13 - Jeûne
Mérite du ramadan 1793. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "Dès l'arrivée du ramadan, les portes du Paradis s'ouvrent, celles de l'Enfer se ferment et les diables sont enchaînés". Commencement et fin du ramadan à la vision du croissant; si celle-ci est cachée le mois est compté trente jours 1795. D'après Ibn 'Omar (que Dieu agrée le père et le fils), évoquant le mois du ramadan, l'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "N'entamez pas le jeûne avant de voir le croissant (du mois du ramadan) et ne l'arrêtez pas non plus avant de voir celui (de chawwâl). Si le ciel est nuageux, recourez-vous à la supputation". 1808. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "Commencez le jeûne dès que vous voyez le croissant (du ramadan) et arrêtez-le dès que vous voyez celui (de chawwâl). Si le temps est brumeux, jeûnez un trentième jour". Ne précédez pas le jeûne du ramadan d'un ou de deux jours (de jeûne) 1812. Selon Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "Ne jeûnez pas un ou deux jours avant le ramadan, exception faite à l'homme qui avait l'habitude de jeûner". Le mois peut comporter vingt neuf jours 1816. D'après Oum Salama (que Dieu l'agrée), le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) fit serment de ne pénétrer chez quelques-unes de ses femmes durant un mois. Au vingt-neuvième jour, il rentra le matin ou le soir chez elles. - "Tu as juré, ô Envoyé de Dieu, de ne pas te rendre chez nous un mois durant", lui fit-on remarquer. - "Eh bien!, répondit-il, le mois peut être de vingt-neuf jours (seulement)". A propos des paroles du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) : "Il y a deux mois qui ne diminuent pas, ce sont les mois de fête" 1822. D'après Abou Bakra (que Dieu l'agrée), le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "La récompense des deux mois se terminant par les fêtes (celle de la rupture du jeûne et celle du sacrifice), ramadan et dhû-l-hijja, n'est aucunement amoindrie (même si la durée de chacun de ces deux mois est de 29 et non de 30 jours)." Commencement du jeûne à l'aurore. Définition de l'aurore. Détermination du temps de la prière de fajr et d'autres choses 1824. D'après 'Adî Ibn Hâtim (que Dieu l'agrée), Quand ce verset : Jusqu'à ce que se distingue, pour vous le fil blanc de l'aube du fil noir de la nuit fut révélé, 'Adî Ibn Hâtim a dit : "Ô Envoyé de Dieu! Je mets sous mon traversin deux cordelettes, une noire et une blanche pour distinguer l'aube de la nuit". - "Ton traversin est donc singulièrement large, répondit le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui), le fil noir signifie la noirceur de la nuit et le fil blanc, la blancheur de l'aube". 1825. Sahl Ibn Sa'd (que Dieu l'agrée) a dit : Quand ce verset : Mangez et buvez jusqu'à ce que se distingue, pour vous, le fil blanc du fil noir fut révélé, l'homme (voulant jeûner) prenait une cordelette blanche et une autre noire et continuait à manger (et à boire) tant qu'il pouvait distinguer l'une de l'autre. Ce fut alors que Dieu abrogea le verset précédent par celui-ci : le fil blanc de l'aube du fil noir de la nuit et on comprit alors qu'il s'agissait de la noirceur de la nuit et de la blancheur de l'aube. 1827. D'après 'Abdoullâh Ibn 'Omar (que Dieu agrée le père et le fils), l'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "Bilâl appelle à la prière (de fajr) alors qu'il fait encore nuit. Mangez et buvez jusqu'à ce que vous entendiez l'appel de la prière fait par Ibn 'Umm Maktûm ". 1830. D'après Ibn Mas'oûd (que Dieu l'agrée), le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "Que l'appel de Bilâl à la prière (de fajr) n'empêche aucun de vous de prendre son suhûr (repas nocturne pris avant le lever du jour pendant le ramadan), car il appelle à cette prière alors qu'il fait encore nuit pour signaler l'imminence de l'aurore à celui, parmi vous, qui veille la nuit pour faire des prières, et pour réveiller celui qui dort". Puis, il (paix et bénédiction de Dieu sur lui) fit des gestes avec sa main et ses doigts pour expliquer la différence entre l'aube et l'aurore. Mérite du "suhûr" et recommandation de le prendre surtout en retard et de hâter la rupture du jeûne 1835. D'après Anas (que Dieu l'agrée), le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "Prenez le suhûr, car il y est une bénédiction". 1837. Zayd Ibn Thâbit (que Dieu l'agrée) a dit : Nous prîmes le suhûr avec le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui); puis nous nous levâmes pour aller à la prière. - "Combien de temps s'est-il écoulé entre le suhûr et l'appel à la prière (de fajr)?", demanda-t-on. - "Le temps de réciter cinquante versets". 1838. D'après Sahl Ibn Sa'd (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "Les fidèles resteront sur la Bonne Voie (celle de la religion) tant qu'ils se hâtent de rompre leur jeûne (à l'heure prescrite)". Moment de la rupture du jeûne est le coucher du soleil 1841. D'après 'Omar Ibn Al-Khattâb (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "A la tombée de la nuit, quand le jour commence à s'éteindre et que le soleil se couche, il est temps au fidèle de rompre son jeûne". 1842. 'Abdoullâh Ibn 'Abî 'Awfâ (que Dieu l'agrée) a dit : Nous accompagnions l'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) dans un voyage au cours du ramadan. Au coucher du soleil, il (paix et bénédiction de Dieu sur lui) dit à un homme : "Descends (de ta monture) et prépare-nous une bouillie". - "Ô Envoyé de Dieu, reprit l'homme, il fait encore jour". Et l'Envoyé de Dieu de répéter son ordre. L'homme descendit alors de sa monture et prépara la bouillie. Puis, il la servit à l'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) qui la but, puis, dit en faisant des gestes avec sa main : "Quand le soleil se couche par ici et que la nuit tombe par-là, il est temps au fidèle de rompre son jeûne". Interdiction du jeûne continuel 1844. D'après Ibn 'Omar (que Dieu agrée le père et le fils), le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) interdit d'observer un jeûne continuel. - "Mais toi, tu l'observes", dit-on. "Ma condition, répondit-il, diffère de la vôtre; je suis nourri et désaltéré". 1846. Abou Hourayra (que Dieu l'agrée) a dit : L'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) interdit d'observer un jeûne continuel. L'un des musulmans lui dit : "Mais toi, tu l'observes, ô Envoyé de Dieu?". Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) lui répondit : "Vous n'êtes pas comme moi, car dans la nuit, mon Seigneur me fournit nourriture et boisson". Comme les fidèles renoncèrent à son ordre, il observa avec eux un jeûne continuel jour après jour, jusqu'à l'apparition de la nouvelle lune. Il leur dit alors : "Si l'apparition du croissant avait pris du retard, j'aurais poursuivi davantage ce jeûne". Comme s'il voulait leur affliger une punition, parce qu'ils lui avaient désobéi en refusant d'arrêter le jeûne continuel. 1848. D'après Anas (que Dieu l'agrée) : Au cours du ramadan, le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) était en train de pratiquer une prière (supplémentaire), je vins alors la faire à côté de lui, et un autre fit de même et ainsi de suite jusqu'à ce que nous formâmes un groupe de moins de dix hommes. Quand le Prophète s'aperçut que nous le suivîmes dans la prière, il l'allégea. Une fois rentré chez lui, il continua la prière qu'il avait abrégée avec nous. Le lendemain matin, nous lui dîmes : "As-tu remarqué notre présence la nuit dernière?". Il répondit : "C'est ce qui m'a porté à alléger la prière". Vers la fin du mois, le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) commença à observer un jeûne continuel et certains de ses compagnons lui emboîtèrent le pas". Le Prophète dit alors : "Pourquoi observez-vous un jeûne continuel? Vous n'êtes pas comme moi. Par Dieu! Si le mois (du ramadan) pouvait se prolonger davantage, j'aurais observé un long jeûne continuel capable de forcer les exagérateurs à abandonner leur exagération". Pendant le jeûne, il est permis d'embrasser les épouses si ce baiser n'excite pas le désir charnel 1851. 'Aïcha (que Dieu l'agrée) a dit : "Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) baisait certaines de ses femmes alors qu'il jeûnait". Puis, elle s'est mise à rire. 1863. D'après 'Umar Ibn 'Abî Salama (que Dieu l'agrée), j'ai demandé à l'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) si le jeûneur pouvait baiser sa femme?. Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) lui répondit : "Pose ta question à Oum Salama ". Celle-ci lui informa que l'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) faisait cela. 'Umar vint alors dire : "Ô Envoyé de Dieu! Dieu t'a certes pardonné tes fautes antérieures et postérieures". Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) lui répliqua : "Par Dieu! Je crains Dieu et Le redoute plus qu'aucun d'entre vous". Validité du jeûne de celui qui devient rituellement impur le matin 1864. D'après 'Aïcha et Oum Salama (que Dieu soit satisfait d'elles), Il arrivait que l'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) se réveillait le matin souillé à la suite d'un rapport charnel, et malgré cela il poursuivait son jeûne. Interdiction catégorique au jeûneur de coïter pendant la journée; sinon il lui incombe d'accomplir l'expiation majeure une fois qu'il en est capable 1870. Selon Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), Un homme vint trouver le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) et lui dit : - "Ô Envoyé de Dieu! Je suis perdu". - "Qu'est-ce qu'a causé ta perte?", demanda le Prophète. - "J'ai eu des rapports charnels avec ma femme un jour du ramadan". - "Possèdes-tu un esclave que tu puisses affranchir?". - "Non". - "Es-tu capable de jeûner deux mois successifs?". - "Non". - "As-tu de quoi nourrir soixante pauvres?". - "Non". L'homme resta auprès du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) jusqu'à ce qu'on apporta à celui-ci un panier d'osier contenant des dattes. Il (paix et bénédiction de Dieu sur lui) dit à l'homme : "Fais-en la charité". L'homme répliqua : "Certes, il n'y a entre les deux territoires couverts de pierres noires de Médine, une famille qui est plus pauvre ni qui en a plus besoin que la mienne". Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) rit alors à gorge déployée, puis dit : "Prends-le, et en nourris ta famille". 1873. Selon 'Aïcha (que Dieu l'agrée) : Un homme vint trouver le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) et lui dit : "Ô Envoyé de Dieu! Je suis damné". - "Qu'as-tu donc?", demanda le Prophète. - "J'ai eu des rapports charnels avec ma femme un jour du ramadan". - "Fais l'aumône! Fais l'aumône". - "Je ne possède rien". Le Prophète lui ordonna de s'asseoir. A ce moment, on lui apporta deux paniers d'osier contenant de la nourriture. Le Prophète lui enjoignit d'en faire l'aumône. En ramadan, le jeûne est optionnel en cas de voyage à bonne fin et à deux phases ou plus. C'est préférable de jeûner pour celui qui le peut avec difficulté mais sans risquer de souffrir et celui qui ne le peut pas a la licence de rompre le jeûne 1875. Selon Ibn 'Abbâs (que Dieu agrée le père et le fils) : Au cours du ramadan de l'année de la conquête de La Mecque, l'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) entreprit un voyage. Il observa le jeûne jusqu'à son arrivée à Al-Kadîd (une source d'eau courante à 42 miles de La Mecque). Là, il rompit son jeûne. Ibn 'Abbâs ajouta que les compagnons de l'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) suivaient toujours de près ses divers comportements. 1879. Selon Jâbir Ibn 'Abdoullâh (que Dieu agrée le père et le fils) : Lors d'un voyage, l'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) vit une cohue de gens entourant un homme et l'abritant du soleil. Il demanda : "Qu'y a-t-il?". On lui répondit : "C'est un jeûneur". - "Jeûner en voyage n'est pas de la bienfaisance", fit remarquer le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui). 1884. Anas (que Dieu l'agrée) fut interrogé sur le jeûne du ramadan pendant le voyage, il dit : "Nous avons voyagé avec le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) au cours du ramadan. Ni le jeûneur a blâmé celui qui a rompu son jeûne, ni celui-ci a blâmé celui-là". Récompense de celui qui ne jeûne pas 1886. Anas (que Dieu l'agrée) a dit : Nous étions en voyage avec le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui), certains parmi nous observaient le jeûne tandis que d'autres ne l'observaient pas. Nous fîmes alors halte dans un jour très chaud. Certains se servirent de leurs vêtements pour s'abriter du soleil, et d'autres, de leurs mains. Les jeûneurs tombèrent par terre, et ceux qui n'observaient pas le jeûne dressèrent les tentes et abreuvèrent les montures. L'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) dit alors : "Ce sont ce qui ne jeûnent pas aujourd'hui qui ont remporté la récompense". Pour le voyageur, le jeûne est optionnel 1889. D'après 'Aïcha (que Dieu l'agrée), Hamza Ibn 'Amr Al-'Aslamî interrogea le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) au sujet de l'observation du jeûne en voyage. Il répondit : "Tu es complètement libre d'observer le jeûne ou de le rompre". 1892. Abou Ad-Dardâ' (que Dieu l'agrée) a dit : "Au cours du ramadan, nous partîmes avec le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) en voyage, alors que la chaleur était torride au point que l'un de nous couvrait sa tête de sa main pour s'abriter du soleil. Aucun de nous ne jeûnait excepté le Prophète et 'Abdoullâh Ibn Rawâha". Recommandation au pèlerin de rompre le jeûne à 'Arafa le jour de 'Arafa 1894. 'Umm Al-Fadl bint Al-Hârith (que Dieu l'agrée) a dit : "Le jour de quelques gens doutèrent du jeûne du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) : certains dirent qu'il jeûne et d'autres assurèrent qu'il ne jeûne pas. Alors qu'il se tenait sur sa monture à je lui envoyai un pot de lait qu'il but". 1895. 'Umm Al-Fadl (que Dieu l'agrée) a dit : "Quelques compagnons du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) doutèrent du jeûne du jour de où nous fûmes avec le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui). Je lui envoyai alors un pot de lait qu'il but". Jeûne du jour de 'Achûrâ 1897. 'Aïcha (que Dieu l'agrée) a dit : A L'époque antéislamique, les Qoraychites, ainsi que le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui), jeûnaient le jour de 'Achûrâ'. Même après l'hégire, il (paix et bénédiction de Dieu sur lui) continua à le jeûner et recommanda son jeûne. Après la prescription du jeûne du ramadan, il dit : "Vous êtes libre de jeûner ou de ne pas jeûner en ce jour". 1901. 'Abdoullâh Ibn 'Omar (que Dieu agrée le père et le fils) a dit : A l'époque antéislamique, on jeûnait le jour de 'Achûrâ'. Puis, avant la prescription du jeûne du ramadan, le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) et les musulmans le jeûnaient également. Mais après la prescription du jeûne du ramadan, le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) dit : "'Achûrâ' est un des jours de Dieu. Vous êtes libre de jeûner ou de ne pas jeûner en ce jour". 1905. D'après 'Abdoullâh Ibn Mas'oûd (que Dieu l'agrée) : 'Abdourrahmân Ibn Yazîd a transmis que Al-'Ach'ath Ibn Qays pénétra chez 'Abdoullâh qui était en train de déjeuner. Celui-ci lui dit : "Ô Abou Muhammad! Viens manger". - "N'est-ce pas c'est le jour de 'Achûrâ'?", demanda Al-'Ach'ath. - "Si, mais sais-tu ce qu'est le jour de 'Achûrâ'?", dit-il. - "Non!", lui répondit Al-'Ach'ath. - "C'était un jour que le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) jeûnait avant la prescription du jeûne du ramadan. Mais depuis cette prescription, on a cessé de jeûner en ce jour", répondit-il. 1909. Selon Mu'âwiya Ibn Abî Soufyân (que Dieu l'agrée), Humayd Ibn 'Abdourrahmân a dit : J'ai entendu Mu'âwiya ibn Abî Soufyân dire en chaire à Médine le jour de 'Achûrâ', l'année où il fit son Hajj : "Ô Médinois! Où sont vos savants? J'ai entendu l'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) dire : C'est aujourd'hui le jour de 'Achûrâ'; Dieu ne vous a pas prescrit de le jeûner, mais moi, je jeûne; qu'ils jeûnent ceux qui veulent jeûner; et que ceux qui ne le veulent pas, ne jeûnent pas". 1910. Ibn 'Abbâs (que Dieu agrée le père et le fils) a dit : Le Prophète vint à Médine et vit que les juifs jeûnaient le jour de 'Achûrâ'. Il leur demanda : "Pourquoi vous jeûnez en ce jour?". - "C'est en ce jour, lui répondit-on, que Dieu a délivré Moïse et les israélites de Pharaon, nous jeûnons donc pour célébrer ce jour". Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) répliqua alors : "Nous avons plus de droit à Moïse que vous". Et il donna l'ordre de le jeûner. 1912. Abou Moûsa (que Dieu l'agrée) a dit : Les juifs célébraient le jour de 'Achûrâ' et le considéraient comme un jour de fête. Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) dit : "Vous aussi, jeûnez en ce jour". 1914. Ibn 'Abbâs (que Dieu agrée le père et le fils) a dit : On m'interrogea au sujet du jeûne du jour de 'Achûrâ' et je répondis : "Je n'ai jamais vu le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) manifester de préférence pour jeûner un jour comme en ce jour, ni un mois, comme en ce mois, c'est-à-dire le mois du ramadan". Qui mange le jour de 'Achûrâ' doit jeûner le reste du jour 1918. Salama Ibn Al-'Akwa' (que Dieu l'agrée) a dit : Au jour de 'Achûrâ', le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) chargea un homme des 'Aslam, de transmettre ce aux fidèles : "Que celui qui n'a pas encore mangé, jeûne et que celui qui a déjà mangé, jeûne le reste du jour". 1919. Ar-Rubayyi' bint Mu'awwidh Ibn 'Afrâ' (que Dieu l'agrée) a dit : Au matin du jour de 'Achûrâ', le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) expédia un héraut annoncer aux villages des 'Ansâr situés aux alentours de Médine : "Qu'il continue à jeûner, celui qui n'a pas encore manger dès son réveil; et qu'il jeûne le reste du jour, celui qui a déjà mangé". Elle poursuivit : "Dès lors, nous jeûnions ce jour et nous fîmes jeûner aussi nos enfants, par la grâce de Dieu. Nous allions à la mosquée et nous leur fabriquions un jouet avec de la laine et quand l'un d'eux pleurait de faim, nous le lui donnions pour le préoccuper jusqu'au moment de la rupture du jeûne". Interdiction de jeûner le premier jour des deux fêtes : Al-Fitr et Al-'Ad-ha 1920. 'Omar Ibn Al-Khattâb (que Dieu l'agrée) a dit : "Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a interdit de jeûner en ces deux jours : le premier est celui où vous rompez le jeûne du ramadan, et le second où vous mangez de vos bêtes sacrifiées". 1922. D'après Abou Sa'îd Al-Khoudri (que Dieu l'agrée), j'ai entendu le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) dire : "Il n'est pas de jeûne pendant deux jours : le jour de la fête du sacrifice et le jour de la rupture du jeûne du ramadan". 1924. Ibn 'Omar (que Dieu agrée le père et le fils) a dit : Un homme vint trouver Ibn 'Omar (que Dieu agrée le père et le fils) et lui dit : "J'ai fait vœu de jeûner un jour qui avait coïncidé avec le premier jour de la fête du sacrifice -ou de la fête de la rupture du jeûne". Ibn 'Omar (que Dieu agrée le père et le fils) lui répondit : "Dieu a ordonné d'accomplir les vœux, mais le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a interdit de jeûner en ce jour". Il est blâmable de jeûner le vendredi seul 1928. Muhammad Ibn 'Abbâd a dit : J'ai interrogé Jâbir Ibn 'Abdoullâh alors qu'il accomplissait les tournées rituelles autour de la Ka'ba : "L'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a-t-il interdit de jeûner le vendredi?". - "Oui, par le Seigneur de cette Maison", répondit-il. 1929. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "Que personne de vous ne jeûne le vendredi, à moins qu'il ne jeûne aussi le jour qui le précède (le jeudi) ou le jour qui le suit (le samedi)". Abrogation de ce verset : "Mais pour ceux qui ne pourraient le supporter qu' (avec une grande difficulté) ..." par : "... Donc, quiconque d'entre vous est présent en ce mois, qu'il jeûne ..." 1931. Salama (que Dieu l'agrée) a dit : "Quand ce verset Mais pour ceux qui ne pourraient le supporter qu' (avec grande difficulté), il y a une compensation : nourrir un pauvre fut révélé, il était permis de rompre le jeûne à condition de faire une expiation. Cela dura jusqu'à la révélation du verset suivant qui l'abrogea". Acquittement du jeûne du ramadan au mois de cha'bân 1933. 'Aïcha (que Dieu l'agrée) a dit : "Il arrivait que je ne pouvais m'acquitter du jeûne de quelques jours du ramadan qu'au mois de cha'bân. Comme je suis toujours préoccupée par mes devoirs envers le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui)". Acquittement du jeûne que devait le mort 1935. D'après 'Aïcha (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "Le successeur d'un mort qui aurait dû s'acquitter d'un jeûne, devra le faire à sa place". 1936. Ibn 'Abbâs (que Dieu agrée le père et le fils) a dit : Une femme vint trouver le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) et lui dit : "Ô Envoyé de Dieu! Ma mère mourut alors qu'elle devait un mois de jeûne". Il dit : "Si elle avait une dette, la payerais-tu à sa place?". - "Certes, oui!", répondit la femme. Il lui répondit : "Tu devras donc plutôt t'acquitter de sa dette envers Dieu". Le jeûneur ne doit pas prononcer des mots bas 1941. Abou Hourayra (que Dieu l'agrée) a dit : Que celui qui a l'intention de jeûner un jour, ne dis pas ni d'obscénités ni de grossièretés. Si quelqu'un l'injurie ou l'attaque, qu'il répète : "Je suis en jeûne". Mérite du jeûne 1947. D'après Sahl Ibn Sa'd (que Dieu l'agrée), le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : Au Paradis, il y a une porte, dite "Ar-Rayyân" par laquelle entreront les jeûneurs, au Jour de la Résurrection et nul à part eux n'entrera. On dira : "Où sont les jeûneurs?". Et ceux-ci d'entrer. Dès le passage de leur dernier, cette porte se fermera et nul autre n'entrera plus. Mérite de jeûner pour l'amour de Dieu, pour celui qui le supporte avec difficulté sans se faire mal ni négliger un droit 1948. D'après Abou Sa'îd Al-Khoudri (que Dieu l'agrée) : L'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "Tout Serviteur qui jeûne un jour pour l'amour de Dieu, Dieu, en récompense, écartera son visage de l'Enfer pour une durée de soixante-dix années". Celui qui mange, boit ou coïte en oubliant qu'il jeûne, son jeûne reste valable 1952. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "Que quiconque mange ou boit, oubliant qu'il est en jeûne, continue le reste du jour en jeûnant, car c'est Dieu qui lui a fournit nourriture et boisson". Jeûne du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) en d'autres jours hors du mois du ramadan, Recommandation de jeûner quelques jours de chaque mois 1959. Ibn 'Abbâs (que Dieu agrée le père et le fils) a dit : "Jamais le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) n'a jeûné un mois en entier, sauf le ramadan. Il jeûnait (supplémentairement) si souvent au point qu'on avait l'impression qu'il ne rompait jamais son jeûne; et il le rompait si longtemps, au point qu'on pensait qu'il ne jeûnait jamais (supplémentairement)". 1961. D'après Anas Ibn Mâlik (que Dieu l'agrée) : "L'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) jeûnait (supplémentairement si souvent) au point qu'on avait l'impression qu'il ne rompait jamais son jeûne; et il le rompait (si longtemps), au point qu'on pensait qu'il ne jeûnait jamais (supplémentairement)". Interdiction de jeûner perpétuellement pour celui qui peut en être endommagé ou qui pourrait négliger un droit, ou cela implique le jeûne aux jours des fêtes et le jour de Tachriq. Recommandation plutôt de jeûner un jour sur deux 1962. D'après 'Abdoullâh Ibn 'Amr Ibn Al-'As (que Dieu l'agrée), On a informé l'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) que j'avais dit : "Je jeûnerai le jour et passerai la nuit en priant tant que je suis en vie". L'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) me demanda : "Est-ce toi qui a dit cela?". - "Oui, je l'ai bien dit, ô Envoyé de Dieu". - "Tu ne pourras pas le faire. Jeûne un jour et romps le jeûne un autre. Veille une partie de la nuit et dors pendant une autre. Jeûne trois jours de chaque mois, car la récompense de la bonne action est décuplée, et ce jeûne équivaudra au jeûne perpétuel", me dit-il. - "Je peux supporter encore davantage", répondis-je. - "Jeûne donc un jour et romps le jeûne deux autres". - "Je peux faire mieux encore", lui dis-je. - "Jeûne donc un jour sur deux, tel était le jeûne de David (que la paix soit sur lui) et c'est le jeûne le plus modéré". - "Je peux faire mieux encore". L'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) me dit : "Il n'y a pas mieux que cela". 'Abdoullâh Ibn 'Amr (que Dieu agrée le père et le fils) ajouta : "Si j'avais accepté de jeûner trois jours chaque mois, ces jours-là m'auraient été plus chers que ma famille et mes biens". Le jeûne des derniers jours de cha'bân 1975. D'après 'Imrân Ibn Husayn (que Dieu soit satisfait d'eux), le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) lui demanda -ou demanda en sa présence à un autre homme- : "As-tu jeûné pendant les derniers jours de cha'bân?". - "Non", répondit-il. - "Si tu as rompu le jeûne, jeûne donc deux jours", répliqua le Prophète. Mérite du jour de la nuit d'Al-Qadr (la nuit glorieuse), incitation à la rechercher et meilleur moment de le faire 1985. D'après Ibn 'Omar (que Dieu agrée le père et le fils), certains compagnons du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) virent en songe que la nuit d'Al-Qadr était l'une des sept dernières nuits (du ramadan). L'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) leur dit alors : "Je remarque que vos visions concordent sur les sept dernières nuits. Quiconque l'attend, qu'il la guette donc durant les sept dernières nuits (du ramadan)". 1993. Abou Sa'îd Al-Khoudri (que Dieu l'agrée) a dit : L'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) séjournait dans la mosquée pour rendre culte à Dieu durant la deuxième décade du ramadan. Dès l'écoulement de la vingtième nuit et l'arrivée de la vingt et unième, il regagnait sa demeure ainsi que tous les fidèles qui y séjournaient avec lui. Au cours du ramadan d'une autre année, il continua à séjourner dans la mosquée durant la vingt et unième nuit, et fit une allocution aux fidèles. Après maintes recommandations, il leur dit : "J'avais l'habitude de séjourner dans la mosquée pour rendre culte à Dieu durant la deuxième décade (du ramadan), mais il me semble devoir y séjourner plutôt durant la dernière décade du mois. Que ceux qui séjournaient avec moi, continuent leur séjour dans la mosquée. J'ai vu en songe cette nuit (celle d'Al-Qadr), mais j'en ai perdu le souvenir. Guettez-la au cours de la dernière décade parmi les nuits impaires. J'ai vu en songe également que je prosternais dans de l'eau et de la boue". Abou Sa'îd Al-Khudrî a ajouté : "En effet, il avait plu à la vingt et unième nuit du ramadan, et l'eau de la pluie s'était infiltrée à travers le plafond de la mosquée, juste au-dessus de l'endroit où priait le Prophète. Je l'ai vu alors à l'issue de la prière du matin (subh), ayant le visage couvert d'eau et de boue". 1998. D'après 'Aïcha (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "Guettez la nuit d'Al-Qadr durant la dernière décade du ramadan". |
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