Yathrib avant l’Islam | Islamopédie
Accueil > Bibliothèque > Nadwi > Vie du Prophète

< L’époque de l’ignorance

< La péninsule arabe

< La Mecque avant la venue du Prophète

< La Mecque, lieu de naissance du Prophète

< La venue du prophète Mohammed

< De la naissance à la prophétie

< L’aube de la Prophétie

< Yathrib avant l’Islam

< À Médine

< Décisive bataille de Badr

< La bataille d’Ouhoud

< La bataille des Tranchées

< Mesures contre Bani Qourayda

< La trêve de Houdaybiya

< Lettres aux monarques

< L’expédition de Khaybar

< L’expédition de Mou_ta

< La conquête de la Mecque

< La bataille de Hounayn

< La bataille de Taîf

< L’expédition de Tabouk

< L’année des délégations

< Le pèlerinage d'adieu

< Le décès
Télévisions Radios Accueil Bibliothèque Vidéothèque

Yathrib avant l’Islam
( Accueil > Bibliothèque > Nadwi > Vie du Prophète)

LA DIFFÉRENCE ENTRE LES SOCIÉTÉS MECQUOISE ET MÉDINOISE

Allah avait choisi Yathrib comme refuge pour le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) après sa migration. Il l’avait également élue non seulement pour y faire naître la première société islamique, mais aussi pour qu’elle serve de foyer, de centre pour le message universel de l’islam. Parce que ce grand honneur a été accordé à Yathrib, il devient nécessaire d’en connaître les caractéristiques, autant physiques, sociales que culturelles; les tribus arabes qui l’ont habitée ou l’habitent toujours, les types de relations entre elles, les manipulations économiques et politiques des juifs et leur esprit belliqueux, ainsi que le mode de vie engendré par son sol très fertile. De nombreuses religions, cultures et communautés cohabitaient sans problème à Yathrib, contrairement à la Mecque où une seule religion et une seule culture dominaient. Ces descriptions, bien que non exhaustives, dressent un portrait de la situation de Médine au moment où le Messager (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) s’installa dans cette ville.

LES JUIFS

Chez les historiens, l’opinion la plus répandue concernantles colonies juives en Arabie en général et à Médine en particulier est qu’elles datent du premier siècle après J.-C. Le Dr Israel Wellphenson écrit:

Après que la Palestine et Jérusalem eussent été dévastées en l’an 70 après J.-C., les juifs se dispersèrent en différents endroits dans le monde et un groupe d’entre eux prit le chemin de l’Arabie. Cela correspond à l’opinion de l’historien juif Josephus, qui était lui-même présent lors du siège de Jérusalem et qui avait dirigé les unités juives à plusieurs reprises. Des sources arabes corroborent d’ailleurs ses affirmations.

Trois tribus juives s’étaient installées à Médine: Qaynouqa, an-Nadir et Qourayza. Ensemble, ces tribus comptaient environ deux mille adultes. Environ sept cents combattants appartenaient à la tribu de Qaynouqa; an-Nadir en comptait presque autant, alors qu’on en retrouvait entre sept et neuf cents dans la tribu de Qourayza. 1

Ces tribus n’étaient pas en bon termes les unes avec les autres et se retrouvaient souvent en situation d’affrontement. Le Dr Israel Wellphenson écrit:

Bani Qaynouqa étaient opposés au reste des juifs parce que ces derniers s’étaient alliés à Bani Khazraj lors de la bataille de Bou’ath. Au cours de cette bataille, Bani an-Nadir et Bani Qourayza avaient fait subir une cuisante défaite à Bani Qaynouqa en dépit du fait que cette dernière avait payé le tribut du sang pour les prisonniers de guerre. La rancune et l’amertume entre les tribus juives avaient subsisté après la bataille de Bou’ath. C’est pourquoi lorsque Bani Qaynouqa se brouilla, par la suite, avec les Ansar, aucune tribu juive ne vint à sa rescousse. 1

Le Coran fait également allusion à cette discorde mutuelle entre les juifs:

«Et rappelez-vous lorsque Nous obtînmes de vous l’engagement de ne pas verser le sang (par le meurtre), de ne pas vous expulser les uns les autres de vos maisons. Puis vous y avez souscrit avec votre propre témoignage.

Quoique ainsi engagés, voilà que vous vous entretuez, que vous expulsez de leurs maisons une partie d’entre vous contre qui vous prêtez main forte par péché et agression. Mais quelle contradiction! Si vos coreligionnaires vous viennent captifs, vous les rançonnez alors qu’il vous était interdit de les expulser de chez eux.» (Coran, 2:84-5).

Les juifs de Médine habitaient des quartiers distincts localisés dans différentes parties de la ville. Quand Bani an-Nadir et Bani Qourayza forcèrent Bani Qaynouqa à quitter leur colonie située en banlieue de la ville, ces derniers allèrent s’installer dans un quartier de la ville. Les membres de Bani an-Nadir habitaient tout en haut, à quelques quatre ou cinq kilomètres de la ville, près de la vallée de Bathan qui abritait les terres agricoles et les oliveraies les plus fertiles de Médine. Quant à la troisième tribu juive, Bani Qourayza, elle occupait un endroit connu sous le nom de Mehzor, situé à quelques kilomètres au sud de la ville. 2

Les juifs de Médine vivaient en colonies très denses dans lesquelles ils avaient érigé des fortifications et des citadelles. Ils n’étaient toutefois pas indépendants; ils étaient constitués en clans, confédérés avec les tribus arabes les plus puissantes, ce qui leur garantissait l’immunité contre les raids des nomades. Les pillages par les tribus nomades constituant une perpétuelle menace, les tribus juives devaient continuellement chercher protection auprès du chef de clan de l’une ou l’autre des tribus arabes les plus influentes. 1

LES AFFAIRES RELIGIEUSES DES JUIFS

En raison de leur religion et de leur loi divines, les juifs se considéraient comme privilégiés. Ils avaient leurs propres séminaires, connus sous le nom de Midras, où ils enseignaient les sciences religieuses et laïques, le droit, l’histoire et les traditions talmudiques. Ils possédaient également des synagogues où ils offraient leurs prières et autres rituels religieux et où ils se rassemblaient le plus souvent pour discuter de leurs affaires. Ils observaient les lois du Pentateuque de même que les nombreuses règles coutumières très rigides imposées par leurs prêtres et rabbins. Par ailleurs, ils célébraient les fêtes juives traditionnelles et observaient des jeûnes spécifiques. Par exemple, ils respectaient, le dixième jour du mois de Tishri, le jeûne de l’Expiation. 2

LES FINANCES

Les relations financières des juifs médinois avec les autres tribus se limitaient principalement aux prêts usuriers ou sur gage, et à la mise sous séquestre de propriétés personnelles suite à des défauts de paiement. Une région agricole comme celle de Médine offrait de nombreuses possibilités à quiconque voulait offrir des prêts financiers, car les fermiers avaient souvent besoin de capital pour l’exploitation de leurs terres. 3

Le système de crédit ne se limitait pas à offrir des propriétés personnelles comme garantie de remboursement des prêts: en effet, les bailleurs de fonds forçaient souvent les débiteurs à soumettre leurs femmes et leurs enfants en garantie. L’incident relié au meurtre de Ka’b bin Ashraf, recueilli par Boukhari, témoigne des pratiques en vigueur à cette époque:

Mohammed bin Maslamah dit à Ka’b: «Maintenant, nous espérons que vous nous prêterez l’équivalent d’une charge de chameau ou deux de nourriture.» Ka’b répondit: «Je le ferai si vous me laissez quelque chose en gage.» Les musulmans répliquèrent: «Que veux-tu?» Ka’b dit: «Laissez-moi vos femmes en gage.», ce à quoi ils répondirent:«Comment pouvons-nous te laisser en gage nos femmes, qui sont les plus belles d’entre toutes les Arabes?» Ka’b éluda la question et dit:«Alors laissez-moi vos fils en gage.» Les musulmans répliquèrent: «Comment pouvons-nous te laisser nos fils en gage alors que plus tard, ils seront insultés à cause de cela et les gens diront: «Ils ont été mis en gage pour l’équivalent d’une charge de chameau ou deux de nourriture!» Cela nous déshonorera! Nous pouvons, cependant, te laisser notre armure en gage.» 1

De telles transactions finirent par engendrer, naturellement, de la haine et de l’aversion entre les deux parties, d’autant plus que les Arabes étaient connus pour être très susceptibles en ce qui avait trait à l’honneur de leurs femmes.

La concentration des capitaux entre les mains des juifs avait donné à ces derniers le pouvoir d’exercer des pressions sur l’économie sociale de la ville. Les marchés financiers étaient à leur merci; ils provoquaient régulièrement des hausses et des baisses factices en thésaurisant l’argent. La majorité des gens, à Médine, détestaient les juifs à cause de ces pratiques malhonnêtes qui allaient à l’encontre des principes de la plupart des Arabes. 1

En raison de leur propension à l’avarice, les juifs ne pouvaient manquer de suivre une politique expansionniste, tel que le fait remarquer De Lacy O’Leary dans son ouvrage intitulé Arabia before Muhammad:

Au septième siècle, une profonde inimitié opposait ces Bédouins2 aux colonies juives car ces dernières, en étendant sans cesse leurs territoires agricoles, se mirent à empiéter petit à petit sur des terres que les Bédouins considéraient comme leurs. 3

Les juifs, n’écoutant que leur cupidité et leur égoïsme dans leurs relations sociales avec les tribus arabes (Aus et Khazraj), dépensaient sans compter, quoique de façon judicieuse, lorsqu’il s’agissait de créer des divisions entre les deux tribus. Ils avaient d’ailleurs, à plusieurs reprises, réussi avec succès à monter une tribu contre l’autre, ce qui avait eu pour effet d’épuiser chaque tribu et de la ruiner financièrement. Le seul et unique objectif que les juifs s’étaient fixé était de maintenir leur pouvoir économique sur Médine.

Les juifs attendaient un rédempteur depuis plusieurs siècles. Cette croyance en un prophète qui devait venir, ils l’avaient souvent partagée avec les Arabes, ce qui avait, à la longue, préparé ces derniers à cette éventualité. C’est pour cette raison que les tribus de Aus et Khazraj avaient été si promptes à prêter serment d’allégeance au Messager (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui). 4

LES CONDITIONS RELIGIEUSES ET CULTURELLES

Les juifs d’Arabie parlaient l’arabe, mais leur dialecte était parsemé d’hébreu car ils n’avaient jamais abandonné leurs objectifs religieux. Sur les activités missionnaires des juifs, le Dr Israel Wellphenson écrit:

On peut être plus catégorique à propos des occasions qui furent offertes aux juifs de consolider leur suprématie religieuse sur l’Arabie. S’ils l’avaient voulu, ils auraient pu user de leur influence le plus avantageusement possible. Mais, tel que le savent trop bien ceux qui ont étudié l’histoire des juifs, ces derniers n’ont jamais fait aucun effort pour inviter d’autres nations à embrasser leur religion; pour certaines raisons, on leur a plutôt interdit de prêcher aux autres nations. 1

Aussi étrange que cela puisse paraître, plusieurs membres des Aus et des Khazraj, ainsi que d’autres tribus arabes, avaient été judaïsés de par leurs étroites relations avec les juifs ou de par certains liens du sang. Par conséquent, il y avait en Arabie à la fois des juifs de descendance israélite et des convertis arabes. Le poète Ka’b bin Ashraf (souvent appelé «an-Nadir») appartenait à la tribu de Tayy. Son père avait épousé une femme de la tribu de Bani an-Nadir, et lui-même fut élevé pour devenir un juif pratiquant. Ibn Hisham écrit, à son sujet: «Ka’b bin Ashraf, qui était un membre de la tribu Tayy de la branche des Bani-Nabhan et dont la mère provenait de Bani an-Nadir.» 2

Il existait une coutume chez les Arabes voulant que quiconque perdait un fils en bas âge devait déclarer à Allah que si son prochain fils demeurait en vie, il le confierait à un juif qui l’élèverait dans sa religion. Dans le recueil de ahadith Sounan Abou Dawoud se trouve un hadith faisant allusion à cette coutume:

Ibn ‘Abbas a dit: «Toute femme dont l’enfant en bas âge mourait faisait le vœu que si son prochain enfant demeurait en vie, elle en ferait un juif. Par conséquent, lorsque les gens de Banou an-Nadir furent déportés, ils avaient les fils des Ansar avec eux. Ils dirent: «Nous n’abandonnerons pas nos fils.» Sur ce, la révélation vint: «Pas de contrainte en religion.» 1

AUS ET KHARAJ

Les deux grandes tribus arabes de Médine, Aus et Khazraj, descendaient toutes deux de la tribu de Azd, du Yémen, d’où provenaient des vagues successives d’immigrants qui avaient inondé les régions du nord à périodes régulières. Cet exode avait été provoqué par toutes sortes de facteurs, dont la situation politique instable du Yémen, les attaques abyssiniennes et l’interruption du système d’irrigation servant à l’agriculture suite à la destruction du Ma’rib Dam. Cependant, les deux tribus étaient venues s’installer à Médine après les juifs. Les Aus s’installèrent à ‘Awali, une région au sud-est de Médine, tandis que les Khazraj élirent domicile dans le centre de la ville, ainsi que dans les quartiers du nord. La partie nord de la ville étant située à basse altitude, rien ne s’interposait entre les habitations des Khazraj et Harrata Wabrah, à l’ouest.

La tribu de Khazraj était constituée de quatre clans: Malik, ‘Adiy, Mazin et Dinar, tous collatéraux de Banou Najjar, et aussi connus sous le nom de Taym al-Lat. Banou Najjar s’installa au centre de la ville, là où se dresse aujourd’hui la mosquée du Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui). Les Aus, qui s’étaient installés sur des terres arables et fertiles, étaient voisins de la plus puissante et de la plus influente tribu juive, tandis que les Khazraj, qui occupaient des terres beaucoup moins fertiles, n’avaient que Banou Qaynouqa comme voisins. 1

Il est quelque peu difficile de recenser avec exactitude le nombre d’hommes faisant partie des forces armées des tribus de Aus et de Khazraj, mais il est possible d’en faire une estimation d’après les différentes batailles auxquelles ils ont pris part après la migration du Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) à Médine. Les combattants des deux tribus, au moment de la conquête de la Mecque, étaient au nombre de quatre mille. 2

Lorsque le Messager (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) émigra à Médine, les Arabes étaient puissants et occupaient une position de leadership. Les juifs, parce qu’ils étaient désunis, avaient adopté une position de subordination en créant des alliances avec les Aus ou les Khazraj. Les relations des juifs entre eux étaient pires que celles qu’ils entretenaient avec leurs propres ennemis. En effet, lors de conflits, ils étaient encore plus tyranniques envers leurs coreligionnaires qu’ils ne l’étaient envers les Arabes. Et c’est à cause de cette antipathie mutuelle que les membres de Bani Qaynouqa furent forcés d’abandonner leurs terres agricoles et de travailler comme artisans pour survivre. 3

Par ailleurs, il arrivait fréquemment aux Aus et aux Khazraj d’entrer en conflit. Leur premier affrontement fut la bataille de Samyr et le dernier, la bataille de Bou’ath, qui eut lieu cinq ans avant la Hijrah.4 Les juifs s’efforçaient constamment de semer la discorde entre les Aus et les Khazraj et de les amener à se disputer afin de détourner leur attention d’eux (les juifs). Les tribus arabes étaient parfaitement conscientes de leurs diaboliques machinations; ils avaient surnommé les juifs «les renards».

Un incident relaté par Ibn Is’haq et recueilli par Ibn Hisham démontre bien le caractère des juifs. Sh’ath bin Qays était un vieux juif qui nourrissait beaucoup de rancœur envers les musulmans. Un jour, il passa près d’un groupe de compagnons du Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) issus des tribus de Aus et Khazraj, qui discutaient. La vue de leur amitié et de leur unité emplit son cœur de rage. Alors il demanda à un jeune juif ami des Ansars de se joindre à eux et de leur parler de la bataille de Bou’ath, ainsi que des batailles précédentes, et de leur réciter certains poèmes faisant allusion à ces événements dans le but d’attiser leurs sentiments tribaux.

La fourberie de Shath ne fut pas vaine car bientôt, les représentants des deux tribus se mirent à se disputer au sujet de leurs guerres passées. Leurs passions furent ravivées et ils se mirent à se vanter et à se quereller jusqu’à ce qu’ils fussent sur le point de dégainer leurs épées. C’est à ce moment que le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) vint à passer en compagnie de quelques mouhajirines; il les calma et leur rappela les liens que l’islam avait créés entre eux. Alors les Ansars réalisèrent qu’ils avaient été dupés par l’ennemi. Ils se mirent à pleurer, ils s’embrassèrent et se réunirent à nouveau comme si rien ne s’était passé. 1

LES CONDITIONS PHYSIQUES ET GÉOGRAPHIQUES

Au moment de l’émigration du Messager (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) à Yathrib, la ville était divisée en quartiers distincts: certains étaient habités par des Arabes et d’autres par des juifs, chaque clan ayant ses propres districts. Chaque district était constitué d’un quartier résidentiel et de terres agricoles, ainsi que d’une forteresse.1 C’est ainsi que l’on dénombrait pas moins de cinquante-neuf forteresses à Médine.2 Le Dr Israel Wellphenson écrit, au sujet de ces forteresses:

Les forteresses jouaient un rôle important à Yathrib, car les gens y trouvaient refuge lors de raids organisés par les ennemis. Elles offraient protection aux femmes et aux enfants lorsque leur clan était la cible d’attaques, cependant que les hommes restaient à l’extérieur afin de combattre l’ennemi. Ces forteresses étaient également utilisées pour entreposer des céréales et des fruits car les ennemis pouvaient aisément les voler s’ils étaient laissés à l’extérieur. Toutes sortes de biens, ainsi que des armes, étaient aussi gardés dans ces endroits. De plus, les caravanes transportant des marchandises faisaient habituellement halte près de ces citadelles car des marchés étaient souvent organisés à leurs portes. Ces fortifications abritaient parfois des synagogues et des écoles connues sous le nom de Midras. 3 Les leaders et chefs de clan juifs avaient pour habitude de se rassembler dans ces forteresses pour se consulter et prendre des décisions importantes qui étaient scellées en prêtant serment sur les écritures. 4

Ces forteresses étaient appelées Outoum. Voici comment le Dr Wellphenson définit ce mot:

En hébreu, le terme a une connotation signifiant «exclure» ou «obstruer». Lorsqu’il est utilisé à propos d’un mur, il signifie une fenêtre qui est fermée de l’extérieur mais qui peut s’ouvrir de l’intérieur. Il signifie également un mur de défense, ou rempart. Nous pouvons donc présumer que Ouloum était le nom que les juifs avaient donné à leurs forteresses. Elles étaient dotées de volets qui pouvaient être fermés de l’extérieur et ouverts de l’intérieur.

Yathrib abondait donc en forteresses si proches les unes des autres que de loin, on ne voyait qu’elles. Le Coran fait également allusion à cette particularité en ces termes:

«Le butin provenant des biens des habitants des cités, qu’Allah a accordé sans combat à Son Messager…» (Coran, 59:7).

«Tous ne vous combattront que retranchés dans des cités fortifiées ou de derrière des murailles.» (Coran, 59:14).

Les plaines de lave occupent une certaine importance dans la géographie de Médine. Ces plaines, formées par la matière refroidie d’un volcan s’étant transformée en rochers bruns foncé et noirs, de formes et de grandeurs irrégulières, sont très étendues et ne peuvent être traversées à pied, ni même à dos de cheval ou de chameau. Deux de ces plaines sont plus étendues que les autres. L’une, à l’est, est connue sous le nom de Harrat Waqim, tandis que l’autre, à l’ouest, est connue sous le nom de Harrat Wabarah. Majdouddin Firozabadi écrit, dans son ouvrage intitulé Al-Maghanim al-Matabata fi Ma’alim out-Tabbah, que de nombreuses plaines de lave entourent Médine. Les deux plaines principales (à l’est et à l’ouest) ont en quelque sorte fait de la cité une forteresse en soi qui ne peut être attaquée que par son côté septentrional (là où des tranchées furent creusées lors de la Bataille des Tranchées). Du côté sud, les oasis et les palmeraies, de même que les maisons à étages de ce quartier à forte densité de population défendent la ville contre les incursions ennemies.1 L’emplacement stratégique de Médine fut l’un des facteurs ayant poussé les émigrés à la choisir comme nouvelle patrie.

Harrata Waqim, plaine située à l’est de la ville et bordée de nombreuses oasis, était plus peuplée que Harrata Wabarah. Lorsque le Prophète (paix et bénédiction d’Allah soient sur lui) émigra à Yathrib, les tribus juives les plus influentes, telles Banou an-Nadir et Banou Qourayza, vivaient à Harrata Waqim, tout comme certains clans importants des Aus tels Banou ‘Abdoul Ash’hal, Banou Haritha et Banou Mou’awiya. La plaine de lave orientale avait été nommée Waqim, du nom d’une localité située tout près, dans le district occupé par Bani ‘Abdoul Ash’hal.2

LES CONDITIONS RELIGIEUSES ET SOCIALES

Généralement parlant, les habitants de Médine se conformaient aux façons de vivre des Qouraishites, qu’ils respectaient en tant que gardiens du Sanctuaire et qu’ils considéraient comme chefs spirituels et moraux. Païens comme tous les autres Arabes, les Médinois adoraient, en général, les mêmes idoles qu’adoraient les habitants du Hijaz, et de la Mecque en particulier, en plus de quelques déités régionales ou tribales considérées comme les déités personnelles ou privées de ces clans. Manat était la plus ancienne et la plus populaire déité des Médinois; Aus et Khazraj la considéraient comme la partenaire d’Allah. Cette idole était installée en bordure de mer, entre la Mecque et Médine, à un endroit nommé Moushallal, près de Qoudayd. Al-Lat était l’idole préférée des habitants de Ta’if, tandis que les membres de Qouraish révéraient al-Ouzza en tant que déité nationale. Le peuple de chaque endroit avait un «dieu-patron» auquel il était plus attaché qu’aux autres. Quiconque, à Médine, avait une réplique en bois d’une idole l’appelait invariablement Manat. C’était d’ailleurs le cas de ‘Amr bin Jamouh, chef de Bani Salama, à Médine, avant sa conversion à l’islam. 1

Ahmad a recueilli un hadith de ‘Ourwa, selon qui ‘Aisha a dit: «Les Ansars avaient l’habitude de crier labbaik2 à Manat et de l’adorer à Moushallal avant d’accepter l’islam. Et quiconque faisait le pèlerinage en son nom (Manat) considérait alors comme interdit de faire le va-et-vient entre les monts Safa et Marwa.3 Donc un jour, des gens dirent au Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui): «Ô Messager d’Allah, lorsque nous étions païens, nous n’étions pas à l’aise de faire le va-et-vient entre les monts Safa et Marwa.» C’est alors qu’Allah fit descendre le verset suivant: «As-Safa et al-Marwah sont vraiment parmi les lieux sacrés d’Allah.» (Coran, 2:158).

Nous ne connaissons pas d’autres idoles qui, à Médine, étaient glorifiées au même niveau que al-Lat, Manat, al-Ouzza et Houbal. Et il n’y avait aucune autre idole, installée à Médine, qui recevait la visite des membres d’autres tribus. Il semble que Médine n’ait jamais été aussi parsemée d’idoles que pouvait l’être la Mecque, où une idole était installée dans chaque maison et où les répliques de ces idoles étaient vendues aux pèlerins de passage. Bref, la Mecque était le symbole de l’idolâtrie en Arabie, tandis que Médine ne faisait que suivre ses traces.

À Médine, il y avait deux jours de festivités, dans l’année, au cours desquels les gens s’adonnaient à toutes sortes de jeux. Lorsque le Messager (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) vint à Médine, il leur dit: «Allah vous a remplacé cela par quelque chose de meilleur: le jour du sacrifice, et le jour où vous rompez le jeûne (‘Eid).»1 Certains commentateurs de ahadith sont d’avis que les deux festivals célébrés par les gens de Médine étaient Nawroz et Mehrjan, qu’ils avaient peut-être pris des Perses. 2

Aus et Khazraj venaient d’une lignée dont la noblesse était reconnue même par Qouraish. Les Ansars étaient des descendants de Banou Qahtan, qui appartenait à la lignée sudiste des Arabes Aribah avec qui Qouraish était lié par alliance. Hashim bin ‘Abdou Manaf avait épousé Salma bint ‘Amr bin Zayd de Banou Adiy bin al-Najjar, qui était un clan de Khazraj. Néanmoins, les membres de Qouraish considéraient leurs propres ancêtres comme plus nobles que ceux des clans arabes de Médine. Le jour de la bataille de Badr, lorsque ‘Outba, Shayba et Walid bin Rabi’a prirent la tête de leurs troupes et provoquèrent les musulmans en duel, quelques jeunes des Ansars s’avancèrent pour les affronter. Les guerriers de Qouraish, cependant, leur demandèrent de s’identifier. Lorsqu’ils apprirent qu’ils appartenaient aux Ansars, ils dirent: «Nous n’avons rien à voir avec vous.» Puis l’un d’entre eux cria: «Mohammed! Envoies-nous des gens de notre peuple et de notre sang pour nous affronter!». Alors le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) ordonna: «Ô ‘Oubayda bin al-Harith, avance-toi! Ô Hamza, avance-toi! Ô ‘Ali, avance-toi!» Lorsque les trois furent devant eux et qu’ils eurent décliné leur nom, les guerriers de Qouraish dirent: «Oui, ce sont des nobles et ce sont nos pairs.»

Les Qouraishites, très vaniteux, avaient toujours regardé de haut le métier d’agriculteur, que pratiquaient la plupart des Ansars en raison des caractéristiques géographiques de leur ville. Nous retrouvons un égotisme similaire dans les propos d’Abou Jahl lorsqu’il tomba aux mains de deux Ansars, qui étaient les fils de ‘Afra. Bien qu’il fût sur le point d’expirer, Abou Jahl dit à ‘Abdoullah bin Mas’oud: «Si seulement c’était quelqu’un d’autre qu’un cultivateur qui m’avait tué!»1

LES CONDITIONS ÉCONOMIQUES ET CULTURELLES

Médine était une véritable oasis. Le sol garantissait la réussite des cultures; c’est pourquoi sa population s’adonnait à l’agriculture et au jardinage. Ils cultivaient surtout des raisins et des dattes; on retrouvait donc de nombreux vignobles et palmeraies.2 Il arrivait même, parfois, que deux ou plusieurs palmiers poussentà partir d’une seule et même racine (voir Coran, 13:4).

Des céréales et des légumes de différentes variétés étaient cultivées sur les fermes. Cependant, les dattes demeuraient le principal aliment au menu des gens, surtout en temps de sécheresse, car ce fruit pouvait être entreposé pour la vente ou échangé contre d’autres aliments. Le dattier était le roi des arbres d’Arabie, une source de prospérité pour les gens de Médine, leur fournissant un aliment consistant et du fourrage pour les chameaux. Son tronc, son écorce et ses feuilles étaient également utilisés dans la construction de maisons et dans la fabrication de toutes sortes d’objets utiles à la vie courante.3

De très nombreuses variétés de dattes1 étaient cultivées à Médine, où les gens avaient mis au point, après maintes expérimentations, des méthodes permettant d’améliorer la qualité et la production des dattes. Par exemple, ils faisaient la distinction entre les pollens mâles et les pistils femelles et ils fertilisaient les ovules selon une méthode appelée Tabir.2

Médine était un centre agricole de premier plan. Elle jouissait aussi de nombreux commerces florissants, bien qu’ils ne fussent pas aussi importants que ceux de la Mecque. Les vallées rocailleuses et stériles de la Mecque ne permettaient pas d’autres occupations que l’organisation régulière de caravanes envoyées à l’étranger pour vendre des marchandises, hiver comme été.

Certaines activités industrielles étaient restreintes aux juifs de Médine. Ils avaient probablement acquis ces compétences au Yémen; par exemple, les hommes de Bani Qaynouqa pratiquaient le métier d’orfèvre. Les juifs étaient plus riches que les autres tribus installées à Médine et leurs maisons regorgeaient de luxe et abondaient en or et en argent. 3

Le sol de Médine est très fertile en raison de la matière volcanique ayant formé les plaines de lave environnantes. La ville est située au pied de la vallée où des cours d’eau descendants irriguent les terres agricoles et les palmeraies. Un wadi verdoyant, bien approvisionné en eau, où s’étendent à perte de vue des jardins et des vignobles, qu’ils appelaient ‘Aqiq, était l’endroit préféré des habitants de Médine. Comme l’eau souterraine était plus qu’abondante, il y avait plusieurs puits, dispersés ça et là à travers la ville, qui servaient à irriguer les jardins.

Les vignobles et palmeraies, entourés de murs, étaient connus sous le nom de ha’yet.1 Les puits étaient remplis à pleine capacité et leur eau était dirigée vers les vergers par l’intermédiaire de canaux ou par système de gravité.2

L’orge était la principale céréale produite à Médine, suivie du blé. Les légumes, quant à eux, étaient produits en abondance. Les transactions commerciales étaient de différents types3, que l’on nommait, entre autres, Mouzababa4, Mouhaqala5, Moukhabra6, Mou’awama7, etc. Certaines d’entre elles furent maintenues après l’islam, certaines furent modifiées et d’autres furent totalement interdites.

Les monnaies en circulation à la Mecque et à Médine étaient similaires à celles mentionnées dans le chapitre traitant de la Mecque. Cependant, comme les habitants de Médine devaient mener leurs transactions commerciales en céréales et en fruits, beaucoup d’entre elles reposaient donc sur des unités de mesure de volume. Ces mesures s’appelaient Moudd, S’a, Faraq, ‘Araq et Wasaq. Les mesures de poids en vigueur à Médine s’appelaient dirham, shihaq, danaq, qirat, naqwat ratl, qintar et aouqiya.1

Médine jouissait d’un sol fertile, mais sa production céréalière ne lui suffisait pas; elle devait donc importer des denrées supplémentaires. La farine2, le beurre et le miel étaient importés de Syrie. Tirmidhi rapporte, selon Qatada bin N’ouman, que l’alimentation de base des gens de Médine consistait en dattes et en orge, mais les plus riches achetaient de la farine des marchands syriens3 pour leur consommation personnelle tandis que les autres membres de la famille devaient se contenter de dattes et d’orge.4 Ce rapport met en lumière la différence dans les habitudes culinaires, de même que la disparité entre le niveau de vie des gens à l’aise et celui des gens plus pauvres dans la société médinoise pré-islamique.

Dans leur caractère et dans leurs inclinations, les juifs sont toujours demeurés fidèles à eux-mêmes en tout temps et tous lieux, et ont presque toujours suivi le même parcours de vie. À Médine, ils formaient la classe aisée tandis que les Arabes, à l’instar des Bédouins naïfs et candides, ne se préoccupaient guère de l’avenir et ne songeaient pas même à épargner en prévision des jours plus difficiles. Ils avaient la générosité dans le sang; ils dépensaient sans compter lorsqu’il s’agissait de bien recevoir leurs invités. Cette attitude les forçait, à intervalles réguliers, à emprunter de l’argent aux juifs en mettant en gage leurs biens personnels, emprunts dont les juifs exigeaient le remboursement avec intérêts.

Le bétail élevé par les gens était surtout constitué de chameaux, de vaches et d’agneaux. Les chameaux étaient également utilisés pour l’irrigation des terres agricoles; lorsqu’ils étaient utilisés de cette façon, ils étaient appelés al-Ibil oun-Nawadeh. Médine comptait plusieurs pâturages dont les deux plus connus étaient Dhoghabata et Ghaba. Les résidents de Médine envoyaient leurs troupeaux paître sur ces pâturages, qui leur fournissaient également leur bois à brûler. Ils dressaient aussi des chevaux pour les opérations militaires, mais pas à la même échelle que les habitants de la Mecque. Les hommes de Banou Soulaym se distinguaient par leurs talents de cavaliers et ils importaient leurs chevaux d’autres régions.

Médine comptait un certain nombre de marchés dont le plus important était administré par Bani Qaynouqa; on y vendait des objets décoratifs en argent et en or, des vêtements, du coton, de la soie, toutes sortes d’ouvrages faits à la main, des tapis et des rideaux avec des dessins décoratifs.1 Par ailleurs, certains petits commerçants vendaient de l’ambre gris et du vif-argent.2 Plusieurs formes de transactions commerciales étaient pratiquées, dont certaines furent perpétuées par l’islam et d’autres, abolies. Ces transactions étaient connues sous divers noms dont najash-wa-ahtikar, talaqqi our-rouk’ban, ba’i oul-masarrat, ba’i nasi`ah, ba’i al-hadir lalbadi, ba’i oul-moujazafah, ba’i oul-moudhabana et makhadrah. 3

La vie sociale et culturelle des gens de Médine était, en raison de leurs goûts raffinés, assez développée. Les maisons à deux étages étaient courantes à Médine4 et plusieurs d’entre elles possédaient même un potager. Les gens ne buvaient que de l’eau pure qui, souvent, devait être apportée de loin. Les gens utilisaient des coussins1 pour s’asseoir et leurs ustensiles incluaient des bols et des verres à boire en pierre ou en verre. Les lampes étaient fabriquées sous différentes formes et couleurs.2 Des sacs et de petits paniers étaient utilisés pour transporter des articles d’usage courant, ainsi que du maïs cueilli dans les champs. Les résidences de ceux qui étaient plus à l’aise, et plus particulièrement celles des juifs, étaient joliment décorées et meublées. Comme bijoux, les femmes portaient des bracelets, des boucles d’oreilles, des bagues, des colliers d’or ou de pierres précieuses3, etc.

Le travail sur le métier à filer et le tissage étaient des activités ménagères courantes auxquelles s’adonnaient les femmes de Médine dans leurs temps libres. La couture et la teinture des vêtements, la construction de maisons, la maçonnerie et la taille des objets dans la pierre étaient quelques-uns des travaux manuels dans lesquels les gens de Médine excellaient bien avant que le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) n’y émigre.

LA SOCIÉTÉ AVANCÉE ET HÉTÉROGÈNE DE YATHRIB

La hijrah du Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) et de ses compagnons de la Mecque à Médine était une migration d’une ville à une autre. Mais la nouvelle patrie des émigrés n’en demeurait pas moins bien différente, à plusieurs niveaux, de la ville qu’ils venaient de quitter. Elle était d’abord plus petite que leur ville natale; ensuite, sa vie sociale était beaucoup plus complexe que celle de la Mecque. Le Messager (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) avait donc à faire face à des problèmes de nature différente en raison des diverses religions pratiquées par les Médinois, chaque religion exigeant des codes sociaux et des coutumes variés, sans mentionner leurs traits culturels distincts. La tâche herculéenne qui l’attendait consistait donc à surmonter, dans un premier temps, et à améliorer ensuite la situation qui prévalait alors. Un tel exploit ne pouvait être accompli que par un prophète, envoyé par Allah et doté, par Lui, de sagesse, de prévoyance, de conviction, de détermination, et de la capacité à rassembler les idées et les idéaux conflictuels pour les sublimer en un nouveau concept qui ouvrirait à l’humanité moribonde d’alors la porte d’un monde nouveau. Et, par-dessus tout, un tel sauveur se devait d’avoir une personnalité des plus aimables. Avec combien d’à propos Allah a-t-Il fait connaître à l’humanité les services rendus par ce bienfaiteur de la race humaine:

«(Quant aux croyants), Il a uni leurs cœurs (par la foi). Aurais-tu dépensé tout ce qui est sur terre, tu n’aurais pu unir leurs cœurs; mais c’est Allah qui les a unis, car Il est Puissant et Sage.» (Coran, 8:63).

1 Ces chiffres sont basés sur le nombre de juifs de différentes tribus fournis par des biographes comme Ibn Hisham, chiffres estimés à partir de l’exil de Bani An-Nadir, du châtiment de Bani Qourayza, etc. Bani Qaynouqa, an-Nadir et Qourayza étaient des tribus principales constituées de plusieurs clans. Par exemple, Bani Badhal était un clan allié à Bani Qourayza. Un certain nombre de personnes qui appartenaient à ce clan et qui avaient accepté l’islam étaient d’éminents compagnons. Bani Zanba était une autre branche de Bani an-Najjar. Bani Saida, Bani Th’alaba, Bani Jafna, Bani al Harith etc. ont toutes été mentionnées dans le traité conclu par le Messager avec les juifs. Après la mention de ces tribus, le traité dit: «Les chefs de file et les amis des juifs ont le même statut que ces derniers.» Samhoudi écrit, dans son ouvrage intitulé Wafa-oul-Wafa, que les juifs étaient divisés en plus de vingt clans.

1 Al-Yahoud fi Balad il-Arab

2 Dr. Mohammed Syed al-Tantawi, Banou Israel fil Qour’an wal-Sounnah, p. 77.

1 Dr. Jawwad ‘Ali, Tarikh al-‘Arab Qabl al-Islam, (Baghdad), vol. vii, p. 23.

2 Bani Israel fil-Qour’an wal-Sounnah, pp. 80-81.

3 Bani Israel fil-Qour’an wal-Sounnah, pp. 80-81.

1 Boukhari, Kitab-oul-Maghazi, voir Qatl K’ab bin Ashraf.

1 Banou Israel fil-Qour’an wal-Sounnah, p. 79.

2 Dr. Lacy O’ Leary fait référence aux Aus, aux Khazraj et à d’autres tribus arabes qui vivaient dans les environs de Médine.

3 Arabia before Mohammad (l’Arabie avant Mohammed), p. 174.

4 Dr Mohammed Syed Al-Tantawi, Baonu Israel fil-Qour’an wal-Sounnah, pp. 73-101.

1 Dr Israel Wellphenson, Al-Yahoud fil Balad il-Arab, p. 72

2 Ibn Hisham, vol. I, p. 514

1 Sounan Abou Dawoud, Kitab-oul Jihad, vol. II.

1 Makkahwal Madinah, p. 311

2 Al-Imta, vol. I, p. 364

3 Makkahwal Madinah, p. 322

4 Fath-oul-Bari, vol. VII, p. 85. Voir Ibn Kathir pour le récit détaillé de la bataille de Bou’ath.

1 Ibn Hisham, vol. I, pp. 555-6

1 Al-Yahoud fil Balad il-Arab, p. 116

2 Al-Samhoudi, Wafa-oul-wafa’ fi Akhbar oul-Moustafa, vol. p. 116.

3 Une abréviation de Bet ha-Midras, qui signifie maison d’étude, ou l’endroit où les étudiants en droit se rassemblaient. Utilisé par opposition à Bet ha-Sefer, i.e. l’école primaire fréquentée par des enfants de moins de treize ans qui apprennent les écritures. Il va sans dire que les juifs de Médine avaient des institutions d’éducation supérieure. (Jewish Encyclopedia, vol. II, Art. “Bet ha-Midras”).

4 Al-Yahoud fi balad il-Arab, pp. 116-117

1 Al-Maghanim al-Matabata fi Ma’alim out-Tabbah, pp. 108-114.

2 Dr. Mohammed Hussain Haikal, Manzal-al-Wahy, p. 557

1 Mahmoud Shoukri al-Alousi, Boulough al-‘Arab fi Ma’arafata Ahwa al-‘Arab, vol. I, p. 346 et vol. II, p. 208.

2 Litt.: “À ton service.”

3 Quelques autres ahadith reliés à ce sujet ont été rapportés par d’autres compagnons.

1 Boulough al-‘Arab.

2 Ibn Hisham, vol. I, p. 625

1 Mohammed bin Tahir Patni écrit, dans Majm’a al-Bahar, que les Arabes considéraient l’agriculture comme une occupation ne convenant pas à un homme de noble descendance. Abou Jahl voulait dire que si qui que ce soit d’autre que les fils de ‘Afra, qui était un cultivateur, l’avait tué, il n’en aurait pas eu honte. (vol. I, p. 68)

2 Les palmeraies de Médine étaient très denses. Un hadith mentionne que Abou Talha était un Ansar qui possédait une palmeraie si dense que si un petit oiseau y pénétrait, il avait ensuite de la difficulté à en sortir. Un jour, alors qu’il priait, il vit du coin de l’œil un moineau qui voletait, essayant de sortir de la palmeraie. Ce spectacle l’absorba tant qu’il en oublia sa prière pendant un moment. Il se sentit si coupable de ce moment d’inattention dans sa prière qu’il décida de donner cette palmeraie, cherchant la satisfaction d’Allah.

3 Voir Boukhari, Kitab oul ‘Ilm et son commentaire par Ibn Hajr et ‘Oyeni.

1 Les auteurs arabes ont recensé un très vaste vocabulaire au sujet des dattes et de tout ce qui y est rattaché, ce qui indique l’importance qu’elles occupaient dans la vie des Arabes en général, et dans celle des Médinois en particulier. Adab al-Katib, par Ibn Qoutaiba, Fiqah oul-Loughah, par Th’alabi et Al-Makhassis, par Ibn Sidah.

2 En fait, ils incisaient les ovules pour y injecter les grains de pollen.

3 Al-Yahoud fi balad il-‘Arab, p. 128

1 Boukhari, Kitab oul Maghazi. K’ab bin Malik raconte qu’après avoir enduré plusieurs attaques de la part des gens, il grimpa par-dessus le mur du verger d’Abou Qatada.

2 Voir le hadith rapporté par Abou Houraira, dans lequel il fait mention de canaux et des outils utilisés pour les creuser. (Mouslim).

3 Voir les chapitres traitant de l’agriculture et des fermiers dans le Sihah.

4 i.e. la vente des fruits sur le palmier pour une mesure précise de dattes.

5 i.e. la vente des récoltes avant qu’elles ne soient recueillies pour une quantité équivalente de céréales.

6 i.e. la location d’une terre pour un tiers ou un quart de sa production à la condition que les semences soient fournies par le propriétaire. On appelait cela mouza’a si les semences étaient fournies par le cultivateur mais certains lexicographes considèrent ces deux mots comme des synonymes. (Voir le commentaire sur Sharh Mouslim par an-Nawawi).

7 C’est-à-dire vendre la récolte deux à trois ans à l’avance.

1 Pour plus de détails, voir les livres de ahadith et Al-Taratib-al-Idariyah, par ‘Abdoul Ha’I al-Kattani, vol. pp. 413-15.

2 Le mot utilisé en arabe est darmak, qui signifie poudre fine ou plat à base de blé.

3 Connus sous le nom de dafit, ils étaient des marchands du Nabatacan, tel que rapporté par Mohammed Tahir Patni. (Majm’a Bahar, vol. III, p. 140).

4 Voir le commentaire d’at-Tirmidhi sur le verset coranique 4:107.

1 Dans un hadith rapporté par ‘Aisha et recueilli par Boukhari et Mouslim, le mot utilisé pour les rideaux est Qiram, ce qui, selon Mohammed Tahir Patni, désignait un lainage fin et multicolore ou un tissu à motifs utilisé comme écran dans les chambres des nouvelles mariées. (Majm’a Bahar oul-Anwar, Hydrebad, vol. IV, p. 258).

2 Al-Taratib al-Idariyah, vol. I, p. 97.

3 Pour plus de détails, voir les chapitres traitant des transactions commerciales dans les livres de ahadith, ou alors dans les livres de fiqh, qui expliquent les règles de ces différentes formes de transactions. Voir également Majm’a Bahar oul-Anwar al-Idariyah, vol. I, p. 97.

4 Voir les ahadith relatifs à l’arrivée du Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) à Médine et à son séjour dans la maison du Ansar Abou Ayyoub.

1 At-Taratib al-Idariyah, vol. I, p.97

2 Ibid., p. 104

3 En relatant l’incident de Ifak (hadith que l’on retrouve dans le Kitab oul-Moughazi de Boukhari), ‘Aisha utilise le mot Jiza pour désigner le collier qu’elle avait perdu. Le mot signifie pierres précieuses de couleur blanche et noire, que l’on trouve à Zifar, au Yémen.




Mots clés


mouslim al jouhani abou hourayra ibn taymiya taghout
Coran chouraym houdhayfi boukhari khawarij

mouawiya audient radio zamzam anas ibn malik

soudays chanqiti imsak tamud al hajjaj

tachahoud direction priere tafsir priere du besoin

talbis iblis ibn achir al housari exegese