Une voie marquante (l'Islam par le martyr de Sayyid Qoutb) | Islamopédie
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Une voie marquante (l'Islam par le martyr de Sayyid Qoutb)
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On peut dire maintenant :

- "Mais l'humanité ne serait supporter longtemps cette voie transcendante et unique dans son genre.

Ceux qui l'ont réalisé sur terre à une certaine période de l'histoire s'en sont libérés et l'humanité s'est ensuite dirigée vers d'autres voies qui n'atteignent pas ce niveau de la transcendance mais qui n'imposent pas à l'humanité cet effort épuisant !"

A première vue, ces paroles peuvent sembler vraies. Plusieurs hommes de lettres ont beaucoup tenu à inculquer celle idée dans les esprits et à suggérer que cette voie n'est ni pratique ni réaliste. La nature humaine ne serait la supporter longtemps. Ce n'est qu'un appel "idéaliste" vers un horizon impossible! En essayant d'inculquer cette idée ils avaient une visée insidieuse: semer le désespoir en la possibilité de reprendre la vie de nouveau à l'ombre de cette voie. Annihiler les efforts dépensés en vue de ramener l'humanité à cette voie rectiligne.

Ces saboteurs trouvèrent une riche matière dans la guerre civile qui commença avec l'assassinat de Othmane, que Dieu l'agrée, dans ce qui s'en suivi comme discordes entre Ali, que Dieu ennoblisse son visage, et Mouawya, et dans les désaccords et les événements qui suivirent.

Ils ont trouvé une abondante matière dans cette guerre civile. Ils ont trouvé dans ce qu'on en a rapporté à tort ou à raison une occasion propice pour essayer d'inculquer cette idée des fors pour l'allusion, des fois par la déclaration explicite, selon les circonstances.

Ils ont été aidés dans cet oeuvre insidieuse, involontairement et en toute bonne foi, par un groupe de gens loyaux qui ont souffert de voir cette guerre civile se mettre en travers de la route ascendante de la marée islamique dans cette période exceptionnelle de l'histoire. Ils ont souffert de voir les gens fausser l'image de la politique administrative par rapport à celle qu’elle avait au temps du Prophète, bénédiction et salut de Dieu sur lui, et au temps de ses deux glorieux successeurs. Ils ont souffert de voir certains égarements dans le comportement de certains princes. C'est à la suite de cette épreuve épuisante par leurs sentiments qu'ils pensèrent que toute la marche de cette marée montante de l'islam s'est arrêtée après la courte période du Califat. Ils appellent les gens à cette théorie dans l'ardeur de leur dévouement a l'Islam, dans leur nostalgie de ce sommet de la transcendance! Et dans leur enthousiasme pour l'image claire et unique dans son genre !

Tout cela nécessite de réviser notre jugement, de lui donner plus d'acuité, de tenir compte des facteurs humains tout en tenant compte de la nature de cette religion, de la nature de sa voie concernant la manière de guider les pas de l'humanité dans la longueur des temps et à travers la diversité des milieux sociaux et des circonstances diverses.

Disons pour commencer qu'il est faux d'affirmer que cette voie divine fait supporter à l'humanité une charge au-delà de ses forces et qu'elle ne serait endurer longtemps. C'est en fait une voie transcendante, mais c'est en même temps une voie en accord avec la saine nature. Elle s'appuie sur le capital de cette saine nature et elle dépense à partir de ce capital en puissance.

Sa caractéristique est qu'elle connaît dès la première seconde son chemin vers ce capital. Elle connaît son chemin vers l'âme humaine dès le premier contact. Elle en connaît les sentiers et les méandres et elle y pénètre avec douceur. Elle en connaît les entrées et les sorties et elle y entre en toute rectitude. Elle en connaît la force et les possibilités et elle ne les dépasse jamais. Elle en connaît les besoins et les espoirs et elle les remplit totalement. Elle en connaît le potentiel d'énergie authentique et elle le déclenche en vue du travail constructif...

Malgré sa transcendance, sa propreté, son élévation, sa grandeur, cette voie reste comme même une voie pour "l'homme". Pour cet homme qui vit à la surface de cette terre. Un ordre qui prend en considération la nature de cet homme avec toutes ses composantes, toutes les caractéristiques de sa création et de sa composition avec tout ce qu'en découle.

Quand l'âme suit le droit chemin de propre nature, quand elle répond à ses besoins, à ses espérances. quand elle déclenche son potentiel d'énergie en vue du travail constructif. elle court avec la vie en toute aisance et bonne volonté et elle suit la ligne ascendante de le nature vers la sommité transcendante tout en ressentant dans la ligne de sa longue marche la quiétude, le bien-être, la sécurité et la confiance.

Parmi ceux qui doutent ou font douter les autres de la possibilité de réaliser cette voie, il en est qui sont effrayés par le côté "moral" de cette voie, par l'implantation de l'élément moral dans sa constitution. Ils sont effarés par les obligations conséquentes à ce côté "moral". Ils se les représentent comme des chaînes et des freins s'opposant à l'élan de l'homme vers ses espérances et entravant les impulsions de sa nature et de ses espoirs.

Cela est une chose purement imaginaire due à leur incompréhension de la nature de celle religion.

L'éthique de l'islam ne représente pas uniquement un ensemble de chaînes, de freins, et de limites correctives. Point du tout! Elle est dans son fond une force constructive. un élan propulseur vers l'évolution continue, un élan vers la mobilité et une façon de se réaliser soi-même dans cette mobilité, mais dans un processus propre.

L'action et la positivité sont une image morale dans cette voie, tandis que l'inaction et la négativité y sont une image immorale, car elle s'opposent à la finalité de l'existence humaine telle que la représente l'islam, et qui est la lieutenance sur terre, l'utilisation de tout ce que Dieu a soumis à l'homme comme forces et énergies en vue de la mise en valeur de la construction.

Le combat en vue de réaliser le bien et la lutte qu'on mène contre le mal sont une image morale où se déclenchent des énergies inhérentes à l'être humain, tandis que l'islam les considère comme un acte d'obéissance à Dieu où se concrétisent l'élément moral sous sa plus belle image.

Même lorsque nous considérons les images morales qui semblent en apparence comme des chaînes et des freins, nous les trouvons d'un autre côté comme des images de l’essor, de la libération et du mouvement.

Prenons à titre d'exemple l'image de refréner les élans de l'âme vers les désirs sexuels prohibés, elle nous semble en apparence comme une inhibition et un refoulement. Alors qu'en réalité elle représente notre libération de l'esclavage de nos désirs, notre détachement de leurs chaînes, la victoire de la volonté humaine qui devient à même de choisir l'endroit convenable à ses désirs, dans les limites de la propreté que nous assure l'islam et dans la limite des bonnes choses que Dieu nous a permises.

Prenons une autre image de cette éthique musulmane: celle de l'altruisme. Elle peut paraître comme une charge excessive et un empêchement de jouir de ce qu'on possède pour le donner à quelqu'un d'autre. Mais elle est au fond une évasion de l'avarice, une victoire sur la goinfrerie, un élargissement de notre sentiment du bien commun qui ne se limite pas au cadre du moi. C'est en réalité une évasion, une libération et un essor. Nous ne pouvons continuer à multiplier les exemples de ce genre et nous nous contentons de cette allusion pour comprendre le vrai sens des "liens" de la morale dans la voie islamique.

L'islam considère les péchés et les actes vils comme des liens et des chaînes qui entravent l'âme humaine, l’appesantissent et la font descendre dans la boue.

Il considère le fait de quitter les bas-fonds, des penchants rétrogrades comme une libération et un décollage et toute son éthique est basée sur ces principes.

Car il considère que la prédisposition au bien est le caractère originel de la nature humaine. "L'homme a été créé en effet dans la meilleure rectitude" et il ne tombe au plus bas niveau que lorsqu'il se laisse aller à une voie autre que celle de Dieu :

{Nous avons créé l'homme dans la meilleure rectitude, puis nous l'avons remis au plus bas niveau, sauf ceux qui ont cru et accompli les bonnes oeuvres} ...

Il s'en suit que la voie qui est en harmonie avec la saine nature est celle qui aide l'homme à s'évader des liens qui viennent se superposer à sa nature et à se libérer de la captivité des désirs qui l'enchaînent.

L'islam tient à commander à la société humaine et à la dominer pour y faire naître des états et des situations capables de détacher les individus des anomalies étrangères à la saine nature et à permettre aux forces bienfaisantes et constructives de la saine nature de reparaître, de se libérer et de vaincre. Ces états et ces situations effacent les obstacles qui se mettent entre la nature de l'homme et son essor vers le bien qui lui est inhérent.

Ceux qui pensent que l'éthique de l'islam en fait un lourd fardeau pour l'humanité qui l'empêche de se réaliser dans sa vie, ne puisent ce sentiment que des souffrances qu'endure le Musulman en tant qu'individu lorsqu'il vit dans une société où l'Islam n'est pas prédominant. Quand les choses sont ainsi, l'islam devient effectivement avec son éthique un lourd fardeau brisant l'échine des individus qui vivent selon leur Islam propre dans une société préislamique et sale. Ce fardeau n'est pas loin de les anéantir.

Cependant ce n'est pas là la situation naturelle que suppose l'islam quand il impose aux gens son "éthique" supérieure, propre et transcendante.

L'islam est un ordre réaliste. Donc il suppose que les gens qui vivent dans une société où prédomine l'islam. Dans une telle société, le bien, la vertu et la propreté sont ce "bien reconnu comme tel" que reconnaissent et que protègent tous ceux qui veillent aux destinées de cette société, de même que le mal, le vice et la saleté sont ce "mal reconnu comme tel" que pourchassent toutes les forces prédominantes dans cette même société.

Quand les choses atteignent ce degré de rectitude, la voie islamique devient une voie extrêmement aisée et facile ou, pour mieux dire, la difficulté effective ne se trouve plus que dans l'inobservance de cette voie de la part des individus, dans leur tentative de se laisser aller aux courants rétrogrades des désirs et dans les actes malveillants et bas qu'ils commettent.

Car, dans ces conditions, toutes ces forces qui prédominent la société avec en outre celles de la nature saine et droite se dressent contre eux et rendent leur voie aberrante pénible et mal aisée !

C'est pourquoi l'Islam exige que la prédominance absolue sur la société humaine soit à Dieu et à la voie de Dieu. Il interdit que cette prédominance absolue appartienne à l'une des créatures de Dieu ou à une voie fabriquée par tout autre que Dieu. Il considère une pareille chose comme une négation explicite et une idolâtrie totale. Comme nous l'avons déjà dit dans les préambules du chapitre précédent :

- L’Islam n'a qu'une seule image réserver à Dieu exalté la déité - c'est-à-dire réserver à Sa seule voie la prédominance sur la vie humaine - car c'est là, le sens direct et immédiat de l'attestation qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu comme nous l'avons déjà dit.

Ainsi l'islam suppose l'existence d'une société islamique à l'ombre de laquelle vit l'individu musulman avec sa religion, avec les moeurs que lui impose cette religion. Car le sentiment de l'islam vis-à-vis de l'existence toute entière, de la finalité de l'existence humaine diffère totalement et par essence de toutes les conceptions faussées de l'obscurantisme antéislamique. Ce sont de telles conceptions que se fabriquent les gens en dehors de la direction de Dieu dans n'importe quel temps et n'importe quel milieu. C'est là une différence primordiale qui n'a aucune chance de croiser le droit chemin. il est donc nécessaire d'avoir une ambiance spéciale où vit cette conception avec toutes ses valeurs particulières. Il faut au Musulman un milieu autre que le milieu antéislamique. Il lui faut une société autre que la société antéislamique.

Ce milieu spécial vit par la conception islamique et selon la voie qui en ressort. Il jouit de sa respiration naturelle en toute aisance et liberté. Il accomplit son développement propre sans entraves internes retardant ce développement ou luttant contre lui, sans entraves externes le réduisant à zéro ou le dominant totalement.

Dans ce milieu vit l'individu musulman une vie naturelle et reposante car il respire de sa respiration naturelle, il trouve des aides dans le bien et il trouve dans cette observance de "l'éthique" islamique un repos affectif et un repos social.

- Sans ce milieu, la vie de cet individu devient impossible ou du moins pénible. C'est pourquoi il faut que celui qui veut être musulman sache qu'il ne peut pratiquer son Islam que dans un milieu musulman où prédomine l'islam.

Sinon il se fait des idées s'il croit qu'il est capable de réaliser son Islam alors qu'il n'est qu'un individu perdu ou persécuté dans des sociétés non islamiques.

La voie islamique est aisée Si elle vit dans son milieu que voilà. L'Islam suppose que ce milieu est indispensable et toutes ses directives s'appuient sur ces bases.

Ainsi donc il n'est pas juste de dire que cette voie coûte à l'humanité un effort plus pénible que celui qu'elle dépense lorsqu'elle vit à l'ombre des voies obscures de l'antéislamisme.

Ces voies antéislamiques - et ce sont celles que les gens se choisissent en dehors de la voie de Dieu dans n'importe quel temps et n'importe quel lieu - portent évidemment l'emprunte de l'ignorance humaine, de la faiblesse humaine et de la passion humaine. Elles se cognent ainsi avec la saine nature en partie ou en totalité.

Et c'est pourquoi elles sont la cause du malheur de l'homme dans le mesure ou elle contrecarre sa propre nature. Elles se caractérisent encore par leurs solutions et leurs partiels aux problèmes humains. Elles en soignent souvent tel côté pour en léser un autre. C'est là le fruit immédiat de la vue imparfaite qui n'embrasse pas tous les côtés en même temps. Chaque fois qu'elles se préoccupent de soigner le mal nouveau résultant du traitement du premier mal, elles en créent un nouveau... et ainsi de suite... comme en témoigne l'étude des changements d'état et des situations créés par les ordres humains, par les voies humaines, tous apparentés à l'obscurantisme antéislamique.

Tout cela coûte certainement à l'humanité des efforts plus pénibles que ceux qu'elle dépense dans la voie parfaite et universelle qui est en harmonie avec la saine nature. Cette voie qui embrasse de sa vue les problèmes de l'homme sous tous leurs angles et leur fournit le traitement médical partait et universel qui dérive de la vue parfaite et universelle.

Celui qui remonte dans le grand registre des souffrances humaines qui proviennent dans sa longue histoire des voies de l'obscurantisme antéislamique, n'ose pas dire que cette voie divine, avec toutes les charges qu'elle impose et avec son "éthique", exige de l'humanité des efforts que ne lui demandent pas les voies de l'obscurantisme !

Ce qu'il y a de plus commode dans cette voie, alors qu'elle vise en fin de compte le summum de la transcendance, c'est qu'elle ne choisit pas sa route aveuglément et sans en être sûre, c'est qu'elle ne précipite pas sa marche et qu'elle ne brûle pas les étapes. Elle a devant elle tout le temps que ne se limite pas à l'âge d'un seul individu, et que n'éperonne pas la hâte d'arriver d'un être éphémère craignant que la mort prématurée ou la perte des occasions propices ne l'empêchent d'atteindre son but éloigné. C'est ainsi que cela se passe chez les fabricants des doctrines et des voies terrestres parmi les humains éphémères, qui veulent réaliser la chose en toute ignorance et aveuglément dans une seule génération et en piétinant la nature à la marche tranquille afin d'atteindre d'un bond une image brillante qu'ils croient voir sans se résigner à suivre la marche posée, confiante et lucide de la saine nature.

Sur le chemin de l'erreur qu'il suivent, éclatent les carnages, coulent les flots de sang, s'effondrent les valeurs morales, s'embrouillent les mesures et, partout, ils s'effondrent eux-mêmes sous les coups des marteaux de la saine nature auxquels ne résistent pas les appareils artificiels et aveugles.

Quant à la voie islamique, elle marche d'un pas léger et doux, toujours selon la saine nature de l'homme, qu'elle dirige au nom de cette nature, qu'elle défend au nom de cette nature et qu'elle vient soutenir quand il flanche. Mais sans le briser et sans l'épuiser aussi. Elle le traite avec la patience du connaisseur éclairé, confiant dans le but lointain niais de réalisation certaine.

Tout ce qui ne se réalise pas dans le premier round se réalise dans le second, tout ce qui ne réalise pas dans le second se réalise dans le troisième, ou le dixième ou le centième ou le millième !

Tout ce qu'on nous demande c'est de nous fournir l'effort et de continuer sur la voie! De même que jaillit l'arbre verdoyant enfonçant ses racines dans les profondeurs de la terre et élançant ses ramures touffues, de même pousse cette voie dans l'âme et dans la vie. Elle se développe lentement et en douceur, dans une atmosphère de confiance et de paix et alors il se produit ce que Dieu veut qu'il se produise.

L'Islam sème ses graines. Il veille à leur sauvegarde. Il les laisse alors se développer de leur développement naturel et calme, confiant dans le but lointain quelle que soit la lenteur éventuelle de ce développement, quels que soient les reculs en arrière car cela fait partie de la nature humaine. Il arrive que le champ soit recouvert par les sables, que certaines de ses plantes soient mangées par les vers, qu'elles soient brûlées par la soif, noyées par les flots, atteintes par diverses calamités... Cependant le cultivateur éclairé sait bien que son champ est appelé à survivre et à pousser et qu'il finira par l'emporter sur tous les fléaux à la longueur du temps. Il ne force pas la nature et il ne perd pas courage. Il n'essaye pas de faire mûrir sa récolte par d'autres moyens que ceux de la nature calme et aisée. Ainsi sa culture se fait constamment dans la facilité et il devient facile d'en supporter les frais.

Et pourtant nous n'avons nul besoin aujourd'hui de parler de toutes les souffrances que cause à l'humanité la violence des voies de l'obscurantisme et de leurs fabricants.

Il nous suffit de voir les malheurs qui affligent le monde à l'Est comme à l'Ouest, et de citer les cris d'alarme que lancent de partout ce qui reste de gens raisonnables.

Enfin, il n'est pas juste de dire que cette voie ne peut vivre longtemps comme le prétendent certains, poussés par leur esprit malin et tortueux ou animés d'esprit partisan et de jalousie

L'édifice spirituel, social et politique qui s'est bâti sur les assises de cette voie transcendante et unique en son genre et qui n'a demandé pour se construire qu'un seul siècle, ou plutôt un demi-siècle en réalité, n'a pas cessé durant plus de mille ans de lutter contre tous les fléaux qui se sont introduits insidieusement dans ses murs, contre toutes les animosités qui l'ont entouré de toutes parts et contre toutes les attaques sauvages qu'on a déclenchées contre lui.

Ces facteurs terrifiants n'ont jamais cessé Ce l'investir, de l'attaquer et de s'infiltrer dans ses fondations avec acharnement.

Derrière eux se trouvent toutes les forces du monde de l'obscurantisme antéislamique. Elles ne sont parvenues à détruire l'Islam dans ses bases mais, avec le temps, le nombre, la densité, l'acharnement et la continuité, elles ne cessèrent de le ronger petit à petit, de l'éloigner petit à petit de ses sources au point de le couvrir effectivement de nombreuses blessures et de le mettre en très grave danger. Et malgré tout cela elles ne sont pas arrivés jusqu'à cette minute à dénaturer ses sources théoriques; et ces sources ne cessent d'être capables de renaître de nouveau dès qu'une génération rénovée les embrasse.

Afin de comprendre cette vérité historique, nous devons regarder un autre édifice bâti sur l'une des voies de l'obscurantisme antéislamique. Il s'agit de l'édifice de l'empire romain. Cet édifice mit plus de mille ans pour se construire puis il s'est écroulé dans pas plus d'un seul siècle sous les coups des Huns et des Goths.

Il ne se releva plus jamais de sa chute et il n est resté de ses sources rien qui puisse servir de plate-forme à un nouveau réveil !

C'est là la différence essentielle entre la voie de Dieu et les voies de Ses créatures.

Oui il y eut dans le temps une période culminante dans l'histoire de cette voie de même que dans l'histoire de toute l'humanité qui ne cesse de dominer de sa taille toute l'histoire de l'humanité comme une cime élevée vers laquelle se tendent les cous, se tendent les regards et elle occupait alors sa place éminente.

Certes. ce fut une courte période... Mais cette période n'est pas tout le règne de l'Islam. Ce n'est qu'un minaret élevé par Dieu afin que l'humanité ne cesse de tendre ses regards vers lui, essaye aussi de l'atteindre et voit ses espérances se renouveler en vue d'atteindre cette cime culminante. Elle franchit vers elle les marches de l'escalier ascendant et c'est Dieu qui lui prédestine les escaliers, qu'il lui prédestine et ne cesse de tendre de toute sa force vers ce minaret qui la guide.

Certes, cette période n'est pas née d'un miracle incapable de se refaire. Elle fut le fruit d'un effort humain dépensé par la première société islamique. Elle est toujours réalisable à condition de fournir le même effort une deuxième fois.

Mais cet effort dépensé par un groupe choisi parmi l'humanité peut bien être le fait de plusieurs générations futures et non celui d'une seule.

Il se peut aussi qu'on réalise cette performance unique dans son genre au cours d'une seule génération par un décret prédestiné de Dieu afin que ce modèle se présente sous une image réaliste qu'on puisse tenter de réaliser et dont on puisse connaître les caractéristiques. On laissera alors à l'humanité et à ses générations successives le soin d'essayer de l'atteindre à nouveau

La voie n'a pas cessé de remplir son rôle après cette période dans des espaces étendus de la vie des hommes. Elle n'a pas cessé non plus d'agir durant plusieurs générations sur les conceptions de l'humanité, sur son histoire et sur sa réalité présente.

Elle a laissé derrière elle des traces et des courants dans la vie de toute l'humanité, et ce sont peut-être ces traces et ces courants qui nous laissent aujourd'hui encore un espoir de voir de nouveau l'humanité réussi à tendre de tout son être vers cette même tentative.




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