58 - L'aumône
Chapitre Premier: De l'exhortation à faire l'aumône. (1874) 1 - Abou-Al-Houbab Sa'id Ibn Yassar a rapporté que l'Envoyé d'Allah r (salallahou alayhi wa salam) (Sur lui la grâce et la paix d'Allah) a dit: «Celui qui fait une aumône d'un gain licite, sachant que Allah n'accepte que ce qui est de licite - c'est comme s'il l'a mise dans la main du Miséricordieux, qui l'elèvera tout comme l'un de vous élève son chamelet ou son sevré, de telle sorte qu'elle sera aussi grande qu'une montagne». (1875) 2 - Anas Ibn Malek a rapporté: «Abou Talha était l'un des Ansars à Médine, le plus riche en palmeraies, préférant de tous ses biens, celle qui se trouvait à Bairoha, située juste face à la mosquée. L'Envoyé d'Allah (salallahou alayhi wa salam) (Sur lui la grâce et la paix d'Allah) y entrait et buvait de son eau douce. Anas continuant, dit: «Et quand le verset suivant, fut révélé: (le sens) «Vous n'atteindrez pas à la piété vraie tant que vous ne donnerez pas en aumône ce que vous aimez» (Coran III,92), Abou Talha se rendit chez l'Envoyé d'Allah (Sur lui la grâce et la paix d'Allah) et lui dit: «Ô Envoyé d'Allah! Allah Y Béni et Très-Haut a dit: «Vous n'atteindrez pas à la piété vraie tant que vous ne donnerez pas en aumône ce que vous aimez», et ce qui m'est préféré de mes biens, c'est la palmeraie de Bairoha; je la donne pour aumône pour l'amour d'Allah Y , espérant que Allah Y agrée mon acte et me le réserve auprès de Lui. Ainsi, donne-la à qui tu voudras, Ô Envoyé d'Allah». L'Envoyé d'Allah r (salallahou alayhi wa salam) (Sur lui la grâce et la paix d'Allah) lui répondit: «Quelle merveille! Tel est un bien fructueux! Tel est un bien fructueux. J'ai bien saisi ce que tu as entendu dire à son sujet, et moi je préfère que tu la donnes à tes proches». Abou Talha dit: «Je le ferai, Ô Envoyé d'Allah et il l'a partagée entre ses proches et ses cousins». (1876) 3 - Zaid Ibn Aslam a rapporté que l'Envoyé d'Allah (Sur lui la grâce et la paix d'Allah) a dit: «Donnez l'aumône à celui qui la demande, même s'il est sur un cheval». (1877) 4 - Amr Ibn Mou'az Al-Achhali Al-Ansari a rapporté d'après sa grand-mère que l'Envoyé d'Allah r (salallahou alayhi wa salam) (Sur lui la grâce et la paix d'Allah) a dit: «Femmes croyantes! Que l'une d'entre vous ne dédaigne pas d'offrir à sa voisine quoique ce soit ne fût-ce même un pied (de mouton) rôti». (1878) 5 - On rapporta à Malek que Aicha, la femme du Prophète r (Sur lui la grâce et la paix d'Allah) a raconté qu'un mendiant lui avait demandé l'aumône, alors qu'elle était à jeun, sans avoir chez elle rien qu'une galette. Alors elle dit à son affranchie: «Donne-la, lui»; et l'affranchie de lui répondre:«Tu n'auras pas de quoi rompre ton jeûne»? Aicha insista, lui dit: «Donne-la lui». Ainsi fait, continua l'affranchie, elle dit: «Quand ce fut le soir, une famille ou une personne n'ayant pas l'habitude de nous faire présent, nous donna un mouton rôti et sa garniture. Alors Aicha, la mère des croyants m'appela et me dit: «Mange ceci, qui est mieux que ta galette». (1879) 6 - On rapporta à Malek qu'un mendiant avait demandé à Aicha, la mère des croyants, de quoi manger, alors qu'elle avait du raisin. Elle dit à une personne (se trouvant près d'elle): «Prends un grain et donne le lui». L'homme se mit à la fixer, tout en s'étonnant. Alors Aicha lui dit: «T'étonnes-tu? Sais-tu combien d'atomes de biens se trouvent dans ce grain»? Chapitre II L'abstinence de la demande (de l'aumône) (1880) 7 - Abou Said Al Khoudri a rapporté que des gens des Ansars ont demandé l'aumône de l'Envoyé d'Allah r (salallahou alayhi wa salam) (Sur lui la grâce et la paix d'Allah); il la leur donna; puis ils la lui demandèrent, et il la leur donna, jusqu'à ce qu'il n'ait plus rien à donner; puis il dit: «ce que je possède de biens, je ne vous priverai pas d'en avoir; et Allah rendra digne celui qui se retient de demander; celui qui s'en dispense, Allah l'enrichira; celui qui se patiente, Allah le rendra plus patient; d'ailleurs personne ne reçoit un don plus abondant et plus grand que la patience». (1881) 8 - Abdallah Ibn Omar a rapporté que l'Envoyé d'Allah r (salallahou alayhi wa salam) (Sur lui la grâce et la paix d'Allah) disait, tout en étant sur la chaire et faisant allusion à l'aumône et au retient de demander: «la main supérieure est meilleure que la main inférieure; la main supérieure est celle qui donne, et la main inférieure demande». (1882) 9 - Ata Ibn yassar a rapporté que l'Envoyé d'Allah (salallahou alayhi wa salam) Sur lui la grâce et la paix d'Allah avait envoyé une somme d'argent à Omar Ibn Al-Khattab qui refusa de l'avoir. L'Envoyé d'Allah r (salallahou alayhi wa salam) (Sur lui la grâce et la paix d'Allah) lui demanda: «Pourquoi l'as-tu refusée»? Omar répondit: «Ô Envoyé d'Allah ne nous as-tu pas dit qu'il vaut mieux à l'un de nous de ne rien prendre d'un autre? L'Envoyé d'Allah r (salallahou alayhi wa salam) (Sur lui la grâce et la paix d'Allah) reprit: «Il s'agit de la demande; mais si ce n'est pas le cas, il te sera un bien que Allah Y t'a accordé». Alors Omar lui dit: «Ainsi, et par Allah qui tient mon âme en Sa main, je ne demandrai rien à personne, et je ne refuserai pas de prendre ce qui me sera donné». (1883) 10 - Abou Houraira a rapporté que l'Envoyé d'Allah r (salallahou alayhi wa salam) (Sur lui la grâce et la paix d'Allah) a dit: «Par Allah qui tient mon âme en Sa main, que l'un de vous prenne sa corde et se fasse un fagot de bois qu'il portera sur son dos, lui vaut mieux que de mendier d'un homme à qui Allah Y a accordé de Ses biens, et qui pourra, ou lui donner ou lui refuser sa demande». (1884) 11 - Ata Ibn Yassar a rapporté qu'un homme de Bani Assad a rapporté: «Nous avions campé avec ma famille à «Baqi' El-Gharqad», elle me dit: «Rends-toi chez l'Envoyé d'Allah r (salallahou alayhi wa salam) (Sur lui la grâce et la paix d'Allah) et demande-lui de nous donner de quoi manger», tout en citant leur besoin. Alors je me rendis chez l'Envoyé d'Allah r (salallahou alayhi wa salam) (Sur lui la grâce et la paix d'Allah) chez qui, j'ai trouvé un homme qui lui demandait et à qui, il disait: «Je ne trouve rien de quoi te donner»; l'homme ainsi le quitta, tout en étant irrité, et disant: «Par ma vie, tu donnes à qui tu veux». L'Envoyé d'Allah r (salallahou alayhi wa salam) (Sur lui la grâce et la paix d'Allah) répliqua: «Tenez! Il s'irrite contre moi, car je ne trouve rien à lui donner. Celui d'entre vous qui demande, et pourtant il possède une once d'argent ou son équivalent, c'est comme s'il avait demandé avec importunité». Al-Assadi a dit: «Une chamelle pour nous vaut mieux qu'une once d'argent». Et Malek souligne: «L'once est de quarante dirhams». L'homme de Bani Assad, continua et dit: «Ainsi je revins sans lui demander rien». Peu après, l'on apporta à l'Envoyé d'Allah r (salallahou alayhi wa salam) (Sur lui la grâce et la paix d'Allah) de l'orge et du raisin sec qu'il nous a partagé, ainsi Allah nous a suffis». (1885) 12 - Malek a rapporté qu'il a entendu Al-'Ala Ibn Abdul-Rahman dire: «L'aumône n'a jamais diminué le capital (de celui qui donne); et Allah Y n'a jamais accordé à un serviteur qui pardonne aux autres que plus de considération; nul serviteur ne s'est montré modeste sans que Allah Y ne l'ait élevé». - Et Malek de souligner: «Je ne sais, si l'on peut attribuer ce hadith au Prophète Sur lui là grâce et la paix d'Allah, ou non». Chapitre III L'aumône qui est désaprouvé (1886) 13 - On rapporta à Malek que l'Envoyé d'Allah r (salallahou alayhi wa salam) (Sur lui la grâce et la paix d'Allah) a dit: «L'aumône n'est pas permise à la famille de Mouhammad, car elle n'est que la souillure des gens». (1887) 14 - Abdallah Ibn Abi Bakr, a rapporté d'après son père que l'Envoyé d'Allah r (salallahou alayhi wa salam) (Sur lui la grâce et la paix d'Allah) avait chargé un homme de Bani Al-Achhal de s'occuper de l'aumône. L'aumône reçue, étant des chameaux, il alla demander à l'Envoyé d'Allah r (salallahou alayhi wa salam) (Sur lui la grâce et la paix d'Allah) de lui en donner. Et l'Envoyé d'Allah (salallahou alayhi wa salam) (Sur lui la grâce et la paix d'Allah) se mit en colère et cela se voyait dans son visage de telle façon que ses yeux paraissaient tout rouges; alors il dit: «L'homme me demande de lui donner, ce qui n'est toléré ni pour moi ni pour lui; or si je l'empêche, j'en éprouverai une répugnance; et si je lui donne, je lui donnerai ainsi, ce qui n'est pas permis ni pour moi, ni pour lui». L'homme lui répondit: «Ô Envoyé d'Allah je ne te demanderai plus rien de ces aumônes». (1888) 15 - Zaid Ibn Aslam a rapporté d'après son père: «Abdallah Ibn Al-Arqam m'a dit: «Montre-moi une monture de ces chameaux pour que je la donne au prince des croyants afin qu'il s'en serve». - «Oui», répondis-je, un chameau des aumônes. Alors Abdallah Ibn Al-Arqam répondit: «Aimes-tu qu'un homme gros et gras, se lave dans un jour chaud, après quoi, il te donnera l'eau dont il s'est servi pour se laver ce qui est sous son izar et entre ses cuisses, et te le faire boire»? «Irrité, je lui répondis: que Allah te pardonne; pourquoi me dis-tu une telle chose»? Abdallah Ibn Al-Arqam lui répliqua: «L'aumône n'est que la souillure des gens, dont gens se débarrassent». |
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