La vie des compagnons tome 1 - حياة الصحابة
CHAPITRE IV : L'EMIGRATION ILes compagnons quittent leurs terres bien aimees de fa.;on definitive, bien qu'iI soit dur de se separer de son pays, et ne retournent plus dans leur pays jusqu'a la mort lis aiment cela plus que la vle et ses plaisirs I~s donnent la priorite a la religion sur la vle d'ici bas, ils ne se $oucient pas de perdre cette derniere et ne font pas attention a son aneantissement lis fuient de pays en pays pour preserver leur religion des tentations II est evident qu'ils sont crees pour I'au-delit et sont de ses enfants, et que ce bas monde est cree pour eux
i , C~IV L'Emigration -1 Emigration du Prophete et d'Abou Bakr ____________ 1 EMIGRATION DU PROPHETE ET D'ABOU BAKR i 1.1 Les chefs de Qouraych se mettent d'accord pour prendre le Prophete en t.jaltres i Qorwa, qu'Allah I'agree, rapporte: le Messager d'Allah, priere et paix sur lui, resta apres I~ pelerinage (ou eut lieu le deuxieme serment de Aaqaba, dans lequel les an9ars stngagerent aaccueillir et defendre le Prophete aMedine C) le restant du mois de dhil hajja e les mois de mouharram et 9afar. Les idolatres de Qouraych surent que les medinois e brassaient l'lslam avec les mouhajitins qui y partaient, et qu'Allah avait etabli un lieu d!accueil et de defense pour le Messager d'Allah aMedine. lis crurent alors que le Messager djAllah, priere et paix sur lui, allait partir et se reunirent pour prendre une decision et c~mploter ensemble. lis se mirent d'accord pour prendre le Messager d'Allah puis soit le tuer, soit I'emprisonner, soit I'expulser ou soit I'attacher. Allah puissant et glorieux informa de leur _L ' , r ~ cpmplotetrevela: [Etle momentou ro ~~.s\ r"?,(~.~"'\ ~I ~~,J>\ \ '-:--;'': ~\1,p'I'~".:,I~ I~S mecreants complotaient contre .:f~) :?y.~.-, ~;...3~ ':~ / .:-y""-1. L> t~' pour t'emprisonner ou -: I u\',ib. ,.~\\\~ '!31\. ",'I ".: ~ ,~. /I~'.. J.J', J.. "-J-Iji _~'.J ,,)Jy ..J t' ssassmer ou te banmr. lis ~ . cPmploterent mais Allah a fait echouer leur complot, et Allah est le meilleur en stratagemes] (,'30). Le jour ou le Messager d'Allah, priere et paix sur lui, se rendit a la maison d'Abou ~akr, qu'Allah I'agree, il apprit qu'its allaient I'attaquer et le tuer ce soir-Ia dans son lit. i i (Ibn 'Abbas, qu'Allah I'agree, rapporte: des notables de Qouraych s'assemblerent dans I~ maison de Nadwa (leur parlement T). Iblis se mit sur leur route sous I'aspect d'un cheikh ~nerable. lis lui demanderent: «Qui es-tu? i-Un cheikh arabe, repondit-il. J'ai entendu parler de votre reunion et j'ai voulu assister awec vous. Je veux m'efforcer de vous conseiller et de vous donner un bon avis. -D'accord, entre. -Trouvez une solution pour I'affaire de eet homme -Mouhammed, dit-il. -Attachez-le dans des cordes et attendez qu'il meure, proposa un homme. -Par Allah! s'ecria I'ennemi d'Allah. Ce n'est pas un sage avis! Ses compagnons bPndiront sur lui pour vous le prendre, puis ils le defendront. i -Expulsez-le de votre terre et vous en serez debarrasses, proposa un autre. Une fois ~'il sera parti, iI fera ce qu'il voudraet ira ou il voudra, cela ne vous nuira pas. i-Par Allah! intervint le (faux T) cheikh. Ce n'est pas un sage avis! Ne voyez-vous pas la douceur de sa parole, la fertilite de sa langue et comment il prend les coeurs par ses fiaroles? Par Allah! Si vous faites cela, les arabes s'uniront contre vous, ils vous expulseront ~votre terre et tueront vos nobles. i -C'est vrai, approuverent-ils. Trouvons autre chose. ! I 247
ChlV L'Emigration ·1 Emigration du Prophete et d'Abou Bakr ___________+ -Par Allah! declara Abou Jahl. Je vais vous indiquer un avis, je ne crois pas qu'un aute so it possible. i -Quel avis? demanderent-ils. -Prenons de chaque tribu un jeune homme fort, don nons a chacun un sabre trancha~t, puis qu'ils le frappent ensemble d'un seul coup. Ainsi, son sang sera partage entre toutes I~s tribus, et je ne pense pas que les Benou Hechim seront capables de combattre tous les qouraychites. lis accepteront alors I'indemnite. Nous serons ainsi debarrasses de lui et ~a nuisance sera terminee. i -Par Allah! stecna Iblis, I'ennemi d'Allah. C'est le bon avis, je n'en vois pas d'autre». lis se separerent sur cette decision. Jibril se rendit alors aupres du Prophete, priere et paix ~r lui, I'informa, lui ordonna de ne pas dormir dans son lit et d'emigrer. A Medine, Allah lui rev~la pour lui rappeler ses bienfaits: [Et le moment 00 les mecreants complotaient contre toi pof,lr t'emprisonner ou t'assassiner ou te bannir] (8/30). C) , 1 1.2 Le Prophete sort de la Mecque avec Abou Bakr et ils se cachent dans la gro~e du taureau I II sortit la nuit avec Abou Bakr vers la grotte du Taureau (Rar Thawr, la grotte dela montagne nommee Taureau au bas de la Mecque C). C'est la grotte qu'Allah evoqua danse Coran (9/40 C). Ali Ibn Abou Talib, qu'Allah I'agree, dormit dans son lit pour detourn r I'attention (pour qu'on ne s'aperc;oive pas de I'absence du Prophete T). Les idoliiltres e Qouraych passerent la nuit a debattre et comploter pour se jeter sur I'homme dans le lit ~t I'attacher. lis discuterent ainsi jusqu'a I'aube. Ali se leva alors du lit et ils le questionnerept sur le Prophete, priere et paix sur lui. Ali repondit qu'il n'en savait rien. lis comprirent q~'iI etait parti, monterent sur leurs chevaux et partirent a sa recherche dans toutes les directionf' . lis envoyerent des ordres aux habitants des pOints d'eau (pour attraper le Prophete T) et le r promirent de grandes ranc;ons. lis allerent a la montagne du Taureau ou etaient le Messag, r d'Allah et Abou Bakr, qu'Allah I'agree, et ils grimperent sur la montagne. Le Prophete, priete et paix sur lui, entendit leurs voix et Abou Bakr fut alors afflige et fut pris de souci et qe crainte. Le Prophete le reconforta: «Ne t'afflige pas, Allah est avec nous». Le Prophete pria et la serenite d'Allah puissant et glorieux descendit sur Abou Bakr, comme Allah revel~: ~~m I alors descendre sur lui sa "'~\ '., ••::,-~~ -; '~1~ ~\ ~~1S) serenite et le soutint de soldats f' ~/0 ..u, '.J . " ./,1,) v,)"' u; _ . (.,I. que vous ne voyiez pas, et il JJ/J!.A'\-I-,\"l\ ~Jl\JiVJ1-~\\..:SJ.-:~1,rl.~\:;7'~\.ajrS ~Jt~!J~~--'" :> (.$ -GJ .....,., , -\.J"""'.~-' 'fI abaissa ainsi la parole des \ "::'" mecreants tandis que la parole d'Allah eut le dessus. Et Allah est puissant et sage] (9/40). i' Abou Bakr possedait un troupeau dont il viva it lui et sa famille a la Mecque. Il avait aus i un serviteur nomme Aamir Ibn Fouheyra qui etait un bon musulman et un homme capable t de confiance. Il I'envoya pour engager un guide. Aamir engagea un homme nomme I n Alourayqidh des Benou Abd Ibn Aadiy. qui etait alors idoliiltre. Il etait allle des Benou Ala~c; 248
cjhlV L'Emigration -1 Emigration du Prophete et d'Abou Bakr ____________ ! i It)n Weil des BEmou Sehm de Qouraych et connaissait parfaitement la route. Il garda leurs njJontures ces quelques nuits. Abdallah Ibn Abou Bakr leur ramenait to utes les nouvelles de lei Mecque tous les soirs. Aamir Ibn Fouheyra venait tous les soirs avec les moutons et ils trjayaient et egorgeaient. Le matin, iI les emmenait paitre comme les autres bergers et p~rsonne ne s'en apercevait. Quand on cessa de parler d'eux et on cessa les recherches, le g~ide leur ramena leurs deux chameaux. lis avaient passe deux jours et deux nuits dans la g~otte. lis partirent alors et emmenerent avec eux Aamir Ibn Fouheyra pour conduire les cJlamelles, les servir et les aider. Abou Bakr le faisait monter en croupe sur sa monture. Il n'y ~ait avec eux personne d'autre que Aamir Ibn Fouheyra et I'homme des Benou Aadiy pour I.ur indiquer la route. 1.3 Preparatifs d'Abou Bakr pour le voyage de ,'emigration I ATcha, qu'Allah I'agree, raconte: le Messager d'Allah, priere et paix sur lui, ne manquait Pas de venir chez Abou Bakr au debut ou a la fin de la journee. Le jour OU Allah ordonna a ~n Messager d'emigrer et de quitter sa tribu mecquoise, le Messager d'Allah vint chez nous ~ midi a un moment ou iI n'avait pas I'habitude de venir. En le voyant, Abou Bakr, qu'Allah 1'l3gree, dit: «II a du se passer un evenement pour que le Messager d'Allah, priere et paix sur hlli, vienne acette heure». Quand il entra, Abou Bakr lui laissa son lit et le Messager d'Allah srassit. Il n'y avait personne avec Abou Bakr a part moi et ma soeur Asma. Le Messager d'Allah ordonna: «Fais sortir ceux qui sont ici. i -6 Messager d'Allah! dit Abou Bakr. Ce ne sont que mes deux filles. Il n'y a pas de mal, que mon pere et ma mere soient sacrifies pour toil -Allah m'a ordonne d'emigrer et de partir. -(Puis-je avoir C) Ta compagnie?! 6 Messager ~'Allah! . -(Tu as T) Ma compagnie». Par Allah! Je ne savais pas avant ce jour-Ia qu'on pouvait pleurer de joie, et je vis alors Abou Bakr pleurer. Puis iI dit: «6 Prophete d'Allah! J'ai prepare des deux montures pour ceci». Il engagea Abdallah Ibn Ourayqit, un homme des Benou ~ouil Ibn Bakr pour leur indiquer la route. Sa mere etait des Benou Sahm Ibn Aamr et iI eta it i~olatre. lis lui donnerent les deux montures et iI les garda et les nourrit en attendant leur drdre. i Dans une autre version: il dit: «6 Messager d'Allah! J'ai deux montures que je nourris cjepuis six mois pour cette occasion. Prends I'une d'elles». Il repondit: «Non, je I'achete». lila I~i acheta (c'est la Qaywa que le Prophete garda toute sa vle et qui mourut apres lui C) puis ils partirent a la grotte. I , Asma la fille d'Abou Bakr, qu'Allah les agree, raconte: chaque jour, le Prophete, priere et paix sur lui, venait chez nous deux fois. Un jour, iI vint en debut d'apras-midi. Je dis: «Mon pere! Voici le Messager d'Allah. Je sacrifierais mon pare et ma mere! II n'est venu a cette ; 249
ChlV L'Emigration -1 Emigration du Prophete et d'Abou Bakr___________...., , heure que pour une raison importante». Le Messager d'Allah, priere et paix sur lui, declar~: «Sais-tu qu'Allah m'a ordonne de sortir? I (Puis-je avoir C) Ta compagnie, () Messager d'Allah!? demanda Abou Bakr. i -(Tu as T) La compagnie. , -J'ai deux montures que je nourris depuis longtemps en attendant ce jour. Prends I'urle d'elles. I -En payant son prix, Abou Bakr. i -Je sacrifierais mon pere et ma mere! En payant son prix si tu veux». Nous Ie~r preparames des provisions puis j'ai dechire ma ceinture et je les ai attaches. lis sortirent ~t resterent dans la grotte de la montagne du Taureau. Quand ils y arriverent, Abou Bakr en~ dans la grotte en premier et introduit son doigt dans chaque trau par crainte qu'iI n'y eut 4n reptile. Quand ils s'apen;urent de leur absence, les qouraychites sortirent aleur recherche ~t promirent une ran<;on de cent chameaux pour qui attraperait le Prophete. lis tournerent da~s les montagnes de la Mecque et arriverent a celle OU ils etaient. Abou Bakr vit un homme q~i faisait face ala grotte et s'alarma: «() Messager d'Allah! II nous voit». Il repondit: «Non. Las! anges nous voilent de leurs ailes». L'homme s'assit et \,., ~ . ,?\ \." ~. a ~. ~. ~\; \ ]1' urina face ala grotte. Le Messager d'Allah, priere et ~~::rA.'>')") ;. .U $ I paix sur lui, dit: «S'iI nous voyait, il n'aurait pas fait cela». lis y passerent trois nuits. Chaq~e soir, Aamir Ibn Fouheyra, le serviteur d'Abou Bakr, leur ramenait le troupeau d'Abou Bakr ~t les quittait a la fin de la nuit. Le matin, il se retrouvait parmi les autres bergers. Il pass~it I'apres-midi avec les bergers puis avanc;ait lentement jusqu'a la tombee de la nuit de facon:a se retrouver le dernier. Il emmenait alors ses moutons au Prophete et a Abou Bakr, tandls que les bergers pensaient qu'il etait avec eux. Abdallah Ibn Abou Bakr restait a la Mecq~ pour ecouter les nouvelles et venait les informer tard le soir. Il les quittait a la fin de la nuit et etait a la Mecque a I'aube. 1.4 Le Prophete quitte la grotte pour Medine ! Puis ils quitterent la grOtte et suivirent la cote. Abou Bakr se mit a marcher devant I~i. Quand if craignait d'etre attaque par derriere, iI marchait derriere. Il fit ainsi durant tout ~ voyage. Abou Bakr eta it connu parmi les gens (car iI voyageait souvent vers le Chem po~r son commerce C). Quand quelqu'un les rencontrait, il demandait a Abou Bakr: «Qui est-,*, avec toi?» II repondait: «Un guide pour me guider» en voulant dire guider dans la religion, +t I'interlocuteur pensait que c'etait un indicateur pour la route. Quand ils arriverent a~ maisons de Qoudeyd qui etait sur leur route, quelqu'un partit chez les Benou Madlej ,t rapporta: «J'ai vu deux voyageurs sur leurs chameaux vers la cote. Je crois qu'ils sont I~s personnes que les qouraychites veulent». Souraqa Ibn Melik nia: «Ce sont les deux cavalie~s que nous avons envoyes (dans une autre version, il dit: «Ce ne sont pas eux. Tu as vu Unt~1 et Untel que j'ai envoyes». Il voulut detourner leur attention pour prendre la ranc;on a lui se~1 C)>>. Puis il appela sa servante et lui ordonna secretement de lui sortir son cheval. Souraqja raconte: <de me suis approche d'eux ... » Le reste de I'histoire suit au §1.7. ' 250
qhlV L'Emigration -1 Emigration du Prophete et d'Abou Bakr ____________ 1.5 Omar felicite Abou Bakr et raconte la crainte d'Abou Bakr pour le Messager q'Allah dans la grotte I Ibn Siline rapporte: au temps de Omar, des musulmans parlerent de la valeur de Omar ~t semblerent le preferer aAbou Bakr, qu'Allah les agree. Omar entendit cela et declara: par ,4.lIah! Une nuit d'Abou Bakr est meilleure que (Ies oeuvres de C) la famille entiere de Omar ~t un jour d'Abou Bakr est meilleur que (Ies oeuvres de C) la famille entiere de Omar. Le pt1essager d'Allah, priere et paix sur lui, sortit ala grotte avec Abou Bakr. Abou Bakr se mit a ritarcher tantot devant lui et tantot derriere jusqu'a ce que le Messager d'Allah s'en aper9ut. Il ~emanda: «Ab,?u B~kr! P?urquoi ~ -..~ _... ,:\ ~.~ 2j'I,A \ 1s \.;;. rtlarches-tu tantot dernere mOl et ~.~...... -4 . tf2ntot devant? i -C Messager d'Allah! repondit-il. Quand je pense aux mecreants a ta poursuite, je ,parche derriere toi. Puis quand je pense aux mecreants aux aguets, je marche devant toi. r - Abou Bakr! S'il y avait un danger, prefererais-tu qu'iI t'atteigne a rna place?I -Qui, par celui qui t'a envoye par la verite». Quand ils arriverent a la grotte, Abou Bakr 4it: «Reste a ta place, 6 Messager d'Allah! Que je nettole la grotte pour tob}. Il entra et la ~ettoya puis se rappela qu'iI n'avait pas nettoye les trous. Il dit: «Reste a ta place, 6 Messager d'Allahl Que je nettoie». Il entra et nettoya puis dit: «Descends, 6 Messager (jI'Allah» et iI descendit. Qmar dit: «Par celui qui tient mon arne dans sa main! Cette nuit-Ia ~st meilleure que (Ies oeuvres de C) la famille de Oman>. (Le jour d'Abou Bakr qui est ~eilleur que la famille de Omar est le jour ou il etait calife et il persista a vouloir combattre les ~postats. Voir ch6 §3.2 T). ! 1.6 Abou Bakr craint pour le Messager d'Allah dans la grotte Alhasan Alba91i rapporte: le Prophete, priere et paix sur lui, et Abou Bakr, qu'Allah I[agree, partirent a la grotte. Les qouraychites vinrent a la recherche du Prophete. lis virent ~ne toile d'araignee sur I'entree et conclurent: «Personne n'est entre». Le Prophete priait ~ebout et Abou Bakrattendait. Abou Bakr dit au Prophete, priere et paix sur lui: «Voici ta ~ribu qui te recherche. Par Allah! Je ne me lamente pas pour rna personne, rnais par crainte ~u'il ne t'arrive un mal». Le Prophete le tranquillisa: «Abou Bakr! Ne crains pas, Allah est ~vec nous». ; Dans une autre version: iI s'inquieta: «C Messager d'Allah! Si un d'eux regarde sous ses pieds, il nous verra sous ses pieds». Il repondit: 1) ~\Sili\ .-:~. ij\.:, i ."{; t\\: f<Que penses-tu, Abou Bakr, de deux personnes' r :J,-..' dont Allah est le troisieme?» 1.7 Recit d'Abou Bakr au sujet de son emigration avec le Messager d'Allah et !'histoire de Souraqa avec eux ! Albara Ibn Aazib, qu'Allah les agree, rapporte: Abou Bakr acheta une selle de Aazib, 251
ChlV L'Emigration ·1 Emigration du Prophete et d'Abou Bakr_'--_________-i qu'Allah les agree, pour treize dirhams. Abou Bakr demanda a Aazib: «Dis a Bara de la porter a ma maison». Il dit: «Non, jusqu'a ce que tu me racontes comment tu as fait quand Ie Messager d'Allah, priere et paix sur lui, sortit avec toi». : Abou Bakr raconta: nous sommes partis au debut de la nuit et nous nous sommets dep~ch9s un jour et une nuit jusqu'au milieu du jour. J'ai regarde tout aut~ur pour trouver de I'ombre ou nous pourrions nous abriter. J'ai vu un rocher et j'y suis partL II y avait un restant d'ombre (car le solei! etait vertical T), je I'ai prepare pour le Messager d'Allah, priere et pajx sur lui, et je lui ai etendu une peau. Je lui ai dit: «Couche-toi, 0 Messager d'Allah» et iI * coucha. Puis je suis sorti voir s'il y avait des gens a notre poursuite. Il y avait un berger av~c ses moutons. Je lui ai demande: «A qui appartiens-tu, I'enfant?» II repondit: «A un homme dle Qouraych» et je le reconnus. J'ai demande: «Y a-t-il du lait dans tes moutons?» II repond,: «Qui». Je demande: «Veux-tu traire pour nous?» II repondit: «Qui». Je lui ai ordonn~ d'attraper une brebis, de depoussierer ses mamelles, puis de depoussierer ses main$. J'avais un petit recipient en cuir et iI commen9a a me trake un peu de lait. J'en ai verse sur I~ bol jusqu'a ce que le bas fut frais. Puis je suis retoume aupres du Messager d'Allah, priere $t paix sur lui, qui etait reveille. Je dis: «Bois, 0 Messager d'Allahl» II but jusqu'a ce que je f~ satisfait. Puis j'ai demande: «Est-ce I'heure de partir?» Nous sommes partis. Les mecreant/s I nous cherchaient, mais aucun d'eux ne nous rattrapa sauf Souraqa Ibn Melik Ibn JoOchoryt sur sa jument. Je dis: «0 Messager d'Allah! Voici les gens a notre recherche qui nous 0* rejoints)} et j'ai pleure. Il demanda: «Pourquoi pleures-tu?» Je n3pondis: «Par Allah! Je n~ pleure pas pour moi-meme, mais je pleure pour toi», Le Messager d'Allah pria contre lui: «0, Allah! Charge-toi de lui par ce que tu veux». Les pieds de sa ,. ~:. \:u ~ W\\;;;:1.~~Ht jument plongerent jusqu'au ventre dans une terre lisse et dure. ~ >-'" h \-'1 Souraqa bondit de sa jument et dit: «Mouhammed! Je sais que ceci est ton oeuvre. Prle Allab de me sauver de cecL Par Allah! Je tromperai tes chercheurs qui sont derriere moL Et voi4i mon carquois, prends-en une f1eche, car tu passeras par tel endroit ou sont mes chameau~ et mes moutons, prends-en ce que tu veux». Le Messager d'Allah. priere et paix sur lui. refusa: «Je n'en veux pas». Il pria pour lui, Souraqa fut libere et retouma chez ses amis. L~ Messager d'Allah continua avec moi jusqu'a Medine et les musulmans I'accueillirent. II~ sortirent dans les rues et sur les toits. Les serviteurs et les enfants couraient dans les rues ~t clamaient: «Allah est grand! Le Messager d'Allah, priere et paix sur lui, est ven~! Mouhammed est venu!» Les an9ars se disputerent pour I'accueillir, chacun voulant lui offrt I'hospitalite. Le Messager d'Allah trancha: «Ce soir, je vais aller chez les Benou Najjar, les oncles maternels de ::,.:,,} > 41 ,J.tJ\ '\-''1 ~\ -; 'CJillI Abdelmottalib (Ia mere de Abdelmottalib '-rJ ~, J.J"J/. ~13 . etait de cette tribu C), pour les honorer pour cette raisom>. Le matin, il alia ou il fut ordonne. 252
qhlV L'Emigration • 1 Emigration du Prophete et d'Abou Bakr____________ 1.8 Le Prophete arrive it Medine et descend it Qouba. Jole des medinois Oorwa Ibn Zoubeyr, qu'Allah les agree, rapporte: le Messager d'Allah, priere et paix sur t/,Ji, rencontra Zoubeyr avec des cavaliers musulmans qui revenaient d'un commerce au ¢hem. Zoubeyr offrit au Messager d'Allah et a Abou Bakr, qu'Allah I'agree, des habits blancs. Ues musulmans ell Medine avaient appris le depart du Messager d'Allah, priere et paix sur lui, ~e la Mecque. lis sortaient tous les matins au terrain pour les attendre, jusqu'a ce que la 4haleur du midi les fasse retourner. lis retournerent un jour apres avoir attendu longtemps. <Quand ils rentrerent dans leurs maisons, un juif monta sur un de leurs forts pour regarder une dhose. Il aper9ut le Messager d'Allah et ses compagnons de voyage blancs et se distinguant ~ifficilement ell cause de I'eclat du soleil sur le sable. Le juif ne put se retenir de crier du plus ijaut de sa voix: «0 arabes! Voici votre maitre que vous attendez!» Les musulmans se ~recipiterent sur leurs armes et rencontrerent le Messager d'Allah, pfiere et paix sur lui, sur le terrain. Illes dirigea vers la droite et les emmena chez les Benou Aamr Ibn Aawf. C'etait un I ~ndi de rabii alawwal. Abou Bakr se leva pour accueillir les gens et le Messager d'Allah $'assit silencieusement. Les an9alS venaient et ne connaissaient pas le Messager d'Allah, !priere et paix sur lui, ils se mirent a saluer Abou Bakr. Puis le solei I frappa le Messager ~'Allah et Abou Bakr I'ombra de son manteau. Les medinois reconnurent alors le Messager ~'Allah, priere et paix sur lui. Le Messager d'Allah resta parmi les Benou Aamr Ibn Aawf plus ~e dix nuits, construisit la mosquee (de Qouba C) b<!ltle sur la piete et y pria. Puis il monta sur $a monture et partit accompagne par les musulmans jusqu'a ce qu'elle s'accroupit a I/emplacement de la mosquee du Messager d'Allah, priere et paix sur lui, a Medine. Des ~usulmans y priaient alors. C'etait une aire ell secher des dattes appartenant a Souh8yl et ~ehl, deux enfants orphelins eleves par Assad Ibn Zourara, qu'Allah I'agree. Quand sa thamelle s'accroupit, le Messager d'Allah dit: «Voici, si Allah veut, la demeure». Puis il ~ppela les deux enfants et leur demanda un prix pour le terrain pour en faire une mosquee. jls repondirent: «Nous preferons te I'offrir. 0 Messager d'Allah!» II refusa de I'accepter en fadeau, I'acheta et y fit construire la mosquee. Puis le Messager d'Allah, priere et paix sur lui, $e mit a porter avec eux les briques de terre pour la construire. Il disait en portant le~ briques:«Ce quhe nd~us "~p'~~\;.3. l,. °vi7)~~'-:,) J~S:; portons n est pas 1a marc an Ise J './ .~ . ~...' ;:' < ~ ~e Khaybar (celebre pour ses :::"Y'~\';'<\:c0<J\ PJe; )/'~ 0"0s)\~;:);>.0\t~i:;; Si tlattes et ses raisins C). Ceci est .......-' '" ~ \I -/' ......-i ,-\ meilleur et plus pur, 0 notre Seigneur». Il disait aussi: «0 Allah, la recompense est celle de J'au-deJa, Accorde done miserieorde aux anl{a1'5 et aux mouhajitins». Un musulman (Abdallah Ibn Raweha C) composa sur cela un poeme que je (le rapporteur, Oorwa T) n'ai pas entendu. i 253
ChlV L'Emigration -1 Emigration du Prophete et d'Abou Bakr ___________----1 , Ibn Chiheb a dit: nous ne connaissons pas dans les hadiths que le Messager d'Alla~, priere et paix sur lui, a dit un vera entier de poesle autre que ceux-ci. . i Anas Ibn Malik, qu'Allah I'agree, raconte: je courais avec les enfants qui disaiert: «Mouhammed est venu». Je courais et je ne voyais rien. Puis ils s'ecriarent: «Mouhammejd est venu». Je courus et je ne vis rien. Finalement, le Messager d'Allah, priere et paix sur Iyi, vint accompagne d'Abou Bakr, qu'Allah I'agree. Nous nous sommes caches dans d~s maisons en ruines de la ville. Puis il envoya un homme de la campagne pour informer I$; an<;ars de leur venue et environ cinq cents an<;ars les attendirent et les accueillirent a leLParrivee. Les an<;ars dirent: <<Yenez, vous etes en securite et vous etes les maitres». ~ Messager d'Allah arriva avec son compagnon parmi eux. Les habitants de Medine sortirent. meme les jeunes filles montarent sur les toits pour les voir et demandaient: «Lesquels son~ils? Lesquels sont-ils?» Jamais, nous ne vimes pareil spectacle! Je le vis le jour ou iI virJt chez nous et le jour ou il mourut, et jamais je ne vis des jours comme ces deux-Ia. I I Ooubeyd Allah Ibn Mouhammed Ibn Haf<; (surnomme Ibn A"icha C) rapporte: quand I~ Messager d'Allah, priere et paix sur lui, arriva a Medine, les femmes et les enfants se mirent I a dire:«La pleine lune (le \';::.\\\-rl-:'.;~,·/:"\--~ \~~i\. -::;-\-.:\--\\f-~I, , ., (. -''I.N \.5--' W ~,'U.W '-'-" q f--'v ,--' ,VJ ~l 'W . Prophete T) nous a ecialres r.:: -/ "---' . 'J t:. / -" ,-/.. . i Par la route de la Mecque. I Notre devoir est d'etre reconnaissants Quand un predicateur preche vers Allah». 254
i 9hlV L'Emigration-2 Emigration de Jaafar et des compagnons en Abyssinle puis aMedine__ 2 EMIGRATION DE JAAFAR IBN ABOU TALIB ET DES COMPAGNONS EN ABYSSINle PUIS AMEDINE i 2.1 Le Prophete autorise les compagnons it emigrer en Abyssinle et Hatib et ~aafary emigrent 1 Mouhammed Ibn Hatib, qu'Allah les agree, rapporte: le Messager d'Allah, priare et paix +ur lui, a dit: «J'ai vu (qu'Allah nous a destine T) une terre contenant des dattiers. Partez (8 $a recherche T)>>. Hatib et Jaafar, qu'Allah les agree, partirent en bateau. Je suis ne dans ce ~avire-Ia. i Ooumayr Ibn Ishaq rapporte: Jaafar, qu'Allah I'agree, demanda: «0 Messager d'Allah! ~utorise-moi a aller a une terre ou je pourrai adorer Allah sans craindre personne». Il lui ~utorisa et il partit chez le Negus. 2.2 Les qouraychites envoient Aamr Ibn AlaaC; chez le Negus pour qu'U leur livre 'es sahabas ; Om Salama, qu'Allah I'agree, raconte: la vle devint difficile 8 la Mecque et les compagnons du Messager d'Allah, priere et paix sur lui, furent persecutes pour etre ecartes ~e leur religion. Tandis qu'ils subissaient les epreuves et les tourments 8 cause de la teligion, le Messager d'Allah ne pouvait pas les defendre. Il etait lui-meme protege de sa tribu par son oncle (Abou Talib T), et ne souffrait pas des epreuves dont souffraient ses j:;ompagnons. Il leur proposa alors: «En Abyssinle (Ethiople T), il Y a un roi chez qui personne re subit d'injustice. Allez dans son pays en attendant qu'Allah vous fasse un soulagement et ~ne solution 8 votre situation». Nous y partimes en groupes et nous nous y rassemblames. Nous y etions dans une excellente demeure avec un excellent voisin. Nous etions en paix pour notre religion et nous ne craignions pas d'injustice. Quand les qouraychites s'apen;urent Rue nous avions trouve un abri et la securite, ils ne purent le supporter et deciderent jj'envoyer au Negus a notre sujet pour qu'iI nous chasse de son pays et nous rende 8 eux. lis ~nvoyerent Aamr Ibn Alaa<; et Abdallah Ibn Abou Rabiaa. lis lui reunirent des cadeaux pour lui et pour ses generaux. lis preparerent meme un cadeau personnel pour chacun de ses generaux. lis leur recommandarent: «Donnez a chaque general son cadeau avant d'aborder le sujet avec le rai. Ensuite don nez-lui ses cadeaux. Si vous pouvez faire en sorte qu'il vous livre les musulmans avant de leur parler, ce sera preferable». lis arrive rent chez lui, ~onnerent 8 chaque general son cadeau et leur dirent: «Nous venons voir le rai au sujet de hos vauriens. lis ont quitte la religion de leur tribu et ne sont pas entres dans votre religion. ~otre tribu nous a envoyes pour que le rai nous les remette. Quand nouslui parlerons, ponseillez-le de faire ainsi». lis accepterent. lis presenterent alars ses cadeaux au Negus. ~es cadeaux qu'il preferait de la Mecque etaient les peaux tannees. Quand ils lui donnerent 255
ChlV L'Emigration -2 Emigration de Jaafar et des compagnons en Abyssinle puis aMedine---+ i ses cadeaux, ils dirent: «0 roil Des jeunes vauriens de chez nous ont quitte la religion de leur tribu et ne sont pas rentres dans la tienne. lis ont ramene une religion innovee que nous ne connaissons pas. lis ont fui vers ton pays, et leurs families, leurs peres, leurs oncles ,t leur tribu nous ont envoyes pour que tu nous les rendes. Car ils les connaissent tres bien, ils n'entreront pas dans ta religion pour que tu veuilles les garden>. Il se facha et repondit: «No",! Par Allah! Je ne les rendrai pas avant de les convoquer, de leur parler et de voir leur affair •. (Je ne peux renvoyer T) Des gens qui ont fui vers mon pays et qui ont pretere ma protection acelle d'autrui! S'ils sont comme vous dites, je vous les rendrai. S'il en est autrement, je Ief; defendrai, je n'interviendrai pas entre vous et eux et je ne vous ferai pas le plaisir de vous lejs rendre». i 2.3 Les sahabas avec le Negus et ce qu'iI dit de l'lslam et de iissa Ibn MEllyem Quand les musulmans entrerent, ils saluerent et ne se prosternerent pas. Il demand~: «Messieurs! Pouvez-vous m'expliquer pourquoi vous ne me saluez pas comme les homme~ de votre tribu le font? Dites-mo; ce que vous dites sur Tissa et quelle est votre religion? ~te~vous chretiens? ' -Non, repondirent-ils. -~tes-vous juifs? -Non. -Alors suivez-vous la religion de votre tribu? -Non. -Quelle est alors votre religion? -L'lslam. -Qu'est-ce que l'lslam? -Nous adorons Allah sans rien lui associer. -Qui vous a ramene ceci? -Un hom me parmi nous, dont nous connaissons la valeur et la famille. Allah nousl'~ envoye comme iI a envoye les messagers aux hommes avant nous. Il nous a recommande I~ bonte, I'aumone, la fidelite et la loyaute. Il no us a interdit d'adorer les statues et nous ~ ordonne d'adorer Allah seul sans associe. Nous I'avons cru, nous avons reconnu les parole, d'Allah et nous avons su que ce qu'il disait venait d'Allah. C'est alors que notre tribu no us ~ pris pour ennemis, et a pris le Prophete vendique pour ennemi. Elle le traita de menteur e~ voulut le tuer. lis nous pousserent a adorer les statues et nous avons fui vers toi pour sauvef notre religion et nos ames de notre tribu. I -Par Allah! s'exclama-t-il. Ceci vient de la meme source de lumiere d'ou vint la propheti~ de Moussa. -Pour ce qui est du salut, reprit Jaafar, qu'Allah I'agree, le Messager d'Allah, priere et paix sur lui, nous a informes que le salut des habitants du Paradis est la paix et nous ~' ordonne de le dire. Nous t'avons salue comme nous nous saluons. Pour ce qui est de Jiss Ibn Meryem, paix sur eux deux, il est le serv;teur d'Allah et son Messager, il est sa parol. 256
¢hlV L'Emigration -2 Emigration de Jaafar et des compagnons en Abyssinle puis Ii Medine__ i ~u'il a transmise a Mel}'em et une arne de lui, et iI est le fils de la vierge chaste. . -Par Allah! s'exclama-t-il en prenant un baton net, le fils de Mel}'em n'a rien dit de plus, rtleme pas comme le poids de ce batonnet! . -Par Allah! s'ecrierent les generaux d'Abyssinie, si le peuple t'entendait, il te detrOnerait ~ar ils croient que c'est le fils de Dieu C). I -Par Allah! repliqua-t-il, je ne dirai jamais autre chose sur iissa, paix sur lui. Allah n'a ~as obei aux hommes quand iI m'a rendu mon royaume pour que je leur obeisse a I'encontre de la religion d'Allah, qu'Allah m'en preserve». ! Dans une autre version, Om Selema raconte: puis iI convoqua les compagnons du Messager d'Allah, priere et paix sur lui. Quand ces derniers re9urent la nouvelle, ils $'assemblerent et se consulterent: «Que lui direz-vous de iissa?» lis deciderent: «Par Allah! ~ous ne dirons que ce que nous a enseigne et ordonne notre Prophete quoi qu'i! arrive». Quand ils arriverent, le Negus avait convoque ses eveques et i1s avaient ouvert leurs livres I\lutour de lui. " leur demanda: «Quelle est cette religion pour laquelle vous avez quitte la qeligion de votre tribu et vous n'etes pas entres dans rna religion ni dans celle d'aucun peuple? ! -0 roil repondit Jaafar Ibn Abou Talib. Nous etions dans I'ignorance. Nous adorions les $tatues, nous mangions les betes mortes, nous commettions les abominations, nous r,ompions les liens de parente, nous nous comportions mal avec nos voisins et le fort ~pprimait le faible. l\Ious etions ainsi jusqu'a ce qu'Allah nous envoya un messager d'entre ~ous. Nous connaissons sa famille, sa veracite, sa loyaute et sa probite. Il nous invita a Allah puissant et glorieux pour croire uniquement en lui, I'adorer et rejeter les pierres et les statues ~ue nous et nos ancetres adorions en dehors d'Allah. Il nous ordonna de dire la verite, ~'accomplir nos promesses et d'etre bien avec les proches et les voisins. Il nous interdit les peches, les crimes, les turpitudes, le faux temoignage, le vol de I'orphelin et la calomnle des femmes mariees. Il nous ordonna d'adorer Allah, de ne rien lui associer, d'accomplir la priere ~t d'acquitter l'aumOne -et il denombra les ordres de l'lslam. Nous I'avons cru, nous avons ~u foi en lui et nous I'avons suivi dans ce qu'il apporta. Nous avons adore Allah seul sans rien lui associer, nous avons laisse ce qu'Allah nous avait interdit et nous avons fait ce ~u'Allah nous avait permis. C'est alors que notre tribu nous persecuta. lis nous torturerent et hous pousserent a quitter notre religion pour nous faire retourner aI'adoration des statues au lieu d'Allah puissant et glorieux, et a commettre les bassesses comme avant. Quand ils nous ~craserent, opprimerent, epuiserent et nous empecherent de pratiquer notre religion, nous sommes partis vers ton pays et nous t'avons prefere a autrui. Nous avons espere avoir ta protection et ne pas etre persecutes chez toi, 0 roi. -As-tu avec tol une partle de ce qu'iI a ramene de la part d'Allah? demanda le Negus. -Qui. -Lis-Ie». Il lui lut le debut de sourate Mel}'em. En entendant les versets, le Negus pleura ~ tel point qu'it mouilla sa barbe, et ses eveques pleurerent et mouillerent leurs bibles. Puis Ie ! 257
ChlV L'Emigration -2 Emigration de Jacifar et des compagnons en Abyssinle puis it Medine---J Negus declara: «Ceci et ce qu'a amene Moussa, paix sur lui, sortent d'une meme source d~ lumiere. Partez, vous deux! Par Allah! Je ne vous les rendrai jamais et Je ne risque pas de I~ faire». i Quand ils sortirent de chez lui, Aamr Ibn Alaav dit: «Par Allah! Je retournerai demain ~t je les lui critiquerai de maniere ales aneantir!» Abdallah Ibn Abou Rabiaa, qui etait le moi~ dur des deux envers nous, dit: «Ne fais pas cela, car ils sont nos proches meme si nou~ sommes en desaccord». Il refusa: «Par Allahl Je lui dirai qu'ils pretendent que iissa Ibh Meryem est un serviteur!» Le matin, Aamr alia voir le roi et lui dit: «0 roil lis disent una enorme calomnle sur iissa Ibn Meryem. Convoque-Ies et demande-Ieur ce qu'ils disent d~ lui». Il envoya nous questionner ason sujet, et ce fut pour nous une grande calamite. Noul5 nous sommes reunis et nous nous sommes concertes: «Que dirons-nous de iissa IbM Meryem quand ils nous questionnera?» Nous avons decide: «Par Allah! Nous dirons c~ qu'Allah nous a dit et ce que notre Prophete nous a enseig~e, arrive que pourra». Quan~ nous sommes entres, il nous questionna: «Que dites-vous de lissa Ibn Meryem? I -Nous disons ce qu'a enseigne notre Prophete, priere et paix sur lui, repondit Jaafar. JI est le serviteur d'Allah, son Messager, son ame et sa parole qu'il a transmise a Meryem, I~ vierge et la chaste». Le Negus frappa la terre de sa main, en prit une brindille et s'exclam~: «Par Allah! Tissa ne de passe point ce que vous dites, meme de cette brindille». Les pretrei> s'ecrierent alors avec colere autour de lui. Il repliqua: «Par Allah! Et meme si vous protesteLt! Allez, vous etes en securite dans ma terre. Quiconque vous insulte payera une amend~, quiconque vous insulte payera une amende, quiconque vous insulte payera une amende. J~ ne voudrais pas avoir une montagne en or et offenser I'un de vous. Rendez-Ieur leur~ cadeaux, je n'en veux pas. Par Allah! Je n'ai pas paye de pot-de-vin aAllah pour qu'iI m, rende mon royaume, et je n'accepterai pas qu'on me corrompe pour lui desobeir. Allah n'~ pas obei aux hommes pour me donner mon royaume pour que j'obeisse aux gens pour I~i desobeir». lis sortirent de chez lui humilies, avec leurs cadeaux refuses. i Nous sommes restes chez lui dans une excellente demeure et avec un excellent voisin. Par Allah! Nous etions ainsi quand quelqu'un vint lui disputer son royaume. Par Allah! Nou$ ne fOmes jamais aussi inquiets, de peur que cet homme ne le vainque, puis qu'il ne nou$ estime pas comme le Negus le faisait. Le Negus partit le combattre, et ils se retrouverent sur les deux bords du Nil. Les compagnons du Messager d'Allah, priere et paix sur lui, direntl: «Quel hom me peut aller assister a leur bataille puis nous ramener les nouvelles?» Zoubeyr Ibn Alaawwem, qu'Allah I'agree, proposa: «Mob>. lis accepterent: «D'accord, tob>. Il eta. parmi les plus jeunes. lis lui gonflerent un sac de cuir et le placerent sur sa poitrine. Il nageljl dessus jusqu'a la rive ou avait lieu la bataille puis assista a la rencontre. Nous priames Alla~ pour que le Negus triomphe de ses ennemis et maitrise son pays. Par Allah! Nous etions e~ attente des nouvelles quand Zoubeyr arriva en courant. Il brandissait son habit et disait~ «Rejouissez-vous! Le Negus a vaincu! Allah a fait perir son ennemi et lui a donne la maitris~ de son pays». Par Allah! Nous ne fOmes jamais aussi heureux. Le Negus retourna apre. qu'Allah eut detruit son ennemi et affermi son pouvoir. Son pouvoir fut alors stable et nou$ 258
I FhlV L'Emigration • 2 Emigration de Jaafar et des compagnons en Abyssinle puis aMedine__ testames chez lui dans une excellente demeure jusqu'a notre retour au pres du Messager ~'Allah a la Mecque. • Abdallah Ibn MasOoud, qu'Allah I'agree, raconte: le Messager d'Allah, priere et paix sur lUi, nous envoya chez le Negus. ~Nous etions environ quatre-vingt hommes dont: Abdallah Ibn MasOoud, Jaafar, Abdallah Ibn Oorfouta, Othmane Ibn MadhOoun et Abou Moussa, qu'Allah jes agree. Nous sommes arrives chez le Negus et les qouraychites envoyerent Aamr Ibn Ataay et Ooumara Ibn Alwalid avec un cadeau. Quand ils entrerent aupres du Negus, ils se prosternerent devant lui et s'assirent a sa droite et a sa gauche. Puis ils lui expliquerent: «Un broupe de notre tribu s'est installe dans ta terre et nous a quittes, nous et notre religion». Il pemanda: «Ou sont-ils?» lis repondirent: «Dans ton pays. Convoque-Ies», et illesconvoqua. ;Jaafar, qu'Allah I'agree, dit: «Aujourd'hui, je serai votre orateur». lis le suivirent, saluerent et "e se prostemerent pas. lis lui demanderent: «Qu'as-tu a ne pas te prosterner devant le roi? t -Nous ne nous prosternons que devant Allah puissant et glorieux, repondit Jaatar. : -De quoi s'agit-il? questionna le Negus. -Allah nous a envoye un Messager et no us a ordonne de ne pas nous prosterner devant ~uiconque sauf devant Allah puissant et glorieux. Il nous a aussi ordonne de prier et ~'acquitter l'aumOne. -lis te contredisent sur Tissa Ibn Meryem, intervint Aamr. -Que dites-vous de Tissa Ibn Meryem et de sa mere? demanda-t-il. I -Com me Allah dit: c'est sa parole et son ame qu'il a transmise a la chaste vierge Iqu'aucun hom me n'a touchee et qui etait vierge jusqu'a son accouchement». 11 prit une ibrindille de la terre et declara: «0 Abyssiniens, pretres et moines! Par Allah! lis n'en disent lpas une brindille de plus que nous. Bienvenue a vous et a celui qui vous a envoyes! J'atteste iqu'il est le Messager d'Allah, qu'iI confirme ce que nous trouvons dans I'evangile et qu'il est le Imessager dont iissa Ibn Meryern a annonce la bonne nouvelle. Installez-vous ou vous !voulez. Par Allah! Si ce n'etait mon royaume, j'irais chez lui et je porterais ses souliers». Il jordonna de rendre le cadeau des qouraychites. Puis Abdallah Ibn MasOoud s'empressa (de jrejoindre le Prophete T) et assista a Badr (alors que les autres retournerent I'annee 6 T). I Dans une autre version: il declara: «Si ce n'etait mon royaume, j'irais le voir et /fembrasserais ses chaussures. Restez dans mon pays autant que vous voulez». Puis il !ordonna de nous donner de la nourriture et des habits. I t Jaafar Ibn Abou Talib, qu'Allah I'agree, raconte: les qouraychites envoyerent Aamr Ibn IAlaac et Ooumara Ibn Alwalid chez le Negus avec un cadeau de la part d'Abou Sofiene. lis /Iui dirent en notre presence: «Des gens parmi nos vauriens et nos sots sont venus chez toi, I rends-Ies nous. -Non, repondit-il, jusqu'a ce que j'entende leurs paroles». Il nous convoqua et Iquestionna: «Que dites-vous de ce qu'ils affirment? i -Ces gens sont des idolatres, repondimes-nous, et Allah nous a envoye un Messager. 259
ChlV L'Emigration -2 Emigration de Jaafar et des compagnons en Abyssinle puis aMedine---4 Nous avons eu foi en lui et nous I'avons cru. -Sont-ils vos esclaves? leur demanda le Negus. -Non, rapondirent-ils. -Vous doivent-ils des dettes? -Non. -Alors laissez-Ies». Nous sommes sortis de chez lui. Aamr Ibn AlsaG dit: «lis tb contredisent au sujet de iissa». 1/ declara: «S'ils me contredisent sur iissa, je ne les laisser~i pas une heure dans mon pays». Il nous convoqua. La deuxieme convocation fut plus penibl~ que la premiere. Il demanda: «Que dit votre chef sur iissa Ibn Meryem? -1/ dit: c'est I'ame d'Allah et sa parole qu'il a transmise a la chaste vierge. \ -Appelez-moi I'eveque Untel et le moine Untel». Certains d'eux arriverent et il le~r demanda: «Que dites-vous de lissa Ibn Meryem? I -Tu es le plus savant parmi nous, repondirent-ils, qu'en dis-tu?». Il prit une chose de I. terre et declara: «Tissa n'est rien de plus que ce que disent ces gens, meme ainsi». Puis \, demanda: «~tes-vous deranges?» Nous dimes: «Oui». Il fit appeler: «Celui qui derange u~ de vous aura une amende de quatre dirhams». Puis iI demanda: «Cela vous suffit-il?» Nou$ dimes: «Non» et ilia doubla. 2.4 Les sahabas retournent a Medine, le Negus embrasse l'lslam et le Prophet. prle pour son absolution ! (Jaafar raconte encore: T) Quand le Messager d'Allah, priere et paix sur lui, emigra a Medine et les musulmans y devinrent forts, nous lui dimes: «Le Messager d'Allah est devenll fort. Il a emigre a Medine et a tue ceux d~nt nous te parlions. Nous desirons partir vers lui, permets-nous donc de partir». Il accepta et nous donna des montures et des provisions. Pui~ iI dit: «Raconte avotre maitre ce que je vous ai fait. J'envole avec vous mon ami et j'attest~ qu'il n'y a de dieu qu'Allah et qu'iI est le Messager d'Allah. Dis-lui de prier Allah de mel pardonner». Nous sommes partis et nous sommes arrives a Medine. Le Messager d'Allahl priere et paix sur lui, me rencontra et me prit dans ses bras. Puis il declara: «Je ne sais si je i suis plus heureux de la prise de Khaybar ou t:i .:1 \:J de la venue de Jaafar» car c'etait en meme V~J ~m~ , que la prise de Khaybar. Puis il s'assit et le messager du Negus dit: <<Voici Jaafar, demande1 lui ce qu'a fait notre roi». Jaafar raconta: «Oui. /I nous a fait tant de bien (il les enumera), i\ nous a donne des montures et des provisions et iI atteste qu'il n'y a de dieu qu'Allah et que t~ es le Messager d'Allah. Il m'a dit de te demander de prier pour son pardom). Le Message~ d'Allah se leva, fit ses ablutions, puis pria trois fois: «0 Allah! Pardonne au Negus». Le~ musulmans dirent: «Amim>. Puis je dis au messager: <<Va dire a ton roi ce que tu as vu dui Messager d'Allah, priere et paix sur lui». I 260
FhlV L'Emigration -2 Emigration de Jaafar et des compagnons en Abyssinle puis it Medine __ 2.5 Vertu de ceux qui emigrerent en Abyssinle puis vers le Prophete : Om Abdallah, la femme de Aamir Ibn Rabiaa, qu'Allah I'agree, raconte: par Allah! Nous hous preparions pour aller en Abyssinie, et Aamir etait parU vaquer aux besoins de la famille ~uand Omar arriva. Il eta it encore palen et nous souffrions beaucoup de lui. Il s'arreta devant moi et demanda: «Est-ce le depart, Om Abdallah? i _ Oui, par Allah! repondis-je. Nous sortirons vers une terre d'Allah puisque vous nous favez persecutes et opprimes, jusqu'a ce qu'Allah nous fasse une solution. i -Qu'Allah soit avec vous!» Je lui ai trouve une douceur inhabituelle. Il partit ensuite et je le vis attriste de notre depart. Aamir revint apras avoir accompli sa tache et je lui dis: «Abou iAbdallah! Si tu avais vu Omartout a I'heure, comment il etait doux et triste pour nous. -Esperes-tu qu'il embrasse l'lslam? demanda-t-il. -Oui. i -L'homme que tu as vu n'embrassera pas l'lslam jusqu'a ce que I'ane d'Alkhattab iembrasse l'lslam!» II avait desespere de lui a cause de sa brutalite et de sa durete contre il'lslam. : i I Khalid Ibn Selid Ibn Alaay avait emigre en Abyssinle avec son frere Aamr. " raconta: iquand ils retoumerent chez le Messager d'Allah, priere et paix sur lui. il vint a leur rencontre !quand ils furent proches. C'etait un an apres la bataille de Badr, et ils s'attristerent de ne pas iy avoir assiste. Le Messager d'Allah dit: «Que regrettez-vous? Les musulmans ont une seule !emigration et vous en avez deux. Vous avez emigre quand vous etes partis chez le roi Id'Abyssinie, puis, de chez lui, vous etes venus emigrants vers mob}. i Abou Moussa, qu'Allah I'agree, raconte: nous apprimes la sortle du Prophete, priere et ipaix sur lui, alors que nous etions au Yemen. Nous sommes partis pour emigrer vers lui. IJ'etais avec mes deux freres aines Abou Borda et Abou Rohm et cinquante-deux hommes Ide ma tribu. Nous sommes montes sur un navire, et il nous deposa chez le Negus en iAbyssinie. Nous y avons trouve Jaafar Ibn Abou Talib, qu'Allah I'agree, et nous sommes irestes avec lui puis nous sommes venus ensemble. Nous trouvames le Prophete alors qu'il lavait vaincu Khaybar. Des musulmans nous disaient (aux emigrants du navire): «Nous avons iemigre avant vous». Asma Bint Aamis, qu'Allah I'agree, partit visiter Hafya la mere des icroyants et I'spouse du Prophete, qu'Allah I'agree. Asma avait emigre vers le Negus et etait Ivenue avec nous. Omar, qu'Allah I'agree, entra chez Hafya (sa fille T) alors qu'Asma eta it Iavec elle. Il demanda en voyant Asma: «Qui est-elle? i -Asma Bint Aamis, repondit Hafya. I -Celle qui est partle en Abyssinie? Puis qui est venue dans le navire? -Oui, repondit Asma. I -Nous vous avons precedes par "emigration, nous sommes plus dignes du Messager Id'Allah, priere et paix sur lui, que vouS. . -Non, par Allah! dit-elle en se fachant. Vous stiez avec le Messager d'Allah; il vous 261
I ChlV L'Emigration -2 Emigration de Jaafar et des compagnons en Abyssinle puis aMedine__1 , : I nourrissait quand vous aviez faim et vous instruisait quand vous ignoriez. Et nous etions e~ Abyssinle dans une terre de non musulmans qui nous detestaient (sauf le roi C), et cela pout Allah et son Messager. Par Allah! Je ne vais pas manger ni boire jusqu'a rapporter te~ paroles au Prophete, priere et paix sur lui, et je le questionnerai. Par Allah! Je ne vais pa~ mentir, ni modifier ni rajouter». Quand le Prophete vint, elle raconta: «0 Prophete d'Allahl Omar, qu'Allah I'agree, a dit ceci et cela. ' -Et que lui as-tu repondu? demanda-t-il. -Ceci et cela. -II n'est pas plus digne de .\-::_0.<. -:;'\\'\:V~ /(;_'~-\_YJ.-o ,\-:{S,\-~'k 0'1.0 ,~~:;L ;;,,~. , L . ~\..>~-»~\)'\..~'fU-J,~ZJ• ..}..7'~O\2.(').JJ\"t'..l'<'~ ~LsJtY ~! mOlquevous. Uletses l)/J'// «/0'\ r-J /~/_.' /,> z-,~ \ /,/ ;.. .. 1 compagnons ont une seule emigration, et vous, les gens du navire, vous en avez deux». Asma dit: Abou Moussa et les emigrants du navire vinrent alors me voir en groupes pou~ me demander ce recit, rien au monde ne leur faisait plus de plaisir et ne valait plus pour eu~ que les paroles du Prophete, priere et paix sur lui, a leur sujet. Abou Moussa me demandai( meme plusieurs fois de lui repeter ce recit. I J Abou Moussa rapporte: le Prophete, priere et paix sur lui, a dit: «Je reconnais le groupd des Achaari (tribu d'Abou Moussa T) quand ils rentrent le soir en lisant le Coran, et ja connais leurs demeures par leur lecture du Coran la nuil, meme si je ne les ai pas vues I~ jour. Il y a parmi eux Hakim. Quand il rencontre les ennemis ou les chevaux, il leur dit «Me~ camarades vous disent de les attendre (il faisait face aux ennemis seuls et ne les laissait pa~ partir C»»>. ' Dans une autre version: Asma Bint Aamis, qu'Allah I'agree, se plaignit: «0 Messager: d'Allah! Des musulmans se pretendent meilleurs que nous et disent que nous ne somme~ pas des premiers emigrants». Il repondit: «Ce n'est pas vrai, vous avez deux emigrations* 1 I Vous avez emigre en Abyssinle et .,.! \ ~ -;;;"'. • \ t, puis une deuxieme fois encore». ~-> I VF 262
ChlV L'Emigration ·3 Emigration des sahabas, _________________ 3 EMIGRATION DES SAHABAS 3.1 Les premiers aemigrer de la Mecque aMedine I A i Albara Ibn Aazib, qu'Allah les agree, raconte: les premiers compagnons du Messager ~'Allah, priere et paix sur lui, a venir chez nous etaient Mo~ab Ibn Ooumayr et Ibn Om IMaktoum, qu'Allah les agree, et ils se mirent a nous enseigner le Coran. Puis Aammar, Bilel ~t Saad, qu'Allah les agree, arriverent. Ensuite Omar Ibn Alkhattab arriva avec vingt Ipersonnes. Enfin le Messager d'Allah arriva. Jamais aucun evenement ne provoqua autant il'euphorle des medinois. Quand il arriva, j'avais deja appris [Glorifle le nom de ton Seigneur, I lle tres haut] (87/1) et d'autres sou rates courtes. i Dans une autre version: Albara raconte: les premiers mouhajilins qui vinrent chez nous !etaient Moc;aab Ibn Ooumayr des Benou Abdaddar, puis I'aveugle Ibn Om Maktoum, qu'Allah :I'agree, des Benou Fihr, puis Omar Ibn Alkhattab avec vingt cavaliers. Nous demandames: !«Que fait donc le Messager d'Allah, priere et paix sur lui?» II repondit: «II arrive apres mob>. !Enfin, le Messager d'Allah arriva avec Abou Bakr, qu'Allah I'agree. J'avais alors deja appris !plusieurs sou rates courtes. I 3.2 Emigration de Omar Ibn Alkhattab et de ses deux compagnons Omar raconte: quanq je voulus emigrer a Medine, j'ai donne rendez-vous a Aayyech Ibn !Abou Rabiaa et Hichem Ibn Alaac;, qu'Allah les agree, a un endroit a douze kilometres au 'nord de la Mecque. Nous dimes: «Si un de nous n'est pas la au matin, c'est qu'iI a ete lretenu; que les autres prennent le depart». Le matin, j'y etais avec Aayyech et Hichem fut iretenu. Il fut eprouve et ceda a la tentation. Arrives a Medine, nous nous installames chez les IBenou Aamr Ibn Aawf a Qouba. Abou Jahl Ibn Hichem et Halith Ibn Hichem vinrent jusqu'a iMedine pour voir Aayyech qui etait leur cousin et leur frere maternel. Le Messager d'Allah, :priere et paix sur lui, etait alors encore ala Mecque. lis lui dirent: «Ta mere a promis a Allah !qu'aucun peigne ne touchera sa tete et qu'elle restera au soleil jusqu'a ce qu'elle te voie». IAayyech eut pitle pour elle et je "ai averti: «Par Allah! lis veulent t'attirer pour t'ecarter de ta !religion, mefie-toi d'eux. Par Allah! Quand ta mere sera derangee par les poux, elle se j coiffera, et quand la chaleur sera trop forte pour elle, elle se mettra a I'ombre». Mais Aayyech insista: «Je vais liberer rna mere de sa prom esse et prendre de I'argent que j'ai la-bas». J'ai propose: «Par Allah! Tu sais que je suis des plus riches de Qouraych. Je te donne la moiM de mon argent et ne va pas avec eux». Il refusa et tint a partir avec eux. Com me il s'obstinait, je dis: «Puisque tu as decide cela, prends rna chamelle. Elle est obeissante et soumise. Reste dessus et si tu sens qu'ils vont te trahir, sauve-toi avec elle». Il prit la chamelle et partit avec eux. En route, Abou Jahl lui dit: «Mon frere! Par Allah! Mon chameau est inconfortable. Puis-je monter avec toi?» " repondit: «D'accord». lis baraquerent leurs chameaux et, des qu'ils furent a terre, ils "attaquerent et I'attacherent solidement. Puis ils I'emmenerent a la 263
ChlV L'Emigration -3 Emigration des sahabas, _________________ Mecque, ils le pousserent a laisser sa religion et il ceda. Nous disions: «Allah n'accepte pa+ le repentir de celui qui a quitte sa religion» et ceux qui avaient apostasle se le disaient aussi~ jusqu'a I'arrivee du Messager d'Allah, priere et paix sur lui, a Medine. Allah revela alors: [Disl: «0 mes ' serviteurs qui avez commis ",.-47-" .ll \ .. ,:r, -:: J\ /" j L:U: l:; oJ des exces a votre propre "":; ~f ~, ~,.,r " t), ":i:: ~ 11 -~ \ ~ ...' ~ f Q detriment, ne desesperez pas \" l-J' ~\\ ~ ~".ic 1\ ~." ~\-~4Jl\ "! t .JJ de la misericorde d'Allah, car ~J·f:':-'7:::J~~:..r -'" ;. l.J~E... Allah pardonne tous les :..:,jj!; p~ ',. "'.:iiJl.l",~ ~ ~~/..;) \ .~J~~ peches. Oui, c'est lui le ~'''·\.:;~l~~f~) ~ ~\ '.~.~~.'.•. ~6...$li .. :::\~' pardonneur, le tres \ +>..... I,) '-F'" ~ ~I "!-tV: ~.!Yf. • ., It ~'.t "'" .. -.tI! misericordieux. Et revenez U':" ,. -;; 11 ~5 -y \.iJJ , repentants a votre Seigneur, et ~ ! . i soumettez-vous alui avant que ne vous vienne le chatiment et vous ne recevrez alors aucu~ secours. Et suivez la meilleure revelation qui vous est descendue de la part de votr~ Seigneur, avant que le chatiment ne vous vienne soudain, sans que vous ne le pressentiez}}~ (39/53-55). Nous ecrivTmes ces versets et nous les envoyames aHichem Ibn Alaa9· J Hichem dit: quand je les re9us, je me mis a les lire a la porte de la Mecque. Je les a~ relus et j'ai essaye en vain de comprendre, puis j'ai prie: «0 Allah! Fais-moi le~ comprendre!» Allah mit dans mon coeur qu'ils sont reveles pour nous, pour ce que nou~ nous disions et pour ce qu'on disait de nous. Je suis alors retourne a mon chameau, je sui~ monte dessus et j'ai rejoint le Messager d'Allah, priere et paix sur lui, aMedine. I \ , I 3.3 Emigration de Othmane en Abyssinle et comment iI fut le premier it emigrerj avec sa famille apres Lout i Qateda, qu'Allah I'agree, rapporte: le premier a emigrer avec sa famille pour la cause: d'Allah fut Othmane Ibn Aaffene, qu'Allah I'agree. Anas, qu'Allah I'agree, raconte: Othmanel Ibn Aaffene partit en Abyssinle (Ethiople T) avec sa femme Rouqaya, qu'Allah les agree, lal fille du Messager d'Allah, priere et paix sur lui. Le Messager d'Allah tarda a recevoir leursi nouvelles (dans une autre version: et il sortait pour attendre de leurs nouvelles). Puis unel femme de Qouraych vint et dit: «Mouhammed! J'ai vu ton gendre avec sa femme. ' -Comment les as-tu vus? demanda-t-il. -II avait porte sa femme sur un ane faible et la conduisait. -Qu'Allah soit leur ~0:;\\. ~\'< \ ,-,-;-, 1?' --,,-::;1compagnon! Othmane est le t'lU'W'~". +by ..ll{J ;'. (l L;'. :;7 l~\V ' (; premier aemigrer avec sa famille apres Lout, paix sur lui». 3.4 Emigration de Ali Ibn Abou Talib Ali, qu'Allah "agree, raconte: quand le Messager d'Allah, priere et paix sur lui, emigra a Medine, iI m'ordonna de rester apres lui pour rendre les depots que les mecquois avaient 264
~hlV L'Emigration -3 Emigration des sahabas I -----------------------------------, (::hez lui. Il etait nomme «Le loyal» pour cela. Je suis reste trois jours. Je me manifestais publiquement et je ne me suis pas dissimule un seul jour. Puis je suis sorti en suivant le ¢hemin du Messager d'Allah. Je suis arrive chez les Benou Aamr Ibn Aawf quand le fv1essager d'Allah, priere et paix sur lui, y etait (il y resta quelques jours avant d'entrer a fv1edine T). Je suis reste chez Kalthoum Ibn Alhidm, pres de la demeure du Messager j:I'Allah. ! ; 3.5 Emigration d'Abou Salama et Om Salama I Om Selema, qu'Allah I'agree, raconte: quand Abou Selema, qu'Allah I'agree, decida de partir a Medine, iI me prepara son chameau. me fit monter dessus et pla!(a entre mes bras son fils Salema Ibn Abou Salema. Ensuite, il partit en guidant le chameau. Quand les ~ommes des Benou Mourira le virent, ils se leverent vers lui et s'opposerent: «Pour ta personne, tu as pu nous desobeir. Mais cette femme est des notres, pourquoi te laisserionsrous I'emmener dans le pays?» lis prirent la corde du chameau de sa main et me separerent de lui. Les Benou Abd Alasad, le clan d'Abou Salema, se facherent alors et affirmerent: «Par ~lIah! Nous ne laisserons pas notre fils chez elle apres que vous I'ayez arracMe de notre ~omme». lis tirerent mon fils Selema chacun vers lui et arracherent son bras. Les Benou Abd ~Iasad le prirent. Les Benou Mourira m'emprisonnerent chez eux et mon mari Abou Selema partit a Medine. Je fus separee de mon fils et de mon mario Je sortais chaque matin, je fm'asseyais sur le terrain et je pleurais jusqu'au soir, pendant un an ou presque. Finalement, lun de mes cousins des Benou Mourira passa; iI vit mon etat et eut pitle de moi. Il dit aux :Benou Mourira: «Ne laisserez-vous pas partir cette pauvre femme? Vous I'avez separee de ~on mari et de son fils». lis me dirent: «Va rejoindre ton mari si tu veux». Les Benou Abd jAlasad me rendirent alors mon fils. J'ai prepare mon chameau, puis j'ai pris mon fils dans imes bras et je suis partle vers mon mari a Medine. Je n'avais avec moi aucune creature Id'Allah. Quand je suis arrivee a Taniim (une route a cinq kilometres de la Mecque C), rai irencontre Othmane Ibn Talha Ibn Abou Talha des Benou Abdaddar. Il demanda: «Ou vas-tu, !fille d'Abou Oumeya? I _ Je veux rejoindre mon mari aMedine, repondis-je. -Mais n'y a-t-il personne avec toi? -Personne n'est avec moi sauf Allah et mon fils que voici. -Par Allah! II n'est pas possible de te laisser». Il prit la corde du chameau et partit avec !moi a vive allure. Par Allah! Je n'ai jamais tenu compagnle a un homme arabe plus noble que ilui. Quand il arrivait au bivouac, il baraquait le chameau puis se reculait. Quand je Idescendais, iI prenait mon chameau a I'acart, le dessellait puis I'attachait aun arbre. Ensuite, Iii s'ecartait vers un arbre et se couchait dessous. Quand iI etait temps de partir, il preparait imon chameau et me le presentait. Puis iI se mettait a I'ecart et disait: «Monte». Quand je !montais et je m'installais sur mon chameau, il venait, prenait sa corde et me guidait jusqu'a laIhalte su!vante. Il f~t ainsi jusqu'a ce que nous arrivames a Medine. Quand il vit le village des !Benou Aamr Ibn Aawf a Qouba, il dit: «Ton mari est dans ce village -Abou Selema yatait 265 ChlV L'Emigration -3 Emigration des sahabas _________________ instalie. Entre avec la benediction d'Allah». Puis if retourna a la Mecque. i Om Selema disait: je neconnais pas une famille dans l'lslam qui subit ce que subit ~' famille d'Abou Selema, et je n'ai jamais vu un compagnon plus noble que Othmane Ib Talha. Othmane Ibn Talha Ibn Abou Talha Alaabdeti, qu'Allah I'agree, embrassa l'lsla , apres le pacte de Houdeybiya et emigra avec Khalid Ibn Alwalid, qu'Allah I'agree. I I 3.6 Couhayb quitte la Mecque pour emigrer et son histoire avec les jeune$ hommes de Qouraych , Couhayb, qu'Allah I'agree, rapporte: le Messager d'Allah, priere et paix sur lui, dit: «O~ m'a montre la terre ou vous emigrerez: une terre de marais salins entre deux terre~ rocailleuses. C'est soit Hejar so it Yethtib (ancien nom de Medine T)>>. Le Messager d'Alla* partit a Medine et Abou Bakr, qu'Allah I'agree, partit avec lui. Je voulus partir avec lui mai* des jeunes hommes de Qouraych m'en empecherent. Cette nuit-Ia, je me mis a me lever, ~ me tordre et a feindre de ne pas pouvoir me coucher. lis dirent: «Allah I'a occupe par le mal I de son ventre et vous a soulages» et ils s'endormirent. Je n'etais pas malade, et je suis partir Certains me rejoignirent apres mon depart pour me ramener. Je leur ai propose: «Si je vou~ donne mes onces d'or, me laisserez-vous partir et tiendrez-vous votre parole?» II~ accepterent. Je les suivis a la Mecque et je leur dis: «Creusez sous le pas de la porte, if y ~ des onces. Allez chez Unetelle et prenez les deux habits». Je suis parti et je suis arriv~ aupres du Messager d'Allah, priere et paix sur lui, a Qouba, avant qu'il ne la quitte. En me i voyant, if s'exclama: «Abou Yahya! L'affaire est gagnantel» Je dis: -:-~\ \ -~ \:\d «0 Messager d'Allah! Personne ne m'a precede vers toi et seul Cu . ~ " Jibtil, j paix sur lui, t'en a informe». I 3.7 Couhayb arrive aupres du Prophete a Qouba. Le Prophete lui annonce IJ bonne nouvelle et Allah revele un verset ason sujet iI SeTid Ibn Almousayib, qu'Allah I'agree, rapporte: Couhayb, qu'Allah "agree, partit pou~ emigrer vers le Prophete, priere et paix sur lui, et des pa"lens de Qouraych le suivirent. 'I descendit, sortit les f1eches de son carquois et dit: «Gens de Qouraych! vous savez que jS, suis le meilleur archer parmi vous. Par Allah! Vous ne m'atteindrez pas jusqu'a ce que j'ai~ tire sur vous toutes les f1eches qui sont dans mon carquois. Puis je vous frapperai de mo~ sabre tant qu'iI en restera un morceau dans ma main. Ensuite vous m'aurez. Mais si vou~ voulez, je vais vous indiquer ou se trouve mon argent a la Mecque et vous me laissez». II~ acquiescerent: «Oui». lis se donnerent leurs paroles sur cela et illeur indiqua. Allah revel~ ce i verset a son Messager: [Et il Y \~_0\ \,,~ ",?_.J.~\\_ .~I\\' \:'y'"~-;\:-,,~! ~-,,·~.T ~'!':.~. ",I~\ -:, ",;;1 .,)\J.)<-l \...:>i-9,,~ \"'\JJ~ "';vIi. '-'....-.... \JV-l ,'~ ~ i...T '-'/ U' c<:/, a parmi les gens celui qui '" '-;. ~ ~ -~. L I ., I achete sa personne pour la recherche de I'agrement d'Allah. Et Allah est compatissan~ envers ses serviteurs] (2/207). En voyant Couhayb, le Prophete s'exclama: «La vente es~ 266
¢hlV L'Emigration -3 Emigration des sahabas I --------------------------------! ~agnante, Abou Yahya! La vente est gagnante, Abou Yahya!» Et illui recita le Coran. . Dans une autre version: il vida son carquois et en sortit quarante f1eches. Il dit: «Vous ne rtJ'atteindrez pas jusqu'a ce que je place une fleche dans chaque homme parmi vouS. Puis je ~rendrai mon sabre et vous saurez que je suis un homme. Et rai laisse a la Mecque deux ftsclaves, elles sont a VOUS». l Dans une autre version, Qouhayb raconte: quand j'ai voulu emigrer de la Mecque vers le ~rophete, priere et paix sur lui, les qouraychites me dirent: «Qouhayb! Tu es venu chez nous @I eta it byzantin T) sans argent et tu partirais avec ton argent? Par Allah! Cela ne se passera ~mais». Je leur ai propose: «Et si je vous donne mon argent, me laisserez-vous?» lis ~epondirent: «Oui». Je leur ai livre mon argent, ils me laisserent et je partis a Medine. Le tProphete apprit cela et s'exclama: «Qouhayb a gagne! Qouhayb a gagne!» j 3.8 Emigration de Abdallah Ibn Omar ! Mouhammed Ibn Zeyd rapporte: quand Ibn Omar, qu'Allah les agree, passait devant leur maison dont ils avaient emigre, il fermait les yeux et ne la regardait pas; il n'y est jamais ¢ntre (apres en avoir emigre T). i Mouhammed Ibn Zeyd Ibn Abdallah Ibn Omar disait: Ibn Omar pleurait chaque fois qu'iI ,voquait le Messager d'Allah, priere et paix sur lui, et fermait les yeux chaque fois qu'il ~assait devant sa maison (dont il avait emigre T). 3.9 Emigration de Abd Ibn Jihch Ibn 'Abbas, qu'Allah les agree, rapporte:· Abd Ibn Jihch (le frere de Abdallah et Zeyneb Ibn Jihch C) etait le dernier des mouhajirins arester ala Mecque et il etait aveugle. Quand II ~e decida a emigrer, sa femme, la fille d'Abou Sofiene Ibn Harb Ibn Oumeya (nommee ~lf8riaa C), ne le voulut pas et se mit a lui proposer d'emigrer ailleurs. Il emigra avec sa famille et ses biens en cachette des qouraychites, et arriva aupres du Messager d'Allah, priere et paix sur lui. Abou Sofiene Ibn Harb se precipita de vendre sa maison a la Mecque. pius tard, Abou Jahl Ibn Hichem, Cotba Ibn Rabiaa, Cheyba Ibn Rabiaa, 'Abbas Ibn ~bdelmottalib et Houwaytib Ibn AbdelOozza passerent devant la maison. Elle contenait des peaux qui sechaient. Cotba versa des larmes et composa: «Toute maison, quoique dure sa prosperite, Sera un jour frappee d'une tornade et de melancolie». ! Abou Jahl se tourna vers 'Abbas (I'oncle du Prophete T) et dit: «Voila ce que vous nous ~vez cause». Quand le Messager d'Allah, priere et paix sur lui, entra a la Mecque le jour de la Victoire, Abou Ahmed (Abd Ibn Jihch C) se mit a reclamer sa maison. Le Prophete prdonna aOthmane Ibn Aaffene, qu'Allah I'agree, de le prendre a part. Othmane lui parla et il pessa de demander sa maison. Abou Ahmed disait le jour de la Victoire alors que le prophete, priere et paix sur lui, etait accoude: . «Quelle vallee bien-aimee, la Mecque, OU je marche sans guide. 267
ChlV L'Emigration -3 Emigration des sahabas, _________________ La, nombreux sont mes visiteurs. La, sont plantes mes pieux». Ibn lshaq rapporte: apres Abou Selema, les premiers a arriver a Medine furent Aamirl~ Rabiaa et Abdallah Ibn Jihch, qu'Allah les agree. Ce dernier prit sa famille et son frere Attl Abou Ahmed. Abou Ahmed etait aveugle et tournait dans la Mecque de haut en bas saris guide. Il etait poete et sa femme etait Alfenaa fille d'Abou Sofieme Ibn Harb. Sa mere et~t Oumeyma fille de Abdelmottalib Ibn Hicham, qu'Allah I'agree, (Ia tante paternelle ~ Prophete C). La maison de la famille de Jihch fut fermee car elle etait abandonnee. Oot passa -le reste de I'histoire est le meme. . Abou Ahmed Ibn Jihch composa au sujet de leur emigration: «Quand Om Ahmed me vit partir sous la protection De celui que je redoute et que je crains sans le voir (Allah C), Elle me proposa: «Si tu dois absolument partir, Emmene-nous dans un pays loin de yethrib». Je lui repondis: «Ce sera Yethrib sans aucun doute, Et I'homme accomplit ce que le tout misericordieux veut. Je me dirige vers Allah et le Messager; et qui tourne Son visage un jour vers Allah ne perd point». Combien laissames-nous d'amis intimes et sinceres Et d'amies qui pleuraient et se lamentaient? Elles pensent que I'injustice nous eloigne de notre pays, Alors que notre intention est de chercher la recompense. J'ai appele les Benou Ranm a cesser de faire couler le sang, Et le chemin de verite apparut clairement aux gens, lis accepterent, louange aAllah, quand le predicateur Les appela ala verite et la reussite, et s'engagerent entierement. Des amis a nous qui se sont ecartes de la guidee Se reunirent et s'armerent contre nous. Nous etions deux groupes : I'un fut mene Ala verite et guide; et I'autre chatie. lis laisserent la raison et suivirent le mensonge, et Satan Les detourna de la verite. lis perdirent et furent devus. Nous retournames aux paroles du Prophete Mouhammed, Et nous fOmes·les allies de la verite, bons et benis. Les proches nous implorent par les liens de parente, Mais iI n'y a plus de liens de parente ni de proximite. Quel neveu parmi nous vous fera-t-il encore confiance ? Et quel beau-pere apres mon beau-pere (Abou SoMne) esperons-nous ? 268
~hlV L'Emigration ·3 Emigration des sahabas _________________ Un jour ou les gens se distingueront et la verite apparaltra, Vous saurez qui de nous est plus proche de la verite ». 3.10 Emigration de Dhamra Ibn AIii~ Seiid Ibn Joubeyr, qu'Allah I'agree, rapporte : Allah revela : [Ne sont pas egaux ceux des qroyants qui restent chez eux --: .J i ~ /'.\ ~ $ ~ :0 ~auf ceux qui ont quelque infirmite L~-4"+t-..lJ' .:--i ~ -let qeux qui luttent corps et biens dans le sentier d'Allah. Allah donne 8 ceux qui luttent corps et ijiens un grade d'excellence sur ceux qui restent chez eux. Et a chacun Allah a promis la rheilleure recompense; et Allah a mis les combattants au-dessus des non combattants en I~ur accordant une retribution immense; des grades de superiorite de sa part ainsi qu'un I p,ardon et une misericorde. Allah est pardonneur et misericordieux] (4/9S-96). Des pauvres rhusulmans a la lVIecque (qui n'ont pu emigrer avec les musulmans T) y trouverent une ~ermission (pour ne pas emigrer et combattre T). Mais ensuite, Allah revela : [Ceux qui ont ~it du tort 8 eux-memes, les '/\,'::," \ \j ~:JJ ~\ · <jlnges enleveront leurs ames J \.J> • ~ , _ r.<"_\ .... ~ J ~ ~ ~ t,; ¢n disant: «Ou en etiez-l..j . ~'J.~T~), ~0~~~..Jl 0,.1 ~ous (a propos de votre ','.; ~ ~Iigion) ? » « Nous etions 'S: lj. '. i/npuissants sur terre », dirontQs. Alors les anges diront : « La terre d'Allah n'etait-elle pas assez vaste pour vous permettre ~'emigrer? »Voila bien ceux dont le refuge est rEnfer, et quelle mauvaise destination !] ~4/97): lis ~irent alors : « Ce verset est une ~cou~s.e ». Ensuite, Allah revela : [A ~e~ce~ti~n ~es ImpUissants: hommes, -;,~,"'~.~::...~ '\~_'\~ >~\-J~~\\G..c-:-·.:;/;·:~,"'"l\~k ~mmes et enfants, U~.~ '-1 ~~" "J,,:J; ,,~~ .,. ircapables de se debrouiller ""~0;;i~ ~j'7~ ~t qui ne trouvent aucune voie. A ceux-18, il se peut qu'Allah donne le pardon. Allah est Iement et pardonneur] (4/98-99). Dhamra Ibn Alii9 des Benou Leyth etait riche et aveugle. Il eclara alors : « Meme si rai perdu la vue, je suis capable de trouver une voie, car rai de : argent et des esclaves. Emmenez-moi ». On I'emmena et iI marcha tout doucement car il ~tait malade. La mort le prit 8 Taniim (8 Skm de la Mecque C) et il fut enterre a la mosquee ~e TanTim. Allah revela pour lui particulierement : [Et quiconque sort de sa maison, emigrant ters Allah et son Messager, et ~" :-:,"'\1 ,"', ~,>;. \p --:b\ ''Q \'" ~ ~ -" ~ ~ ': ,. q-• ~ ue la mort atteint, sa <..-J.Y"'" ~-l,,~' r~)F \s''J.J" ., ~'~'[~I.Y:! _ recompense incombe 8 Allah. ~-\~ ". -: jl, ;-\1-J\ ~ ~ ~ $ i --:: :;:u I=t Allah est pardonneur et " /"J ~ u j /" :.r. C!.) \nisericordieux] (4/100). 269
ChlV L'Emigration ·3 Emigration des sahabas, _________________ Ibn 'Abbas, qu'Allah les agree, rapporte : Dhamra Ibn Alii<; sortit de sa maison emigra~. Il ordonna a sa famille: «Sortez-moi de la terre des idolatres vers le Messager d'AIIa~, priere et paix sur lui ». Il mourut en route avant d'atteindre le Prophete. La revelatiqn descendit alors : [Et quiconque sort de sa maison, emigrant vers Allah et son Messager, .t que la mort atteint, sa recompense incombe a Allah. Et Allah est pardonneur ~t misericordieux] (4/100). I I 3.11 Emigration de Wethila Ibn Alasqaa I Wethila Ibn Alasqaa, qu'Allah I'agree, raconte : fai quitte ma famille a la recherche d~ !'Islam. Je suis arrive aupres du Messager d'Allah, priere et paix sur lui, alors qu'iI priait. J~ me suis aligne dans le dernier rang et fai suivi leur priere. Quand le Messager d'Allah finit s~ priere, il vint vers moi au dernier rang et demanda : « Que veux-tu ? I -L'lslam, repondis-je. -C'est meilleur pour toi. Et tu emigres? -Qui. -L'emigration du paysan ou I'emigration definitive? -Laquelle est meil/eure ? -L'emigration definitive..·..-\...."t.'" .;;1 '""l!#o -.'1" \~ \\ ...~~~.. l- L'emigration definitive consiste ~'-?~l.S)C?..}.\.HJ>~4 O~j.. ,...~ ..> iJ," ~ a rester avec le Messager .cis."'::1-"J ~£0'" ~~J, 6'_ 1.;J. . ~ -W\ -, d'Allah, priere et paix sur lui, et .' U~~):J", ~~.J..-1.. IJ,N 'I I'emigration du paysan consiste a retourner a la campagne. Et tu dois obeir dans la difficult~ et la facilite, pour ce qui te plaIt ou te de plait, en favorisant les autres atoi-meme. I -Qui ». Il tendit la main et je tendis la mienne. Quand il vit que je ne posais aucun~ co~dition, il precisa: «Pour ce que tu peux». Je dis: «Pour ce que je peux», et il tapa mt' main. I 3.12 Emigration des Benou Aslern I Iyes Ibn Selema Ibn Alakwaa, qu'Allah I'agree, rapporte: les membres de la tribu d~ Aslem tomberent malades (le paludisme eta it courant a Medine et les strangers e~ souffraient souvent T). Le Messager d'Allah, priere et paix sur lui, leur recommanda: «Aslerrl! Aflez ala campagne. j -0 Messager d'Allah! dirent-ils. Nous craignons de defaire notre emigration et d, retourner sur nos pas. I -Vous etes nos campa-gnards et nous sommes vos citadins. Quand vous nous ap,pele~1 nous vous repondons, et quand "~\"';"~-\. -"f':-";';'\':" '~"D--(\ ",'I!,' \; "."'7~~..:l\:;/' \ nous vous appelons, vous nous u3r~'}>b ~n·>..rY.) :.):i~ ,u.ijl.. 1,.)..2J-'_,,; 'A ".,9 ) , • \;'" f I .. ",cd: '" repondez. Vous etes les .. -/ -~\,9"'\ G ..... -11 ~ I> emigrants ou que vous soyez». 1 ~ \.: ~ 270
C~IV L'Emigration -3 Emigration des sahabas _________________ i i 3.13 Emigration de Jouneda Ibn Abou Oumeya , Jouneda Ibn Abou Oumeya Alazdi racante: nous avons emigre au temps du Prophete, priere et paix sur lui, et nous eumes un desaccord au sujet de I'emigration. Certains afflrmerent: «Elle n'existe plus». D'autres pretendirent: «Elle n'est pas terminee» (car, quand I~ Mecque et les autres tribus embrasserent l'lslam, iI nefallait plus les quitter pour aller chez I~s m.usulmans C). Je suis entre chez le Messager d'Allah et je I'ai questionne a ce sujet. Il n~pondit: «L'emigration ne sera pas terminee tant que :/I ®\~ ~. \:.a .lIo--: ~ J\ ~~:':".;= ~ lets mecreants seront combattus (Ies musulmans ..J 1Y.~ f7""" h~bitant alors chez les mecreants devront emigrer C)>>. i : Abdallah Ibn SaMi, qu'Allah I'agree, racante: je suis venu avec une delegation des $nou Saad Ibn Bakr aupres du Messager d'Allah, priere et paix sur lui. Nous etions sept ou hpit et j'etais un des plus jeunes. lis partirent aupres du Messager d'Allah et pose rent leurs ~estions jusqu'a etre satisfaits, tandis qu'ils m'avaient laisse avec les montures. Je me r'ndis alors chez le Messager d'Allah, priere et paix sur lui, et j'ai demande: «0 Messager dlAilah! Informe-moi d'une chose. -Que veux-tu? dit-il. i-Des gens disent qu'il n'y a plus d'emigration. ! -Ta question est meilleure que les leurs. L'emigration ne finira pas tant que les mecreants seront cambattus». I 3.14 Ce qu'on dit aCafwane Ibn Oumeya et d'autres au sujet de I'emigration Ibn Aabb9s, qu'Allah les agree, rapporte: on dit a Cafwane Ibn Oumeya (qui embrassa l'lslam apres la prise de la Mecque, voir ch1 §9.14 T) alors qu'il etait en haut de la Mecque: «Celui qui n'emigre pas n'a pas de religion (son appartenance a la religion n'est pas valable ~)>>. Il dit: «Je n'irai pas a ma maison avant d'aller a Medine». Il partit a Medine et resta chez ~I'Abbas Ibn Abdelmottalib. Puis iI se rendit chez le Prophete, priere et paix sur lui, qui le qlJestionna: «Qu'est-ce qui t'amene, Abou Wahb?» II repondit: «II parait que celui qui n'a pas emigre n'a pas de religion». Le Prophete repondit: «Abou Wahb! Retourne aux routes de la f\11ecque et reste avec ta famille -::,-:,,~'"~ <.. ...-: -:: 7-.. _'» 0 '\1 \ " / e,.. °t ~ns votre maison. L'emigration ~"\ /?. ", J'; 07" 'U.Af7' . u)..cr.J .F;J" ejst terminee, mais il reste le jihed '1.1~,\.:s."!'.'~~·o~. \";. "'~~"".,)W W'»Gr~\ ~\ eIt I'intention, et quand vous etes ';.J,r,-~~ ~ .' ~ ;, ~ ~ J'" " aPpeles en expedition, partez}}. Tawous rapporte: on dit a Cafwane Ibn Oumeya: «Celui qui n'a pas d'emigration est ~rdu». Il jura de ne pas laver sa tete jusqu'a ce qu'iI se soit rendu chez le Prophete, priere ejt paix sur lui. Il monta sa montura at partil. Il trouva la Propheta a la porta de la mosquee et demanda: «0 Messager d'Allah! On m'a dit que celui qui n'a pas d'emigration est perdu, et j'~i jure de ne pas laver ma tete jusqu'a venir te voir». Le Prophete, priere et paix sur lui, 271
ChlV L'Emigration -3 Emigration des sahabas ________________-+ I repondit: «Qafwane a vu l'lslam et I'a accepte comme religion. L'emigration est finle apres Iia Victoire, mais il reste le jihed et I'intention, et quand vous etes appeles en expeditiqn, partez». Qalih Ibn Bechir Ibn Foudeyk raconte: mon grand-pere Foudeyk alia aupres ~u Prophete, priere et paix sur lui, et dit: «0 Messager d'Allah! lis pretendent que celui qui ~'a pas emigre 1 estpe~du».LeProp~eterepo~dit: e.'e,\_~,.~..,..\\ ''''-~\l)~~'' <j-~~\ ':i\1;~h 0 «Foudeyk! Accomplis la pnere, ~~-' :-..r-'~ ) '"/' '.) ~ . .. r;: acquitte I'aumone et emigre le / ~ ~~~~L;} Jtl mal, puis habite la terre de ton y., /" i peuple ou tu veux et tu seras alors emigrant». I Aata Ibn Abou Rabah raconte: j'ai visite A'icha, qu'Allah I'agree, avec Ooubeyd It Ooumayr Alleythi, et nous la questionnames sur I'emigration. Elle declara: «Aujourd'hui, il 'y a pas d'emigration. Les croyants fuyaient vers Allah eleve et son Messager pour preserv r leur religion par crainte d'en etre detournes. Mais aujourd'hui, Allah a fait triompher l'lslam ~t ils peuvent adorer leur Seigneur ou ils veulent. Mais iI reste le jihad et I'intention». 272
q,1V L'Emigration -4 Emigration des femmes et des enfants____________ ! 4 EMIGRATION DES FEMMES ET DES ENFANTS i 4.1 Emigration de la famille du Prophete et d'Abou Bakr !I A'icha, qu'Allah I'agree, raconte: quand le Messager d'Allah, priere et paix sur lui, emigra, '1 nous laissa derriere et laissa ses filles. Quand il se stabilisa, il envoya (son fils adoptif T) t'yd Ibn Alharitha avec son serviteur Abou Ram. Il leur donna deux chameaux et cinq cents d rhams qu'iI avait pris a Abou 8akr pour acheter les montures necessaires. Abou 8akr e voya avec eux Abdallah Ibn Ourayqit avec deux ou trois chamelles et ecrivit aAbdallah Ibn ptbou 8akr, qu'Allah les agree, d'emmener sa mere Om Roumene, moi et ma soeur Asma I'~pouse de Zoubeyr. Zeyd, Abou RafiT et Abdallah sortirent ensemble. Quand ils arriverent a UdeYd, Zeyd Ibn Alharitha acheta trois chameaux avec les cinq cents dirhams, puis ils trerent tous ala Mecque. lis rencontrerent Talha Ibn Ooubeyd Allah, qu'Allah I'agree, alors 'il voulait emigrer et ils partirent ensemble. Zeyd et Abou Ram allerent avec Fatima, Om althoum (mariee a Othmane apres la mort de Rouqaya C) et Sawda Bint Zomaa (Ia femme * tdJu Prophete C) tandis que Zeyd portait Om Ayman et Ousema (sa femme et son fils T). Quand nous arrivames au desert, mon chameau s'effaroucha et fuit. J'etais avec ma mere ns un palanquin (chaise montee sur le chameau T), et elle se mit a dire: «0 ma fille! 0 ma ariee (car elle etait mariee au Prophete mais ne vivait pas encore avec lui T)!» Enfin, notre . ameau s'arreta apres avoir descendu la route de Hercha, et Allah nous soulagea. Puis l1Qus sommes arrivees a Medine et je suis restee avec la famille d'Abou Bakr tandis que la tamille du Prophete, priere et paix sur lui, habitait avec lui. Le Messager d'Allah avait 'nstruit sa mosquee et des maisons autour de la mosquee; il y installa sa famille. Nous mmes restees quelques jours -puis elle raconta I'histoire de son mariage. . A'icha, qu'Allah I'agree, raconte: nous sommes partis pour emigrer et nous avons pris yne route difficile. Mon chameau s'effaroucha excessivement et fuit. Par Allah! Je n'oublle ~as la parole de ma mere: «Ma petite mariee!» II continua a fuir et s'effaroucher. J'entendis quelqu'un dire: «Jette ses renes!» Je les ai jetees et iI se redressa et fit demi-tour, guide par ~ne personne. t I 4.2 Emigration de Zeyneb la fille du Prophete et ce qu'iI dit d'elle a cause des ~rejudiCeS qu'elle subit en route ! Zeyneb, qu'Allah I'agree, la fille du Prophete, priere et paix sur lui, raconte: (son mari ~'stait pas musulman et fut prisonnier a la bataille de Badr. Le Prophete lui rendit la liberte a ' ndition de lui rendre sa fille; c'est alors qu'elle emigra T) pendant que je me prsparais a oyager, Hind Bint Ootba (Ia femme d'Abou Softene T) me rencontra et dit: «Fille de ouhammed! J'ai entendu que tu voulais rejoindre ton pere». J'ai nis: «Je n'ai pas voulu faire ~ gela». Elle proposa: «Ma cousine, ne reste pas ici! Si tu as besoin d'affaires pour te faciliter t~n voyage ou d'argent pour aller chez ton pere, fen ai. N'hesite pas a m'en demander, car 273
ChlV L'Emigration -4 Emigration des femmes et des enfants ___________-+ , les problemes entre les hommes ne concernent pas les femmes». Par Allah! Je crus qu'elle etait sincere dans ses paroles, mais je me suis mefiee d'elle et fai nle cela. Je me s4is preparee. .I Ibn Ishaq rapporte: quand elle finit de se preparer, le frere de son mari, Kinena I~n Rabil, lui amena un chameau. Elle monta dessus et iI prit son arc et son carquois. Pui$ if sortit en la menant de jour, et elle eta it dans un palanquin. Des hommes de Qouraych -1m parlerent et s'elancerent a sa poursuite. lis la rattraperent a Dhi Touwa. Le premier alia rejoindre fut Habbar Ibn Alaswad Alfihri. Il I'effraya avec sa lance alors qu'elle eta it dans lle palanquin. Elle etait enceinte et perdit son bebe. Son beau-frere baraqua, sortit son carqu~is et declara: «Par Allah! CeJui qui approche, je lui planterai une f1eche». Les mecrea~ts reculerent. Abou Sofiene vint avec une groupe de notables de Qouraych. Il appela: « e I'homme! Laisse tes f1eches qu'on puisse te parler». Il baissa les armes et Abou Sofle s'approcha de lui. Il expliqua: «Tu as eu tort. Tu es sorti avec la femme devant tous le mon e alors que tu connais notre calamite (Ia bataille de Sadr C), notre defaite et ce q e Mouhammed nous a cause. Si tu nous prends sa fille de jour devant tout le monde pour la ui emmener, les gens penseront que c'est a cause de notre humiliation, notre faiblesse et not e decouragement. Par ma vie! Nous n'avons que faire de la priver de son pere et ce n'est p s pour nous une vengeance, mais ramene la femme; quand les voix se calmeront et que I s gens diront que nous I'avons retournee, alors prends-Ia secretement pour qu'elle rejoig1e son pere». Il fit ainsi. I Oorwa Ibn Zoubeyr, qu'Allah les agree, rapporte: un homme ramena Zeyneb, qu'AII~h I'agree, la fille du Messager d'Allah, priere et paix sur lui. Deux hommes de Qouraych ~e rattraperent et le combattirent. lis la lui prirent et la pousserent. Elle tomba sur un rocho/, perdit son bebe et eut une forte hBmorragie. lis I'emmenerent a Abou Sofiene. Des femm,s des Senou Hechim vinrent et iI la leur donna. Apres cela, elle vint emigrante. Elle res~ malade jusqu'a ce qu'elle mourut de cette maladie, et elle etait consideree martyre. i A'icha, qu'Allah I'agree, I'epouse du ProphBte, priere et paix sur lui, rapporte: quand ,e Messager d'Allah quitta la Mecque, sa fille Zeyneb, qu'Allah I'agree, partit de la Mecque aVEJlc Kinena -ou Ibn Kinena. Les mecreants sortirent a sa poursuite. Habbar Ibn Alaswad Ja rattrapa; iI ne cessa de blesser son chameau avec sa lance jusqu'a ce qu'elle tomba et per~it son bebe. Elle se releva malgre la souffrance. Les Senou Hechim et les Senou Oumeya ~ disputerent pour la garder. Les Senou Oumeya reclamerent: «C'est a nous de la garden>, c~r elle etait mariee a leur cousin Aboul Aac;. Elle etait chez Hind Sint Ootba Ibn Rabiaa et ce~e derniere lui disait: «Ceci t'est arrive a cause de ton pere». Le Messager d'Allah, priere et p~ix sur lui, demanda a Zeyd Ibn Alharitha (son fils adoptif T): «Veux-tu partir et ramener Zeyne~? -Oui, 0 Messager d'Allah! repondit-il. I -Prends ma bague et donne-Ia lui». Zeyd partit et se mit a chercher discretement I,s nouvelles. Il rencontra un berger et lui demanda: «Pour qui travailles-tu? I -~our Aboul Aac;, repondit-il. j -A qui appartiennent ces moutons? . 274
I C,IV L'Emigration -4 Emigration des femmes et des enfants ____________ , i i-AZeyneb fille de Mouhammed». Il marcha un peu avec lui puis dit: «Acceptes-tu que je te!confle une chose pour lui donner, et tu ne le dis a personne? ! -Qui, repondit-il». Il lui donna la bague et elle la reconnut. Elle lui demanda: «Qui t'a dqnne ceci? i-Un homme, repondit-il. ! -Qu I'as-tu laisse? I -A tel et tel endroi!». Elle se tut, attendit la nuit et sortit a sa rencontre. Quand elle artiva, Zeyd dit: «Monte devant moi sur mon chameau». Elle refusa: «Non. Toi, monte devant mph>. Il monta et elle monta derriere lui. Quand elle arriva, le Messager d'Allah, priere et paix surlui, dit: «C'est celle de mes fille qui a le plus souffert pour mob>. ~. 7. -"'$\ "S J" -: .. : ~(~V" ·ft l? I Ali Ibn Alhouseyn (Ibn Fatima T), qu'Allah les agree, entendit cela. Il partit voir Oorwa, q~'Allah I'agree, et questionna: «Quel est ce recit que rai entendu que tu racontes, et tu y ditninues la valeur de Fatima?» Oorwa repondit: «Par Allah! Je ne voudrais pas posseder ce qlfil y a entre I'est et I'ouest et diminuer la valeur de Fatima. Et, ell partir de maintenant, je ne le!raconterai plus jamais». I 4.3 Emigration de Dorra, fille d'Abou Lahab I Ibn Qmar, Abou Hourayra et Aammar Ibn Yesir, qu'Allah les agree, rapportent: Dorra, q~'Allah I'agree, la fille d'Abou Lahab, vint emigrante. Elle fut Mbergee chez Ram Ibn Almouaalla Azzouraqi, qu'Allah I'agree. Des femmes des Benou Zourayq s'assirent avec elle e~ dirent: «Tu es la fille d'Abou Lahab dont Allah a dit: [Que perissent les mains d'Abou L+hab et qu'il perisse. Sa fortune ne lui sert ell rien, ni ce qu'iI a acquis] (111/1-2)? Ton e~igration ne te sert a rien». Elle partit chez le Prophete, priere et paix sur lui, et se plaignit a lui de leurs paroles. Le Messager d'Allah la calma et lui dit: «Assieds-toi». Puis il dirigea la p~iere de dhohr et s'assit un moment sur le minbar. Il dit: «0 musulmansl Comment se fait-il qt.''on me bl sse ma famille (Dorra etait sa _..;;.... 11 .. '> " \<! Y. \£\i c usine car Abou Lahab etait ~W 0\ \~jl> " ~\~/l..S~.)\ c)}.A \.LY' v..,\ ,,'-:::.' s~n oncle T)? Par Allah! Le jour .. / " ~\.~;)\ ... ,,-~~\~~ ~Z:;''-\.;,.. ~0t:jd~ la resurrection, mon ~ ";, ey.. ~ :.J J V J .. in~ercession atteindra les tribus de Ha, Hakam, Coude et Selheb (et ma tribu en profitera e~core p~us C)>>. _ I 4.4 Emigration de Abdallah Ibn 'Abbas et d'autres enfants i Ibn 'Abbas, qu'Allah les agree, raconte: nous avons rejoint le Messager d'Allah, pril3re et p~ix sur lui, cinq ans apres I'Hegire. Nous sommes sortis en compagnle des qouraychites I'''nnee des coalises (mais pas pour combattre les musulmans T). J'etais avec mon frere A~adhl et notre serviteur Abou Ram, qu'Allah les agree. Quand nous arrivames a Aalj, nous phmes la route de Rakouba, nous depassames Jethjetha, nous arrivames chez les Benou I 275
I ChlV L'Emigration ·4 Emigration des femmes et des enfants___________+ Aamr Ibn Aawf et nous entrames a Medine. Nous trouvames le Messager d'Allah danSile fosse. J'avais alors huit ans et mon frere treize ans. 276 |
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