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Ataturk
Son nom et sa généalogie Mustafa Kemal Atatürk Le 24 novembre 1934, l’Assemblée lui donne le nom d’Atatürk « père des Turcs. » Son père se nomme Ali Rıza Efendi et sa mère Zübeyde Hanım. Son grand-père paternel Hafız Ahmet Efendi descend des tribus nomades Kocacık (Turkmènes Yürüks), originaires de Konya et d’Aydın, qui se sont établies en Macédoine aux XIVe siècle et XVe siècle. Sa mère appartient à une vieille famille établie au bourg de Langaza dans les environs de la même ville. Des cinq frères et sœurs d’Atatürk, quatre meurent en bas âge et seule Makboulé vécut jusqu’en 1956. Sa naissance né à Salonique en mai 1880 ou 1881 Sa maison natale est actuellement le siège du consulat turc et abrite également un musée. Sa scolarisation Mustafa Kemal commence son éducation à l’école coranique du quartier de Hafız Mehmet Efendi ; puis, suivant la volonté de son père, il entre à l’école laïque privée Şemsi Efendi. C’est à cette époque que son père meurt, en 1888. Sa mère s’installe alors à une trentaine de kilomètres de Thessalonique dans une ferme où travaille son frère. Mustafa Kemal doit cesser sa scolarisation pour devenir berger. Devant son refus de recevoir l’enseignement d’un pope grec, puis d’un imam, sa mère décide alors de le rescolariser à Thessalonique où il est hébergé chez sa tante. Sa formation militaire En 1893, alors qu’il a douze ans, il se présente au concours d’entrée au collège militaire sans en parler à quiconque. Sa mère craint les vicissitudes et les conditions difficiles de la vie militaire dans l’Empire ottoman. C’est dans cette école que son professeur de mathématiques Mustafa Bey décide d'ajouter « Kemal » (parfait, complet) à son nom pour ses talents en mathématiques, parce que « deux Mustafa dans la même classe, c'est trop ». Dans les années 1896 à 1899 il termine deuxième de sa promotion au lycée militaire de Manastir. À cette époque, les seules études supérieures possibles étaient les études de théologie et les études militaires. Il entre à l’école de guerre d'Istanbul et ces études d'officier à l’occidentale le font entrer dans l'élite intellectuelle ottomane. Il y découvre la littérature et la poésie. Ses auteurs préférés sont Voltaire, Rousseau, Auguste Comte, Camille Desmoulins et Montesquieu. C'est ainsi qu'il devient un admirateur des Lumières, mais également de la France révolutionnaire et il ne cache pas son admiration pour Napoléon. En 1902 il sort de cette école avec le grade de lieutenant. Il entreprend ensuite des études à l'académie militaire, qu'il achève le 11 janvier 1905 avec le grade de capitaine. Le début de rébellion contre le pouvoir en place Dans cette académie, il devient membre d'un comité secret qui diffuse un journal contestataire à l'égard du pouvoir impérial, Vatan. Il organise fréquemment les réunions du comité. Mais peu habitué aux méthodes d'agitation clandestine, il se fait arrêter avec ses amis du comité le 29 décembre 1904. Ils sont incarcérés à la prison rouge d'Istanbul où il reste enfermé plusieurs semaines. À sa libération, il est dépêché à Damas. Puis, entre 1905 et 1907, il sert en Syrie dans la 5e armée, un régiment de cavalerie devant combattre les rebelles druzes. Il rencontre à Damas des dizaines d’officiers hostiles au sultan et au régime impérial. Il décide de créer une association révolutionnaire, Patrie et liberté qui vise à combattre et à renverser le sultan. La prise de pouvoir de la Turquie Après la Première Guerre mondiale et l'occupation alliée de l'Empire ottoman, ce militaire de carrière refuse de voir l'Empire ottoman être démembré par le traité de Sèvres. Accompagné de partisans, il se révolte contre le gouvernement impérial et crée un deuxième pouvoir politique à Ankara. C’est de cette ville qu’il mène la guerre contre les occupants à la tête de la résistance turque. Sous son commandement, les forces turques ont vaincu les armées arméniennes, françaises et italiennes. Puis il défait les armées grecques qui occupent la ville et la région d’Izmir, la Thrace orientale et certaines îles de la mer Égée. Après la bataille de Sakarya, la Grande assemblée nationale de Turquie lui donne le titre de Gazi (le victorieux) ; il parvient ensuite à repousser les armées grecques hors de Turquie. Suite à ces victoires, les forces britanniques choisissent de signer un premier armistice avec lui et s’engagent à quitter le pays. Les réformes de la Turquie Il profite de la trahison du sultan avec l’armistice de Moudros pour mettre un terme au sultanat le 1er novembre 1922. Il instaure de la sorte une séparation entre le pouvoir politique (sultanat) et spirituel (califat). Pour commencer, Mustafa Kemal fait voter à l'Assemblée nationale l'abolition de la monarchie et fait expulser le dernier sultan ottoman Mehmet VI le 1er novembre 1922. Mais la plus importante réforme de Mustafa Kemal est l'instauration de la république turque le 29 octobre 1923, donnant à la nation turque le droit d'exercer la souveraineté populaire à travers une démocratie représentative. Pour que la nouvelle république éclose, Mustafa Kemal abolit le califat, qui est détenu par les sultans ottomans depuis l'incorporation de l'Égypte à l'Empire ottoman en 1517, le 3 mars 1924. Cette même date, les membres de la maison ottomane sont déchus de la nationalité turque et expulsés du pays. Mustafa Kemal n'interdit pas le port du hijab, craignant une guerre civile, mais son port est fortement déconseillé. Après l'abolition du Califat, il fait venir en Turquie un collège de juristes occidentaux. Il adopte sur leurs conseils le code commercial allemand, le code pénal italien, et le code civil suisse, avec certaines modifications ou adaptations. Cherchant à limiter l'influence de l'islam sur les établissements politiques et culturels turcs, il décide de supprimer le Califat le 3 mars 1924, responsable à ses yeux du ralentissement du développement de la Turquie. Il adopte le système de la laïcité française ; la religion n'est pas contestée, mais elle se limite à la sphère strictement privée. En 1926, le calendrier musulman est remplacé par le calendrier grégorien. En 1928, le gouvernement décrète que l'alphabet arabe (que les turques utilisés depuis 1000 ans) sera remplacé par l'alphabet latin. Le changement d'alphabet devait prendre plusieurs années selon les conseils des linguistes et universitaires, mais Mustafa Kemal décide que le changement se fera en trois mois ou ne se fera jamais. Tous les Turcs âgés de 6 ans à 40 ans doivent ainsi retourner à l'école pour apprendre le nouvel alphabet. Ce changement colossal est le symbole de la volonté de sortir de la sphère culturelle arabo-musulmane remplacée alors par la culture occidentale. L'école devient mixte, républicaine et laïque selon le modèle français de Jules Ferry. Il persécuta les ulémas musulmans, et tua d’eux des dizaines et accrocha leur corps sur les troncs d’arbres. Il ferma de nombreuses mosquées et interdit
l’appel à la prière et la prière avec la langue arabe, et força le peuple à
changer leurs aspect vestimentaire national et se vêtir à l’européenne. Il annula le ministère des affaires religieuses, et interdis la prière dans la mosquée Sofia, et la transforma en musée. Il annula les tribunaux légaux et imposa les lois civiles suisses. Il imposa le dimanche comme congé
hebdomadaire à la place du vendredi. Il annula les lois de l’héritage du mariage et des états civils inspirés de la
charia islamique, interdis la polygamie et le divorce. Il détruisit l’enseignement religieux à l’université, dans les lycées et les écoles primaires, et interdis de créer des écoles spécial pour les enfants. Il a cherché à enlever les mots arabes de la langue turque, afin de s’éloigner de l’arabité et de l’Islâm. Il ouvrit les portes de la Turquie complètement aux juifs, et il se servit de leurs aides, pour organiser l’université turque et l’enseignement. Ce qu'il a dit de l'Islam "L’Islam, cette théologie absurde d’un Bédouin immoral, est un cadavre putréfié qui empoisonne nos vies". « Il faut choisir, disait-il [Atatürk], entre la révélation passée et la liberté future ». Sa mort Il meurt d’une cirrhose du foie le 10 novembre 1938. Au cours des funérailles nationales il est enterré au musée ethnographique d’Ankara. Sa dépouille repose aujourd’hui dans le mausolée dit de l’Anıtkabir. |
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