Biographie de Mouhammad Ibn Sîrîn - محمد بن سيرين
Son nom et sa généalogie Mouhammad Ibn Sirîn. Il avait un surnom : Abou Bakr, qu'il portait gravé sur sa bague. Son père Sirîn, fut l'esclave affranchi de Anas Ibn Mâlik. Celui-là lui fut assigné comme part dans le butin de la bataille de 'Ain At-Tamr, bourg situé à l'ouest de la Koûfa, qui fut conquis par Khâlid Ibn Al-Walîd, sous le règne de Abou Bakr As-Siddîq (que Dieu l'agrée). Sa mère Safiyya, elle fut également l'esclave affranchie de Abou Bakr As-Siddîq (que Dieu l'agrée). Elle a donné le jour à cinq frères et sœurs : Muhammad, Yahyâ, Hafsa, Karîma et 'Umm Salîm. Dans sa biographie, Ibn Sa'd cite Yahyâ et Hafsa. Il évoque aussi les noms d'autres frères : Ma'bad et 'Anas qui avaient d'autres sœurs : 'Amra, Sawda, dont la mère a été cédée à Sîrîn par son maître Anas Ibn Malîk qui a baptisé précisément Anas Ibn Sîrîn. Ibn Sa'd rapporte, au total, les prénoms de neuf frères et sœurs Ibn Sîrîn, y compris Muhammad. Selon An-Nawawi, le nombre de cette fratrie état de vingt-trois dont certains ont acquis une renommée particulière : "Muhammad Ibn Sîrîn, Yahyâ Ibn Sîrîn, Ma'bad Ibn Sîrîn, Anas Ibn Sîrîn et Hafsa bint Sîrîn, ces frères et sœurs étaient tous dignes de confiance (kulluhum tiqâtun) ", affirme al-Bagdâdî. Sa naissance (34 H.) Mouhammad Ibn Sirîn naquit sous le califat de 'Uthmân Ibn 'Affân (que Dieu l'agrée). Quant à son lieu d'origine, la plupart des auteurs citent 'Aïn al-Tamr au nord de Koûfa (Ibn Sa'd, Ibn Habîb; al-Bakrî al-'Andalusî; Yâqût, An-Nawawi). Sa recherche de la science Il a été le rapporteur d'Ibn 'Omar et Abou Hurayra; de Zayd Ibn Tâbit, d'Anas Ibn Mâlik, de Yahyâ Ibn al-Jazzâr, de Surayh et d'autres. (Ibn Sa'd) Al-Bagdâdî cite également 'Ubayda. Ibn Hallikân ajoute : Abdallâh Ibn al-Zubayr, 'Umrân Ibn Husayn. Sa transmission de la science Ses rapporteurs sont Qatâda Ibn Da'ama, Hâlid al-Hidâ', Ayyûb al-Sahtayânî (Ibn Hallikân). Sams al-Dîn al-Dahbî notre d'autres noms également : Ibn 'Awn, Qurra Ibn Hâlid, Abou Hilâl, Muhammad Ibn Sulaym, 'Of, Hisâm Ibn Hassân, Yûnus, Mahdî Ibn Maymûn, Jarîr Ibn Hâzim et d'autres. Sa femme et son fils Il n'a jamais connu d'autre femme, à part la mère de son fils, ni à l'état de veille, ni à l'état de sommeil (al-Bagdâdî). Il allait même jusqu'à écarter son regard de la femme perçue en songe, sachant qu'il n'y a avait pas droit. Sa femme, mère de trente enfants, n'en garda en vie qu''Addallah (Ibn Sa'd). Son dialogue avec le gouverneur Ibn Houbayra Un jour, le gouverneur omeyade en règne sur Al-'Irâqyn, 'Umar Ibn Hubayra, s'adressa à Ibn Sirîn par son surnom, en disant : Ô Abou Bakr ! Comment vont-ils les gens de votre pays ? ! Sa ferveur religieuse L'attitude que Muhammad Ibn Sirîn (que Dieu lui accorde Sa miséricorde) afficha vis-à-vis d'un homme qui injuria Al-Hajjâj après sa mort, donna la preuve de sa ferveur. Sa prison Il finit ses jours en prison. Plusieurs versions circulent sur la cause de son emprisonnement. Ibn Sa'd cite l'explication donnée par 'Abdallâh al-'Ansârî : "Ayant investi 40 000 dirhams dans l'alimentation, il apprit quelque chose sur l'origine de la marchandise qu'il prit en aversion et qu'il abandonna ou distribua en aumône. Il fut mis en prison par une femme. Mâlik Ibn al-Mindir le fit arrêter." Une autre cause vient justifier cette même arrestation. Une servante - qu'il avait vendue à la mère de Muhammad 'Abdallâh Ibn 'Utmân Ibn Abi'âss qui la maltraita - revint chez lui alors qu'il ne disposait plus de l'argent à rembourser. Al-Asbahânî rapporte la première de ces deux versions et ajoute qu'(il) a délaissé la marchandise pour une raison qui fait l'unanimité des savants, au moment où il avait failli en tirer un bénéfice de 80 000 ou gagner 40 000 dirhams. Pour al-Bagdâdî, Ibn Sîrîn a été conduit en prison en raison d'une dette qu'il avait contractée en faveur d'étrangers. Il avait acheté pour 40 000 dirhams d'huile. Dans une outre, il trouva une souris. Il dit "la souris était au pressoir". Il répandit toute l'huile (al-Bagdâdî). An-Nawawi se conforme à cette version des faits, tandis qu'al-'Asqalânî se réfère à Ibn Sa'd. Muhammad Ibn Sîrîn justifiait par d'autres arguments son emprisonnement : "Je connais cette tristesse pour avoir commis une faute qui remonte à 40 ans... Je connais la faute qui est à l'origine de mon endettement, j'ai traité un homme de banqueroutier - muflis - il y a 40 ans" (al-'Asbahânî). "Il y a trente ans, j'ai injurié un homme, (aujourd'hui) j'en suis puni" (al-Bagdâdî). Ibn Sîrîn était profondément convaincu de la justesse du châtiment qui le frappa car il refusa l'offre faite par son géôlier de passer la nuit chez les siens et de rejoindre la prison au matin (al-Bagdâdî). Respectueux de la légalité, il refusa aussi de sortir donner à Anas Ibn Mâlik son dernier lavement et exigea l'autorisation de l'ordonnateur de l'arrestation (al-Asbahânî). Sa mort (110 H ; 77 ans) Muhammad Ibn Sirîn (que Dieu lui fasse miséricorde) meurt âgé de 77 ans. Sa description physique Pour al-Safdî, Ibn Sîrîn était : "petit de taille, le ventre gros, la chevelure abondante agrémentée d'une raie. Il avait beaucoup d'humour. Il aimait rire et se teignait les cheveux au henné". D'autres auteurs ont également mentionné son rire (An-Nawawi; al-'Asbahânî; al-Dahabî) "Allez voir le sourd, c'est-à-dire Muhammad Ibn Sîrîn" (Ibn Sa'd). Les éloges à son sujet "Je n'ai jamais vu homme plus pieux ou plus instruit que l'était Muhammad Ibn Sirîn", dit Muwaraq Al-'Ajlî. Homme de confiance, de constance, sublime, ingénieux, juris-consulte, imâm, homme de sience et de scrupule" (Ibn Sa'd, VII, p. 193). "Un Imam en exégèse, en jurisprudence, en interprétation onirocritique, un ascète et un vertueux avancé - al-muqaddam fî zuhd wa-l-wara" (an-Nawawî) "C'était une autorité, un faqîh et un 'imâm d'une grande science, un homme de confiance et de scrupule accompli, un onirocritique érudit" (al-Dahabî). "Qui de nous supporte ce que supporte Muhammad Ibn Sîrîn ? Il tranche comme le fer de lance" (Ibn Sa'd; al-Bagdâdî, al-Dahbî). "Soumettez-le à tout ce que vous voudrez, ses scrupules, son intransigeance et sa maîtrise de lui-même vous surpasseront" (al-Bagdâdî, al-'Asqalânî). Aucun Basri ni aucun Kufi n'avait la piété de Muhammad Ibn Sîrîn (al-'Asbahânî). L'homme le plus sincère que j'aie vu (al-Râzî; al-Yafi'î). L'homme le plus sincère que j'aie connu (al-Bagdâdî; An-Nawawi). Il était l'un des plus grands porteurs d'espoir pour cette communauté et des plus sévères envers eux-mêmes (al-Bagdâdî, An-Nawawi). Je n'ai pas vu d'homme d'un savoir plus grand dans sa piété, ni d'une piété plus grande dans son savoir que Muhammad (Ibn Sa'd, al-Asbahânî, al-Bagdâdî, al-Dahabî, al-Yafi'î). Dans toute cette vallée, aucun homme n'avait les connaissances de Muhammad Ibn Sîrîn en jurisprudence (Ibn Sa'd, An-Nawawi). Il avait une confiance totale en Dieu qui, selon lui, disposait du cœur de son esclave pour en faire un sermonneur. Il était contre la générosité contraignante. De son avis, le musulman est celui qui se dessaisit du dirham et du dinâr (al-Asbahânî). Pour an-Nawawî, il était l'Imâm dans l'interprétation des songes. < Ouvrages de Mouhammad Ibn Sîrîn |
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