et la persistance de la certitude, l'anéantissement de l'insouciance et la persistance du dhikr. [...] Il est inconcevable de penser que ces gnostiques soutiennent l'incarnationnisme et l'union, car à la base, on ne peut penser cela d'un être doué de raison, et donc, a fortiori, on ne peut le penser de ceux qui se sont distingués par le dévoilement, la certitude et les contemplations. Il est inconcevable de penser que ceux qui se sont distingués de leurs contemporains par la science solide et les œuvres pies, l'effort contre l'ego, le respect des lois de tombent dans l'erreur de l'incarnationnisme et l'union comme se sont trompés les chrétiens au sujet de Jésus – paix sur lui. N'ont commis cette erreur que des ignorants parmi les faux prétendants au Tasawwuf, quant aux véridiques gnostiques savants, ils sont loin de tomber dans cela [...] En somme, le mot Ittihâd est équivoque. Il peut signifier ce concept blâmable qui est la soeur jumelle de l'incarnationnisme ; dans ce cas c'est une mécréance. Il peut également désigner la station du Fanâ (extinction totale, annihilation), et c'est dans ce sens que les Soufis l'ont utilisé, et il n'y a pas de blâme dans cette terminologie, car il n'est pas interdit d'employer un terme avec un sens correct, qui ne fait aucune entorse à la Loi; si cela était interdit, tu n'aurais pu prononcer le mot Ittihâd (union) avec l'acception suivante : "Il y a une union entre mon ami Zayd et moi". C'est pour cela que les savants du Hadith, les juristes et les grammairiens usèrent du mot Ittihâd (union) avec des acceptions différentes selon qu'il s'agisse du Hadîth, la jurisprudence ou la grammaire. […] De même lorsque le mot Ittihâd est employé par les Soufis véridiques, ils entendent l'anéantissement (Al-Fanâ) qui signifie : effacer l'ego pour remettre tout à Dieu - Exalté soit-Il - et non pas cet autre concept répugnant qui fait frémir la peau". (Al-Hâwî li l-Fatâwi)