'Amr Ibn Al-'As - عَمْرو بْن الْعَاص
Son nom et sa généalogie 'Amr Ibn Al-As Ibn Wâil, Qoreychite de Sahm Son père Al-'As Ibn Wâ'il, il fut l'un des maîtres et gouvernants des Arabes durant l'époque préislamique. Sa naissance (- 50 H) 'Amr Ibn Al-'As (que Dieu l'agrée) naquit presque un demi-siècle avant l'Hégire. Sa plaidoirie auprès du Négus contre les musulmans ayant émigré en Abyssinie Quraych délégua 'Amr Ibn Al-'As (que Dieu l'agrée) -avant son ralliement à l'islam- et 'Abdoullah Ibn Abou Rabi'a au Négus et les chargea de cadeaux pour celui-ci ainsi que pour ses patriarches. Les deux hommes étaient chargés de présents rares et de grande valeur, à l'attention du Negus et de ses évêques. En Abyssinie, les deux émissaires de Quraysh remirent d'abord leurs présents aux évêques et dirent à chacun d'entre eux : "Il y a des jeunes personnes malveillantes qui vont et viennent en toute liberté sur les terres du Roi. Ils ont attaqué la religion de leurs ancêtres et ont causé la division au sein de leur peuple. Lorsque nous parlerons d'eux au Roi, conseillez-lui de nous les livrer sans qu'il ne les interroge sur leur religion. Les nobles chefs de leur tribu les connaissent bien et sont mieux informés sur leurs croyances". Oum Salama (que Dieu l'agrée) qui fit partie des émigrants, rapporta : "⦠Puis, le Négus nous invoqua à sa rencontre. Nous nous réunîmes avant d'y aller. Nous dîmes les uns aux autres : "Le roi va vous interroger sur votre religion. Exposez donc clairement ce à quoi vous croyiez et que Ja'far Ibn Abou Tâlib soit exclusivement votre porte-parole". Nous allâmes ensuite voir le Négus qui était entouré de ses patriarches, endossant leurs soutanes, vêtus de leurs calottes et retenant leurs livres entre les mains. Nous trouvâmes chez lui aussi 'Amr Ibn Al-'As et 'Abdoullah Ibn Abou Rabi'a. Quand nous prîmes place, le Négus nous adressa la parole, en disant : "Quelle est donc cette nouvelle religion que vous avez inventée, en abjurant celle de votre tribu, et sans toutefois que vous vous convertissiez à la mienne ou à n'importe quelle autre religion bien connue?". 'Amr et Ja'far en face-à-face Oum Salama poursuivit son récit et dit : " Quand nous sortîmes de chez le Négus, 'Amr Ibn Al-'As se mit à nous menacer en disant à son compagnon : "Par Dieu! Je viendrai demain voir le roi et je lui raconterai ce que soulèvera sa colère contre eux et rendra son cœur plein de haine à leur détriment. Je l'inciterai à les exterminer jusqu'au bout". 'Abdoullah Ibn Abou Rabi'a lui répondit : "Ne le faites pas, ô 'Amr. Ils sont nos parents, même s'ils se sont opposés à notre religion". La deuxième apparution devant le Négus Le lendemain, 'Amr se rendit auprès du Roi et lui dit : "Ô Roi, ces gens à qui vous avez accordé l'asile et que vous protégez disent des choses terribles à propos de Jésus le fils de Marie. Il serait un esclave⦠Envoyez donc les chercher, et demandez-leur en quels termes ils parlent de Jésus". Ayons eu connaissance de ceci, nous fûmes extrêmement accablés et chagrinés. Les uns disent aux autres : "Qu'est-ce que vous direz au sujet de Jésus, fils de Marie si le roi vous pose la question à son sujet?". Nous répondîmes : "Par Dieu! Nous ne dirons à son sujet que ce que Dieu a révélé à son sujet. Nous ne trahirons d'un pouce ce que fut révélé à notre Prophète. Advienne que pourra". Nous nous mîmes d'accord pour laisser la parole à Ja'far Ibn Abou Tâlib encore une fois. Une fois chez le Négus, nous trouvâmes chez lui ses patriarches dans un état typiquement semblable à celui de la dernière fois. Nous y trouvâmes aussi 'Amr Ibn Al-'As et son compagnon. Le Négus commença le premier à parler et nous dit : "Que dites-vous au sujet de Jésus, fils de Marie?". Sa conversion à l'Islam (8 H) Quand 'Amr (que Dieu l'agrée) a voulu regagner son pays, le Négus l'avait exhorté à embrasser l'islam et lui avait rendu évidente la grâce grandiose de Dieu qui avait élu Muhammad (paix et bénédiction de Dieu sur lui) comme Prophète. Ce conseil d'ami donné par un grand souverain tel le Négus eut de l'influence sur 'Amr qui commença désormais à se sympathiser avec l'Islam jusqu'à l'an 8 de l'Hégire, année où il devint musulman. 'Amr (que Dieu l'agrée) se décida alors à aller retrouver le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) à Médine. Sur son chemin, il fit la rencontre de Khâlid Ibn Al-Walîd et de 'Othmân Ibn Talha qui avaient également la même intention. Une fois rendus tous trois chez le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui), Khâlid et 'Othmân lui prêtèrent serment de fidélité, tandis que 'Amr s'en abstint. Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) lui demanda alors : "Qu'est-ce que te prend, 'Amr?!". Et celui-ci de répondre : "Est-ce qu'en vous prêtant ce serment, Dieu m'absoudra tous mes péchés antérieurs?". La bataille de Dhât As-Salâsil Ayant connaissance de son génie et de sa sagacité, le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) lui confia le commandement de la bataille de "Dhât As-Salâsil". Sa guerre sainte pendant le califat d'Abou Bakr A la mort du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) et sous le califat de Abou Bakr As-Siddîq, 'Amr assuma un rôle de premier plan dans les guerres menées contre les renégats. Sa guerre sainte pendant le califat de 'Omar A l'époque de 'Omar Ibn Al-Khattâb, le grand chef militaire, 'Amr Ibn Al-'As réussit à vaincre la Palestine et l'Egypte : achèvement d'une importance grandiose, vu que par-là, il assura aux musulmans la sécurité de la côte de la Syrie et put, grâce à la conquête de l'Egypte, frayer la voie à celle de l'Ifrîqiya, des pays du Maghreb, et de l'Espagne plus tard. La finesse et le génie de 'Amr furent bien évidents lors de la conquête de l'Egypte. Son stratagème subtile et bien combiné a suscité l'admiration même parmi les chroniqueurs non-musulmans. Amr Ibn Al-`As assiège Alexandrie : Aussi longtemps qu'Alexandrie était entre leurs mains, les Byzantins ne cesseraient de mener leurs raids sur le reste d'Egypte, ainsi pensa `Amr Ibn Al-`As qui ne tarda pas à prendre le chemin de la ville pour l'assiéger. Mais la ville côtière fut assurée par une puissante ligne maritime avec l'Empire byzantin. Un tel siège terrestre aurait pu durer longtemps si n'étaient intervenus la mort d'Héraclius, l'empereur byzantin, et les troubles intestins qui suivirent. Al-Muqawqas arriva donc à Alexandrie pour conclure la paix avec `Amr Ibn Al-`As. Le Pacte d'Alexandrie stipula l'évacuation définitive de tous les territoires égyptiens par les troupes byzantines, mettant un terme au règne de leur Empire en Egypte. Ainsi, l'Egypte devint-elle partie importante de l'Etat islamique. La bataille de Siffin (36 H.) Un homme du groupe de Mu'âwiya vient rencontrer 'Amr Ibn al-As, un compagnon qui est lui aussi dans le même groupe, et l'informe qu'il a tué Ammâr Ibn Yâssir pendant le combat. La bataille tourne à la faveur de Alî. Amr Ibn al-As recommande alors à Mu'âwiya d'appeler à un arbitrage sur la base du Coran pour mettre fin au différend qui existe entre eux. Alî, confiant dans le fait qu'il est dans son droit, accepte en disant : "J'ai priorité pour cela ; que le livre de Dieu soit donc entre nous !". (Fath Al-Bâri 8/748) Il est prévu que, dans le but de cesser de faire couler le sang, deux hommes soient désignés comme arbitres, l'un du groupe de Alî et l'autre de celui de Mu'âwiya, et que leur décision fasse autorité. Muâwiya présente Amr Ibn al-As, tandis que Alî est représenté par Abou Mûssa al-Ash'arî (il avait proposé un autre personnage mais il a dû céder devant l'avis de son groupe). L'arbitrage doit se dérouler en ramadan 37 à Dûmat al-jundul, à Adhruh. Amr Ibn al-As dit à Abou Mûssa al-Ash'arî : "Abou Mûssa, es-tu d'accord pour que nous nommions un homme qui s'occupera des affaires de cette Umma ? Nomme-le. Si je peux te suivre dans ta proposition, tu as la garantie que je le ferai. Sinon, tu auras le devoir de suivre ma proposition". Son agonie de mort (43 H.) Abou Shoumâsa rapporte : "Nous assistâmes aux dernières heures de 'Amr Ibn Al-'As alors qu'il était mourant. Il pleura longtemps et tourna son visage vers le mur. 'Abd Allah ibn Amr ibn Al-'Âs rapporte que lorsque son père agonisait, il disait : "Ô Allah, Tu nous as ordonnés et interdits beaucoup de choses, et nous avons délaissé beaucoup de Tes commandements et sommes tombés dans beaucoup de Tes interdictions. Ô Allah, il n'y a de divinité digne d'adoration que Toi !" Puis il saisit son doigt et ne cessa de prononcer l'attestation de foi jusqu'à mourir. (Al-Mutadhirîn p.201) Sa mort (43 H.) Il (que Dieu l'agrée) rendit le dernier soupir en l'an 43 de l'Hégire après une longue existence riche en grands exploits.
Ses mérites Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit de lui : "Les gens ont embrassé l'islam et seul 'Amr Ibn Al-'As en a eut la foi". (Ahmad et At-Tirmidhî) |
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