L'authentique d'al-Boukhari - صحيح البخارى
Des testaments De ces paroles du Prophète : « Le testament de quelqu’un doit être rédigé chez lui. » De ces Paroles de Dieu : « Il vous est prescrit, quand la mort se présente à l’un de vous et qu’il possède des biens, de faire un testament au profit de vos père et mère et de vos proches d’une façon équitable. C’est un devoir pour ceux qui craignent Dieu. Celui qui dénature les dispositions qu’il a entendues du testateur commet un péché. Dieu entend tout et sait tout. Si le testament contient des irrégularités ou contrevient à la loi successorale, il est permis de faire accepter un compromis par les parties intéressées. Dieu est Indulgent et Clément. » (Coran 2.180 à 182) Quand le vendeur se réserve une monture pour aller à un lieu Selon ‘Amir, Djabir a dit : « Je voyageais sur mon chameau qui présentait des signes de fatigue. En passant près de moi, l’Envoyé de Dieu frappa la bête et prononça une invocation. Aussitôt, le chameau adopta une allure rapide telle qu’il n’en a jamais eue. Alors le Prophète me dit : - Vends-moi ton chameau, je t’offre tant. (Il indiqua le montant). Je lui marquai mon accord à la condition de ne livrer l’animal que lorsque je serais à destination, auprès de ma femme. Une fois arrivé, je livrai l’animal au Prophète qui me donna le prix convenu. Quand je fus parti, le Prophète envoya quelqu’un à ma recherche. Je revins donc et il me dit : - Je ne voulais pas prendre ton chameau, garde-le, il t’appartient désormais. » Des stipulations contractuelles Selon Abou Horaïra, les Ansar dirent au Prophète : « Procède au partage des palmiers entre nous et nos frères (Mouhadjiroune). – Non, répondit le Prophète. Alors s’adressant aux Mouhadjiroune, les Ansar stipulèrent : - Dans ce cas, vous prendrez soin des palmiers et vous serez nos associés pour la récolte. – Nous sommes d’accord, dirent les Mouhadjiroune. » ‘Abdallah a dit : « L’Envoyé de Dieu laissa Khaïbar aux Juifs sous réserve qu’ils travaillent la terre, la cultivent et que chaque partie ait droit à la moitié des récoltes. » Des conditions relatives à la dot Selon ‘Oqba Ben ‘Amr, l’Envoyé de Dieu a dit : « La condition primordiale en matière de contrat de mariage, c’est de se libérer du montant convenu pour légitimer les relations conjugales. » Des conditions en matière de contrat de plantation Rafi’e Ben Khadidj a dit : « Nous étions les plus gros propriétaires terriens des Ansar. Nous donnions en location nos terres et certaines parcelles produisaient des récoltes, tandis que d’autres n’en produisaient pas. Ce type de contrat de location nous fut interdit, mais on ne nous empêcha pas de toucher le montant de la location en espèces. » L’héritage de l’Envoyé de Dieu ‘Amr Ben Harit a dit : « …A sa mort, l’Envoyé de Dieu ne laissa ni dirham, ni dinar, ni esclave homme, ni esclave femme, il ne laissa rien, si ce n’est sa mule blanche, ses armes, et un champ qu’il avait donné en aumône. » Le Prophète n’a pas fait de testament Talha Ben Mossarif a dit : « J’interrogeai ‘Abdallah Ben Abou Aoufa, pour savoir si le Prophète avait fait un testament ; il me répondit : - Non. – Comment, fis-je, a-t-il recommandé le testament ? – ou selon une autre variante. – Qu’on ait recommandé le testament ? Son testament à lui, c’est le Livre de Dieu, me précisa-t-il. » Il est préférable de laisser des héritiers riches que réduits à quémander Sa’d Ben Abou Ouaqas a dit : « Le Prophète vint chez moi alors que j’étais malade à la Mecque… : - Que Dieu fasse miséricorde ô Ben ‘Arfa, dit-il. – Ô Envoyé de Dieu, lui expliquai-je, je vais faire un legs testamentaire de tous mes biens. – Non, me fit-il. – La moitié alors ? Repris-je. – Non, insista-t-il. – Le tiers ?– Oui, le tiers, et c’est encore trop. Il est préférable que tu laisses tes héritiers riches, plutôt que réduits à tendre la main aux passants. » « Tout ce que tu dépenses pour entretenir (ta famille) constitue une aumône, même la bouchée que tu mets dans la bouche de ta femme. Peut-être que Dieu te rétablira dans ta santé, alors des gens tireront bénéfice de ton existence tandis que d’autres subiront un préjudice. A ce moment Sa’d n’avait qu’une fille. » Le legs du tiers autorisé El Hassan a dit : « Il n’est pas permis au testateur de léguer plus du tiers (de ses biens). » De ces Paroles de Dieu : « Juge entre eux d’après ce que Dieu a révélé ; ne te conforme pas à leurs désirs ; prends garde qu’ils n’essaient de t’écarter d’une partie de ce que Dieu a révélé. S’ils se détournent, sache que Dieu veut les affliger pour certains de leurs péchés. Un grand nombre d’hommes sont pervers. » (Coran 5.49) Pas de legs pour un héritier Ibn ‘Abbas a dit : « Auparavant le bien revenait à l’enfant et on devait tester en faveur des père et mère. Puis Dieu abrogea ce qu’Il lui plut de ces pratiques. Il attribua au mâle une part équivalente à celle de deux femmes ; au père et à la mère, un sixième chacun ; à la veuve un huitième et le quart ; au veuf la moitié et le quart. » La charité à l’article de la mort Selon Abou Horaïra, un homme demanda au Prophète : « Ô Envoyé de Dieu, lui dit-il, quelle est la meilleure charité ? – C’est celle que tu fais alors que tu jouis d’une bonne santé, que tu espères être riche et crains d’être pauvre, répondit le Prophète. Ne te laisse pas aller jusqu’à rendre l’âme, pour dire : - Ceci est destiné à un tel, et ceci à tel autre. Car déjà (ces biens) sont la propriété d’un autre (que toi). » Des legs, des dettes et des dépôts De ces Paroles de Dieu : « Si vos épouses n’ont pas d’enfants, la moitié de ce qu’elles vous ont laissé vous revient. Si elles ont un enfant, le quart de ce qu’elles vous ont laissé vous revient après que leurs legs ou leurs dettes auront été acquittés. » (Coran 4.12) Selon le Prophète les dettes doivent être prélevées avant les legs. Des ces Paroles de Dieu : « Dieu vous ordonne de restituer les dépôts et de juger selon la justice, lorsque vous jugez entre les hommes. » (Coran 4.58) La remise des dépôts doit précéder la délivrance des legs. Est-ce que les femmes et les enfants font partie des proches ? Abou Horaïra a dit : « Quand fut révélé le verset suivant : « Avertis tes partisans les plus proches » (Coran 26.214), l’Envoyé de Dieu, s’écria : « Ô assemblée des Qoraïch, » - ou des paroles similaires – rachetez vos âmes, car je suis impuissant pour vous devant Dieu ; ô Ben ‘Abd Menaf, je ne peux rien pour vous devant Dieu ; ô ‘Abbas Ben ‘Abd El Mouttalib, je suis impuissant pour vous auprès de Dieu ; ô Safia ! Tante (paternelle) de l’Envoyé de Dieu, je suis impuissant pour vous devant Dieu ; ô Fatima Bint Mohammed ; demande-moi ce que tu désires de mes biens, mais je suis impuissant pour toi devant Dieu. » Le ouaqaf peut-il jouir de son ouaqf ? Selon ‘Omar, il n’y a pas d’inconvénient à ce que l’administrateur d’un ouaqf se nourrisse de ce que rapporte ce bien. Le fondateur ou toute autre personne peut administrer un ouaqf. La personne qui a dédié à Dieu une victime ou autre bien peut en faire usage au même titre qu’une tierce personne, même si cela n’est pas stipulé expressément Lorsqu’un homme dit : « Je fais don de ma maison à Dieu », sans nommer les nécessiteux ou autres bénéficiaires, cela est convenable et il peut en faire don à ses proches ou à d’autres C’est ainsi que s’exprima le Prophète, quand Abou Talha lui dit : « Le bien qui me tient le plus à cœur est Baïroha, et je le donne en aumône à Dieu. » De celui qui dit : « Je donne ma terre ou mon jardin en aumône à Dieu, au nom de ma mère » Selon Ibn ‘Abbas, la mère de Sa’d Ben ‘Obada est morte alors qu’il n’était pas à ses côtés. Il s’adressa au Prophète et lui dit : « Ô Envoyé de Dieu, ma mère est décédée et je n’étais pas à son chevet, y a-t-il un avantage pour elle, si je donnais en son nom une aumône ? – Oui, acquiesça le Prophète. – Alors sois témoin, répondit Sa’d, que je donne en aumône et en son nom mon terrain de Mikhraf. » Il est permis de donner en aumône ou de constituer en ouaqf, une partie de son bien, son esclave ou une de ses bêtes Selon ‘Abdallah Ben Ka’b, Ka’b Ben Malik a dit : « Ô Envoyé de Dieu, pour témoigner de mon repentir, je renonce à une partie de mon bien afin d’en faire aumône à Dieu et à Son Envoyé. – Gardes-en une partie, cela est préférable pour toi. – Alors je conserverai ma part de butin de Khaïbar, répondit Ka’b. » Celui qui meurt subitement et l’aumône faite en son nom Selon ‘Aïcha un homme dit au Prophète : « Ma mère est morte brusquement, si elle avait eu la faculté de parler, je crois qu’elle aurait distribué une aumône. Puis-je donner en son nom ?– Oui, répondit le Prophète, donne une aumône en son nom. » De celui qui réalise les vœux d’un défunt Selon Ibn ‘Abbas, Sa’d Ben ‘Obada demanda à l’Envoyé de Dieu : « Ma mère est décédée alors qu’elle avait fait un vœu, lui dit-il. – Réalise-le, répondit le Prophète. » Des biens des orphelins et des héritages De ces Paroles de Dieu : « Rendez leurs biens aux orphelins. Ne substituez pas ce qu’ils possèdent de bon à ce que vous possédez de mauvais. Ne substituez pas leurs biens en les confondant avec les vôtres. Ce serait là un méfait odieux. » (Coran 4.2) De ces Paroles de Dieu : « Eprouvez les orphelins, jusqu’à ce qu’ils aient atteint l’âge de se marier. S’ils donnent des signes de capacité, confiez-leur la gestion de leurs biens. Ne vous hâtez pas de les dilapider avant qu’ils ne deviennent majeurs. Si le tuteur est riche, il doit s’abstenir de prélever quoi que ce soit sur la fortune de ses pupilles ; s’il est pauvre, il ne peut en disposer que modérément. Lorsque vous leur rendez leurs biens, assurez-vous la présence de témoins, mais Dieu suffit pour tenir compte de tout. Il revient aux hommes une part sur ce que laissent leurs parents ou leurs proches. De même, il revient aux femmes une part sur ce que laissent leurs parents ou leurs proches. Que les biens laissés soient importants ou non, une part leur est assignée. Lorsque des proches, des orphelins ou des pauvres assistent au partage, donnez-leur quelque chose et tenez-leur un langage aimable. » (Coran 4.6 à 8) Selon Ibn ‘Omar, du temps de l’Envoyé de Dieu, ‘Omar donna en aumône une palmeraie qu’il possédait et qu’on nommait Thamgh : « Ô Envoyé de Dieu, dit ‘Omar en s’adressant au Prophète, je possède un bien qui m’est très cher et je voudrais le donner en aumône. – Donne en aumône son fonds, répondit le Prophète afin qu’on ne puisse ni le vendre, ni le donner, ni en hériter, mais on distribuera le rapport. ‘Omar donna donc en aumône ce bien dont les rapports servirent à la guerre sainte, à payer la rançon des prisonniers, aux nécessiteux, aux hôtes, aux voyageurs et aux proches. L’administrateur pouvait user avec modération pour ce qui lui était nécessaire et il lui était permis de faire manger un de ses amis non prévu parmi les bénéficiaires. » Ceux qui gaspillent injustement les biens des orphelins De ces Paroles de Dieu : « Ceux qui gaspillent injustement les biens des orphelins, nourrissent leurs entrailles de feu. Ils sont voués à l’enfer. » (Coran 4.10) Selon Abou Horaïra, le Prophète a dit : « Préservez-vous de sept périls. – Et quels sont-ils, ô Envoyé de Dieu, lui demanda-t-on. Ce sont, le polythéisme, la magie, le meurtre sauf s’il est légitime, l’usure, la dilapidation des biens de l’orphelin, la dérobade au jour du combat et le fait de calomnier les Croyantes honnêtes qui ne pensent pas à mal, répondit-il. » Des orphelins De ces Paroles de Dieu : « Ils t’interrogeront au sujet des orphelins. Dis-leur : - Gérez au mieux leurs intérêts. S’il vous arrive de devenir leurs associés, traitez-les en frères. Dieu discerne le mauvais administrateur du bon. S’Il le voulait, Dieu pourrait vous imposer des obligations plus lourdes encore. Car Il est Tout-Puissant et Juste. » (Coran 2.220) Le fait d’utiliser un orphelin en voyage ou à domicile lorsque cela présente un intérêt pour lui Anas a dit : « Lorsque l’Envoyé de Dieu vint à Médine, il n’avait pas de serviteur. Abou Talha me prit par la main et m’amena auprès de l’Envoyé de Dieu en lui disant : - Ô Envoyé de Dieu, Anas est un garçon poli, qu’il soit ton serviteur. Il m’employa à son service dans ses déplacements et à domicile, précise Anas qui ajoute : - Le Prophète ne m’a jamais dit : « Pourquoi fais-tu cela ? » quand je faisais quelque chose, ni « Pourquoi ne fais-tu pas ainsi ? » quand je ne faisais pas une telle chose. » Le ouaqf d’un terrain pour construire une mosquée Selon Anas Ben Malik, quand l’Envoyé de Dieu fut arrivé à Médine, il ordonna de construire la mosquée et dit : « Ô Benou Nedjar, donnez votre prix pour cet enclos. – Non, par Dieu, répondirent-ils, nous ne réclamerons le prix qu’à Dieu. » De ces Paroles de Dieu : « Ô vous qui croyez ! Vous êtes responsables de vous-mêmes. L’erreur d’autrui ne saurait vous nuire si vous êtes dans la bonne voie. Vous êtes tous destinés à retourner vers Dieu. Il vous expliquera le sens de vos actions. Ô vous qui croyez, lorsque vous sentirez venir la mort et que vous voudrez tester, choisissez deux hommes intègres parmi les vôtres ou deux témoins étrangers, si vous êtes en voyage et que la calamité de la mort vous surprenne. Vous retiendrez ces deux témoins après la prière. Si vous n’êtes pas sûr d’eux, vous leur ferez prêter serment : - Par Dieu, nous ne trafiquerons jamais notre témoignage, même au profit d’un parent. Nous ne cacherons pas le témoignage de Dieu, car nous serions alors du nombre des pécheurs. » « S’il se révèle que ces deux témoins ont forfait à l’honneur, deux autres témoins seront substitués aux deux premiers dont l’indignité aura été reconnue. Ils prêteront serment devant Dieu en ces termes : - Nous jurons que notre témoignage est plus sincère que celui des deux premiers témoins et que nous ne disons que la vérité, sous peine d’être du nombre des injustes. C’est le meilleur moyen pour obtenir des témoignages sincères, car il suscite chez les témoins la crainte qu’on recoure à d’autres serments après le leur. Craignez Dieu et écoutez-Le. Dieu ne guide point les pervers. » (Coran 5.105 à 108) |
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