Exégèse de l'immense Coran - تفسير القرآن العظيم
Le cheikh Imâd-ad-Dîn Abou al-Fidâ' Ismâ'îl Ibn Kathîr a dit : Louange à Dieu qui a commencé Son Livre par la louange, en disant : Louange à Dieu, Seigneur de l'univers, qui a commencé aussi Son œuvre de création par la louange, en disant : Louange à Dieu qui a créé les cieux et la terre, et établi les ténèbres et la lumière (6/1) , et qui en a terminé par la louange, en disant, après avoir indiqué le devenir des gens du Jardin et ceux du Feu : Et il sera jugé entre eux en toute équité, et l'on dira : ‹Louange à Dieu, Seigneur de l'univers› (39/75) A Lui donc les louanges pour la première et la dernière, c.-à-d, pour la totalité de ce qu'Il a créé et ce qu'Il créera. Pour tout cela, Il est le Loué; et c'est pourquoi Il inspire aux habitants du Jardin le tahmîd et le tasbih à Lui adressées, autant que le souffle leur est inspiré : Là, leur invocation sera ‹Gloire à Toi, Ô Dieu›, et leur salutation : ‹Salam›, [Paix!] et la fin de leur invocation : ‹Louange à Dieu, Seigneur de l'Univers› (10/10) Louange encore à Dieu, qui a envoyé Ses envoyés annonciateurs et avertisseurs, afin qu'après la venue des messagers il n'y eût pour les gens point d'argument devant Dieu (4.165) , et qui a clôturé leur envoi avec le Prophète analphabète, arabe et mecquois, celui-là qui guide au plus clair des chemins. Dieu l'a envoyé à tous Ses créatures d'entre les humains et les djinns, de l'instant où Il l'a envoyé jusqu'à l'avènement de l'Heure, comme Dieu le dit ici : Dis : ‹Dieu est témoin entre moi et vous; et ce Coran m'a été révélé pour que je vous avertisse, par sa voie, vous et tous ceux qu'il atteindra.› (6.19) L'Envoyé a confirmé cela, en disant : " On m'a envoyé au Rouge et au Noir ". Il est donc l'envoyé de Dieu à tous les hommes et les djinns, pour leur communiquer ce que Dieu a révélé du Livre : Le faux ne l'atteint [d'aucune part], ni par devant ni par derrière : c'est une révélation émanant d'un Sage, Digne de louange (41/42) Par conséquent, il est du devoir des savants de jeter la lumière sur les significations de la Parole divine, d'en donner l'exégèse, de la rechercher à la source, d'apprendre cela et de l'enseigner aux gens. Dieu (le Très-Haut) dit : Dieu prit, de ceux auxquels le Livre était donné, cet engagement : ‹Exposez-le, certes, aux gens et ne le cachez pas›. Mais ils l'ont jeté derrière leur dos et l'ont vendu à vil prix. Quel mauvais commerce ils ont fait! (3/187) Ainsi Dieu blâme-t-Il les Gens du Livre pour s'être détournés de Son Livre, s'être rués sur les choses de l'ici-bas. En ce qui nous concerne donc, nous devons nous interdire ce pour quoi Dieu a blâmé les Gens du Livre, suivre ce qu'Il ordonne, à savoir apprendre Son Livre et le faire apprendre, le comprendre et le faire comprendre. Dieu (le Très-Haut) dit : Le moment n'est-il pas venu pour ceux qui ont cru, que leurs coeurs s'humilient à l'évocation de Dieu et devant ce qui est descendu de la vérité [le Coran] ? (57.16) Ce verset attire l'attention sur ce fait : Comme Dieu vivifie la terre après sa mort, Il fait revivre les cœurs par la croyance, les rend tendres après avoir été endurcis par les péchés et les désobéissances. Nous avons bon espoir et belle demande que Dieu nous fasse vivifier le cœur, car Il est Généreux. Par ailleurs, si quelqu'un demandait quelle serait la meilleure méthode pour expliquer le Coran, on répondrait : Pour cela, la meilleure méthode est d'expliquer le Coran par le Coran lui-même. Car ce qui est global en un passage est expliqué dans un autre passage. Si cette méthode te fatigue, tu as la Tradition (du Prophète ) à ta disposition, parce que cette dernière explique le Coran, le met en lumière. Dieu (le Très-Haut) dit : Et Nous n'avons fait descendre sur toi le Livre qu'afin que tu leur montres clairement le motif de leur dissension, de même qu'un guide et une miséricorde pour des gens croyants (16.64) Et c'est pourquoi l'Envoyé a dit : " On m'a octroyé le Coran et avec lui son équivalent "; c.-à-d, la Tradition du Prophète. Le but est donc que tu recherches l'exégèse du Coran dans le Coran lui-même. Mais si tu n'y trouves pas cela, tu le trouveras alors dans la Tradition. Et si on ne trouve pas cette exégèse dans le Coran ou la Tradition, on se reporte sur les avis des compagnons. Ces derniers en sont plus connaissant, parce qu'ils étaient des témoins directs, parce qu'ils se distinguaient d'une compréhension accomplie, d'un agir et d'une science juste; surtout les savants et les notables d'entre eux, comme les quatre premiers khalifs et les illustres imams et aussi Abdallah Ibn Mas’oud. Celui-ci a dit entre autres : "par Celui en dehors de qui il n'y a pas de dieu, il n'y a pas de verset du Livre de Dieu descendu sans que je ne sache à propos de qui il est descendu et où il est descendu; et j'irai (voir) n'importe qui si je sais qu'il est plus connaissant du Livre de Dieu que moi. " Et il y a aussi le cousin de l'Envoyé , Abdallah Ibn 'Abbâs, très connu pour être l'Interprète du Coran. Il le fut vraiment, grâce à l'invocation de l'Envoyé en sa faveur : " Ô Dieu! accorde-lui science en religion, apprends-lui la compréhension " . Ibn Mas'oud a également dit d'Ibn 'Abbas : "Oui, l'Interprète du Coran est bien Ibn Abbâs" Ibn Mas'oud mourut en l'an 32 et Ibn Abbâs vécut 36 ans après lui. Alors, que penser de la science (considérable) qu'il s'est acquise après Ibn Mas'oud ? D'ailleurs, c'est pour ces raisons que la plupart de ce que rapporte as-Suddy dans son Exégèse est rapporté de ces illustres personnages (Ibn Mas'oud et Ibn Abbâs). D'autre part, si on ne trouve pas d'explication dans le Coran et la Tradition et qu'on ne la trouve pas aussi chez les compagnons, c'est que nombre d'imams se réfèrent à la génération suivante, comme Moujâhid Ibn Jabr qui fut un prodige en exégèse du Coran. Ce dernier a dit : "Trois fois, j'ai exposé le Muçhafà Ibn Abbâs, de son prologue jusqu'à son épilogue, et à chaque verset je l'arrêtais et je l'interrogeais sur lui". C'est pourquoi Sufyân ath-Thawry témoigne en faveur de Moujâhid... (En outre, d'autres sont comme Moujâhid), tels que Saîd ibn Jubayr, Ikrima l'auxiliaire d'Ibn Abbâs, Atâ' Ibn Rabâh, al-Hasan al-Basri, Masrûq Ibn al-Ajda, Saîd Ibn al- Musayib, Qatâda, az-Zahhâk, ainsi que les autres de même génération et ceux qui viennent après eux. Quant à celui qui veut expliquer le Coran suivant sa propre opinion, cela lui est illicite, en raison de ce que le Prophète a dit : " Celui qui dit sur le Coran son opinion ou ce qu'il ne sait pas, qu'il s'attende à voir sa place dans le Feu ". C'est pourquoi les anciens se refusaient de faire l'exégèse de ce qu'ils ne savaient pas, en autres Abou Bakr (que Dieu l'agrée), qui a dit : "Quel ciel me ferait-il ombrage et quelle terre me porterait-elle, si moi je disais sur le Livre de Dieu ce que je ne sais pas.." Par contre, chacun doit parler de ce qu'Il sait sur le Coran, quand on lui adresse la question, en raison de la Parole divine : ‹Exposez-le, certes, aux gens et ne le cachez pas› (3.187), ainsi que du hadîth : "Si quelqu'un est interrogé sur un savoir et qu'il le tait, on lui mettra au Jour de la résurrection, des mors de feu". |
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