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L'éxégèse du Coran

< Introduction

< 1 : Prologue

< 2 : La vache

< 3 : La famille d'Imran

< 5 : La table servie

< 6 : Les bestiaux

< 55 : Le Tout Miséricordieux

< 57 : Le fer

< 67 : La royauté

< 78 : La nouvelle

< 79 : Les anges qui arrachent les âmes

< 80 : Il s'est renfrogné

< 81 : L'obscurcissement

< 86 : L'astre nocturne

< 101 : Le fracas

< 102 : La course aux richesses

< 103 : Le temps

< 104 : Les calomniateurs

< 105 : L'Eléphant

< 106 : Les qourayshites

< 107 : L'ustensile

< 108 : L'abondance

< 109 : Les infidèles

< 110 : Les secours

< 111 : Les fibres

< 112 : Le monothéisme pur

< 113 : L'aube naissante

< 114 : Les hommes
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Exégèse de la sourate L'Eléphant
Ibn Kathîr

( Accueil > Bibliothèque > Ibn Kathîr)

{N'as-tu pas vu comment ton Seigneur a agi envers les gens de l'Eléphant. N'a-t-il pas rendu leur ruse complètement vaine ? Et envoyé sur eux des oiseaux par volées, qui leur lançaient des pierres d'argile? Et Il les a rendus semblables à une paille mâchée}. (105/1-5)

II s'agit ici de l'une des faveurs de Dieu aux Kouraychites. Il les sauva du peuple de l'Eléphant qui tenta de détruire la Kaaba et effacer toute trace d'elle. Dieu détruisit ce peuple, fit échouer son plan et rendit tous ses efforts vains et l'obligea à rebrousser chemin.

Ces gens étaient des chrétiens et, par conséquent, leur religion était plus proche à la vraie religion que celle des idolâtres de Kouraych. Or, la défaite de ces gens n'était qu'un moyen de préparer les idolâtres de l'avènement du Messager de Dieu , car il naquit cette même année selon les estimations les plus fondées. C'était comme si le destin leur disait : Nous n'allons pas vous aider, 0 peuple de Kouraych parce que votre statut est supérieur à celui des Ethiopiens (abyssiniens), en fait, nous vous aidons afin de défendre la vieille Maison (la Kaaba) que Nous allons honorer et vénérer en envoyant le Prophète illettré, Mohammed () le dernier des Prophètes".

Résumé de l'histoire des gens de l'Eléphant

C'est l'histoire du peuple de l'Eléphant que nous allons voir en résumé. Nous l'avons déjà cité au cours de notre discussion du récit du peuple d'Al-Oukhdoud (les gens du fossé). Nous avons vu que Thou Nouwâs, le dernier des rois de la dynastie de Himyar était un polythéiste, il ordonna le massacre des gens d'Al-Oukhdoud qui étaient des chrétiens et dont le nombre atteignait environ vingt mille personnes. Ils furent tous tués, mais un seul homme put s'échapper. Il s'appelait Daws Thaalabân. Il prit la fuite vers la région d'Ach-Châm et se rendit auprès de César, l'empereur de la région qui était aussi un chrétien. Ce dernier adressa un au Négus, l'empereur d'Abyssinie qui était plus proche du pays de l'homme. Le Négus envoya avec lui une armée de chrétiens dirigée par deux gouverneurs : Aryât et Abraha Ibn As-Sabâh Abou Yaksoum.

L'armée entra au Yémen et investit les maisons à l'affût du roi de Himyar (Thou Nouwâs). Thou Nouwâs mourut noyé dans la mer. Après cela, le Yémen fut gouverné par les Abyssiniens avec Aryât et Abraha comme ses gouverneurs. Cependant, les deux hommes étaient en désaccord constant sur tant de questions et ne cessaient, par conséquent de se battre et de recourir au conflit armé. En fin de compte, l'un dit à l'autre :

"Il n'y a plus de raison pour que nos deux armées se battent. Je propose donc un duel entre nous deux et celui qui tue l'autre gouvernera seul le Yémen".

L'autre accepta le défi et le duel eut lieu. Il y avait un canal d'eau derrière chacun d'eux pour les empêcher de fuir dans le combat. Finalement, Aryât eut le dessus sur Abraha en le frappant avec son épée coupant ainsi son nez et sa bouche et une partie de son visage. Cependant, Atawdah, le gardien d'Abraha, attaqua Aryât et le tua. Ainsi, Abraha retourna blessé au Yémen où il fut soigné de ses blessures. Il devint ainsi le gouverneur de l'armée abyssinienne au Yémen.

Le Négus d'Abyssinie adressa un à Abraha lui reprochant ces événements (le duel qui l'opposa à Aryât) dans un ton plein de menace, il jura aussi de fouler le sol du Yémen lui-même et de le scalper. Abraha envoya un messager avec des cadeaux et des objets précieux pour apaiser sa colère ainsi qu'un sac plein de terre pris du sol du Yémen et une mèche de ses cheveux. Dans une lettre, il dit au roi :

"Que le roi foule le sol du Yémen afin qu'il honore son serment et voici une mèche de mes cheveux que j'envoie avec cette lettre".

Quand le Négus reçut cette lettre, il fut content d'Abraha et lui accorda son approbation sur ce qu'il avait fait. Ensuite, Abraha écrivit au Négus l'informant qu'il allait construire une église pour lui au Yémen qui n'avait pas de précédent. Ainsi, il se mit à construire l'église dans la cité de San'a. Elle fut d'une grande beauté qu'il orna de toute sorte de décorations.

Les Arabes l'appelaient Al-Kolayyas du fait de sa grande hauteur, si une personne tentait de regarder son toit, elle devait se pencher vers l'arrière et risquait de faire tomber son turban. Ensuite, Abraha Al-Achram décida de contraindre les Arabes de se rendre en pèlerinage à cette magnifique église tout comme ils se rendaient en pèlerinage à la Kaaba à Makka. Il annonça cette décision dans tout le royaume du Yémen, mais elle fut rejetée par les tribus arabes de Adnân et Kabtân. Les Kouraychites étaient furieux à tel point que l'un d'eux se rendit à l'église la nuit et y fit ses besoins naturels avant de prendre la fuite. Quand les gardiens de l'église informèrent le roi Abraha de l'incident en lui disant :

"Un Kouraychite a fait cela pour exprimer sa colère pour leur Maison que tu veux remplacer par cette église", il jura de marcher sur la Maison de Makka et de la détruire pierre parpierre.

Moukâtil Ibn Soulaymân raconta qu'un groupe de jeunes hommes Kouraychites entrèrent dans l'église et allumèrent un feu pendant une journée durant laquelle le vent soufflait très fort. L'église prit feu et s'écroula au sol. Par conséquent, Abraha se mit à préparer une puissante armée pour une expédition contre Makka. Il prit un grand éléphant avec lui au nom de Mahmoud qu'il avait reçu en cadeau du Négus. On dit aussi qu'il avait huit autres éléphants, certains avançaient le chiffre de douze en plus du grand éléphant Mahmoud, Dieu a le meilleur savoir.

Abraha avait l'intention d'utiliser l'éléphant pour démolir la Kaaba. Il avait planifié de placer des chaînes autour des fondements de la Kaaba et d'attacher les autres bouts autour du cou de l'éléphant, puis, il ferait avancer l'éléphant afin de tirer et démolir l'édifice d'un seul coup.

Quand les Arabes prirent connaissance de l'expédition, ils se rendirent compte que la situation était très grave, car ils estimaient qu'il était de leur devoir de défendre la Maison sacrée et de repousser toute attaque contre elle. Ainsi, le plus noble du peuple du Yémen et le chef le plus influent partit à sa rencontre. Il s'appelait Thou Nafr. Il appela son peuple et tous les Arabes, susceptibles d'entendre son appel, de partir en guerre contre Abraha afin de défendre la Maison Sacrée et d'empêcher Abraha de la démolir. Le peuple répondit à son appel et se lança contre l'armée d'Abraha pour l'arrêter, mais les Arabes furent battus dans la bataille. Ce fut la volonté de Dieu et Son plan d'honorer et de vénérer la Kaaba. Thou Nafr fut capturé et pris en tant que prisonnier par l'armée d'Abraha.

L'armée poursuivit son chemin jusqu'à la terre de Khath'am où elle dut confronter Noufayl Ibn Habib AI-Khath'arni et son peuple, les tribus de Chahrân et Nâhis. Mais, ils furent battus par Abraha qui emprisonna Noufayl Ibn Habib. Au début, Ilvoulait le tuer, mais il le pardonna et se servit de lui comme guide afin de lui montrer le chemin du Hijâz.

Quand ils s'approchèrent de la région de Tâïf, le peuple de Thakîf partit à la rencontre d'Abraha dans une tentative d'apaiser sa colère, car les gens craignaient pour un lieu de culte qu'ils appelaient Al-Lât. Abraha les traita avec de bonnes manières et ils envoyèrent un homme, du nom d'Abi Righâl, avec lui pour lui servir de guide. Quand ils atteignirent un lieu qui s'appelait Al-Moghammas, tout près de Makka, ils campèrent. Ensuite, des troupes furent envoyées pour capturer les chameaux et les troupeaux des habitants de Makka, ce qui fut fait. Parmi les troupeaux capturés, il y avait deux cents chameaux qui appartenaient à Abdoul-Mottalib. Le chef de cette expédition s'appelait Al-Aswad Ibn Mafsoud.

Selon les récits d'ibn lshâq, les Arabes avaient pour habitude de le satiriser à cause du rôle qu'il joua lors de cette expédition militaire historique.

Ensuite, Abraha envoya un émissaire du nom de Honâtah Al-Himyari le chargeant d'investir Makka et de lui apporter la tête de Kouraych. Il l'ordonna aussi de l'informer que le roi ne combattrait pas les habitants de Makka à moins qu'ils tentent de l'empècher de détruire la Kaaba. Honâtah partit vers la cité pour exécuter les ordres qu'il avait reçus. Quand il y arriva, ii se rendit chez Abdil-Mottalib Ibn Hichâm à qui il transmit le d'Abraha.

Abdoul-Mottalib répondit :

"Par Dieu! Nous n'avons aucun désir de le combattre et nous ne sommes pas non plus en position de le faire. Celle-ci est la Maison sacrée de Dieu et la Maison de Son Elu, Abraham. Si Dieu veut l'empêcher (Abraha) de la détruire, elle est sa Maison et Son sanctuaire sacré. Mais, si Dieu veut le laisser s'approcher d'elle, par Dieu, nous n'avons aucun moyen pour l'empêcher de le faire".

Honâtah lui dit : "Viens avec moi".

Abdoul-Mottalib partit avec lui auprès d'Abraha.

Quand Abraha le vit, il fut impressionné par lui, car Abdoul-Mottalib était un homme grand de taille et avait une bonne parure. Abraha descendit de son siège et s'assit avec lui sur un tapis. Puis, il demanda à son interprète de lui dire : "Que veux-tu ?".

Abdoul-Mottalib répondit : "Je veux que le roi retourne mes chameaux qu'il a capturés, ils sont au nombre de deux cents".

Abraha dit à l'interprète de lui dire : "Je suis impressionné par toi au moment où je t'ai vu, mais maintenant je ne le suis plus après avoir parlé avec toi. Tu me demandes de te restituer tes deux cents chameaux et tu négliges la question de la Maison qui constitue le fondement de ta religion et de celle de tes ancêtres et que je suis venu pour détruire sans que tu n'en parles ?".

Abdoul-Mottalib lui dit : "Certes, Je suis le propriétaire des chameaux. Quant à la Maison, c'est son Seigneur qui la défend".

Abraha dit : "Rien ne m'empêche de la détruire".

Abdoul-Mottalib répondit : "Alors, fais-le".

On dit qu'un nombre de chefs de tribus arabes accompagna Abdoul-Mottalib et chacun d'eux offrit à Abraha le tiers des biens de la tribu de Tihâma pour qu'il renonce de détruire la Maison, mais il refusa et restitua les chameaux de Abdoul-Mottalib. Ce dernier retourna à son peuple et l'ordonna de quitter Makka pour chercher refuge dans les montagnes de crainte d'un éventuel excès de la part de l'armée d'Abraha contre les gens. Ensuite, il prit l'anneau métallique de la porte de la Kaaba par la main avec d'autres notables de Makka et supplièrent Dieu de leur accorder la victoire sur Abraha et son armée.

Abdoul-Mottalib dit, en tenant l'anneau de la porte de la Kaaba :

"L'homme défend certes ses propriétés. Ô Seigneur ! Défends alors Ta propriété. Que demain leur croix et leur malice ne puissent point prendre le dessus sur Ton pouvoir".

Selon lbn Ishâq, Abdoul-Mottalib remit l'anneau de la porte de la Kaaba à sa place et quitta Makka avant de monter sur le sommet de la montagne. Moukâtil Ibn Soulaymân cita que les Kouraychites laissèrent cent chameaux attachés près de la Kaaba dans l'espoir que des soldats de l'armée s'empareront d'eux sans avoir le droit de le faire et seraient par conséquent, susceptibles de subir la vengeance de Dieu.

Le matin, Abraha mobilisa son armée pour investir la cité sacrée. L'éléphant Mahmoud fut préparé pour la démolition du sanctuaire et fut dirigé vers Makka. A ce moment-là, Noufayl

ibn Habib s'approcha de lui et le tint par l'oreille en lui disant : "Mets-toi à genou Mahmoud ! Puis, tourne-toi et retourne directement d'où tu es venu, car tu es dans la cité sacrée de Dieu". Puis, il relâcha l'oreille de l'éléphant qui se mit à genou. Noufayl se précipita vers les montagnes. Les hommes d'Abraha se mirent à frapper l'éléphant pour qu'il se lève, mais en vain. Ils le frappèrent sur la tête avec des instruments pointus et des bâtons à crochets pour le contraindre de se lever, mais il refusa.

Puis, il le tournèrent en direction du Yémen et il se leva avant de commencer à marcher précipitamment. Ensuite, ils le tournèrent vers la région d'Ach-Châm, il fit de même, ils le tournèrent vers l'est et il fit de même, mais quand il le tournaient vers Makka, il se mettait à nouveau à genou.

Ensuite, Dieu envoya des oiseaux de la mer qui ressemblaient à des hirondelles et des hérons. Chaque oiseau portait une pierre de la taille d'un petit poix ou d'une lentille dans chaque griffe et dans le bec. Tous les soldats qui furent touchés par ces pierres périrent. Les autres soldats prirent la fuite dans la panique qui s'empara de l'armée en cherchant Noufayl pour qu'il leur montre le chemin de retour. Ce dernier se trouvait sur le sommet d'une montagne avec les Kouraychites et les Arabes du Hijàz observant ce qui se passait et le châtiment de Dieu que les gens de l'éléphant subissaient. Noufayl dit : "Où fuiront-ils quand leur poursuivant n'est autre que le vrai Dieu, l'Unique ? Abraha Al-Achram est battu et n'a pas pu sortir vainqueur".

Ibn Ishâq rapporta que Noufayl improvisa ces vers de poésie à ce moment-là. Il dit :

"N'avez-vous pas vécu avec un soutien continu. Nous vous avions privilégié avec un œil qui ne cesse de bouger le matin (en tant que guide sur le chemin).

Si vous l'avez vu, mais vous ne l'avez pas vu à côté du rocher couvrant la montagne que nous avons vue.

Alors, vous m'excuserez et vous louerez ce que j'ai fait et ne regretterez point ce qui a été perdu entre nous.

Ainsi tout le monde cherche à savoir où se trouve Noufayl, comme si je devais quelque chose aux abyssiniens".

Atâ Ibn Yasâr et d'autres disent que l'armée ne fut pas touchée dans sa totalité par le châtiment à cette heure de rétribution. Certains soldats furent tués sur-le-champ, alors que d'autres furent blessés en tentant de fuir. Abraha eut les membres brisés et succomba à ses blessures dans la terre de Khath'am.

Ibn Ishâq dit que les soldats partirent de Makka après avoir essuyé une défaite cuisante et qu'Abraha essuya de graves blessures dues aux jets de pierres. Ses hommes durent le transporter. Il perdit ses membres pièces par pièces jusqu'au retour à San'a. Quand ils arrivèrent, il ressemblait déjà à un bébé d'oiseau et ne rendit l'âme qu'une fois son cœur sorti de sa poitrine comme les gens le disaient.

Ibn Ishâq dit que quand Dieu envoya Mohammed () en tant que Son Messager, il ne cessa de rappeler les Kouraychites de cette faveur de Dieu, entre autres, qui les sauva de l'attaque des Abyssiniens. Après ces événements, les Kouraychites furent permis de demeurer sains et saufs dans la cité pour une période de temps.

Ainsi, Dieu (le Très-Haut) dit : {Nas-tu pas vu comment ton Seigneur a agi envers les gens de l'Eléphant. N'a-t-il pas rendu leur ruse complètement vaine ? Et envoyé sur eux des oiseaux par volées, qui leur lançaient des pierres d'argile ? Et Il les a rendus semblables à une paille mâchée}. (105 : 1-5)

II dit aussi : {A cause du pacte des Kouraych, De leur pacte (concernant) les voyages d'hiver et d'été. Qu'ils adorent donc le Seigneur de cette Maison (la Kaaba), qui les a nourris contre la faim et rassurés de la crainte} (106 :1-4)

c'est-à-dire que Dieu ne changerait pas leurs conditions, car Il voulait du bien pour eux à condition qu'ils L'acceptent.

Ibn Hichâm dit que le terme Abâbîl signifie par volées, car les Arabes ne parlaient pas d'un seul oiseau. Il dit aussi : "Quant au terme As-Sijjîl, Younous An-Nahwi et Abou Obayda m'informèrent que selon les Arabes, il signifie quelque chose de dur et solide".

Puis, il dit : "Certains commentateurs ont dit que ces deux termes sont en fait d'origine perse que les Arabes combinèrent en un seul mot. Le mot est donc composé de Sanj et Jîl, le premier signifie pierres, alors que le second signifie argile. Les rochers se composent de ces deux types : Pierres et argiles".

Il dit par ailleurs qu'Al-Asf sont les feuilles abandonnées après la récolte et que le singulier est Asfah [Ibn Hichâm : 1/51-56].

Hammâd Ibn Salama rapporta de Asim que Zirr relata que 'Abdoullah et Abou Salama Ibn Abdir-Rahmân disent que

"des oiseaux par volées"

signifie par groupe. Ibn Abbâs et Ad-Dahhâk disent tous les deux que le terme Abâbîl signifie que les oiseaux volaient par file, les uns derrière les autres. Al-Hasan Al-Basri dit qu'Abâbîl signifie par volées successives. Ibn Zayd, lui, dit qu'Abâbîl signifie différent venant de ci et de là, car les oiseaux venaient de tout part[At-Tabari : 24/605,606.21]. Al-Kasâï dit qu'il entendit des grammairiens dire qu'Abâbîl est le pluriel d'ibil.

Ibn Jarir rapporta qu'Ishâq Ibn Abdillah Ibn Al-Hârith Ibn Nawfal dit au sujet de ce verset

"Et envoyé sur eux des oiseaux par volées"

qu'il s'agit de groupes similaires de chameaux quand ils marchent en groupes [At-Tabari : 24/606l] . On rapporta aussi qu'Ibn Abbâs dit à ce sujet

"Et envoyé sur eux des oiseaux par volées"

qu'ils avaient des trompettes comme des becs d'oiseaux et des pattes comme celles des chiens [At-Tabari : 24/6072]. On rapporta aussi que Ikrima dit au sujet de ce verset

"des oiseaux par volées"

qu'ils étaient des oiseaux verts qui surgirent de la mer et qui avaient des têtes qui ressemblaient à celles des animaux prédateurs [At-Tabari : 24/607]. Pour sa part, Obayd Ibn Omayr commenta ce verset

"des oiseaux par volées"

en disant qu'ils étaient des oiseaux noirs qui venaient de la mer et qui avaient des pierres dans leurs becs et les griffes [At-Tabari : 24/607].

La chaîne de narrateurs de ces récits est authentique.

On rapporta que Obayd Ibn Omayr dit que quand Dieu voulut détruire les gens de l'Eléphant, il envoya sur eux des oiseaux qui venaient de la mer. Chaque oiseau tenait une pierre dans son bec. Ils se rassemblèrent en volées au-dessus des têtes des soldats et se mirent et jeter les pierres sur eux après avoir fait un cri effrayant. Toute pierre qui touchait un homme sur sa tête sortait par son derrière. C'est ainsi que chaque fois qu'une pierre touchait une partie du corps, elle sortait du côté opposé. Ensuite, Dieu envoya un vent violent qui intensifia les coups de pierres et leur donna plus de force. Ainsi, ils furent tous détruits.

Ensuite, Dieu (le Très-Haut) dit :

"Et Il les a rendus semblables à une paille mâchée"

Saîd Ibn Joubayr dit que cela signifie de la paille que le commun des gens appelle Habbour en arabe. Saîd dit aussi qu'il s'agit des feuilles de blé [Ad-Dorroul-Manthour : 8/633]. Il dit que le terme Asf signifie paille et que Ma'koul se réfère aux feuilles séchées que l'on donne aux animaux. Al-Hasan Al-Basri dit la même chose. Ibn Abbâs dit qu'Al-Asf est la couverture de la graine qui ressemble à celle du blé [Al-Baghawi : 4/529]. Ibn Zayd dit qu'Al-Asf sont des feuilles de légumes. Quand les bêtes les consomment, elles les sécrètent en crottes [At-Tabari : 24/699.3].

La signification de cela est que Dieu détruisit et annihila ces gens tout en faisant échouer leur plan. Ils ne purent donc accomplir leur mission, et Dieu fit d'eux un amas de soldats en perdition et aucun d'eux ne put retourner chez lui pour raconter ce qui s'était passé hormis les blessés. Leur roi Abraha connut le même sort, son corps fut ouvert faisant ainsi dévoiler son cœur quand il arriva à San'a. Il informa les gens de son récit avant qu'il ne succombe à ses blessures. Son fils Yaksoum lui succéda, ce dernier fut suivi par son frère Masrouk Ibn Abraha. Ensuite, Sayf Thou Yazin Al-Himyari se rendit auprès de Chosroes le roi de Perse pour lui demander de l'aide contre les Abyssiniens.

Chosroes envoya une armée avec Sayf qui réussit à récupérer le Yémen et le ramener à la souveraineté des Arabes comme cela était le cas du temps de leurs ancêtres. Beaucoup de délégations arabes lui rendirent visite pour le féliciter à la suite de sa victoire [La biographie d'Ibn Hichâm : 1/96-103].

Nous avons cité auparavant, dans l'exégèse de la sourate de la victoire éclatante (Al-Fath) que quand le Messager de Dieu () s'approcha du col montagneux qui menait vers Makka le jour du traité d'Al-Houdaybiyya, sa chamelle s'agenouilla. Les gens tentèrent en vain de la forcer à se lever. Ils dirent donc que la chamelle Al-Kaswâ était devenue têtue. Le Prophète () leur dit :

"Al-Kaswâ n'est pas devenue têtue, car cela ne fait pas partie de son caractère, elle a été arrêtée par Celui qui a retenu l'Eléphant". Puis, il dit : "Par Celui qui détient mon âme dans Sa main, s'ils me demandent quoique ce soit sur les choses sacrées de Dieu, je l'accepterai".

Ensuite, il ordonna la chamelle de se lever et elle s'exécuta de sitôt [Fat'houl-Bâri : 5/388].

Ce récit fut rapporté uniquement par Al-Boukhâri.

Al-Boukhâri et Mouslim rapportèrent que le jour de la conquête de Makka, le Messager de Dieu () dit :

"Certes, Dieu défendit l'Eléphant d'entrer à Makka, Il a accordé à Son Messager et aux croyants la permission d'y entrer. En fait sa sacralité est désormais retourné comme elle

l'était hier. Ainsi, que ceux qui sont présents informent ceux qui sont absents"

[Fat'houl-Bâri : 1/248, Mouslim : 2/982]

Ainsi prend fin l'exégèse de la sourate de l'Eléphant (Al-Fîl), louange et gratitude à Dieu.




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