Une agression humaine ou un châtiment divin ?
Les spécialistes de l’histoire musulmane médiévale et moderne s’accordent presque tous pour dire que le point le plus vulnérable de l’entité islamique était les gouvernements. Ce fut la brèche par laquelle s’engouffra l’invasion croisée qui put ainsi semer à sa guise la corruption et le désordre. L’Islam était la victime, et ce fut sa nation qui eut à supporter le poids des lourdes pertes… Des brèches par lesquelles s’engouffra l’invasion croisée Avant de décrire les personnes des dirigeants, nous mentionnerons d’abord quelques exemples de leurs forfaitures... Parlant de la première croisade et décrivant l’offensive contre Antioche — ville actuellement connue sous le nom d’Iskenderun et que les Français arrachèrent à la Syrie pour l’annexer à la Turquie, en guise de récompense pour son dirigeant apostat [Ataturk] — le Professeur Ahmad Ash-Shuqayrî écrit : « La bataille perdura pendant des mois très difficiles. Les combats se déroulaient aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de la ville, sur les tours et les remparts, dans les rues et dans les places. La courageuse garnison appelait au secours et demandait des renforts, mais en vain... Alep et Damas étaient les deux cités les plus proches d’Antioche, mais le conflit qui opposait les deux frères ennemis jurés Ridwân, roi d’Alep, et Duqqâq, roi de Damas, était à son paroxysme. La guerre fratricide battait son plein lorsque les troupes franques arrivèrent sous les remparts d’Antioche. » Quelle était la cause de la guerre entre les deux rois frères ? « La cause en était que Ridwân, roi d’Alep, convoitait Damas et voulait l’arracher à son frère Duqqâq. C’était avec cet état d’esprit que les deux rois, Duqqâq et Ridwân, regardaient Antioche aux prises avec les croisés, sans qu’ils ne sachent ce que le destin allait leur réserver ! » « Les croisés étaient probablement au courant du conflit entre les deux rois. Ils établirent alors une liaison avec Damas, écrivant à son roi pour le rassurer sur leurs intentions concernant son royaume. Le roi de Damas plaça sa confiance en cette paix humiliante. D’ailleurs, qu’avait-il à voir avec Antioche ? Après elle le déluge, n’est-il pas ? » Ibn Al-Qalânisî écrit : « Les croisés écrivirent au souverain de Damas qu’ils ne prendraient et n’attaqueraient que les villes qui appartenaient naguère aux Byzantins. C’était une ruse de leur part, afin qu’il n’aille pas prêter main forte au souverain d’Antioche. » Antioche résista toute seule. Mais qui résista pour elle et donna généreusement son sang pour défendre la ville menacée ? Seuls les quémandeurs de l’au-delà ! Le roi d’Antioche était quant à lui un débauché et un despote qui tyrannisait ses sujets, ainsi que le décrivent nos historiens... Ces derniers mentionnent d’ailleurs que les habitants de la ville de Artâh — qui était sous la tutelle du roi d’Antioche — allèrent jusqu’à demander la protection des Francs ainsi que des renforts qui leur permettraient de lutter contre leur souverain ! Il en fut ainsi en raison de son ignominie et de son injustice. Les Musulmans d’Antioche oublièrent quant à eux tout ce qu’ils avaient subi et résistèrent aux envahisseurs jusqu’à leur dernier souffle. Toutefois, la trahison et la division accélérèrent le destin de cette brave cité qui tomba finalement aux mains des croisés. Ibn Al-Qalânisî écrit : « Innombrables étaient les hommes, les femmes et les enfants qui furent massacrés, capturés ou faits prisonniers. » L’historien européen Runciman écrit, quant à lui, que les croisés massacrèrent à Antioche pas moins de dix mille habitants, si bien que « la tâche immédiate de l’armée fut de nettoyer la ville et d’ensevelir rapidement les morts avant que la décomposition des cadavres ne provoquât une épidémie » [Histoire des croisades]. Les croisés poursuivirent ainsi leur route jusqu’à Jérusalem, sans qu’il n’aient à faire face à aucune entité islamique consistante ni à aucune puissance unifiée et identifiable. Le Professeur Ahmad Ash-Shuqayrî explique : « Le Shâm était prêt pour la défaite, puisqu’il n’était constitué que d’une juxtaposition de royaumes et de principautés sans aucun lien entre eux. La principauté d’Antioche était gouvernée par le prince Siyân ; le royaume d’Alep était dirigé par le roi Ridwân ; le royaume de Damas était dirigé par le roi Duqqâq ; la principauté de Homs était gouvernée par le prince Kirbûghâ ; la principauté de Hamâh était gouvernée par le prince Sulaymân ; et il y avait aussi l’État fatimide au Caire d’un côté, et l’État abbasside à Bagdad de l’autre... » Les peuples en colère se rendaient par délégations successives dans les capitales respectives des deux Califats qui se disputaient le pouvoir. Mais en vain. Aucun des deux ne songea à agir pour aider les résistants ou pour entraver les envahisseurs... La seule préoccupation qui dominait l’esprit des dirigeants était de rester au pouvoir. Et si un contact devait avoir lieu avec les envahisseurs croisés, c’était pour négocier avec eux quelque intérêt personnel, et leur faire présent de quelque territoire appartenant aux « adversaires politiques ». Quand les croisés entrèrent à Jérusalem Les ennemis de l’Islam n’espéraient pas meilleure occasion pour atteindre leurs objectifs. Ils s’élancèrent ainsi allègrement vers Jérusalem, détruisant au passage les résistances populaires qui se dressaient sur leur chemin. Bien que la population ait farouchement défendu la ville sainte, et supporté un terrible siège d’une cinquantaine de jours, la triste fin devenait inéluctable. Qu’allait faire la petite garnison isolée contre toutes les armées d’Europe ? Aucun État islamique ne se mobilisa pour porter secours à la ville envahie ? On la laissa seule faire face à son destin ! Écoutons les propos des historiens chrétiens qui décrirent ce destin tragique... Ibn Al-`Ibrî Al-Mâltî (Bar Hebraeus) écrit : « Les Francs passèrent une semaine dans la ville à massacrer les Musulmans. Plus de soixante-dix mille personnes furent égorgées dans la Mosquée Al-Aqsâ. » [Brève Histoire des dynasties] Diminuant quant à lui de cinq mille le nombre de victimes, Matthieu d’Édesse relate : « [Les Francs] immol[èrent] soixante-cinq mille [infidèles] dans le Temple, sans compter ceux qui furent massacrés dans les autres parties de la ville. » [Recueil des Historiens des Croisades] Le chroniqueur Guillaume de Tyr écrit également : « Enfin, de toutes parts, le carnage était [...] grand, le sang coulait avec [...] abondance » [Histoire des Faits et Gestes dans les Régions d’Outremer]. Le chroniqueur Raymond d’Agiles, qui prit part aux combats dans les rangs croisés, raconte : « Mais tout cela n’était encore que peu de chose, si nous en venons au temple de Salomon, où les Sarrasins avaient coutume de célébrer les solennités de leur culte. Qu’arriva-t-il en ces lieux ? Si nous disons la vérité, nous ne pourrons obtenir croyance. Qu’il suffise de dire que dans le temple et dans le portique de Salomon, on marchait à cheval dans le sang jusqu’aux genoux du cavalier et jusqu’à la bride du cheval. » [Histoire des Francs qui ont pris Jérusalem] Le Professeur Ahmad Ash-Shuqayrî — d’après qui nous avons cité les témoignages précédents — écrit : « Le destin a bien voulu nous préserver des chroniques détaillées, très récemment traduites en arabe, rédigées par l’un de ceux qui prirent part au combat dans cette bataille. Les chroniques rapportées par ce soldat-historien renferment des événements d’une telle atrocité que les corps en frissonnent. Il écrit : « Une fois entrés dans la cité, nos pèlerins poursuivirent et massacrèrent les Sarrasins jusqu’au temple de Salomon, où ils se rassemblèrent et livrèrent tout le jour aux nôtres un furieux combat. C’était au point que tout le temple ruisselait de leur sang. Enfin, les païens furent réduits. [...] Bientôt, les Francs coururent par toute la ville, pillant l’or et l’argent, les chevaux et les mulets, les maisons pleines de biens de toutes sortes. [...] Le matin suivant, ils escaladèrent avec précaution le toit du temple, se jetèrent sur les Sarrasins, mâles et femelles, les décapitèrent à épée nue. Certains se jetèrent dans le vide du haut du temple. [...] On ordonna aussi de jeter hors de la ville, à cause de l’extrême puanteur qu’ils dégageaient, tous les morts sarrasins. La ville était presque entièrement remplie de leurs cadavres, et les Sarrasins vivants traînaient les morts devant les issues des portes, et en faisaient des monceaux hauts comme des maisons. » [La Geste des Francs - Chronique anonyme de la première croisade] » [Les Batailles des Arabes] L’histoire se répète-t-elle ? Pourquoi relatons-nous aujourd’hui ces épouvantables souvenirs ? Parce que l’histoire se répète, et l’offensive contre les territoires musulmans se renouvelle à notre époque. Ce qui nous est demandé, à court ou à long terme, c’est d’abjurer notre religion et d’abandonner nos terres... La situation actuelle des Musulmans est une reproduction très fidèle de leur situation avant la première croisade. Les dissensions qui existent entre les différents gouvernements, l’éloignement vis-à-vis des préceptes de la religion, la mise à l’écart du Coran et l’oubli de Muhammad, de sa vie et de sa tradition, sont exactement les mêmes aujourd’hui et hier... La question que je me pose et que je pose à autrui est la suivante : Quelle était la position des juristes concernant les dirigeants qui apportèrent ces défaites et qui furent la cause de la décimation de leurs peuples ? Je n’entends pas faire le procés de gens aujourd’hui passés à trépas, et qui sont partis vers un autre monde où ils seront rétribués ! J’entends seulement la chose suivante : Comment les Musulmans furent-ils éprouvés par de tels dirigeants ? Comment ces derniers avaient-ils pu accéder aux fonctions qui furent les leurs ? Les juristes avaient-ils discuté les moyens grâce auxquels ces gouverneurs accédèrent au pouvoir ? Existait-il des instances de consultation ou de contrôle ? Et si l’État ne disposait pas de telles instances, proposa-t-on de les créer et de garantir leur pérennité ? Il y eut des dirigeants qui, par leur collaboration avec les Croisés, furent des apostats de l’Islam. Leur apostasie fut-elle publiquement dénoncée ? Comment une haute trahison put-elle passer avec autant de facilité ? Il y eut également des dirigeants qui affaiblirent le front intérieur par leurs injustices et leurs forfaitures. Comment put-on les laisser préparer les territoires qu’ils contrôlaient à sombrer entre les mains de leurs ennemis ? Les Musulmans qui furent décrits par le Prophète comme formant un seul et même corps, furent frappés d’une terrible paralysie, si bien que chaque membre était arraché et déchiré sans que le reste du corps ne sache ni ne ressente rien. Comment cela put-il avoir lieu ? Qui était le responsable ? Quel genre de préoccupations peut bien travailler nos juristes et nos penseurs lorsque la religion vit au gré des tempêtes qui se déchaînent contre elle ? Quels sont ces sujets si importants qui monopolisent toute leur attention, et dont ils discutaillent à n’en plus finir ? Si les Musulmans sont porteurs d’un message universel, ont-ils étudié le monde qui les entoure ? Ont-ils pris connaissance des religions et des doctrines qui le dominent ? Ont-ils identifié l’ennemi et l’ami ? Et quand on leur dit dans leur Livre, au sujet de ceux qui veulent leur nuire : « Et ils ne cesseront de vous combattre jusqu’à vous détourner de votre religion, s’ils le peuvent » [2/217], scrutent-ils les endroits d’où peut surgir le danger et prennent-ils les précautions nécessaires à leur salut ? Comment furent-ils pris de court par l’offensive croisée ? Et après en avoir été pris de cours, comment négligèrent-ils de la repousser ? Quels étaient les plaisirs et les apparats qui les détournèrent de leur religion ? Les sources de ce faste ont-elles tari ou bien existent-elles encore, faisant de l’exercice du pouvoir un butin à acquérir et non une corvée à accomplir, et faisant des hautes fonctions de l’État un moyen d’obtenir des gains illicites et non un moyen de servir l’intérêt public ? La consultation et la liberté : des questions premières de l’Islam Dans le cadre de mon travail dans le domaine de la prédication islamique, je me suis intéressé à ces questions, me refusant à les éluder. Je dis qu’il faut absolument contraindre petits et grands à s’y intéresser également, car la corruption de certains de nos dirigeants a entraîné des conséquences désastreuses pour notre religion et pour notre nation. Les traîtres qui préparèrent naguère le terrain pour la chute, entre autres, d’Antioche et de Jérusalem ont engendré de nos jours des traîtres qui préparent la perte de toutes les capitales de l’Islam. Taire ces crimes relève de l’apostasie. Sur les cinq continents, les peuples se voient accorder le droit d’élire le dirigeant qu’ils aiment et d’écarter du pouvoir le dirigeant qu’ils détestent. Pourquoi, dans la plupart de ses contrées, la nation islamique constitue-t-elle une exception à cette règle ? Les organes de consultation ont connu un développement sans précédent, et les moyens de contrôle ont évolué de manière radicale. Comment, dans ce contexte, les dirigeants de nos pays peuvent-ils encore jouir d’une quelconque immunité ? Comment peuvent-ils demeurer au-delà de toute remise en question ? Aux quatre coins du monde, l’individu a obtenu des garanties préservant sa vie, ses biens et son honneur, des garanties lui donnant le droit de comparaître devant une justice neutre et impartiale lorsqu’il commet une faute. Pourquoi, chez nous, l’individu est-il privé de ce dont bénéficie le reste de l’humanité ? Je reste stupéfait par des gens qui prétendent parler au nom de l’Islam, mais qui se taisent sur ces questions, et préfèrent ergoter sur d’autres problèmes n’ayant trait ni à notre présent ni à notre avenir et n’ayant d’autre intérêt que d’occuper des consciences oisives et de tuer le temps. Tout leur traverse l’esprit, sauf les problèmes de liberté intellectuelle et politique ou les droits des individus et des peuples, et ce, alors que parmi nos dirigeants, il en est qui renient publiquement leur allégeance à l’Islam, qui foulent aux pieds la moitié de ses fondements intellectuels, qui dédaignent d’appliquer ses lois, qui se targuent de s’être libérés des liens de la foi, qui ne voient aucun mal à rendre licite l’illicite et illicite le licite, qui n’hésitent pas à massacrer le peuple par milliers pour consolider leur pouvoir... Comment peut-on être satisfait de ces gens-là ? Alors que l’Islam est aujourd’hui confronté à une crise majeure, nous voulons déterminer les positions des uns et des autres. Nos ennemis ne cachent rien de leurs intentions, ne voyant rien devant eux qui les inciterait à la méfiance ou à la dissimulation de leurs projets. Les Juifs disent qu’Israël n’a pas de valeur sans Jérusalem et que Jérusalem n’a pas de valeur sans le Temple ! La signification est claire : le Temple souhaité sera érigé sur les ruines de la Mosquée Al-Aqsâ ! Les néo-croisés disent qu’Israël a été créé pour rester, menaçant de détruire l’ONU si elle décidait d’exclure Israël de la liste de ses membres ! Peut-on être plus clair sur notre situation après les déclarations de ces deux parties ? En réalité, la bataille ne concerne pas le débarquement de quelques millions de Juifs en Palestine, pour une raison ou pour une autre. La bataille concerne l’existence du monde musulman dans son ensemble ! La question que se posent ces gens est : Pourquoi l’Islam devrait-il exister encore plus longtemps ? Juifs et Chrétiens croient à l’Ancien Testament. Ils estiment qu’Israël est une vérité religieuse à laquelle il n’est pas permis de résister et qu’il est défendu d’abandonner. Si les ennemis de l’Islam ont ainsi déterminé leur position en fonction de leurs projets, quelle position sera la nôtre ? Allons-nous nous laisser anéantir, abandonnant notre religion et notre message aux nouveaux bouchers ? Sinon, qu’allons-nous faire ? Jalons méthodologiques pour l’éveil islamique Le monde musulman ne vendra pas sa religion, au péril de son existence. Sa position ne saura être ébranlée par une bande marginale de traîtres et de lâches, qui ont perdu leur religion et leur honneur, préférant vivre n’importe comment et à n’importe quel prix ! Pour nous élever dignement face aux ennemis de Dieu, nos ennemis, il nous faut doter notre front des éléments suivants : Primo, notre allégeance doit revenir à l’Islam et cette affiliation doit être publiquement déclarée. Dans une guerre qui nous est déclarée au nom de la religion, nous ne pouvons nous permettre de l’éteindre en nous défaussant de notre religion. Pourquoi déciderait-on de l’écarter de la bataille, et pour le compte de qui ? Le rejet de l’Islam en cette heure cruciale signifie le suicide et mènerait tout droit à notre destruction. Ce serait le comble du bonheur pour le colonialisme. Secundo, l’allégeance formelle à l’Islam est une tromperie. Il est impossible de se lier spirituellement et idéologiquement au marxisme ou au croisisme tout en se réclamant de l’Islam. Il nous faut réinsuffler la vie dans nos croyances, dans nos cultes et dans nos lois. Le Musulman qui a honte de faire la prière, alors que le Juif accomplit publiquement ses prières dans les plus grandes capitales du monde, ne peut être considéré comme un Musulman. Nous ne saurons gagner la moindre parcelle d’Attention divine si nous badinons avec notre religion. Tertio, il faut chasser du champ religieux les savants qui encensent les politiciens déviants et trouvent des justifications à leur débauche et à leur lâcheté, ainsi que les savants qui occupent les gens par des questions théoriques dépassées, ou par des divergences secondaires qui ne doivent pas fissurer notre union ni déchirer notre fraternité, et enfin les savants qui causent du tort à l’Islam par leur mauvaise compréhension de la religion, qui représentent celle-ci aux plans politique et économique comme le suppôt du totalitarisme, des abus et de la perte des peuples ! En orient comme en occident, les Musulmans sont prêts à un éveil global qui protègera leur existence et celle de leur Islam. Ils détestent plus que tout au monde que leur situation contemporaine soit une copie conforme de la situation médiévale des Musulmans avant l’invasion croisée ! Je demande aux pieux Serviteurs de Dieu de prêter l’oreille à l’avertisseur dénudé [prévenant un danger imminent], avant que le déluge ne s’abatte sur nous. Le destin se venge en effet des faibles négligents, tout comme il se venge des criminels agresseurs. Soyons encore plus clairs concernant ce que font actuellement les Juifs et ce que l’on voudrait que nous fassions nous-mêmes. Il y a une énorme différence entre les deux postures. J’ai médité les événements spectaculaires qui ont eu lieu ces derniers temps. J’ai constaté que l’individu qui a mis le feu à la Mosquée Al-Aqsâ il y a quelques années était un Juif australien [21 août 1969] tandis que celui qui a tiré sur les fidèles, tuant et blessant des dizaines de personnes, puis qui a dirigé ses coups de feu contre le Dôme du Rocher, au risque de le faire s’effondrer, était un Juif américain [8 octobre 1990 ] ! La fraternité religieuse a ainsi réuni les Australiens et les Américains autour du soutien à Israël. Cette fraternité a également réuni l’Europe de l’Est et l’Europe de l’Ouest, les Juifs arabes et ceux d’Afrique et d’Asie. Tous ces gens ont été considérés, à titre égal, comme les fils des prophètes et la descendance bénie de Jacob ! Le monde civilisé ne trouve rien à redire à ce type de liens fraternels. En revanche, ce qui est véritablement condamnable, c’est la seule fraternité religieuse entre les Musulmans, c’est la transformation de cette fraternité en barrière protégeant les Arabes de Palestine contre leurs envahisseurs ! C’est pour cette raison que la question palestinienne serait une question ethnique et non religieuse, comme nous la présentent les dupeurs dupés ! La présence juive en Palestine occupée ne devrait ainsi pas susciter outre mesure les préoccupations arabes. Pourquoi les Arabes ne vivraient-ils pas cette présence comme un réalité naturelle et intangible ? Nous demandons pour notre part : La présence arabe aux côtés des Juifs a-t-elle la moindre légitimité dans leur Thora et leur Talmud ? Israël s’étend de l’Euphrate jusqu’au Nil et de Damas jusqu’à Médine ! L’atteinte de ces objectifs se fait pas à pas, chez des gens qui savent exploiter judicieusement le temps, et qui savent quand ils doivent marquer une halte et quand ils doivent frapper ! Il est clair que le but est de maintenir en état de léthargie notre nation meurtrie de l’intérieur et de l’extérieur, avant de l’achever définitivement. L’inquiétante tragédie est que l’offensive juive, déjà précédée par l’offensive croisée, a eu lieu en des jours sombres de notre longue histoire... La connaissance de la religion est au plus bas, et la pratique correcte l’est encore plus. Le colonialisme culturel a réussi à créer une génération à la foi et à l’entendement religieux ébranlés, une génération peu confiante en elle-même et en sa nation, se faisant humilier dans sa religion et dans sa vie, tout en étant inconsciente de son passé et de l’avenir qui l’attend. Nous avons besoin d’un éveil global dans tous les domaines, afin que nous soyons capables de défendre notre existence et notre message, dans un monde où seuls sont audibles les hurlements des plus forts. |
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