23 - DES FUNERAILLES | Islamopédie
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Tome 1

< 1 - La révelation a son début

< 2 - La foi

< 3 - La science

< 4 - Les ablutions

< 5 - La lotion

< 6 - Les menstrues

< 7 - La lustration

< 8 - La priere

< 9 - Les heures fixées pour la priere

< 10 - L'appel a la priere

< 11 - Le vendredi

< 12 - La priere en cas de danger

< 13 - Les deux fêtes

< 14 - La rak'a impaire

< 15 - Les rogations

< 16 - Les éclipses

< 17 - La prosternation (pendant la récitation du Coran)

< 18 - L'abrégement de la priere

< 19 - La priere nocturne

< 20 - La supériorité de la priere (faite) dans la mosquée de la Mecque et dans celle de Médine

< 21 - Les catégories d'actes permis pendant la priere

< 22 - Les distractions dans la priere

< 23 - Les funérailles

< 24 - La dîme

< 25 - Le pèlerinage

< 26 - La visite pieuse

< 27 - Le pélerin empéché

< 28 - L'expiation du délit de chasse et d'autres choses analogues

< 29 - Les mérites de Médine

< 30 - Le jeûne

< 31 - La priere (en commun) pendant les nuits de Ramadan

< 32 - L'excellence de la nuit du destin

< 33 - La retraite spirituelle

Tome 2

< 34 - Des ventes

< 35 - De la vente à livrer

< 36 - Du retrait

< 37 - Du salariat

< 38 - Des délégations

< 39 - De la caution

< 40 - Du mandat

< 41 - De l'ensemencement et du contrat d'ensemencement

< 42 - Du contrat d'arrosage

< 43 - Du prêt, du paiement des dettes de l'interdiction et de la déconfiture

< 44 - Des litiges

< 45 - Des objets trouvés

< 46 - Des actes injustes et de la spoliation

< 47 - Des contrats de société

< 48 - Du gage

< 49 - De l'affranchissement

< 50 - De l'affranchi contractuel

< 51 - De la donation

< 51 bis - De la donation viagère ('Omra ou Roqra)

< 52 - Des témoignages

< 53 - De la conciliation

< 54 - Des stipulations

< 55 - Des testaments

< 56 - De la guerre sainte

< 57 - De la prescription du quint

< 58 - La capitation

< 59 - Du commencement de la Création

< 60 - Des prophètes

< 61 - Les Fastes

< 62 - Des mérites des compagnons du Prophète

Tome 3

< 63 - Des fastes des Ansâr

< 64 - Des expéditions militaires

< 65 - De l'interprétation du Coran

< 66 - Des mérites du Coran

< 67 - Du mariage

< 68 - De la répudiation

< 69 - Des dépenses d'entretien

< 70 - Des aliments

< 71 - De l'Aqîqa

Tome 4

< 72 - Des animaux à égorger et du gibier

< 73 - Des sacrifices rituels

< 74 - Des boissons

< 75 - Des malades

< 76 - De la médecine

< 77 - Des vêtements

< 78 - De l'éducation

< 79 - De l'autorisation à demander pour entrer chez autrui

< 80 - Des invocations

< 81 - Des menus faits de la vie

< 82 - Du destin

< 83 - Des serments et des voeux

< 84 - De l'expiation des serments

< 85 - Des successions

< 86 - Des peines criminelles

< 87 - Du prix du sang

< 88 - Du fait de chercher à ramener dans la bonne voie les apostats et les rebelles et de les combattre

< 89 - De la contrainte

< 90 - Des stratagèmes

< 91 - De l'interprétation des songes

< 92 - Des mauvaises passions ou - des tentations

< 93 - Des sentences

< 94 - Du souhait

< 95 - De l'information fournie par une seule personne

< 96 - Du fait de prendre pour appui le livre d'Allah et la Tradition (Sunnah)

< 97 - De l'unité de Dieu

Tome 5
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23 - DES FUNERAILLES
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CHAPITRE PREMIER.
- De ce qui est rapporté au sujet des funérailles et de celui dont les dernières paroles sont : "Il n'y a pas d'autre divinité que Dieu". -- On demanda à Wahb-ben-Monabbih "Ces mots : Il n'y a pas d'autre divinité que Dieu, ne sont-ils pas la clé du Paradis ? -- Certes oui, répondit-il, mais toute clé doit avoir des crans. Si vous apportez une clé avec des crans, la porte s'ouvrira pour vous ; mais si la clé n'a pas de crans, la porte ne s'ouvrira pas pour vous."

1. Abou-Dzarr a dit : "L'Envoyé de Dieu parla en ces termes : "Quelqu'un est venu près de moi de la part du Seigneur et m'a donné cette nouvelle
- ou cette bonne nouvelle,
- que celui de mon peuple qui, au moment de sa mort, ne commettrait pas le péché du polythéisme entrerait au Paradis."
- "Mais, objectai-je, s'il s'est rendu coupable d'adultère ou de vol ?"
- "Même s'il est coupable d'adultère ou de vol, me fut-il répondu."

2. 'Abdallah a dit : "L'Envoyé de Dieu a dit : "Celui qui meurt en commettant le péché de polythéisme ira en Enfer." Et alors j'ajoute moi : "Celui qui ne commet pas ce péché en mourant ira au Paradis."

CHAPITRE II.
- De l'ordre qui a été donné de suivre les enterrements.

1. Al-Barâ a dit : "L'Envoyé de dieu nous a ordonné sept choses et en a défendu sept autres. Il nous a enjoint de suivre les enterrements, de visiter les malades, d'accepter les invitations, de venir en aide aux opprimés, de faciliter les obligations d'autrui prises par serment, de rendre le salut et de dire "Dieu te fasse miséricorde" à celui qui éternue. Il nous a défendu l'usage des vases en argent, des bagues en or, des vêtements de soie, de brocart, de qassy et d'istibraq (le qassy est une étoffe de fil de soie fabriquée en Egypte. Quant à l'istibraq, c'est également une étoffe de soie, sur la nature exacte de laquelle les commentateurs ne sont pas d'accord.).

2. Abou Hourayra a dit : "J'ai entendu l'Envoyé de Dieu dire : "Un musulman a cinq devoirs à accomplir à l'égard d'un autre musulman : lui rendre le salut, le visiter quand il est malade, suivre son convoi funèbre, accepter son invitation et lui dire : "Dieu te fasse miséricorde" quand il éternue."

CHAPITRE III.
- Du fait d'entrer auprès du défunt à la suite de sa mort et lorsqu'il est enveloppé de ses linceuls.

1. Abou-Salama rapporte que 'Âïcha lui avait raconté ce qui suit : "Abou-Bakr arriva à cheval de sa demeure située à Es-Sonh. Il descendit de sa monture, entra dans la mosquée sans adresser la parole à personne, et pénétra chez 'Âïcha. Il se dirigea vers le corps du Prophète, qui était recouvert d'un vêtement d'étoffe rayée du Yémen. Il découvrit le visage du Prophète, se pencha vers lui, l'embrasse et se mit à pleurer. "Ô Prophète de Dieu, s'écria-t-il, toi dont j'aurais racheté la vie par celle de mon père et ma mère, Dieu ne te fera pas mourir deux fois (les musulmans croient que les morts seront ressuscités dans leurs tombes qu'après avoir été interrogés, ils mourront de nouveau, pour ressuciter une dernière fois le jour de la Résurrection. Cette épreuve de la tombe sera épargnée à Mohammed.). La mort qu'il t'avait prédestinée, tu viens de la subir."

Abou-Salama ajoute : "Ibn 'Abbâs m'a rapporté que Abou-Bakr étant sorti 'Omar qui parlait aux fidèles : "Assieds-toi, lui dit-il", 'Omar refusa. "Assieds-toi, lui répéta-t-il", et 'Omar refusa de nouveau. Alors Abou-Bakr ayant prononcé la profession de foi musulmane, les fidèles accoururent vers lui et abandonnèrent 'Omar. "Et maintenant, ajouta-t-il, que ceux d'entre vous qui adoraient Mohammed, sachent que Mohammed est mort, mais que ceux qui adorent Dieu sachent que Dieu est vivant et qu'il ne mourra jamais. Dieu a dit : "Mohammed n'est qu'un Envoyé ; d'autres prophètes avant lui ont disparu..." (sourate III, verset 138). Par Dieu ! on eût dit que les gens n'avaient pas su que Dieu avait révélé ce verset avant que Abou-Bakr ne l'eût récité. Les fidèles dès lors recueillirent ce verset de la bouche de Abou-Bakr et on n'entendit plus personne qui ne le récitât."

2. Zaïd-ben-Tsâbit a dit que Omm-El-'Alâ l'Ansarienne, une de celles qui avaient prêté serment au Prophète, lui avait raconté ce qui suit :

"Les Mohâdjir furent répartis par voie du sort (entre les Ansar). Celui qui nous échut fut 'Otsmân-ben-Madz'oun et nous lui donnâmes l'hospitalité dans nos demeures. Il succomba à la suite d'une maladie dont il fut atteint. Quand il fut mort, que son corps eut été lavé et enseveli dans ses habits, l'Envoyé de Dieu entra : "La miséricorde de Dieu soit sur toi, ô Abou-'s-Sâïb, dis-je alors ; Dieu, j'en rends témoignage, t'a traité généreusement.
- Et comment sais-tu, répondit le Prophète, que Dieu l'a traité généreusement ?
- Ô, Envoyé de Dieu, pour qui je donnerais la vie de mon père, répliquai-je, et qui donc Dieu alors traiterait-il généreusement ?
- Pour ce qui est d''Otsmân, répondit Mohammed, il est certain qu'il a subi la mort inévitalbe, et par Dieu ! j'ai le ferme espoir qu'il sera bienheureux, mais, j'en jure par le Seigneur, moi qui suis l'Envoyé de Dieu, j'ignore ce que le Très-Haut fera de moi (après ma mort)." Et, ajouta Omm-El-'Alâ, par Dieu ! il ne m'arrivera plus jamais dorénavant de déclarer quelqu'un pur aux yeux de Dieu."

3. Djâbir-ben-'Abdallah a dit : "Lorsque mon père fût tué, je voulus, les yeux pleins de larmes, découvrir son visage. Les fidèles cherchèrent à m'en empêcher, mais le Prophète ne me l'interdit pas. Puis, comme ma tante maternelle Fâtima s'était mise aussi à pleurer, il lui dit : "Que tu pleures ou que tu ne pleures pas, cela n'empêchera pas les anges de l'abriter de leurs ailes jusqu'à ce que vous l'ayez porté en terre."

CHAPITRE IV.
- De celui qui annonce lui-même la mort d'un individu à la famille du défunt.

1. D'après Abou Hourayra, l'Envoyé de Dieu annonça aux fidèles la mort du Négus le jour même où elle eut lieu. Il se rendit à l'oratoire en plein vent, fit mettre en rangs les musulmans et prononça quatre fois le tekbîr.

2. Suivant Anas ibn Mâlik, le Prophète dit : "Zaïd a pris le drapeau et a été frappé mortellement ; Dja'far l'a pris ensuite et a succombé ; 'Abdallah-ben-Rawâha l'a pris à son tour et il a été également atteint mortellement." En prononçant ces mots, les yeux de l'Envoyé de Dieu étaient baignés de larmes. Continuant alors son récit, il ajouta : "Enfin, Khâlid-ben-El-Walîd, sans en avoir reçu l'ordre, a pris le drapeau et alors la victoire a été assurée."

CHAPITRE V.
- De l'annonce de l'enterrement. -- Abou-Râfi' rapporte, d'après Abou Hourayra, que le Prophète a dit : "Que ne m'en avez-vous pas informé."

1. Ibn 'Abbâs a dit : "Un homme, que l'Envoyé de Dieu avait visité (en qualité de malade), vint à mourir. Sa mort ayant eu lieu pendant la nuit, on l'enterra la nuit même. Le matin, on informa le Prophète de l'évènement. "Qu'est-ce donc, dit-il, qui vous a empêché de m'aviser plus tôt ?
- C'était la nuit, lui répondit-on, et nous avons craint, en pleine obscurité, de t'infliger quelque peine." Le Prophète se rendit aussitôt sur la tombe et y pria."

CHAPITRE VI.
- Du mérite de celui à qui la mort enlève un enfant et qui se résigne, comptant sur Dieu. -- De ces mots du Coran : "Annonce la bonne nouvelle à ceux qui sont résignés" (sourate II, verset 150).

1. D'après Anas, le Prophète a dit : "Il n'est pas un seul musulman, à qui la mort aura enlevé trois enfants n'ayant pas atteint l'âge de pécher, que Dieu ne fasse entrer dans le Paradis par suite de son extrême miséricorde envers les musulmans.

2. Suivant Abou-Sa'îd, les femmes ayant dit au Prophète : "Assigne-nous un jour", celui-ci leur adressa (ce jour-là) les pieuses paroles suivantes : "Quelle que soit celle d'entre vous à qui la mort aura enlevé trois enfants, ces enfants lui feront une barrière entre elle et le feu de l'EnfeR.
- Et deux enfants ? demanda alors l'une des femmes. -- Deux enfants aussi, répondit-il."

3. Selon Abou Hourayra, le Prophète a dit : "Aucun musulman à qui la mort aura enlevé trois enfants, n'entrera en Enfer ou, dans tous les cas, il y restera le moins possible."

CHAPITRE VII.
- De ces paroles, que dit un homme à une femme qui était près d'une tombe : "Sois résignée".

1. Au dire de Anas ibn Mâlik, le Prophète passant auprès d'une femme qui pleurait sur une tombe, lui dit : "Crains Dieu et sois résignée."

CHAPITRE VIII.
- Du fait de laver le cadavre et de procéder à ses ablutions avec de l'eau et du lotus (l'identification de la plante est appelée sidr, dont il est ici question, est loin d'être certaine. Pour les uns, c'est le lotus, pour d'autres, le zizyphus lotus, et quelques-uns pensent qu'il s'agit d'un rhamnus.). -- Ibn 'Omar oignit le cadavre d'un fils de Sa'îd-ben-Zaïd de substances balsamiques ; il le porta ensuite et fit la prière sans avoir procédé à ses ablutions. -- Ibn 'Abbâs a dit : "Le contact du musulman ne souille jamais, qu'il soit vivant ou mort." Sa'd a dit : "Si son contact avait souillé, je ne l'aurais pas touché." -- Le Prophète a dit : "Le contact du musulman ne souille jamais."

1. Omm-'Atiyya, l'Ansarienne, a dit : "L'Envoyé de Dieu vint chez nous au moment de la mort de sa fille. Il nous dit : "Lavez-la trois fois ou cinq fois, ou même davantage si vous le jugez utile, avec de l'eau et du lotus ; au dernier lavage, mettez dans l'eau du camphre
- ou un peu de camphre
- Puis, quand vous aurez terminé ; et alors il nous donna son propre haqw en nous disant : "Couvrez-en son corps".
- Par ce mot hafou, Omm-'Atiyya voulait dire "le voile du Prophète".

CHAPITRE IX.
- Une chose recommandable, c'est de laver (le cadavre) un nombre de fois impair.

1. Omm-'Atiyya a dit : "L'Envoyé de Dieu entra chez nous pendant que nous lavions le corps de sa fille. Il nous dit alors : "Lavez-la trois fois, ou cinq fois, ou un nombre de fois encore plus considérable, avec de l'eau et du lotus ; au dernier lavage, mettez du camphre dans l'eau. Puis, lorsque vous aurez terminé, appelez-moi." Nous l'appelâmes donc quand nous eûmes terminé ; il nous jeta le voile qu'il portait, en nous disant : "Recouvrez-l'en".

D'après une autre autorité, le récit d'Omm-'Atiyya aurait contenu les modifications suivantes : "Lavez un nombre de fois impair, trois, cinq ou sept, etc..." ; "Commencez par les membres du côté droit et par les parties du corps qu'on lave dans l'ablution..." "Avec le peigne, nous divisâmes en trois nattes les cheveux de la morte."

CHAPITRE X.
- Dans le lavage des membres, on doit commencer par les membres du côté droit.

1. Omm-'Atiyya a dit : "L'Envoyé de Dieu, pour le lavage du corps de sa fille, nous ordonna de commencer par les membres du côté droit et par les parties du corps qu'on lave dans l'ablution."

CHAPITRE XI.
- De ce qui, dans le lavage des morts, est relatif aux parties du corps qu'on lave dans l'ablution.

1. Omm-'Atiyya a dit : "Tandis que nous étions en train de laver le corps de sa fille, le Prophète nous dit : "Commencez par les membres du côté droit et par les parties du corps qu'on lave dans l'ablution."

CHAPITRE XII.
- La femme peut-elle être ensevelie dans le voile d'un homme ?

1. Omm-'Atiyya a dit : "La fille du Prophète était morte. Il nous dit : "Lavez-la trois fois, cinq fois ou un nombre plus considérable de fois si vous le jugez nécessaire, puis prévenez-moi quand vous aurez terminé." Aussitôt le lavage achevé, nous le prévînmes donc et alors il détacha son haqw
- son voile
- et nous dit : "Recouvrez-l'en".

CHAPITRE XIII.
- On mettra du camphre dans l'eau destinée au dernier lavage du cadavre.

1. Omm-'Atiyya a dit : "Une de ses filles étant morte, le Prophète se rendit chez nous et nous dit : "Lavez son corps trois fois, cinq fois ou un nombre de fois plus considérable si vous le jugez nécessaire, avec de l'eau et du lotus ; dans l'eau du dernier lavage, mettez du camphre
- ou un peu de camphre.
- Puis, quand vous aurez terminé, prévenez-moi." Lorsque nous eûmes achevé, nous le prévînmes ; il nous jeta alors son voile en nous disant : Recouvez-l'en."

CHAPITRE XIV.
- Du fait de rebrousser les cheveux de la femme (lors du lavage du cadavre). – Ibn-Sîrîn a dit : "Il n'y a aucun inconvénient à rebrousser les cheveux du mort."

1. Omm-'Atiyya rapporte qu'elle et ses compagnes avaient divisé en trois tresses les cheveux de la fille de l'Envoyé de Dieu ; qu'elles les avaient d'abord rebroussés, puis lavé, et qu'ensuite elles les avaient partagés en trois tresses.

CHAPITRE XV.
- De quelle façon se fait l'ensevelissement du mort. – Al-Hasan a dit : "Avec la cinquième pièce d'étoffe on serrera les cuisses et les hanches par-dessus la chemise."

1. Ayyoub a entendu Ibn-Sîrîn dire : "Une femme des Ansâr, parmi celles qui avaient prêté serment au Prophète, vint trouver Omm-'Atiyya. Elle était venue en toute hâte à Bassora, afin de voir un de ses fils, mais elle ne l'avait pas trouvé en vie. Alors Omm-'Atiyya nous fit le récit suivant : "Le Prophète entra chez nous pendant que nous lavions le corps de sa fille ; il nous dit : Lavez-la trois fois, cinq fois ou un nombre de fois plus considérable si vous le jugez nécessaire, avec de l'eau et du lotus ; au dernier lavage vous mettrez du camphre dans l'eau, puis, quand vous aurez terminé, prévenez-moi." Lorsque nous eûmes achevé, il nous jeta son voile en disant : "Recouvrez-l'en."

Ibn-Sîrîn n'ajoute rien de plus à ce récit et je ne sais de quelle fille du Prophète il s'agissait. Il a toutefois prétendu que le mot "recouvrir" était synonyme de "envelopper". Ibn-Sîrîn disait encore que le Prophète avait ordonné que le corps de la femme fût étroitement serré par le linceul et non pas simplement drapé.

CHAPITRE XVI.
- On devra diviser les cheveux de la femme en trois nattes.

1. Omm-'Atiyya a dit : "Nous tressâmes les cheveux de la fille du Prophète ; elle entendait par là : "en trois nattes".

CHAPITRE XVII.
- On rejettera en arrière les cheveux de la femme.

CHAPITRE XVIII.
- On rejettera en arrière les cheveux de la femme divisés en trois nattes.

1. Omm-'Atiyya a dit : "Une des filles du Prophète était morte. Il vint nous trouver et nous dit : "Lavez-la avec du lotus un nombre de fois impair, trois, cinq, ou un nombre plus considérable de fois si vous le jugez nécessaire. Au dernier lavage, mettez dans l'eau du camphre
- ou un peu de camphre
- ; puis, lorsque vous aurez terminé, prévenez-moi." Quand nous eûmes achevé, nous le prévînmes et il nous jeta son voile. Nous tressâmes les cheveux de la morte en trois nattes que nous rejetâmes derrière elle."

CHAPITRE XIX.
- De l'emploi des étoffes blanches pour le linceul.

1. 'Aïcha a dit : "L'Envoyé de Dieu fut enseveli dans trois pièces d'étoffes blanches en coton dites sohouliyya, de la ville de Sohoul, dans le Yémen. Dans ces trois pièces, il n'y avait ni chemise, ni turban. "

CHAPITRE XX.
- De l'ensevelissement dans deux pièces d'étoffe.

1. Ibn 'Abbâs a dit : "Pendant qu'un homme était en station à 'Arafa, il tomba de sa monture qui lui cassa le cou. Le Prophète dit alors : "Lavez son cou avec de l'eau et du lotus, et ensevelissez-le dans deux pièces d'étoffes ; mais ne l'oignez pas de substances balsamiques et ne lui couvrez pas la tête, car, au jour du Jugement dernier, il ressuscitera en criant : "Labbaïka !"

CHAPITRE XXI.
- De l'embaumement des morts.

1. Ibn 'Abbâs a dit : "Un homme qui accomplissait avec l'Envoyé de Dieu la station à 'Arafa, tomba de sa monture qui le tua net. "Lavez-le avec de l'eau et du lotus, dit l'Envoyé de Dieu, et ensevelissez-le dans deux pièces d'étoffes, mais ne l'embaumez point et ne lui couvez pas la tête, car, au jour du Jugement dernier, il ressuscitera en criant : "Labbaïka !"

CHAPITRE XXII.
- Comment doit être enseveli le musulman en était d'Ihrâm.

1. D'après Ibn 'Abbâs, un homme en était d'Ihrâm eut le cou brisé par sa monture, pendant que nous étions avec le Prophète. "Lavez-le avec de l'eau et du lotus, dit le Prophète, ensevelissez-le dans deux pièces d'étoffes, mais ne le frottez point de parfums et ne lui couvrez pas la tête, car, au jour du Jugement dernier, il ressuscitera en criant : "Labbaïka !"

2. Selon Ibn 'Abbâs, un homme qui accomplissait avec l'Envoyé de Dieu la station à 'Arafa, tomba de sa monture qui lui brisa le cou,
- le tua net, suivant une autre version.
- "Lavez-le avec de l'eau et du lotus, dit le Prophète, mais ne l'embaumez pas et ne lui couvez pas la tête, car, au jour du jugement dernier, il ressuscitera en criant : "Labbaïka !"

CHAPITRE XXIII.
- De l'ensevelissement dans une chemise, qu'elle soit ou non ourlée.

1. D'après Ibn 'Omar, 'Abdallah-ben-Obayy étant mort, son fils vint dire au Prophète : "Donne-moi ta chemise, qu'elle serve de linceul à mon père. Viens ensuite prier sur lui et implorer en sa faveur la miséricorde divine." Le Prophète donna sa chemise et recommanda qu'on l'appelât afin qu'il fît la prière sur le défunt. Ainsi fut fait ; mais, quand le Prophète voulut prier, 'Omar le prit à part et lui dit : "Dieu ne t'a-t-il pas interdit de prier sur des hypocrites ?
- Il m'est loisible, répondit le Prophète, de choisir entre deux partis, Dieu ayant dit : "Implore pour eux la miséricorde divine ou ne l'implore pas. Même, si tu l'implores soixante-dix fois, Dieu ne leur pardonnera pas" (sourate IX, verset 81). Le Prophète pria donc sur le défunt. Plus tard, le verset suivant fut révélé : "Ne prie jamais sur l'un d'eux quand il mourra et ne t'arrête pas sur sa tombe." (Sourate IX, verset 85).

2. Djâbir a dit : "Le Prophète alla trouver 'Abdallah-ben-Obayy quand il était déjà enseveli. Il ordonna de le retirer de son linceul, puis il souffla sur lui en lui envoyant de sa salive, et le fit revêtir de sa propre chemise."

CHAPITRE XXIV.
- De l'ensevelissement dans des étoffes autres que la chemise.

1. 'Âïcha a dit : "Le Prophète fut enseveli dans des étoffes en coton de Sohoul, parmi lesquelles ne figuraient ni chemise, ni turban."

2. 'Âïcha a dit : "L'Envoyé de Dieu fut enseveli dans trois pièces d'étoffes, parmi lesquelles ne figuraient ni chemise, ni turban."

CHAPITRE XXV.
- De l'ensevelissement sans turban.

1. D'après 'Âïcha, l'Envoyé de Dieu fut enseveli dans trois pièces d'étoffes blanches de Sohoul, parmi lesquelles ne figuraient ni chemise, ni turban."

CHAPITRE XXVI.
- Les frais d'ensevelissement sont privilégiés. – Telle est l'opinion de 'Atâ, d'Ez-Zohri, de 'Amr-ben-Dînâr, de Qatâda. – 'Amr-ben-Dînâr a dit encore : "Les frais d'embaumement sont privilégiés." -- Ibrâhim a dit : "On commencera par prélever les frais d'ensevelissement, puis les dettes, puis les legs." -- Sofyân a dit : "Les salaires des fossoyeurs et du laveur sont compris dans les frais d'ensevelissement."

1. Ibrâhîm-ben-'Abderrahmân a dit : "Un jour, comme on lui apportait à manger, 'Abderrahmân-ben-'Auf dit : "Mos'ab-ben-'Omaïr a été tué ; il valait mieux que moi et cependant, pour l'ensevelir, on ne trouva rien qu'un manteau. Hamza
- ou un autre personnage
- qui valait mieux que moi a été tué, et, pour l'ensevelir, on ne trouva rien qu'un manteau. Or, je crains bien que nous autres, nous n'ayons déjà reçu d'avance, en ce monde, la part de faveurs qui doit nous revenir." Et là-dessus, il se mit à pleurer."

CHAPITRE XXVII.
- Du cas où il n'y a qu'un seul vêtement pour ensevelir le mort.

1. D'après Ibrâhim,  un jour qu'on lui apportait son repas, 'Abderrahmân-ben-'Auf dit : "Mos'ab-ben-'Omaïr a été tué. Il valait mieux que moi, et cependant il a été enseveli dans un manteau tel que, si on voulait lui couvrir la tête les pieds restaient découverts, et que, si on voulait lui couvrir les pieds, c'était la tête qui restait découverte."

Ibrâhim ajoute : "Je crois que 'Abderrahmân dit encore : "Hamza a été tué ; lui aussi valait mieux que moi. Pour ce qui est de nous, on nous a favorisés largement en ce monde,
- ou on nous a donné largement notre part des biens de ce monde.
- Aussi, ai-je grand peur qu'on ne nous ait accordé à l'avance la récompense de nos bonnes œuvres." Et il se mit à pleurer au point qu'il ne toucha pas aux mets qu'on lui avait apportés."

CHAPITRE XXVIII.
- Quand on ne dispose que d'un linceul trop court pour couvrir à la fois la tête et les pieds du cadavre, c'est la tête qu'il faut couvrir.

1. Khabbâb a raconté ce qui suit : "Nous émigrâmes avec le Prophète sans avoir autre chose en vue que de plaire à Dieu, et c'est à lui qu'incombait le soin de nous en récompenser (en ce monde). Certains d'entre nous moururent sans avoir rien goûté de virent mûrir les fruits de cette récompense et purent les cueillir. Mos'ab fut tué à la bataille de Ohod. Pour l'ensevelir, nous ne trouvâmes rien qu'un manteau, si court que si l'on en couvrait sa tête, ses pieds restaient à découvert, et que si l'on en couvrait ses pieds, sa tête restait à découvert. Alors le Prophète donna l'ordre de couvrir la tête du défunt et de placer sur ses pieds de l'idzkhir (c'est la plante appelée "shoenanthe" ; une sorte de jonc.).

CHAPITRE XXIX.
- Du vivant du Prophète, un musulman ayant eu l'idée de se préparer un linceul, le Prophète n'y trouva rien à redire.

1. D'après Sahl, une femme apporta au Prophète un manteau tissé avec sa bordure. "Savez-vous, demanda-t-elle à l'assistance, ce que c'est qu'une borda (manteau) ?
- C'est, lui répondit-on une chamla (une chose qui enveloppe)." Et comme le Prophète disait : oui, la femme lui répliqua : "Je l'ai tissé de mes mains et je suis venue pour t'en revêtir." Le Prophète, qui avait un besoin de ce vêtement, le prit, et s'en drapant comme d'un izâr il vint nous trouver. Quelqu'un ayant trouvé ce vêtement à son goût dit au Prophète : "Ah ! qu'il est beau, fais m'en présent." Les fidèles dirent alors à cet homme : "Ce n'est pas bien ce que tu fais là ; le Prophète l'avait revêtu parce qu'il en avait besoin, et toi, tu vas le lui demander alors que tu sais bien qu'il ne refuse jamais rien !"
- "Je n'ai pas l'intention de m'en revêtir, répondit l'homme ; en le demandant au Prophète mon seul but était d'en faire mon linceul."

Et, ajoute Sahl, ce manteau lui servit en effet de linceul.

CHAPITRE XXX.
- De la présence des femmes aux convois funèbres.

1. Omm-'Atiyya a dit : "On nous défendit de suivre les convois funèbres, mais pas d'une façon formelle."

CHAPITRE XXXI.
- Du deuil que prend la femme pour d'autres que son mari.

1. Mohammed-ben-Sîrîn a dit : "Omm-'Atiyya avait perdu un fils. Le troisième jour après la mort de son enfant, elle demanda un parfum de couleur jaune et s'en oignit en disant : "On nous a interdit de porter le deuil plus de trois jours, à moins qu'il ne s'agît de la perte d'un mari."

2. Zaïnab-bent-Abou-Salama a dit : "On avait apporté de Syrie la nouvelle de la mort d'Abou-Sofyân. Le troisième jour, Omm-Habîba demanda un parfum de couleur jaune et s'en oignit les joues et les bras. "Voilà, dit-elle ensuite, une chose dont je me serais bien passée si je n'avais entendu dire au Prophète : Il n'est pas permis à une femme qui croit en Dieu et au jour du jugement dernier porter le deuil d'un mort plus de trois jours. Toutefois, lorsqu'elle aura perdu son mari, elle gardera le deuil quatre mois et dix jours."

3. Zaïnab-bent-Abou-Salama a dit : "Comme j'étais chez Omm-Habîba, la femme du Prophète, celle-ci me dit : "J'ai entendu l'Envoyé de Dieu s'exprimer en ces termes : Une femme qui croit en Dieu et au jour du jugement dernier ne doit pas porter le deuil d'un mort plus de trois jours. Toutefois, si c'est son mari qu'elle a perdu, elle gardera le deuil quatre mois et dix jours."

"Plus tard, étant entrée chez Zaïnab-bent-Djaheh, au moment où elle venait de perdre son frère, je la vis se faire apporter des parfums et s'en oindre. "Certes, dit-elle ensuite, je n'ai nul besoin de parfums, mais j'ai entendu l'Envoyé de Dieu dire du haut de la chaire : Il n'est pas permis à une femme qui croit en Dieu et au jour du Jugement dernier de porter le deuil d'un mort plus de trois jours. Toutefois, si c'est son mari qu'elle a perdu, elle gardera le deuil quatre mois et dix jours."

CHAPITRE XXXII.
- De la visite des tombes.

1. Anas ibn Mâlik a dit : "Un jour, le Prophète passa auprès d'une femme qui pleurait sur une tombe : "Crains Dieu, s'écria-t-il, et résigne-toI.
- Eloigne-toi de moi, répliqua-t-elle, car tu n'as jamais été frappé d'un malheur tel que celui qui me frappe." On apprit à cette femme que son interlocuteur était le Prophète. Aussitôt elle se rendit à la porte du Prophète et, n'y trouvant pas de portier, elle entra et dit : "Je ne savais pas qui tu étais.
- La (vraie) résignation, se contenta-t-il de répondre, consiste uniquement à supporter le premier chox (c'est-à-dire qu'on se console avec le temps, mais qu'il n'y a vraiment résignation qu'au premier moment.)."

CHAPITRE XXXIII.
- De ces paroles du Prophète : Le mort sera châtié pour partie des lamentations (excessives) auxquelles se livrera sa famille si lui-même avait (de son vivant) l'habitude de se lamenter de cette façon. Car il est dit dans le Coran : "Redoutez le feu (éternel) pour vous-même et pour vos familles" (sourate LVII, verset 6). – Le Prophète a dit : "Chacun de vous est un pasteur et il lui sera demandé compte de son troupeau." -- Mais lorsque le défunt n'a pas eu l'habitude des lamentations exagérées, sa situation sera celle qu'indique 'Âïcha par ces mots du Coran : "Aucune âme chargée de son fardeau n'aura à porter le fardeau d'autrui." (sourate XXXV, verset 19). – C'est dans le même sens que le Coran ajoute : "Si une âme surchargée implore pour qu'on allège son fardeau, Dieu ne l'allègera en rien" (sourate XXXV, verset 19). – Dans quelle mesure tolère-t-on les pleurs en dehors des lamentations (consacrés). – Le Prophète a dit : "Aucune personne ne sera tuée injustement sans que la responsabilité en remonte au premier fils d'Adam, parce que c'est lui qui, le premier, a imaginé la pratique du meurtre."

1. Osâma-ben-Zaïd a dit : "La fille du Prophète fit tenir à son père le message suivant : "Un de nos fils est à la mort, viens chez nous." Le Prophète fit répondre qu'il adressait le salut, mais que tout ce que prenait Dieu et tout ce qu'il donnait lui appartenait ; que chacun avait son terme fixé par Dieu, qu'elle devait donc se résigner, et que Dieu lui en tiendrait compte. Elle dépêcha de nouveau quelqu'un à son père, l'adjurant de venir chez elle. Alors, accompagné de Sa'd-ben-'Obâda, de Mo'adz-ben-Djabal, d'Obayy-ben-Ka'b, de Zaïd-ben-Tsâbit et d'autres personnes encore, le Prophète se mit en route. Comme on soulevait vers lui l'enfant dont la poitrine râlait,
- je crois, ajoute un rawi, que Osâma se servit de ces mots : avec le bruit d'une outre,
- l'Envoyé de Dieu répandit des larmes : "Ô Envoyé de Dieu, lui dit alors Sa'd, pourquoi cela ?
- Cela, répondit le Prophète, c'est l'effet de la pitié que Dieu a placée dans le cœur de ses adorateurs. Dieu n'a de la pitié que pour ceux de ses adorateurs qui sont compatissants."

2. Anas ibn Mâlik a dit : "Nous assistâmes aux funérailles d'une des filles du Prophète (Omm-Keltsoum, la femme d''Otsmân). L'Envoyé de Dieu était assis près de la tombe et je vis des larmes couler de ses yeux. "Y a-t-il quelqu'un parmi vous, demanda-t-il, qui n'ait point fait œuvre de chair la nuit dernière ?
- Moi, répondit Abou-Talha.
- Alors descends, reprit le Prophète." Et Abou-Talha descendit dans la fosse."

3. 'Abdallah-ben-'Obaïdallah-ben-Abou-Molaïka a dit : "Une fille de 'Otsmân étant morte à la Mecque, nous vînmes pour assister à ses funérailles. Ibn 'Omar était là, ainsi que Ibn 'Abbâs, et j'étais assis entre eux deux,
- ou je m'assis près de l'un d'eux et l'autre vint prendre place à mon côté.
- Alors 'Abdallah-ben-'Omar dit à 'Amr-ben-'Otsmâ, : "Ne vas-tu pas défendre (aux femmes) de pleurer ? Car l'Envoyé de Dieu a dit que le mort sera châtié pour les lamentations (excessives) auxquelles se livrera sa famille."
- "'Omar a, en effet, dit quelque chose de cela, dit Ibn 'Abbâs, qui raconta alors ce qui suit : J'étais parti de la Mecque avec 'Omar. Arrivés à Al-Baïda, nous aperçûmes un groupe de gens montés arrêtés à l'ombre d'un mimosa. "Va donc voir qui sont ces gens, me dit 'Omar." Je vis bientôt que c'était Sohaïb et en rapportai la nouvelle à 'Omar, qui me chargea d'aller lui dire de venir le trouver. Retournant alors vers Sohaïb, je lui dis : Allons ! en route pour rejoindre le Prince des Croyants."

"Plus tard, lorsque 'Omar fut mortellement frappé, Sohaïb entra en pleurant et en criant : "Ah ! frère ! Ah ! ami !
- Ô Sohaïb, est-ce pour moi que tu pleures ? demanda 'Omar ; or l'Envoyé de Dieu a dit : Le mort sera châtié pour partie des lamentations auxquelles se livrera sa famille à cause de lui." Après la mort de 'Omar, je rapportai ces paroles à 'Âïcha qui me dit : Dieu fasse miséricorde à 'Omar ! Mais, par Dieu ! l'Envoyé de Dieu n'a pas enseigné que Dieu châtierait le croyant à cause des pleurs que verserait sur lui sa famille ; il a simplement dit que Dieu accroîtrait le châtiment du mécréant à cause des pleurs versés sur lui par sa famille. Et elle ajouta : Qu'il vous suffise de tenir compte de ces mots du Coran : "Aucune âme, chargée de son fardeau, n'aura à supporter le fardeau d'autrui" (sourate XXXV, verset 19). Et, alors, Ibn 'Abbâs ajouta : C'est Dieu qui fait rire et qui fait pleurer."

"Par Dieu, Dit Abou-Molaïka, à cela Ibn 'Omar ne répliqua rien."

4. Abou-Mousa-'Abdallah-ben-Qaïs a dit : "Lorsque 'Omar eut été mortellement frappé, Sohaïb se mit à s'écrier : "Ah ! frère !" 'Omar lui répondit : "Ne sais-tu pas que le Prophète a dit : Le mort sera châtié à cause des lamentations du vivant."

5. 'Âïcha a dit : "Voici simplement ce qu'il en est : L'Envoyé de Dieu, passant près du tombeau d'une juive sur laquelle sa famille pleurait, s'écria : "Ces gens-là pleurent sur elle, et elle, elle sera sûrement châtiée dans sa tombe."

CHAPITRE XXXIV.
- Des gémissements qu'il ne convient pas de pousser sur le mort. – 'Omar a dit : "Laissez les femmes pleurer sur Abou-Solaïman pourvu qu'elles ne mettent pas de poussière sur leur tête, ou qu'elles ne poussent pas de cris aigus."

1. Al-Moghîra a dit : "J'ai entendu le Prophète prononcer ces mots : "Le fait de mentir sur mon compte n'est pas comparable au fait de mentir sur autrui. Quiconque, de propos délibéré, mentira à mon sujet, ira prendre place en enfer. Je lui ai encore entendu dire : "Tout mort sur lequel on pousse des gémissements sera châtié en raison de ces gémissements."

2. D'après 'Omar, le Prophète a dit : "Le mort sera châtié dans sa tombe en raison des gémissements qu'on pousse sur lui."

CHAPITRE XXXV.

1. Djâbir-ben-'Abdallah a dit : "Le jour de Ohod, on apporta le cadavre de mon père qui avait été mutilé, et on le plaça devant l'Envoyé de Dieu. On l'avait couvert d'un vêtement et je voulus m'en approcher pour le découvrir. A deux reprises mes parents m'en empêchèrent. L'Envoyé de Dieu venait de donner l'ordre d'emporter le cadavre, lorsqu'il entendit la voix d'une femme poussant des cris : "Qui est-ce qui crie ? demanda-t-iL.
- C'est, lui répondit-on, la fille de 'Amr
- ou la sœur de 'AmR.
- Pourquoi pleure-t-elle ?
- ou, qu'elle ne pleure pas !
- reprit-il ; puisque les anges n'ont pas cessé un instant d'ombrager ce corps de leurs ailes jusqu'au moment où on l'a porté en terre."

CHAPITRE XXXVI.
- Ils ne sont pas des nôtres ceux qui déchirent les encolures de leurs vêtements.

1. 'Abdallah a dit : "Le Prophète s'est exprimé ainsi : "Ils ne sont pas des nôtres ceux qui se frappent les joues, qui déchirent les encolures de leurs vêtements et qui profèrent des invocations de l'époque antéislamique."

CHAPITRE XXXVII.
- De la plainte funèbre que fit le Prophète de Sa'd-ben-Khawla.

1. Abou-Waqqâs a dit : "L'année du pèlerinage d'adieu, je tombai gravement malade. L'Envoyé de Dieu étant venu me voir, je lui dis : "Je suis au plus mal ; j'ai de la fortune et n'ai d'autre héritier qu'une fille. Puis-je disposer en aumônes des deux tiers de mes biens ?
- Non, répondit-iL.
- Et de la moitié ?
- Non, répliqua-t-il. Tu peux disposer du tiers et le tiers c'est beaucoup
- ou une grosse part.
- Il vaut mieux laisser tes héritiers riches que de les laisser pauvres tendant les mains au prochain pour mendier. Aucune dépense que tu auras faite (pour les tiens), si tu as eu en vue la face de Dieu, ne restera sans récompense, même la simple bouchée que tu mets dans la bouche de ta femme."
- Ô Envoyé de Dieu, demandai-je alors, serai-je laissé (c'est-à-dire "à la Mecque", ou, en d'autres termes ; "dois-je mourir à la Mecque, moi qui ai été un de ceux qui en ont émigré, et perdrai-je ainsi le titre de mohâdjir, et les faveurs attachées à ce titre ?") après mes compagnons ?
- Tu ne seras pas laissé sans que toute bonne œuvre que tu accompliras ne te fasse obtenir une place plus belle et plus haute. D'ailleurs, au cas où tu serais laissé ce serait pour l'avantage de certains et pour le détriment de certains autres. Ô mon Dieu ! Fais que l'hégire de mes compagnons soit définitive et ne les ramène point sur leurs pas." Toutefois, l'Envoyé de Dieu plaint l'infortuné Sa'd-ben-Khawla de mourir à la Mecque."

CHAPITRE XXXVIII.
- De la défense de se raser les cheveux lorsqu'un malheur vous frappe. – Abou-Borda-ben-Abou-Mousa a dit : "Abou-Mousa, à la suite d'une indisposition, s'évanouit au moment où sa tête reposait sur le giron d'une de ses femmes ; il ne pu donc alors réprimer les cris de cette femme, mais, lorsqu'il revint à lui, il dit : "Je désavoue celles que l'Envoyé de Dieu a désavouées : or l'Envoyé de Dieu a désavoué la femme qui, en signe de deuil, crie, se rase la tête ou déchire ses vêtements."

CHAPITRE XXXIX.
- Ils ne sont pas des nôtres ceux qui se frappent les joues.

1. 'Abdallah a dit : L'Envoyé de Dieu s'est exprimé en ces termes : "Ils ne sont pas des nôtres ceux qui se frappent les joues, qui déchirent les encolures de leurs vêtements et qui profèrent des invocations de l'époque antéislamique."

CHAPITRE XL.
- De l'interdiction, quand un malheur vous frappe, de pousser le cri : "Wa-Wallah", et de proférer des invocations de l'époque antéislamique.

1. 'Abdallah a dit que le Prophète s'est exprimé ainsi : "Ils ne sont point des nôtres ceux qui meurtrissent leurs joues, qui déchirent les encolures de leurs vêtements ou qui profèrent des invocations de l'époque antéislamique."

CHAPITRE XLI.
- De celui qui, frappé par un malheur, s'assied faisant ainsi connaître son chagrin.

1. 'Âïcha a dit : "Quand le Prophète apprit que Ibn-Hâritsa, Dja'far et Ibn-Rawâha avaient été tués, il s'assit pour marquer son chagrin. Comme je regardais par le sâïr, c'est-à-dire la fente de la porte, un homme vint trouver le Prophète et lui dit : "Oh ! les femmes de la maison de Dja'far !" et il raconta leurs lamentations. Le Prophète lui donna l'ordre d'aller les faire taire. L'homme partit, puis revint pour la deuxième fois dire qu'elles ne lui avaient pas obéi. "Fais-les taire, répliqua le Prophète." Pour la troisième fois l'homme revint en disant : "Par Dieu ! ô Envoyé de Dieu, elles sont plus fortes que nous."

'Âïcha a prétendu que le Prophète répartit alors : "Fourre-leur de la terre dans la bouche" et moi, ajouta-t-elle, je dis à l'homme : "Dieu te mette le nez dans la terre ! Tu n'a pas fait ce qu'on t'avait ordonné de faire et tu n'as pas débarrassé l'Envoyé de Dieu de son souci."

2. Anas ibn Mâlik a dit : "L'Envoyé de Dieu resta un mois dans la retraite à l'époque où furent tués les lecteurs du Coran, et jamais je ne l'ai vu éprouver une plus vive affliction."

CHAPITRE XLII.
- De ceux qui ne laissent point paraître leur tristesse quand un malheur les frappe. – Jacob a dit : "C'est à Dieu que je me plains dans mon angoisse et dans mon affliction."

1. Anas ibn Mâlik a dit : "Un fils de Abou-Talha tomba malade, puis mourut pendant une absence de son père. Aussitôt qu'elle eut vu l'enfant rendre le dernier soupir, la femme de Abou-Talha prépara le repas et le plaça dans un coin de la maison. Quand Abou-Talha revint, il demanda à sa femme comment allait l'enfant. "Il est calme maintenant, répondit-elle, et j'espère qu'il goûtera dorénavant le repos." Abou-Talha, pendant qu'il devait prendre à la lettre les paroles de sa femme, alla se coucher. Le lendemain matin, après s'être lavé, il se disposait à sortir, quand sa femme lui apprit que l'enfant était mort. Abou-Talha fit la prière avec le Prophète et lui annonça le malheur qui venait de les frapper sa femme et lui. "Espérons, lui répondit l'Envoyé de Dieu, que Dieu bénira pour vous deux la nuit prochaine." Et, d'après Sofyân, un homme des Ansar a dit : "J'ai vu neuf enfants de la femme de Abou-Talha et tous savaient le Coran."

CHAPITRE XLIII.
- La (vraie) résignation se manifeste au premier choc de la douleur. – 'Omar a dit : "Qu'elles seront magnifiques les deux charges qui se font contrepoids et aussi celle qui sera placée par dessus ! Pour récompenser ceux qui, lorsqu'un malheur les frappe s'écrient : Nous sommes à Dieu et c'est vers lui que nous retournerons. C'est sur ceux-là que s'étendront les bénédictions du Seigneur et sa miséricorde ; ceux-là sont dans la bonne voie." (sourate II, verset 151, 152). – De ces mots du Coran : "Appelez à votre aide la résignation et la prière ; la prière est certes une chose lourde, mais non pour ceux qui s'humilient" (sourate II, verset 42).

1. Anas rapporte que le Prophète a dit : "La (vraie) résignation est celle qui se manifeste au premier choc".

CHAPITRE XLIV.
- De ces paroles du Prophète : "Nous avons de l'affliction à ton sujet." -- Ibn 'Omar a rapporté ces mots du Prophète : "Les yeux pleurent et le cœur est triste."

1. Anas ibn Mâlik a dit : "Nous entrâmes avec l'Envoyé de Dieu chez Abou-Saïf, le forgeron, père nourricier de Ibrâhîm ; Mohammed prit Ibrâhîm, l'embrassa et le flaira. Plus tard nous entrâmes encore chez Abou-Saïf au moment où Ibrâhîm rendait le dernier soupir. Les yeux du Prophète se mirent à répandre des larmes, et comme 'Abderrahman-ben-'Auf lui disait : "Toi aussi, ô Envoyé de Dieu !" il répondit : "Ô Ibn-'Auf, c'est un effet de compassion." Puis, ses larmes se remettant à couler, il ajouta : "Les yeux pleurent et le cœur est triste ; mais nous ne disons rien qui ne puisse être agréable au Seigneur. Ô Ibrâhîm, nous sommes affligés d'être séparés de toi."

CHAPITRE XLV.
- Du fait de verser des pleurs auprès d'un malade.

1. 'Abdallah-ben-'Omar a dit : "Sa'd-ben-'Obâda était malade. Le Prophète vint lui rendre visite accompagné de 'Abderrahman-ben-'Auf, de Sa'd-ben-Abou-Waqqâs et de 'Abdallah-ben-Mas'oud. Lorsqu'il entra il vit Ibn-'Obâda entouré de toute sa famille. "Tout est-il donc fini ? demanda-t-iL.
- Non, ô Envoyé de Dieu, lui répondit-on." Alors le Prophète se mit à pleurer, ce que voyant les assistants, tous se mirent aussi à pleurer. Ensuite il reprit : "Vous entendez bien ? Dieu ne châtira pas ni pour les larmes que versent les yeux, ni pour la tristesse du cœur. Mais il châtiera ou sera indulgent suivant l'usage que l'on aura fait de ceci
- et ce disant il désignait la langue.
- Le mort sera également châtié pour les larmes que sa famille versera sur lui."

'Omar frappait à coups de bâton ceux qui pleuraient ; il leur jetait des pierres et leur fourrait de la terre dans la bouche.

CHAPITRE XLVI.
- De l'interdiction des gémissements et des pleurs et de la répression de ces actes.

1. 'Âïcha a dit : "Quand le Prophète apprit que Zaïd-ben-Hâritsa, Dja'far et 'Abdallah-ben-Rawâha avaient été tués, il s'assit pour marquer son chagrin. Comme je regardais par la fente de la porte, un homme vint trouver le Prophète et lui dit : "Ah ! les femmes de Dja'far ! ô Envoyé de Dieu !" et il raconta leurs lamentations. Le Prophète lui donna l'ordre d'aller les faire taire. L'homme partit, puis revint et dit : "Je leur ai défendu de pleurer, mais elles ne m'ont pas obéi." Pour la deuxième fois le Prophète lui enjoignit d'aller les faire taire. L'homme partit et revint en disant : "Par Dieu ! elles sont plus fortes que moi
- ou que nous."

'Âïcha a prétendu que l'Envoyé de Dieu répartit alors : "Fourre-leur de la terre dans la bouche", et moi, ajouta-t-elle, je dis à l'homme : "Dieu te mette le nez dans la terre ! Tu n'as pas su agir et tu n'as pas débarrassé l'Envoyé de Dieu de son souci."

2. Omm-'Atiyya a dit : "Lorsque nous prêtâmes serment au Prophète, il nous fit jurer de ne point pousser de gémissements. Mais il n'y eut que cinq femmes, parmi nous, qui tinrent leur engagement : Omm-Solaïm, Omm-El-'Alâ, la fille de Abou-Sabra, le femme de Mo'âdz et deux autres femmes
- ou (peut-être a-t-elle dit), la fille d'Abou-Sabra, la femme de Mo'âdz et une autre femme."

CHAPITRE XLVII.
- On doit se lever quand un convoi funèbre passe.

1. D'après 'Âmir-ben-Rabî'a, le Prophète a dit : "Lorsque vous voyez passer un convoi funèbre, levez-vous et restez debout jusqu'à ce qu'il vous ait dépassé."

CHAPITRE XLVIII.
- A quel moment celui qui s'est levé pour un convoi funèbre peut-il se rasseoir.

1. D'après 'Âmir-ben-Rabî'a, le Prophète a dit : "Lorsque l'un de vous aperçoit un convoi funèbre, il doit, s'il ne l'accompagne pas, se lever et rester debout jusqu'à ce qu'il l'ait dépassé ou que le convoi l'ait dépassé, à moins que le brancard ne soit déposé à terre avant ce moment-là."

2. D'après Abou-Sa'îd-El-Khodry, le Prophète a dit : "Quand vous voyez passer un convoi funèbre, levez-vous. Quant à ceux qui suivent le convoi, qu'ils ne s'asseyent pas avant que le brancard n'ait été posé à terre.

CHAPITRE XLIX.
- Ceux qui suivent un convoi funèbre ne doivent s'asseoir qu'après que le brancard a été déchargé des épaules des porteurs et posé à terre. Si l'un des assistants s'assied auparavant on lui enjoindra de se lever.

1. Kîsân a dit : "Nous assistions à un enterrement. Abou Hourayra ayant pris la main de Merwân s'assit avec lui, avant qu'on eût déposé à terre le brancard funèbre. Alors Abou-Sa'îd, survenant, prit à son tour la main de Merwân et lui dit : "Lève-toi ! Par Dieu ! ton compagnon sait pourtant bien que le Prophète nous a défendu d'agir ainsI.
- Il dit vrai, s'écria Abou Hourayra."

CHAPITRE L.
- De celui qui se lève pour le convoi funèbre d'un juif.

1. Djâbir-ben-'Abdallah a dit : "Un convoi funèbre venant à passer devant nous, le Prophète se leva et nous en fîmes autant ; puis nous lui fîmes observer que c'était le convoi d'un juif. "Lorsque nous répondit-il, vous verrez un convoi funèbre (quel qu'il soit), levez-vous."

2. 'Abderrahman-ben-Abou-Laïla a dit : "Sahl-ben-Honaïf et Qaïs-ben-Sa'd étaient un jour assis à Al-Qâdisiyya lorsqu'un convoi funèbre vint à passer près d'eux. Comme ils s'étaient levés, on leur dit : "C'est le convoi d'un homme du pays", c'est-à-dire un tributaire.
- "Le Prophète, répondirent-ils, se leva un jour devant un convoi funèbre, et, comme on lui faisait remarquer que c'était d'un juif, il répliqua : N'est-ce donc pas une âme !"

CHAPITRE LI.
- Les hommes, mais non les femmes, doivent porter le brancard funèbre.

1. D'après Abou-Sa'îd-El-Khodry, l'Envoyé de Dieu a dit : "Lorsque le cadavre a été posé sur le brancard, que les hommes l'ont chargé sur leurs épaules, si le défunt a été un juste, son âme criera : "Faites-moi avancer." Dans le cas contraire, l'âme dira : "Malheur à moi ! où m'emmenez-vous ?" Ces paroles seront entendues par toutes les choses, sauf par l'homme, car l'homme qui les entendrait tomberait foudroyé."

CHAPITRE LII.
- De la marche à une allure rapide dans les convois funèbres. – Anas a dit : "Vous reconduisez le mort ; marchez donc devant le brancard, derrière, à droite et à gauche. – D'autres ont dit : "Marchez tout auprès."

1. D'après Abou Hourayra, le Prophète a dit : "Prenez l'allure rapide en emportant le brancard funèbre. Si le défunt était un homme de bien, il est préférable que vous le fassiez avancer (rapidement) vers le lieu qui l'attend ; s'il ne l'était pas, vous déchargerez vos épaules d'une chose malfaisante."

CHAPITRE LIII.
- De ces mots que dit le mort quand il est sur le brancard : "Faites-moi avancer".

1. Selon Abou-Sa'îd-El-Khodry, l'Envoyé de Dieu a dit : "Lorsque le cadavre a été placé sur le brancard, que les hommes l'ont chargé sur leurs épaules, si le défunt a été un juste, son âme criera : "Faites-moi avancer." Dans le cas contraire, l'âme dira : "Malheur à moi ! où m'emmenez-vous ?" Ces paroles seront entendues par toutes les choses, sauf par l'homme, car l'homme qui les entendrait tomberait foudroyé."

CHAPITRE LIV.
- De ceux qui, derrière l'imam, se mettent sur deux ou trois rangs (pour la prière des funérailles.)

1.
- D'après Djâbir-ben-'Abdallah, l'Envoyé de Dieu fit la prière pour le Négus, et personnellement, dit Djâbir, j'étais au deuxième ou au troisième rang.

CHAPITRE LV.
- Du fait de se mettre en rangs pour les prières des funérailles.

1. Abou Hourayra a dit : "Le Prophète annonça à ses compagnons la mort du Négus. Puis il s'avança, et, après qu'on se fût mis en rangs derrière lui, il prononça quatre fois : "Dieu est grand !"

2. Ech-Chaïbâni rapporte que Ech-Cha'bi a dit : "Un témoin oculaire m'a informé que le Prophète se rendit un jour vers une tombe abandonnée, qu'il fit mettre en rangs les fidèles et qu'il prononça quatre fois ces mots : "Dieu est grand."

"Qui t'a raconté cela, demandai-je à Ech-Cha'bi ?
- C'est Ibn 'Abbâs, me répondit-il."

3. Djâbir-ben-'Abdallah rapporte que le Prophète dit un jour : "Aujourd'hui, un juste d'entre les Abyssins est mort ; allons ! venez que nous priions pour lui." Nous nous mîmes en rangs et, quand nous fûmes ainsi disposés, le Prophète fit la prière.

D'après Abou-Ez-Zobaïr, Djâbir aurait ajouté : "Moi, j'étais au second rang."

CHAPITRE LVI.
- Les jeunes gens se mettent en rangs avec les hommes pour la prière des funérailles.

1. Selon Ibn 'Abbâs, l'Envoyé de Dieu, passant auprès d'une tombe dans laquelle l'inhumation avait eu lieu de nuit, demanda quand l'inhumation avait eu lieu. "Hier, lui répondit-on."
- "Pourquoi, ajouta-t-il, ne m'avez-vous pas convoqué à ces funérailles ?
- Parce que, répliqua-t-on, la cérémonie a eu lieu pendant les ténèbres de la nuit et qu'il nous a répugné de t'éveiller." Le Prophète se tint debout (pour la prière) et nous nous plaçâmes en rangs derrière lui. "J'étais du nombre de ces fidèles, ajoute Ibn 'Abbâs, et le Prophète fit la prière pour le défunt."

CHAPITRE LVII.
- Des rites de la prière pour les funérailles. – Le Prophète a dit : "Celui qui fait la prière sur les mortsâ"" ; "Faites la prière sur votre compagnon défuntâ"" ; "faites la prière sur le Négusâ"" ; et il a nommé prière cet office bien qu'il ne comportât ni inclinaison, ni prosternation. – On ne doit pas parler dans cet office qui comporte cependant tekbîr et salutation finale. – 'Omar ne faisait cette prière qu'après ablutions et jamais ni au coucher, ni au lever du soleil ; il y accomplissait l'élévation des mains. – Al-Hasan a dit : "J'ai connu les gens (des premiers temps de l'Islam) ; ils prenaient, comme le mieux qualifié parmi eux, pour faire l'office des funérailles, celui qu'ils agréaient pour diriger leurs prières canoniques. – Lorsqu'une impureté survient le jour de la fête ou à un enterrement c'est l'eau qu'il faut employer et non la lustration pulvérale. –- Quand quelqu'un arrive à un enterrement alors que l'office est commencé, il prononce un tekbîr en prenant place dans les rangs." -- Ibn-El-Mosayyab a dit : "Dans cet office, on prononce quatre fois le tekbîr, que ce soit la nuit ou le jour, en voyage ou à demeure. – Anas a dit : "Un seul tekbîr est prononcé au début de cette prière." -- Dieu a dit sur le Coran : "Ne prie jamais sur aucun d'euxâ"" (sourate IX, verset 85). Dans l'office des funérailles on se met en rangs et on institue un imam.

1. D'après Ech-Chaïbâni, Ech-Cha'bi a dit : Un témoin oculaire m'a informé que le Prophète passa un jour auprès d'une tombe abandonnée. Il nous servit d'imam et nous nous mîmes en rangs derrière lui et fîmes la prière. "Qui t'a donc raconté cela, ô Abou-'Amr, demandai-je à Ech-Cha'bi ?
- C'est Ibn 'Abbâs, répondit-il."

CHAPITRE LVIII.
- Du mérite qu'il y a à suivre les convois funèbres. – Zaïd-ben-Tsâbit a dit : "Quand vous avez fait la prière des funérailles, vous avez accompli le devoir qui vous incombe." -- Homaïd-ben-Hilâl a dit : "Il n'est pas nécessaire, à ce que nous sachions, de demander la permission (de se retirer aux funérailles) ; mais quiconque, après avoir fait la prière, s'en retourne, a acquis un qirât (de récompense).

1. Nâfi' a dit : "On rapporta à Ibn 'Omar que Abou Hourayra avait dit : Quiconque suit un convoi funèbre a droit à un qirât (de récompense). "Abou Hourayra, s'écria-t-il, nous promet vraiment beaucoup !" Mais 'Âïcha confirma le propos de Abou Hourayra en disant : "J'ai entendu l'Envoyé de Dieu s'exprimer ainsi." Alors Ibn 'Omar répartit : "Vraiment, nous avons laissé perdre beaucoup de qirât."

CHAPITRE LIX.
- De celui qui reste jusqu'à la fin de l'inhumation.

1. (Avec trois isnâd différents) Abou Hourayra a dit : "L'Envoyé de Dieu s'est exprimé en ces termes : "Quiconque assiste à un enterrement jusqu'à la fin de la prière acquiert un qirât, et quiconque assiste jusqu'à la fin de la mise en terre acquiert deux qirât." Comme on demandait au Prophète quelle était la valeur de ces deux qirât, il répondit : "Ils équivalent à deux énormes montagnes."

CHAPITRE LX.
- Les enfants peuvent prendre part avec les hommes à la prière des funérailles.

1. Ibn 'Abbâs a dit : "Comme l'Envoyé de Dieu était arrivé auprès d'une tombe, on lui dit : "C'est un homme ou une femme qu'on a enterré ici hier." Alors, ajouta Ibn 'Abbâs, nous nous mîmes en rangs derrière lui et il pria sur le défunt."

CHAPITRE LXI.
- De la prière pour les funérailles dans un oratoire en plein vent et dans une mosquée.

1. Abou Hourayra a dit : "L'Envoyé de Dieu nous annonça la mort du Négus, le souverain des Abyssins, le jour même où elle se produisit. "Venez, nous dit-il, implorer la miséricorde divine pour votre frère."

D'après un autre isnâd, Abou Hourayra aurait ajouté : "Le Prophète fit mettre les fidèles en rangs dans l'oratoire en plein vent et prononça quatre fois le tekbîr sur le Négus."

2. Selon 'Abdallah-ben-'Omar, les juifs amenèrent au Prophète un homme d'entre eux ainsi qu'une femme qui avaient commis un adultère. Sur l'ordre que donna le Prophète on lapida les deux coupables tout près de l'endroit où se fait l'office des funérailles, dans le voisinage de la mosquée.

CHAPITRE LXII.
- De ce qu'il y a de répréhensible à se servir des tombeaux comme lieux de prières. – Quand Al-Hasan-ben-El-Hasan-ben-'Ali (le texte imprimé de Al-'Aïni porte seulement "Al-Hasan-ben-'Ali") mourut, sa femme, durant toute une année, dressa une tente sur la tombe de son mari. Ce temps écoulé, comme elle faisait enlever cette tente, elle entendit une voix qui disait : "Ont-ils donc retrouvé ce qu'ils avaient perdu ?" A quoi une autre voix répondit : "Non pas, c'est parce qu'ils désespèrent (de le retrouver) qu'ils sont partis."

1. D'après 'Âïcha, dans la dernière maladie à laquelle il succomba, le Prophète dit : "Dieu maudisse les juifs et les chrétiens qui prennent pour lieux de prières les tombeaux de leurs prophètes !"

Et 'Âïcha ajouta : "Sans cela on aurait laissé en public le tombeau du Prophète ; mais on craignit qu'on ne le prît pour lieu de prières."

CHAPITRE LXIII.
- De la prière sur la femme qui est morte en couches.

1. Samora-ben-Djondob a dit : "Je fis, derrière le Prophète, la prière sur une femme morte en couches. Il se tint vers le milieu du corps qui était étendu devant lui."

CHAPITRE LXIV.
- Où doit se tenir l'imam quand il fait la prière sur un mort, homme ou femme.

1. Samora-ben-Djondob a dit : "Je fis, derrière le Prophète, la prière sur une femme morte en couches. Il se tint, pour la prière, vers le milieu du corps étendu devant lui."

CHAPITRE LXV.
- Le Tekbîr, dans la prière des funérailles, se prononce quatre fois. – Homaïd a dit : "Anas, dirigeant notre prière, ne prononça que trois fois le tekbîr et dit ensuite la salutation finale. Comme on lui fit remarquer son omission, il se tourna vers la qibla, puis prononça une quatrième fois le tekbîr et ensuite dit la salutation finale.

1. D'après Abou Hourayra, l'Envoyé de Dieu annonça la mort du Négus le jour même où elle eut lieu. Il emmena les fidèles à l'oratoire en plein vent, les mit en rangs et prononça quatre fois le tekbîr dans sa prière pour le défunt.

2. Selon Djâbir, le Prophète, faisant la prière des morts sur Ashama, le négus, prononça quatre fois le tekbîr.

CHAPITRE LXVI.
- De la récitation de la fatîha dans la prière des morts. – Al-Hasan a dit : "Aux funérailles du jeune enfant, (l'imam) récite la fatîha et dit : "Ô mon Dieu, fais qu'il nous précède au paradis, qu'il y prépare notre place et qu'il soit la cause de notre récompense.

1. (Avec deux isnâd différents) Talha-ben-'Abdallah a dit : "Je fis la prière des morts derrière Ibn 'Abbâs qui récita la fatîha." Et il ajouta : "Je vous dis cela afin que vous sachiez bien que c'est là une pratique de la loi religieuse."

CHAPITRE LXVII.
- De la prière faite sur la tombe postérieurement à la mise en terre.

1. Solaïmân-Ech-Chaïbâni a rapporté ceci : J'ai entendu Ech-Cha'bi dire : "Un témoin oculaire m'a informé que le Prophète passa un jour auprès d'une tombe abandonnée. Il nous servit d'imam et nous fîmes la prière derrière lui." "Qui t'a donc raconté cela, ô Abou-'Amr, demandai-je à Ech-Cha'bi ?
- C'est Ibn 'Abbâs répondit-il."

2. D'après Abou Hourayra, un nègre
- ou une négresse
- qui balayait la mosquée mourut sans que la nouvelle de sa mort fût portée à la connaissance du Prophète. Or, un jour que le souvenir de cette personne se présenta à son esprit, le Prophète demanda ce qu'elle était devenue. "Cette personne est morte, ô Envoyé de Dieu, lui répondit-on.
- Et pourquoi, reprit-il, ne m'avez-vous convoqué à son enterrement ?
- Parce que, lui répondit-on, elle était ceci et cela." Et dans ce récit, ils marquaient leur mépris pour cette personne.
- "Indiquez-moi sa tombe, dit alors le Prophète". Puis il s'y rendit et y fit une prière.

CHAPITRE LXVIII.
- Le mort entend le craquement des sandales.

1. (Avec deux isnâd différents). D'après Anas, le Prophète a dit : "Lorsque le croyant a été mis dans son tombeau, que ses amis s'éloignent et retournent chez eux, et alors qu'il entend encore le craquement de leurs sandales, deux anges se rendent auprès de lui, le font mettre sur son séant et lui posent la question suivante : "Que disais-tu de cet homme, Mohammed ?
- Je déclarais, répondra-t-il, qu'il est le serviteur et l'Envoyé de Dieu." Alors, les anges lui diront : "Regarde la place que tu aurais occupée en Enfer et celle que Dieu en échange t'a donnée dans le paradis." Et l'homme verra ces deux places. Quant au mécréant ou à l'hypocrite, il répondra à la question posée : "Je ne sais pas ; je répétais ce que tout le monde disait." Alors, on dira à cet homme : "Tu n'as rien su, tu n'as donc rien lu ?" Et les anges le frapperont une seule fois avec un maillet de fer entre les deux oreilles. L'homme poussera un tel cri que tout le voisinage l'entendra, sauf les hommes et les génies.

CHAPITRE LXIX.
- De celui qui désire être enterré en terre sainte ou dans quelque endroit analogue.

1. Abou Hourayra a dit : "L'ange de la mort ayant été envoyé vers Moïse, celui-ci le frappa si violemment qu'il lui creva un œil. Retournant alors vers le Seigneur, l'ange lui dit : "Tu m'as envoyé vers un homme qui ne veut pas mourir." Dieu rendit à l'ange l'œil qu'il avait perdu et lui dit : "Retourne vers cet homme et dis-lui de placer sa main sur le dos d'un taureau. Je lui accorderai autant d'années d'existence qu'il y aura de poils couverts par sa main."

(L'ange ayant fait la chose) Moïse s'écria : "Ô Seigneur, et que m'adviendra-t-il ensuite ?
- Ensuite, répondit Dieu, ce sera pour toi la mort.
- Qu'elle vienne donc tout de suite, reprit Moïse, et je demande à Dieu qu'il me rapproche de la terre sainte à la portée d'un jet de pierre."

"Si j'étais là-bas, ajouta l'Envoyé de Dieu, je vous ferais voir la tombe de Moïse ; elle est sur le bord de la route (El-'Aïni remplace le mot "route" par "Sinaï"), auprès du monticule de sable rouge."

CHAPITRE LXX.
- De l'inhumation pendant la nuit. – Abou-Bakr fut enterré de nuit.

1. Ibn 'Abbâs a dit : "Le Prophète fit la prière des morts pour un homme enterré la nuit précédente.

Il s'était arrêté avec ses compagnons et avait demandé de qui était le tombeau en disant : "Qui est-ce ?
- Un tel, lui répondit-on, on l'a enterré hier pendant la nuit." Tous alors prièrent pour le défunt."

CHAPITRE LXXI.
- Du fait de construire un oratoire sur une tombe.

1. 'Âïcha a dit : "Pendant que le Prophète était très souffrant, certaines de ses femmes parlèrent d'une église qu'elles avaient vue et en Abyssinie et qu'on appelait (église de) Mâria. Omm-Salama et Omm-Habîba, qui étaient allées en Abyssinie, vantaient la magnificence de cette église et des images qu'on y voyait à l'intérieur. Le Prophète leva la tête alors et dit : "Lorsqu'un saint personnage d'entre eux vient à mourir, ces gens-là bâtissent sur sa tombe un oratoire et y peignent ensuite ces images. Ces gens-là sont les pires des êtres créés aux yeux de Dieu."

CHAPITRE LXXII.
- De celui qui peut entrer dans la tombe d'une femme.

1. Anas a dit : "Nous assistâmes aux funérailles de la fille de l'Envoyé de Dieu. Il était assis sur le bord de la tombe et je vis les larmes couler de ses yeuX.
- "Y a-t-il parmi vous, demanda-t-il, quelqu'un qui n'ait pas fait œuvre de chair cette nuit ?
- Moi, répondit Abou-Talha.
- Descends donc dans cette tombe, reprit le Prophète." Abou-Talha y descendit et enterra le cadavre."

CHAPITRE LXXIII.
- De la prière des morts pour un martyr.

1. Djâbir-ben-'Abdallah a dit : "Le Prophète donna l'ordre d'ensevelir les guerriers tués à Ohod deux à deux dans une même pièce d'étoffe. Puis, pour chacun de ces couples, il s'enquit de celui des deux qui savait le plus de Coran et, quand on le lui eut désigné, il le fit placer le premier dans la fosse. Après cela il ajouta : "Je témoignerai en faveur de ces braves au jour de la Résurrection." Il enjoignit qu'on les ensevelit couverts du sang de leurs blessures sans les avoir lavés. Le Prophète ne fit point de prières pour eux."

2. D'après 'Oqba-ben-'Âmir, un jour, le Prophète étant sorti, alla faire la prière pour les musulmans tombés à Ohod et la prière qu'il fit fut celle des morts. Ensuite, il monta en chaire et dit : "Je vous devancerai (à la source suprême), et là je témoignerai pour vous. Dès maintenant, par Dieu ! j'aperçois mon abreuvoir. J'ai reçu les clés des trésors de la terre (El-'Aïni ajoute :
- "ou les clefs de la terre."). Par Dieu ! je ne crains pas qu'après moi vous retourniez au polythéisme, mais ce que je redoute pour vous c'est que vous vous disputiez les trésors (de la terre)."

CHAPITRE LXXIV.
- Du fait d'enterrer deux ou trois personnes dans une même fosse.

1. Djâbir-ben-'Abdallah rapporte que le Prophète fit enterrer les morts de Ohod, deux par deux, dans une même fosse.

CHAPITRE LXXV.
- De ceux qui n'estiment pas devoir laver les corps des martyrs.

1. D'après Djâbir, le Prophète a dit : "Enterrez-les couverts du sang de leurs blessures."
- Il parlait ainsi des gens tués à la bataille de Ohod et il ne les fit point laver.

CHAPITRE LXXVI.
- De ceux qui doivent être placés les premiers dans la partie de la fosse dite Lahd. – Al-Bokhâri dit : cette fosse est appelée lahd ; elle est ménagée dans un coin (le lahd est une seconde fosse creusée dans le sol de la première ; elle ne porte ce nom qu'autant que ses parois sont inclinées, la racine du mot signifiant "pencher") (de la fosse) ; (dans le Coran, LXXII, verset 23) "vers ce qui penche, on se réfugie". Quand l'excavation est à parois verticales, elle prend le nom de darîh.

1. Selon Djâbir-ben-'Abdallah, l'Envoyé de Dieu fit réunir deux à deux, et dans une même pièce d'étoffe, les corps des guerriers tués à Ohod. Il demanda ensuite pour chaque couple quel était celui des deux qui savait le plus le Coran. Quand on le lui eut indiqué il le fit placer le premier dans la fosse lahd, puis il dit : "Je témoignerai pour ces martyrs." Il ordonna de les enterrer couverts du sang de leurs blessures, ne fit pas pour eux la prière des morts et ne les fit point laver.

Suivant un autre isnâd, Djâbir-ben-'Abdallah a dit : "L'Envoyé de Dieu, pour chacun des guerriers tués à Ohod, disait : "Quel est celui qui (de chaque couple) savait le plus de Coran ? "Dès qu'on le lui avait indiqué, il le faisait placer le premier des deux dans la fosse (lahd). C'est ainsi, ajoute Djâbir, que mon père et mon oncle paternel furent ensevelis dans un même manteau."

CHAPITRE LXXVII.
- De l'emploi de l'idzkhir et de l'herbe dans les tombes.

1. D'après Ibn 'Abbâs, le Prophète a dit : "Dieu a rendu sacré (le territoire de) la Mecque. Avant moi, personne n'a eu le droit de le rendre profane, et nul, après, ne jouira de ce privilège pas même un seul instant ; il a été rendu profane pour moi durant un seul jour. On ne fauchera donc point ses herbes, on ne coupera pas ses arbres, on ne poursuivra pas son gibier, et, quand un objet y aura été perdu, on ne le ramassera qu'avec l'intention de faire connaître sa trouvaille." Al-'Abbâs lui dit alors : "Ajoute : à l'exception de l'idzkhir que nous employons pour notre orfèvrerie et nos tombes. – A l'exception de l'idzkhir, répondit alors le Prophète."

Abou Hourayra, rapportant ce hadith, se sert des termes "pour nos tombes et nos demeures". Cette version est confirmée par un isnâd.

Ibn 'Abbâs, d'après un autre isnâd, aurait dit : "pour leurs travaux de forge et pour leurs demeures."

CHAPITRE LXXVIII.
- Peut-on exhumer un mort de la tombe et de la fosse lahd.

1. Djâbir-ben-'Abdallah a dit : "L'Envoyé de Dieu se rendit à la tombe de 'Abdallah-ben-Obayy, après que le corps eut été mis en terre ; il l'en fit retirer, le plaça sur ses genoux, souffla sur lui quelques gouttelettes de sa salive, puis le revêtit de sa propre chemise. Dieu sait mieux que personne (pourquoi le Prophète agit ainsi) ; c'est que 'Abdallah avait vêtu 'Abbâs d'une chemise."

Sofyân et Abou Hourayra ont dit : "L'Envoyé de Dieu portait deux chemises et le fils de 'Abdallah-ben-Obayy lui avait dit : "Ô Envoyé de Dieu, revêts mon père de la chemise que tu portes immédiatement sur la peau." Et Sofyân ajoute : "On croit qu'en revêtant 'Abdallah-ben-Obayy de sa chemise, le Prophète voulait le récompenser de ce qu'il avait fait pour 'Abbâs."

2. Djâbir a dit : "La nuit qui précéda le combat de Ohod, mon père me manda et me dit : "Je ne me vois pas autrement que parmi les premiers de ceux des compagnons du Prophète qui seront tués. Je ne laisserai, après moi, personne qui, plus que toi, me soit cher ; je n'en excepte que l'Envoyé de Dieu lui-même. "J'ai des dettes, tu les payeras ; je te recommande de traiter tes sœurs avec bonté." Le lendemain, mon père fut le premier tué des Musulmans et on l'inhuma avec un autre mort dans une même fosse. J'étais tourmenté à l'idée que je laissais mon père avec un autre individu, aussi le fis-je exhumer six mois après. A ce moment, le corps, sauf une légère altération d'une oreille, était dans le même état que le jour où je l'avais enterré."

3. Djâbir a dit : "Mon père avait été enterré dans la même fosse qu'un autre mort. Je ne trouvai point de repos tant que je n'eus point exhumé son corps et que je ne l'eus placé seul dans une autre sépulture."

CHAPITRE LXXIX.
- Des parties de la fosse appelées lahd et chaqq.

1. Djâbir-ben-'Abdallah a dit : "Le Prophète faisait réunir deux par deux les corps des guerriers tués à Ohod, puis il disait : "Lequel des deux dans ce couple savait le plus de Coran ?", et, quand on le lui avait indiqué, il le faisait placer le premier dans le lahd. Ensuite il dit : "Je témoignerai pour ces gens-là au jour de la Résurrection." Après quoi, il ordonna de les ensevelir couverts du sang de leurs blessures et ne les fit pas laver."

CHAPITRE LXXX.
- Faut-il faire la prière sur le cadavre de l'impubère musulman ? Faut-il inviter l'impubère à se convertir à l'islamisme ? – Al-Hasan, Ibrâhim, Choraïh et Qatâda ont dit : "Lorsque, du père et de la mère, un seul embrasse l'islamisme, l'enfant suivra la religion de ce dernier. – Ibn 'Abbâs ainsi que sa mère furent du nombre des persécutés. Il ne suivait donc pas, avec son père, la religion de ses concitoyens. – Il a dit (le sujet n'est pas nommé, mais c'est le Prophète qui a dit ces paroles.) : "L'Islam élève, mais il ne saurait être élevé."

1. Ibn 'Omar rapporte que 'Omar se rendit avec le Prophète et un groupe de musulmans du côté de l'endroit où se trouvait Ibn-Sayyâd. Ils le trouvèrent en train de jouer avec d'autres enfants près du château des Benou-Moghâla. A cette époque, Ibn-Sayyâd approchait de l'âge de la puberté. Il ne s'aperçut de l'arrivée du Prophète que lorsque celui-ci, l'ayant touché de la main, lui dit : "Confesses-tu que je suis l'Envoyé de Dieu ?" Ibn-Sayyâd le regarda et lui répondit : "Je confesse que tu es l'Envoyé des illettrés." Puis il ajouta en s'adressant au Prophète : "Et toi, confesses-tu que je suis l'Envoyé de Dieu ?" Alors, sans insister davantage, le Prophète reprit : "Je crois en Dieu et en ses Envoyés. Mais toi, quelles visions as-tu ?
- J'en ai de vraies et de mensongères, répartit Ibn-Sayyâd.
- C'est que pour toi, riposta le Prophète, on embrouille les choses. Eh ! bien, je pense en moi-même à une chose que je te cache.
- C'est à la fumâ"(ée), dit Ibn-Sayyâd.
- Assez ! s'écria le Prophète, ne cherche pas à faire ce qui est au-dessus de tes forces !" 'Omar dit alors : "Ô Envoyé de Dieu, laisse-moi lui trancher la tête.
- S'il est celui que je crois (on supposait que Ibn-Sayyâd était l'Antéchrist), répliqua l'Envoyé de Dieu, personne ne saurait avoir de pouvoir sur lui ; et, s'il n'est pas celui que je crois, il n'y aura pour toi aucun avantage à l'avoir tué."

Plus tard, l'Envoyé de Dieu, accompagné de Obayy-ben-Ka'b, se rendit vers un bosquet de palmiers où se trouvait Ibn-Sayyâd ; il dissimula son approche, espérant surprendre quelque propos de Ibn-Sayyâd avant d'être aperçu de ce dernier, qu'il vit couché dans une couverture où il percevait des signes
- ou d'où sortait un bruit confus.
- Mais la mère d'Ibn-Sayyâd, ayant aperçu l'Envoyé de Dieu qui se dissimulait derrière les troncs de palmier, cria à son fils : "Hé ! Sâfi,
- c'était le nom d'Ibn-Sayyâd
- voilà Mohammed." Aussitôt Ibn-Sayyâd s'enfuit. "Si, dit alors le Prophète, cette femme l'avait laissé, il nous aurait montré clairement qui il était."

2. Anas a dit : "Un jeune juif, qui était au service du Prophète, tomba malade. Le Prophète vint le voir, s'assit au chevet de son lit et lui dit : "Embrasse l'islam." Alors, comme le jeune homme regardait son père qui était présent, celui-ci lui dit : "Obéis à Abou-'l-Qâsim." Le jeune homme se fit donc musulman. Et, en sortant, le Prophète s'écria : "Louange à Dieu qui l'a sauvé de l'enfer."

3. Ibn 'Abbâs a dit : "Ma mère et moi, nous étions du nombre des faibles opprimés ; moi, parmi les enfants, ma mère parmi les femmes."

4. Ibn-Chihâb a dit : "Il faut faire la prière des funérailles pour tout nouveau-né qui vient à mourir, y eût-il quelque tare à son origine. En effet, à sa naissance, il appartient naturellement à la religion musulmane, que ses deux auteurs professent l'islam ou que son père seul le professe, sa mère appartînt-elle à une autre religion. Quand l'enfant venant au monde vagit, on fera pour lui les prières des funérailles ; mais on ne les fera pas s'il n'a pas vagi, car alors ce n'est qu'un fœtus avorté."

Abou Hourayra rapportait, en effet, que le Prophète a dit : "Il n'est aucun enfant nouveau-né qui n'appartienne (naturellement) à la religion musulmane. Ce sont ses parents qui en font un juif, un chrétien ou un adorateur du feu. De même, tout animal naît dans toute son intégrité. En avez-vous jamais vu venir au monde les oreilles coupées ?" Ensuite Abou Hourayra récitait ce verset du Coran : "Tourne-toi versâ" la religion naturelle dans laquelle Dieu a créé les hommesâ"" (sourate XXX, verset 29).

5. Abou-Salama-ben-'Abderrahman a appris que Abou Hourayra a dit : "L'Envoyé de Dieu parla ainsi : "Il n'est aucun enfant nouveau-né qui n'appartienne (naturellement) à la religion musulmane. Ce sont ses parents qui en font un juif, un chrétien ou une adorateur du feu. De même, tout animal naît dans toute son intégrité. En avez-vous jamais vu venir au monde les oreilles coupées ?" Ensuite Abou Hourayra récita le verset du Coran : "Tourne-toi versâ"la religion naturelle dans laquelle Dieu a créé les hommes ; la création de Dieu ne saurait être modifiée. Voilà la religion immuableâ"" (sourate XXX, verset 29).

CHAPITRE LXXXI.
- Du polythéiste qui, au moment de mourir, dit : "Il n'y a d'autre divinité que Dieu."

1. Al-Mosayyab a raconté ceci : "Au moment où Abou-Tâlib allait rendre l'âme, l'Envoyé de Dieu vint le voir. Auprès du moribond se trouvaient Abou-Djahl-ben-Hichâm et 'Abdallah-ben-Abou-Omayya-ben-El-Moghîra. S'adressant à Abou-Tâlib, l'Envoyé de Dieu lui dit : "ô mon oncle, dis : Il n'y a d'autre divinité que Dieu. C'est là une phrase dont je porterai pour toi témoignage auprès de Dieu." Aussitôt Abou-Djahl et 'Abdallah s'écrièrent : "Ô Abou-Tâlib, vas-tu donc abandonner la foi de 'Abdelmottalib ?" Alors l'Envoyé de Dieu ne cessa d'inviter son oncle à dire la profession de foi, tandis que les deux autres lui répétaient le même propos. Enfin, les dernières paroles que prononça Abou-Tâlib furent qu'il persistait dans la foi de 'Abdelmottalîb, et il refusa de prononcer les mots : "Il n'y a d'autre divinité que Dieu." "Eh ! bien, s'écria l'Envoyé de Dieu, tant que cela ne me sera pas défendu, je demanderai à Dieu qu'il te pardonne." Ce fut à cette occasion que fut révélé le verset du Coran : "Il n'appartient pas au Prophèteâ"" (sourate IX, verset 114).

CHAPITRE LXXXII.
- Des rameaux de palmiers plantés sur les tombes. – Boraïda-El-Aslami recommanda de plater deux branches de palmier sur sa tombe. – Ibn 'Omar, ayant vu une tente dressée sur la tombe de 'Abderrahman, dit au domestique : "Enlève-la, car il n'y a que ses œuvres (en ce monde) qui lui procureront de l'ombre." -- Khâridja-ben-Zaïd a dit : "Alors que nous étions des jeunes gens, au temps de 'Otsmân, je me souviens que le meilleur sauteur d'entre nous était cela qui franchissait d'un bond la tombe de 'Otsmân-ben-Madz'oun." -- 'Otsmân-ben-Hakîm a dit : "Khâridja me prit par la main, me fit asseoir sur une tombe et me rapporta ensuite de son oncle, Yazîd-ben-Tsâbit, le propos suivant : "S'asseoir sur une tombe n'est répréhensible qu'autant qu'on y commet des impuretés." -- Nâfi' a dit : "Ibn 'Omar s'asseyait sur les tombeaux."

1. D'après Ibn 'Abbâs, le Prophète passa près de deux tombes dont les habitants subissaient des tourments. "Ces deux hommes, dit-il, subissent des tourments, mais ce n'est pas pour une faute grave. L'un d'eux, en urinant, ne se préservait pas du contact de son urine ; et, quant à l'autre, il colportait de méchants propos." Cela dit, il prit une branche de palmier verte, la cassa par la moitié et planta chacun des morceaux sur une des tombes. "Pourquoi agis-tu ainsi, ô Envoyé de Dieu ? lui demanda-t-on.
- Dans l'espoir, répondit-il, qu'ils éprouveront quelque soulagement tant que ces branches ne seront pas desséchées."

CHAPITRE LXXXIII.
- Des propos édifiants tenus auprès d'une tombe par un traditionniste, tandis que son auditoire se tient assis autour de lui.

(sourate LIV, verset 7 et sourate LXX, verset 43). – (sourate LXXXII, verset 4) – (sourate LXX,verset 43) – (sourate L, verset 41).

1. 'Ali a dit : "Pendant que nous assistions à un enterrement à Bâqi'-El-Gharqad, le Prophète vint vers nous. Il s'assit et nous nous assîmes autour de lui. Alors, baissant la tête, il se mit à frapper le sol d'un bâton qu'il tenait à la main et dit : "Il n'est aucun de vous, ou aucune âme créée, dont la place n'ait été fixée d'avance dans le Paradis ou l'enfer, ou dont la destinée heureuse ou misérable n'ait été décidée." Un des assistants dit alors : "Dans ce cas, ô Envoyé de Dieu, ne devons-nous pas nous en tenir à ce qui nous a été prédestiné et renoncer à toute action personnelle, puisque ceux d'entre nous qui sont marqués pour être au nombre des bienheureux seront (fatalement) conduits à faire les actes des gens destinés à être bienheureux, tandis que ceux qui sont marqués pour être au nombre des réprouvés seront (fatalement) conduits à faire les actes des gens destinés à être réprouvés." Le Prophète répondit : "A ceux qui devront être des bienheureux on rendra faciles les actes des futurs bienheureux ; à ceux qui doivent être des réprouvés, on rendra faciles les actes des futurs réprouvés." Puis il récita ces mots du Coran : "Quant à celui qui donne, qui craint et qui ajoute foi à la plus belle paroleâ"" (sourate XCII, versets 5 et 6)."

CHAPITRE LXXXIV.
- De ce qui est relatif au meurtrier. (mot à mot : "à celui qui tue l'âme". Il s'agit de tout meurtrier, bien que les hadiths cités ne se rapportent qu'au suicide.)

1. D'après Tsâbit-ben-Ed-dhahhâk, le Prophète a dit : "Celui qui, de mauvaise foi, de propos délibéré, jure par une autre religion que l'islam sera traité d'après les termes de son serment. Celui qui se sera tué avec un fer tranchant sera châtié avec ce même fer dans le feu de la Géhenne."

2. D'après Al-Hasan, Djondob
- dont nous n'avons oublié aucune parole et dont nous n'avons pas à craindre le défaut de véracité
- nous a raconté, étant dans cette mosquée, que le Prophète a dit : "Un homme, atteint d'une blessure, s'étant tué, Dieu dit : "Ce mien serviteur a pris les devants sur moi en ce qui concerne le terme de sa vie ; il s'est ainsi fermé l'entrée du Paradis."

3. Abou Hourayra rapporte que le Prophète a dit : "Celui qui se sera étranglé lui-même continuera à s'étrangler en enfer. Celui qui se sera transpercé (d'une arme) continuera à se transpercer en enfer."

CHAPITRE LXXXV.
- De ce qu'il a de répréhensible à faire la prière pour les hypocrites et à implorer le pardon des fautes pour les polythéistes. – Ceci a été rapporté du Prophète par Ibn 'Omar.

1. 'Omar-ben-El-Khattâb a dit : "Lorsque 'Abdallah-ben-Obayy-ben-Saloul mourut, on vint demander à l'Envoyé de Dieu de faire la prière des funérailles pour le défunt. Comme l'Envoyé de Dieu s'était levé, je bondis vers lui et m'écriai : "Ô Envoyé de Dieu, vas-tu aller prier pour Ibn-Obayy après qu'il a dit, tel jour, telle chose, telle autre et telle autre encore ?" Et j'énumérai tous les méchants propos d'Ibn-Obayy. Alors, tout en souriant, l'Envoyé de Dieu me dit : "Laisse-moi donc passer, ô 'Omar." Puis, comme j'insistais, il ajouta : "On m'a laissé libre de choisir et j'ai choisi. Et si je savais qu'en priant plus de soixante-dix fois j'obtiendrais le pardon du défunt, je n'hésiterais pas à le faire." L'Envoyé de Dieu alla donc prier et revint ensuite. Mais, peu de temps après cela, les deux versets de la sourate de la Rémission furent révélés : "Ne prie jamais sur aucun de ceux d'entre eux qui sont mortsâ", car ce sont des impies" (sourate IX, verset 85).

'Omar ajoute : "Plus tard, je m'étonnai de la hardiesse dont j'avais fait preuve ce jour-là envers l'Envoyé de Dieu ; mais Dieu et son Envoyé en savent plus long que personne à ce sujet."

CHAPITRE LXXXVI.
- Des éloges que les gens décernent aux morts.

1. Anas ibn Mâlik a dit : "Un convoi funèbre étant passé près des musulmans, ceux-ci firent l'éloge du défunt. "Il lui est assuré", s'écria le Prophète. Un autre convoi venant ensite à passer, les fidèles dirent du mal du défunt. "Il lui est assuré", répéta le Prophète. "Qu'est-ce donc qui est ainsi assuré ? demanda 'Omar-ben-El-Khattâb.
- A celui que vous avez loué, répondit le Prophète, le Paradis est assuré ; à cet autre dont vous avez dit du mal, l'Enfer est également assuré ; car, sur terre, vous êtes des témoins agréés par Dieu."

2. Abou-'l-Aswad a dit : "Je vins à Médine à un moment où il y régnait une épidémie. J'étais assis auprès de 'Omar-ben-Khattâb quand devant notre groupe vint à passer un convoi funèbre. Comme on faisait l'éloge du défunt, 'Omar s'écria : "Il lui est assuré." Un second convoi ayant succédé au premier, on fit encore l'éloge du défunt. "Il lui est assuré", répéta 'Omar. Enfin, un troisième convoi suivit, et, cette fois, on blâma la conduite du défunt. "Il lui est assuré", reprit encore 'Omar. "Ô prince des Croyants, demandai-je alors, qu'est-ce donc ce qui est assuré ?
- Je répète, répondit 'Omar, ce que j'ai entendu dire au Prophète, à savoir que tout musulman sur lequel quatre autres porteraient un témoignage favorable serait admis par Dieu en paradis. Et, comme nous demandions au Prophète si le témoignage de trois suffirait, il nous répondit que oui. Puis, comme nous parlions de deux seulement, il nous dit que deux aussi suffiraient. Mais nous ne l'interrogeâmes point au sujet du témoignage d'un seul."

CHAPITRE LXXXVII.
- De ce qui est relatif au châtiment dans la tombe. – De ces mots du Coran : "Si tu voyais les injustes dans les angoisses de la mort alors que les anges, étendant les mains, leur disent : "â"faites sortir vos âmes ; aujourd'hui vous allez subir le châtiment d'ignominieâ"" (sourate VI, verset 93). – De cette autre parole du Coran. "â"Nous les châtierons à deux reprises ; après quoi ils seront renvoyés à un châtiment terrible." (sourate IX, verset 102). – De cette autre parole du Coran : "â"Le peuple du Pharaon a été enveloppé par un funeste châtiment (en ce monde) ; il sera (ensuite) présenté au feu soir et matin. – Et le jour où se lèvera l'heure dernière on leur dira : "Peuple de Pharaon, pénètre (maintenant) dans le plus terrible des châtiments (sourate XL, verset 48, 49).

1. D'après Al-Barâ-ben-'Âzib, le Prophète a dit : "Lorsque le mort a été déposé dans la tombe, on vient vers lui et alors il témoigne qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu et que Mohammed est son Envoyé. C'est à cela que fait allusion ce passage du Coran : Dieu affermira ceux qui croient avec la parole fermeâ"" (sourate XIV, verset 32).

2. Ibn 'Omar a dit : "Après avoir considéré un instant les cadavres jetés au fond du puits (de Bedr), le Prophète leur adressa les paroles suivantes : "Vous avez trouvé maintenant la réalisation des promesses de votre Seigneur." Puis, comme on lui faisait remarquer qu'il interpellait des morts, il répondit : "Vous n'entendez pas mieux qu'eux, mais ils ne peuvent répondre."

3. 'Âïcha rapporte que le Prophète seulement a dit : "Certes ils savent maintenant que ce que je leur disais était la vérité." Car le Très-Haut a dit dans le Coran : "Tu ne feras pas entendre les mortsâ"" (sourate XXVII, verset 82).

4. 'Âïcha rapporte qu'une juive entra chez elle et lui parla du châtiment de la tombe. "Dieu, ajouta-t-elle, te préserve du châtiment de la tombe !" 'Âïcha interrogea à ce sujet l'Envoyé de Dieu qui lui répondit : "Oui, certes, le châtiment de la tombe est une réalité."
- "Dans la suite, ajoute 'Âïcha, je ne vis jamais l'Envoyé de Dieu faire une seule prière sans demander à Dieu d'être préservé du châtiment de la tombe."

Ghondhar ajoute : le châtiment de la tombe est une réalité.

5. Asmâ-bent-Abou-Bakr a dit : "L'Envoyé de Dieu, s'étant levé pour prêcher, parla du tourment dans la tombe qui attend l'homme dans sa sépulture. En entendant ses paroles, les musulmans poussèrent une grande clameur.

6. Qatâda rapporte que Anas ibn Mâlik leur avait raconté ce qui suit : "L'Envoyé de Dieu a dit : "Quand le mort a été descendu dans sa tombe, que ses amis se sont éloignés et qu'il entend encore le claquement de leurs sandales, voici qu'il voit venir à lui deux anges qui le font dresser sur son séant et lui disent au sujet de Mohammed : "Que disais-tu de cet homme ?" Si le mort est un vrai croyant il répondra : "Je confesse qu'il est le serviteur et l'Envoyé de Dieu." Alors les anges lui diront : "Regarde la place que tu aurais occupée en enfer. En échange Dieu t'a assigné une place dans le Paradis." Et l'homme verra à la fois les deux places." Qatâda ajoute : "Et l'on nous a raconté que le mort est ensuite à l'aise dans sa tombe." Puis il revient au récit de Anas en ces termes

"Quant à l'hypocrite ou au mécréant, à la question qui était posée : "Que disais-tu de cet homme ?" il répondra : "Je ne sais trop ; je répétais ce que tout le monde disait." Alors les anges lui diront : "Tu n'as donc rien su, tu n'as donc rien lu ?" Et ils le frapperont avec un bâton de fer si violemment qu'il poussera un cri tel que tous les êtres du voisinage l'entendront sauf les hommes et les génies."

CHAPITRE LXXXVIII.
- De l'invocation que l'on fait pour être préservé du châtiment de la tombe.

1. Abou-Ayyoub a dit : "Un jour, le Prophète étant sorti après le coucher du soleil entendit des voix : "Ce sont, dit-il, des Juifs qui subissent le châtiment dans leurs tombeaux."

2. La fille de Khâlid-ben-Sa'îd-ben-El-'Âs a raconté qu'elle entendit le Prophète faire des invocations pour être préservé du châtiment de la tombe.

3. Abou Hourayra a dit : "L'Envoyé de Dieu faisait l'invocation suivante : "Ô mon Dieu, je cherche auprès de toi un refuge contre le châtiment de la tombe, contre celui de l'enfer, contre les épreuves de la vie, de la mort et contre celles de l'Antéchrist."

CHAPITRE LXXXIX.
- Le châtiment de la tombe provoqué par la médisance et la façon d'uriner.

1. Ibn 'Abbâs a dit : "Passant un jour auprès de deux tombeaux, le Prophète dit : "Ceux qui gisent ici subissent le châtiment de la tombe, et ce n'est point pour des fautes graves : l'un d'eux colportait de méchants propos ; l'autre, en urinant, ne se préservait pas du contact de son urine." Puis, le Prophète prit un morceau de bois vert, le rompit en deux et planta chacun des morceaux sur une des tombes. "Peut-être, ajouta-t-il, éprouveront-ils quelque allègement à leur peine aussi longtemps que ce bois ne sera pas desséché."

CHAPITRE XC.
- La vue de la place qu'il occupera dans la vie future est offerte au mort, le matin et le soir.

1. D'après Ibn 'Omar, l'Envoyé de Dieu a dit : "Quand un homme est mort, le matin et le soir, on lui montre la place qu'il occupera ; s'il doit aller au Paradis, parmi les gens du Paradis, s'il doit aller en Enfer, parmi les gens de l'Enfer, et on lui dit : "Voilà où tu demeureras lorsque Dieu t'aura ressuscité, au jour de la Résurrection."

CHAPITRE XCI.
- Ce que dit le mort sur le brancard funèbre.

1. Abou-Sa'îd-El-Khodry a dit : "L'Envoyé de Dieu s'est exprimé en ces termes : "Quand le corps a été placé sur le brancard funèbre, que les hommes l'emportent sur leurs épaules, le cadavre, si le défunt a été juste, dira : "Faites-moi avancer, faites-moi avancer." Dans le cas contraire, le cadavre dira : "Malheur à moi ! Où m'emmenez-vous ?" Et toute la nature entendra ces mots, sauf l'homme, car l'homme, s'il les entendait, tomberait foudroyé."

CHAPITRE XCII.
- De ce qui a été dit au sujet des enfants des musulmans. – Abou Hourayra a dit d'après le Prophète : "Quiconque aura perdu trois enfants, non encore pubères, sera, par leur mort, protégé contre l'Enfer ou entrera dans le paradis."

1. D'après Anas ibn Mâlik, l'Envoyé de Dieu a dit : "Tout musulman auquel la mort aura enlevé trois enfants non encore pubères, Dieu les fera entrer au Paradis grâce à sa miséricorde envers ces enfants."

2. Al-Barâ a dit : "Lorsque Ibrâhîm mourut, l'Envoyé de Dieu s'écria : "Bien sûr il trouvera une nourrice au Paradis."

CHAPITRE XCIII.
- De ce qui a été dit au sujet des enfants des polythéistes.

1. Ibn 'Abbâs a dit : "Interrogé au sujet des enfants des polythéistes, l'Envoyé de Dieu répondit : "Dieu, lorsqu'il les a créés, savait mieux que personne quels seraient leurs actes futurs."

2. Abou Hourayra a dit : "Interrogé au sujet des enfants des polythéistes, l'Envoyé de Dieu répondit : "Dieu savait mieux que personne quels seraient leurs actes futurs."

3. D'après Abou Hourayra, l'Envoyé de Dieu a dit : "Tout enfant qui naît, naît musulman. Puis ce sont ses parents qui en font un juif, un chrétien ou un adorateur du feu. Il en est des enfants comme des animaux : En voyez-vous jamais naissent avec les oreilles coupées."

CHAPITRE XCVIII bis.

1. Samora-ben-Djondob a dit : "Après avoir prié, le Prophète avait l'habitude de se tourner vers nous et de nous dire : "L'un de vous a-t-il fait, la nuit dernière, quelque rêve ?" Et si l'un de nous avait eu un rêve, il le racontait, et le Prophète disait ce que Dieu voulait qu'il dît. Un jour qu'il nous avait posé la question habituelle et qu'on lui avait répondu négativement, il dit : "Eh ! bien, moi, j'ai vu cette nuit en songe deux hommes venir à moi. Il me prirent par la main et m'emmenèrent vers la Terre-Sainte et voilà que j'aperçus deux individus : l'un assis, l'autre debout. Ce dernier tenait à la main (un instrument)
- et, suivant un des compagnons de Al-Bokhâri, c'était un crochet de fer
- qu'il introduisait dans le coin de la bouche de l'homme assis ; puis il tirait sur ce crochet jusqu'à ce qu'il eût ramené le coin de la bouche vers la nuque. Ensuite, il procédait de la même façon avec l'autre coin de la bouche, puis quand le premier coin de la bouche était guéri il renouvelait le supplice.
- Que signifie ceci ? demandai-je à mes compagnons.
- En route ! me répondirent-ils."

"Nous nous mîmes de nouveau en marche jusqu'à ce que nous nous trouvâmes auprès de deux autres individus : l'un, couché sur le dos ; l'autre, debout, tenant à la main un caillou
- ou un fragment de roc
- s'en servait pour broyer la tête du premier. Après chaque coup, la pierre roulait et, pendant le temps que le bourreau mettait à l'aller ramasser, la tête du supplicié se cicatrisait et reprenait sa forme. Alors le bourreau se remettait à frapper sa victime.
- Que signifie ceci ? demandai-je à mes compagnons.
- En route ! me répondirent-ils."

"Nous reprîmes alors notre course et trouvâmes une cavité pareille à un four à pain, étroit au sommet, large à la base. Au-dessous était un brasier. Quand les flammes du brasier atteignaient cette cavité, le contenu se soulevait au point d'en sortir presque. Quand le feu s'apaisait le contenu retombait au fond. Or il y avait là-dedans des hommes et des femmes qui tous étaient nus.
- Qu'est-ce que ceci ? demandai-je.
- En route ! me répondit-on."

"Et de nouveau nous marchâmes jusqu'à ce que nous parvînmes auprès d'un fleuve de sang. Un homme s'y tenait debout, tandis qu'au milieu de ce fleuve
- ou sur la rive, suivant d'autres râwi,
- il y avait un autre homme ayant devant lui un tas de pierres. Chaque fois que l'homme qui était dans le fleuve cherchait à en sortir, l'autre homme lui lançait une pierre à la bouche et l'obligeait ainsi à retourner à sa place. Et la scène recommençait sans fin.
- Qu'est-ce que ceci ? m'écria-je.
- En route ! me répondit-on."

"Nous reprîmes notre marche jusqu'à ce que nous atteignîmes un parterre de verdure où se dressait un arbre gigantesque. Au pied de cet arbre se tenait un vieillard et des enfants. Puis, près de là, un homme entretenait un feu allumé devant lui. Mes compagnons me firent monter sur l'arbre et me firent ensuite entrer dans une maison telle que je n'en avais jamais vu de plus belle. Là se trouvaient des hommes âgés, des jeunes gens, des femmes et des enfants. Après m'avoir fait sortir de cette maison, mes compagnons me firent remonter à l'arbre et entrer dans une maison plus belle, plus splendide que la première où il y avait également des vieillards et des jeunes gens. "Vous m'avez promené toute cette nuit, dis-je alors à mes compagnons ; apprenez-moi maintenant ce que signifie tout ce que j'ai vu."
- "Eh bien, me répondirent-ils, l'homme dont tu as vu déchirer la bouche était un imposteur qui colportait des mensonges qui se transmettaient sur son autorité jusqu'aux confins de l'horizon. On continuera à le traiter ainsi jusqu'au jour de la Résurrection. Quant à celui dont tu as vu broyer la tête, c'était un homme à qui Dieu avait enseigné le Coran et qui dormait toute la nuit sans rien réciter du Livre Saint et passait le jour sans le mettre en pratique. On lui infligera ce même châtiment jusqu'au jour de la Résurrection. Ceux que tu as aperçu dans la cavité, ce sont des gens coupables d'adultère. Celui que tu as vu dans le fleuve était un de ceux qui vivent de l'usure.

"Le vieillard qui se tenait au pied de l'arbre, c'était Abraham et les enfants qui l'entouraient étaient les fils des hommes. Celui qui entretenait le feu, c'était Mâlik, le gardien de l'Enfer. La première demeure dans laquelle tu es entré, c'est le lieu de séjour de la généralité des musulmans ; l'autre demeure était celle réservée aux martyrs. Moi, je suis Gabriel et mon compagnon c'est Michel. Maintenant lève la tête."

"Aussitôt je levai la tête et aperçus au-dessus de moi quelque chose qui ressemblait à un nuage. "Voilà, me dirent mes deux compagnons, la place qui t'est réservée.
- Laissez-moi y entrer, leur demandai-je alors.
- Il te reste encore un temps à vivre, me répondirent-ils, et ce temps tu ne l'as pas encore accompli ; dès que tu l'auras achevé, tu entreras dans la demeure qui t'est réservée."

CHAPITRE XCIV.
- De la mort qui survient le lundi.

1. 'Âïcha a dit : "J'entrai chez Abou-Bakr qui m'adressa la question suivante : "Dans combien de vêtements avez-vous enseveli le Prophète ?
- Dans trois vêtements blancs de Sahoul, répondis-je ; et, dans le nombre, il n'y avait ni turban, ni chemise.
- Quel jour de la semaine, demanda-t-il, est mort l'Envoyé de Dieu ?
- Un lundi, repris-je.
- Et quel jour est-ce aujourd'hui ?
- LundI.
- J'espère, ajouta-t-il, que ma mort surviendra avant la nuit prochaine." Puis, regardant le vêtement qu'il avait sur lui et qu'il avait porté au cours de sa maladie, il aperçut qu'il portait des traces de safran. "Lavez ce vêtement, reprit-il, et il me servira de linceul avec deux autres vêtements que vous y ajouterez.
- Mais, fis-je observer, ce vêtement est usé.
- Les vivants, répliqua-t-il, ont plus que les morts droit à porter des vêtements neufs. L'unique sort de mon linceul sera d'être imprégné de sanie." Abou-Bakr ne mourut qu'aux premières heures de la nuit du lundi et il fut enterré avant qu'il fit grand jour."

CHAPITRE XCV.
- De la mort subite, inattendue.

1. D'après 'Âïcha, un homme vint dire au Prophète : "Ma mère a rendu l'âme subitement. Si elle avait pu parler à ses derniers moments, je crois qu'elle aurait prescrit des aumônes. Dans le cas où je ferais des aumônes en son nom, recevrait-elle pour ce fait une récompense céleste ?
- Oui, répondit le Prophète."

CHAPITRE XCVI.
- De ce qui a été dit au sujet des tombeaux du Prophète, de Abou-Bakr et de 'Omar. – De ces mots du Coran : "â"et il lui a donné un tombeau" (sourate LXXX, verset 21) – De ces autres mots du Coran "â"un lieu de rassemblement où il y aura des vivants et où seront ensevelis les morts" (sourate LXXVII, verset 25).

1. 'Âïcha a dit : "Pendant sa maladie, l'Envoyé de Dieu supputait les jours : "Chez qui dois-je être aujourd'hui ? Chez qui demain ?" demandait-il, trouvant que le jour où il devait se trouver chez moi tardait à venir. Or ce fut le jour où il était chez moi et pendant qu'il reposait entre mon flanc et ma poitrine, que Dieu le rappela à lui. On l'enterra dans ma chambre."

2. 'Âïcha a dit : "Pendant la maladie, dont il ne se releva pas, l'Envoyé de Dieu s'écria : "Dieu maudisse les Juifs et les Chrétiens qui ont pris pour oratoires les tombeaux de leurs prophètes !" Si ces paroles n'avaient pas été proférées, le tombeau de l'Envoyé de Dieu aurait été livré au public. Mais il avait craint
- ou l'on avait craint
- que sa tombe servît d'oratoire."

Hilâl (un des râwi) ajoute : "Orwa-ben-Ez-Zobaïr me donna un surnom bien que je n'eusse pas d'enfant."

3. Abou-Bakr-ben-'Ayyâch rapporte que Sofyân-Et-Tammâr lui avait dit avoir vu le tombeau du Prophète : "Ce tombeau était bombé (en forme de bosse de chameau)".

4. D'après 'Orwa-ben-Ez-Zobaïr, lorsque, au temps de Al-Walîd-ben-'Abdelmalik, le mur (de la chambre d''Âïcha) s'écroula, on entreprit de le reconstruire. Au cours des travaux on trouva un pied humain. A cette vue les ouvriers furent effrayés à la pensée que ce pied pouvait être celui du Prophète et ils n'avaient trouvés personne qui pût les renseigner à ce sujet lorsque 'Orwa leur dit : "Non, par Dieu ! ce n'est pas le pied du Prophète ; ce ne peut être que celui de 'Omar".

'Orwa ajouta que 'Âïcha fit à 'Abdallah-ben-Ez-Zobaïr la recommandation suivante : "Ne m'enterre pas avec eux, mais enterre-moi avec mes compagnes à Al-Baqî', sinon je ne pourrais jamais être justifiée d'avoir voulu être enterrée aux côtés du Prophète".

5. 'Amr-ben-Maimoun-El-Aoudi a dit : "En ma présence, 'Omar-ben-El-Khattâb s'adressa à son fils en ces termes : "Ô 'Abdallah, va-t-en vers 'Âïcha, la mère des Croyants ; donne-lui le salut de ma part, puis demande lui à ce que je sois enterré avec mes deux compagnons.
- J'aurais désiré cette place pour moi, répondit 'Âïcha ; mais, aujourd'hui, je donne la préférence à 'Omar sur moi-même." Quand 'Abdallah revint 'Omar lui dit : "Eh bien, quelle réponse apportes-tu ?
- Elle t'accorde ce lieu de sépulture, ô prince des Croyants."

"Rien, dit 'Omar, ne me tenait plus à cœur que d'obtenir cette place pour ma sépulture. Quand Dieu m'appellera auprès de lui, portez mon corps vers 'Âïcha, saluez-la. Toi, ô mon fils, parle-lui en ces termes : "'Omar-ben-El-Khattâb te demanda la permission d'entrer." Si elle me l'accorde, enterrez-moi où vous savez ; sinon, ramenez mon corps au champ de repos des musulmans. Quant au califat, je ne connais personne qui soit plus digne d'en disposer que ce groupe de personnes dont l'Envoyé de Dieu était satisfait au jour de sa mort. Celui-là devra être calife qu'ils auront choisi pour me succéder ; vous l'écouterez et lui obéirez. Et il nomma alors 'Otsmân, 'Ali, Talha, Ez-Zobaïr, 'Abderrahmân-ben-'Auf et Sa'd-ben-Abou-Waqqâs.

"A ce moment un jeune homme des Ansâr pénétra auprès de 'Omar et lui dit : "Réjous-toi, ô prince des Croyants, de la nouvelle du bon accueil qui te sera fait par Dieu. Comme tu le sais, tu as été un des premiers à embrasser l'islam ; puis tu as été calife et tu as été juste. Enfin, après tout cela, tu mourras martyt.
- "Ô fils de mon frère, répondit 'Omar, plaise à Dieu que ce califat que j'ai exercé n'ait aucune influence sur mon sort futur, qu'il ne s'y trouve rien à ma charge ni rien à mon avantage. Je recommande au calife qui me succédera d'être bon pour les premiers mohâdjir, de reconnaître tous les droits qu'ils ont, de leur conserver le respect qu'ils méritent. Je lui recommande aussi de bien traiter les Ansâr qui ont accordé un asile au Prophète et à la foi ; qu'il soit accueillant pour ceux d'entre eux qui font le bien et qu'il pardonne à ceux d'entre eux qui font le mal. Je lui recommande enfin, par l'engagement qu'il a pris vis-à-vis de Dieu et de son Envoyé, d'observer fidèlement le pacte conclu avec eux, de combattre ceux qui sont derrière eux et de ne rien leur imposer qui soit au-dessus de leurs forces."

CHAPITRE CXVII.
- De la défense qui est faite d'injurier les morts.

1. 'Âïcha rapporte que le Prophète a dit : "N'injuriez pas les morts, car ils sont maintenant arrivés à la place qu'ils s'étaient préparée."

CHAPITRE CXVIII.
- Des pires d'entre les morts.

1. D'après Sa'îd-ben-Djobaïr, Ibn 'Abbâs dit un jour : "Abou-Lahb ayant dit au Prophète : "Puisses-tu périr avant la fin de ce jour", le verset suivant fut révélé : "Périssent les deux mains de Abou-Lahb et qu'il périsse lui-même !" (sourate CXI, verset 1).




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