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Mousaylama - مُسَيْلِمَة
Sa rencontre avec le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) À la neuvième année après l'Hégire, l'Islam s'était amplement propagé et fini par advenir la force dominante dans la péninsule Arabique. Des délégations de plusieurs tribus en provenance de diverses terres lointaines venaient à la rencontre du Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) et lui annonçaient par un succinct tête à tête leur adhésion de l'Islam. Parmi ces délégations, il en était une qui provenait du Najd, une région montagneuse. C'était les Banû Hanifa. Dans les faubourgs de La Mecque, ils avaient attaché leurs montures puis mandaté Mousaylama Ibn Habîb comme le porte-parole et le représentant de l'ensemble de la délégation. Ce dernier alla chez le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) pour lui annoncer que son peuple venait pour adhérer à l'Islam. De son côté, Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) les accueillit et les traita de manière très généreuse. Chacun d'eux, y compris Mousaylama, s'y était présenté avec un présent. Il s'auto-proclame prophète Une fois retourné dans le Najd, l'ambitieux et égoïste Mousaylama se rétracta et abandonna alors l'allégeance jusqu'ici promise au Prophète. Il s'éleva parmi la population et déclara qu'un prophète avait été envoyé par Dieu aux Banû Hanifa tout comme Dieu avait envoyé Muhammad Ibn 'Abdillâh (paix et bénédiction de Dieu sur lui) aux Qourayshites. Son peuple le suit malgré qu'ils savent que c'est un menteur Pour diverses raisons ainsi que sous l'effet d'une panoplie de contraintes, les Banû Hanifa commencèrent alors à se rallier autour de lui. La plupart l'on suivit par sectarisme tribal. En effet, un des membres de la tribu déclara ce qui suit : "Je témoigne que Muhammad est évidemment un véridique tandis que Mousaylama est évidemment un imposteur. Mais l'imposteur de Rabi'a (une confédération tribal à laquelle les Banû Hanifa appartiennent) m'est plus cher que l'authenticité et la véracité de la personne de Moudar (une confédération tribal à laquelle les Qurayshites appartiennent)". Le message qu'il envoya au Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) Le nombre des fidèles de Mousaylama augmenta ce qui lui permit de se sentir puissant, en tout cas suffisamment rassuré pour qu'il puisse rédiger au Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) la lettre suivante : "De la part de Mousaylama, le messager de Dieu à l'attention de Mouhammad, le messager de Dieu. Que la Paix soit sur toi. Je suis disposé à partager cette mission avec toi. J'aurai (le contrôle sur) la première moitié de la terre et tu auras la seconde moitié. Mais les Qouraîshites ne sont pas des gens faciles". Mousaylama dépêcha alors deux de ses hommes avec la lettre chez le Prophète. Lorsque la lettre a été lue au Prophète, il demanda aux deux hommes : "Et vous, que pouvez-vous dire à propos de ceci [le contenu de la lettre] ?". Il (paix et bénédiction de Dieu sur lui) répondit alors au message de Mousaylama : "Au nom de Dieu, Le Bienfaisant, Le Compatissant. De la part de Muhammad le Messager de Dieu, à l'attention de Mousaylama l'imposteur. Que la Paix soit sur ceux qui suivent le droit chemin. Dieu léguera la terre à quiconque parmi Ses serviteurs selon Sa volonté, tandis que le triomphe final reviendra à ceux qui se seront ajournés de leurs devoirs vis-à-vis de Dieu". L'envoi de Habîb Ibn Zayd (que Dieu l'agrée) Le Prophète considéra alors qu'il était nécessaire de lui adresser une seconde lettre l'exhortant d'arrêter cette malheureuse quête. Le Prophète désigna Habîb Ibn Zayd comme porteur de ce message à Mousaylama. En ce temps là, le tout jeune Habîb était en son âme et conscience un fervent croyant en la véracité de l'islam. Habîb se chargea alors de sa mission avec promptitude. Il s'en alla aussi vite qu'il le pouvait dans les montagnes du Najd, dans le territoire des Banû Hanifa où il y présenta la lettre à Mousaylama. (Après lecture de la lettre) Mousaylama s'irrita tellement de colère que l'expression de son visage était fusillante. Il ordonna à ce que Habîb soit enchaîné dans l'immédiat et qu'il lui soit présenté le jour à venir. Le jour venu, Mousaylama était en train de présider sa séance. Autour de lui se tenaient ses proches conseillers qui le servent dans cette vile cause. Par ailleurs, le peuple était autorisé à y assister. Il ordonna que Habîb, alors prisonnier et mis aux fers, lui soit présenté face à face. Au milieu de la foule animée par la haine, Habîb était-là débout. Il conserva une station toute droite et continue, digne et fier aux allures même d'une lance robuste fermement plantée dans la terre; il n'était nullement impressionné. Mousaylama se tourna et lui dit : "Témoignes-tu que Muhammad et le Messager de Dieu ?" Visiblement cette réponse envenima à nouveau Mousaylama qui poursuit : "Et témoignes-tu que je suis le messager de Dieu ?" Le visage de Mousaylama changea alors de couleur tandis que ses lèvres se mirent à trembler de colère. Mousaylama lui répéta encore la même question et une fois de plus Habîb ne changea en rien de ce qu'il venait de répondre. Il affirma qu'il croit en Muhammad en tant que Messager de Dieu et qu'au prix même de sa propre vie il refuse de reconnaître le partage de la mission [prophétique]. Sur ce, Mousaylama ordonna à son acolyte d'amputer de nouveau Habîb d'une partie de son corps. Celui-ci tomba à terre à coté du premier membre qui venait d'être coupé. La foule était éberluée en voyant que Habîb était à la fois maître de soi et restait ferme. Face à l'interrogation incessante de Mousaylama et dans la profonde douleur infligée par ce tortionnaire, Habîb continua de répéter : "J'atteste que Muhammad est le Messager de Dieu". Après la mort du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) Au cours de la dixième année après l'Hégire, le Saint-Prophète (Prières et Bénédictions d'Allâh soient sur lui) de retour à Médine après le Pèlerinage de l'Adieu, tomba malade. Rapidement, les nouvelles de sa maladie se propagèrent à travers la péninsule Arabique. A Al-Yamâma, l'imposteur Mousaylama renia l'Islam. Après la mort du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui), le plus puissant groupe d'apostats et le plus fort en nombre était les Banû Hanîfa parmi lesquels Mousaylama l'imposteur se dressa, clamant qu'il était un Prophète. Mousaylama réussit à mobiliser quarante milles des meilleurs combattants parmi son peuple. La plupart d'entre eux, cependant, le suivaient par amour sectaire ou par fidélité tribale, non parce qu'ils croyaient en lui. L'un d'eux dit une fois : "J'atteste que Mousaylama est un imposteur et que Muhammad est véridique mais l'imposteur de Rabî'a (Mousaylama) nous est plus cher que le véridique de Mudar (Muhammad)". Mousaylama triompha de la première armée placée sous le commandement de 'Ikrima Ibn Abî Jahl. Abû Bakr envoya alors une autre armée contre Mousaylama, menée cette fois-ci par Khâlid Ibn Al-Walîd. Cette armée contenait l'élite des compagnons à la fois parmi les Ansâr et les Muhâjirîn. Au premier rang de cette armée se trouvait Al-Bara Ibn Mâlik et un groupe des musulmans les plus vaillants. Les deux armées se rencontrèrent sur le territoire des Banû Hanîfa, à Al-Yamâma dans le Najd. Pendant longtemps, l'avantage fut du côté de Mousaylama et de ses hommes. Les armées musulmanes commencèrent à battre en retraite. Les forces de Mousaylama balayèrent même la tente de Khâlid Ibn Al-Walîd et l'obligèrent à quitter sa position. Ils auraient tué sa femme si l'un d'entre eux ne lui avait pas accordé sa protection. Khâlid rassembla ses forces une fois de plus et commença à les réorganiser. Il sépara les Muhâjirîn des Ansâr et laissa les hommes des différentes tribus à part. Chaque groupe fut placé sous la direction d'un de ses membres afin que les pertes de chaque groupe durant la bataille soient connues. La bataille fit rage. Il y eut énormément de pertes et de morts. Les musulmans n'avaient jamais vécu une chose semblable durant toutes les guerres auxquelles ils avaient participées avant. Les hommes de Mousaylama restèrent, dans ce tumulte, aussi immobiles que des montagnes, même si certains d'entre eux tombèrent. Al-Wahchi (que Dieu l'agrée) a dit: "Quand les musulmans ont livré la guerre à Mousaylama le menteur, j'ai saisi la lance avec laquelle j'ai tué Hamza. Quand les deux camps se sont rencontrés, j'ai vu Mousaylama une épée au poing alors j'ai balancé ma lance puis l'ai envoyée le transperçant. D'un autre côté, un homme des Ansârs l'a frappé de son épée et je me demande qui de nous deux a bien pu le tuer. Une chose est sûre néanmoins: de ma lance, j'ai tué le meilleur homme qui soit hormis le Prophète et j'ai aussi tué le pire homme qui soit". (Ibn Hichâm) Nousayba avait été vue en train de traverser les rangs des bataillons comme une lionne en s'écriant : "Où est l'ennemi de Dieu ? Montrez-moi l'ennemi de Dieu". |
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