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Ibn Saloûl - اِبْن سَلُول
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Son nom et sa généalogie
'Abdoullah ibn Oubay Ibn Saloûl
Après la bataille de Bani Qaynouqa' (2 H.)
Le samedi 15 du mois de Chawwal de l'an 2 de l'Hégire, le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) vint à la tête de ses soldats assiéger les fortins des Juifs (...) Le siège dura 15 jours. Dieu sema la terreur dans les coeurs des Juifs et ils furent contraints d'accepter le jugement du Messager (paix et bénédiction de Dieu sur lui) quant à leurs vies, leurs biens, leurs femmes et leurs enfants ; et ils furent ligotés.
C'est à ce moment que Abdullah fils d'Ubayy fils de Salul s'acquitta de son rôle d'hypocrite, intercédant en faveur des Juifs en prétextant de l'ancienne alliance qui les liait à sa tribu les Khazraj.
Il dit à l'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui): "Ô Muhammad ! Traite bien mes confédérés".
Voyant que le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) ne lui répondait pas, il réitéra sa requête, le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) se détourna de lui ; Abdullah fils d'Ubayy le saisit alors par sa cotte de mailles, le Prophète saws, dont le visage devint pourpre de colère, lui ordonna de le relâcher, mais il refusa, en disant : "Par Dieu ! Je ne le ferai que lorsque tu me promettras de bien traiter mes confédérés ; quatre cents hommes sans arumure et trois cents pourvus d'armure qui m'ont protégé contre tout le monde. Tu veux les tuer en une seule matinée ? Par Dieu ! Je suis un homme qui craint les revers de la fortune!"
L'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) traita avec égard Abdullah fils d'Ubayy qui n'avait fait semblant d'être musulman que depuis un mois. Il lui accorda sa requête, mais exigea que le départ des Beni Qaynuqa loin de Médine ; ces derniers allèrent s'établir en Syrie, mais la plupart d'entre eux périrent.
La bataille d'Ouhoud (3 H.)
Abdoullah ibn Oubay, qui prétendait vouloir se battre à Médine, déserta l'armée Musulmane avec 300 de ses hommes.
Sa calomnie contre Aïcha (رضي الله عنها)
'Aïcha, la femme du Prophète, (que Dieu soit satisfait d'elle) a dit: Quand
l'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) voulait faire un voyage (ou une expédition), il faisait
un tirage au sort entre ses femmes pour désigner celles qui l'accompagneraient.
Lors d'une des expéditions qu'il entreprit, il procéda au tirage au sort et
c'était moi que le sort avait désignée. Je partis donc avec l'Envoyé de Dieu
(paix et bénédiction de Dieu sur lui). C'était postérieurement à la révélation du verset relatif à la
prescription du voile et j'étais toujours dans mon palanquin, même lorsqu'on le
descendait du dos du chameau. Quand l'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) eut terminé cette
expédition, nous prîmes le chemin de retour. Comme on était près de Médine lors
du retour, le Prophète ordonna une nuit de se mettre en marche. A l'instant où
l'ordre de marche était donné, je me levai et marchai jusqu'à ce que j'eusse
dépassé les troupes pour satisfaire un besoin et en retournant, je me dirigeai
vers ma monture. Comme je portai la main au cou, je me rendis compte que j'avais
perdu mon collier de verroteries fabriqué à Zafâr. Je retournai pour rechercher
mon collier et le désir de le retrouver me retint sur place. Les gens qui
étaient chargés de ma monture soulevèrent mon palanquin et le chargèrent sur mon
chameau, croyant que j'étais dedans. En effet, à cette époque les femmes étaient
de poids légers; elles n'étaient pas encore devenues obèses, car elles ne
mangeaient que peu. Aussi les gens ne trouvèrent-ils pas insolite la légèreté du
palanquin lorsqu'ils le soulevèrent, d'autant plus que j'étais une toute jeune
femme. Ils firent alors relever le chameau et partirent. Quand je trouvai mon
collier, les troupes étaient déjà en marche. Je me rendis au camp où il n'y
avait plus personne, j'allai alors droit à l'endroit où j'avais été installée
pensant qu'en s'apercevant de ma disparition on reviendrait me chercher. Pendant
que j'étais assise en cet endroit, je fus gagné par le sommeil et je m'endormis.
Or Safwân ibn Al-Mu'attal As-Sulamî Adh-Dhakwânî, qui était resté en arrière des
troupes, après avoir marché toute la nuit, arriva le matin à l'endroit où
j'étais. Apercevant la silhouette d'une personne endormie, il s'approcha de moi
et me reconnut quand il me vit, car il m'avait vue avant que le port du voile
n'eût été ordonné par le Coran et il dit: "Nous sommes à Dieu et nous
retournerons à Lui". Sa voix m'éveilla et je me levai, cachant mon visage avec
mon voile. Par Dieu, il ne prononça aucun mot autre que ceux qu'il avait
prononcés à ma vue. Il fit ensuite agenouiller sa monture et lui foula les
pattes de devant pour que je monte sur laquelle. Il tint son licou pour le mener
et nous arrivâmes ainsi auprès des troupes qui venaient de camper au moment de
la canicule de midi. 'Aïcha poursuivit: Des gens m'avaient calomnié (en
m'accusant d'adultère) et parmi eux était 'Abd-Allah ibn 'Ubayy ibn Salûl qui
s'était chargé de la plus lourde part de la calomnie. Quand nous arrivâmes à
Médine, je suis tombé malade pendant un mois, et c'est à ce moment que les gens
répandaient les propos des calomniateurs, sans que j'en eusse pas au courant. Ce
qui m'étonnait, durant ma maladie, c'est que je ne trouvais pas l'Envoyé de Dieu
(paix et bénédiction de Dieu sur lui) aussi aimable avec moi qu'il l'était d'ordinaire quand je tombais malade.
L'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) entrait seulement chez moi, me saluait et me disait:
"Comment allez-vous?". Cela me donnait des inquiétudes, mais je ne sus la
fâcheuse nouvelle que lors de ma sortie après le rétablissement de ma santé.
J'étais sortie avec Oum Mistah pour aller du côté d'Al-Manâsi', qui nous servait
de latrines. Nous n'y allions que de nuit. C'était avant que nous eussions des
latrines à proximité de nos maisons. Nous suivions la coutume des anciens Arabes
qui allaient satisfaire leurs besoins naturels dans des terrains vagues et, tout
comme eux, nous répugnons à avoir les latrines près de nos demeures à cause de
leur mauvaise odeur. Je partis donc en compagnie de Oum Mistah qui était la
fille de Abou Ruhm ibn Al-Muttalib ibn 'Abd-Manâf; sa mère, bint Sakhr ibn 'Amir
était la tante maternelle de Abou Bakr As-Siddîq et son fils était Mistah ibn
'Uthâtha ibn 'Abbâd ibn Al-Muttalib. Après avoir satisfait nos besoins, nous
revenions, la fille de Abou Ruhm et moi, vers la maison et comme Oum Mistah
trébucha sur le pan de son vêtement, elle s'écria: "Que Mistah Périsse!". -
"Fi! Que c'est mal, lui dis-je, d'injurier un homme qui a pris part au combat de
Badr". - "Hé! ma chère, me répondit-elle n'as-tu pas entendu ce qu'il avait
dit?". - "Et qu'est ce qu'il a dit?", demandai-je. Aussitôt elle me raconta
ce que disaient les calomniateurs. Je devins alors plus malade et, quand je
rentra chez moi, l'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) vint me rendre visite, il me salua,
puis dit: "Comment allez-vous?". - "Me permets-tu, lui demandai-je alors, de
me rendre chez mes parents?". Je voulais à ce moment-là m'assurer auprès d'eux
de la nouvelle. l'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) m'accorda cette permission et je me
rendis chez mes parents. - "Chère maman, dis-je à ma mère, que racontent donc
les gens?". - "ma fille, me répondit-elle, ne t'en fais pas. Il est bien rare
qu'une jolie femme aimée de son mari et ayant des coépouses ne soit pas l'objet
de leurs commérages". - "Gloire à Dieu!, m'écriai-je, les gens ont-ils
échangé de tels propos!". Et je passai toute la nuit à pleurer au point que je
ne goûtai pas un seul instant de sommeil jusqu'au matin que je passai également
à pleurer. L'Envoyé de Dieu, voyant que la révélation avait tardé à venir à ce
sujet, manda 'Alî ibn 'Abî Tâlib et Ousâma ibn Zayd pour leur demander s'il
devait se séparer de moi. Ousâma ibn Zayd, étant sûr que j'étais innocente et
sachant l'affection que le Prophète avait pour moi, dit à l'Envoyé de Dieu
(paix et bénédiction de Dieu sur lui): "Garde ta femme nous ne savons que du bien d'elle". Quant à 'Alî ibn
Abou Tâlib il dit: "O Envoyé de Dieu, Dieu ne t'a pas mis trop à l'étroit. Il y
a beaucoup d'autres femmes. Interroge sa suivante, elle te dira la vérité".
L'Envoyé de Dieu manda alors à Barîra et lui dit: "O Barîra, as-tu vu de 'Aïcha
quelque chose qui suscite en toi le soupçon?". - "Non, répondit Barîra, j'en
jure par Celui qui t'a envoyé par la Vérité, je ne l'ai rien vu faire d'acte
répréhensible, sinon qu'étant une toute jeune femme il lui arrive parfois de
s'endormir auprès de la pâte à pain de la famille la laissant ainsi manger par
les animaux domestiques". L'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) se leva et résolut de demander
ce jour-là une justification à 'Abd-Allah ibn 'Ubayy ibn Salûl. Montant alors en
chaire, le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) dit: "O groupe de musulmans! Qui m'excusera (si je
punis) un homme dont le mal a atteint ma femme? Par Dieu! Je ne sais que du bien
sur le compte de ma femme, et l'on me parle d'un homme sur le compte duquel je
ne sais que du bien et qui n'est jamais entré chez ma femme autrement qu'avec
moi". Alors Sa'd ibn Mu'âdh Al-'Ansârî se leva et dit: "O Envoyé de Dieu, moi,
je t'excuserai et s'il appartient à la tribu des 'Aws, nous lui trancherons la
tête; si c'est un de nos frères de la tribu des Khazraj, ordonne ce que tu
voudras et nous le ferons". A ces mots, Sa'd ibn 'Ubâda le chef des Khazraj,
qui était un homme vertueux, mais dont le zèle tribal plongeait dans
l'ignorance, se leva et s'adressa à Sa'd ibn Mu'âdh en disant: "Tu as menti; et
j'en jure par Dieu que tu ne le tueras pas et que tu ne peux pas le
faire". A son tour, 'Usayd ibn Hudayr, le cousin de Sa'd ibn Mu'âdh, se leva
et, s'adressant à Sa'd ibn 'Ubâda en disant: "Tu as menti. Par Dieu nous le
tuerons; car toi tu n'es qu'un hypocrite qui plaide la cause des hypocrites".
Les deux tribus des 'Aws et des Khazraj furent si excitées, qu'elles furent sur le point de se combattre, alors que l'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) était encore en chaire. L'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) ne cessa de les apaiser jusqu'à ce qu'ils gardèrent le silence et alors il se tut. Tout ce jour-là, je le passai en larmes
et je n'y goûtai aucun instant de sommeil. La nuit suivante, je la passai également dans cet état à tel point que mes parents crurent que mes larmes me briseraient le cœur. Pendant qu'ils étaient assis auprès de moi et alors que
j'étais encore en larmes, une femme des 'Ansâr demanda de me voir. Je la fis entrer chez moi, elle s'assit et commença à pleurer à son tour. Nous étions dans cet état lorsque l'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) entra, salua, puis s'assit. Il ne
s'était plus assis auprès de moi depuis qu'on avait colporté des propos sur mon compte et cela avait duré un mois sans qu'aucune révélation ne se fût produite à
mon sujet. En s'asseyant, l'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) prononça l'attestation de foi,
puis dit: "O 'Aïcha! Il m'est parvenu telle et telle chose sur ton compte; si tu
es innocente, Dieu t'innocentera; si tu as commis quelque faute, demande pardon
à Dieu et repens-toi, car quand le Serviteur reconnaît ses péchés et se repent,
Allah accepte son repentir". A peine l'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) eut-il achevé ces
paroles, que mes larmes cessèrent de couler et je ne versai plus un seul pleur.
M'adressant à mon père, je le priai de répondre à l'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui). -
"Par Dieu!, me répondit-il, je ne sais pas que dire à l'Envoyé de Dieu
(paix et bénédiction de Dieu sur lui)". Alors, me tournant vers ma mère, je la priai de répondre à l'Envoyé
de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui). - "Par Dieu, répondit-elle, je ne sais pas que dire à
l'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui)". Je répliquai alors que j'étais encore très jeune et
que je ne retenais pas beaucoup du Coran: "Par Dieu, je sais que vous
avezentendu raconter cette histoire (à mon sujet), qu'elle s'est gravée en
vous-même et que vous y avez ajouté foi. Si je vous dis que je suis innocente -
et Dieu sait que je le suis - vous ne me croirez pas; mais si j'avoue que j'ai
commis un tel péché - et Dieu sait que je suis innocente - vous me croirez. Par
Dieu! Je n'ai à dire de ma situation que ces paroles du père de Joseph: {(Il ne me reste plus donc) qu'une belle patience! C'est Dieu
qu'il faut appeler au secours contre ce que vous racontez!} - "Cela
dit, je me retournai et m'étendis sur mon lit. A ce moment, par Dieu, je savais
que j'étais innocente et que Dieu m'innocentera; mais, par Dieu! Je n'aurais
jamais cru que Dieu ferait descendre à mon sujet une révélation. Il me semblait
que j'étais trop insignifiante, pour que Dieu révélât des versets à mon égard.
Cependant, j'avais espéré, que l'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) verrait pendant son sommeil une vision dans laquelle Dieu me déclarait innocente. Par Dieu! L'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) ne sortit pas non plus que personne des gens de la maison, avant d'avoir reçu la révélation et d'avoir été saisi de l'état qui accompagnait toute révélation; même dans un jour d'hiver, les gouttes de sueur tombaient en abondance et étaient si grosses que les perles, tant est lourd le fardeau de la Parole divine quand elle descend. Dès que cet état eut quitté l'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui), il se montra souriant et les premières paroles qu'il
prononça furent celles-ci: "Réjouis-toi, 'Aïcha quant à Dieu, Il te déclare
innocente". - "Va vers lui", me dit alors ma mère. - "Par Dieu!
répondis-je, je n'irai pas à lui et c'est Dieu Seul que je dois louer, c'est
Lui qui a déclaré mon innocence". Dieu, ajoute 'Aïcha révéla les dix versets qui commencent ainsi: {Ceux qui sont venus avec la calomnie sont un groupe d'entre vous}. Quand Dieu eut révélé ceci pour déclarer mon innocence, Abou Bakr As-Siddîq qui donnait des subsides à Mistah parce que celui-ci était de ses parents et était pauvre, dit: "Par Dieu! Je ne
lui donnerai plus jamais aucun subside après ce qu'il a dit de 'Aïcha". C'était alors que Dieu révéla ce verset: {Et que les détenteurs de richesse et d'aisance parmi vous, ne jurent pas de ne plus faire des dons aux proches.... N'aimez-vous pas que Dieu vous pardonne?} D'après Habân ibn Mûsa, 'Abd-Allah ibn Al-Mubârak a dit: "Ce verset du Livre de Dieu est le plus qui donne de l'espoir". Abou Bakr a dit: "Certes, je désire que Dieu me pardonne". Et il renouvela à Mistah la pension qu'il lui faisait et affirma qu'il ne la lui supprimerait jamais. 'Aïcha poursuit: l'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) avait interrogé à mon sujet Zaynab bint Jahch, une des femmes de l'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) et lui dit: "O
Zaynab que sais-tu (de ce sujet) et qu'as-tu vu?". - "O Envoyé de Dieu,
répondit-elle, je garde mon ouïe et ma vue du péché (c-.à.d. je ne dirai que ce
que j'ai vu et entendu). Je ne sais que du bien (d'elle)". Or Zaynab était la seule parmi les femmes de l'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui), qui rivalisait avec moi de
beauté et de rang, mais Dieu la préserva (de mentir à mon sujet) à cause de sa
piété. Quant à sa sœur Hamna bint Jahch, elle soutint les propos des calomniateurs, voulant ainsi débarrasser sa sœur de sa rivale, aussi périt-elle avec les calomniateurs. (Mouslim n°4974)
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