Le capital de la sainte nature (l'Islam par le martyr de Sayyid Qoutb)
Le jour où l'Islam vint pour la première fois, une réalité énorme s'est dressée contre lui, la réalité de la presqu'île arabique et la réalité du globe terrestre... Il s'est trouvé face à face avec des régimes et des états de choses, avec des intérêts et des clans... Les distances qui séparaient alors l'Islam et la réalité des gens dans la presqu'île arabique et dans le globe terrestre étaient incommensurables et énormes et le canevas qu'il leur destinait était loin, extrêmement loin... Derrière cette "réalité". se trouvait l'appui de plusieurs siècles d'histoire, une grande divergence d'intérêts et des forces de couleurs opposées. Tout cela se dressait tel un barrage face à cette religion nouvelle qui ne se contentait pas de transformer les croyances et les concepts, les valeurs et les critères, les coutumes et les traditions, les moeurs et les sentiments... Mais elle voulait en plus de cela, et elle le voulait avec insistance, transformer les régimes et les situations, les codes et les lois, la répartition des richesses et des biens. Elle voulait absolument de même arracher les rênes de l'humanité des mains de l'injustice et de l'obscurantisme antéislamique pour les remettre de nouveau entre les mains de Dieu et de l’Islam. Si on avait alors dit à n'importe quel être que cette religion nouvelle qui prétendait à tout cela, en face de toute cette if réalité e énorme qu'appuyaient toutes les forces de la terre, Si on lui avait dit que c'est cette religion précisément qui allait vaincre, que c'est elle qui allait transformer cette réalité en moins d'un demi siècle de temps, de telle paroles n'auraient trouvé que de l'ironie, de la moquerie et du scepticisme. Mais cette "réalité" importante et énorme a vite fait de se retirer de la place pour la céder au visiteur nouveau. Le nouveau chef a vite fait de prendre en mains la direction de l'humanité pour la sortir des ténèbres vers la lumière, pour la guider selon la législation divine sous l'étendard de l'Islam. Comment s'est donc réalisée cette chose qui semblait impossible à l'appréciation de ceux qui étaient obnubilés par la "réalité" et écrasés par son poids dans leur appréciation Ces choses et des situations ? Comment un homme seul, Muhammad Ibn Abdallah, bénédiction et salut de Dieu sur lui, a-t-il pu taire face toit seul au monde entier, ou du moins à toute la presqu'île arabique au début de la chose? ou du moins faire face aux membres de la tribu de Koreich qui étaient les seigneurs de tous les Arabes à l'aube de l’Appel? Devant ces croyances et ces concepts, ces valeurs et ces critères, ces régimes et ces situations, ces intérêts et ces clans... pour vaincre tout cela ensemble, pour transformer tout cela, pour instaurer l'ordre nouveau sur la base de la voie nouvelle et du concept nouveau ? L'Islam n'a nullement flatté leurs croyances et leurs concepts, il n'a pas pommadé leurs sentiments et leur amour propre, il n'a pas signé de compromis avec leurs divinités et leur direction... Il ne s'est pas fait petit pour parvenir à la grandeur; Il reçut l'ordre de leur dire dès le premier jour, alors qu'il était à la Mecque et que toutes les forces se liguaient contre lui : {Dis - O vous les mécréants, je n'adore pas ce que vous adorez et vous n'allez pas adorer ce que j'adore. Je ne vais pas adorer ce que vous avez adoré et vous n'allez pas adorer ce que j'adore; vous avez votre religion et j’ai la mienne}. Il ne s'est pas contenté de leur annoncer la divergence de sa religion avec la leur, leur séparation totale et sans point de rencontre possible dans ces domaines, mais il lui fut ordonné de leur taire perdre tout espoir dans la possibilité d'une rencontre à venir et il leur répéta - {Je ne vais pas adorer ce que vous avez adoré et vous n'allez pas adorer ce que j'adore}. Il ne les éblouit pas de même en se prétendant un pouvoir mystérieux, ni des vertus exceptionnelles et suprahumaines, ni des ressources occultes, mais il lui fut plutôt ordonné de leur dire – {Dis - je ne vous dis pas que je détiens les trésors de Dieu, ni que je connais l'inconnu. Je ne vous dis point que je suis un ange mais je ne fais que suivre les directions qui me sont révélées...} [Sourate les Bestiaux, Verset 50]. il n'a pas distribué à droite et à gauche des promesses de places au gouvernement ou de gains matériels à ses partisans lorsqu’il aura vaincu ses adversaires. Ibn Ishak a dit à ce propos : "Le Prophète, bénédiction et salut du Dieu sur lui, se présentait aux tribus à l'occasion du Pèlerinage en leur disant: «O fils d'un tel. Je suis envoyé à vous par Dieu qui vous ordonne de croire à lui, de ne lui rien associer de vous dé partir de ces égaux (à Dieu) que vous adorez en dehors de lui, de croire en Moi, d'ajouter foi à ma mission divine et de me défendre afin que j'explique au nom de Dieu l’objet de ma mission». Ibn lshak dit encore: "J'ai appris de Zouhari que le Prophète alla chez la tribu des Béni Amer Ibn Saâsaâh. Il les appela à Dieu (Puissance et Transcendance à Lui) et se présenta à eux L'un d'eux (Beyjarah Ibn Farès) dit: "Par Dieu, Si je m'attachais ce jeune homme je dévorerais grâce à lui tous les Arabes". Puis il lui dit: "Si nous te donnons notre allégeance dans ton affaire et que Dieu te donne la victoire sur tes adversaires, penses-tu que le pouvoir reviendra après toi?" Il lui répondit: «le pouvoir appartient à Dieu. C'est lui qui le dépose là où il veut». L'autre lui dit: "Est ce que tu veux donc nous exposer aux coups des arabes puis, quand Dieu te donnera la victoire, le pouvoir reviendra à d'autres que nous? Nous n'avons pas besoin de ta chose". Et ils refusèrent de le suivre". Comment alors s'est réalisé ce qui s’est réalisé? Comment cet homme tout seul trouvera-t-il la force de subjuguer toute cette "réalité"? Il ne l'a pas subjuguée par un miracle extraordinaire et qui ne peut se renouveler. Il a déclaré, bénédiction et salut de Dieu sur lui, qu'il n'agissait pas dans ce chant avec un miracle quelconque et pas une fois il ne donna suite à leur demande de miracles. Mais tout se qui s'est réalisé ne s'est réalisé que conformément à une loi permanente qui se renouvelle toutes les fois que les hommes l'appliquent et répondent à son appel. Cette victoire réalisée par cette voie s'est réalisée parce que cette voie est entrée en relation, par derrière la réalité apparente, avec le capital caché dans la saine nature et ce capital, comme on l'a déjà dit, est énorme et impressionnant et cet amoncellement apparent ne lui arrive pas à la cheville lorsque ce capital est délivré, regroupé, orienté et déclenché dans une direction préétablie. Les croyances viciées et falsifiées voilaient la conscience de l'humanité. Les divinités mensongères encombraient l'espace de la Kaâba (le temple de la Mecque) comme elles encombraient les concepts des gens, leurs esprits et leurs coeurs. Les intérêts tribaux et économiques reposaient sur les épaules des ces divinités mensongères avec les prêtres et les devins qui se tenaient derrière elles, avec un état de choses dans la vie des gens issue de distribution des caractéristiques de la déité entre les créatures mortelles et issu de ce droit de légiférer pour les gens octroyé aux prêtres et aux divins de même qui celui de tracer les voies de la vie. L'islam est venu s'apposer à toute cette "réalité" avec cette simple formule: "Il n'est d'autre divinité que Dieu". Il est venu s'adresser à la saine nature humaine qui ne se reconnaît de divinité que Dieu. il est venu faire connaître aux gens leur vrai Soigneur et Maître, ses caractéristiques et ses attributs que leur saine nature reconnaît déjà sous le fatras des décombres. {Dis Est-ce un autre que Dieu que je me choisis comme protecteur, Lui qui est le Créateur des cieux et de la terre, Lui qui nourrit et n'est pas nourri? Dis: J'ai reçu l'ordre d'être le premier à me soumettre (à Dieu) et ne sois surtout pas parmi les associateurs. Dis: Je crains, Si je désobéis à Dieu, les tourments d'un très grand jour. Celui que ces tourments épargnent on ce jour, celui-là a été touché par la miséricorde divine et c'est là le succès évident. Si Dieu le touche par un mal, est seul à pouvoir le dissiper, et s'il le touche par un bien, il est capable de toute chose. Il est le contraignant au-dessus de ses esclaves. Il est le plus grand sage et le plus grand expert. Dis: Quelle chose peut apporter un plus grand témoignage? Dis: Dieu est témoin entre moi et vous. Ce Coran m'a été inspire pour que nous vous mettions en garde moi et tous ceux qui le transmettent. Et quoi donc. Vous attestez qu'il y a avec Dieu d'autres divinités? Dis: Je ne l'atteste point. Dis: il n'est qu’une divinité unique et je suis innocent de ce Que vous associez} [sourate 6, Versets 14 à 19]. {Dis: Il m'a été interdit d'adorer ceux que vous invoquez on dehors de Dieu: Dis: Je ne suis pas vos passions, autrement je tomberas dans l'erreur et ne serais plus des bien-guidés. Dis: Je suis convaincu de mon Seigneur et Maître et vous n'y avez point cru. Je n'ai pas ce que vous êtes pressés de voir car la décision n’appartient qu'à Dieu: Il narre la venté et il est le meilleur arbitre. Dis: Si j'avais ce que vous êtes pressés de voir c'en aurait été fait entre moi et vous et Dieu connaît, mieux que tous, les injustes. Il détient les clés de l'inconnu qu'il est seul à connaître. Il sait ce qui est dans la terre et dans la mer. Il ne tombe pas une feuille sans qu'il la connaisse. Il n'est pas une graine dans les ténèbres de la terre ni une chose tendre ou dure qui ne soient dans une livre évident. C'est Lui qui retire votre âme la nuit et qui sait ce que vos membres ont fait le jour. Puis Il vous y ressuscite afin que s'accomplisse un délai prénommé. Puis c'est vers Lui que se fera votre retour. Puis Il vous informera de ce que vous faisiez. Il est le Contraignant au-dessus de Ses esclaves. Il vous envoie des anges gardiens jusqu'au moment où la mort vient à l'un de vous et alors Nos Messagers lui retirent son âme et ils ne laissent échapper personne. Puis ils sont rendus à Dieu, leur Maître véritable. N'est-ce pas à Lui qu'appartient l'autorité et c'est Lui le plus rapide des calculateurs. Dis: Qui vous sauve des ténèbres de la terre et de la mer? - Vous L’invoquez par vos supplications et dans votre peur: - "S'il nous sauve de celle-ci nous serons certainement dans les Loueurs de Ses grâces" Dis: - "Dieu vous en sauve ainsi que de toute affliction et après cela vous voilà associateurs". Dis - "C'est Lui qui est capable d'envoyer sur vous des tourments d'au-dessus de vous ou d'au-dessous de vos pieds. ou de vous travestir en sectes et de faire goûter les uns d'entre vous la cruauté des autres". Vois comme nous faisons défiler les Signes pour le cas où ils comprendraient...} [sourate 6, Versets 56 à 65]. La saine nature écouta effectivement la voie prééternelle qui s'adressait à elle de derrière le lourd fatras de la réalité et alors qu'elle était très éloigné de la route. Elle retourna du coup à son Dieu unique et c'est cet appel nouveau qui l'emporta sur la réalité si lourde ! Lorsque les gens revinrent à un Dieu unique; il devint impossible de voir des hommes en adorer d'autres. ils se dressèrent tous la tête haute les uns en face des autres. le jour où toutes les têtes se baissèrent devant le Dieu unique. le contraignant au-dessus de ses esclaves. Ainsi s'acheva cette légende des sangs bleus, de la supériorité des races, de l'hérédité, de la noblesse, de celle de l'autorité et du pouvoir. Mais comment cela s'est-il fait? Il y avait là une réalité sociale, et il y avait derrière cette réalité des intérêts de classes et de races, matériels et moraux... Une réalité qui dominait la presqu'île arabique, qui dominait la terre autour d'elle. Une réalité que personne ne contestait car ceux à qui elle profitait ne s'en lassaient pas et ceux qui ployaient sous son poids ne la reniaient pas! Les Koreichites se nommaient "les durs" et imposaient pour eux-mêmes des droits et dos traditions que n'avaient pas la plupart des Arabes. Dans le pèlerinage, ils stationnaient à Mouzdalifah quand le reste des pèlerins stationnaient à Arafat! Ils basaient sur ces privilèges des gains économiques qu'ils refusaient aux autres Arabes. Ils les obligeaient à ne taire les sept tours rituels de la Kaâba que portant des vêtements achetés chez Koreich, sinon ils le faisaient tout nus ! Toute la terre autour de la presqu'île arabique était pleine de ces discriminations basées sur les différences de sang et des races et sur la supériorité dos uns sur les autres. - La société iranienne était fondée sur les considérations d'origine familiale professionnelle. Il y avait entre les diverses classes sociales un large gouffre que n'enjambait aucun pont; rien ne les reliait les unes aux autres. Le gouvernement interdisait aux plébéiens d'acheter une terre appartenant à un principe ou à un grand. Parmi les règles de la politique sassanide, chacun devait être convaincu de la place sociale que lui attribuait son origine familiale. il ne levait pas les yeux au-dessus de lui. Personne n'avait le droit de se choisir un métier autre que celui pour lequel Dieu l'avait créé. Tous les rois de l’Iran ne donnaient aucune charge à un mal-né. Ainsi la masse était composée de couches se différenciant nettement les unes des autres. Chacun avait un poste déterminé dans la société. Les Xerxès, rois des Perses, prétendaient que dans leurs veines coulait un sang divin. Les Perses les regardaient comme des divinités et étaient convaincus qu'il y avait dans leur nature quelque chose de supérieur et de sacré. Ils leur pardonnaient leurs fautes, chantaient des cantiques à la gloire de leur caractère divin. Ils les considéraient au-dessus des mortels, au-dessus de la loi, au-dessus de la critique. Ils n'osaient même pas prononcer leur nom. Aucun d'entre eux ne siégeait à leurs conseils. Ils croyaient qu'ils avaient droit sur tout être et qu'aucun être n'avait droit sur eux. Ce qu'ils consentaient à donner aux gens parmi les excédents de leurs biens et les reliefs de leurs tables n'était que pure aumône et donation généreuse que rien ne légitimait. Les gens devant eux n'avaient qu'à écouter et à obéir. Ils désignèrent une maison bien définie, c'était la maison du e Pourvoyeur a. Ils étaient convaincus que seuls les membres de cette maison avaient le droit de porter la couronne et de lever les impôts. Ce droit se transmettait chez eux de noble à noble et de père en fils. Seul un imposteur leur contestait ce droit et seul un vulgaire prétentieux le leur disputait. Ils croyaient à la royauté et à l'hérédité dans la maison régnante. Ils ne désiraient rien d'autre à sa place et la considéraient comme chose indispensable. Quand ils ne trouvaient pas dans cette famille un homme majeur, ils y choisissaient un enfant comme roi. Quand ils ne trouvaient pas un mâle us y choisissaient une reine. Après Cyrrhus ils prirent comme roi son fils Ardachir qui n'avait que sept ans. Ils prirent comme roi Farkhzaé fils de Xerxès, alors enfant. Ils désignèrent au trône Bouran fille de Xerxès. Une autre de ses filles fut aussi reine, c'était Azramé Dakht. Jamais il ne leur est venu à l'esprit de se choisir comme roi un grand commandant d'armée ou un grand chef tels "Roustoum" ou "Jaban" ou quelqu'un d'autre parce qu'ils n'étaient pas de la maison royale ! En Inde, le régime des castes était la chose la plus affreuse et la plus laide que l'homme pouvait faire à un homme comme lui. - Trois siècles avant Jésus Christ s'épanouit en Inde la civilisation brahmane. On y rédigea un nouvel édit pour la société hindoue. On y créa un code civil et politique qu'on accepta à l'unanimité. Il devint un code officiel et un critère sacré dans la vie du pays et dans sa civilisation. On le connaît aujourd'hui sous le nom de "Manouchastr". Ce code divise la population en quatre castes différentes. Ce sont 1) les Brahmas c'est-à-dire la classe des devins et des hommes de religion. 2) les Chutras ou hommes de guerre. 3) Les Weichs ou agriculteurs et commerçants. 4) Les Chodars ou serfs. Manou, l'auteur de ce code, dit: - "Le Capable absolu a créé pour le bien du monde les Brahmas à partir de sa bouche, les Chutras à partir de ses bras, les Weichs à partir de ses cuisses et les Chodras à partir de ses pieds. Ils leur distribua des obligations et des devoirs dans intérêt du monde. Aux Brahmas revient la charge d'enseigner le Véda ou de servir les offrandes aux dieux, et de recueillir les aumônes. Les Chutras devaient veiller à la sécurité des gens, faire l'aumône, procurer les offrandes, étudier le Véda et s'éloigner des désirs charnels. - Les Weichs devaient garder les troupeaux, réciter le Véda, pratiquer le commerce et l'agriculture. Quant aux Chodras, ils n'avaient d’autre charge que celle de servir les trois castes précédentes. Ce code octroya à la caste des cèrent au rang des dieux. Il dit "Les Brahmas sont les élus de Dieu. Ce sont les rois des humains. Tout ce qui est au monde est leur propriété. Ce sont les créatures les plus nobles et les seigneurs de la terre. Ils ont le droit de puiser à volonté et impunément dans les biens de leurs esclaves Chodras. Car l'esclave ne possède rien et tout ce qu'il a est à son maître. Et parce que le Brahma qui assure la sauvegarde du livre sacré (Rokvéd) est un homme absout même s'il faisait périr les trois mondes par ses péchés et par ses actes. Le roi n'a pas le droit même dans les situations de besoin et de disette, de prélever des impôts chez les Brahmas ou d'accepter d'eux des pots-de-vin. Il n'est pas permis de laisser un Brahma mourir de faim dans son pays. Quand il mérite la peine de mort, le juge ne peut que lui raser les cheveux alors que tout autre dans son cas est tué. Quant aux Chodras, s'ils sont au-dessus de ces deux castes (Wheichs et Chodras) ils sont néanmoins bien au-dessous des Brahmas. Manou dit à ce sujet - "Le Brahma âgé de dix ans dépasse en grade le Chotra qui a dépassé la centaine, comme le père dépasse son fils !" Quant aux Chodras (les Parias), ils étaient dans la société hindoue, d'après le texte de cette législation civilo-religieuse, plus bas que les bêtes, plus vils que les chiens. Cette législation déclare que c'est un bonheur pour les Chodras de servir les Brahmas et c'est le seul moyen pour oux d'avoir des rétributions divines. Ils n'ont nul droit de gagner de l'argent ou de le thésauriser. Cela porte préjudice aux Brahmas. Quand l'un des Parias tend la tain ou un bâton' vers un Brahma pour le frapper, on lui coupe la main. S'il le piétine par colère, on lui coupe le pied. Si l'un des Parias s'apprête à s'asseoir avec un Brahma, c'est au roi de lui brûler le derrière ou de le chasser du pays après t'avoir déchu de tous ses droits. S'il le touche de la main ou s'il l'injurie, on lui arrache la langue. S'il prétend qu'il lui enseigne quelque chose, on lui fait boire de l'huile bouillante. Le prix du sang est le même pour le chien, le chat, la grenouille, le lézard, le corbeau, la chouette et le Paria. Quant à la rameuse civilisation romaine, elle s'est instituée sur la base de la vie de lucre que procuraient les trois quarts de la population réduits à l'esclavage, au quart restant constitué par les nobles; sur la base de la discrimination dans les textes de loi entre les seigneurs et les esclaves, entre les classes nobles et les basses classes. Dans le fameux recueil législatif de Justinien il est dit : - "Celui qui séduit une veuve chaste ou une vierge, son châtiment s'il appartient à une famille noble consiste à lui confisquer la moitié de ses biens, s'il appartient à une famille de roturiers on le châtie par la flagellation et par l'exil". Alors que cette "réalité" régnait sur toute la terre, l'ISLAM s'adressait à la "saine nature" enfouie sous le tas de la "réalité", la saine nature qui renie tout cela et ne le reconnaît pas. Sa réponse à l'appel de l'Islam a été donc bien plus forte que la réalité Si lourde. La saine nature a entendu Dieu exalté dire à tous les hommes - {O Humains Nous vous avons créés à partir d'un mâle et d'une femelle et nous vous avons différenciés en nations et tribus afin que vous vous connaissiez entre vous. Les plus nobles d'entre vous sont pour Dieu les plus pieux} [sourate 49 verset 13]. Elle L'a entendu dire à Koreich en particulier: - {Puis descendez en force à partir du même endroit que les autres} [sourate 2 verset 199]. Elle a entendu le Prophète de Dieu, bénédiction et salut de Dieu sur lui, dire à tous les gens - «O gens! votre Dieu est un. Votre père est un, vous remontez tous à Adam et Adam est de terre. Certes le plus noble d'entre vous est pour Dieu le plus pieux. Aucune supériorité de mérite n'appartient à un Arabe par rapport à non-Arabe ni à non-Arabe par rapport à un Arabe, ni à un Rouge par rapport à un Blanc ni à un Blanc par rapport à un Rouge Si ce n'est par la piété». Elle l'a entendu dire à Koreich en particulier: - «O gens de Koreich!... Rachetez vous-mêmes vos âmes. Je ne vous serai d'aucun secours auprès de Dieu. O vous, Fils de AbdeManaf, je ne vous serai d'aucun secours auprès de Dieu. O Abbès, fils de Abdel Mottalib, je ne te serai d'aucun secours auprès de Dieu. O Fatima, fille de Muhammad, demande-moi tout ce que tu veux de mon argent, mais je ne te serai d'aucun secours auprès de Dieu». La saine nature a entendu cet appel digne d'être suivi de tous. Elle écarta de sa vue le fatras de la "réalité" et elle s'élança sur la voie de Dieu. Il s'est réalisé ce qui s’est réalisé en harmonie avec la loi continue de Dieu qui est prête à se réaliser à tout moment. La pratique de l'usure régnait sur la presqu’île arabique et son économie de base s'appuyait sur elle. Surtout que l'on ne pense pas que cela se limitait à de simples transactions entre individus dans un domaine restreint. Car un commerce très important s'était organisé entre les Koreichites et la Syrie dans leur expédition d'été et entre les Koreichites et le Yémen dans leur expédition d'hiver. On investissait dans ce commerce les capitaux de Koreich. Il ne nous est pas permis doublier que la caravane de Abou soufiane, à l'affût do laquelle les Musulmans se postèrent d'abord dans la campagne de Badr (elle leur échappa d'ailleurs, Dieu ayant prédestiné aux Musulmans une meilleure fortune), donc cette caravane comptait mille chameaux chargés de marchandises! Si l'usure se limitait à des transactions individuelles restreintes et Si elle n'était pas un régime englobant toute la vie économique, elle n'aurait jamais mérité de la part de Dieu, exalté, cette campagne effrayante répétée dans le Coran, suivie de celle du Prophète dans ses Hadiths! Ces capitaux, cette activité commerciale et cette économie qui s appuyaient sur eux, n'avaient pour base que le système usuraire dans lequel se sont regroupées presque toutes les brandes de l'économie du pays à la veille de l'Islam c'est ainsi que se tenait la vie à Médine dont les détenteurs de l'économie étaient les Juifs et l'usure est la base de l'économie des Juifs. C'était là une "réalité" économique sur laquelle reposait la vie du pays! Puis vint l'islam... Il vint dénoncer cette base injuste et criminelle et proposer à sa place une autre base celle de l'aumône légale. du prêt bénévole, de l'entraide et du soutien mutuels - Ceux qui dépensent leurs fortunes de nuit et de jour, en secret ou en public, ceux-là ont leur rétribution auprès de Dieu. Ils sont à l'abri de la peur et du chagrin. Ceux qui mangent les produits de l'usure ne se dressent que comme se dresse celui qui s'agite touché par Satan. Et ce parce qu'ils ont dit: La vente n'est qu'une forme d'usure". Et Dieu a permis la vente et interdit l'usure. Celui à qui est parvenu un sermon de son Seigneur et Maître et qui a mis fin à cette pratique, a droit aux gains précédents et son affaire concerne Dieu. Mais celui qui récidive, ceux-là sont les gens de l'Enfer et ils s'y éterniseront. - Dieu anéantit l'usure et décuple les aumônes. Dieu n'aime aucun négateur alourdi de péchés. Ceux qui ont cru et qui ont fait les bonnes oeuvres, qui ont accompli convenablement leurs prières et qui ont fait l'aumône légale, ceux-là ont leur rétribution auprès de Dieu; ils sont à l'abri de la peur et du chagrin. - {O vous qui avez cru! Craignez Dieu et laissez ce qui est resté de l'usure, Si vous êtes croyants. Si vous ne le faites pas, acceptez une guerre de Dieu et de son Messager. Si vous revenez au droit chemin vous avez droit au principal. Vous n'êtes pas lésés et vous ne lésez point. S'il est dans une situation difficile, donnez-lui un délai jusqu'à un retour à la prospérité. Que vous (en) fassiez l'aumône est bien meilleure pour vous, Si vous savez. Craignez un jour où vous serez rendus à Dieu et où chaque âme reçoit la récompense entière de ses acquis sans aucune injustice} [sourate 2 versets 274 à 281]. La saine nature trouva que l'appel de Dieu était bien meilleur que son état d'alors. Elle s'indigna de cette base dégradante qui servait d'appui au système usuraire. Malgré les peines engendrées par la mutation dans les conditions économiques sur lesquelles reposait la vie des gens, l'écho de cet appel a été plus fort que le poids de la "réalité". Ainsi se purifia la société islamique de cette souillure de l'obscurantisme antéislamique. Et il en fut ce qu'il en fut. Toujours selon la loi de Dieu qui se répète chaque fois qu'on fait appel à la saine nature et chaque fois que la saine nature a secoué ce qui la recouvrait de décombres et de ruines ! Nous nous contenterons dans ce chapitre de ces trois exemples prouvant la lutte victorieuse de la saine nature contre la "réalité matérielle", sa libération des tas de décombres et de ruines qui la recouvraient et sa victoire sur la réalité apparente créée par les mentalités injustes de l'obscurantisme antéislamique. Ces exemples représentent la réalité de la foi et du concept, la réalité des conditions et des traditions et la réalité de l'économie et des transactions. Ce sont les aspects les plus fortes de la s réalité s que voient ceux qui ne saisissent pas la force de la foi, la force de la saine nature. On dirait que c'est à leurs yeux la réalité écrasante à laquelle ne peut résister ni la saine nature ni la foi ! L'Islam n'a jamais adopté une attitude soumise et impuissante et n'est jamais resté les bras croisés devant cette "réalité". Mais il l'a ignorée ou transformée et il a bâti à sa place son édifice élevé et unique dans son genre, sur les fondations de la foi profonde. Ce qui est arrivé une fois peut arriver de nouveau. Tout ce qui est arrivé est arrivé selon une tradition normale et non selon un miracle insolite. Cet édifice s'est élevé sur le capital de la saine nature, capital qui est en puissance pour celui qui sait le délivrer le regrouper, l'orienter et le déclencher dans la direction juste. Il se peut que l'humanité actuelle soit encore plus capable aujourd'hui de trouver la bonne direction grâce au résidu de cette première marée montante qui s'est fixée sur son histoire et dans sa vie. Cette marée qui s'est trouvée en face de la plus dure opposition puis a continué sa route et a laissé derrière elle les plus profonds vestiges. |
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