L’époque de l’ignorance
LES CONDITIONS RELIGIEUSES Avant l’époque islamique, les grandes religions du monde avaient illuminé celui-ci de la lumière de la foi, de la moralité et du savoir ; mais dès le sixième siècle de l’ère chrétienne, chacune d’elles avait déjà déshonoré son nom. Avec le temps, des innovateurs perfides, des dissimulateurs sans scrupules, des prêtres et des prédicateurs impies avaient tant et si bien altéré les écritures1 et faussé les enseignements et les commandements de leurs religions respectives qu’il était devenu quasi impossible de se rappeler leur forme et leur contenu d’origine. Si le prophète de l’une ou l’autre de ces religions était revenu sur terre, il aurait sans aucun doute rejeté sa prétendue religion et accusé ses fidèles d’apostasie et d’idolâtrie. À cette époque, le judaïsme avait été réduit à un amalgame de rituels et de sacrements ternes et sans vie, dénués de toute signification. De plus, en tant que religion soutenant la division raciale, il n’avait jamais eu aucun message à transmettre aux autres nations ou destiné au bien-être de l’humanité en général. Il n’était pas même resté fidèle à sa croyance en l’unité de Dieu (croyance qui avait constitué, par le passé, sa principale caractéristique et qui avait élevé ses fidèles à un niveau supérieur à celui des adeptes des anciens cultes polythéistes), telle qu’enjointe par le prophète Abraham à ses fils et à son petit-fils, Jacob. Sous l’influence de leurs puissants voisins et conquérants, les juifs avaient adopté de nombreuses croyances et pratiques idolâtres, ce que les autorités juives modernes reconnaissent : La colère des prophètes contre l’idolâtrie démontre, cependant, que le culte des déités était profondément ancré dans le cœur du peuple israélite, et il semble qu’il n’ait été totalement supprimé qu’après le retour de l’exil babylonien… À travers le mysticisme et la magie, plusieurs idées polythéistes se sont de nouveau immiscées parmi le peuple, et le Talmud confirme le fait que l’adoration idolâtrique est séduisante. 1 La Gemara babylonienne2 (si populaire au cours du sixième siècle qu’elle était souvent préférée à la Torah par les juifs orthodoxes) illustre de façon typique le caractère rudimentaire de la compréhension intellectuelle et religieuse des juifs du sixième siècle, et cela en raison des commentaires facétieux et imprudents sur Dieu, ainsi que des nombreuses croyances et idées totalement absurdes et scandaleuses que l’on y retrouve, ce qui dénote non seulement un manque de sensibilité, mais aussi un manque de consistance avec la croyance monothéique juive. 3 Dès ses débuts, la chrétienté était livrée à la ferveur de ses évangélistes trop zélés, à l’interprétation arbitraire de ses principes par des pères de l’Église ignorants, et à l’iconolâtrie des païens convertis à la chrétienté. La doctrine de la trinité, qui s’est accaparée la première du dogme chrétien dès la fin du quatrième siècle a été décrite ainsi dans la New Catholic Encyclopedia : Il est difficile, dans la seconde moitié du 20e siècle, de présenter un exposé clair, objectif et honnête de la révélation, de l’évolution doctrinale et de la conception théologique du mystère de la trinité. Le débat trinitaire, tel que conçu par les catholiques romains ou par d’autres dénominations, n’est pas aussi homogène qu’on le croit. Deux choses se sont produites. Une entente entre les exégètes et les théologiens bibliques, incluant un nombre croissant de catholiques romains, selon laquelle nul ne doit discuter de la trinité telle que présentée dans le Nouveau Testament sans être réellement qualifié. Et une entente parallèle entre les historiens du dogme trinitaire et les théologiens méthodiques selon laquelle lorsque quelqu’un parle de trinitarisme non-qualifié, il fait alors référence à la période comprise entre les origines de la chrétienté jusqu’au dernier quart du 4ème siècle. Car ce n’est qu’à ce moment-là que ce qui pourrait être appelé le dogme trinitaire définitif « un Dieu en trois personnes » a été profondément assimilé à la vie chrétienne et au mode de pensée chrétien. 1 Retraçant les origines des coutumes, rites, festivals et offices religieux païens chez les idolâtres convertis au christianisme, un autre historien de l’Église chrétienne nous fait un compte rendu explicite démontrant à quel point les premiers chrétiens s’efforçaient d’imiter les nations païennes. Le révérend James Houston Baxter, professeur d’histoire ecclésiastique à l’Université de St. Andrews, écrit, dans son ouvrage intitulé The History of Christianity in the Light of Modern Knowledge (L’histoire de la chrétienté à la lumière des connaissances modernes) : Si le paganisme a disparu, c’est moins par anéantissement que par absorption. Presque tout ce qui était païen a survécu en étant transmis au christianisme, qui lui a donné une appellation chrétienne. Privés de leurs faux dieux et héros, les hommes ont facilement et plus ou moins consciemment revêtu des attributs de ces dieux et héros un martyr local, en plus de donner son nom à une de leurs statues, reportant sur lui le culte et la mythologie associés aux déités païennes. Avant même la fin du siècle, le culte du martyr était devenu universel et ce fut le premier pas vers l ‘imposition d’un être humain déifié comme intérmédiaire entre Dieu et l’homme qui, d’une part, était une conséquence de l’arianisme et qui, d’autre part, allait être à l’origine de nombreuses pratiques et de la foi typiques de l’époque médiévale. Plusieurs festivals païens furent adoptés et renommés ; dès l’an 400, le jour de Noël, qui était en fait l’ancien festival du soleil, était devenu le jour de naissance de Jésus. 1 Dès le début du sixième siècle, l’antagonisme entre les chrétiens de Syrie, d’Irak et d’Égypte sur la question des natures humaine et divine de Jésus les a poussés à des empoignades féroces. Le conflit avait pratiquement transformé chaque maison, église et séminaire chrétiens en camp ennemi, chacun condamnant et houspillant son adversaire tout en nourrissant envers lui des pensées sanguinaires. Les hommes débattaient avec acharnement à propos des nuances les plus subtiles de la foi et jouaient leur vie sur les questions les plus insignifiantes2, comme si ces différences équivalaient à une confrontation entre deux religions ou deux nations antagonistes. Par conséquent, même pour le salut de l’humanité, les chrétiens n’étaient point disposés à mettre de l’ordre dans leurs affaires ni à contenir la méchanceté toujours croissante dans le monde, pas plus qu’ils n’en avaient le temps. Dès les temps les plus reculés, en Iran, les mages adoraient, dans les oratoires ou dans les temples du feu, quatre éléments1 (parmi lesquels le feu était le principal objet de dévotion) pour lesquels ils avaient élaboré tout un ensemble de rituels et de commandements. En pratique, cette populaire religion ne comportait que l’adoration du feu et l’adoration de Houare-kishaeta, ou le Soleil Brillant. Certains rituels accomplis dans un lieu de culte, voilà tout ce qu’exigeait d’eux cette religion ; dès qu’ils s’en étaient acquittés, ils étaient libres de vivre comme bon leur semblait. Rien ne pouvait donc distinguer un mage d’un semblable non-consciencieux et perfide. Dans L’Iran Sous les Sassanides, Arthur Christensen écrit : Il incombait aux fonctionnaires de prier le soleil quatre fois par jour, en plus du feu et de l’eau. Des hymnes différents étaient prescrits pour le lever et pour le coucher, pour le moment de prendre un bain, pour manger, boire, renifler, se coiffer, se couper les ongles, se soulager et allumer les bougies ; chacun de ces hymnes devait être récité à chacune de ces occasions avec la plus grande attention. C’est aux prêtres que revenait le devoir d’entretenir, de purifier et de surveiller le feu sacré qui jamais ne devait s’éteindre et qui jamais ne devait entrer en contact avec de l’eau. Par ailleurs, aucun métal ne devait jamais rouiller car les métaux étaient, eux aussi, révérés dans cette religion. 2 Pour faire leurs prières, les fidèles devaient toujours faire face au feu sacré. Le dernier empereur iranien, Yozdégard III, fit un jour un serment en disant : « Par le soleil, qui est le plus grand de tous les dieux ! ». Il avait ordonné à ceux qui avaient renoncé à la chrétienté pour revenir à leur religion première d’adorer le soleil publiquement afin de prouver qu’ils étaient sincères.1 Le dualisme, i.e. le conflit des principes du Bien et du Mal, avait été défendu pendant si longtemps par les Iraniens qu’il était devenu la marque, ou le symbole de leur credo national. Ils croyaient que Ormuzd était celui qui créait tout ce qui était bien et bon et que Ahriman créait tout ce qui était mauvais, que les deux étaient en guerre constante et qu’ils gagnaient une bataille à tour de rôle. 2 Les légendes zoroastriennes décrites par les historiens des religions ont une grande ressemblance avec la hiérarchie de dieux et de déesses et le côté fabuleux des mythologies hindoue et grecque. 3 De l’Inde à l’Asie centrale, le bouddhisme a été transformé en religion idolâtre. Partout où les bouddhistes allaient, ils y amenaient leurs statues de Bouddha et les y installaient. 4 Bien que la religion tout entière, de même que la vie culturelle des bouddhistes, ait été éclipsée par l’idolâtrie, les étudiants des sciences religieuses se demandent sérieusement si Bouddha était un nihiliste ou s’il croyait en l’existence de Dieu. Ils s’étonnent que cette religion ait pu subsister en l’absence de foi ou de croyance en l’Être premier. Au sixième siècle, l’hindouisme avait dépassé toutes les autres religions quant au nombre de dieux et de déesses qu’il comportait. Au cours de cette période, 33 millions de dieux et déesses ont été adorés par les hindous. La tendance à considérer tout chose pouvant nuire ou aider comme un objet de dévotion personnelle était à son apogée, encourageant ainsi la sculpture sur pierre ornée de motifs inédits. 1 Décrivant les conditions religieuses de l’Inde durant le règne de Harsha (606-648), peu avant l’époque où l’islam fit son apparition en Arabie, l’historien hindou C.V. Vaidya écrit, dans son ouvrage intitulé History of Mediaeval Hindu India (Histoire de l’Inde hindoue médiévale) : L’hindouisme et le bouddhisme étaient tous deux des religions idolâtres à cette époque. Peut-être même que dans le bouddhisme, le côté idolâtre était encore plus intense que dans l’hindouisme. En effet, cette religion avait débuté avec la négation de Dieu pour éventuellement aboutir à l’adoration de Bouddha lui-même en tant que Dieu Suprême. Les évolutions subséquentes du Bouddha ont permis de conceptualiser d’autres dieux, tels les Bodhisatvas, et c’est ainsi que s’est solidement enracinée l’idolâtrie dans le bouddhisme, particulièrement au sein du mouvement Mahayana. Cette idolâtrie a progressé dans toute l’Inde comme à l’extérieur de ses frontières, tant et si bien que le mot utilisé pour désigner une idole, en ancien arabe2, n’était nul autre que le nom de Bouddha. 3 C. V. Vaidya poursuit ainsi : Il ne fait aucun doute qu’à cette époque, l’idolâtrie était répandue partout à travers le monde. De l’Atlantique au Pacifique, le monde entier était submergé par l’idolâtrie ; la chrétienté, le judaïsme, l’hindouisme et le bouddhisme rivalisaient, pour ainsi dire, les uns contre les autres dans leur adoration d’idoles.[1] Un autre historien de l’hindouisme émet la même opinion sur la grande passion des hindous pour la multiplicité des déités au sixième siècle. Il écrit : Le processus de déification ne s’est pas arrêté là. Des dieux et des déesses de rang inférieur furent ajoutés au nombre toujours grandissant de déités jusqu’à ce qu’il y ait une multitude de ces dernières, dont plusieurs avaient été adoptées par les personnes les plus primitives qui étaient entrées dans l’hindouisme avec les dieux qu’elles avaient pour habitude d’adorer. On rapporte que le nombre total de déités avoisinait les 330 millions. Dans plusieurs régions du pays, les dieux de rang inférieur étaient autant, sinon plus vénérés que les dieux principaux. 2 Les Arabes avaient jadis suivi la religion d’Abraham et se distinguaient par le fait d’avoir sur leurs terres la première Maison de Dieu. Mais l’intervalle de temps qui les séparait des grands patriarches et prophètes du passé, ainsi que leur isolement dans les déserts arides de la péninsule arabe avait favorisé la naissance, chez eux, d’une exécrable idolâtrie. Cette adoration se rapprochait beaucoup de celle des hindous au sixième siècle. En associant d’autres divinités à Dieu, ils partageaient la même foi que tous les autres peuples polythéistes. Croyant fermement que l’Être Suprême était secondé par des dieux de rang inférieur pour la direction et le gouvernement de l’univers, ils étaient convaincus que leurs déités possédaient le pouvoir de les aider ou de leur nuire, de leur donner la vie ou la mort. L’idolâtrie, en Arabie, avait atteint un point où chaque région, chaque clan, et même chaque maison avait sa propre divinité. 1 Trois cent soixante idoles avaient été installées à l’intérieur de la Ka’ba2 – la maison construite par Abraham pour l’adoration du Seul et Unique Dieu – ainsi que dans sa cour. Non seulement les Arabes honoraient-ils les idoles sous forme de sculptures, ils vénéraient également tous types d’idoles ; les pierres, les fétiches, les anges, les djinns et les étoiles étaient leurs déités. Comme ils croyaient que les anges étaient les filles de Dieu et que les djinns partageaient Sa divinité3, ils s’imaginaient qu’ils jouissaient de pouvoirs surnaturels et qu’ils devaient s’employer à les apaiser afin d’assurer leur propre bien-être. LES CONDITIONS MORALES ET SOCIALES Telle était la situation lamentable des grandes religions révélées par Dieu, à certaines époques, pour guider l’humanité. Plusieurs pays civilisés, dirigés par des gouvernements puissants, étaient de grands centres d’apprentissage, de culture et d’arts ; mais leurs religions avaient été si corrompues que plus rien ne subsistait de leur contenu et de leur sens profond. De plus, sur toute la surface de la terre, il ne se trouvait plus de réformateurs divinement inspirés pour guider l’humanité. L'EMPIRE BYZANTIN Le peuple, écrasé par de lourdes taxes prélevées par l’empire byzantin4, considérait l’allégeance à n’importe quel chef d’État étranger comme moins oppressive que l’empire de Byzance. Les insurrections et les révoltes étaient devenues si courantes qu’en 532, le peuple exprima son mécontentement de façon dramatique, à Constantinople, par la sédition « Nika » (sois vainqueur !) au cours de laquelle 30 000 personnes1 perdirent la vie. Le seul passe-temps des chefs et des nobles était d’extorquer, sous divers prétextes, leurs richesses aux paysans tourmentés et de dilapider ces biens pour satisfaire leurs propres désirs. Leur engouement pour les plaisirs des sens et les festivités touchait souvent aux limites de la barbarie la plus abominable. Les auteurs de Civilization, Past and Present ont dressé un tableau saisissant des passions contradictoires de la société byzantine pour l’expérience religieuse, d’une part, de même que pour les divertissements et les loisirs empreints de corruption morale d’autre part : La vie sociale byzantine était marquée d’énormes contrastes. Le comportement religieux était profondément enraciné dans l’esprit des gens. L’ascétisme et le monachisme étaient répandus dans tout l’empire et, à un degré étonnant, même les gens les plus ordinaires semblaient véritablement s’intéresser aux discussions théologiques les plus profondes, tandis que la vie quotidienne du peuple était empreinte d’un réel mysticisme religieux. Mais, à l’opposé, ces mêmes personnes appréciaient particulièrement les divertissements en tous genres. Le grand hippodrome, qui pouvait accueillir plus de 80 000 spectateurs, était le théâtre de courses de chars passionnément disputées qui divisaient la population tout entière en deux factions rivales : les « Bleus » et les « Verts ». Le peuple byzantin possédait à la fois un amour de la beauté et une propension à la cruauté et à la méchanceté. Ses loisirs étaient souvent sadiques et sanglants, ses tortures, horribles, et sa vie aristocratique était un mélange de luxe, d’intrigues et de vices. 1 L’Égypte possédait d’importantes ressources de maïs et des navires en abondance dont dépendait largement Constantinople pour sa prospérité, mais la gestion de tous les rouages du gouvernement impérial de cette province ne visait que l’atteinte d’un même et unique objectif : tirer le meilleur profit des peuples conquis pour le bien-être des conquérants. Même dans les affaires religieuses, la politique visant à mettre fin à l’hérésie jacobite était poursuivie de façon impitoyable.2 Bref, l’Égypte était une vache à lait dont les dirigeants n’étaient intéressés qu’à épuiser les ressources sans jamais lui fournir aucun fourrage. La Syrie, un autre territoire considérable de l’empire byzantin, a toujours été considérée comme un terrain de prédilection pour les politiques expansionnistes du gouvernement impérial. Les Syriens étaient traités comme des esclaves ne méritant aucune merci de leurs maîtres, et jamais ils n’auraient pu prétendre à un meilleur traitement ou à plus d’égards de la part de leurs dirigeants. Le montant des taxes qu’on leur prélevait était si excessif et leur fréquence, si injuste que souvent, les Syriens n’avaient d’autres choix que de vendre leurs propres enfants pour s’acquitter de leurs dettes envers le gouvernement. Les persécutions injustifiées, la confiscation des biens, l’asservissement et les travaux forcés étaient quelques-unes des caractéristiques de la loi byzantine. 3 L’EMPIRE PERSAN Le zoroastrisme est la plus ancienne religion d’Iran. Zarathoustra, son fondateur, a vécu aux environs de 600-650 avant Jésus-Christ. L’empire persan, après s’être débarrassé de l’influence hellénistique, dépassait de loin, en étendue, en richesses et en magnificence l’empire byzantin. Ardashir I, l’architecte de la dynastie sassanide, a posé les fondations de son royaume en vainquant Artabanus V en l’an 224 après Jésus-Christ. À l’apogée de sa gloire, l’empire sassanide s’étendait aux territoires de l’Assyrie, du Khohistan, du Mède, du Fars (la Perse), de l’Azerbaïdjan, du Tabaristan (Mazandaran), de Sarak, de Marjan, de Marv, de Balkh (Bactriane), de Saghd (Sagdonie), du Sigistan (Sistan), de Hirat, du Hurasan, du Khwarizm (Khiva), de l’Irak et du Yémen et, pendant un certain temps, contrôlait les régions situées près du delta de la rivière, i.e. le Sind, le Kutch, le Kathiawar, le Malwa ainsi que quelques autres districts. Ctesiphon (al-Mada’in), la capitale des Sassanides, avait pour alliées quelques villes situées sur les deux rives du Tigre. Au cours du cinquième siècle et des années suivantes, l’empire sassanide était connu pour sa magnificence, sa culture on ne peut plus raffinée, ainsi que la vie pleine d’aisance et les parties de plaisir dont profitait sa haute noblesse. Le zoroastrisme a été fondé, dès le départ, sur le concept de la dualité universelle entre les ahura et les daeva, ou les forces du bien et du mal. Au troisième siècle, Mani fit son apparition en tant que réformateur du zoroastrisme. Au départ, Sapor I (240-271) embrassa les préceptes émis par l’innovateur, y resta fidèle pendant les dix années qui suivirent avant de revenir au mazdéisme. Le manichéisme était basé sur le dualisme de deux âmes opposées chez l’homme, l’une bonne et l’autre mauvaise. Afin de se délivrer de cette dernière, selon Mani, une personne devait s’adonner au plus pur ascétisme et se tenir loin des femmes. Mani passa un certain nombre d’années en exil et retourna en Iran après l’avènement de Bahram I, mais fut arrêté, reconnu coupable d’hérésie et décapité. Ses convertis durent demeurer fidèles à ses enseignements, car nous savons que le manichéisme continua d’influencer la pensée et la société iraniennes longtemps après la mort de Mani. 1 Mazdak, fils de Bamdad, naquit à Nichapour au cinquième siècle. Il croyait au principe dichotomique de la lumière et des ténèbres, mais afin d’inhiber le mal émanant des ténèbres, il prêchait la communauté des biens et des femmes, que tous les hommes devaient partager également de la même façon qu’ils partageaient l’eau, le feu et le vent. Grâce à l’appui de l’empereur Kavadh, les mazdakites gagnèrent bientôt suffisamment d’influence pour provoquer un bouleversement communiste dans tout le pays. Les mauvais sujets s’arrogèrent la liberté de s’emparer des femmes et des biens des autres citoyens. Dans un manuscrit ancien, connu sous le nom de Namah Tinsar, les ravages faits à la société iranienne par l’application de la version communiste du mazdéisme sont décrits de façon explicite : La chasteté et les bonnes manières avaient été abandonnés aux chiens. Et furent propulsés à l’avant-scène ceux qui ne se comportaient guère avec droiture et qui n’avaient ni noblesse ni caractère, pas plus que de biens ancestraux ; totalement indifférents à leurs familles et à la nation, ils n’avaient ni métier ni profession ; et étant complètement sans cœur, ils étaient toujours prêts à créer des ennuis, à dissimuler la vérité et à calomnier les autres ; car c’était là, pour eux, l’unique profession par laquelle ils pouvaient atteindre la richesse et la renommée. 1 Arthur Christensen conclut, dans Iran under the Sasanids (l’Iran sous les Sassanides) : Il résulta de tout cela qu’à plusieurs endroits, des paysans se révoltèrent et des bandits se mirent à entrer par effraction dans les maisons des nobles pour s’emparer de leurs biens et enlever leurs femmes. Des gangsters prirent possession de propriétés foncières, ce qui eu pour conséquence de dépeupler graduellement les fermes parce que leurs nouveaux propriétaires ne connaissaient rien à l’agriculture. L’Iran antique a toujours eu une curieuse propension à souscrire aux appels extrémistes et aux mouvements radicaux car il a de tout temps subit l’influence de concepts politiques et religieux totalement irréconciliables. Il a souvent oscillé, comme par action et réaction, entre l’épicurisme et un célibat des plus stricts et, à d’autres moments, il a soit cédé passivement à une féodalité et à une royauté despotiques et à un clergé grotesque, soit glissé vers l’autre extrême, i.e. vers un communisme déréglé et licencieux. Toujours, il est passé à côté de ce caractère modéré, équilibré et égal si essentiel à une saine société. Vers la fin de l’empire sassanide, au sixième siècle, tout le pouvoir civil et militaire se trouvait entre les mains des empereurs, qu’une barrière infranchissable séparait du peuple. En effet, ils se considéraient comme les descendants de dieux célestes ; Khosro Parviz, ou Chosroes II, s’était attribué le titre grandiose de « l’âme immortelle parmi les dieux, et dieu sans égal parmi les êtres humains ; glorieux est son nom qui se lève avec le soleil et qui est la lumière de la nuit aux yeux noirs ». 2 Toutes les richesses et ressources du pays appartenaient à l’empereur. Les rois, les grands et les nobles ne vivaient que pour amasser richesses et trésors, pierres précieuses et curiosités. Leur unique intérêt consistait à augmenter leur niveau de vie et à s’abandonner à la gaieté et aux rires, à tel point qu’il est difficile, pour nous aujourd’hui, de comprendre leur engouement pour l’amusement et la fête. Seul celui qui a étudié en profondeur l’histoire, la littérature et la poésie de l’Iran antique et qui connaît bien la magnificence de Ctesiphon, Aiwan-i-Kisra1 et Bahar-i-Kisra2, de la tiare des empereurs, les impressionnantes cérémonies de la cour, le nombre de reines et de concubines, d’esclaves, de cuisiniers et de serviteurs, d’oiseaux et d’animaux en captivité que possédaient les empereurs, et de dresseurs de ces animaux, etc. peut avoir une idée claire des longues suites de plaisirs vertigineuses de leur vie de débauche. 3 Nous pouvons juger de la vie d’aisance et de confort dont jouissaient les rois et les nobles de Perse d’après la façon dont Yazdagird III s’enfuit de Ctesiphon après avoir été capturé par les Arabes : il prit la fuite avec mille cuisiniers, mille chanteurs et musiciens, mille dresseurs de léopards et mille gardiens d’aigles, sans compter une suite innombrable. En dépit de tout cela, l’empereur était des plus malheureux parce qu’il trouvait qu’ils n’étaient pas assez nombreux pour lui remonter le moral. 4 Les gens du peuple étaient, en revanche, extrêmement pauvres et vivaient dans des conditions misérables. Le fait que les sommes sur lesquelles devaient être prélevées les différentes taxes ne fussent pas clairement établies fournissait aux percepteurs un prétexte pour soutirer des montants exorbitants. Les travaux forcés, les taxes écrasantes, la conscription dans l’armée en tant que valet de pied sans salaire et sans promesse de récompense étaient toutes des raisons qui avaient contraint un grand nombre de paysans à abandonner leurs champs pour se réfugier dans les temples et les monastères1 où ils offraient leurs services. Dans leurs guerres sanglantes contre les Byzantins, guerres qui semblaient ne vouloir jamais prendre fin et qui n’apportaient ni intérêt ni profit au commun des mortels, les rois de Perse utilisaient leurs sujets comme chair à canon. 2 L’INDE La remarquable réussite de l’Inde antique dans les domaines des mathématiques, de l’astronomie, de la médecine et de la philosophie lui avait valu une solide renommée, mais la plupart des historiens s’entendent sur le fait que son déclin social, moral et religieux commença au cours des premières décennies du sixième siècle. 3 C’est en effet à cette époque que des actes de débauche impudents et révoltants furent consacrés par la religion, au point où même les temples étaient devenus des cloaques de corruption. 4 La femme avait perdu son honneur et son respect dans la société, et les valeurs attachées à sa chasteté n’existaient plus. Il n’était pas rare qu’un mari ayant perdu aux jeux de hasard donne même sa femme pour s’acquitter de sa dette.5 Pour que soit sauf l’honneur de la famille – surtout dans les classes plus élevées de noble descendance – une veuve devait mourir brûlée vive au même bûcher funéraire que son défunt mari. Cette coutume, considérée par la société comme un acte de suprême fidélité de la femme envers son défunt mari6, était si enracinée parmi cette population qu’elle ne put être complètement abolie qu’après l’instauration de la loi britannique en Inde. L’Inde s’est distanciée de ses voisins, ou plutôt de tous les autres pays du monde, en élaborant une stratification inflexible et totalement inhumaine de sa société basée sur l’inégalité sociale. Ce système, qui excluait les indigènes du pays considérés dès lors comme des parias, fut établi pour assurer la supériorité des conquérants aryens, tandis que les brahmanes le revêtaient d’une aura d’origine divine. Il canalisait tous les aspects de la vie quotidienne des gens selon leur hérédité et leur profession et était soutenu par des lois religieuses et sociales établies par les enseignants et les législateurs religieux. Son code de vie détaillé s’appliquait à toute la société, laquelle était divisée en quatre classes distinctes : (1) Les brahmanes (ou prêtres), qui détenaient le monopole de la célébration des rites religieux ; (2) Les Kshatriyas (ou nobles et guerriers), qui étaient censés gouverner le pays ; (3) Les Vaisyas (ou marchands, paysans et artisans) ; (4) Les Sudras (ou servants non-aryens), qui servaient les trois autres castes. Les Sudras ou les dasas (mot qui signifie « esclaves ») formaient la majorité de la population ; on croyait qu’ils étaient nés des pieds de Brahma et qu’ils formaient donc la classe la plus avilissante, se trouvant au niveau le plus bas de la société. Selon le Manu Shastra, rien n’était plus honorable, pour un Sudra, que d’être au service des brahmanes et des autres castes supérieures. Les lois sociales accordaient à la classe des brahmanes certains privilèges, ainsi qu’une position enviable au sein de la société. « Un brahmane qui se rappelle la Rig Veda », dit le Manu Shastra, « est totalement innocent et sans péché, même s’il profane les trois mondes. » Aucune taxe n’était imposée à un brahmane et il était impossible de l’exécuter pour un crime, quel que fût ce crime. Les Sudras, en revanche, ne pouvaient acquérir aucun bien ni en garder s’ils en recevaient d’une façon ou d’une autre. N’ayant pas même le droit de lire les écritures sacrées, les Sudras n’étaient pas autorisés à s’asseoir près d’un brahmane ni à le toucher. 1 L’Inde se tarissait et perdait de sa vitalité. Divisée en de nombreux petits états, luttant tous entre eux pour la suprématie, le pays tout entier était abandonné à l’anarchie, à la mauvaise gestion et à la tyrannie. De plus, le pays s’était coupé du reste du monde et s’était retiré dans sa coquille. Ses croyances arrêtées et la rigidité toujours plus grande de sa structure sociale, de ses normes, rites et coutumes inéquitables avaient rendu son état d’esprit rigide et statique. Sa mentalité de clocher et ses préjugés basés sur le sang, la race et la couleur portaient en eux les germes de la destruction. Vidya Dhar Mahajan, anciennement professeur d’histoire au Punjab University College, écrit, sur la situation de l’Inde à la veille de la conquête musulmane : Les citoyens de l’Inde vivaient isolés du reste du monde. Ils étaient si contents d’eux-mêmes qu’ils ne s’intéressaient guère à ce qui se passait à l’extérieur de leurs frontières. Leur ignorance quant aux événements et aux développements qui avaient lieu en dehors de chez eux les mettait en position de faiblesse en plus de créer chez eux un sentiment de stagnation. La décadence les entourait de toutes parts. La littérature, durant cette période, était en veilleuse. L’architecture, la peinture et les arts étaient également affectés de façon défavorable. La société indienne était devenue statique et son système de castes, d’une grande rigidité. Les intouchables étaient forcés de vivre en dehors des villes. 1 L’ARABIE L’idée même de la vertu et de la moralité était totalement inconnue aux anciens bédouins. Grands amateurs de vin et de jeux de hasard, ils avaient le cœur assez dur pour enterrer vivantes leurs propres filles. Le pillage des caravanes et les meurtres commis de sang froid pour des sommes misérables étaient les méthodes typiquement utilisées pour subvenir aux besoins des nomades des nomades. Les jeunes bédouines ne jouissaient d’aucun statut social, pouvaient être troquées comme n’importe quelle marchandise ou n’importe quel bétail échangeable, ou encore être héritées par les légataires du défunt. Il y avait certaines nourritures réservées pour les hommes seulement, que les femmes n’avaient pas le droit de toucher. Un homme pouvait avoir autant d’épouses qu’il le souhaitait, tout comme il pouvait se défaire de ses enfants s’il n’avait pas les moyens d’assurer leur subsistance. 2 Des liens sacrés de fidélité liaient le bédouin à sa famille immédiate et étendue, ainsi qu’à sa tribu. Les batailles et les incursions étaient pour lui un divertissement sportif et le meurtre, une affaire insignifiante. Un incident sans importance pouvait parfois provoquer une guerre longue et sanglante entre deux puissantes tribus. Souvent, ces guerres se poursuivaient pendant aussi longtemps que quarante années, au cours desquelles des milliers d’hommes de chaque tribu finissaient par connaître une mort violente. 1 L’EUROPE Au début du moyen-âge, le flambeau du savoir se mit à vaciller faiblement, et tous les exploits littéraires et artistiques de l’époque classique semblaient destinés à être perdus à jamais sous l’influence des jeunes et vigoureuses races germaniques qui s’étaient élevées jusqu’au pouvoir politique dans le Nord et l’Ouest de l’Europe. 2 Les nouveaux dirigeants ne trouvaient ni plaisir ni honneur dans la philosophie, la littérature et les arts des nations sises à l’extérieur de leurs frontières, et semblaient être aussi grossiers que leur esprit était rempli de superstitions. Effrayés par les horribles fantômes émanant de leur cerveau en délire, 3 leurs moines et membres cléricaux, dont la vie était une longue routine d’atroces et inutiles tortures qu’ils s’infligeaient eux-mêmes, abhorraient la compagnie des êtres humains. Ils en étaient encore à débattre de la question à savoir si la femme a l’âme d’un être humain ou celle d’un animal, ou encore si elle possède un esprit fini ou infini. La femme, de son côté, ne pouvait ni acquérir de biens ni hériter, pas plus qu’elle n’avait le droit de vendre quoi que ce fût. Dans son livre intitulé The Making of Humanity, Robert Briffault écrit : Du cinquième au dixième siècle, l’Europe sombrait dans une nuit de barbarisme dont les ténèbres s’épaississaient de plus en plus. C’était un barbarisme de loin plus affreux et horrible que celui des sauvages primitifs, car il s’agissait du corps en décomposition de ce qui avait naguère été une grande civilisation. Toute empreinte et marque de civilisation avaient été complètement effacées. Là où son développement avait été à son apogée, i.e. en Italie et en Gaulle, tout n’était plus que ruine, misère et dissolution déliquescence. 1 L’ÉPOQUE DE LA GRANDE NOIRCEUR ET DE LA DÉPRESSION Le sixième siècle, i.e. celui au cours duquel le Prophète de l’islam a vu le jour, était l’époque la plus sombre de l’histoire, une période des plus déprimantes où l’humanité, sombrant dans un découragement total, avait abandonné tout espoir de renouveau et de renaissance. C’est là la conclusion tirée par l’illustre historien H.G. Wells, qui résume l’état dans lequel se trouvait le monde au moment où les empires sassanide et byzantin s’effritaient jusqu’à un épuisement proche de la mort : La science et la philosophie politique semblaient bel et bien mortes, à ce moment-là, dans ces deux empires décadents en guerre l’un contre l’autre. Avant de disparaître, les derniers philosophes d’Athènes avaient préservé, avec beaucoup de respect, les grands textes littéraires du passé. Mais il ne se trouvait plus d’hommes valeureux dans le monde, de penseurs indépendants et audacieux pour perpétuer une longue tradition de franc-parler, de curiosité et d’études objectives qui se manifestaient dans ces écrits. Le chaos social et politique explique en grande partie la disparition de cette classe de personnes, mais il existe une autre raison pour laquelle l’intelligence humaine était stérile à cette époque : autant en Perse qu’à Byzance, c’était une époque d’intolérance. Les deux étaient des empires religieux, et ils l’étaient d’une façon qui entravait grandement les libres activités de l’esprit humain. 1 Le même écrivain, après avoir décrit les événements ayant mené à l’attaque des Sassanides contre Byzance et, éventuellement, à la victoire de cette dernière, nous éclaire, en ces termes, sur la profondeur de la dégradation morale et sociale dans laquelle ces deux grandes nations avaient sombré : Un amateur d’histoire passant le monde en revue au début du septième siècle aurait sans doute conclu, de façon tout à fait raisonnable, que ce n’était qu’une affaire de quelques siècles avant que l’Europe et l’Asie tout entières ne tombent sous la domination mongole. Il n’y avait, en Europe occidentale, aucun signe d’ordre ou d’union, et les empires byzantin et persan étaient manifestement voués à une destruction mutuelle. L’Inde, de son côté, était également divisée et perdue. LE CHAOS MONDIAL En résumé, la race humaine tout entière semblait se diriger très rapidement vers la voie la plus escarpée et la plus rapide menant à l’autodestruction. L’homme avait oublié son Maître et était devenu, par conséquent, oublieux de lui-même, de son avenir et de sa destinée. Il n’arrivait plus à faire la distinction entre le vice et la vertu, entre le bien et le mal, et si ce sentiment venait à effleurer son esprit ou son cœur, il ignorait ce qu’il était car il n’arrivait plus à le reconnaître. Jamais il ne portait l’attention de son esprit sur des questions telles que la foi ou l’au-delà, car il n’en avait ni l’intérêt ni le temps. Il était beaucoup trop occupé pour accorder ne fut-ce qu’un instant à la nourriture de son âme, à l’Esprit, au jour dernier, ou à la délivrance des péchés, à servir l’humanité ou à rétablir sa propre santé morale. C’était une époque où, dans un pays tout entier, il était impossible de trouver un seul homme se préoccupant de sa foi, adorant le Seul et unique Seigneur de l’univers sans rien lui associer ou semblant s’inquiéter sincèrement de l’avenir de plus en plus sombre de l’humanité. C’était là la situation qui prévalait alors dans le monde, décrite de façon si explicite, par Dieu, dans le Coran : « La corruption est apparue sur la terre et sur la mer à cause de ce que les gens ont accompli de leurs propres mains, afin qu’Allah leur fasse goûter une partie de ce qu’ils ont œuvré ; peut-être reviendront-ils vers Allah ? » (Coran, 30:41). 1 La façon dont les écritures de toutes les grandes religions ont été altérées, mutilées et, dans la majorité des cas, totalement dénaturées, a été traitée en détail (avec, à l’appui, des citations des autorités de chacune d’elles) sous le titre « Qur’an and the Earlier Scriptures » (« Le Coran et les écritures anciennes ») dans mon ouvrage intitulé Islamic Concept of Prophethood. 1 Ludwig Blan, docteur au Jewish Theological Seminary, Budapest, Hongrie, dans l’article “Worship” dans Jewish Encyclopedia, Vol. XII, pp. 568-6. 2 Le Talmud est le livre de la loi et des légendes juives comprenant le Mishnah (préceptes des aînés codifiés en 200 de notre ère). La Gemara est un commentaire sur le Mishnah (révisée, à Jérusalem, vers 400 et à Babylone, vers 500). 3 Pour plus de détails, voir Jews in the Light of Talmud, du docteur Rohling. Version arabe : al-Kans al-Marsoud fi Qawa’id fi al-Talmud par le Dr. Yusuf Hina. 1 The New Catholic Encyclopedia (1967) art. “The Holy Trinity”, Vol. 14, p.295 1The History of Christianity in the Light of Modern Knowledge, Glasgow, 1929, p. 407. 2 Alfred J. Butler, The Arab Conquest of Egypt and the Last Thirty Years of Roman Dominion, Oxford (1902) pp. 44-45. 1 Ces éléments étaient la lumière, l’eau, la terre et le vent. 2 A. Christensen, L’Iran Sous Les Sassanides, Paris, 1936, (Traduction en ourdou par le professeur Muhammad Iqbal, Iran ba-‘Ahd-I-Sasaniyan) 1 Ibid., pp.186-7. 2 Ibid., pp. 3 Ibid., pp. 183-233 4 Ishwar Topa, Hindustani Tammaddun, Hydrebad (N.D.) p. 209 et Jawahar Lal Nehru, Discovery of India, pp. 201-2. 1 Voir R.C. Dutt, Ancient India, Vol. III, p. 276. 2 Ce terme est resté en persan et en ourdou. 3 C.V. Vaidya, History of Medieval Hindu India, Vol. I, Poona (1924), p. 101. [1] History of Ancient India, Vol. I, p. 101. 2 L.S.S. O’Malley, Popular Hinduism – The Religion of the Masses, Cambridge (1935) pp. 6-7. 1 Kitabul-As-nam, par Ibn al-Kalabi, p. 33. 2 Bukhari, Kitab-ul-Maghazi, Chap. Conquest of Mecca. 3 Kitab-ul-Asnam, p.44. 4 L’empire romain oriental (ou byzantin), connu sous le nom de Rum par les Arabes et ayant pour capitale Constantinople, s’étendait à la Grèce, à la Bulgarie, à la Turquie, à la Syrie, à la Palesine, à toutes les îles situées dans la Méditerranée, à l’Égypte et à tous les pays du littoral nord-africain. Cet empire a vu le jour en 395 avant Jésus-Christ et a pris fin avec la chute de Constantinople aux mains des Turcs en 1453. 1 Historians History of the World, Vol. VII, p. 73. 1 T. Walter Wallbank et Alstair M. Taylor, Civilization, past and Present (Scott, Foresman & Co. 1954), pp. 261-62. 2 The Arab Conquest of Egypt, pp. 32, 42 et 46 3 Kurd ‘Ali, Khutat Sham, Vol. I, p.101 1 Iran ba ‘Ahd-I-Sasaniyan, pp. 223-269 1 Iran ba ‘Ahd-I-Sasaniyan, pp. 223-269 2 White palace of Chosroes. Pour plus de détails, voir Iran ba ‘Ah-I-Sasaniyan. 1 White palace of Chosroes. Pour plus de détails, voir Iran ba ‘Ah-I-Sasaniyan. 2 Le Tapis de Soie, de trente mètres de largeur et de longueur ; un paradis, ou un jardin, y était représenté ; les fleurs, les fruits et les arbustes y étaient imités à l’aide de broderies d’or et de pierres précieuses. Et ce grand carré était enrichi d’une bordure diaprée et verdoyante. 3 Shahin Mikarios, Tarikh Iran, (1898), p. 98. 4 Iran ba ‘Ahd-I-Sasaniyan, pp. 681 et 685. 1 Shahin Mikarios: Tarikh Iran, p. 98 2 Iran ba ‘Ahd-I-Sasaniyan, Chap. V 3 R.C. Dutt, Ancient India, Vol. III 4 Dayanand Sarswati, Satyarth Prakash, p. 344 5 Voir Mahabharat. 6 Bernier, F., Travels. Édité par Constable, 2 Vols. Ed. 1914 1 Pour plus de détails, voir le Manu Shastra, Chap. 1, 2, 8 et 11. 1 Vidya Dhar Mahajan: Muslim Rule in India, Delhi, 1970, p. 33. 2 Voir le Coran, les livres de ahadith et les collections d’ouvrages poétiques sur Ash’ar ‘Arab comme Hamasah, Sab’a Mu’allaqat, etc. 1 Plus de détails dans la collection d’ouvrages poétiques de l’époque pré-islamique et dans les livres sur Akhbar-I-Arab. 2 Frank Thilly, History of Philosphy, New York, 1945, pp. 155-58. 3 Leckey, W.E.H., History of European Morals, London, 1930, Part II, p. 46. 1 Robert Briffault, The Making of Humanity, p. 164. 1 H.G. Wells, A Short History of the World, London, 1924, p. 140 2 Ibid. |
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