Exégèse de la sourate 2 : "La vache | Islamopédie
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L'éxégèse du Coran

< Introduction

< 1 : Prologue

< 2 : La vache

< 3 : La famille d'Imran

< 5 : La table servie

< 6 : Les bestiaux

< 55 : Le Tout Miséricordieux

< 57 : Le fer

< 67 : La royauté

< 78 : La nouvelle

< 79 : Les anges qui arrachent les âmes

< 80 : Il s'est renfrogné

< 81 : L'obscurcissement

< 86 : L'astre nocturne

< 101 : Le fracas

< 102 : La course aux richesses

< 103 : Le temps

< 104 : Les calomniateurs

< 105 : L'Eléphant

< 106 : Les qourayshites

< 107 : L'ustensile

< 108 : L'abondance

< 109 : Les infidèles

< 110 : Les secours

< 111 : Les fibres

< 112 : Le monothéisme pur

< 113 : L'aube naissante

< 114 : Les hommes
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Exégèse de la sourate 2 : "La vache
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Selon Abou Hourayra, l'Envoyé  a dit : "Ne laissez pas vos maisons devenir des tombes ! La maison dans laquelle on récite la sourate "la vache", le diable n'y entre pas".

Selon Sahl ibn Sa'd, l'Envoyé  a dit : "toute chose a une protubérance. Celle du Coran c'est 'la vache". Quiconque la récite une nuit dans sa maison, le diable n'y entre pas pendants trois jours".

Selon Abou Hourayra, l'Envoyé  reçut une nombreuse délégation : il examina alors chacun sur ce qu'il savait du Coran. Parvenu à un homme qui était le plus bas, il lui dit : "Qu'est-ce que tu as avec toi, Un Tel ?" -J'ai avec moi telle chose et telle chose et la sourate "la vache", dit le jeune homme. "Tu as avec toi la sourate de la "vache ?" "Oui". "Va" dit le Prophète, "tu es leur émir"

Selon Abou Amâna, l'Envoyé  a dit : "Récitez le Coran, parce qu'il intercède le Jour de la résurrection à ceux qui le récitent; récitez les deux Illuminantes (la vache et la famille d'Imran) parce qu'elles arrivent le Jour de la résurrection comme deux nuages ou comme deux nuées d'oiseaux en ordre, pour argumenter en faveur de ceux qui les ont récitées". Ensuite il a dit : "Récitez "la vache", parce que sa prise est une bénédiction, son abandon un regret. De plus, les sorciers ne peuvent rien contre elles".

Selon an Nuwâs ibn Sam'ân, le Prophète  a dit : "le jour de la résurrection on amènera le Coran et ceux qui s'y conformaient, ainsi qu'à leur tête la sourate de "la vache" et de "la famille d'Imran".

Alif, Lam, Mim

    Les exégètes divergent au sujet des lettres se trouvant au début des sourates. Selon certains, Dieu s'est réservé l'exclusivité de la connaissance de ces lettres; ainsi ils n'en ont pas fait l'exégèse (par exemple al Qurtuby, dans son Exégèse). D'autres en donnent des interprétations différentes. Donc, ces lettres sont les noms des sourates (c'est l'avis de la majorité - az Zamakhchary); elles sont le début du nom des attributs de Dieu : le 'Ali f est la clef du nom Dieu, la Lam est la clef de Latîf (le Subtil), la Mim est la clef de Majîd (le Glorieux). En outre, ces lettres sont une démonstration du caractère innimitable du Coran : les créés sont incapables d'en faire de même (al Mubrad, al Fara', az Zamakhchary, Ibn Taymiya, Abou al Hajjâj).
    Ar Zmakhchary voit en elles un défi, ainsi q'une réprimande (à l'adresse des mécréants). Il constate ainsi qu'elles sont en nombres déterminés; une seule lettre (çad), deux lettres (ha, mim), trois lettres (alif, lam, mim), quatre lettres (alif, lam, mim, çad), cinq lettres (kaf, ha, ya, 'ayn, çad) et pas plus, parce que les modes de la langue arabe se construisent ainsi.

C'est le Livre

    Voici ce Livre (Ibn Abbâs). Les arabes emploient indifféremment les démonstratifs.

    Le Livre : c'est le Coran. Ainsi donc, ce segment veut dire que ce Livre, qui est le Coran, est descendu sans aucun doute de la part de Dieu : l'exposé détaillé du Livre en quoi il n'y a pas de doute, venu du Seigneur de l'Univers (10/37) Selon certains savants, ce segment est une information dont la teneur réside dans la prohibition à douter du Coran. Et puis la guidance est propre aux pieux : pour ceux qui croient, il est une guidée et une guérison (41.44) Nous faisons descendre du Coran, ce qui est une guérison et une miséricorde pour les croyants cependant (17.82) D'autres versets encore montrent que, grâce au Coran, le bien est attribué aux croyants. Parce que le Coran est en lui-même guidance, laquelle guidance ne peut être acquise que par les vertueux : pour les croyants un guide et une miséricorde (27.77).

c'est un guide pour les pieux

    En lumière aux pieux (as Suddy).
    Ibn Abbâs : ceux qui se prémunissent sont les croyants qui se prémunissent de l'association et se conforment aux obéissances de Dieu.
    Al Hasan al Basri : ce sont eux qui se prémunissent de ce qui leur est interdit et en accomplissent ce qui leur est dicté.
    Qatâda : ce sont ceux qualifiés par qui croient à l'invisible et accomplissent la Salat et dépensent [dans l'obéissance à Dieu], de ce que Nous leur avons attribué (2.3)
    La guidance s'emploie dans le sens de Foi (croyance) qui se stabilise dans le coeur. Mais cela ne peux se produire dans les coeurs des gens que grâce à la volonté de Dieu : Tu (Muhammad) ne diriges pas celui que tu aimes : mais c'est Dieu qui guide qui Il veut (28.56) Ce n'est pas à toi de les guider (vers la bonne voie), mais c'est Dieu qui guide qui Il veut (2.272) Quiconque Dieu égare, pas de guide pour lui (7.186) Elle s'emploie aussi dans le sens d'explicitation du Vrai : Nous guidons qui Nous voulons parmi Nos serviteurs. Et en vérité tu guides vers un chemin droit (42.52) et à chaque peuple un guide (13.7) Et quant aux Tamud, Nous les guidâmes; mais ils ont préféré l'aveuglement à la guidée (41.17)
    Umar a interrogé Ubay ibn Ka'b sur ce que signifie le "fait de se prémunir" : N'as-tu jamais pris un chemin plein d'épines ? -Si. -Et qu'est-ce que tu as fait ? -Je me suis retroussé et j'ai fait des efforts. -C'est cela le "fait de se prémunir".
    Dans la langue, le terme "croyance" se dit quand c'est le fait d'accorder créance sincère : Il croit en Dieu et fait confiance aux croyants (9.61) Tu ne nous croiras pas, même si nous disons la vérité (12.17). Il s'emploie aussi conjointement avec les actions salutaires : Sauf ceux qui croient et accomplissent les bonnes oeuvres (84.25) Mais lorsque ce terme est employé dans l'absolu, la croyance exigée ne peut être qu'avec la Foi, en paroles et en actes (Ach Châfi'y, Ahmad, etc.) Selon cet avis, la croyance, qui est parole accompagnée d'action, augmente et diminue. Selon d'autres exégètes, la croyance signifie la crainte : qui craignent leur Seigneur malgré qu'ils ne Le voient pas (35.18) Ainsi la crainte est considérée comme étant le résultat de la croyance et de la connaissance : Parmi Ses serviteurs, seuls les savants craignent Dieu (35.28)

l'invisible

    C'est croire en Dieu, Ses anges, Ses Livres, Ses envoyés, Son Jardin, Sa rencontre et la vie après la mort (Abou al 'Aliya); c'est ce qui est invisible aux yeux des hommes, c'est à dire les choses du Jardin, les choses du Feu et ce qui est cité dans le Coran (Ibn Abbâs, Ibn Mas'ûd).
    'Atâ : "Celui qui croit en Dieu croit en l'invisible." Ibn Mas'ûd : "La cause de Muhammad est claire pour qui la voit. Par Dieu ! personne ne croit jamais d'une croyance meilleure que la croyance en l'invisible." Puis il a récité qui croient à l'invisible [...] ce sont eux qui réussissent (dans cette vie et dans la vie future) (2.3-5)
    Abou Jum'a rapporte aussi ceci : "Nous avons soupé avec l'Envoyé. Abou Ubayda ibn al Jarrâh, qui était avec nous, a dit : "Ô Envoyé de Dieu, est-ce qu'il y en a qui sont mieux que nous ? Nous avons cru à l'Islam avec toi, nous avons combattu avec toi. -Oui, a répondu le Prophète, des gens viendront après vous et croiront en moi sans m'avoir vu."

accomplissent la Salat

    Accomplissent le rukû', le sujûd, ainsi que la récitation, le recueillement (Ibn Abbâs); c'est le fait de perpétuer la prière dans ses heures fixes, ses ablutions, son rukû' et son sujûd (Qatâda).

et dépensent [dans l'obéissance à Dieu], de ce que Nous leur avons attribué

    C'est l'aumône légale qu'on fait sur ses biens (Ibn Abbâs); c'est la dépense de l'homme en faveur de sa famille (d'autres compagnons du Prophète). Cela a été avant la descente du verset de l'aumône légale.
    Qatâda : "Faites dépense de ce que Dieu vous donne. Ses biens vont s'avarier. Et puis, ô Fils d'Adam, ce sont des dépôts chez toi, et tu es sur le point de t'en séparer."
    Ibn Jarîr, quant à lui, choisit l'avis qui dit que ce segment est général à l'aumône et aux dépenses.
    Il est à remarquer que Dieu cite fréquemment ensemble la prière et la dépense sur les biens. La prière, ainsi que son adoration, est un droit de Dieu. Elle comprend la déclaration permanente de Son unicité, Sa louange, Sa glorification, Son invocation, le fait de s'en remettre à Lui. La dépense, c'est la bienfaisance envers les créatures : les premiers à en bénéficier sont d'abord les proches, puis viennent les étrangers. Toutes les dépenses exigées et l'aumône légale imposée sont incluses dans ce segment : et dépensent [dans l'obéissance à Dieu], de ce que Nous leur avons attribué.
    Ibn Abbâs : et qui accordent créance à ce que tu as apporté de Dieu et à ce que les autres envoyés avaient apporté aussi, sans discrimination aucune entre tous les envoyés, et sans récuser ce que ces envoyés ont apporté de leur Seigneur.
    et qui croient fermement à la vie future : et sont certains de l'avènement de la résurrection, du Jardin, du Feu, du Jugement et de la Balance. On appelle ainsi la vie dernière parce qu'elle vient après la vie de l'ici-bas.
    Quant à l'identification des qualifiés dans ce seg., les exégètes nous en donnent trois avis. D'abord, les qualifiés en premier lieu sont les mêmes qualifiés en second lieu, c.-à-d. tous les croyants (les croyants des Arabes et les croyants des gens du Livre).
    Selon le deuxième avis, les qualifiés sont les Gens du Livre : ainsi le et coordonne les qualifications mentionnées dans le verset, comme dans Glorifie le nom de ton Seigneur, le Très Haut, Celui Qui a crée et agencé harmonieusement, qui a décrété et guidé (87.1-3) Enfin, selon le dernier avis, les qualifiés en premier lieu désignent les croyants des Arabes et les qualifiés en second lieu, par Ceux qui croient à ce qui t'a été descendu (révélé) et à ce qui a été descendu avant toi sont les croyants des Gens du Livre.
    Cet avis a été adopté par Ibn Jarîr qui s'appuie sur : Il y a certes, parmi les gens du Livre ceux qui croient en Dieu et en ce qu'on a fait descendre vers vous et en ceux qu'on a fait descendre vers eux (3.199) Ceux à qui, avant lui [le Coran], Nous avons apporté le Livre, y croient. Et quand on le leur récite, ils disent : ‹Nous y croyons. Ceci est bien la vérité émanant de notre Seigneur. Déjà avant son arrivée, nous étions Soumis›. (28/52-53)
    Selon l'avis de Mujâhid, qui est évident, la sourate de la Vache contient quatre versets pour qualifier les croyants, deux pour qualifier les mécréants et treize pour qualifier les hypocrites : par conséquent, ces quatre versets s'appliquent à tout croyant qui s'y conforme, qu'il soit arabe, non arabe ou un des Gens du Livre, humain ou djinn. Car une des qualifications ne peut être valable sans l'autre : croire en l'invisible n'est valable qu'en croyant à ce qui est apporté par l'Envoyé et à ce qui fut apporté par les autres envoyés et en ayant la certitude à la vie dernière : Ô les croyants! Soyez fermes en votre foi en Dieu, en Son Messager, au Livre qu'il a fait descendre sur Son Messager, et au Livre qu'il a fait descendre avant (4.136) Et dites : ‹Nous croyons en ce qu'on a fait descendre vers nous et descendre vers vous, tandis que notre Dieu et votre Dieu est le même, et c'est à Lui que nous nous soumettons› (29.46) Le Messager a cru en ce qu'on a fait descendre vers lui venant de son Seigneur, et aussi les croyants : tous ont cru en Dieu, en Ses anges, à Ses livres et en Ses messagers; (en disant) : ‹Nous ne faisons aucune distinction entre Ses messagers> (2.285)

Ceux-là (ceux qui se conforment aux qualifications précédentes), sont sur le bon chemin de leur Seigneur (suivent la lumière, l'évidence venant de Dieu) ce sont eux qui réussissent (triomphent dans la vie de l'ici-bas et la vie dernière). sont sur le bon chemin de leur Seigneur

    Suivent la lumière venue de leur Maître et se conforment à ce qu'il leur a envoyé (Ibn Abbâs).
    Ce sont eux qui réussissent : ceux-là sont ceux qui trouveront ce dont ils sont en quête, et se délivreront du mal de ce qu'il fuient.

Ceux qui couvrent la Vérité et la cachent, que tu leur donnes l'alarme ou que tu ne la leur donnes pas, cela leur est égal

    Ils ne croiront pas en ce tu leur apportes. Ceux contre qui la parole (la menace) de ton Seigneur se réalisera ne croiront pas, même si tous les signes leur parvenaient, jusqu'à ce qu'ils voient le châtiment douloureux (10.96-97) Ainsi donc il n'y a pas de bonheur à qui Dieu predestine l'infortune, il n'y a pas de guidance à qui Dieu écrit la perdition. Alors, ne sois pas triste pour eux, transmets-leur le Message; celui qui répond favorablement aura large grâce et celui qui se détourne t'importe peu : ton devoir est seulement la communication du , et le règlement de compte sera à Nous (13.40)
    Selon Ibn Abbâs, l'Envoyé tenait énormément à ce que tous les hommes croient et suivent la guidance : Dieu l'informa alors que ne croirait que celui à qui Dieu avait écrit le bonheur dans le Rappel premier, et ne s'égarait que celui à qui Dieu avait écrit l'infortune dans le Rappel premier.

ils ne croiront jamais

    ils sont dénégateurs dans les deux cas. Le seg. confirme ce qui précède.

Dieu a scellé leurs coeurs et leurs oreilles; et un voile épais leur couvre la vue

    Cela veut dire qu'ils ne voient pas de guidance, n'entendent pas, ne comprennent pas et ne raisonnent pas. Selon Mujâhid, le cœur des dénégateurs est scellé sous-entend que les péchés se fixent dans leur cœur si bien qu'ils l'entourent complètement. En outre, Il donne la métaphore du scellage de leur cœur, en raison de leur dénégation : Non pas! Seulement Dieu y posa le sceau de la dénégation.
    Selon Ibn Jarîr, certains disent que Dieu a scellé leurs cœurs veut dire que Dieu nous informe sur l'orgueil des dénégateurs et leur refus d'entendre la Vérité à laquelle ils sont appelés. Comme on dit, telle personne est sourde à ce qu'on lui dit, quand elle refuse d'entendre. Mais cela est inexact dans ce verset, puisque c'est Dieu qui nous informe qu'il a scellé aux dénégateurs le cœur et l'ouïe. En outre, la Tradition jette une lumière qui montre ce qui est juste. En effet, il est rapporté que le Prophète a dit : Si le croyant commet un péché, un point noir s'installe dans son cœur. S'il s'en repent, s'en décolle, se blâme, son cœur se récure. Mais s'il en rajoute, le point noir augmente, si bien qu'il domine son cœur. C'est cela dont parle Dieu : non pas ! mais leur cœur s'est souillé de leurs propres acquis. Donc, l'Envoyé informe que si les péchés se succèdent sur le cœur, celui-ci se ferme, permettant ainsi l'arrivée du scellage décidée par Dieu. Et alors la croyance n'y trouvera plus d'issue, non plus que la dénégation n'y trouvera d'échappatoire.
    Ici, Dieu commence par montrer ce qu'il en est réellement des hypocrites. Ces derniers manifestent la croyance, tout en dissimulant la dénégation au fond d'eux-mêmes. Comme leur vérité est difficile à être vue des croyants, Dieu s'étend sur le sujet, dans plusieurs sourates (S. IX, S. XXIV, S. LXIII), afin de les faire connaître.
    Donc, l'hypocrisie se définit ainsi : manifester le bien tout en dissimulant le mal. Et puis, il y a plusieurs catégories d'hypocrisie : l'hypocrisie idéologique qui conduit en Enfer et celle pratique qui est définie comme le plus grave des péchés. Chez l'hypocrite, la parole contredit l'action, et le dissimulé l'apparent. Les traits caractéristiques des hypocrites ont été révélés dans les sourates médinoises, car à la Mecque, il n'y avait pas d'hypocrisie mais plutôt de la dénégation. Par ailleurs, Dieu attire l'attention sur les traits distinctifs des hypocrites, pour que les croyants ne se leurrent pas et pour qu'il n'y ait pas de corruption généralisée.

Parmi les gens, il y a ceux qui disent : ‹Nous croyons en Dieu et au Jour dernier!›

    Les hypocrites disent cela du bout des lèvres seulement. Ailleurs, il est dit Quand les hypocrites viennent à toi, ils disent : ‹Nous attestons que tu es certes le Messager de Dieu› (63.1) : ils disent cela quand ils viennent à toi seulement, tandis qu'en fait, ils n'y croient pas : dénonce leur fausse croyance. Ailleurs, et Dieu atteste que les hypocrites sont assurément des menteurs (63.1) dément leur attestation déclarée.

Ils cherchent à tromper Dieu et les croyants

    ils cherchent à tromper Dieu et les croyants, par la manifestation de la croyance et la dissimulation de la dénégation. Ignorants qu'ils sont, ils pensent berner ainsi Dieu, et que cela leur sera inutile auprès de Lui. C'est pourquoi il est dit mais ils ne trompent qu'eux-mêmes, et ils ne s'en rendent pas compte.

Il y a dans leurs coeurs une maladie

    dans le cœur il y a de la suspicion.

et Dieu laisse croître leur maladie

    Dieu leur a ajouté de la suspicion.
    Ibn Abbâs : La maladie dont il s'agit est l'hypocrisie.
    Abdarrahmân b. Aslam : Cela est une maladie qui touche la foi, non une maladie qui atteint le corps. Donc, la maladie dont parle le verset est la suspicion qui investit les hypocrites à propos de l'Islam. et Dieu laisse croître leur maladie : Dieu leur a ajouté de l'opprobre : Et quand une Sourate est révélée, il en est parmi eux qui dit : ‹Quel est celui d'entre vous dont elle fait croître la foi?› Quant aux croyants, elle fait certes croître leur foi, et ils s'en réjouissent. Mais quant à ceux dont les coeurs sont malades elle ajoute une souillure à leur souillure, et ils meurent dans la mécréance (9.124-125) Il leur a ajouté un mal à un mal, un égarement à un égarement. Ils auront un châtiment douloureux, pour avoir menti : ils auront le châtiment qu'ils méritent, parce qu'ils sont des menteurs et dénient l'existence de l'invisible. D'autre part, s'agissant de la vie "normale" que vécurent les hypocrites contemporains du Prophète, sa justification se trouve dans ce hadith du Prophète : Je déteste que les Arabes disent que Muhammad tue ses compagnons. Ach-Châfi'y donne une autre raison qui, selon lui, empêcha l'Envoyé de tuer les hypocrites : ils manifestaient leur islam. A cet effet, il est rapporté que l'Envoyé a dit : J'ai reçu ordre de combattre les gens jusqu'à ce qu'ils disent il n'y de dieu que Dieu. S'ils la disent, ils sauvegardent leur sang et leurs biens, en dehors de ce qui est de droit, et ainsi leur jugement dépend de Dieu. Par conséquent, la proclamation de la formule du monothéisme entraîne formellement l'application des règles de l'Islam. Donc, si l'individu qui la proclame y croit vraiment, il trouvera bonne rétribution dans la vie dernière, mais s'il n'y croit pas, elle ne lui sera d'aucune utilité : les hypocrites appellent (les élus) : ‹N'étions-nous pas avec vous?› leur crieront-ils. ‹Oui, répondront [les autres] mais vous vous êtes laissés tenter, vous avez comploté (contre les croyants) et vous avez douté et de vains espoirs vous ont trompés, jusqu'à ce que vînt l'ordre de Dieu (57.14)
    Selon as-Suddy, qui se réfère à Ibn Mas'ûd, cette parole divine concerne les hypocrites; le dégât sur la terre est la dénégation, ainsi que la désobéissance à Dieu.

Et quand on leur dit : ‹Ne semez pas la corruption sur la terre›

    Ne commettez pas de désobéissance sur la terre (Abou al-Aliya). Le dégât qu'ils font est donc de la désobéissance, et celui qui désobéit à Dieu ou ordonne une désobéissance à Lui, commet du dégât sur la terre.
    Le bon état du ciel est de la terre sont tributaires de l'obéissance à Dieu.
    Mujâhid : Lorsqu'ils se livrent à la désobéissance et qu'on leur dit : "Ne faites pas telle chose, ne faites pas telle autre chose.", ils rétorquent : "Au contraire, nous sommes sur la bonne voie des conciliateurs."
    Ibn Jarîr : Les gens d'hypocrisie sont des faiseurs de dégât sur la terre par leur désobéissance à Dieu, leur acharnement sur Ses interdits, leur abandon de Ses obligations, leur suspicion sur Sa religion et leurs actions de berner les croyants. Ils pensent ainsi être des réformateurs, des conciliateurs. Avec leur apparence de croyants, ils bernent les croyants (dotés de) leur vérité foncière, ils s'allient avec les dénégateurs contre les croyants. S'ils se suffisaient à leur apparence, leur mal serait moins dangereux.
    C'est pourquoi il est dit : Et quand on leur dit : ‹Ne semez pas la corruption sur la terre›, ils disent : ‹Au contraire nous ne sommes que des réformateurs!› , c.-à-d. nous voulons flatter le parti des croyants et celui des dénégateurs, s'entendre avec les uns et les autres.

‹Au contraire nous ne sommes que des réformateurs!› : nous voulons concilier les deux parties que sont les croyants et les gens du Livre (Ibn Abbâs).
Certes, ce sont eux les véritables corrupteurs, mais ils ne s'en rendent pas compte : ce que les hypocrites prltcndent est en fait le dlgjt en soi mais ils n'en ont pas conscience par ignorance.

‹Croyez comme les gens ont cru› : croyez comme les gens qui croient en Dieu, Ses anges et Ses envoyés, à la résurrection, au Jardin, au Feu, et qui se conforment aux prescriptions divines.
‹Croirons-nous comme ont cru les faibles d'esprit?› est un propos dit par les hypocrites, qui vise les compagnons du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui), et qui signifie qu'ils dédaignent devenir leurs égaux en croyance.
Autrement dit : Quand ces hypocrites rencontrent les croyants, ils leur disent du bout des lèvres seulement qu'ils croient en Dieu et qu'ils sont leur alliés. Le seg. mais quand ils se trouvent seuls avec leurs diables : quand ils se retirent et se retrouvent seuls avec leurs chefs, leurs présidents en associance et en hypocrisie, leurs présidents d'entre les rabbins juifs; quand ils se retrouvent avec leurs présidents en dénégation (Ibn Mas'ûd); quand ils se retrouvent avec leurs compagnons juifs qui leur demandent de démentir, de contredire le du Prophète (Ibn Abbâs); quand ils se retrouvent avec leurs compagnons hypocrites et associants (Mujâhid); quand ils se retrouvent avec leurs présidents et leurs dirigeants en associance et en malfaisance (Qatâda). Ibn Jarîr dit que le démon peut être un humain, un djinn, en s'appuyant sur : des diables d'entre les hommes et les djinns, qui s'inspirent trompeusement les uns aux autres des paroles enjolivées (6.112) Le seg. Nous sommes avec vous : nous suivons la même chose que vous. Le seg. nous ne faisions que nous moquer : nous nous moquons d'eux, nous nous jouons d'eux (les compagnons du Prophète)
Le v. C'est Dieu qui Se moque d'eux et les endurcira dans leur révolte et prolongera sans fin leur égarement vient en réponse aux méfaits des hypocrites. Le seg. C'est Dieu qui Se moque d'eux et les endurcira dans leur révolte : Dieu se moque d'eux, par vengeance, Il leur dicte (Ibn Abbâs). Selon Mujâhid, la deuxième partie veut dire que Dieu leur ajoute, comme Sa parole : S'imaginent-ils que ce que Nous leur dispensons de richesses et de fils ne soit de Notre part que façon de hâter pour eux les biens (éternels) ? Mais non ! ils n'ont pas conscience. Ibn Jarîr : Dieu informe qu'il fera ainsi des hypocrites le Jour de la résurrection : Le jour où les hypocrites, hommes et femmes, diront à ceux qui croient : ‹Attendez que nous empruntions [un peu] : de votre lumières> (57.13) D'autres exégèses pensent que la dérision divine est Sa remontrance qui s'abattra sur les hypocrites. D'autres encore disent : Sa parole C'est Dieu qui Se moque d'eux, et Sa parole Les hypocrites cherchent à tromper Dieu, mais Dieu retourne leur tromperie (contre eux-mêmes) (4.142) , et Sa parole Ils ont oublié Dieu et Il les a alors oublié (9.67) set leurs semblables sont une information divine signifiant que Dieu punira les hypocrites de la même manière dont ils ont fait usage la rétribution d'une mauvaise action sera l'équivalent (10.27); quiconque transgresse contre vous, transgressez contre lui, à transgression égale (2.194) Enfin, le seg. prolongera sans fin leur égarement : les hypocrites sont désorentés, désemparés dans leur égarement, leur dénégation d'où ils ne peuvent sortir, car Dieu leur a scellé le coeur.

Ce sont eux qui ont troqué le droit chemin contre l'égarement : les hypocrites prennent l'errance et délaissent la guidance (Ibn Mas'ûd);

ils achètent la dénégation moyennant la croyance (Ibn Abbâs);
ils croient puis dénient (Mujâhid);
ils préfèrent l'errance à la guidance (Qatâda). L'avis de Qatâda est très proche de c que Dieu dit sur les Thamoûd : Et quant aux Tamud, Nous les guidâmes; mais ils ont préféré l'aveuglement à la guidée (41.17)

En résumé donc, les hypocrites se sont détournés de la guidance à l'errance, ont opté pour l'errance au prix de la guidance, puisque la suite s'exprime ainsi Eh bien, leur négoce n'a point profité. Et ils ne sont pas sur la bonne voie. Autrement dit, dans ce marché, leur transaction n'a pas gagné et ils n'étaient pas raisonnables avec leur méfait.

Dieu les compare dans leur transaction perdante à celui qui allume un feu en pleine nuit : celui-ci voit la flamme illuminer les alentours, profite d'elle en regardant à gauche, à droite, partout. Mais dès l'extinction de la flamme, il se retrouve dans une épaisse obscurité qui le prive de voir et de s'orienter. De plus, il ne peut ni entendre ni parler ni voir ni revenir à la situation où il était. Les hypocrites se trouvent dans la même situation, parce qu'ils ont fait une mauvaise affaire, en échangeant l'errance contre la guidance. Enfin, cette comparaison montre que les hypocrites étaient croyants puis ont dénié.
Ar-Râzy : La comparaison est parfaitement juste, parce qu'avec leur croyance ils ont gagné la lumière mais ont ensuite anéanti cette lumière avec leur hypocrisie plongeant ainsi dans une très grande confusion.
Dieu a fait disparaître leur lumière : Dieu emporte ce qui leur est bénéfique (la lumière) et leur laisse ce qui leur est nuisible (les cendres et la fumée).
et les a abandonnés dans les ténèbres : Dieu les laisse dans leur doute, leur dénégation, leur hypocrisie.
où ils ne voient plus rien : ne se guident à aucun chemin de bien, ni ne le connaissent; sourds : ils n'entendent aucun bien; muets : ils ne conversent pas sur ce qui leur est bénéfique; aveugles : ils sont dans l'égarement : Car ce ne sont pas les yeux qui s'aveuglent, mais, ce sont les coeurs dans les poitrines qui s'aveuglent (22.46) C'est pour cela qu'ils ne peuvent revenir à leur ancienne situation de guidance.
Abdarrahmân b. Zayd : C'est cela la caractéristique des hypocrites. Ils étaient croyants si bien que la croyance illumina leur coeur comme la flamme qui illumine lees alentours de ceux qui allument le feu, puis ils ont dénié : Alors Dieu la lumière de la croyance, à la manière de la disparition de la flamme, et les a abandonnés aveugles dans les ténèbres.

C'est là un autre exemple que Dieu donne pour un type d'hypocrites. Ceux-là même qui tantôt voient la Vérité tantôt sombrent dans le doute. Dans leur état critique, leur coeur ressemble à une nuée d'averse dans un ciel chargée de ténèbres , c.-à-d. les doutes, la dénégation et l'hypocrisie, de tonnerre, c.-à-d. la peur qui pèse sur le cœur des hypocrites, et d'éclairs, c.-à-d. ce qui provient de la lumière de la croyance et qui brille parfois dans le cœur de ce type d'hypocrites. C'est pourquoi il est dit se mettent les doigts dans les oreilles, terrorisés par le fracas de la foudre et craignant la mort; et Dieu encercle de tous cᆭeacute;s les infidèles, c.-à-d. leur précaution prise ne leur est d'aucune utilité, parce que Dieu les encercle de Son pouvoir et Sa volonté : T'est-il parvenu le récit des armées, de Pharaon, et de Tamud? Mais ceux qui ne croient pas persistent à démentir, alors que Dieu, derrière eux, les cerne de toutes parts (85.17-20)
L'éclair presque leur emporte la vue : l'éclair risque de les aveugler, à cause de ion intensité et de sa puissance conjuguée à la faiblesse de leur clairvoyance et à leur instabilité dans la croyance. Ibn Abbâs dit que leur vue risque d'être emportée à cause de la lumière intense de la vérité.
chaque fois qu'il leur donne de la lumière, ils avancent; mais dès qu'il fait obscur, ils s'arrêtent; chaque fois que quelque chose de la croyance surgit à eux, ils reprennent confiance et le suivent; quand les doutes et les suspicions se proposent à eux, leur ceur sombre dans les ténèbres et ils se figent désemparés. Ibn Abbâs : Les hypocrites connaissent le Vrai. D'après ce qu'ils disent, ils sont sur le droit chemin mais dès qu'ils opèrent un retour sur la dénégation, ils se figent, c.-à-d. ils deviennent d ésemparés. Ainsi seront-ils le Jour de la résurrection, quand on donnera à chacun a lumière selon sa croyance. Parmi eux, il y en aura qui recevront une lumière servant à éclairer une marche de plusieurs lieues, il y en aura qui tantôt éteindront sa lumière tantôt l'allumeront, il y en aura qui tantôt marchent sur le droit chemin tantôt s'arrêteront, et puis il y en aura qui éteindront complètement sa lumière. A propos des vrais hypocrites, il est dit Le jour où les hypocrites, hommes et femmes, diront à ceux qui croient : ‹Attendez que nous empruntions [un peu] : de votre lumières›. Il sera dit : ‹Revenez en arrière, et cherchez de la lumière› (57.13); à propos des croyants, il est dit Le jour où tu verras les croyants et les croyantes, leur lumière courant devant eux et à leur droite; (on leur dira) : ‹Voici une bonne nouvelle pour vous aujourd'hui : des Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux pour y demeurer éternellement› (57.12)
Si Dieu le voulait Il leur enlèverait certes l'ouïe et la vue :Dieu pouvait bien leur enlever ces sens, parce qu'ils ont abandonné le Vrai après l'avoir connu (Ibn Abbâs).
Dieu a pouvoir sur toute chose : Dieu est Capable de punition ou de pardon envers les hommes. Ibn Jarîr : Dieu s'est décrit ici d'omnipotence, pour mettre en garde les hypocrites contre Son impétuosité.
En outre, Ibn Jarîr avec de nombreux exégètes pensent que ces deux exemples ont été donnés pour un seul type d'hypocrites. Le ou est dans ce verset un ou d'inclusion, comme dans le seg. [On peut encore les comparer à ces gens qui,] au moment où les nuées éclatent en pluies.
Quant à nous, nous disons : cela serait selon le genre des hypocrites. Car ils sont de types différents et se caractérisent par des conditions et des attributs, comme il est cité dans la sourate du Repentir. Donc, les deux exemples sont donnés pour deux types d'hypocrites, et ils correspondent parfaitement à leurs conditions, leurs attributs. Dieu donne deux exemples dans la sourate de la Lumière, pour deux catégories de dénégateurs (les apôtres et ceux qui suivent) : Quant à ceux qui ont mécru, leurs actions sont comme un mirage dans une plaine désertique que l'assoiffé prend pour de l'eau. Puis quand il y arrive, il s'aperçoit que ce n'était rien; mais y trouve Dieu qui lui règle son compte en entier, car Dieu est prompt à compter. [Les actions des mécréants] sont encore semblables à des ténèbres sur une mer profonde : des vagues la recouvrent, [vagues] au dessus desquelles s'élèvent [d'autres] vagues, sur lesquelles il y a [d'épais] nuages. Ténèbres [entassées] les unes au-dessus des autres. Quand quelqu'un étend la main, il ne la distingue presque pas. Celui que Dieu prive de lumière n'a aucune lumière. (24.39-40)
 
Pour montrer qu'il est Unique, Dieu commence par dire qu'il est le Bienfaiteur des humains, puisqu'il les a créés du néant et les a couverts de Ses bienfaits apparents et cachés, qu'il leur a fait de la terre un lit, c.-à-d. qu'elle est bien solide, bien ferme comme les montagnes, du ciel un toit, qui est une voûte : Et Nous avons fait du ciel un toit protégé. et cependant ils se détournent de ses merveilles. (21.32)
précipite la pluie du ciel vise les nuages chargés de pluie, laquelle donne les différents produits agricoles pour les hommes et pour le bétail. Ce seg. veut dire que Dieu est le Créateur et le Pourvoyeur qui possède tout. C'est pourquoi il est dit dans la suite : ne Lui cherchez donc pas des égaux, alors que vous savez (tout cela). Donc, Dieu doit être adoré sans aucun associé. A cet effet, il est rapporté qu'Ibn Mas'ûd a dit : "J'ai demandé : " Ô Envoyé de Dieu, quel est pour Dieu le péché le plus grave ? — C'est, dit-il, que tu donnes à Dieu un égal alors que c'est Lui qui t'a créé. "" En outre, il est rapporté un hadith semblable : Sais-tu quel est le droit de Dieu sur Ses adorateurs ? c'est qu'ils L'adorent sans rien Lui associer.

Selon Ibn Abbâs, aux deux parties, les dénégateurs et les hypocrites, Dieu dit Ô hommes! Adorez votre Seigneur. Donc, ils doivent proclamer que Dieu est l'Unique et qu'il les a créés, eux et leurs devanciers. Le seg. ne Lui cherchez donc pas des égaux : n'associez aucun des égaux qui ne font ni bien ni mal. Le seg. alors que vous savez : il n'y a en dehors de Lui aucun maître qui puisse pourvoir, vous connaissez maintenant que l'appel à Dieu l'Unique apporté par le Prophète est véridique. Le seg. ne Lui cherchez donc pas des égaux : ne Lui donnez pas des semblables associés (Abou al-Aliya). Le seg. ne Lui cherchez donc pas des égaux, alors que vous savez : vous savez qu'il est l'Unique, dans la Torah et l'Evangile (Mujâhid).

Selon al-Hârith, le Prophète a dit : Dieu, le Puissant et Transcendant, ordonna à Yahya b. Zakariya de se conformer à cinq mots et d'ordonner aux Fils d'Israël de s'y conformer. Peu s'en faut que Yahya retardât la chose. Alors le Christ lui dit : " Tu as reçu ordre de te conformer à cinq mots et d'ordonner aux Fils d'Israël de s'y conformer. Ou tu les transmets ou c'est moi qui les transmets ? —- Ô frère, répondit Yahya, je crains, si tu me devances, que je subisse châtiment ou que je ne sois rabaissé. " Ainsi, Yahya b. Zakariya rassembla les Fils d'Israël dans le Temple de Jérusalem, si bien que ce dernier se remplit. Il s'assit sur une tribune, louangea Dieu puis dit : " Dieu m'a ordonné de me conformer à cinq mots et de vous ordonner de vous y conformer :
Le premier est adorez Dieu sans rien Lui associer, c'est à la semblance de celle de qui achète un esclave, de sa propre fortune, en papier ou en or. Cet esclave commence à travailler mais verse le produit à un autre que son seigneur. Qui d'entre vous se réjouit que son esclave soit ainsi ? Dieu vous a créés et vous attribue de Ses bienfaits; adorez-Le donc sans rien Lui associer.
Il vous ordonne la prière : Dieu dirige Sa face vers la face de Son adorateur, tant que celui-ci ne tourne pas la tête. Alors, quand vous priez, ne tournez pas la tête.
Il vous ordonne Je jeûne : c'est à la semblance de celle de qui a une bourse de musc dans le turban, tout le monde trouve (bon) la senteur du musc, cependant, pour Dieu, la bouche (l'haleine) du jeûneur est plus bonne que la senteur du musc.
Il vous ordonne l'aumône : c'est à la semblance de celle de qui est capturé par l'ennemi, ils lui ligotent les mains au cou et l'avancent pour le frapper au cou, alors il leur demande s'ils acceptent qu'il se rachète par le rançonnement. Après quoi, il se met à payer la rançon avec le peu et le prou, jusqu'à l'acquisition de sa liberté.
En outre, Ilvous ordonne de rappeler beaucoup Dieu : c'est à la semblance de celle de qui est poursuivi par l'ennemi, il s'enfuit dans un fort et s'y retranche. L'homme est plus immunisé contre le diable s'il rappelle Dieu. "
C'est dire que ce verset témoigne sur l'importance de vouer l'adoration à Dieu l'Unique. En effet, si l'on médite sur les êtres existants on mesurera peut-être l'omnipotence et la sagesse du Créateur. A cette question, par exemple : "Qu'est-ce qui prouve l'existence du Maître (des univers) ?", un Bédouin répondait : "Transcendance à Lui ! le crottin est la preuve du chameau, la trace des pieds est la preuve de la marche. Alors ! un ciel plein de constellations, une terre pleine de vallées, des mers remplies de vagues, tout cela ne témoigne-t-il pas de l'existence du Subtil, de l'Informé ?" Selon ar-Râzy, l'imam Mâlik ayant été interrogé par ar-Rachîd sur le même sujet, il donna pour preuves (de l'existence de Dieu) les langues différentes, les sons variés, les nuances des tons. Abou Hanîfa a aussi été interrogé par des Mazdéens sur le même thème, et il a répondu ainsi : "Epargnez-moi un moment, parce que je suis en train de réfléchir sur un sujet qui m'a été communiqué. On m'a dit qu'il existait un navire croulant de différentes marchandises mais n'ayant personne à son bord pour le garder ou le conduire. Il va et vient tout seul, pourfend les énormes vagues, circule où il veut, sans la conduite de personne... — Cela ne peut être dit par quelqu'un raisonnable ! — Malheur à vous ! reprit-il alors, ces êtres existant dans le mor supérieur et le monde inférieur (...) n'ont-ils pas leur Artisan ?" Surpris pai réponse, ces Mazdéens-là se convertirent à l'Islam. A une question semblable, ach-Châfi'y répondit ainsi : "Ceci est une feuille de mûrier qui a un seul goût. On la mange : le ver en donne de la soie, l'abeille en donne du miel, la brebis, la vache, les bestiaux en donnent de la crotte... Pourtant c'es la même chose." Quant à Ibn Hanbal, il répondit ainsi : "Là, une muraille impénétrable, lisse, qui n'a ni porte ni la moindre ouverture, à l'apparence d'argent blanc et à l'intérieur d'or soyeux. Etant ainsi, voilà que se fissure son mur qui laisse sortir un animal qui entend et qui voit, un animal de belle forme et à la voie admirable." Cet animal dont parlait l'imam est évidemment le poussin. D'autres exégètes : Qui regarde la voûte céleste et médite sur ses galaxies, leur hauteur, leur immensité, leurs étoiles, petites ou non, immobiles ou non, et observe comment chacune d'elles circule avec cet immense sidéral, en effectuant sa révolution jour et nuit, à une vitesse propre à elle, et regarde ces mers qui entourent le continent de tous côtés, les montagnes enracinées dans la terre pour que ses habitants s'y fixent et y habitent, en dépit de leurs différences de forme et de couleur (...), les rivières qui vagabondent d'un pays à un autre au bénéfice (des hommes, la variété des animaux et des plantes dans une (parfaite) union de la terre et de l'eau; qui médite sur tout cela, verra que c'est l'oeuvre de l'Artisan Omnipotent, Sage, Subtil, Tout miséricorde, Bienfaiteur envers Sa création.

Après Sa confirmation qu'il n'est de dieu que Lui, Dieu confirme là la prophétie dans Son discours adressé aux dénégateurs. Le seg. Si vous doutez de ce que N< faisons descendre sur Notre serviteur : si vous doutez de ce que Nous révélons; Prophète Muhammad, produisez une sourate semblable à ce qu'il apporte, si vo prétendez que cela vient de quelqu'un d'autre que Dieu, et en cela, demandez l'ai de qui vous voulez : ainsi vous êtes prévenus, vous ne pourrez rien à cela.
Ibn Abbâs : " vos témoins1' signifie "vos appuis" : autrement dit, appelez v dieux à l'aide, pour qu'ils vous pourvoient et vous soutiennent. Dieu leur lança même défi, lorsque le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) était à la Mecque : dis : "Amenez donc de devi Dieu une Ecriture plus propre que ces deux-ci à guider, et suivez-la; pour autant q vous soyez véridiques."; Dis : "Si les hommes et les djinns s'unissaient pour produ un semblable à ce Coran, ils y échoueraient, même en se soutenant les uns les autres.

255. Allah! Point de divinité à part Lui, le Vivant, Celui qui subsiste par lui-même "Al-Qayyoûm". Ni somnolence ni sommeil ne Le saisissent. A Lui appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. Qui peut intercéder auprès de Lui sans Sa permission? Il connaît leur passé et leur futur. Et, de Sa science, ils n'embrassent que ce qu'Il veut. Son Siège "Koursî", déborde les cieux et la terre, dont la garde ne Lui coûte aucune peine. Et Il est le Très Haut, le Très Grand.

    Ce verset, d'une très grande importance, est appelé verset du Siège (Ayat ul Kursi).

    L'Envoyé  le qualifie de meilleur verset dans le Coran.

    Ubay b. Ka`b  rapporte qu'il a été interrogé par l'Envoyé  sur ce verset, et qu'à son ignorance, il a eu cette réponse : «C'est le verset du Siège. »

    De nombreux hadiths ont été rapportés sur le mérite et sur la place de ce signe divin dans le Coran. En voici quelques uns:

    1) A la question d'Abu Dhar  :« O Envoyé de Dieu, de ce qui est descendu sur toi, qu'est-ce qui est le plus grandiose ? »,le Prophète  a dit :« Le verset du Siège : Dieu : il n'est de dieu que Lui, le Vivant, l'Agent suprême. »

    2) Il est rapporté d'Abu Hurayra que l'Envoyé  a dit : «La sourate dela Vache contient un verset qui est le maître de tous les versets du Coran. A sa récitation dans toute demeure, tout satan qui s'y trouve en sortira. C'est le verset du Siège. »

    3) Ibn Mas`ûd rapporte qu'il a entendu l'Envoyé  dire: «Le plus grandiose verset dans le Coran est Dieu il n'est de dieu que Lui, le Vivant, l'Agent suprême »

    4) On rapporte qu'à propos des deux versets Dieu : il n'est de dieu que Lui, le Vivant, l'Agent suprême et Alîf Lâm Mîm— Dieu : il n'est de dieu que Lui le Vivant, l'Agent suprême Asmâ' fille de Yazîd a entendu l'Envoyé  dire : «ils contiennent tous deux le nom grandiose de Dieu. »

    Dieu : il n'est de dieu que Lui, le Vivant, l'Agent suprême :

    Dieu est seul à posséder l'attribut de divinité, Il est éternellement vivant et Il est l'Acteur de toute chose et pour tout le monde. Toutes Ses créatures ont besoin de Lui, sans que Lui ait besoin de quelqu'un.

    Dieu Somnolence ne Le prend , non plus que sommeil:

    Il n'a ni faiblesse ni défaut, puisque Son regard surveille constamment toute âme, toute action, tout geste, toute chose. Rien ne peut échapper à Lui. L'Envoyé , rapporte-t-on, a dit : «Dieu ne dort pas et il ne Lui convient pas de dormir ; Il abaisse l'équité et Il la remonte ; les actions du jour, on les Lui fait monter avant les actions de la nuit comme les actions de la nuit: on les Lui fait monter avant les actions du jour ; Son voile est de lumière (— ou de feu). S'Il le découvrait, alors la splendeur de Sa face brûlerait autant de Ses créatures atteintes par Son regard. »

    Ibn Abbâs a dit : Les Fils d'Israël dirent à Moïse : «Moïse, ton Maître dort-il ? » Mais Moïse leur rétorqua : «Prémunissez-vous envers Dieu ! » Après quoi son Maître l'appela : «Moïse, ils t'ont interrogé si ton Maître dormait. Prends donc deux bouteilles dans ta main et veille cette nuit. » Moïse obéit. Au terme du premier tiers de la nuit, il somnola, vacilla sur ses genoux mais reprit ses esprits... A la fin de la nuit, il somnola complètement si bien que les deux bouteilles tombèrent de ses mains et se brisèrent. Alors le Transcendant lui dit : « Moïse, si J'étais un dormeur, les cieux et la terre seraient déjà anéantis comme les deux bouteilles qui viennent de s'anéantir dans tes mains. » Dieu, le Puissant, le Transcendant a donc fait descendre sur Son Prophète le verset du Siège...

    A Lui appartient ce qu'il y a dans les cieux et sur la terre :

    tous les hommes sont Sa possession, dans Son royaume, donc soumis à Son pouvoir Quiconque est aux cieux et sur la terre vient au Tout miséricorde en adorateur.

    Qui oserait intercéder auprès de Lui, si ce n'est sur Sa permission

    est synonyme de : Combien d'anges au ciel de qui l'intercession à rien ne servira, sauf que Dieu l'autorise pour qui II veut et qu'Il agrée ? ; ils n'intercèdent que pour celui qu'Il agrée. Ce qui est une preuve de Sa grandeur et de Sa transcendance. Dans le hadith de l'Intercession, l'Envoyé  dit : «J'arriverai sous le Trône et je me jetterai dans une prosternation. Il me laissera ainsi le temps qu'Il voudra me laisser. Après quoi On dira : Relève ta tête et parle : tu seras écouté ; intercède : tu intercéderas. Alors Il me déterminera une limite, et ainsi je les ferai entrer au Jardin. »

    Lui qui sait ce qu'ils ont à portée de leurs mains et derrière eux

    est une preuve de Sa connaissance illimitée sur le passé, le présent et le devenir de Ses créatures. Dans un autre verset, pour informer sur les anges : Nous n'assumons descente que sur l'ordre de ton Maître. A Lui nos instances et nos suites et ce qu'il y a dans l'entre-deux. Ton Maître n'est pas oublieux.

    alors qu'eux n'embrassent même pas une partie de Sa connaissance, excepté ce qu'Il veut

    les humains ont des connaissances limitées qui sont régies en définitive par Lui. Cette parole divine peut présupposer que les hommes ne peuvent accéder à la connaissance de Son être et de Ses attributs que si Lui le veut bien.

    Son siège (Kursi) s'étend aux cieux et à la terre

    fait rapporter ces avis: Ibn Abbâs  dit que c'est Sa connaissance. D'autres disent que le Siège est l'emplacement des pieds. Il est rapporté que le Prophète  a dit : «Son siège est l'emplacement de Ses pieds. Alors que Son trône, il ne peut être mesuré que par Dieu, le Puissant, le Transcendant. » A la question posée par Abu Dhar  sur le Siège, le Prophète , rapporte-t-on, a dit: «Par Celui qui détient ma personne dans Sa main, les sept cieux et les sept terres ne sont par rapport au Siège qu'un anneau jeté dans une immense terre, la supériorité du Trône sur le Siège étant comme la supériorité de l'immense terre sur l'anneau. »

    dont la sauvegarde garde ne Lui coûte aucun labeur :

    Dieu est Capable de tout. Tout est facile pour Lui. Il régit chaque chose, Il est le Subsistant à chaque âme. Il surveille, Il est le Riche , le Loué, l'Agent suprême, le Sublime, le Grandiose.




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