23 - DES FUNERAILLES
- De ce qui est rapporté au sujet des funérailles et de celui dont les dernières paroles sont : "Il n'y a pas d'autre divinité que Dieu". -- On demanda à Wahb-ben-Monabbih "Ces mots : Il n'y a pas d'autre divinité que Dieu, ne sont-ils pas la clé du Paradis ? -- Certes oui, répondit-il, mais toute clé doit avoir des crans. Si vous apportez une clé avec des crans, la porte s'ouvrira pour vous ; mais si la clé n'a pas de crans, la porte ne s'ouvrira pas pour vous." 1. Abou-Dzarr a dit : "L'Envoyé de Dieu parla en ces termes : "Quelqu'un est venu près de moi de la part du Seigneur et m'a donné cette nouvelle 2. 'Abdallah a dit : "L'Envoyé de Dieu a dit : "Celui qui meurt en commettant le péché de polythéisme ira en Enfer." Et alors j'ajoute moi : "Celui qui ne commet pas ce péché en mourant ira au Paradis." CHAPITRE II. 1. Al-Barâ a dit : "L'Envoyé de dieu nous a ordonné sept choses et en a défendu sept autres. Il nous a enjoint de suivre les enterrements, de visiter les malades, d'accepter les invitations, de venir en aide aux opprimés, de faciliter les obligations d'autrui prises par serment, de rendre le salut et de dire "Dieu te fasse miséricorde" à celui qui éternue. Il nous a défendu l'usage des vases en argent, des bagues en or, des vêtements de soie, de brocart, de qassy et d'istibraq (le qassy est une étoffe de fil de soie fabriquée en Egypte. Quant à l'istibraq, c'est également une étoffe de soie, sur la nature exacte de laquelle les commentateurs ne sont pas d'accord.). 2. Abou Hourayra a dit : "J'ai entendu l'Envoyé de Dieu dire : "Un musulman a cinq devoirs à accomplir à l'égard d'un autre musulman : lui rendre le salut, le visiter quand il est malade, suivre son convoi funèbre, accepter son invitation et lui dire : "Dieu te fasse miséricorde" quand il éternue." CHAPITRE III. 1. Abou-Salama rapporte que 'Âïcha lui avait raconté ce qui suit : "Abou-Bakr arriva à cheval de sa demeure située à Es-Sonh. Il descendit de sa monture, entra dans la mosquée sans adresser la parole à personne, et pénétra chez 'Âïcha. Il se dirigea vers le corps du Prophète, qui était recouvert d'un vêtement d'étoffe rayée du Yémen. Il découvrit le visage du Prophète, se pencha vers lui, l'embrasse et se mit à pleurer. "Ô Prophète de Dieu, s'écria-t-il, toi dont j'aurais racheté la vie par celle de mon père et ma mère, Dieu ne te fera pas mourir deux fois (les musulmans croient que les morts seront ressuscités dans leurs tombes qu'après avoir été interrogés, ils mourront de nouveau, pour ressuciter une dernière fois le jour de la Résurrection. Cette épreuve de la tombe sera épargnée à Mohammed.). La mort qu'il t'avait prédestinée, tu viens de la subir." Abou-Salama ajoute : "Ibn 'Abbâs m'a rapporté que Abou-Bakr étant sorti 'Omar qui parlait aux fidèles : "Assieds-toi, lui dit-il", 'Omar refusa. "Assieds-toi, lui répéta-t-il", et 'Omar refusa de nouveau. Alors Abou-Bakr ayant prononcé la profession de foi musulmane, les fidèles accoururent vers lui et abandonnèrent 'Omar. "Et maintenant, ajouta-t-il, que ceux d'entre vous qui adoraient Mohammed, sachent que Mohammed est mort, mais que ceux qui adorent Dieu sachent que Dieu est vivant et qu'il ne mourra jamais. Dieu a dit : "Mohammed n'est qu'un Envoyé ; d'autres prophètes avant lui ont disparu..." (sourate III, verset 138). Par Dieu ! on eût dit que les gens n'avaient pas su que Dieu avait révélé ce verset avant que Abou-Bakr ne l'eût récité. Les fidèles dès lors recueillirent ce verset de la bouche de Abou-Bakr et on n'entendit plus personne qui ne le récitât." 2. Zaïd-ben-Tsâbit a dit que Omm-El-'Alâ l'Ansarienne, une de celles qui avaient prêté serment au Prophète, lui avait raconté ce qui suit : "Les Mohâdjir furent répartis par voie du sort (entre les Ansar). Celui qui nous échut fut 'Otsmân-ben-Madz'oun et nous lui donnâmes l'hospitalité dans nos demeures. Il succomba à la suite d'une maladie dont il fut atteint. Quand il fut mort, que son corps eut été lavé et enseveli dans ses habits, l'Envoyé de Dieu entra : "La miséricorde de Dieu soit sur toi, ô Abou-'s-Sâïb, dis-je alors ; Dieu, j'en rends témoignage, t'a traité généreusement. 3. Djâbir-ben-'Abdallah a dit : "Lorsque mon père fût tué, je voulus, les yeux pleins de larmes, découvrir son visage. Les fidèles cherchèrent à m'en empêcher, mais le Prophète ne me l'interdit pas. Puis, comme ma tante maternelle Fâtima s'était mise aussi à pleurer, il lui dit : "Que tu pleures ou que tu ne pleures pas, cela n'empêchera pas les anges de l'abriter de leurs ailes jusqu'à ce que vous l'ayez porté en terre." CHAPITRE IV. 1. D'après Abou Hourayra, l'Envoyé de Dieu annonça aux fidèles la mort du Négus le jour même où elle eut lieu. Il se rendit à l'oratoire en plein vent, fit mettre en rangs les musulmans et prononça quatre fois le tekbîr. 2. Suivant Anas ibn Mâlik, le Prophète dit : "Zaïd a pris le drapeau et a été frappé mortellement ; Dja'far l'a pris ensuite et a succombé ; 'Abdallah-ben-Rawâha l'a pris à son tour et il a été également atteint mortellement." En prononçant ces mots, les yeux de l'Envoyé de Dieu étaient baignés de larmes. Continuant alors son récit, il ajouta : "Enfin, Khâlid-ben-El-Walîd, sans en avoir reçu l'ordre, a pris le drapeau et alors la victoire a été assurée." CHAPITRE V. 1. Ibn 'Abbâs a dit : "Un homme, que l'Envoyé de Dieu avait visité (en qualité de malade), vint à mourir. Sa mort ayant eu lieu pendant la nuit, on l'enterra la nuit même. Le matin, on informa le Prophète de l'évènement. "Qu'est-ce donc, dit-il, qui vous a empêché de m'aviser plus tôt ? CHAPITRE VI. 1. D'après Anas, le Prophète a dit : "Il n'est pas un seul musulman, à qui la mort aura enlevé trois enfants n'ayant pas atteint l'âge de pécher, que Dieu ne fasse entrer dans le Paradis par suite de son extrême miséricorde envers les musulmans. 2. Suivant Abou-Sa'îd, les femmes ayant dit au Prophète : "Assigne-nous un jour", celui-ci leur adressa (ce jour-là) les pieuses paroles suivantes : "Quelle que soit celle d'entre vous à qui la mort aura enlevé trois enfants, ces enfants lui feront une barrière entre elle et le feu de l'EnfeR. 3. Selon Abou Hourayra, le Prophète a dit : "Aucun musulman à qui la mort aura enlevé trois enfants, n'entrera en Enfer ou, dans tous les cas, il y restera le moins possible." CHAPITRE VII. 1. Au dire de Anas ibn Mâlik, le Prophète passant auprès d'une femme qui pleurait sur une tombe, lui dit : "Crains Dieu et sois résignée." CHAPITRE VIII. 1. Omm-'Atiyya, l'Ansarienne, a dit : "L'Envoyé de Dieu vint chez nous au moment de la mort de sa fille. Il nous dit : "Lavez-la trois fois ou cinq fois, ou même davantage si vous le jugez utile, avec de l'eau et du lotus ; au dernier lavage, mettez dans l'eau du camphre CHAPITRE IX. 1. Omm-'Atiyya a dit : "L'Envoyé de Dieu entra chez nous pendant que nous lavions le corps de sa fille. Il nous dit alors : "Lavez-la trois fois, ou cinq fois, ou un nombre de fois encore plus considérable, avec de l'eau et du lotus ; au dernier lavage, mettez du camphre dans l'eau. Puis, lorsque vous aurez terminé, appelez-moi." Nous l'appelâmes donc quand nous eûmes terminé ; il nous jeta le voile qu'il portait, en nous disant : "Recouvrez-l'en". D'après une autre autorité, le récit d'Omm-'Atiyya aurait contenu les modifications suivantes : "Lavez un nombre de fois impair, trois, cinq ou sept, etc..." ; "Commencez par les membres du côté droit et par les parties du corps qu'on lave dans l'ablution..." "Avec le peigne, nous divisâmes en trois nattes les cheveux de la morte." CHAPITRE X. 1. Omm-'Atiyya a dit : "L'Envoyé de Dieu, pour le lavage du corps de sa fille, nous ordonna de commencer par les membres du côté droit et par les parties du corps qu'on lave dans l'ablution." CHAPITRE XI. 1. Omm-'Atiyya a dit : "Tandis que nous étions en train de laver le corps de sa fille, le Prophète nous dit : "Commencez par les membres du côté droit et par les parties du corps qu'on lave dans l'ablution." CHAPITRE XII. 1. Omm-'Atiyya a dit : "La fille du Prophète était morte. Il nous dit : "Lavez-la trois fois, cinq fois ou un nombre plus considérable de fois si vous le jugez nécessaire, puis prévenez-moi quand vous aurez terminé." Aussitôt le lavage achevé, nous le prévînmes donc et alors il détacha son haqw CHAPITRE XIII. 1. Omm-'Atiyya a dit : "Une de ses filles étant morte, le Prophète se rendit chez nous et nous dit : "Lavez son corps trois fois, cinq fois ou un nombre de fois plus considérable si vous le jugez nécessaire, avec de l'eau et du lotus ; dans l'eau du dernier lavage, mettez du camphre CHAPITRE XIV. 1. Omm-'Atiyya rapporte qu'elle et ses compagnes avaient divisé en trois tresses les cheveux de la fille de l'Envoyé de Dieu ; qu'elles les avaient d'abord rebroussés, puis lavé, et qu'ensuite elles les avaient partagés en trois tresses. CHAPITRE XV. 1. Ayyoub a entendu Ibn-Sîrîn dire : "Une femme des Ansâr, parmi celles qui avaient prêté serment au Prophète, vint trouver Omm-'Atiyya. Elle était venue en toute hâte à Bassora, afin de voir un de ses fils, mais elle ne l'avait pas trouvé en vie. Alors Omm-'Atiyya nous fit le récit suivant : "Le Prophète entra chez nous pendant que nous lavions le corps de sa fille ; il nous dit : Lavez-la trois fois, cinq fois ou un nombre de fois plus considérable si vous le jugez nécessaire, avec de l'eau et du lotus ; au dernier lavage vous mettrez du camphre dans l'eau, puis, quand vous aurez terminé, prévenez-moi." Lorsque nous eûmes achevé, il nous jeta son voile en disant : "Recouvrez-l'en." Ibn-Sîrîn n'ajoute rien de plus à ce récit et je ne sais de quelle fille du Prophète il s'agissait. Il a toutefois prétendu que le mot "recouvrir" était synonyme de "envelopper". Ibn-Sîrîn disait encore que le Prophète avait ordonné que le corps de la femme fût étroitement serré par le linceul et non pas simplement drapé. CHAPITRE XVI. 1. Omm-'Atiyya a dit : "Nous tressâmes les cheveux de la fille du Prophète ; elle entendait par là : "en trois nattes". CHAPITRE XVII. CHAPITRE XVIII. 1. Omm-'Atiyya a dit : "Une des filles du Prophète était morte. Il vint nous trouver et nous dit : "Lavez-la avec du lotus un nombre de fois impair, trois, cinq, ou un nombre plus considérable de fois si vous le jugez nécessaire. Au dernier lavage, mettez dans l'eau du camphre CHAPITRE XIX. 1. 'Aïcha a dit : "L'Envoyé de Dieu fut enseveli dans trois pièces d'étoffes blanches en coton dites sohouliyya, de la ville de Sohoul, dans le Yémen. Dans ces trois pièces, il n'y avait ni chemise, ni turban. " CHAPITRE XX. 1. Ibn 'Abbâs a dit : "Pendant qu'un homme était en station à 'Arafa, il tomba de sa monture qui lui cassa le cou. Le Prophète dit alors : "Lavez son cou avec de l'eau et du lotus, et ensevelissez-le dans deux pièces d'étoffes ; mais ne l'oignez pas de substances balsamiques et ne lui couvrez pas la tête, car, au jour du Jugement dernier, il ressuscitera en criant : "Labbaïka !" CHAPITRE XXI. 1. Ibn 'Abbâs a dit : "Un homme qui accomplissait avec l'Envoyé de Dieu la station à 'Arafa, tomba de sa monture qui le tua net. "Lavez-le avec de l'eau et du lotus, dit l'Envoyé de Dieu, et ensevelissez-le dans deux pièces d'étoffes, mais ne l'embaumez point et ne lui couvez pas la tête, car, au jour du Jugement dernier, il ressuscitera en criant : "Labbaïka !" CHAPITRE XXII. 1. D'après Ibn 'Abbâs, un homme en était d'Ihrâm eut le cou brisé par sa monture, pendant que nous étions avec le Prophète. "Lavez-le avec de l'eau et du lotus, dit le Prophète, ensevelissez-le dans deux pièces d'étoffes, mais ne le frottez point de parfums et ne lui couvrez pas la tête, car, au jour du Jugement dernier, il ressuscitera en criant : "Labbaïka !" 2. Selon Ibn 'Abbâs, un homme qui accomplissait avec l'Envoyé de Dieu la station à 'Arafa, tomba de sa monture qui lui brisa le cou, CHAPITRE XXIII. 1. D'après Ibn 'Omar, 'Abdallah-ben-Obayy étant mort, son fils vint dire au Prophète : "Donne-moi ta chemise, qu'elle serve de linceul à mon père. Viens ensuite prier sur lui et implorer en sa faveur la miséricorde divine." Le Prophète donna sa chemise et recommanda qu'on l'appelât afin qu'il fît la prière sur le défunt. Ainsi fut fait ; mais, quand le Prophète voulut prier, 'Omar le prit à part et lui dit : "Dieu ne t'a-t-il pas interdit de prier sur des hypocrites ? 2. Djâbir a dit : "Le Prophète alla trouver 'Abdallah-ben-Obayy quand il était déjà enseveli. Il ordonna de le retirer de son linceul, puis il souffla sur lui en lui envoyant de sa salive, et le fit revêtir de sa propre chemise." CHAPITRE XXIV. 1. 'Âïcha a dit : "Le Prophète fut enseveli dans des étoffes en coton de Sohoul, parmi lesquelles ne figuraient ni chemise, ni turban." 2. 'Âïcha a dit : "L'Envoyé de Dieu fut enseveli dans trois pièces d'étoffes, parmi lesquelles ne figuraient ni chemise, ni turban." CHAPITRE XXV. 1. D'après 'Âïcha, l'Envoyé de Dieu fut enseveli dans trois pièces d'étoffes blanches de Sohoul, parmi lesquelles ne figuraient ni chemise, ni turban." CHAPITRE XXVI. 1. Ibrâhîm-ben-'Abderrahmân a dit : "Un jour, comme on lui apportait à manger, 'Abderrahmân-ben-'Auf dit : "Mos'ab-ben-'Omaïr a été tué ; il valait mieux que moi et cependant, pour l'ensevelir, on ne trouva rien qu'un manteau. Hamza CHAPITRE XXVII. 1. D'après Ibrâhim, un jour qu'on lui apportait son repas, 'Abderrahmân-ben-'Auf dit : "Mos'ab-ben-'Omaïr a été tué. Il valait mieux que moi, et cependant il a été enseveli dans un manteau tel que, si on voulait lui couvrir la tête les pieds restaient découverts, et que, si on voulait lui couvrir les pieds, c'était la tête qui restait découverte." Ibrâhim ajoute : "Je crois que 'Abderrahmân dit encore : "Hamza a été tué ; lui aussi valait mieux que moi. Pour ce qui est de nous, on nous a favorisés largement en ce monde, CHAPITRE XXVIII. 1. Khabbâb a raconté ce qui suit : "Nous émigrâmes avec le Prophète sans avoir autre chose en vue que de plaire à Dieu, et c'est à lui qu'incombait le soin de nous en récompenser (en ce monde). Certains d'entre nous moururent sans avoir rien goûté de virent mûrir les fruits de cette récompense et purent les cueillir. Mos'ab fut tué à la bataille de Ohod. Pour l'ensevelir, nous ne trouvâmes rien qu'un manteau, si court que si l'on en couvrait sa tête, ses pieds restaient à découvert, et que si l'on en couvrait ses pieds, sa tête restait à découvert. Alors le Prophète donna l'ordre de couvrir la tête du défunt et de placer sur ses pieds de l'idzkhir (c'est la plante appelée "shoenanthe" ; une sorte de jonc.). CHAPITRE XXIX. 1. D'après Sahl, une femme apporta au Prophète un manteau tissé avec sa bordure. "Savez-vous, demanda-t-elle à l'assistance, ce que c'est qu'une borda (manteau) ? Et, ajoute Sahl, ce manteau lui servit en effet de linceul. CHAPITRE XXX. 1. Omm-'Atiyya a dit : "On nous défendit de suivre les convois funèbres, mais pas d'une façon formelle." CHAPITRE XXXI. 1. Mohammed-ben-Sîrîn a dit : "Omm-'Atiyya avait perdu un fils. Le troisième jour après la mort de son enfant, elle demanda un parfum de couleur jaune et s'en oignit en disant : "On nous a interdit de porter le deuil plus de trois jours, à moins qu'il ne s'agît de la perte d'un mari." 2. Zaïnab-bent-Abou-Salama a dit : "On avait apporté de Syrie la nouvelle de la mort d'Abou-Sofyân. Le troisième jour, Omm-Habîba demanda un parfum de couleur jaune et s'en oignit les joues et les bras. "Voilà, dit-elle ensuite, une chose dont je me serais bien passée si je n'avais entendu dire au Prophète : Il n'est pas permis à une femme qui croit en Dieu et au jour du jugement dernier porter le deuil d'un mort plus de trois jours. Toutefois, lorsqu'elle aura perdu son mari, elle gardera le deuil quatre mois et dix jours." 3. Zaïnab-bent-Abou-Salama a dit : "Comme j'étais chez Omm-Habîba, la femme du Prophète, celle-ci me dit : "J'ai entendu l'Envoyé de Dieu s'exprimer en ces termes : Une femme qui croit en Dieu et au jour du jugement dernier ne doit pas porter le deuil d'un mort plus de trois jours. Toutefois, si c'est son mari qu'elle a perdu, elle gardera le deuil quatre mois et dix jours." "Plus tard, étant entrée chez Zaïnab-bent-Djaheh, au moment où elle venait de perdre son frère, je la vis se faire apporter des parfums et s'en oindre. "Certes, dit-elle ensuite, je n'ai nul besoin de parfums, mais j'ai entendu l'Envoyé de Dieu dire du haut de la chaire : Il n'est pas permis à une femme qui croit en Dieu et au jour du Jugement dernier de porter le deuil d'un mort plus de trois jours. Toutefois, si c'est son mari qu'elle a perdu, elle gardera le deuil quatre mois et dix jours." CHAPITRE XXXII. 1. Anas ibn Mâlik a dit : "Un jour, le Prophète passa auprès d'une femme qui pleurait sur une tombe : "Crains Dieu, s'écria-t-il, et résigne-toI. CHAPITRE XXXIII. 1. Osâma-ben-Zaïd a dit : "La fille du Prophète fit tenir à son père le message suivant : "Un de nos fils est à la mort, viens chez nous." Le Prophète fit répondre qu'il adressait le salut, mais que tout ce que prenait Dieu et tout ce qu'il donnait lui appartenait ; que chacun avait son terme fixé par Dieu, qu'elle devait donc se résigner, et que Dieu lui en tiendrait compte. Elle dépêcha de nouveau quelqu'un à son père, l'adjurant de venir chez elle. Alors, accompagné de Sa'd-ben-'Obâda, de Mo'adz-ben-Djabal, d'Obayy-ben-Ka'b, de Zaïd-ben-Tsâbit et d'autres personnes encore, le Prophète se mit en route. Comme on soulevait vers lui l'enfant dont la poitrine râlait, 2. Anas ibn Mâlik a dit : "Nous assistâmes aux funérailles d'une des filles du Prophète (Omm-Keltsoum, la femme d''Otsmân). L'Envoyé de Dieu était assis près de la tombe et je vis des larmes couler de ses yeux. "Y a-t-il quelqu'un parmi vous, demanda-t-il, qui n'ait point fait œuvre de chair la nuit dernière ? 3. 'Abdallah-ben-'Obaïdallah-ben-Abou-Molaïka a dit : "Une fille de 'Otsmân étant morte à la Mecque, nous vînmes pour assister à ses funérailles. Ibn 'Omar était là, ainsi que Ibn 'Abbâs, et j'étais assis entre eux deux, "Plus tard, lorsque 'Omar fut mortellement frappé, Sohaïb entra en pleurant et en criant : "Ah ! frère ! Ah ! ami ! "Par Dieu, Dit Abou-Molaïka, à cela Ibn 'Omar ne répliqua rien." 4. Abou-Mousa-'Abdallah-ben-Qaïs a dit : "Lorsque 'Omar eut été mortellement frappé, Sohaïb se mit à s'écrier : "Ah ! frère !" 'Omar lui répondit : "Ne sais-tu pas que le Prophète a dit : Le mort sera châtié à cause des lamentations du vivant." 5. 'Âïcha a dit : "Voici simplement ce qu'il en est : L'Envoyé de Dieu, passant près du tombeau d'une juive sur laquelle sa famille pleurait, s'écria : "Ces gens-là pleurent sur elle, et elle, elle sera sûrement châtiée dans sa tombe." CHAPITRE XXXIV. 1. Al-Moghîra a dit : "J'ai entendu le Prophète prononcer ces mots : "Le fait de mentir sur mon compte n'est pas comparable au fait de mentir sur autrui. Quiconque, de propos délibéré, mentira à mon sujet, ira prendre place en enfer. Je lui ai encore entendu dire : "Tout mort sur lequel on pousse des gémissements sera châtié en raison de ces gémissements." 2. D'après 'Omar, le Prophète a dit : "Le mort sera châtié dans sa tombe en raison des gémissements qu'on pousse sur lui." CHAPITRE XXXV. 1. Djâbir-ben-'Abdallah a dit : "Le jour de Ohod, on apporta le cadavre de mon père qui avait été mutilé, et on le plaça devant l'Envoyé de Dieu. On l'avait couvert d'un vêtement et je voulus m'en approcher pour le découvrir. A deux reprises mes parents m'en empêchèrent. L'Envoyé de Dieu venait de donner l'ordre d'emporter le cadavre, lorsqu'il entendit la voix d'une femme poussant des cris : "Qui est-ce qui crie ? demanda-t-iL. CHAPITRE XXXVI. 1. 'Abdallah a dit : "Le Prophète s'est exprimé ainsi : "Ils ne sont pas des nôtres ceux qui se frappent les joues, qui déchirent les encolures de leurs vêtements et qui profèrent des invocations de l'époque antéislamique." CHAPITRE XXXVII. 1. Abou-Waqqâs a dit : "L'année du pèlerinage d'adieu, je tombai gravement malade. L'Envoyé de Dieu étant venu me voir, je lui dis : "Je suis au plus mal ; j'ai de la fortune et n'ai d'autre héritier qu'une fille. Puis-je disposer en aumônes des deux tiers de mes biens ? CHAPITRE XXXVIII. CHAPITRE XXXIX. 1. 'Abdallah a dit : L'Envoyé de Dieu s'est exprimé en ces termes : "Ils ne sont pas des nôtres ceux qui se frappent les joues, qui déchirent les encolures de leurs vêtements et qui profèrent des invocations de l'époque antéislamique." CHAPITRE XL. 1. 'Abdallah a dit que le Prophète s'est exprimé ainsi : "Ils ne sont point des nôtres ceux qui meurtrissent leurs joues, qui déchirent les encolures de leurs vêtements ou qui profèrent des invocations de l'époque antéislamique." CHAPITRE XLI. 1. 'Âïcha a dit : "Quand le Prophète apprit que Ibn-Hâritsa, Dja'far et Ibn-Rawâha avaient été tués, il s'assit pour marquer son chagrin. Comme je regardais par le sâïr, c'est-à-dire la fente de la porte, un homme vint trouver le Prophète et lui dit : "Oh ! les femmes de la maison de Dja'far !" et il raconta leurs lamentations. Le Prophète lui donna l'ordre d'aller les faire taire. L'homme partit, puis revint pour la deuxième fois dire qu'elles ne lui avaient pas obéi. "Fais-les taire, répliqua le Prophète." Pour la troisième fois l'homme revint en disant : "Par Dieu ! ô Envoyé de Dieu, elles sont plus fortes que nous." 'Âïcha a prétendu que le Prophète répartit alors : "Fourre-leur de la terre dans la bouche" et moi, ajouta-t-elle, je dis à l'homme : "Dieu te mette le nez dans la terre ! Tu n'a pas fait ce qu'on t'avait ordonné de faire et tu n'as pas débarrassé l'Envoyé de Dieu de son souci." 2. Anas ibn Mâlik a dit : "L'Envoyé de Dieu resta un mois dans la retraite à l'époque où furent tués les lecteurs du Coran, et jamais je ne l'ai vu éprouver une plus vive affliction." CHAPITRE XLII. 1. Anas ibn Mâlik a dit : "Un fils de Abou-Talha tomba malade, puis mourut pendant une absence de son père. Aussitôt qu'elle eut vu l'enfant rendre le dernier soupir, la femme de Abou-Talha prépara le repas et le plaça dans un coin de la maison. Quand Abou-Talha revint, il demanda à sa femme comment allait l'enfant. "Il est calme maintenant, répondit-elle, et j'espère qu'il goûtera dorénavant le repos." Abou-Talha, pendant qu'il devait prendre à la lettre les paroles de sa femme, alla se coucher. Le lendemain matin, après s'être lavé, il se disposait à sortir, quand sa femme lui apprit que l'enfant était mort. Abou-Talha fit la prière avec le Prophète et lui annonça le malheur qui venait de les frapper sa femme et lui. "Espérons, lui répondit l'Envoyé de Dieu, que Dieu bénira pour vous deux la nuit prochaine." Et, d'après Sofyân, un homme des Ansar a dit : "J'ai vu neuf enfants de la femme de Abou-Talha et tous savaient le Coran." CHAPITRE XLIII. 1. Anas rapporte que le Prophète a dit : "La (vraie) résignation est celle qui se manifeste au premier choc". CHAPITRE XLIV. 1. Anas ibn Mâlik a dit : "Nous entrâmes avec l'Envoyé de Dieu chez Abou-Saïf, le forgeron, père nourricier de Ibrâhîm ; Mohammed prit Ibrâhîm, l'embrassa et le flaira. Plus tard nous entrâmes encore chez Abou-Saïf au moment où Ibrâhîm rendait le dernier soupir. Les yeux du Prophète se mirent à répandre des larmes, et comme 'Abderrahman-ben-'Auf lui disait : "Toi aussi, ô Envoyé de Dieu !" il répondit : "Ô Ibn-'Auf, c'est un effet de compassion." Puis, ses larmes se remettant à couler, il ajouta : "Les yeux pleurent et le cœur est triste ; mais nous ne disons rien qui ne puisse être agréable au Seigneur. Ô Ibrâhîm, nous sommes affligés d'être séparés de toi." CHAPITRE XLV. 1. 'Abdallah-ben-'Omar a dit : "Sa'd-ben-'Obâda était malade. Le Prophète vint lui rendre visite accompagné de 'Abderrahman-ben-'Auf, de Sa'd-ben-Abou-Waqqâs et de 'Abdallah-ben-Mas'oud. Lorsqu'il entra il vit Ibn-'Obâda entouré de toute sa famille. "Tout est-il donc fini ? demanda-t-iL. 'Omar frappait à coups de bâton ceux qui pleuraient ; il leur jetait des pierres et leur fourrait de la terre dans la bouche. CHAPITRE XLVI. 1. 'Âïcha a dit : "Quand le Prophète apprit que Zaïd-ben-Hâritsa, Dja'far et 'Abdallah-ben-Rawâha avaient été tués, il s'assit pour marquer son chagrin. Comme je regardais par la fente de la porte, un homme vint trouver le Prophète et lui dit : "Ah ! les femmes de Dja'far ! ô Envoyé de Dieu !" et il raconta leurs lamentations. Le Prophète lui donna l'ordre d'aller les faire taire. L'homme partit, puis revint et dit : "Je leur ai défendu de pleurer, mais elles ne m'ont pas obéi." Pour la deuxième fois le Prophète lui enjoignit d'aller les faire taire. L'homme partit et revint en disant : "Par Dieu ! elles sont plus fortes que moi 'Âïcha a prétendu que l'Envoyé de Dieu répartit alors : "Fourre-leur de la terre dans la bouche", et moi, ajouta-t-elle, je dis à l'homme : "Dieu te mette le nez dans la terre ! Tu n'as pas su agir et tu n'as pas débarrassé l'Envoyé de Dieu de son souci." 2. Omm-'Atiyya a dit : "Lorsque nous prêtâmes serment au Prophète, il nous fit jurer de ne point pousser de gémissements. Mais il n'y eut que cinq femmes, parmi nous, qui tinrent leur engagement : Omm-Solaïm, Omm-El-'Alâ, la fille de Abou-Sabra, le femme de Mo'âdz et deux autres femmes CHAPITRE XLVII. 1. D'après 'Âmir-ben-Rabî'a, le Prophète a dit : "Lorsque vous voyez passer un convoi funèbre, levez-vous et restez debout jusqu'à ce qu'il vous ait dépassé." CHAPITRE XLVIII. 1. D'après 'Âmir-ben-Rabî'a, le Prophète a dit : "Lorsque l'un de vous aperçoit un convoi funèbre, il doit, s'il ne l'accompagne pas, se lever et rester debout jusqu'à ce qu'il l'ait dépassé ou que le convoi l'ait dépassé, à moins que le brancard ne soit déposé à terre avant ce moment-là." 2. D'après Abou-Sa'îd-El-Khodry, le Prophète a dit : "Quand vous voyez passer un convoi funèbre, levez-vous. Quant à ceux qui suivent le convoi, qu'ils ne s'asseyent pas avant que le brancard n'ait été posé à terre. CHAPITRE XLIX. 1. Kîsân a dit : "Nous assistions à un enterrement. Abou Hourayra ayant pris la main de Merwân s'assit avec lui, avant qu'on eût déposé à terre le brancard funèbre. Alors Abou-Sa'îd, survenant, prit à son tour la main de Merwân et lui dit : "Lève-toi ! Par Dieu ! ton compagnon sait pourtant bien que le Prophète nous a défendu d'agir ainsI. CHAPITRE L. 1. Djâbir-ben-'Abdallah a dit : "Un convoi funèbre venant à passer devant nous, le Prophète se leva et nous en fîmes autant ; puis nous lui fîmes observer que c'était le convoi d'un juif. "Lorsque nous répondit-il, vous verrez un convoi funèbre (quel qu'il soit), levez-vous." 2. 'Abderrahman-ben-Abou-Laïla a dit : "Sahl-ben-Honaïf et Qaïs-ben-Sa'd étaient un jour assis à Al-Qâdisiyya lorsqu'un convoi funèbre vint à passer près d'eux. Comme ils s'étaient levés, on leur dit : "C'est le convoi d'un homme du pays", c'est-à-dire un tributaire. CHAPITRE LI. 1. D'après Abou-Sa'îd-El-Khodry, l'Envoyé de Dieu a dit : "Lorsque le cadavre a été posé sur le brancard, que les hommes l'ont chargé sur leurs épaules, si le défunt a été un juste, son âme criera : "Faites-moi avancer." Dans le cas contraire, l'âme dira : "Malheur à moi ! où m'emmenez-vous ?" Ces paroles seront entendues par toutes les choses, sauf par l'homme, car l'homme qui les entendrait tomberait foudroyé." CHAPITRE LII. 1. D'après Abou Hourayra, le Prophète a dit : "Prenez l'allure rapide en emportant le brancard funèbre. Si le défunt était un homme de bien, il est préférable que vous le fassiez avancer (rapidement) vers le lieu qui l'attend ; s'il ne l'était pas, vous déchargerez vos épaules d'une chose malfaisante." CHAPITRE LIII. 1. Selon Abou-Sa'îd-El-Khodry, l'Envoyé de Dieu a dit : "Lorsque le cadavre a été placé sur le brancard, que les hommes l'ont chargé sur leurs épaules, si le défunt a été un juste, son âme criera : "Faites-moi avancer." Dans le cas contraire, l'âme dira : "Malheur à moi ! où m'emmenez-vous ?" Ces paroles seront entendues par toutes les choses, sauf par l'homme, car l'homme qui les entendrait tomberait foudroyé." CHAPITRE LIV. 1. CHAPITRE LV. 1. Abou Hourayra a dit : "Le Prophète annonça à ses compagnons la mort du Négus. Puis il s'avança, et, après qu'on se fût mis en rangs derrière lui, il prononça quatre fois : "Dieu est grand !" 2. Ech-Chaïbâni rapporte que Ech-Cha'bi a dit : "Un témoin oculaire m'a informé que le Prophète se rendit un jour vers une tombe abandonnée, qu'il fit mettre en rangs les fidèles et qu'il prononça quatre fois ces mots : "Dieu est grand." "Qui t'a raconté cela, demandai-je à Ech-Cha'bi ? 3. Djâbir-ben-'Abdallah rapporte que le Prophète dit un jour : "Aujourd'hui, un juste d'entre les Abyssins est mort ; allons ! venez que nous priions pour lui." Nous nous mîmes en rangs et, quand nous fûmes ainsi disposés, le Prophète fit la prière. D'après Abou-Ez-Zobaïr, Djâbir aurait ajouté : "Moi, j'étais au second rang." CHAPITRE LVI. 1. Selon Ibn 'Abbâs, l'Envoyé de Dieu, passant auprès d'une tombe dans laquelle l'inhumation avait eu lieu de nuit, demanda quand l'inhumation avait eu lieu. "Hier, lui répondit-on." CHAPITRE LVII. 1. D'après Ech-Chaïbâni, Ech-Cha'bi a dit : Un témoin oculaire m'a informé que le Prophète passa un jour auprès d'une tombe abandonnée. Il nous servit d'imam et nous nous mîmes en rangs derrière lui et fîmes la prière. "Qui t'a donc raconté cela, ô Abou-'Amr, demandai-je à Ech-Cha'bi ? CHAPITRE LVIII. 1. Nâfi' a dit : "On rapporta à Ibn 'Omar que Abou Hourayra avait dit : Quiconque suit un convoi funèbre a droit à un qirât (de récompense). "Abou Hourayra, s'écria-t-il, nous promet vraiment beaucoup !" Mais 'Âïcha confirma le propos de Abou Hourayra en disant : "J'ai entendu l'Envoyé de Dieu s'exprimer ainsi." Alors Ibn 'Omar répartit : "Vraiment, nous avons laissé perdre beaucoup de qirât." CHAPITRE LIX. 1. (Avec trois isnâd différents) Abou Hourayra a dit : "L'Envoyé de Dieu s'est exprimé en ces termes : "Quiconque assiste à un enterrement jusqu'à la fin de la prière acquiert un qirât, et quiconque assiste jusqu'à la fin de la mise en terre acquiert deux qirât." Comme on demandait au Prophète quelle était la valeur de ces deux qirât, il répondit : "Ils équivalent à deux énormes montagnes." CHAPITRE LX. 1. Ibn 'Abbâs a dit : "Comme l'Envoyé de Dieu était arrivé auprès d'une tombe, on lui dit : "C'est un homme ou une femme qu'on a enterré ici hier." Alors, ajouta Ibn 'Abbâs, nous nous mîmes en rangs derrière lui et il pria sur le défunt." CHAPITRE LXI. 1. Abou Hourayra a dit : "L'Envoyé de Dieu nous annonça la mort du Négus, le souverain des Abyssins, le jour même où elle se produisit. "Venez, nous dit-il, implorer la miséricorde divine pour votre frère." D'après un autre isnâd, Abou Hourayra aurait ajouté : "Le Prophète fit mettre les fidèles en rangs dans l'oratoire en plein vent et prononça quatre fois le tekbîr sur le Négus." 2. Selon 'Abdallah-ben-'Omar, les juifs amenèrent au Prophète un homme d'entre eux ainsi qu'une femme qui avaient commis un adultère. Sur l'ordre que donna le Prophète on lapida les deux coupables tout près de l'endroit où se fait l'office des funérailles, dans le voisinage de la mosquée. CHAPITRE LXII. 1. D'après 'Âïcha, dans la dernière maladie à laquelle il succomba, le Prophète dit : "Dieu maudisse les juifs et les chrétiens qui prennent pour lieux de prières les tombeaux de leurs prophètes !" Et 'Âïcha ajouta : "Sans cela on aurait laissé en public le tombeau du Prophète ; mais on craignit qu'on ne le prît pour lieu de prières." CHAPITRE LXIII. 1. Samora-ben-Djondob a dit : "Je fis, derrière le Prophète, la prière sur une femme morte en couches. Il se tint vers le milieu du corps qui était étendu devant lui." CHAPITRE LXIV. 1. Samora-ben-Djondob a dit : "Je fis, derrière le Prophète, la prière sur une femme morte en couches. Il se tint, pour la prière, vers le milieu du corps étendu devant lui." CHAPITRE LXV. 1. D'après Abou Hourayra, l'Envoyé de Dieu annonça la mort du Négus le jour même où elle eut lieu. Il emmena les fidèles à l'oratoire en plein vent, les mit en rangs et prononça quatre fois le tekbîr dans sa prière pour le défunt. 2. Selon Djâbir, le Prophète, faisant la prière des morts sur Ashama, le négus, prononça quatre fois le tekbîr. CHAPITRE LXVI. 1. (Avec deux isnâd différents) Talha-ben-'Abdallah a dit : "Je fis la prière des morts derrière Ibn 'Abbâs qui récita la fatîha." Et il ajouta : "Je vous dis cela afin que vous sachiez bien que c'est là une pratique de la loi religieuse." CHAPITRE LXVII. 1. Solaïmân-Ech-Chaïbâni a rapporté ceci : J'ai entendu Ech-Cha'bi dire : "Un témoin oculaire m'a informé que le Prophète passa un jour auprès d'une tombe abandonnée. Il nous servit d'imam et nous fîmes la prière derrière lui." "Qui t'a donc raconté cela, ô Abou-'Amr, demandai-je à Ech-Cha'bi ? 2. D'après Abou Hourayra, un nègre CHAPITRE LXVIII. 1. (Avec deux isnâd différents). D'après Anas, le Prophète a dit : "Lorsque le croyant a été mis dans son tombeau, que ses amis s'éloignent et retournent chez eux, et alors qu'il entend encore le craquement de leurs sandales, deux anges se rendent auprès de lui, le font mettre sur son séant et lui posent la question suivante : "Que disais-tu de cet homme, Mohammed ? CHAPITRE LXIX. 1. Abou Hourayra a dit : "L'ange de la mort ayant été envoyé vers Moïse, celui-ci le frappa si violemment qu'il lui creva un œil. Retournant alors vers le Seigneur, l'ange lui dit : "Tu m'as envoyé vers un homme qui ne veut pas mourir." Dieu rendit à l'ange l'œil qu'il avait perdu et lui dit : "Retourne vers cet homme et dis-lui de placer sa main sur le dos d'un taureau. Je lui accorderai autant d'années d'existence qu'il y aura de poils couverts par sa main." (L'ange ayant fait la chose) Moïse s'écria : "Ô Seigneur, et que m'adviendra-t-il ensuite ? "Si j'étais là-bas, ajouta l'Envoyé de Dieu, je vous ferais voir la tombe de Moïse ; elle est sur le bord de la route (El-'Aïni remplace le mot "route" par "Sinaï"), auprès du monticule de sable rouge." CHAPITRE LXX. 1. Ibn 'Abbâs a dit : "Le Prophète fit la prière des morts pour un homme enterré la nuit précédente. Il s'était arrêté avec ses compagnons et avait demandé de qui était le tombeau en disant : "Qui est-ce ? CHAPITRE LXXI. 1. 'Âïcha a dit : "Pendant que le Prophète était très souffrant, certaines de ses femmes parlèrent d'une église qu'elles avaient vue et en Abyssinie et qu'on appelait (église de) Mâria. Omm-Salama et Omm-Habîba, qui étaient allées en Abyssinie, vantaient la magnificence de cette église et des images qu'on y voyait à l'intérieur. Le Prophète leva la tête alors et dit : "Lorsqu'un saint personnage d'entre eux vient à mourir, ces gens-là bâtissent sur sa tombe un oratoire et y peignent ensuite ces images. Ces gens-là sont les pires des êtres créés aux yeux de Dieu." CHAPITRE LXXII. 1. Anas a dit : "Nous assistâmes aux funérailles de la fille de l'Envoyé de Dieu. Il était assis sur le bord de la tombe et je vis les larmes couler de ses yeuX. CHAPITRE LXXIII. 1. Djâbir-ben-'Abdallah a dit : "Le Prophète donna l'ordre d'ensevelir les guerriers tués à Ohod deux à deux dans une même pièce d'étoffe. Puis, pour chacun de ces couples, il s'enquit de celui des deux qui savait le plus de Coran et, quand on le lui eut désigné, il le fit placer le premier dans la fosse. Après cela il ajouta : "Je témoignerai en faveur de ces braves au jour de la Résurrection." Il enjoignit qu'on les ensevelit couverts du sang de leurs blessures sans les avoir lavés. Le Prophète ne fit point de prières pour eux." 2. D'après 'Oqba-ben-'Âmir, un jour, le Prophète étant sorti, alla faire la prière pour les musulmans tombés à Ohod et la prière qu'il fit fut celle des morts. Ensuite, il monta en chaire et dit : "Je vous devancerai (à la source suprême), et là je témoignerai pour vous. Dès maintenant, par Dieu ! j'aperçois mon abreuvoir. J'ai reçu les clés des trésors de la terre (El-'Aïni ajoute : CHAPITRE LXXIV. 1. Djâbir-ben-'Abdallah rapporte que le Prophète fit enterrer les morts de Ohod, deux par deux, dans une même fosse. CHAPITRE LXXV. 1. D'après Djâbir, le Prophète a dit : "Enterrez-les couverts du sang de leurs blessures." CHAPITRE LXXVI. 1. Selon Djâbir-ben-'Abdallah, l'Envoyé de Dieu fit réunir deux à deux, et dans une même pièce d'étoffe, les corps des guerriers tués à Ohod. Il demanda ensuite pour chaque couple quel était celui des deux qui savait le plus le Coran. Quand on le lui eut indiqué il le fit placer le premier dans la fosse lahd, puis il dit : "Je témoignerai pour ces martyrs." Il ordonna de les enterrer couverts du sang de leurs blessures, ne fit pas pour eux la prière des morts et ne les fit point laver. Suivant un autre isnâd, Djâbir-ben-'Abdallah a dit : "L'Envoyé de Dieu, pour chacun des guerriers tués à Ohod, disait : "Quel est celui qui (de chaque couple) savait le plus de Coran ? "Dès qu'on le lui avait indiqué, il le faisait placer le premier des deux dans la fosse (lahd). C'est ainsi, ajoute Djâbir, que mon père et mon oncle paternel furent ensevelis dans un même manteau." CHAPITRE LXXVII. 1. D'après Ibn 'Abbâs, le Prophète a dit : "Dieu a rendu sacré (le territoire de) la Mecque. Avant moi, personne n'a eu le droit de le rendre profane, et nul, après, ne jouira de ce privilège pas même un seul instant ; il a été rendu profane pour moi durant un seul jour. On ne fauchera donc point ses herbes, on ne coupera pas ses arbres, on ne poursuivra pas son gibier, et, quand un objet y aura été perdu, on ne le ramassera qu'avec l'intention de faire connaître sa trouvaille." Al-'Abbâs lui dit alors : "Ajoute : à l'exception de l'idzkhir que nous employons pour notre orfèvrerie et nos tombes. â A l'exception de l'idzkhir, répondit alors le Prophète." Abou Hourayra, rapportant ce hadith, se sert des termes "pour nos tombes et nos demeures". Cette version est confirmée par un isnâd. Ibn 'Abbâs, d'après un autre isnâd, aurait dit : "pour leurs travaux de forge et pour leurs demeures." CHAPITRE LXXVIII. 1. Djâbir-ben-'Abdallah a dit : "L'Envoyé de Dieu se rendit à la tombe de 'Abdallah-ben-Obayy, après que le corps eut été mis en terre ; il l'en fit retirer, le plaça sur ses genoux, souffla sur lui quelques gouttelettes de sa salive, puis le revêtit de sa propre chemise. Dieu sait mieux que personne (pourquoi le Prophète agit ainsi) ; c'est que 'Abdallah avait vêtu 'Abbâs d'une chemise." Sofyân et Abou Hourayra ont dit : "L'Envoyé de Dieu portait deux chemises et le fils de 'Abdallah-ben-Obayy lui avait dit : "Ô Envoyé de Dieu, revêts mon père de la chemise que tu portes immédiatement sur la peau." Et Sofyân ajoute : "On croit qu'en revêtant 'Abdallah-ben-Obayy de sa chemise, le Prophète voulait le récompenser de ce qu'il avait fait pour 'Abbâs." 2. Djâbir a dit : "La nuit qui précéda le combat de Ohod, mon père me manda et me dit : "Je ne me vois pas autrement que parmi les premiers de ceux des compagnons du Prophète qui seront tués. Je ne laisserai, après moi, personne qui, plus que toi, me soit cher ; je n'en excepte que l'Envoyé de Dieu lui-même. "J'ai des dettes, tu les payeras ; je te recommande de traiter tes sœurs avec bonté." Le lendemain, mon père fut le premier tué des Musulmans et on l'inhuma avec un autre mort dans une même fosse. J'étais tourmenté à l'idée que je laissais mon père avec un autre individu, aussi le fis-je exhumer six mois après. A ce moment, le corps, sauf une légère altération d'une oreille, était dans le même état que le jour où je l'avais enterré." 3. Djâbir a dit : "Mon père avait été enterré dans la même fosse qu'un autre mort. Je ne trouvai point de repos tant que je n'eus point exhumé son corps et que je ne l'eus placé seul dans une autre sépulture." CHAPITRE LXXIX. 1. Djâbir-ben-'Abdallah a dit : "Le Prophète faisait réunir deux par deux les corps des guerriers tués à Ohod, puis il disait : "Lequel des deux dans ce couple savait le plus de Coran ?", et, quand on le lui avait indiqué, il le faisait placer le premier dans le lahd. Ensuite il dit : "Je témoignerai pour ces gens-là au jour de la Résurrection." Après quoi, il ordonna de les ensevelir couverts du sang de leurs blessures et ne les fit pas laver." CHAPITRE LXXX. 1. Ibn 'Omar rapporte que 'Omar se rendit avec le Prophète et un groupe de musulmans du côté de l'endroit où se trouvait Ibn-Sayyâd. Ils le trouvèrent en train de jouer avec d'autres enfants près du château des Benou-Moghâla. A cette époque, Ibn-Sayyâd approchait de l'âge de la puberté. Il ne s'aperçut de l'arrivée du Prophète que lorsque celui-ci, l'ayant touché de la main, lui dit : "Confesses-tu que je suis l'Envoyé de Dieu ?" Ibn-Sayyâd le regarda et lui répondit : "Je confesse que tu es l'Envoyé des illettrés." Puis il ajouta en s'adressant au Prophète : "Et toi, confesses-tu que je suis l'Envoyé de Dieu ?" Alors, sans insister davantage, le Prophète reprit : "Je crois en Dieu et en ses Envoyés. Mais toi, quelles visions as-tu ? Plus tard, l'Envoyé de Dieu, accompagné de Obayy-ben-Ka'b, se rendit vers un bosquet de palmiers où se trouvait Ibn-Sayyâd ; il dissimula son approche, espérant surprendre quelque propos de Ibn-Sayyâd avant d'être aperçu de ce dernier, qu'il vit couché dans une couverture où il percevait des signes 2. Anas a dit : "Un jeune juif, qui était au service du Prophète, tomba malade. Le Prophète vint le voir, s'assit au chevet de son lit et lui dit : "Embrasse l'islam." Alors, comme le jeune homme regardait son père qui était présent, celui-ci lui dit : "Obéis à Abou-'l-Qâsim." Le jeune homme se fit donc musulman. Et, en sortant, le Prophète s'écria : "Louange à Dieu qui l'a sauvé de l'enfer." 3. Ibn 'Abbâs a dit : "Ma mère et moi, nous étions du nombre des faibles opprimés ; moi, parmi les enfants, ma mère parmi les femmes." 4. Ibn-Chihâb a dit : "Il faut faire la prière des funérailles pour tout nouveau-né qui vient à mourir, y eût-il quelque tare à son origine. En effet, à sa naissance, il appartient naturellement à la religion musulmane, que ses deux auteurs professent l'islam ou que son père seul le professe, sa mère appartînt-elle à une autre religion. Quand l'enfant venant au monde vagit, on fera pour lui les prières des funérailles ; mais on ne les fera pas s'il n'a pas vagi, car alors ce n'est qu'un fœtus avorté." Abou Hourayra rapportait, en effet, que le Prophète a dit : "Il n'est aucun enfant nouveau-né qui n'appartienne (naturellement) à la religion musulmane. Ce sont ses parents qui en font un juif, un chrétien ou un adorateur du feu. De même, tout animal naît dans toute son intégrité. En avez-vous jamais vu venir au monde les oreilles coupées ?" Ensuite Abou Hourayra récitait ce verset du Coran : "Tourne-toi versâ" la religion naturelle dans laquelle Dieu a créé les hommesâ"" (sourate XXX, verset 29). 5. Abou-Salama-ben-'Abderrahman a appris que Abou Hourayra a dit : "L'Envoyé de Dieu parla ainsi : "Il n'est aucun enfant nouveau-né qui n'appartienne (naturellement) à la religion musulmane. Ce sont ses parents qui en font un juif, un chrétien ou une adorateur du feu. De même, tout animal naît dans toute son intégrité. En avez-vous jamais vu venir au monde les oreilles coupées ?" Ensuite Abou Hourayra récita le verset du Coran : "Tourne-toi versâ"la religion naturelle dans laquelle Dieu a créé les hommes ; la création de Dieu ne saurait être modifiée. Voilà la religion immuableâ"" (sourate XXX, verset 29). CHAPITRE LXXXI. 1. Al-Mosayyab a raconté ceci : "Au moment où Abou-Tâlib allait rendre l'âme, l'Envoyé de Dieu vint le voir. Auprès du moribond se trouvaient Abou-Djahl-ben-Hichâm et 'Abdallah-ben-Abou-Omayya-ben-El-Moghîra. S'adressant à Abou-Tâlib, l'Envoyé de Dieu lui dit : "ô mon oncle, dis : Il n'y a d'autre divinité que Dieu. C'est là une phrase dont je porterai pour toi témoignage auprès de Dieu." Aussitôt Abou-Djahl et 'Abdallah s'écrièrent : "Ô Abou-Tâlib, vas-tu donc abandonner la foi de 'Abdelmottalib ?" Alors l'Envoyé de Dieu ne cessa d'inviter son oncle à dire la profession de foi, tandis que les deux autres lui répétaient le même propos. Enfin, les dernières paroles que prononça Abou-Tâlib furent qu'il persistait dans la foi de 'Abdelmottalîb, et il refusa de prononcer les mots : "Il n'y a d'autre divinité que Dieu." "Eh ! bien, s'écria l'Envoyé de Dieu, tant que cela ne me sera pas défendu, je demanderai à Dieu qu'il te pardonne." Ce fut à cette occasion que fut révélé le verset du Coran : "Il n'appartient pas au Prophèteâ"" (sourate IX, verset 114). CHAPITRE LXXXII. 1. D'après Ibn 'Abbâs, le Prophète passa près de deux tombes dont les habitants subissaient des tourments. "Ces deux hommes, dit-il, subissent des tourments, mais ce n'est pas pour une faute grave. L'un d'eux, en urinant, ne se préservait pas du contact de son urine ; et, quant à l'autre, il colportait de méchants propos." Cela dit, il prit une branche de palmier verte, la cassa par la moitié et planta chacun des morceaux sur une des tombes. "Pourquoi agis-tu ainsi, ô Envoyé de Dieu ? lui demanda-t-on. CHAPITRE LXXXIII. (sourate LIV, verset 7 et sourate LXX, verset 43). â (sourate LXXXII, verset 4) â (sourate LXX,verset 43) â (sourate L, verset 41). 1. 'Ali a dit : "Pendant que nous assistions à un enterrement à Bâqi'-El-Gharqad, le Prophète vint vers nous. Il s'assit et nous nous assîmes autour de lui. Alors, baissant la tête, il se mit à frapper le sol d'un bâton qu'il tenait à la main et dit : "Il n'est aucun de vous, ou aucune âme créée, dont la place n'ait été fixée d'avance dans le Paradis ou l'enfer, ou dont la destinée heureuse ou misérable n'ait été décidée." Un des assistants dit alors : "Dans ce cas, ô Envoyé de Dieu, ne devons-nous pas nous en tenir à ce qui nous a été prédestiné et renoncer à toute action personnelle, puisque ceux d'entre nous qui sont marqués pour être au nombre des bienheureux seront (fatalement) conduits à faire les actes des gens destinés à être bienheureux, tandis que ceux qui sont marqués pour être au nombre des réprouvés seront (fatalement) conduits à faire les actes des gens destinés à être réprouvés." Le Prophète répondit : "A ceux qui devront être des bienheureux on rendra faciles les actes des futurs bienheureux ; à ceux qui doivent être des réprouvés, on rendra faciles les actes des futurs réprouvés." Puis il récita ces mots du Coran : "Quant à celui qui donne, qui craint et qui ajoute foi à la plus belle paroleâ"" (sourate XCII, versets 5 et 6)." CHAPITRE LXXXIV. 1. D'après Tsâbit-ben-Ed-dhahhâk, le Prophète a dit : "Celui qui, de mauvaise foi, de propos délibéré, jure par une autre religion que l'islam sera traité d'après les termes de son serment. Celui qui se sera tué avec un fer tranchant sera châtié avec ce même fer dans le feu de la Géhenne." 2. D'après Al-Hasan, Djondob 3. Abou Hourayra rapporte que le Prophète a dit : "Celui qui se sera étranglé lui-même continuera à s'étrangler en enfer. Celui qui se sera transpercé (d'une arme) continuera à se transpercer en enfer." CHAPITRE LXXXV. 1. 'Omar-ben-El-Khattâb a dit : "Lorsque 'Abdallah-ben-Obayy-ben-Saloul mourut, on vint demander à l'Envoyé de Dieu de faire la prière des funérailles pour le défunt. Comme l'Envoyé de Dieu s'était levé, je bondis vers lui et m'écriai : "Ô Envoyé de Dieu, vas-tu aller prier pour Ibn-Obayy après qu'il a dit, tel jour, telle chose, telle autre et telle autre encore ?" Et j'énumérai tous les méchants propos d'Ibn-Obayy. Alors, tout en souriant, l'Envoyé de Dieu me dit : "Laisse-moi donc passer, ô 'Omar." Puis, comme j'insistais, il ajouta : "On m'a laissé libre de choisir et j'ai choisi. Et si je savais qu'en priant plus de soixante-dix fois j'obtiendrais le pardon du défunt, je n'hésiterais pas à le faire." L'Envoyé de Dieu alla donc prier et revint ensuite. Mais, peu de temps après cela, les deux versets de la sourate de la Rémission furent révélés : "Ne prie jamais sur aucun de ceux d'entre eux qui sont mortsâ", car ce sont des impies" (sourate IX, verset 85). 'Omar ajoute : "Plus tard, je m'étonnai de la hardiesse dont j'avais fait preuve ce jour-là envers l'Envoyé de Dieu ; mais Dieu et son Envoyé en savent plus long que personne à ce sujet." CHAPITRE LXXXVI. 1. Anas ibn Mâlik a dit : "Un convoi funèbre étant passé près des musulmans, ceux-ci firent l'éloge du défunt. "Il lui est assuré", s'écria le Prophète. Un autre convoi venant ensite à passer, les fidèles dirent du mal du défunt. "Il lui est assuré", répéta le Prophète. "Qu'est-ce donc qui est ainsi assuré ? demanda 'Omar-ben-El-Khattâb. 2. Abou-'l-Aswad a dit : "Je vins à Médine à un moment où il y régnait une épidémie. J'étais assis auprès de 'Omar-ben-Khattâb quand devant notre groupe vint à passer un convoi funèbre. Comme on faisait l'éloge du défunt, 'Omar s'écria : "Il lui est assuré." Un second convoi ayant succédé au premier, on fit encore l'éloge du défunt. "Il lui est assuré", répéta 'Omar. Enfin, un troisième convoi suivit, et, cette fois, on blâma la conduite du défunt. "Il lui est assuré", reprit encore 'Omar. "Ô prince des Croyants, demandai-je alors, qu'est-ce donc ce qui est assuré ? CHAPITRE LXXXVII. 1. D'après Al-Barâ-ben-'Âzib, le Prophète a dit : "Lorsque le mort a été déposé dans la tombe, on vient vers lui et alors il témoigne qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu et que Mohammed est son Envoyé. C'est à cela que fait allusion ce passage du Coran : Dieu affermira ceux qui croient avec la parole fermeâ"" (sourate XIV, verset 32). 2. Ibn 'Omar a dit : "Après avoir considéré un instant les cadavres jetés au fond du puits (de Bedr), le Prophète leur adressa les paroles suivantes : "Vous avez trouvé maintenant la réalisation des promesses de votre Seigneur." Puis, comme on lui faisait remarquer qu'il interpellait des morts, il répondit : "Vous n'entendez pas mieux qu'eux, mais ils ne peuvent répondre." 3. 'Âïcha rapporte que le Prophète seulement a dit : "Certes ils savent maintenant que ce que je leur disais était la vérité." Car le Très-Haut a dit dans le Coran : "Tu ne feras pas entendre les mortsâ"" (sourate XXVII, verset 82). 4. 'Âïcha rapporte qu'une juive entra chez elle et lui parla du châtiment de la tombe. "Dieu, ajouta-t-elle, te préserve du châtiment de la tombe !" 'Âïcha interrogea à ce sujet l'Envoyé de Dieu qui lui répondit : "Oui, certes, le châtiment de la tombe est une réalité." Ghondhar ajoute : le châtiment de la tombe est une réalité. 5. Asmâ-bent-Abou-Bakr a dit : "L'Envoyé de Dieu, s'étant levé pour prêcher, parla du tourment dans la tombe qui attend l'homme dans sa sépulture. En entendant ses paroles, les musulmans poussèrent une grande clameur. 6. Qatâda rapporte que Anas ibn Mâlik leur avait raconté ce qui suit : "L'Envoyé de Dieu a dit : "Quand le mort a été descendu dans sa tombe, que ses amis se sont éloignés et qu'il entend encore le claquement de leurs sandales, voici qu'il voit venir à lui deux anges qui le font dresser sur son séant et lui disent au sujet de Mohammed : "Que disais-tu de cet homme ?" Si le mort est un vrai croyant il répondra : "Je confesse qu'il est le serviteur et l'Envoyé de Dieu." Alors les anges lui diront : "Regarde la place que tu aurais occupée en enfer. En échange Dieu t'a assigné une place dans le Paradis." Et l'homme verra à la fois les deux places." Qatâda ajoute : "Et l'on nous a raconté que le mort est ensuite à l'aise dans sa tombe." Puis il revient au récit de Anas en ces termes "Quant à l'hypocrite ou au mécréant, à la question qui était posée : "Que disais-tu de cet homme ?" il répondra : "Je ne sais trop ; je répétais ce que tout le monde disait." Alors les anges lui diront : "Tu n'as donc rien su, tu n'as donc rien lu ?" Et ils le frapperont avec un bâton de fer si violemment qu'il poussera un cri tel que tous les êtres du voisinage l'entendront sauf les hommes et les génies." CHAPITRE LXXXVIII. 1. Abou-Ayyoub a dit : "Un jour, le Prophète étant sorti après le coucher du soleil entendit des voix : "Ce sont, dit-il, des Juifs qui subissent le châtiment dans leurs tombeaux." 2. La fille de Khâlid-ben-Sa'îd-ben-El-'Âs a raconté qu'elle entendit le Prophète faire des invocations pour être préservé du châtiment de la tombe. 3. Abou Hourayra a dit : "L'Envoyé de Dieu faisait l'invocation suivante : "Ô mon Dieu, je cherche auprès de toi un refuge contre le châtiment de la tombe, contre celui de l'enfer, contre les épreuves de la vie, de la mort et contre celles de l'Antéchrist." CHAPITRE LXXXIX. 1. Ibn 'Abbâs a dit : "Passant un jour auprès de deux tombeaux, le Prophète dit : "Ceux qui gisent ici subissent le châtiment de la tombe, et ce n'est point pour des fautes graves : l'un d'eux colportait de méchants propos ; l'autre, en urinant, ne se préservait pas du contact de son urine." Puis, le Prophète prit un morceau de bois vert, le rompit en deux et planta chacun des morceaux sur une des tombes. "Peut-être, ajouta-t-il, éprouveront-ils quelque allègement à leur peine aussi longtemps que ce bois ne sera pas desséché." CHAPITRE XC. 1. D'après Ibn 'Omar, l'Envoyé de Dieu a dit : "Quand un homme est mort, le matin et le soir, on lui montre la place qu'il occupera ; s'il doit aller au Paradis, parmi les gens du Paradis, s'il doit aller en Enfer, parmi les gens de l'Enfer, et on lui dit : "Voilà où tu demeureras lorsque Dieu t'aura ressuscité, au jour de la Résurrection." CHAPITRE XCI. 1. Abou-Sa'îd-El-Khodry a dit : "L'Envoyé de Dieu s'est exprimé en ces termes : "Quand le corps a été placé sur le brancard funèbre, que les hommes l'emportent sur leurs épaules, le cadavre, si le défunt a été juste, dira : "Faites-moi avancer, faites-moi avancer." Dans le cas contraire, le cadavre dira : "Malheur à moi ! Où m'emmenez-vous ?" Et toute la nature entendra ces mots, sauf l'homme, car l'homme, s'il les entendait, tomberait foudroyé." CHAPITRE XCII. 1. D'après Anas ibn Mâlik, l'Envoyé de Dieu a dit : "Tout musulman auquel la mort aura enlevé trois enfants non encore pubères, Dieu les fera entrer au Paradis grâce à sa miséricorde envers ces enfants." 2. Al-Barâ a dit : "Lorsque Ibrâhîm mourut, l'Envoyé de Dieu s'écria : "Bien sûr il trouvera une nourrice au Paradis." CHAPITRE XCIII. 1. Ibn 'Abbâs a dit : "Interrogé au sujet des enfants des polythéistes, l'Envoyé de Dieu répondit : "Dieu, lorsqu'il les a créés, savait mieux que personne quels seraient leurs actes futurs." 2. Abou Hourayra a dit : "Interrogé au sujet des enfants des polythéistes, l'Envoyé de Dieu répondit : "Dieu savait mieux que personne quels seraient leurs actes futurs." 3. D'après Abou Hourayra, l'Envoyé de Dieu a dit : "Tout enfant qui naît, naît musulman. Puis ce sont ses parents qui en font un juif, un chrétien ou un adorateur du feu. Il en est des enfants comme des animaux : En voyez-vous jamais naissent avec les oreilles coupées." CHAPITRE XCVIII bis. 1. Samora-ben-Djondob a dit : "Après avoir prié, le Prophète avait l'habitude de se tourner vers nous et de nous dire : "L'un de vous a-t-il fait, la nuit dernière, quelque rêve ?" Et si l'un de nous avait eu un rêve, il le racontait, et le Prophète disait ce que Dieu voulait qu'il dît. Un jour qu'il nous avait posé la question habituelle et qu'on lui avait répondu négativement, il dit : "Eh ! bien, moi, j'ai vu cette nuit en songe deux hommes venir à moi. Il me prirent par la main et m'emmenèrent vers la Terre-Sainte et voilà que j'aperçus deux individus : l'un assis, l'autre debout. Ce dernier tenait à la main (un instrument) "Nous nous mîmes de nouveau en marche jusqu'à ce que nous nous trouvâmes auprès de deux autres individus : l'un, couché sur le dos ; l'autre, debout, tenant à la main un caillou "Nous reprîmes alors notre course et trouvâmes une cavité pareille à un four à pain, étroit au sommet, large à la base. Au-dessous était un brasier. Quand les flammes du brasier atteignaient cette cavité, le contenu se soulevait au point d'en sortir presque. Quand le feu s'apaisait le contenu retombait au fond. Or il y avait là-dedans des hommes et des femmes qui tous étaient nus. "Et de nouveau nous marchâmes jusqu'à ce que nous parvînmes auprès d'un fleuve de sang. Un homme s'y tenait debout, tandis qu'au milieu de ce fleuve "Nous reprîmes notre marche jusqu'à ce que nous atteignîmes un parterre de verdure où se dressait un arbre gigantesque. Au pied de cet arbre se tenait un vieillard et des enfants. Puis, près de là, un homme entretenait un feu allumé devant lui. Mes compagnons me firent monter sur l'arbre et me firent ensuite entrer dans une maison telle que je n'en avais jamais vu de plus belle. Là se trouvaient des hommes âgés, des jeunes gens, des femmes et des enfants. Après m'avoir fait sortir de cette maison, mes compagnons me firent remonter à l'arbre et entrer dans une maison plus belle, plus splendide que la première où il y avait également des vieillards et des jeunes gens. "Vous m'avez promené toute cette nuit, dis-je alors à mes compagnons ; apprenez-moi maintenant ce que signifie tout ce que j'ai vu." "Le vieillard qui se tenait au pied de l'arbre, c'était Abraham et les enfants qui l'entouraient étaient les fils des hommes. Celui qui entretenait le feu, c'était Mâlik, le gardien de l'Enfer. La première demeure dans laquelle tu es entré, c'est le lieu de séjour de la généralité des musulmans ; l'autre demeure était celle réservée aux martyrs. Moi, je suis Gabriel et mon compagnon c'est Michel. Maintenant lève la tête." "Aussitôt je levai la tête et aperçus au-dessus de moi quelque chose qui ressemblait à un nuage. "Voilà, me dirent mes deux compagnons, la place qui t'est réservée. CHAPITRE XCIV. 1. 'Âïcha a dit : "J'entrai chez Abou-Bakr qui m'adressa la question suivante : "Dans combien de vêtements avez-vous enseveli le Prophète ? CHAPITRE XCV. 1. D'après 'Âïcha, un homme vint dire au Prophète : "Ma mère a rendu l'âme subitement. Si elle avait pu parler à ses derniers moments, je crois qu'elle aurait prescrit des aumônes. Dans le cas où je ferais des aumônes en son nom, recevrait-elle pour ce fait une récompense céleste ? CHAPITRE XCVI. 1. 'Âïcha a dit : "Pendant sa maladie, l'Envoyé de Dieu supputait les jours : "Chez qui dois-je être aujourd'hui ? Chez qui demain ?" demandait-il, trouvant que le jour où il devait se trouver chez moi tardait à venir. Or ce fut le jour où il était chez moi et pendant qu'il reposait entre mon flanc et ma poitrine, que Dieu le rappela à lui. On l'enterra dans ma chambre." 2. 'Âïcha a dit : "Pendant la maladie, dont il ne se releva pas, l'Envoyé de Dieu s'écria : "Dieu maudisse les Juifs et les Chrétiens qui ont pris pour oratoires les tombeaux de leurs prophètes !" Si ces paroles n'avaient pas été proférées, le tombeau de l'Envoyé de Dieu aurait été livré au public. Mais il avait craint Hilâl (un des râwi) ajoute : "Orwa-ben-Ez-Zobaïr me donna un surnom bien que je n'eusse pas d'enfant." 3. Abou-Bakr-ben-'Ayyâch rapporte que Sofyân-Et-Tammâr lui avait dit avoir vu le tombeau du Prophète : "Ce tombeau était bombé (en forme de bosse de chameau)". 4. D'après 'Orwa-ben-Ez-Zobaïr, lorsque, au temps de Al-Walîd-ben-'Abdelmalik, le mur (de la chambre d''Âïcha) s'écroula, on entreprit de le reconstruire. Au cours des travaux on trouva un pied humain. A cette vue les ouvriers furent effrayés à la pensée que ce pied pouvait être celui du Prophète et ils n'avaient trouvés personne qui pût les renseigner à ce sujet lorsque 'Orwa leur dit : "Non, par Dieu ! ce n'est pas le pied du Prophète ; ce ne peut être que celui de 'Omar". 'Orwa ajouta que 'Âïcha fit à 'Abdallah-ben-Ez-Zobaïr la recommandation suivante : "Ne m'enterre pas avec eux, mais enterre-moi avec mes compagnes à Al-Baqî', sinon je ne pourrais jamais être justifiée d'avoir voulu être enterrée aux côtés du Prophète". 5. 'Amr-ben-Maimoun-El-Aoudi a dit : "En ma présence, 'Omar-ben-El-Khattâb s'adressa à son fils en ces termes : "Ô 'Abdallah, va-t-en vers 'Âïcha, la mère des Croyants ; donne-lui le salut de ma part, puis demande lui à ce que je sois enterré avec mes deux compagnons. "Rien, dit 'Omar, ne me tenait plus à cœur que d'obtenir cette place pour ma sépulture. Quand Dieu m'appellera auprès de lui, portez mon corps vers 'Âïcha, saluez-la. Toi, ô mon fils, parle-lui en ces termes : "'Omar-ben-El-Khattâb te demanda la permission d'entrer." Si elle me l'accorde, enterrez-moi où vous savez ; sinon, ramenez mon corps au champ de repos des musulmans. Quant au califat, je ne connais personne qui soit plus digne d'en disposer que ce groupe de personnes dont l'Envoyé de Dieu était satisfait au jour de sa mort. Celui-là devra être calife qu'ils auront choisi pour me succéder ; vous l'écouterez et lui obéirez. Et il nomma alors 'Otsmân, 'Ali, Talha, Ez-Zobaïr, 'Abderrahmân-ben-'Auf et Sa'd-ben-Abou-Waqqâs. "A ce moment un jeune homme des Ansâr pénétra auprès de 'Omar et lui dit : "Réjous-toi, ô prince des Croyants, de la nouvelle du bon accueil qui te sera fait par Dieu. Comme tu le sais, tu as été un des premiers à embrasser l'islam ; puis tu as été calife et tu as été juste. Enfin, après tout cela, tu mourras martyt. CHAPITRE CXVII. 1. 'Âïcha rapporte que le Prophète a dit : "N'injuriez pas les morts, car ils sont maintenant arrivés à la place qu'ils s'étaient préparée." CHAPITRE CXVIII. 1. D'après Sa'îd-ben-Djobaïr, Ibn 'Abbâs dit un jour : "Abou-Lahb ayant dit au Prophète : "Puisses-tu périr avant la fin de ce jour", le verset suivant fut révélé : "Périssent les deux mains de Abou-Lahb et qu'il périsse lui-même !" (sourate CXI, verset 1). |
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