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L'innovation - البدعة
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Introduction)

L'innovation consiste en le fait de rajouter à la religion
des éléments qui n'existaient pas du temps du Prophète (paix et salut sur lui).
L'interdiction de l'innovation blâmable
Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit: "Faites attention aux choses nouvelles, car toute nouveauté est une innovation,
et toute innovation est un égarement, et tout égarement mène à l'Enfer". (Abou Dawoûd)
La décomposition de l'innovation en catégories
Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit: "Quiconque
introduit dans l'Islam une pratique (sounna) louable en retirera une double
récompense : la première pour l'avoir introduite, la seconde constituée par la
somme des récompenses acquises par ceux qui l'auront imité sans que cela ne
diminue en rien leur propre récompense. Mais quiconque introduit dans l'Islam
une pratique blâmable se verra pénalisé d'une double faute: la première pour
avoir introduit cette pratique et la seconde constituée par l'ensemble des
fautes commises par ceux qui l'auront imité sans que cela ne diminue en rien
leurs propres fautes".
Al-'Izz Ibn 'Abdel s-salâm (que Dieu lui fasse miséricorde)
considère que la classification en cinq statuts légaux pour les actes en
jurisprudence doit aussi être appliquée pour les innovations : 1.Les
innovations obligatoires : Rédaction du Coran pour ne pas l'oublier
(qui s'est faite la première fois à l'époque du troisième Calife 'Uthmân Ibn
'Affân (que Dieu l'agrée), étude de la grammaire, de la lexicographie arabe,
classification des hadîths selon leur degré de certitude, apprentissage des
arguments contre les déviances et les sectes. 2.Les innovations
interdites: Passer son temps à apprendre des doctrines malsaines,
toutes les activités répréhensibles par la Loi. Il s'agit aussi de toute
altération consciente et non justifiée dans le culte: exemple : la secte qui
a choisi de faire seulement deux prières au lieu des cinq obligatoires ! Ou
celle qui a choisi de ne plus jeûner le Ramadan ! 3.Les innovations
recommandées: Construire des écoles religieuses, écriture de livres
sur le droit musulman et la science islamique en général, récitation de wird,
mawlid an-nabi. Parmi les bonnes coutumes aussi (ou les innovations
méritoires), la lecture du Coran en groupe et à haute voix. Dans certains pays
comme le Maroc, cette coutume est toujours d'actualité dans les mosquées après
la prière du Maghreb et après la prière de Subh. Cela permet la mémorisation du
Coran et l'apprentissage des ses règles de lecture. Il en est de même pour la
lecture du Coran sur les tombes surtout la lecture de la Sourate Yâsîn. 4.Les innovations blâmables: Construire de trop belles
mosquées, apprendre des sciences qui n'ont aucun intérêt juste par jeu. 5.Les innovations permises: utiliser des fourchettes et
des cuillères, manger d'autres plats que ceux consommés par le Prophète (paix et
salut sur lui), posséder des biens matériels modernes.
Sidi 'Abdullah Ibn As-Siddîq Al-Ghoumâri (que Dieu lui fasse miséricorde) a dit: "Dans les «
Qawâ'id al-Kubra », 'Izz ibn 'Abd s-salâm classifie les innovations
(bida') selon leur bénéfice, leur nuisance ou leur neutralité dans cinq
catégories de règles : l'obligatoire, la recommandée, l'interdite, la blâmable
et la permise, en donnant des exemples pour chacune de ces catégories et en
mentionnant les principes de la Loi Sacrée qui vérifient cette classification. Ses paroles sur le sujet montre une réelle compréhension et un savoir
aiguisé à la fois des principes de la jurisprudence et du jeu des
avantages/désavantages humains pour lesquels le Législateur a établi les règles
de la Loi Sacrée. Parce que sa classification des innovations a été
établie sur des bases solides en droit islamique et en principes de la Loi, elle
a été approuvée par l'Imam An-nawawî, par Ibn Hajar al-Asqalani et par la grande
majorité des savants, qui ont agréé ses paroles et ont considéré qu'il était
obligatoire d'appliquer sa classification à tous les nouveaux événements et à
toutes les éventualités qui apparaissent avec le changement d'époque et la
transformation des gens. Personne ne doit rejeter cette classification en utilisant comme argument le hadîth qui dit "toute innovation est un égarement", parce que la seule véritable innovation qui est un égarement
complet est celle qui concerne les bases de la croyance (ou une modification volontaire et sans preuve dans les piliers de la religion), comme
les innovations des Mu'tazilites, des Qadarites, des Murjiites et d'autres, qui ont contredit les croyances des premiers musulmans. Des innovations pareilles sont répréhensibles parce qu'elles sont dangereuses et dénuées de tous
bénéfices. Pour les innovations en acte, c'est-à-dire l'apparition d'un acte de dévotion ou autres qui n'existait pas au début de l'Islam, il doit obligatoirement être jugé en utilisant les cinq catégories définies par 'Izz ad-dîn Ibn 'Abd As-salâm. Affirmer que telle ou telle innovation est néfaste
sans qualification n'est pas acceptable". (les statuts légaux de l'innovation : de l'innovation blâmable à la bonne
coutume)
Exemples de bonnes innovations chez les compagnons
Rifa'a Ibn Râfi' a raconté qu'un jour, au cours d'une prière en commun avec le Prophète (paix et salut sur lui), un compagnon avait rajouté une invocation à haute voix après que le Prophète ait dit : "Dieu entend celui qui le loue". Après la fin de la prière, le Prophète (paix et salut sur lui) a demandé qui avait dit cela et a dit que trente anges s'étaient disputés pour pouvoir être celui qui allait écrire cette invocation. (al-Bukhârî et Muslim) Ibn Hajar en déduit qu'il est permis d'utiliser de nouveaux dhikr au cours de la prière tant qu'ils ne contredisent pas ceux conseillés dans les hadîths.
Aboû Hourayra demanda à Bilâl en quel acte il avait le plus d'espoir
(qu'il le mène au Paradis). Bilâl (que Dieu l'agrée) répondit qu'il n'existait
pas un acte dont il avait le plus d'espoir qu'il le mène au Paradis que le fait
qu'il avait l'habitude, après avoir fait ses ablutions aussi de jour comme de
nuit, de faire autant de raka' qu'il pouvait. (Al-Bukhârî et Muslim) Ibn Hajar al-Asqalânî (que Dieu lui fasse miséricorde) en déduit qu'il est permis par effort d'interprétation
(ijtihâd) de choisir le moment d'accomplir les actes d'adoration surérogatoires. (Fath al Bârî)
Khubayb avait demandé de prier deux unités de prières avant d'être exécuter par les
idolâtres à la Mecque. (Al-Bukhâri)
D'après Abû Sa'îd al-Khudrî (que Dieu l'agrée), un groupe de compagnons étaient en train de camper dans le désert lorsqu'un homme vint les voir en leur disant que leur chef venait d'être piqué par un scorpion et qu'ils avaient tout essayé mais que rien ne marchait. Un des Compagnons récita la Fâtiha en échange d'un troupeau de moutons. Ils ne se partagèrent pas le troupeau avant d'avoir demandé l'avis du Prophète (paix et salut sur lui). A leur retour, le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) leur demanda comment il savait que la Fâtiha avait un pouvoir de guérison et il
accepta le partage du troupeau. (Al-Bukhârî)
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