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Ahmad Ibn Hanbal - أَحْمَد بْن حَنْبَل
Son nom et sa généalogie Ahmad Ibn Mouhammad Ibn Hanbal. Il est appelé l'imam des mouhadithîn. Ahmad Ibn Hambal est un Arabe. Il appartenait à la tribu des Banou Chiban. Son père Son père Mohammed Ibn Hambal, appartenait à l'armée du Khorasan. Son grand-père Son grand-père Ibn Hilal, fut gouverneur de Sarakhs sous les Omeyyades. Et l'un des premiers propagandistes Abbasides. Sa naissance (164 H.) Ahmad Ibn Hambal naquit en rabi' Ath-Thâni 164H, quelques mois après que son père, se fut établi à Bagdad. La mort de son père (167 H ; 3 ans) A Baghdad. Sa jeunesse D'abord installée à Basra, la famille se transporta à Merw avec le grand-père d'Ahmad. Un petit héritage familial permit à Ahmad de mener une existence modeste, mais indépendante. Ibrahim Ibn Shammas a dit : "Je voyais Ahmad Ibn Hanbal prier la nuit alors qu'il était encore un garçon". Après avoir étudié à Baghdad la lexicographie, la jurisprudence et la tradition, il se consacra, à partir de 179H, à l'étude de la tradition, il fréquenta les cours de Abou Yoûssouf, Il passa quatre ans dans son cercle durant lesquels il prit en note tout ce qu'il entendait, soit l'équivalent de quatre malles d'écrits. Ses voyages pour l'apprentissage Son premier voyage à Al-Koûfa (183 H) Al-Basra (186 H) La Mecque (187 H) Al-Basra (190 H) La Mecque (191 H) Al-Basra (194 H) Retour à Baghdad (195 H) Où il rencontra personnellement Ach-Châfi'i. La Mecque (196 H) La Mecque et Médine (197 H) La Mecque et Médine (198 H) Sana dans le Yémen (199 H) Auprès du traditionniste 'Abd Ar-Razaq. Al-Basra (200 H) Ses autres professeurs Il suivit l'enseignement de Housaym ibn Bachir, un disciple d'Ibrahim An-Nakh'i d'une façon continue durant six années consécutives. Son principal maître fut ensuite Soufyân ibn 'Ouyayna. On peut encore citer, parmi les principaux maîtres d'Ibn Hambal, Abd Ar-Rahman Ibn Mehdi de Basra et Waqib Ibn Djarrah de Koufa. La naissance de son fils Salih (203 H. ; 39 ans) Salih né à Bagdad en 203H, exerçait les fonctions de cadi, passe pour avoir transmis une grande partie du fiqh "jurisprudence musulmane" de son père Ahmad Ibn Hambal. Le début de la fatwa (204 H. ; 40 ans) L'Imâm Ahmad Ibn Hanbal se consacra à l'enseignement et à la fatwa à Bagdad. Jusque-là il s'était refusé à la fatwa en attendant d'atteindre l'âge de quarante ans. Il tenait deux cercles d'enseignement, l'un chez lui auquel assistaient ses disciples les plus brillants et un autre, public, se tenait à la mosquée après la prière d'al-'asr et rassemblait des centaines de gens et d'étudiants. Il était très heureux de voir des gens écrire le Hadîth dans son assemblée et qualifiait leurs encriers de luminaires de l'islam. Il ne citait jamais un hadith de mémoire, mais le lisait à partir de ses écrits, par souci de fidélité, alors qu'il était passé pour une légende pour sa bonne mémoire et l'exactitude de sa restitution. La naissance de son fils Abdallah (213 H. ; 49 ans) Abdoullah (né en 213H) s'intéressa surtout au Hadith; ce fut lui qui transmit la majeure partie de l'oeuvre de son père. Il mourut à Bagdad en 290H et fut enterré dans le cimetière des Qoreïchite. D'une esclave concubine, il a eut six enfants qui ne sont pas autrement connus. La grande épreuve À cette époque, les Mu'tazilites proclamèrent la thèse de la création du Coran, c'est-à-dire que le Coran est une créature accidentelle et qu'il n'est pas la parole éternelle et ancienne de Dieu, thèse que le Calife Al-Ma'mûn reprit à son compte. En 218 A.H., le Calife Al-Mamûn envoya un décret à son représentant à Bagdad, Ishâq Ibn Ibrâhîm, clarifiant cette thèse et l'étayant - d'après leurs dires - de preuves scientifiques détaillées. On pense cependant que ce décret n'est pas de la composition du Calife Al-Mamûn mais émanerait plutôt de son conseiller mu'tazilite. Toujours est-il qu'il fut ordonné à Ishâq de réunir tous les savants de Bagdad et de les convaincre que le Coran était une créature et de démettre de leurs fonctions tous ceux qui s'opposeraient à la doctrine officielle. Dans un premier temps, Ishâq exécuta l'ordre du Calife de réunir les savants afin de les convaincre et congédia de leurs emplois ceux qui s'y opposaient, puis il envoya au Calife les réponses que ces derniers opposaient à la doctrine de la création du Coran. Il (L'inquisiteur Ishâq Ibn Ibrâhim) se tourna de nouveau vers Ahmad Ibn Hanbal et lui demanda : "Que dis-tu à propos du Coran ?" Il répondit : "Il est la Parole de Dieu" Dans un second temps, le Calife écrivit de nouveau à son représentant à Bagdad lui ordonnant de licencier ceux qui s'opposent à cette thèse, de les arrêter et de les envoyer au Calife sous peine de mort. L'Imâm Ahmad était parmi les savants ayant été arrêtés et envoyés dans leurs chaînes à Tartûs. En route, certains révisèrent leurs opinions sous l'emprise de la peur, d'autres trépassèrent, tandis que l'Imâm Ahmad campa sur sa position malgré les menaces répétées. À quelques heures de leur arrivée à Tartûs, l'Imâm Ahmad s'agenouilla et leva les yeux au ciel disant : "Seigneur, Ta patience a désabusé ce tyran si bien qu'il eut la témérité d'agresser tes saints, les frappant et les tuant. Ô Allâh, si le Coran est Ta Parole incréée, fais-nous jouir de sa protection". Sur ce, Al-Mamûn décéda avant l'arrivée de l'Imâm Ahmad. Ce dernier fut détenu en prison le temps que les affaires de l'État se stabilisent. Son emprisonnement sous le règne des mou'tazilites (217 H; 53 ans) Al-Mu'tasim, le frère du défunt Calife, prit le pouvoir et, suivant les ultimes recommandations d'Al-Mamûn, rapprocha Ibn Abî Dhu'âd de lui, cet ennemi déclaré de l'Imâm Ahmad. Ainsi l'Imâm Ahmad fut-il enchaîné et emmené dans ses chaînes à Bagdad où il subit de longs interrogatoires en présence du Calife. Incapables de recueillir son adhésion à leur doctrine par quelque moyen que ce soit - ni les promesses d'argent ni le débat contradictoire -, l'Imâm Ahmad fut suspendu par les pieds et flagellé jusqu'à l'évanouissement, sans aucun égard à son savoir ni à son rang. Son calvaire dura deux ans et demi... La colère des juristes commença à gronder à Bagdad, ces derniers campèrent devant la porte d'Al-Mu'tasim demandant la libération de leur maître, l'Imâm Ahmad. Sa libération (219 H. ; 55 ans) Al-Mou'tasim, qui était pourtant enclin à abandonner l'inquisition fut convaincu par le qadi mou'tazilite, Ahmad ibn Abi Dou'ad, qui fit valoir, dit-on, combien il pourrait être dangereux, pour l'autorité de l'Etat, de paraître abdiquer une position officiellement affirmée. Hamdan rapporte : "Les savants de Bagdad se sont réunis chez Abou 'Abdillah, l'imam Ahmad Ibn Hanbal, et ils lui dirent : la chose a grandi et s'est répandue, ils voulaient dire la parole de ceux qui disent que le Coran est créé, nous n'agréons pas son commandement et son sultanat. L'imam Ahmad débattit avec eux sur ce point et dit : réprimez vos coeurs et ne vous soulevez pas d'un pouce (contre l'émir), ne rendez pas la situation difficile aux musulmans, et ne versez pas votre sang et le leur, regardez les conséquences et patientez jusqu'à ce que cela s'éclaircisse". La reprise des cours publics Pour éviter les troubles, il fut assigné à domicile à l'époque du Calife Al-Wâthiq, entre 227 et 232 A.H. Il ne sortait de chez lui que pour accomplir les prières. Puis, lorsque le Calife Al-Mutawakkil prit le pouvoir, la doctrine de la création du Coran fut abolie et l'Imâm Ahmad réhabilité. Il put alors poursuivre ses activités d'enseignement et de narration du Hadith dans la mosquée. La restauration du Sunnisme par Al-Moutawakil à son avènement en 232H, permit à Ibn Hambal de reprendre son activité de professeur. Ibn Hambal cependant ne figure pas parmi les traditionnistes que le calife chargea, en 234H, de mener la lutte contre les Djahmiya et les Mou'tazila (Manakib, 356H). Le voyage pour Samarra, puis le retour à Baghdad (237 H. ; 73 ans) Ahmad Ibn Abi Dou'ad fut destitué en 237H et son successeur, Ibn Aktham, passait même, pour avoir été recommandé au calife par Ibn Hambal (Bidaya wa n-Nihaya, x, 315-16, 319-29). Ibn Hambal fut, en 237H, invité par Moutawakel à se rendre à Samarra. Il semble que le calife ait voulu lui confier le soin de donner des leçons de Hadith au jeune prince Al-Mou'taz, et on peut également supposer qu'il ait songé à se servir de l'illustre théologien pour sa politique de restauration sunnite. Ce voyage à Samarra fut, pour Ibn Hambal, l'occasion de reprendre, en évitant toute compromission contact avec le monde de la cour Abbaside. Il fut accueilli à son arrivée par le ministre Waçif, installé dans la riche maison d'Itakh, comblé cadeaux. Présenté à Al-Mou'taz, mais libéré sur sa demande, en raison de son âge et de sa santé de toute charge particulière. Après un court séjour, Ibn Hambal s'en retourna à Bagdad sans avoir rencontré le calife (Manakib, 172-378. Tardjama "la Traduction", 58-75. Bidaya wa n-Nihaya tome X, pages 314, 316, 337-340) Ses élèves Il eut nombre de disciples brillants comme Abû Bakr Al-Marwazî - son disciple préféré pour sa science et son scrupule -, Abû Bakr Al-Athram, Ishâq Ibn Mansûr At-Tamîmî, Ibrâhîm Ibn Ishâq Al-Harbî, Al-Boukhâri, Mouslim, Aboû Dâwoûd et Baqiyy Ibn Mukhallad. Ses livres L'oeuvre la plus célèbre d'Ibn Hambal est son recueil de traditions, le Mousnad. Bien qu'Ahmad Ibn Hambal ait personnellement accordé une importance exceptionnelle à cet ouvrage, ce fut son fils 'Abdoullah qui recueillit et classa l'énorme quantité de matériaux accumulés, en y faisant lui-même un scrupule. A côté du Mousnad, sa deuxième grande oeuvre est constituée par les réponses qu'il donna aux questions (masâil) qu'on lui posait sur des problèmes de dogme, de morale ou de droit. Parmi ses autres oeuvres doctrinales conservées, le Kitab As-Salat ("Livre de la prière") sur l'importance de la prière en commun et sur les règles que l'Imam et les fidèles doivent suivre pour s'en acquitter ponctuellement a été transmis par Mohammed Ibn Yahia As-Shami, un des premiers disciples d'Ibn Hambal. Kitab El Wara' (Livre des scrupules) opinion d'Ibn Hambal sur divers cas où l'esprit de scrupule lui paraît s'imposer. Az-Zuhd - L'ascétisme As-Sunnah - La Sunna As-Salâh wa Mâ Yalzamu Fîhâ - La prière et ses piliers obligatoires Al-Ashriba - Les boissons Fadâ'il As-Sahâba - Les mérites des Compagnons An-Nâsikh wal-Mansûkh - L'abrogeant et l'aborgé Al-'Ilal - Les défauts Sa mort (241 H. ; 77 ans) Ahmad Ibn Hambal mourut le 12 rabi' Ath-Thâni 241H, à l'âge de 77 ans, après une courte maladie à Bagdad. Son enterrement Il fut enterré dans le Cimetière des Martyrs, auprès de la porte Harb. A travers les traditions, d'un caractère quelque peu légendaire qui entourent le récit de ses funérailles, on sent percer le témoignage d'une réelle émotion populaire, et sa tombe fut le théâtre de manifestations d'une dévotion si ardente que les autorités califiennes durent faire garder le cimetière. (Manakib 409-418. Tardjama 75-82. Bidaya wa n'-Nihaya tome X. pages 340-343). Les éloges à son sujet Ach-Châfi'î (que Dieu lui fasse miséricorde) fit l'éloge de son disciple disant : "Je n'ai point vu plus connaisseur du Livre de Dieu que ce jeune homme Qurayshite". Lorsqu'on interrogea l'Imâm Ach-Châfi'î sur la raison qui le poussait à recevoir et à rendre visite fréquemment à l'Imâm Ahmad, il répondit par ces vers de poésie : 'Alî Ibn Al-Madînî a dit : "Dieu (le Très-Haut) a secouru cette religion par Abou Bakr lors des guerres d'apostasie, par 'Umar Ibn 'Abd Al-'Azîz lorsqu'il rendit leurs dûs aux personnes dont les droits avaient été bafoués, et par Ahmad Ibn Hambal lors de l'épreuve qu'il dut endurer". |
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