La vie des compagnons - حياة الصحابة
PREAMBULE HADITHS DECRIVANT LE PROPHETE, PRIERE ET PAIX SUR LUI Ya'qoub rapporte que Hasan Ibn 'Ali (que Dieu agrée le père et le fils) a dit : j'ai questionné mon oncle maternel Hind Ibn Abou Hela -qui était un excellent descripteur- sur la parure du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) en désirant m'attacher à ce qu'il me décrira (Hind se nomme An-nabbech Ibn Hela At-temimi. Hasan l'appelle oncle maternel par abus de langage pour décrire son lien de parenté avec sa grand-mère Khadija Bint Khouweylid car Fatima n'a pas de frère adulte T). Je dis : décris-moi sa manière de parler. Hasan dit : "Je tus ce récit de (mon frère T) Housayn Ibn 'Ali un temps, puis je le lui ai raconté et j'ai trouvé qu'il m'y avait précédé et qu'il lui (à Hind Ibn Abi Hala T) avait demandé la même chose. Il avait en plus demandé à son père son comportement dans sa maison, à l'extérieur, dans les assemblées et son aspect physique ; il n'avait rien laissé". Housayn dit : j'ai questionné mon père sur le comportement du Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) à sa maison. Il dit : et je l'ai questionné sur son comportement à l'extérieur. Il dit : et je lui ai demandé comment étaient ses assemblées. Il dit : et je l'ai questionné sur sa conduite avec ses auditeurs. Il dit : je lui ai demandé : comment était son silence ? PREMIER TOME : LES EFFORTS POUR LA RELIGION 1 L'AMOUR ET LA PASSION DU PRÊCHE 1.1 Le Prophète désire ardemment que tous les gens aient la foi Ibn Âabbès commenta ce verset : [Il y aura des damnés et des heureux] (11/105) et les versets de ce genre en disant : "Le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, tenait beaucoup à ce que tous les gens croient et prêtent serment (bayâa) de suivre l'enseignement divin. Mais Dieu l'informa que seul croira celui auquel Dieu a destiné le bonheur depuis le début des temps, alors que celui auquel Dieu a destiné le malheur depuis le début des temps s'égarera. Puis Dieu consola son Prophète : [Il se peut que tu te consumes de chagrin parce qu'ils ne sont pas croyants! Si nous voulions, nous ferions descendre du ciel sur eux un prodige (miracle), devant lequel leurs nuques resteront courbées] (26/3-5)". 1.2 Le Prophète prêche sa tribu à la mort d'Abou Talib Ibn Âabbès rapporte : quand Abou Talib tomba malade (de sa maladie qui entraîna sa mort T), un groupe de qouraychites, dont Abou Jahl, entra chez lui. Ils dirent : "Ton neveu insulte nos idoles, il fait ceci et cela, il dit ceci et cela. Il vaut mieux que tu le fasses appeler et que tu l'en défendes". Il lui envoya quelqu'un et le Prophète, prière et paix sur lui, vint et entra. Il y avait une place entre les mécréants et Abou Talib; Abou Jahl, le maudit, craignant qu'Abou Talib soit attendri si le Prophète s'asseyait à son côté, bondit et occupa la place. Le Prophète, prière et paix sur lui, ne pouvant s'asseoir près de son oncle, s'assit à côté de la porte. Abou Talib lui demanda : "Mon neveu! Comment se fait-il que ta tribu se plaint de toi et prétend que tu insultes leurs idoles, que tu dis ceci et cela?" Et tous se mirent à le blâmer. Le Prophète, prière et paix sur lui, prit la parole et déclara : "Mon oncle! Je leur demande seulement de dire une parole; grâce à elle, les arabes les suivront et les non arabes leur payeront l'impôt". Ils furent effarés et s'exclamèrent : "Une seule parole!! Bien sûr, par ton père, même dix". Ils demandè- rent : "Et laquelle?" Abou Talib demanda : "Quelle est cette parole mon neveu?" Le Prophète répondit : "Il n'y a de dieu que Dieu". Ils se levèrent effarés en secouant (la poussière de T) leurs habits et en disant : "A-t-il rendu les idoles un seul dieu, mais c'est inimaginable!" Dieu révéla alors cette parole dans le Coran : [Réduira-t-il les divinités à un seul dieu, voilà une chose vraiment étonnante! Et leurs notables partirent en disant : "Allez-vous en et restez constants (soyez patients) à vos dieux, c'est un coup monté. Nous n'avons pas entendu (parler de) cela dans la dernière religion, ce n'est en vérité que pure invention. Quoi ? ! C'est sur lui parmi nous qu'on aurait fait descendre le rappel (Coran)!" Plutôt ils sont dans le doute au sujet de mon . Ou plutôt ils n'ont pas encore goûté à mon châtiment] (38/5-8). 1.3 Le Prophète propose la parole de la foi à Abou Talib avant sa mort Ibn Âabbès, que Dieu les agrée, rapporte : les notables de la tribu se rendirent chez Abou Talib et lui parlèrent. Parmi eux étaient : Ôotba Ibn Rabiâa, Chèyba Ibn Rabiâa, Abou Jahl Ibn Hichèm, Oumeya Ibn Khalèf, Abou Sofiène Ibn Harb, ainsi que d'autres notables. Ils dirent : "Abou Talib! Tu connais la position que tu as parmi nous (le chef du clan des Bènou Hèchim T). Tu vois maintenant ce qui t'arrive (tu es sur ton lit de mort T), et nous sommes inquiets pour toi (que tu meures T). Tu sais bien ce qui se passe entre nous et ton neveu. Appelle-le donc et prends de lui un engagement envers nous et prends de nous un engagement envers lui. Qu'il arrête de nous déranger et qu'on arrête de le déranger; qu'on le laisse avec sa religion et qu'il nous laisse avec notre religion". Abou Talib envoya l'appeler. Le Prophète vint et Abou Talib lui dit : "Mon neveu! Voici les notables de ta tribu. Ils se sont réunis pour toi, pour te faire des concessions et que tu leur en fasses. - D'accord, déclara le Prophète, prière et paix sur lui. Donnez une seule parole, vous régnerez sur les arabes, et les non-arabes vous payeront l'impôt! - D'accord! approuva Abou Jahl. Par ton père, même dix paroles! - Dites : il n'y a de dieu que Dieu, et rejetez ce que vous adorez d'autre". Ils frappèrent dans leurs mains et s'exclamèrent : "Mouhammed! Tu veux rendre les dieux un seul? Tu es vraiment étonnant!" Puis il se dirent : "Par Dieu! Cet homme ne vous accordera rien de ce que vous voulez. Partez et persévérez sur la religion de vos pères jusqu'à ce que Dieu tranche entre vous et lui", et ils se dispersèrent. Abou Talib lui confia alors : "Par Dieu! mon neveu! Je ne pense pas que tu leur as trop demandé". Le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, prit espoir en son oncle et se mit à le supplier : "Mon oncle! Alors toi, dis-la! Et je pourrais intercéder en ta faveur le jour dernier". En voyant le désir ardent du Messager de Dieu, Abou Talib déclara : "Mon neveu! Si ce n'était la crainte de la honte pour toi et ta famille après moi, et que les qouraychites croient que je l'ai seulement dite par crainte de la mort, je l'aurais dite, et je ne la dirais que pour te faire plaisir" - la fin du récit est la même. Almousayib rapporte : quand Abou Talib allait mourir, le Prophète, prière et paix sur lui, entra chez lui alors qu'Abou Jahl était déjà présent. Le Prophète le supplia : "Mon oncle! Dis : il n'y a de dieu que Dieu! Avec cette parole, je te défendrai devant Dieu". Abou Jahl et Abdallah Ibn Oumeya s'empressèrent de dire : "Abou Talib! Laisserais-tu la religion de Abdelmottalib (son père T)?" Ils ne cessèrent d'insister jusqu'à ce que sa dernière parole fut : "Avec la religion de Abdelmottalib". Le Prophète déclara : "J'implorerai ton pardon tant que Dieu ne me l'interdira pas". Mais le verset descendit : [Il n'appartient pas au Prophète et aux croyants d'implorer le pardon en faveur des associateurs, fussent-ils des parents, alors qu'il leur est apparu clairement que ce sont les gens de l'Enfer] (8/113), et le verset : [Tu ne guides pas celui que tu aimes] (28/56). Dans une autre version, le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, ne cessait de la lui proposer et ils ne cessaient de lui répéter leur propos jusqu'à ce qu'il dit en dernier lieu : "Avec la religion de Abdelmottalib" et il refusa de dire "Il n'y a de dieu que Dieu". Le Prophète dit alors : "J'implorerai ton pardon tant que Dieu ne me l'interdira pas". Puis Dieu révéla les deux versets. Abou Hourayra, que Dieu l'agrée, rapporte : quand Abou Talib allait mourir, le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, se rendit auprès de lui et dit : "Mon oncle, dis : il n'y a de dieu que Dieu, j'en témoignerai pour toi le jour dernier". Il répondit : "Si ce n'étaient les railleries des qouraychites qui diraient : il n'a fait cela que par crainte de la mort, je te ferais ce plaisir, et je ne le ferais que pour te faire plaisir". Dieu révéla alors : [Tu ne guides pas celui que tu aimes, mais c'est Dieu qui guide qui il veut, et il connaît mieux les bien-guidés] (28/56). 1.4 Le Prophète refuse d'abandonner le prêche pour Dieu Ôouqayl Ibn Abou Talib, que Dieu l'agrée, rapporte : les qouraychites vinrent chez Abou Talib - il raconta le récit (du ch3 §1.2) et précisa : Abou Talib dit au Messager de Dieu, prière et paix sur lui : "Mon neveu! Par Dieu! Tu m'as toujours obéi. Ta tribu est venue prétendre que tu viens dans leur Kaâba et dans leurs cercles les importuner par tes paroles. Alors, si tu veux bien, laisse-les tranquilles". Le Prophète regarda le ciel et déclara : "Par Dieu! Il m'est impossible de laisser ma mission pour laquelle je suis envoyé tout comme il vous est impossible d'allumer du feu avec le soleil". Dans une autre version : Abou Talib lui dit : "Ta tribu est venue me voir et m'a dit ceci et cela. Alors épargne-moi et épargne ta propre personne, et ne m'accable pas par ce que je ne peux supporter et toi non plus. Arrête de leur dire les paroles qu'ils détestent". Le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, crut que son oncle avait changé d'avis à son sujet, qu'il allait le lâcher et l'abandonner et qu'il n'avait plus la force de résister avec lui. Il répondit : "Mon oncle, si le soleil était posé dans ma main droite et la lune dans ma main gauche, je ne laisserais pas cette affaire jusqu'à ce que Dieu la fasse triompher ou que je périsse pour sa cause". Et le Messager de Dieu fut pris par les larmes et pleura - la suite du récit est au ch3 §1.2. Jèbir Ibn Abdallah, que Dieu les agrée, a dit : les qouraychites se rassemblèrent un jour et décidèrent : "Choisissons le plus instruit parmi nous en sorcellerie, en voyance et en poésie. Qu'il aille voir cet homme qui a divisé notre groupe, désorganisé nos affaires et critiqué notre religion. Qu'il lui parle et qu'il voie ce qu'il répondra". Ils conclurent : "Nous ne connaissons personne d'autre que Ôotba Ibn Rabiâa". Ils lui dirent : "Vas-y, père de Walid". Ôotba partit le voir et questionna : "Mouhammed! Es-tu meilleur que Abdallah (son père T)?" Le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, se tut. Il reprit : "Es-tu meilleur que Abdelmottalib (son grand-père T)?" Le Prophète se tut encore. Ôotba continua : "Si tu prétends que ceux-là sont meilleurs que toi, alors ils ont adoré les idoles que tu critiques, et si tu prétends être meilleur, alors parle qu'on écoute tes paroles. Par Dieu! Nous n'avons jamais vu quelqu'un chéri par son peuple aussi néfaste pour eux que toi : tu as divisé notre groupe, tu as mis nos affaires en désordre, tu as critiqué notre religion et tu nous as fait un scandale parmi les arabes à tel point qu'ils disent qu'il y a dans notre tribu un magicien, et qu'il y a chez les qouraychites un voyant. Par Dieu! Nous nous attendons à tout moment à dégainer nos sabres les uns contre les autres pour nous anéantir. Regarde! Si tu es dans le besoin, nous te ramasserons l'argent jusqu'à ce que tu sois l'homme le plus riche de Qouraych. Si tu as trop envie de femmes, choisis parmi les femmes de la tribu celles qui te plaisent, nous t'en ferons marier dix". Le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, demanda : "Tu as fini?" Il répondit : "Oui". Alors le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, récita : "[Au nom de Dieu tout miséricordieux, très miséricordieux. Ha Mim. Révélation du tout miséricordieux très miséricordieux. Un livre dont les versets sont clairement détaillés, un Coran arabe pour des gens qui savent. Annonciateur de bonne nouvelle et avertisseur, mais la plupart d'entre eux se détournent : c'est qu'ils n'entendent pas. Et ils dirent : "Nos coeurs sont voilés contre ce à quoi tu nous appelles, nos oreilles sont sourdes et entre nous et toi, il y a une cloison. Agis donc de ton côté, nous agissons du nôtre". Dis : "Je ne suis qu'un homme comme vous, il m'a été révélé que votre dieu est un dieu unique. Cherchez donc le droit chemin vers lui et implorez son pardon". Et malheur aux associateurs qui n'acquittent pas l'aumône et ne croient pas en l'au-delà. Ceux qui croient et accomplissent de bonnes oeuvres ont une récompense jamais interrompue. Dis : "Renierez-vous celui qui a créé la terre en deux jours et lui donnerez-vous des égaux? Tel est le Seigneur de l'univers. C'est lui qui a fermement fixé des montagnes au-dessus d'elle, l'a bénie et lui assigna ses ressources alimentaires en quatre jours égaux. (Telle est la réponse) à ceux qui t'interrogent. Il s'est ensuite adressé au ciel qui était alors en fumée et lui dit, ainsi qu'à la terre : "Venez tous deux, bon gré, mal gré". Tous deux dirent : "Nous venons obéissants". Il décréta d'en faire sept cieux en deux jours, et révéla à chaque ciel sa fonction. Et nous avons décoré le ciel le plus proche de lampes et l'avons protégé. Tel est l'ordre établi par le puissant, l'omniscient (tout savant). S'ils s'en détournent, alors dis-leur : "Je vous ai avertis d'une foudre destructive semblable à celle qui frappa Âad et Thamoud"] (41/1-13)". Ôotba s'écria : "Arrête! Tu n'as pas autre chose?" Il répondit : "Non". Ôotba retourna chez les qouraychites et ils le questionnèrent : "Alors?. - Je crois, dit-il, que je lui ai dit tout ce que vous auriez pu lui dire. - Et t'a-t-il répondu? - Oui". Puis il dit : "Non, par celui qui a établi cette construction (la Kaâba C)! Je n'ai rien compris de ce qu'il a dit sauf qu'il vous a averti d'une foudre destructive comme la foudre de Âad et Thamoud. - Malheureux! L'homme te parle en arabe et tu ne sais pas ce qu'il dit! - Non, par Dieu, je n'ai rien compris de ce qu'il a dit sauf la foudre". Dans une autre version, il rajouta : "Et si tu veux le pouvoir, nous te donnerons nos drapeaux et tu seras notre chef tant que tu vivras". Et quand il récita : [S'ils s'en détournent alors dis-leur : je vous ai avertis d'une foudre destructive semblable à celle qui frappa Âad et Thamoud] (41/13) Ôotba mit sa main sur la bouche du Prophète et l'implora par les liens de parenté d'arrêter. Puis il ne sortit pas voir sa famille et s'enferma. Abou Jahl dit alors : "Par Dieu! Gens de Qouraych! Ôotba a du devenir sabéen avec Mouhammed parce que sa nourriture lui a plu et qu'il est dans le besoin. Allons le voir". Ils partirent le voir et Abou Jahl lui dit : "Par Dieu! Ôotba! Nous sommes venus uniquement parce que tu es devenu sabéen avec Mou-hammed et son affaire t'a séduit. Si tu es dans le besoin nous allons te réunir ce qui te suffira pour que tu n'aies plus besoin de la nourriture de Mouhammed". Ôotba se fâcha alors et jura par Dieu de ne plus jamais parler à Mouhammed. Il s'indigna : "Vous savez que je suis des plus riches de Qouraych. Mais je suis allé le voir - il leur raconta l'histoire - et il m'a répondu par une chose qui n'est ni la sorcellerie, ni la poésie et ni la voyance. Il a lu : [Au nom de Dieu tout miséricordieux très miséricordieux. Ha Mim. Révélation du tout miséricordieux très misé-ricordieux - jusqu'à - s'ils s'en détournent alors dis-leur : je vous ai avertis d'une foudre des-tructive semblable à celle qui frappa Âad et Thamoud] (41/1-13). J'ai alors mis ma main sur sa bouche et je l'ai imploré par les liens de parenté pour qu'il s'arrête. Vous savez que quand Mohamed dit une chose il ne ment pas, et j'ai eu peur que le châtiment descende sur vous". Ibn Omar, que Dieu les agrée, rapporte : les qouraychites se réunirent pour se concerter au sujet du Messager de Dieu, prière et paix sur lui, alors qu'il était assis dans le lieu de prière (près de la Kaâba T). Ôotba Ibn Rabiâa proposa aux autres : "Laissez-moi aller lui parler, car je serai peut-être plus délicat que vous avec lui". Ôotba se leva, s'assit à côté du Prophète et dit : "Mon neveu! Je sais que tu es de notre famille la plus noble et que tu es le plus considéré parmi nous. Tu as causé à ta tribu ce que personne n'a causé à la sienne. Si tu convoites l'ar-gent par ton discours, alors ta tribu s'engage à te réunir l'argent jusqu'à ce que tu sois le plus riche parmi nous. Si tu convoites le prestige, nous t'élèverons jusqu'à ce que personne de ta tribu ne soit plus prestigieux que toi et nous ne prendrons aucune décision sans toi. Et si tu es possédé et tu ne peux t'en défaire, nous dépenserons nos richesses et ferons tout notre possible pour t'en guérir jusqu'à être excusés et dégagés de ta responsabilité. Et si tu veux la royauté, nous te ferons roi". Le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, demanda : "As-tu fini Aboul Walid?" Il répondit : "Oui". Alors le Messager de Dieu lut : [Ha Mim], la sourate La Prosternation (32), jusqu'au verset 15, et se prosterna. Ôotba avait mis sa main derrière son dos jusqu'à ce qu'il finit la lecture, puis il se leva et ne sut que rapporter à l'assemblée de sa tribu. En le voyant venir, ils s'étonnèrent : "Il revient avec un visage différent". Il s'assit avec eux et déclara : "Gens de Qouraych! Je lui ai transmis ce que vous m'aviez demandé. Quand j'eus fini, il me dit des paroles, par Dieu, mes oreilles n'ont jamais entendu de paroles semblables et je ne sus que répondre. Gens de Qouraych! Obéissez-moi aujourd'hui et désobéissez-moi pour le reste; laissez-le et retirez-vous de ses affaires. Par Dieu! Lui, ne va pas laisser son affaire. Laissez-le avec les autres arabes : s'il les domine, son prestige sera le vôtre et sa puissance sera la vôtre. S'ils le battent alors d'autres se seront chargés de votre besogne à votre place". Ils rétorquèrent : "Tu es devenu sabéen, Aboul Walid". 1.5 Le Messager de Dieu persiste à militer pour le prêche dont Dieu l'a chargé Almiswar Ibn Makhrama et Marwane racontent : le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, par-tit à la Mecque en l'an six (après la bataille des coalisés T) pour accomplir la ôomra. Boudèyl Ibn Warqa Alkhouzèîi le rencontra avec des gens de sa tribu Khouzaâa; ils étaient les hom-mes de confiance du Messager de Dieu parmi les habitants de Tihèma. Boudèyl dit : "Je viens de laisser Kaâb Ibn Louay et Âamir Ibn Louay, ils se sont installés aux points d'eau de Hou-dèybiya et ont ramené toutes leurs forces". Le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, décla-ra : "Nous ne sommes venus pour combattre personne, mais nous sommes venus pour ac-complir la ôomra. Les qouraychites sont épuisés et endommagés par la guerre. S'ils veulent, je conclurai avec eux un traité de paix pour une certaine durée et qu'ils me laissent avec les gens. Si je suis victorieux, alors ils pourront accepter ce que les gens ont accepté, sinon ils seront débarrassés de moi. Et s'ils refusent (la paix T), par celui qui détient mon âme dans sa main! Je les combattrai pour mon affaire jusqu'à ce que ma tête soit coupée, et l'ordre de Dieu sera assurément accompli". Dans une autre version : "Malheur aux qouraychites! La guerre les a rognés. Qu'est ce qui les dérange s'ils me laissent avec les arabes? S'ils me battent, ce sera ce qu'ils voulaient. Si Dieu me donne la victoire sur eux, les qouraychites pourront soit embrasser l'Islam en prospérité, soit combattre avec leurs forces s'ils n'acceptent pas l'Islam. Que s'imaginent-ils donc? Par Dieu! Je ne cesserai de les combattre pour ce que Dieu m'a envoyé jusqu'à ce que Dieu me donne la victoire ou que ce cou soit détaché". 1.6 Le Messager de Dieu ordonne à 'Ali de prêcher l'Islam dans la bataille de Khaybar Sahl Ibn Saâd, que Dieu l'agrée, raconte : le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, déclara le jour de Khaybar : "Je donnerai cet étendard (donc le commandement C) demain à un homme : Dieu accordera la victoire par ses mains, il aime Dieu et son Messager et Dieu et son Messager l'aiment". Les musulmans passèrent la nuit à débattre fébrilement au sujet de cette personne qui le recevra. Le matin, ils se rendirent chez le Prophète, chacun espérant le recevoir. Il demanda : "Où est 'Ali Ibn Abou Talib?" Ils répondirent : "Ô Messager de Dieu! Il est malade des yeux". Le Prophète envoya le chercher, il vint et le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, cracha dans ses yeux et pria pour lui. Il guérit alors comme s'il n'avait rien eu. Le Prophète lui donna l'étendard et 'Ali demanda : "Ô Messager de Dieu! Dois-je les combattre jusqu'à ce qu'ils soient comme nous?" Il répondit : "Vas-y doucement jusqu'à leur terrain. Puis appelle- les à l'Islam et informe-les de leurs devoirs envers Dieu dans l'Islam. Par Dieu! Si Dieu guide par ton biais une seule personne, ce sera mieux pour toi que d'avoir des chamelles rouges (qui étaient les biens les plus précieux C)". 1.7 Le Messager de Dieu patiente en prêchant Alhakam Ibn Kisène à l'Islam Almiqdad Ibn Âamr raconte : j'ai capturé Alhakam Ibn Kisène et notre émir voulut le décapiter. Mais j'ai dit : "Laisse-le qu'on le ramène chez le Messager de Dieu, prière et paix sur lui". Nous sommes rentrés et le Messager de Dieu se mit à l'inviter à l'Islam et y passa un long moment. Omar intervint : "Pourquoi lui parles-tu, Ô Messager de Dieu? Par Dieu! Il n'acceptera pas l'Islam jusqu'à la fin des temps. Laisse-moi lui couper la tête et qu'il aille au précipice qu'il mérite". Le Prophète, prière et paix sur lui, ne prêta pas l'oreille à Omar jusqu'à ce qu'Alhakam embrassa l'Islam. Omar déclara : "Dès que je l'ai vu embrasser l'Islam, je me suis rendu compte de mon comportement et de ce qui s'était passé. Je me suis reproché : comment puis-je m'opposer au Prophète dans une affaire qu'il connaît mieux que moi? Puis je me suis dit : j'ai seulement voulu conseiller en bien Dieu et son Messager". Omar raconte : "Il s'est converti et, par Dieu, il est devenu un bon musulman et a combattu pour Dieu jusqu'à ce qu'il trouva le martyre à Bir Maôouna (où soixante-dix musulmans furent trahis et tués en l'an 4, voir ch6 §13.16 C). Le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, était satisfait de lui et il entra aux jardins du Paradis". Dans une autre version : Alhakam questionna : "Et qu'est l'Islam?" Le Prophète répondit : "Tu adores Dieu seul sans associé, et tu attestes que Mouhammed est son serviteur et r". Il déclara : "J'accepte l'Islam". Le Prophète, prière et paix sur lui, se tourna alors vers ses compagnons et leur dit : "Si je vous avais obéi tout à l'heure, je l'aurais tué et il entrerait au Feu". 1.8 Histoire de la conversion de Wahchi Ibn Harb Ibn Âabbès, que Dieu les agrée, rapporte : le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, convoqua Wahchi Ibn Harb qui avait tué Hamza, que Dieu l'agrée, pour l'inviter à l'Islam. Wahchi envoya lui dire : "Ô Mouhammed! Comment m'invites-tu alors que tu prétends que celui qui a tué, associé ou commis l'adultère trouvera un châtiment; la souffrance lui sera doublée le jour de la résurrection et il y sera éternel et humilié? Et moi, j'ai commis tout cela. Me trouves-tu une exception?" Dieu révéla alors : [Sauf celui qui se repent, croit et accomplit une bonne oeuvre; ceux-là Dieu changera leurs mauvaises actions en bonnes, et Dieu est pardonneur et miséricordieux] (25/70). Wahchi fit la remarque : "Ô Mouhammed! C'est une condition très dure : [Sauf celui qui se repent, croit et accomplit une bonne action]. Il se peut que je ne puisse faire cela". Dieu descendit alors : [Certes, Dieu ne pardonne pas qu'on lui donne quelqu'associé. À part cela, il pardonne à qui il veut] (4/48). Wahchi objecta encore : "Ô Mouhammed! D'après ce que je vois, ceci dépend de la volonté de Dieu, et je ne sais pas s'il me pardonnera ou non. Y a-t-il autre chose?" Dieu révéla enfin : [Ô mes serviteurs qui avez commis des excès à votre propre détriment, ne désespérez pas de la miséricorde de Dieu, car Dieu pardonne tous les péchés. Oui, c'est lui le pardonneur, le très miséricordieux] (39/53). Wahchi déclara : "Là, d'accord", et il embrassa l'Islam. Des musulmans demandèrent : "Ô Messager de Dieu! Nous avons commis les mêmes choses que Wahchi?". Il répondit : "Ce verset est pour tous les musulmans". Ibn Âabbès, que Dieu les agrée, rapporte aussi : des gens parmi les idolâtres (dont Wahchi I) avaient beaucoup tué et beaucoup commis l'adultère. Ils vinrent voir Mouhammed, prière et paix sur lui, et déclarèrent : "Ce que tu dis et prêches est bien si tu nous informais d'une expiation pour nos péchés". Dieu révéla : [Qui n'invoquent pas d'autre dieu avec Dieu et ne tuent pas la vie que Dieu a rendue sacrée, sauf à bon droit; et qui ne commettent pas de fornication (l'adultère) - car quiconque fait cela encourra une punition et le châtiment lui sera doublé au jour de la résurrection, et il demeurera éternellement couvert d'ignominie (humilié). Sauf celui qui se repent, croit et accomplit une bonne oeuvre; ceux-là Dieu changera leurs mauvaises actions en bonnes, et Dieu est pardonneur et miséricordieux] (25/68-70) et révéla : [Dis : "Ô mes serviteurs qui avez commis des excès à votre propre détriment, ne désespérez pas de la miséricorde de Dieu. Car Dieu pardonne tous les péchés. Oui, c'est lui le pardonneur, le très miséricordieux"] (39/53). 1.9 Fatima pleure de la dégradation de l'état du Prophète à cause de l'effort pour sa mission Abou Thaâlaba Alkhouchèni rapporte : le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, revint d'une bataille, entra dans la mosquée et pria deux rakâat. Il aimait, en rentrant de voyage, prier deux rakâat à la mosquée, puis passer chez Fatima (sa fille T) et enfin chez ses femmes. Une fois, il rentra de voyage et se rendit chez Fatima avant les maisons de ses femmes. Elle l'accueillit à la porte de la maison et se mit à embrasser son visage (dans une version : et sa bouche) et ses yeux en pleurant. Il lui demanda : "Pourquoi pleures-tu?" Elle répondit : "Je vois que ton teint a pâli et que tes habits sont en loques". Il la consola : "Fatima! Ne pleure pas, car Dieu a envoyé ton père pour une affaire que Dieu fera pénétrer dans toute maison de ville, de village et de campagne par l'honneur (de son allié C) ou le déshonneur (de son ennemi C) jusqu'à ce qu'elle atteigne ce que la nuit a atteint (le monde entier T)". 1.10 Récit de Tèmim Addari sur la propagation du prêche de l'Islam Tèmim Addari raconte : j'ai entendu le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, dire : "Cette affaire atteindra ce que le jour et la nuit ont atteint. Dans chaque maison de ville et de campagne, Dieu fera pénétrer cette religion par l'honneur d'un heureux et le rabaissement d'un malheureux; un honneur par lequel Dieu élève l'Islam et ses fidèles et un déshonneur par lequel Dieu rabaisse la mécréance". Tèmim Addari rajoutait : "J'ai vu cela dans ma famille : ceux qui embrassèrent l'Islam eurent le bien, l'honneur et le prestige tandis que les mécréants subirent l'humiliation, la bassesse et la dîme". 1.11 Omar tient au retour des apostats à l'Islam Anas, que Dieu l'agrée, raconte : Abou Moussa, que Dieu l'agrée, m'envoya annoncer la victoire de Toster (la plus grande ville de Khawzistan C) à Omar, que Dieu l'agrée. Six personnes de Bakr Ibn Wèil avaient quitté l'Islam et rejoint les idolâtres. Omar me questionna : "Qu'est-il arrivé aux hommes de Bakr Ibn Wèil? - Chef des croyants! répondis-je. Des gens qui ont quitté l'Islam et rejoint les païens, il n'y a qu'à les tuer. - Je préfère les prendre en paix à tout l'or et argent que le soleil a éclairé. - Chef des croyants! Que ferais-tu d'eux si tu les prenais? - Je leur proposerais de rentrer par la porte d'où ils sont sortis. S'ils acceptent, j'ac-cepterais leur retour, et sinon, je les garderais en prison (dans l'espoir qu'ils se repentent C)". Abderrahmane Alqari raconte : un envoyé d'Abou Moussa (gouverneur de Basra C), que Dieu l'agrée, arriva chez Omar Ibn Alkhattab, que Dieu l'agrée. Omar s'enquit de l'état des musul-mans et il l'informa. Puis Omar questionna : "Avez-vous des nouvelles des pays lointains? - Oui, répondit-il, un homme a renié après sa conversion à l'Islam. - Qu'en avez-vous fait? - Nous l'avons placé devant nous et nous lui avons tranché la tête. - Pourquoi ne l'avez-vous pas emprisonné trois jours, nourri chaque jour d'un morceau de pain, et encouragé au repentir? Peut être se serait-il repenti et serait-il retourné à l'ordre d'Al-lah. Ô Dieu! Je n'ai pas assisté, je n'ai pas ordonné, et je n'ai pas approuvé en apprenant !" Âamr Ibn Alâaç, que Dieu l'agrée, écrivit à Omar, que Dieu l'agrée : "Un homme a embrassé l'Islam puis a renié, puis il l'a embrassé puis renié, et a refait cela plusieurs fois. Doit-on accepter son repentir?" Omar lui écrivit : "Accepte son repentir tant que Dieu l'accepte de lui. Propose-lui l'Islam; s'il accepte, laisse-le, sinon coupe sa tête". 1.12 Omar pleure pour l'effort d'un moine Omar, que Dieu l'agrée, passa près d'un moine. Il s'arrêta et on appela le moine. On lui dit : "Voici le chef des croyants". Omar le regarda, constata son épuisement par l'effort et l'ascétisme et pleura. On lui objecta : "C'est un chrétien". Omar répondit : "Je sais, mais j'ai eu pitié de lui. Je me suis rappelé la parole de Dieu : [Préoccupés, harassés. Ils brûleront dans un feu ardent] (88/3-4), j'ai eu pitié de sa fatigue et de son effort alors qu'il va au Feu". DEUXIEME TOME : LA FRATERNITE 1 LES SAHABAS ET LE CALIFAT APRÈS LA MORT DU PROPHÈTE UNANIMITÉ DES SAHABAS POUR CHOISIR ABOU BAKR ASÇIDDIQ 1.1 Récit de la mort du Prophète et discours d'Abou Bakr Ôorwa Ibn Zoubèyr, que Dieu les agrée, rapporte : Abou Bakr, que Dieu l'agrée, revint alors du Sonh (quartier des Bènou Alharith Ibn Alkhazraj au plateau de Médine à un mille de la maison du Prophète, Abou Bakr vint en apprenant la mort du Prophète, voir le début de l'histoire ch6 §2.2 C) sur sa monture et s'arrêta devant la porte de la mosquée. Il vint, affligé et attristé, et demanda la permission d'entrer dans la maison de sa fille Aïcha, que Dieu l'agrée, et elle l'autorisa à entrer. Il entra, le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, était mort sur son lit et ses femmes étaient autour. Elles voilèrent leurs visages et se cachèrent d'Abou Bakr sauf Aïcha. Il découvrit le visage du Messager de Dieu et se pencha sur lui en l'embrassant et en pleurant. Il dit : "Ce que prétend Ibn Alkhattab est faux (Omar affirmait que le Prophète n'était pas mort, mais qu'il était monté parler avec Dieu et qu'il reviendrait C). Le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, est bien mort, par celui qui tient mon âme dans sa main! Miséricorde de Dieu sur toi, Ô Messager de Dieu! Tu es si bon, vivant et mort". Puis il le couvrit de son habit et sortit rapidement à la mosquée. Il passa au-dessus des épaules des gens et arriva au minbar (chaire d'où on prononce le discours le vendredi T). En le voyant venir, Omar, que Dieu l'agrée, s'assit. Abou Bakr se leva à côté du minbar et appela les musulmans. Ils s'assirent et écoutèrent. Abou Bakr prononça l'attestation de foi et fit une introduction très touchante. Puis il reprit : "Dieu puissant et glorieux a annoncé à son Prophète sa mort alors qu'il était vivant et parmi vous, de même qu'il vous a annoncé votre mort. La mort est une vérité et il ne restera aucun parmi vous sauf Dieu puissant et glorieux. Dieu élevé a dit : [Mouhammed n'est qu'un messager - des messagers avant lui sont passés. S'il mourait, donc, ou s'il était tué, retourneriez-vous sur vos pas (quitteriez-vous l'Islam C)? Quiconque retourne sur ses pas ne nuira en rien à Dieu; et Dieu récompensera bientôt les reconnaissants] (3/144). -Ce verset est dans le Coran?! s'exclama Omar. Par Dieu! Je ne savais pas avant ce jour que ce verset avait été révélé (j'étais inconscient de son sens C)! - Et Dieu élevé, continua Abou Bakr, a dit à Mouhammed, prière et paix sur lui : [En vérité tu mourras et ils mourront aussi] (39/30). Dieu élevé dit aussi : [Tout ce qui est sur elle doit périr. Seule subsistera la face de ton Seigneur plein de majesté et de noblesse] (55/26-27). Il dit encore : [Toute âme goûtera la mort. Mais c'est seulement au jour de la résurrection que vous recevrez votre entière rétribution] (3/185). Dieu a fait vivre Mouhammed et l'a gardé jusqu'à ce qu'il établit grâce à lui la religion de Dieu. Mouhammed, prière et paix sur lui, a fait triompher la volonté de Dieu, il a transmis la religion de Dieu et a combattu pour la cause de Dieu, puis il est mort en accomplissant cela. Il vous a laissés sur la voie; quiconque périra aura déjà reçu la preuve et le remède. Celui dont le Seigneur est Dieu, Dieu est vivant et ne meurt pas, et celui qui adorait Mouhammed et le considérait comme un dieu, alors son dieu est mort. Musulmans! Soyez pieux envers Dieu! Tenez à votre religion! Placez votre confiance en votre Seigneur! La religion de Dieu est inébranlable et la parole de Dieu est complète. Dieu aidera celui qui l'aide et il fera triompher sa religion. Le livre de Dieu est parmi nous; il est la lumière et le remède; par lui, Dieu a guidé Mouhammed, prière et paix sur lui; il contient le licite et l'illicite. Par Dieu! Peu nous importe les créatures qui se coalisent contre nous! Nos sabres sont dégainés, nous ne les avons pas encore déposés, et nous combattrons ceux qui nous contredisent comme nous avons combattu avec le Messager de Dieu, prière et paix sur lui. Pour cela que personne ne se lance dans la perdition!" Puis les mouhajirins partirent avec lui voir le Messager de Dieu, prière et paix sur lui. 1.2 Discours de Omar et le serment collectif pour Abou Bakr Anas, que Dieu l'agrée, raconte : j'ai entendu le deuxième discours de Omar, que Dieu l'agrée, le lendemain de la mort du Messager de Dieu, prière et paix sur lui. Abou Bakr était silencieux et ne disait pas un mot. Omar dit : "J'espérais que le Messager de Dieu vive jusqu'à ce qu'il soit le dernier d'entre nous à mourir. Mais si Mouhammed est mort, Dieu a mis parmi nous une lumière pour être guidés. Dieu a guidé Mouhammed, prière et paix sur lui, et Abou Bakr est le compagnon du Messager de Dieu et le [Deuxième de deux] (9/40) (dans le Coran, Dieu appelle Abou Bakr le second dans la grotte T). Il est le musulman le plus digne d'être votre chef. Levez-vous donc et prêtez-lui serment (bayâa)". Un groupe lui avait déjà prêté serment dans la cour des Bènou Sèîida, et le serment public eut lieu alors sur le minbar. J'ai entendu Omar dire à Abou Bakr à ce moment-là : "Monte sur le minbar". Omar ne cessa de le presser jusqu'à ce qu'il monta et les musulmans lui prêtèrent serment. 1.3 Discours d'Abou Bakr quand les musulmans lui prêtèrent serment Anas, que Dieu l'agrée, rapporte : on prêta serment à Abou Bakr, que Dieu l'agrée, dans la cour, et le lendemain il s'assit sur le minbar. Omar, que Dieu l'agrée, se leva et parla avant lui. Il loua Dieu et le félicita comme il le mérite puis dit : "Musulmans! Hier, je vous ai dit une parole fausse : je ne l'ai pas prise du livre de Dieu et le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, ne me l'avait pas confiée (Omar avait dit que le Prophète n'était pas mort C), mais j'avais cru que le Messager de Dieu partirait après nous tous. Dieu a laissé parmi vous son Livre par lequel il a guidé le Messager de Dieu; si vous y tenez Dieu vous guidera vers ce quoi il a guidé son Prophète. Dieu vous a aussi unis avec le meilleur d'entre vous : le compagnon du Messager de Dieu, prière et paix sur lui, et le [Deuxième de deux quand ils étaient dans la grotte] (9/40). Levez-vous et prêtez-lui serment". Puis Abou Bakr prit la parole. Il loua Dieu et le félicita comme il le mérite puis dit : "Musulmans! On m'a placé en tant que votre chef et je ne suis point le meilleur parmi vous. Si j'agis bien aidez-moi, et si j'agis mal, redressez-moi. Dire la vérité est une responsabilité dont il faut s'acquitter, et mentir est une trahison. Le faible parmi vous est fort à mes yeux jusqu'à ce que je lui donne son droit par la volonté de Dieu. Le fort parmi vous est faible à mes yeux jusqu'à ce que je prenne ce qu'il doit par la volonté de Dieu. Tous gens qui laissent le jihèd pour la cause de Dieu, Dieu les châtiera par l'humiliation. Tous gens parmi lesquels se propage la turpitude, Dieu leur infligera une calamité qui les frappera tous. Obéissez-moi tant que j'obéis à Dieu et à son Messager. Si je désobéis à Dieu et à son Messager, vous ne devez plus m'obéir. Levez-vous pour la prière, que Dieu vous fasse miséricorde". 1.4 Ce qu'un homme dit du califat d'Abou Bakr et le discours de Omar à ce sujet et au sujet de l'histoire de la cour des Bènou Sèîida Ibn Âabbès, que Dieu les agrée, rapporte : à Mina, au dernier pèlerinage de Omar Ibn Alkhattab, que Dieu l'agrée, (l'an 23 H I) Abderrahmane Ibn Âawf, que Dieu l'agrée, retourna à sa tente. Je lui faisais réviser son Coran et il me trouva en train de l'attendre. Abderrahmane me raconta : un homme est venu dire à Omar que quelqu'un a dit : "Si Omar mourait, je prêterais serment à Untel (il s'agissait de Talha Ibn Ôoubèyd Dieu I). Par Dieu! Le serment prêté à Abou Bakr (quand il fut choisi calife T) n'était qu'un accident puis cela s'est fait (donc si je prête serment à cette personne, elle pourra accidentellement devenir calife comme Abou Bakr C)!" - Si Dieu le permet, dit Omar, je vais me lever cet après-midi, je vais prononcer un discours parmi les musulmans et je vais les avertir contre ces gens qui veulent leur usurper le pouvoir. - Chef des croyants! dis-je. Ne fais pas cela. Le pèlerinage rassemble les masses des musulmans et parmi eux il y a les ignorants et les vicieux. Ces derniers seront les plus nombreux dans ton auditoire quand tu prononceras ton discours. Je crains que tu dises des paroles puis qu'ils en soient ébranlés; ils ne les comprendront pas et en feront un mauvais usage. Attends plutôt de retourner à Médine, car c'est la ville de l'émigration et de la sounna. Tu seras alors avec les savants et les nobles et tu pourras dire ce que tu veux en étant maître de la situation. Ils comprendront tes paroles et les interpréteront correctement. - Si je retourne à Médine en bonne santé, dit Omar, j'en parlerai aux gens dès la première occasion". Ibn Âabbès continue le récit : nous rentrâmes à Médine pendant les derniers jours du mois de dhoul hajja et nous arrivâmes un vendredi. Je me suis dépêché pour arriver tôt à la mosquée et je suis parti comme un aveugle (qui ne sait pas si c'est le jour ou la nuit ni s'il fait chaud ou froid C). J'ai trouvé Sèîid Ibn Zèyd qui m'avait précédé. Il était assis à la droite du minbar et je me suis assis à côté de lui, mon genou contre le sien. C'est alors que Omar arriva. En le voyant, je dis : "Cet après-midi (dans le sermon du vendredi T), il dira des paroles que personne n'a dites avant lui". Sèîid Ibn Zèyd fut sceptique et rétorqua : "Que veux-tu qu'il dise que personne n'ait dit?" Omar, que Dieu l'agrée, s'assit sur le minbar. Quand l'appel à la prière fut lancé, il se leva, félicita Dieu comme il le mérite puis dit : Musulmans! Je vais dire certaines choses car Dieu a destiné que je les dise. Je ne sais pas; il se peut que ce soit peu avant ma mort. Quiconque les comprend et les retient, qu'il les répète partout où le mènera sa monture. Celui qui ne les comprendra pas, je ne lui autorise pas à dire des mensonges sur moi (à mal répéter mes paroles et à les déformer T). Dieu a envoyé Mouhammed, prière et paix sur lui, avec la vérité et a fait descendre sur lui un Livre. Dans ce qui fut révélé, il y avait le verset de la lapidation (tuer en jetant des pierres T). Nous avons lu ce verset, nous l'avons compris et nous l'avons appris. Le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, a lapidé et nous avons lapidé après lui. Je crains qu'après un grand laps de temps, quelqu'un dise : dans le Coran, aucun verset ne mentionne la lapidation (le verset est : [Le vieux et la vieille, s'ils commettent l'adultère, lapidez-les à mort]. Dieu a effacé ce verset du Coran, mais la loi est restée I). Ils s'égareront alors en laissant une obligation que Dieu puissant et glorieux a descendue. Dans le livre de Dieu, doit être lapidé quiconque commet l'adultère en étant marié, homme ou femme, si la preuve est établie (quatre témoins T), ou qu'elle est enceinte, ou que la personne avoue. Sachez aussi que nous lisions : [Ne reniez pas vos pères, car c'est une mécréance que de renier son père] (ce verset aussi a été effacé du Coran I). Sachez que le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, a dit : "Ne me prodiguez pas des éloges à la manière des chrétiens pour Îissa Ibn Mèryèm, prière et paix sur eux. Je suis uniquement un serviteur, dites : le serviteur de Dieu et son r". (Omar continue T) J'ai appris que l'un de vous a dit : "Si Omar meurt, je prêterai serment à Untel". Qu'il ne se leurre pas en disant : "Le serment prêté à Abou Bakr ne fut qu'un accident puis cela s'est conclu". Il fut effectivement imprévu, mais Dieu préserva ce serment et aucun mal n'en découla. Par contre, aujourd'hui, aucun de vous ne dépasse en piété les autres de très loin (alors qu'Abou Bakr nous dépassait de très loin I). Voilà ce qui s'est passé quand le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, est mort. 'Ali , Zoubèyr et d'autres sont restés entre eux dans la maison de Fatima la fille du Messager de Dieu. Les ançars se réunirent entre eux dans la cour des Bènou Sèîida tandis que les mouhajirins se groupèrent autour d'Abou Bakr. J'ai dit : "Abou Bakr! Partons rejoindre nos frères les ançars". Nous partîmes à la tête des mouhajirins et nous rencontrâmes deux hommes pieux (dans une autre version : Ôouwaym Ibn Sèîida et Maâan Ibn Âadiy). Ils nous informèrent de ce que faisaient les ançars et nous questionnèrent : "Où allez-vous, les mouhajirins? - Nous voulons rejoindre nos frères, les ançars, répondis-je. - Ce n'est pas nécessaire. N'allez pas chez eux et décidez entre vous, les mouhajirins. - Par Dieu! Nous partirons les voir". Nous partîmes et nous les rejoignîmes dans la cour des Bènou Sèîida. Ils étaient réunis et un homme parmi eux étaient enveloppé. J'ai demandé : "Qui est-ce? - Saâd Ibn Ôoubèda, dirent-ils. - Qu'a-t-il? - Il est malade". (Omar continue) Nous nous assîmes et leur orateur se leva et félicita Dieu comme il le mérite. Puis il dit : "Vous, les mouhajirins, vous êtes la tribu de notre Prophète. Certains parmi vous ont émigré vers nous, et veulent nous prendre notre terre et nous écarter du pouvoir". Quand il se tut, je voulus prendre la parole. J'avais élaboré des paroles que je considérais pertinentes et je voulais les dire devant Abou Bakr. Je freinais mon élan à cause de lui et il me dit : "Doucement, Omar". Je ne voulus pas le fâcher et il parla. Il était plus sage et plus posé que moi. Par Dieu! Toutes les paroles que j'avais arrangées et préparées, il les dit spontanément dans son discours ou il dit d'autres encore meilleures jusqu'à ce qu'il se tut. Il dit : "Les vertus dont vous parlez, vous les méritez effectivement. Mais les arabes n'admettront pour souverains que les qouraychites car ils ont l'ascendance la plus noble et la terre la plus noble. Je trouve convenables pour vous diriger ces deux personnes, prêtez serment à celui que vous voudrez". Il attrapa ma main et la main d'Abou Ôoubeyda Ibn Aljarrah, et ce fut la seule parole que j'ai désapprouvée parmi ce qu'il dit. Par Dieu! J'aurais préféré qu'on me tranche la tête sans que je commette de péché plutôt que d'être le chef d'un groupe contenant Abou Bakr - à moins de changer d'avis face à la mort. Un des ançars (dans une autre version : Alhoubèb Ibn Almondhir) dit : "Je vais vous donner la solution idéale : un émir de chez nous et un émir de chez vous, gens de Qouraych". Les voix s'élevèrent et ce fut un brouhaha. Nous craignîmes que la situation dégénère en dispute et nous dîmes : "Tends ta main, Abou Bakr!" Il la tendit et je lui ai prêté serment, puis les mouhajirins lui prêtèrent serment, puis les ançars suivirent. Nous piétinâmes Saâd Ibn Ôoubèda et un d'eux cria : "Vous avez tué Saâd!" J'ai répliqué : "Dieu a tué Saâd!" Par Dieu! Nous n'avons pas trouvé dans ces circonstances de solution plus sage que de prêter serment à Abou Bakr. Nous avons craint que si nous les quittions sans serment, ils auraient prêté serment en notre absence. À ce moment-là nous aurions soit rallié leur serment à contrecoeur soit formé notre groupe à part et ç'aurait été le désastre. Sachez que quiconque a prêté serment à un émir sans consulter les musulmans, le serment qu'il a prêté est nul et le serment que son émir a reçu est nul, et s'ils persistent, ils seront tués. 1.5 Discussion au sujet du califat dans la cour Ibn Âabbès, que Dieu les agrée, rapporte : Omar, que Dieu l'agrée, raconta : voilà ce qui s'est passé quand le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, mourut. On vint nous dire que les ançars s'étaient réunis dans la cour des Bènou Sèîida pour prêter serment à Saâd Ibn Ôoubèda, que Dieu l'agrée. Je me suis levé précipitamment ainsi qu'Abou Bakr et Abou Ôoubeyda Ibn Aljarrah, que Dieu les agrée. Nous craignîmes qu'ils ne causent un tort à l'Islam et nous partîmes les rejoindre. Nous rencontrâmes deux hommes véridiques des ançars : Ôouwaym Ibn Sèîida et Maâan Ibn Âadiy, que Dieu les agrée. Ils demandèrent : "Où allez-vous?" Nous répondîmes : "Rejoindre votre tribu, à cause de ce qu'ils préparent". Ils proposèrent : "Retournez, car ils ne vous désobéiront pas et ne feront pas une chose que vous désapprouvez". Mais nous insistâmes pour partir. Je me mis à arranger des paroles que je voulais dire jusqu'à ce que nous arrivâmes. Ils étaient autour de Saâd Ibn Ôoubèda qui était malade et couché sur un lit. Quand nous entrâmes, ils prirent la parole et dirent : "Ô mouhajirins! Un émir des nôtres et un des vôtres!" Houbèb Ibn Almondhir dit : "C'est moi le stratège et le politicien hors pair! Par Dieu! Si vous voulez, nous rallumerons la guerre!" Abou Bakr dit : "Doucement". Je voulus parler mais il dit : "Écoute, Omar!" Il loua Dieu et le félicita puis dit : "Ô ançars! Par Dieu! Nous ne nions pas vos vertus, ni votre valeur dans l'Islam, ni nos devoirs envers vous. Mais vous savez bien que cette tribu, Qouraych, tient une place parmi les arabes qu'aucune autre tribu ne possède, et que les arabes ne se soumettront qu'à un homme d'entre eux. Nous serons donc les souverains et vous les ministres. Soyez pieux envers Dieu! N'ébranlez pas l'Islam et ne soyez pas les premiers à causer du tort à l'Islam. Je vous propose un de ces deux hommes (moi et Abou Ôoubeyda), lequel choisirez-vous, vous pourrez lui faire confiance". Par Dieu! Il avait dit tout ce que je voulais dire, à part cette dernière parole. Par Dieu! Je préfère être tué et être ressuscité, puis être tué encore et revivre, sans avoir commis de péché, plutôt que d'être le chef d'un groupe contenant Abou Bakr. Puis je dis : "Ô ançars! Ô musulmans! La personne qui mérite le plus la place du Messager de Dieu, prière et paix sur lui, après lui est le [Deuxième de deux quand ils étaient dans la grotte] (9/40) : Abou Bakr qui a de loin dépassé tous les autres". Puis je pris sa main et un homme des ançars me précéda et tapa sur sa main avant moi. Puis les gens se suivirent et on laissa Saâd Ibn Ôoubèda. 1.6 Abou Bakr et Omar se rejettent le califat dans la cour Ibn Sirine rapporte : ce jour-là, Abou Bakr et Omar, que Dieu les agrée, rejoignirent les ançars. Abou Bakr dit : "Ô ançars! Nous ne nions pas vos vertus, et aucun croyant ne nie vos vertus. Par Dieu! Tout bien que nous avons atteint, vous y avez participé. Mais les arabes n'accepteront qu'un homme de Qouraych et ne resteront pas sous l'autorité d'un autre. Les qouraychites sont les meilleurs orateurs, ils ont les origines les plus nobles et la terre la plus noble, ils sont aussi les plus généreux parmi les arabes (car ils accueillent les pèlerins C). Prêtez donc serment à Omar! - Non, répondirent-ils. - Pourquoi donc? questionna Omar. - Nous craignons d'être défavorisés. - Tant que je vivrai, affirma-t-il, cela n'aura pas lieu. Prêtez donc serment à Abou Bakr. - Tu es plus fort que moi, dit Abou Bakr à Omar. - Tu es meilleur que moi, répliqua Omar. - Tu es plus fort que moi, répéta Abou Bakr". Omar donna la même réponse. Abou Bakr répéta une troisième fois et Omar répondit : "Ma force est à ton service en plus de ta supériorité". Ils prêtèrent alors serment à Abou Bakr, que Dieu l'agrée. Quand on prêta serment à Abou Bakr, certaines personnes allèrent voir Abou Ôoubeyda Ibn Aljarrah. Il rétorqua : "Vous venez vers moi alors que le [Deuxième de deux] (9/40) est parmi vous!" LES SAHABAS CHOISISSENT ET ACCEPTENT ABOU BAKR COMME CALIFE ET RÉPROUVENT CEUX QUI VEULENT LES DIVISER 1.7 Abou Ôoubeyda approuve le califat d'Abou Bakr Asçiddiq Moslim rapporte : Abou Bakr appela Abou Ôoubeyda, que Dieu les agrée : "Viens que je te fasse calife, car j'ai entendu le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, dire : chaque communauté a un homme de confiance, et tu (Abou Ôoubeyda T) es l'homme de confiance de cette communauté". Abou Ôoubeyda répondit : "Jamais je ne m'avancerai devant un homme auquel le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, a ordonné de diriger notre prière (quand il devint malade à la fin de ses jours T)". 1.8 Abou Ôoubeyda et Othmane affirment qu'Abou Bakr Asçiddiq est le plus digne du califat Aboul Bakhtèri rapporte : Omar dit à Abou Ôoubeyda, que Dieu les agrée : "Tends ta main, que je te prête serment, car j'ai entendu le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, dire : tu es l'homme de confiance de cette communauté". Il répondit : "Je ne peux m'avancer devant un homme auquel le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, a ordonné de diriger notre prière, et il l'a dirigée jusqu'à sa mort (du Prophète T)". Dans une autre version : Abou Ôoubeyda répondit : "Je ne t'ai jamais vu te tromper avant cette parole depuis que tu as embrassé l'Islam. Me prêterais-tu serment alors que le Siddiq est parmi vous, le [Deuxième de deux] (9/40)?!" Homrane rapporte : Othmane Ibn Âaffène, que Dieu l'agrée, déclara : "Abou Bakr Asçiddiq, que Dieu l'agrée, est celui qui mérite le plus le califat : il est le Siddiq (le véridique), le [Deuxième de deux], et le compagnon du Messager de Dieu, prière et paix sur lui". 1.9 Abou Bakr s'excuse d'avoir accepté le califat et 'Ali et Zoubèyr affirment qu'il en est le plus digne Saâd Ibn Ibrahim Ibn Abderrahmane Ibn Âawf, que Dieu l'agrée, rapporte : Abderrahmane Ibn Âawf était avec Omar Ibn Alkhattab, que Dieu l'agrée, quand Mouhammed Ibn Maslèma cassa le sabre de Zoubèyr Ibn Alâawwèm, que Dieu l'agrée. Puis Abou Bakr Asçiddiq, que Dieu l'agrée, se leva, sermonna les musulmans et s'excusa auprès d'eux en disant : "Par Dieu! Jamais je n'ai voulu être émir, même pas un seul jour ou une seule nuit. Je ne l'ai jamais désiré et je ne l'ai jamais demandé à Dieu, publiquement ni secrètement, mais j'ai craint la zizanie. Être émir n'est pas pour moi un soulagement, mais on m'a fait porter une responsabilité immense. Je n'ai pas la capacité ni les moyens de l'assumer sauf si Dieu puissant et glorieux me fortifie. J'aurais voulu que la personne la plus capable de l'assumer soit à ma place en ce jour". Les mouhajirins acceptèrent ses paroles et ses excuses. 'Ali et Zoubèyr, que Dieu les agrée, déclarèrent : "Nous avons été fâchés uniquement parce que nous n'avons pas assisté à la concertation, mais nous savons qu'Abou Bakr est la personne qui le mérite le plus après le Messager de Dieu, prière et paix sur lui. C'est lui le compagnon dans la grotte et le [Deuxième de deux] (9/40), nous connaissons bien ses vertus et son âge. De plus, de son vivant, le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, lui a ordonné de diriger la prière". 1.10 Ce qui se passa entre 'Ali et Abou Sofiène au sujet du califat d'Abou Bakr Souwèyd Ibn Rafla, que Dieu l'agrée, rapporte : Abou Sofiène entra auprès de 'Ali et Âabbès, que Dieu les agrée, et dit : "Ali! Et toi, Âabbès! Comment se fait-il que le pouvoir soit pris par le clan le plus vil et le moins nombreux de Qouraych?! Par Dieu! Si tu veux, je lui enverrai (à Abou Bakr C) une troupe immense de cavaliers et d'hommes". 'Ali répondit : "Non, par Dieu! Je ne veux pas que tu lui envoies une troupe immense de cavaliers et de soldats. Si nous n'avions pas considéré qu'Abou Bakr en était digne, nous ne l'aurions pas laissé prendre le pouvoir. Abou Sofiène! Les croyants sont des gens qui se veulent le bien et qui sont compatissants les uns avec les autres, même si leurs demeures et leurs personnes sont éloignées. Les hypocrites, par contre, sont des gens qui se trompent les uns les autres même si leurs demeures et leurs corps sont proches. Nous avons prêté serment à Abou Bakr et il en est digne". 1.11 'Ali réplique durement à Abou Sofiène Ibn Abjèr rapporte : quand on prêta serment à Abou Bakr Asçiddiq, Abou Sofiène vint voir 'Ali et dit : "Comment la plus vile famille de Qouraych a-t-elle pu vous prendre le pouvoir?! Par Dieu! Je vais leur envoyer une immense armée de chevaux et d'hommes si tu veux". 'Ali répliqua : "Tu es encore l'ennemi de l'Islam et des musulmans?! Cela ne nuira en rien à l'Islam et aux musulmans. J'ai considéré qu'Abou Bakr en était digne". Morra Attayyib rapporte : Abou Sofiène Ibn Harb vint chez 'Ali Ibn Abou Talib et dit : "Comment se fait-il que le pouvoir est pris par le clan le moins nombreux et le plus vil de Qouraych (il voulait dire Abou Bakr)? Par Dieu! Si tu veux, je lui enverrai une immense armée de cavaliers et d'hommes". 'Ali répliqua : "Abou Sofiène! Tu as longtemps été l'ennemi de l'Islam et des musulmans, et cela n'a nui en rien à l'Islam. J'ai considéré qu'Abou Bakr en était digne". 1.12 Incident entre Omar Ibn Alkhattab et Khalid Ibn Sèîid au sujet du califat d'Abou Bakr Çakhr, le gardien du Messager de Dieu, prière et paix sur lui, rapporte : Khalid Ibn Sèîid Ibn Alâaç, que Dieu l'agrée, était au Yémen au temps du Prophète, prière et paix sur lui, et il y était encore quand le Prophète mourut. Il vint un mois après sa mort, vêtu d'une tunique de brocart, et rencontra Omar Ibn Alkhattab et 'Ali Ibn Abou Talib, que Dieu les agrée. Omar cria à ceux qui l'accompagnaient : "Déchirez sa tunique! Il ose porter la soie?!" La soie était interdite pour les hommes en état de paix. Ils déchirèrent sa tunique. Khalid questionna : "Aboul Hasan (Ali)! Bènou Abd Mènèf! Avez-vous été battus pour le pouvoir?" 'Ali répliqua : "Crois-tu que c'est un coup d'état ou un califat?" Khalid répondit : "Les Bènou Abd Mènèf, vous méritez bien de prendre le pouvoir de force". Omar rétorqua : "Que Dieu détruise ta bouche! Par Dieu! Des menteurs ne cesseront de parler de ce que tu as dit, et ils ne feront de tort qu'à eux-mêmes". 1.13 Ce qui se passa entre Abou Bakr et Khalid Ibn Sèîid Om Khalid, la fille de Khalid Ibn Sèîid, que Dieu l'agrée, raconte : mon père retourna du Yémen à Médine après qu'on eut prêté serment à Abou Bakr, que Dieu l'agrée. Il dit à 'Ali et Othmane, que Dieu les agrée : "Bènou Abd Mènèf! Avez-vous accepté qu'un autre vous commande?!" Omar la rapporta à Abou Bakr et Abou Bakr n'en tint pas compte mais Omar lui tint rancune. Khalid resta trois mois sans prêter serment à Abou Bakr, puis Abou Bakr partit le voir dans sa maison au temps du dhohr. Khalid lui proposa : "Veux-tu que je te prête serment?" Abou Bakr répondit : "Je voudrais que tu te rallies à un pacte qu'ont conclu les musulmans". Il déclara : "Alors rendez-vous cet après-midi pour te prêter serment". Abou Bakr pensait du bien de Khalid et lui accordait une grande estime. Quand il envoya les armées au Chèm, Abou Bakr le nomma chef d'une armée et lui amena l'étendard à sa maison. Omar intervint : "Comment nommes-tu Khalid général alors qu'il a dit ce qu'il a dit?!" Omar insista à tel point qu'Abou Bakr envoya Abou Arwa Addawsi lui dire : "Le calife du Messager de Dieu, prière et paix sur lui, te dit : rends-nous notre étendard". Khalid le sortit de la maison et le lui donna en disant : "Par Dieu! Votre nomination ne nous a pas réjouie et votre destitution ne nous attriste pas. La cause est une autre personne". Et voici qu'Abou Bakr entra auprès de mon père et se mit à s'excuser et à le supplier de ne pas dire le moindre mot sur Omar. Par Dieu! Depuis cette affaire, mon père ne cessa de prier en faveur de Omar jusqu'à sa mort! 1.14 Abou Bakr sort seul au jihèd et ce que 'Ali en dit Aïcha, que Dieu l'agrée, raconte : mon père partit sur sa monture en brandissant son sabre vers Dhoul Qasça (pour combattre les apostats T). 'Ali Ibn Abou Talib, que Dieu l'agrée, vint et attrapa les rênes de sa monture en disant : "Où vas-tu, calife du Messager de Dieu?! Je te dis comme t'a ordonné le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, le jour d'Ouhoud : range ton sabre et ne nous cause pas la calamité de ta mort. Par Dieu! S'il nous arrivait un malheur en ta personne, l'ordre de l'Islam ne sera jamais plus rétabli après toi". Abou Bakr retourna alors et envoya l'armée. RENDRE LE CALIFAT AUX MUSULMANS 1.15 Abou Bakr prononce un discours sur le califat et dit : "Je ne l'ai jamais désiré, même une nuit ou un jour" Abou Nouâaym rapporte : Abou Bakr, que Dieu l'agrée, dit : "Musulmans! si vous pensez que j'ai pris ce califat en le désirant ou pour être avantagé par rapport à vous et aux musulmans, alors non! Par celui qui tient mon âme dans sa main! Je ne l'ai pas pris en le désirant, ni pour être avantagé par rapport à vous ni par rapport à aucun musulman. Je ne l'ai jamais désiré, même une nuit ou un jour, et je ne l'ai jamais demandé à Dieu, publiquement ni secrètement. J'ai pris une immense responsabilité que je suis incapable d'assumer, à moins que Dieu m'aide. J'aurais voulu que n'importe lequel des compagnons du Messager de Dieu, prière et paix sur lui, le prenne, à condition qu'il le gère avec justice. Je vous le rend! Le serment que vous m'avez prêté est nul! Donnez-le à qui vous voulez! Je ne suis qu'un homme parmi vous!" 1.16 Les sahabas répondent : "Par Dieu! Tu es le meilleur parmi nous" Îissa Ibn Âatiya rapporte : quand on lui prêta serment, Abou Bakr, que Dieu l'agrée, se leva le lendemain et dit : "Musulmans! J'ai annulé votre décision. Je ne suis pas le meilleur parmi vous, prêtez donc serment au meilleur parmi vous". Les gens vinrent vers lui et dirent : "Ô calife du Messager de Dieu, @bière et paix sur lui! Par Dieu! Tu es le meilleur parmi nous!" Il déclara alors : "Musulmans! Les gens ont embrassé l'Islam de plein gré ou malgré eux. Ils sont maintenant sous la protection et l'abri de Dieu. Si vous pouvez faire en sorte que Dieu ne vous réclame pas des comptes pour avoir porté atteinte à quelqu'un sous sa protection, faites (ne causez pas de préjudice aux musulmans car ils sont sous la protection de Dieu. Et si jamais vous le faites, Dieu vous en demandera des comptes T). J'ai un démon qui me vient (comme tous les hommes sauf les Prophètes T), si vous me voyez en colère, évitez-moi pour que je ne lâche pas sur vous ma colère. Musulmans! Vérifiez les rentes de vos esclaves (les maîtres envoyaient leurs esclaves travailler. Les esclaves payaient une somme fixe à leurs maîtres par jour et gardaient le reste C), car toute viande qui a poussé d'illicite ne doit pas entrer au Paradis. Observez-moi; si je suis droit, aidez-moi, et si je dévie, redressez-moi. Si j'obéis à Dieu, obéissez-moi, et si je lui désobéis, désobéissez-moi". 1.17 'Ali répond à Abou Bakr : "Nous n'acceptons pas ta démission et nous ne te démettons pas" Aboul Jahhaf rapporte : quand on prêta serment à Abou Bakr, que Dieu l'agrée, il s'enferma pendant trois jours. Il sortait chaque jour et disait : "Musulmans! J'ai annulé votre serment! Prêtez serment à qui vous voulez". À chaque fois, 'Ali Ibn Abou Talib, que Dieu l'agrée, lui répondait : "Nous n'acceptons pas ta démission et nous ne te démettons pas. Puisque le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, t'a placé à l'avant (pour diriger la prière quand le Prophète fut incapable de le faire dans ses derniers jours T), qui donc te fera reculer?" Zèyd Ibn 'Ali rapporte : Abou Bakr, que Dieu l'agrée se leva sur le minbar du Messager de Dieu, prière et paix sur lui, et appela : "Y a-t-il une personne qui déteste que je sois émir pour que je démissionne?" Il répéta cela trois fois. 'Ali Ibn Abou Talib, que Dieu l'agrée, se leva alors et répondit : "Non, par Dieu! Nous n'acceptons pas ta démission et nous ne te démettons pas. Qui donc pourra te faire reculer alors que le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, t'a placé à l'avant?" 1.18 Accepter le califat pour une nécessité religieuse : reproches d'Ibn Abou Rafiî à Abou Bakr au sujet du califat Rafiî Ibn Abou Rafiî, que Dieu l'agrée, raconte : quand les musulmans prirent Abou Bakr, que Dieu l'agrée, pour calife, je me suis étonné : "Lui?! Mon ami qui m'a recommandé de ne pas être l'émir de deux personnes?!" Je pris mon départ, je me rendis à Médine et j'ai rencontré Abou Bakr, que Dieu l'agrée. Je l'ai questionné : "Abou Bakr! Me reconnais-tu? - Oui, répondit-il. - Te rappelles-tu de m'avoir dit une chose? Tu m'avais recommandé de ne pas être l'émir de deux personnes et tu es maintenant l'émir de toute la communauté?! - Le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, est mort, alors que les gens étaient récemment sortis de la mécréance. J'ai eu peur qu'ils ne renient et qu'ils ne se divisent, j'ai alors accepté le califat à contrecoeur, et mes compagnons m'ont poussé et ne m'ont pas lâché". Abou Bakr ne cessa de s'excuser jusqu'à ce que je lui ai donné raison. 1.19 La tristesse d'avoir accepté le califat : Abou Bakr dit à Omar : "C'est toi qui m'a fait porter cette responsabilité" Ibn Rahawayh rapporte : quand il fut nommé calife, Abou Bakr, que Dieu l'agrée, s'assit tristement dans sa maison. Omar, que Dieu l'agrée, entra chez lui et Abou Bakr se mit à lui faire des reproches. Il lui dit : "C'est toi qui m'a fait porter cette responsabilité" et il se plaint de devoir juger entre les gens. Omar lui dit : "Mais tu sais bien que le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, a dit : si le gouverneur s'efforce et atteint la vérité, il a deux récompenses. Et s'il s'efforce et se trompe, il a une récompense". Abou Bakr fut alors un peu soulagé. 1.20 Ce qu'Abou Bakr dit au moment de sa mort à Abderrahmane Ibn Âawf Abderrahmane Ibn Âawf, que Dieu l'agrée, rapporte : Abou Bakr, Asçiddiq, que Dieu l'agrée, me dit au moment de sa mort : "Je ne regrette rien à part trois choses que j'ai faites, et j'aurais voulu ne pas les avoir faites, et trois autres choses que je n'ai pas faites, et j'aurais voulu les avoir faites, et trois autres choses que j'aurais voulu demander au Messager de Dieu, prière et paix sur lui". Parmi ces choses, il dit : "J'aurais voulu, le jour de la cour des Bènou Sèîida, lancer le califat à l'un de ces deux hommes : Abou Ôoubeyda ou Omar. Il aurait était émir et j'aurais été ministre". Il dit aussi : "J'aurais voulu, quand j'ai envoyé Khalid au Chèm, envoyer Omar en Irak. J'aurais ainsi étendu mes mains à droite et à gauche dans la voie de Dieu. Quant aux trois que j'aurais voulu demander au Messager de Dieu, prière et paix sur lui, j'aurais voulu lui demander à qui doit revenir le califat, ainsi personne ne le disputera au calife. J'aurais aussi voulu lui demander si les ançars y ont droit. J'aurais enfin voulu le questionner sur l'héritage de la tante maternelle et de la nièce par la soeur, car j'ai un doute là-dessus". TROISIEME TOME : SPIRITUALITE 1 IMPORTANCE DE LA FOI 1.1 Le Prophète annonce le Paradis à celui qui atteste qu'il n'y a de dieu que Dieu avec certitude Abou Hourayra, que Dieu l'agrée, raconte : nous étions assis autour du Messager de Dieu, prière et paix sur lui, et Abou Bakr et Omar, que Dieu les agrée, étaient avec nous ainsi que d'autres compagnons. Le Messager de Dieu se leva et nous quitta. Il s'attarda et nous craignîmes qu'on lui eût fait du mal. Nous nous inquiétâmes, nous nous levâmes et je fus le premier à m'inquiéter et à me lever pour partir à la recherche du Messager de Dieu, prière et paix sur lui. Je suis arrivé au jardin d'un ançari des Bènou Najjar et j'en ai fait le tour pour trouver sa porte mais il n'en avait pas. J'ai vu un ruisseau entrer dans le jardin provenant d'un puits à l'extérieur. Je me suis serré pour passer par le trou, je suis entré et j'ai trouvé le Messager de Dieu. Il dit : "Abou Hourayra?! - Oui, Ô Messager de Dieu! - Qu'as-tu? - Tu étais parmi nous, tu es parti et tu t'es attardé. Nous avons craint qu'il te soit arrivé un mal et nous nous sommes inquiétés. J'ai été le premier à m'inquiéter, je suis venu vers ce jardin, je me suis serré comme un renard et je suis entré. Et les gens arrivent derrière moi. - Abou Hourayra! dit-il en me donnant ses chaussures. Pars avec ces chaussures et quiconque tu trouveras derrière ce mur qui atteste qu'il n'y a de dieu que Dieu en en ayant la certitude dans son coeur, annonce-lui le Paradis". Omar fut le premier à me rencontrer. Il dit : "Quelles sont ces chaussures, Abou Hourayra? - Ce sont les chaussures du Messager de Dieu, prière et paix sur lui. Il m'a envoyé avec pour annoncer le Paradis à ceux que je trouverai qui attestent qu'il n'y a de dieu que Dieu en en ayant la certitude dans leurs coeurs". Omar me frappa avec sa main dans ma poitrine et je suis tombé sur mon derrière. Il me dit : "Retourne, Abou Hourayra!" Je suis retourné vers le Messager de Dieu et j'ai éclaté en sanglots. Omar me suivit et arriva derrière moi. Le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, me demanda : "Qu'as-tu, Abou Hourayra? - J'ai rencontré Omar, je l'ai informé de ce que tu m'as envoyé faire et il m'a frappé sur ma poitrine si fort que je suis tombé sur mon derrière. Puis il m'a dit de retourner. - Omar! Pourquoi as-tu fait cela? demanda le Messager de Dieu. - Ô Messager de Dieu! dit-il. Je sacrifierais pour toi mon père et ma mère! As-tu envoyé Abou Hourayra avec tes chaussures en lui disant d'annoncer le Paradis à quiconque il trouverait qui atteste qu'il n'y a de dieu que Dieu en en ayant la certitude dans son coeur? - Oui. - Ne le fais pas car je crains que les gens s'en contentent. laisse-les plutôt oeuvrer. - Laisse-les donc". 1.2 Le Prophète annonce le Paradis à celui qui meurt sans rien associer à Dieu Abou Dharr, que Dieu l'agrée, raconte : je suis sorti une nuit et j'ai vu le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, marcher seul sans personne avec lui. Je me suis dit : "Il ne veut pas que quelqu'un marche avec lui", et je me suis mis à marcher dans l'ombre de l'éclat de la lune. Il se retourna et me vit et dit : "Qui est-ce? - Abou Dharr! dis-je. Que Dieu me permette de me sacrifier pour toi! - Viens, Abou Dharr". J'ai marché un moment avec lui puis il dit : "Les plus riches seront les plus démunis le jour de la résurrection sauf celui auquel Dieu a donné un bien et il l'a lancé à sa droite, à sa gauche, devant lui et derrière lui en l'utilisant pour le bien". Nous marchâmes encore un moment et il dit : "Assieds-toi ici". Il me fit asseoir dans un terrain entouré de pierres et dit : "Reste ici jusqu'à ce que je revienne". Il partit dans le terrain couvert de pierres noires jusqu'à ce que je ne le vis plus. Il resta et s'attarda, puis je l'entendis dire en revenant : "Même s'il commet l'adultère et le vol?" Quand il vint, je ne pus patienter et j'ai demandé : "Ô Prophète de Dieu, que Dieu me permette de me sacrifier pour toi! À qui parlais-tu dans le terrain? Je n'ai entendu personne te répondre?! - C'était Jibril, dit-il. Il est venu sur ma route dans le terrain et m'a dit : annonce à ta communauté que quiconque meurt sans rien associer à Dieu entrera au Paradis. J'ai dit : Ô Jibril, même s'il commet l'adultère et le vol? Il dit : oui. - Ô Messager de Dieu! dis-je. Même s'il vole et commet l'adultère? - Oui, et même s'il boit le vin". Dans une autre version : Abou Dharr répéta sa question quatre fois et le Prophète répondit à la quatrième : "Et malgré Abou Dharr!" 1.3 Histoire d'un nomade qui comprit la religion Anas, que Dieu l'agrée, raconte : un vieux nomade nommé Âalqama Ibn Ôoulètha, que Dieu l'agrée, vint chez le Prophète, prière et paix sur lui, et dit : "Ô Messager de Dieu! Je suis un vieux cheikh et je ne peux pas apprendre le Coran, mais j'atteste qu'il n'y a de dieu que Dieu et que Mouhammed est son serviteur et messager avec une vraie certitude". Quand le cheikh partit, le Prophète dit : "L'homme (ou votre homme) a compris la religion". 1.4 Il est interdit au Feu de toucher ceux qui proclament l'attestation de foi Ahmed rapporte : Othmane Ibn Âaffène, que Dieu l'agrée, a dit : "J'ai entendu le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, dire : Je connais une parole, tout serviteur qui la dira vraiment de son coeur, il sera interdit au Feu de le toucher! - Veux-tu que je te dise quelle est-elle? dit Omar Ibn Alkhattab. C'est la parole de sincérité que Dieu béni et élevé a imposé à Mouhammed et ses compagnons, c'est la parole de piété que le Prophète de Dieu, prière et paix sur lui, a demandé à son oncle au moment de sa mort, c'est l'attestation qu'il n'y a de dieu que Dieu". 1.5 Le Prophète annonce le pardon à ses compagnons qui ont proclamé l'attestation avec lui dans une assemblée Yaâla Ibn Chaddèd raconte : mon père Chaddèd, que Dieu l'agrée, m'a raconté le récit suivant tandis que Ôoubèda Ibn Çamit, que Dieu l'agrée, était présent et confirmait ses paroles. Il a dit : nous étions auprès du Prophète, prière et paix sur lui, et il demanda : "Y a-t-il un étranger - des gens du Livre - parmi vous? - Non, Ô Messager de Dieu!" dîmes-nous. Il ordonna de fermer la porte et dit : "Levez les mains et dites : il n'y a de dieu que Dieu!" Nous levâmes nos mains pendant un certain temps puis il baissa la main et dit : "Louange à Dieu! Ô Dieu! Tu m'as envoyé avec cette parole, tu m'as ordonné de la dire et tu m'as promis le Paradis en échange et tu ne manques pas à tes promesses". Puis il ajouta : "Réjouissez-vous car Dieu vous a pardonnés!" 1.6 Bonne annonce du Prophète à ses compagnons à Kèdid Rifèâa Aljouhèni, que Dieu l'agrée, raconte : nous sommes venus avec le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, et quand nous arrivâmes à Kèdid (ou Qoudèyd, entre la Mecque et Médine C) des hommes se mirent à demander au Messager de Dieu la permission d'aller chez leurs familles et il leur autorisa. Puis le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, se leva, il loua Dieu et le félicita puis dit : "Pourquoi des hommes répugnent-ils à être du côté de l'arbre faisant face au Messager de Dieu et préfèrent-ils être de l'autre côté?" Tous les présents se mirent alors à pleurer et un homme (dans une version : Abou Bakr) dit : "Celui qui demandera la permission de partir après cela est vraiment stupide". Le Messager de Dieu loua Dieu et dit du bien puis dit : "Je suis témoin devant Dieu que quiconque meurt en attestant qu'il n'y a de dieu que Dieu et que je suis le Messager de Dieu vraiment de son coeur, et qui avec cela est droit sera mené vers le Paradis. Mon Seigneur puissant et glorieux m'a promis que soixante-dix milles personnes de ma communauté entreront au Paradis sans rendre de comptes et sans subir de châtiment. J'espère en plus qu'ils n'y entreront pas jusqu'à ce que vous vous installiez dans vos demeures au Paradis avec les pieux d'entre vos pères, vos femmes et vos enfants". 1.7 L'attestation de foi expie le péché d'une personne qui a juré mensongèrement Anas, que Dieu l'agrée, rapporte : le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, a dit : "Untel! Tu as fait ceci et cela. - Non, dit-il, par celui avec lequel il n'y a aucun autre dieu, je ne l'ai pas fait". Le Messager de Dieu savait qu'il l'avait fait et lui répéta sa parole plusieurs fois. Puis il dit : "Ton péché a été expié par ta croyance en : il n'y a de dieu que Dieu". Dans une autre version : "Ton mensonge a été expié par ta croyance en : il n'y a de dieu que Dieu". Ibn Zoubèyr rapporte : le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, a dit : "Un homme a juré mensongèrement en disant : par Dieu avec lequel il n'y a pas d'autre dieu, et il lui a été pardonné". 1.8 Les gens qui ont dit l'attestation sortiront du Feu Abou Moussa, que Dieu l'agrée ,rapporte : le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, a dit : "Quand les gens du Feu se rassembleront dans le Feu avec ceux que Dieu veut des gens de la qibla (direction de prière, ç-à-d les musulmans T), les mécréants diront aux musulmans : "N'étiez-vous pas musulmans? - Si, diront-ils. - À quoi vous a servi l'Islam puisque vous êtes avec nous dans le Feu? - Nous avons commis des péchés et nous sommes punis pour cela". Dieu entendra leurs paroles et ordonnera que les gens de la qibla soient sortis du Feu. À ce moment-là, les mécréants qui y resteront diront : "Ah, si nous étions musulmans! Nous sortirions comme ils sont sortis"". Puis le Messager de Dieu lut : "Je me réfugie auprès de Dieu contre le satan lapidé, [Alif, Lam, Ra. Voici les versets du Livre et d'une Lecture (Coran) explicite. (Le jour du jugement dernier) les mécréants voudront avoir été musulmans] (15/1-2)". Anas, que Dieu l'agrée, rapporte : le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, a dit : "Des gens qui reconnaissaient "Il n'y a de dieu que Dieu" entreront au Feu par leurs péchés. Les adorateurs de la Lète et la Ôozza (les deux idoles principales des Arabes T) leur diront : "À quoi vous sert d'avoir dit "Il n'y a de dieu que Dieu" puisque vous êtes avec nous dans le Feu?" Dieu se fâchera alors pour eux, il les sortira et les lancera dans le fleuve de la vie. Ils guériront alors de leurs brûlures comme la lune réapparaît après l'éclipse, puis ils entreront au Paradis et on les y nommera "Les infernaux"". Dans une autre version : "Dans le Paradis, ils sont nommés "Les infernaux" à cause d'une noirceur dans leurs visages. Ils disent alors : "Notre Seigneur! Enlève-nous ce nom". Il leur ordonne de se laver dans un fleuve dans le Paradis et ce nom leur est enlevé". 1.9 Un groupe de gens qui croyait en l'attestation est sauvé du Feu Houdhèyfa, que Dieu l'agrée, rapporte : le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, a dit : "L'Islam s'effacera comme s'efface la teinture de l'habit si bien qu'on ne saura plus ce qu'est le jeûne ni l'aumône ni l'adoration. Une nuit, le livre de Dieu puissant et glorieux sera emporté et il n'en restera plus un verset sur terre. Il restera alors quelques personnes, des vieillards et des vieilles femmes très âgées, qui diront : "Nous avons trouvé nos pères qui disaient cette parole : "Il n'y a de dieu que Dieu", et nous la disons"". Çila (le rapporteur C) demanda : "À quoi leur servira : "Il n'y a de dieu que Dieu" puisqu'ils ne connaissent ni jeûne, ni aumône ni adoration?" Houdhèyfa se détourna de lui et il répéta sa question trois fois. Houdhèyfa se détourna à chaque fois et se tourna vers lui à la troisième et dit : "Çila! Elle les sauvera du Feu, elle les sauvera du Feu, elle les sauvera du Feu!" 1.10 Ce que disent 'Ali , Abou Darda et Ibn Masôoud de l'attestation de foi et de ceux qui la prononcent Abou Nouâaym rapporte : 'Ali , que Dieu l'agrée, a dit : "Les gens les plus purs et qui connaissent Dieu puissant et glorieux le mieux sont ceux qui aiment et respectent le plus le caractère sacré des personnes qui disent : "Il n'y a de dieu que Dieu"". Sèlim Ibn Aboul Jaâd rapporte : on dit à Abou Darda, que Dieu l'agrée : "Abou Saâd Ibn Mounèbbih a affranchi cent esclaves". Il dit : "Cent esclaves de l'argent d'une seule personne est beaucoup, et si tu veux je vais t'informer de ce qui est meilleur que cela : une foi à laquelle on s'attache de nuit comme de jour et que ta langue soit constamment humide par l'évocation de Dieu puissant et glorieux". Tabarani rapporte : Abdallah Ibn Masôoud, que Dieu l'agrée, a dit : "Dieu a partagé entre vous vos caractères comme il a partagé entre vous votre subsistance. Dieu donne l'argent à la personne qu'il aime ainsi qu'à celle qu'il n'aime pas mais il ne donne la foi qu'à celle qu'il aime. Donc, quand Dieu aime un serviteur, il lui donne la foi. Celui qui est trop avare pour dépenser son argent, qui craint d'affronter les ennemis et qui n'a pas le courage se lever la nuit pour prier, qu'il dise beaucoup : il n'y a de dieu que Dieu, Dieu est grand, louange à Dieu et perfection à Dieu". 1.11 Les assemblées de la foi : Abdallah Ibn Rawèha désire les assemblées de la foi Anas Ibn Mèlik, que Dieu l'agrée, rapporte : quand Abdallah Ibn Rawèha, que Dieu l'agrée, rencontrait un compagnon du Messager de Dieu, prière et paix sur lui, il disait : "Viens que nous croyions en notre Seigneur un moment (une vingtaine de minutes T)". Un jour, il dit cela à un homme et il se fâcha et se rendit chez le Prophète et dit : "Ô Messager de Dieu! Ne vois-tu pas Ibn Rawèha qui laisse la foi que tu nous enseignes pour la foi d'une heure!" Le Prophète, prière et paix sur lui, dit : "Que Dieu accorde sa miséricorde à Ibn Rawèha! Il aime les assemblées dont se vantent les anges". Âata Ibn Yèsar rapporte : Abdallah Ibn Rawèha dit à un de ses amis : "Viens que nous croyions pendant une heure. - Ne sommes-nous pas croyants? demanda-t-il. - Si, mais évoquons Dieu et nous augmenterons de foi". Chourayh Ibn Ôoubayd rapporte : il arrivait que Abdallah Ibn Rawèha prît la main d'un de ses amis et dît : "Lève-toi que nous allions croire pendant une heure en nous asseyant dans une assemblée de dhikr (d'évocation)". Abou Darda, que Dieu l'agrée, raconte : Abdallah Ibn Rawèha, que Dieu l'agrée, avait l'habitude de me prendre par la main et de dire : "Viens que nous croyions pendant une heure car le coeur se retourne plus facilement que la marmite qui bout très fort". Abou Darda raconte aussi : quand il me rencontrait, Abdallah Ibn Rawèha disait : "Ôouwèymir! Assieds-toi que nous discutions une heure". Nous nous asseyions, nous discutions, puis il disait : "Ceci est une assemblée de la foi. La foi est comme ta tunique : tu l'enlèves puis tu la remets; tu l'as remise et voici que tu l'enlèves de nouveau. Le coeur se retourne plus vite que la marmite qui bout très fort". 1.12 Omar et Mouâadh désirent les assemblées de la foi Abou Dharr, que Dieu l'agrée, rapporte : Omar prenait parfois la main d'un ou de deux de ses compagnons et disait : "Allons augmenter notre foi" et ils évoquaient Dieu puissant et glorieux. Alaswad Ibn Hilèl raconte : nous marchions avec Mouâadh, que Dieu l'agrée, et il nous dit : "Asseyez-vous que nous croyions pendant une heure". 1.13 Renouveler la foi Abou Hourayra, que Dieu l'agrée, rapporte : le Messager de Dieu, prière et paix sur lui, dit : "Renouvelez votre foi. |
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