1-1 : La science et ses mérites
La science et ses mérites Allah - تعالى - a dit : « Dis : ceux qui savent et les ignorants sont-ils égaux ? » [Coran : 39-9]. Il a dit également : « Et quand on vous dit de vous lever, levez-vous Allah élèvera en degrés ceux d'entre vous qui auront cru et ceux qui auront reçu le savoir » [Coran : 58-11]. Ibn 'Abbâs - رضى الله عنهما - a dit : « Les savants possèdent sept cents degrés au-dessus des croyants. L'espace entre deux degrés équivaut à la marche pendant cinq cent ans ». Allah - تعالى - a dit aussi : « Parmi les serviteurs d'Allah, les savants sont seuls à Le redouter » [Coran : 35-28]. De même le Hadîth rapporté par Mu'âwiya ibn Abî Soufyân - رضى الله عنه - : « J'ai entendu l'Envoyé d'Allah - صلى الله عليه وآله وسلم - dire : « Celui auquel Allah veut du bien, Il l'initie en matière de religion ». De même Abû Oumâma - رضى الله عنه - rapporte ceci : « On a évoqué devant l'Envoyé d'Allah - صلى الله عليه وآله وسلم - le cas de deux hommes : l'un est un dévot et l'autre est un savant. L'Envoyé - صلى الله عليه وآله وسلم - a dit : « Le mérite du savant sur le dévot est semblable au mien sur le plus proche d'entre vous. Ensuite l'Envoyé d'Allah - صلى الله عليه وآله وسلم - a ajouté : Allah et Ses anges ainsi que les habitants des cieux et de la terre et même la fourmi dans sa fourmilière et le poisson prient sur ceux qui initient les gens au bien ». Hadîth recensé par At-Thirmidhi qui ajoute : « C'est un Hadîth sahîh.» Il est dit également dans un autre Hadîth : « Le mérite du savant sur le dévot est semblable à celui de la lune au cours d'une nuit de pleine lune sur l'ensemble des planètes. C'est que les savants sont les héritiers des Prophètes. Or les Prophètes n'ont laissé en guise d'héritage ni dinar, ni dirham mais seulement la science. Aussi celui qui s'adonne à la science s'assure d'une grande chance.» De même Safwân Ibn Assal - رضى الله عنه - rapporte que le Prophète - صلى الله عليه وآله وسلم - a dit : « Les anges déploient leurs ailes pour celui qui étudie la science pour faire plaisir à sa demande ». Hadîth recensé par l'Imam Ahmed et Ibn Mâja. Pour sa part, al-Khatâbi note trois significations à propos de l'attitude des anges : - La première c'est le déploiement matériel des ailes. - La deuxième c'est la modestie par respect pour celui qui étudie la science - La troisième c'est le fait que les anges descendent là où il y a des séances consacrées à la science et cessent de voler. De même Abû Hurayra - رضى الله عنه - rapporte que le Prophète - صلى الله عليه وآله وسلم - a dit : « Pour celui qui emprunte une voie (tarîq) à la recherche d'une science, Allah - تعالى - lui rend de ce fait aisée une voie (tarîq) conduisant au Paradis » . Hadîth recensé par Muslim. On rapporte également que le Prophète - صلى الله عليه وآله وسلم - a dit : « Il n'y aura qu'un seul degré entre les Prophètes et celui qui est saisi par la mort pendant qu'il cherche la science pour revivifier l'Islam ». Il y a d'ailleurs de nombreuses Traditions en ce sens. Du reste l'un des sages disait : « Que je désire connaître ! Que pouvait atteindre celui qui rate la science et que pouvait rater celui qui possède la science ? » De même il y a, parmi les mérites de l'initiation au savoir (fadâ-il at-ta'lîm), ce que nous avons recensé dans les deux sahîh (recueils authentiques), d'après Sahl Ibn sa'd - رضى الله عنه - : « L'Envoyé d'Allah - صلى الله عليه وآله وسلم - lui a dit : « Qu'Allah guide grâce à toi un seul homme est meilleur pour toi que de posséder les plus belles bêtes ». De son côté Ibn 'Abbâs - رضى الله عنه - disait : « Pour celui qui initie les gens au bien, toutes les bêtes implorent en sa faveur », une tradition similaire d'après un Hadîth qu'on a fait remonter jusqu'au Prophète - صلى الله عليه وآله وسلم -. Si l'on demande en quoi consiste la demande de pardon en faveur de celui qui apprend le savoir aux autres ? On peut répondre par ceci : le bénéfice de la science embrasse toute chose y compris le poisson. En effet, grâce au savoir, les savants savent ce qui est licite et ce qui est illicite et recommandent de faire le bien à toute chose y compris à la bête immolée et au poisson. Ainsi, Allah - تعالى - a inspiré la demande de pardon en leur faveur en guise de récompense pour leur bonne action. De même Abû Mûsâ - رضى الله عنه - rapporte ceci : « L'Envoyé d'Allah - صلى الله عليه وآله وسلم - a dit : « La guidance (al-hudâ) et la science (al-'ilm) avec lesquelles Allah m'a envoyé s'apparentent à une pluie qui a touché une terre : là où la terre était bonne elle a accepté l'eau et elle a permis la pousse de l'herbe et de beaucoup de verdure ; là où la terre était marécageuse elle a retenu l'eau, et Allah en a fait profiter les gens qui ont pu ainsi boire, irriguer et semer; là où la terre était aplatie elle était stérile et elle n'a pas retenu l'eau. Ceci ressemble au cas de celui qui s'est initié à la religion d'Allah et qui a tiré bénéfice de ce avec quoi Allah m'a envoyé: il a appris le savoir et il l'a enseigné; ainsi qu'au cas de celui qui n'en a rien retenu et qui n'a accepté la guidance avec laquelle j'ai été envoyé » ». Hadîth recensé par les recueils authentiques ( As-Sahihayn ). Regarde, qu'Allah te prenne en miséricorde, combien ce Hadîth est lourd de conséquence pour les gens. En effet, les fuqaha doués d'une grande intelligence sont comparables aux terrains qui ont retenu l'eau et qui ont fait pousser l'herbe ; ceci parce qu'ils ont appris et assimilé le savoir avant de le décortiquer et de l'enseigner. Quant aux traditionnistes, transmetteurs du Hadith qui n'étaient pas dotés d'une grande faculté d'assimilation et de compréhension, ils ressemblent aux terrains marécageux qui ont retenu l'eau pour en faire bénéficier aux autres. Quant à ceux qu ont écouté sans pouvoir retenir et assimiler, ce sont les gens du commun qui sont des ignorants. Du reste al-Hasan al-Basrî - رحمه الله - disait : « S'il n'y avait pas de savants, les gens seraient comme les animaux ». Pour sa part, Mu'âdh Ibn Jabal - رضى الله عنه - disait : « Apprenez le savoir car le fait de l'apprendre pour plaire à Allah constitue une marque de crainte révérencielle (khashiya), le fait de le viser constitue une marque d'adoration, le fait de l'étudier constitue une marque de glorification (tasbîh), le fait de le chercher constitue une marque de Jihâd, le fait de l'enseigner à celui qui ne le possède pas, constitue une aumône (sadaqa) et le fait de le dispenser à ceux qui le méritent constitue un moyen de rapprochement d'Allah. C'est que le savoir est un ami intime dans la solitude et un compagnon fidèle dans la retraite spirituelle ». De son côté Ka'b - رحمه الله - : « Allah - تعالى - a révélé ceci à Mûsâ (Moïse) - عليه السلام - : « Ô Mûsâ ! Apprends le bien et enseigne le aux gens car J'illumine les tombes de ceux qui enseignent le bien et de ceux qui l'apprennent pour qu'ils ne se sentent pas seuls dans leur effrayante solitude ». La recherche de la science est une obligation (Talabu 'ilmi farîda ). On rapporte, d'après Anas Ibn Malik - رضى الله عنه - que le Prophète - صلى الله عليه وآله وسلم - a dit : « La recherche de la science est une obligation pour chaque musulman ». Hadith recensé par Ahmad Ibn Hanbal dans ses 'Ilal. Al-Ghazâlî - رحمه الله - note que les gens ont divergé à ce sujet. Pour les Fuqaha, il s'agit de la science du Fiqh car elle permet de distinguer le licite (al-halâl) et l'illicite (al-harâm). Pour les exégètes du Qur'ân et les Traditionnistes, spécialistes du Hadith, il s'agit du Livre d'Allah et de la Sunna car ils permettent d'aboutir à toutes les autres sciences. Pour les soufis, il s'agit de la science de la sincérité (al-ikhlâs) et des fléaux de l'âme (âfatu n-nufûs). Pour les théologiens, il s'agit de la science du Kalâm (théologie) etc., parmi les affirmations inacceptables. En effet le plus sûr consiste à dire qu'il s'agit de la science portant sur la manière pour le serviteur de traiter son Seigneur. Or ce traitement qu'il assume comporte trois modalités : la croyance, l'acte et l'abandon. Ainsi, lorsque le garçon atteint la puberté il doit en premier lieu apprendre les deux formules de la Profession de foi (ash-Shahada) et en saisir le sens, même s'il ne peut encore l'obtenir par la réflexion et la démonstration. Ceci parce que le Prophète - صلى الله عليه وآله وسلم - s'est contenté, de la part des rustres Arabes bédouins d'un simple assentiment sans la moindre preuve. Il s'agit donc d'une obligation inscrite dans le temps. Par la suite le jeune garçon doit recourir à la réflexion et à l'inférence. Ensuite, lorsque le temps de la prière s'impose à lui il doit apprendre la purification et la prière. S'il vit jusqu'au Ramadan, il doit apprendre à jeûner. S'il détient de l'argent au bout de d'une année entière, il doit apprendre l'aumône légale. Puis, si au moment du pèlerinage, il a la capacité de l'accomplir, il doit apprendre ses rites. Pour ce qui est de la question de l'abandon, elle dépend du renouvellement des circonstances. Ainsi, l'homme aveugle n'est pas tenu d'apprendre ce qu'on ne doit pas regarder. Mais s'ils e trouve dans un pays où on s'adonne à la consommation du vin et au port de la soie, il doit connaître les modalités d’interdiction à ce sujet. Pour ce qui est des croyances, leur connaissance dépend de la réflexion. Ainsi, s'il conçoit un doute à propos des significations que recèlent les deux formules de la profession de foi, il doit apprendre suffisamment pour parvenir à annuler le doute. S’il se trouve dans un pays où se multiplient les innovations blâmables, il doit apprendre et connaître la Vérité. De même s'il s'agit d'un commerçant qui se trouve dans un pays où se répand l'usure, il doit apprendre comment s'en prémunir. De même il doit acquérir les connaissances sur les croyances à la Résurrection, au Paradis et à l'Enfer. Il ressort, de ce que nous avons indiqué, que le but, à travers la recherche de la science, et qui est une obligation individuelle, est de connaître ce qui incombe à l'individu. Pour ce qui est de l'obligation communautaire, elle concerne toute science dont on ne se passe pas pour assurer les affaires du monde ici-bas, comme la médecine qui est nécessaire pour la bonne santé des corps, ou le calcul et les mathématiques qui sont indispensables pour calculer l'héritage et les recommandations ultimes, et bien d'autres choses. Si un pays est dépourvu d'individus qui assument ces sciences, ses habitants risquent d'être gênés. En revanche, s'il trouve quelqu’un pour les assumer cela suffit, et l'obligation devient caduque pour les autres. Cela dit, on ne doit pas s'étonner de notre affirmation que la médecine et le calcul relèvent des obligations communautaires. Car les principaux métiers, comme l'agriculture et le tissage relèvent également des obligations communautaires. Citons également le cas de la médecine: si un pays est dépourvu de médecins ses habitants risquent de périr. C'est que celui qui a institué le mal a fait descendre en même temps le remède et en a fait connaître l'utilisation. Quant à l'approfondissement des connaissances en matière de calcul, de médecine ou d'autres disciplines, cela constitue un supplément parce qu'on peut s'en passer. Mais certaines sciences peuvent être permises et louables comme la connaissance de la poésie sérieuse, des récits et de l'histoire. Mais d'autres sciences peuvent être blâmables comme la sorcellerie, la science des talismans, la magie. S'agissant des sciences relatives à la Loi religieuse, elles sont toutes louables. Elles se divisent entre sciences des fondements et des principes ( 'ilm al ousoul ), science des ramifications ( furu' ), les prolégomènes ( mouqaddimat ) et les sciences complémentaires ( moutammimat ). Ainsi la science des Usul ( fondements ) a pour objet le Livre d'Allah - تعالى -, la Sunna de Son Messager - صلى الله عليه وآله وسلم -, le consensus ( ijma') de la communauté et les traditions des Sahaba ( Compagnons du Prophète - صلى الله عليه وآله وسلم - ). La science des Furu' ( ramifications ) porte sur ce qu'on a compris comme significations des termes de ces Usul et sur ce que les entendements peuvent saisir de leur terminologie. A titre d'exemple, on a compris de la parole du Prophète - صلى الله عليه وآله وسلم - que : « Le juge ne doit pas statuer en colère » , que cela signifie entre autre qu'il ne doit pas avoir le ventre vide. Pour ce qui est des prolégomènes ( al Mouqaddimat ), elles sont comparables à des outils comme la grammaire et la linguistique qui constituent des outils pour la science ayant pour objet le Livre d'Allah - تعالى - et la Sunna de Son Messager - صلى الله عليه وآله وسلم -. S'agissant des sciences complémentaires, comme la science des lectures du Qur'an (al Qira'at), la phonétique, la science sur la connaissance des noms des transmetteurs du Hadîth, de leur équité et de leurs états. Il s'agit là des sciences religieuses qui sont toutes louables. La science du comportement La science du comportement ( 'ilm al mu'amalat ) a pour objet la science des états spirituels du coeur (al-ahwâl al-qulûb), de la crainte (al-khawf), l'espérance (ar-rajâ), la contentement (ar-ridâ), la véracité (as-sidq, la sincérité (al-ikhlâs), etc... Grâce à cette science, les grands savants ont atteint les sommets et par sa réalisation, ils ont obtenu la notoriété. Il en est ainsi des grands noms comme Sufyân al Thawrî, Abou Hanifa, Malik, Shafi'i et Ahmad ibn Hanbal. Le rang de ceux qu'on appelle les fuqaha et les savants a été inférieur par rapport à ces stations sublimes que ces derniers se sont occupés surtout des formes du savoir sans s'imposer l'obligation d'atteindre personnellement ses réalités et d'agir ses exigences et ses subtilités. Ainsi tu vois le faqih ergoter sur des termes techniques comme le dhibar (le fait de répudier sa femme injustement), al li'an (le fait de se maudire), al sab' (la prééminence), al ramy (l'accusation), et se lancer dans les détails dont il ne se sert pas pour ses consultations juridiques parfois durant toute sa vie. Mais il ne parle pas de la sincérité (al-ikhlâs) et ne met pas en garde contre la duplicité qui constitue pour lui une obligation individuelle dont la négligence peut conduire à sa perte, tandis que sa spéculation sur des termes techniques relève de l'obligation communautaire. D'ailleurs, si on' l'interroge ce faqih sur la raison qui l'amène à s'abstenir de réclamer des comptes à l'âme en matière de sincérité et de duplicité, il ne peut y répondre. Mais si on l'interroge sur la raison pour laquelle il s'occupe des questions comme al li'an (le fait de maudire mutuellement entre époux) ou al ramy (l'accusation), il répond qu'il s'agit d'une obligation communautaire, ce qui est parfaitement vrai. Sauf qu'il oublie que le calcul est également une obligation communautaire. Pourquoi ne s'en occupe-t-il donc pas ? En fait c'est son âme qui l'égare. Car ce qu'elle vise comme duplicité et fatuité s'obtient par la dispute et la controverse et non par la pratique du calcul. Sache donc que bien des termes ont été modifiés et altérés pour aboutir en fin de compte à des significations différentes de celles que visaient les anciens pieux (As-Salaf As-Sâlih). Il en est ainsi du mot fiqh. En effet, on a réduit le sens de ce terme pour ne plus désigner que la connaissance des ramifications et des questions de détail alors qu'au première siècle de l'Islam le mot Fiqh portait sur la voie de la vie future, sur la connaissance subtile relativement au fléaux qui menacent l'âme humaine, sur ce qui corrompt les oeuvres, sur la force de la vision global pour mépriser le bas monde, sur la grande aspiration aux béatitudes de la vie future et sur l'emprise de la crainte sur le coeur. Voilà pourquoi, pour Hasan al Basrî - رحمه الله -, le faqih est celui qui renonce au bas monde, désire la vie future, se montre clairvoyant pour tout ce qui touche sa foi, observe avec régularité l'adoration de son Seigneur, fait preuve de beaucoup de scrupule, cesse de s'attaquer à l'honneur des musulmans, ne touche pas à leurs biens et leur prodige de bons conseils. C'est que les anciens pieux préféraient davantage donner au vocable Fiqh le sens de la science qui embrasse la vie future, parce qu'à cette époque inaugurale ce mot ne désignait pas spécifiquement les fatwa ( consultation juridique ) mais les embrassait d'une manière globale et générale. C'est cette spécialisation qui a généré une sorte d'ambivalence qui a poussé les gens à se consacrer à la science formelle des fatwâ et à se détourner de la science du comportement relativement à la vie future. Il en va également du mot 'Ilm (science). A l'origine ce terme s'appliquait à la connaissance d'Allah - تعالى - et de Ses signes, c'est-à-dire Ses bienfaits et Son agir à l'égard de Ses serviteurs. Mais on l'a réduit à une simple spécialité et on l'a réservé en général au spécialiste qui traite des questions juridiques du fiqh, même s'il ignore tout de l'exégèse et des récits traditionnels. Il en va de même du vocable at- Tawhîd (l'affirmation de l'unicité divine) qui était à l'origine une allusion au fait que toutes les choses procèdent d'Allah - تعالى - afin que cette vision puisse permettre de se détourner totalement des moyens seconds (al asbâb) et des médiations, et pour cela conduire au Tawakkul (le fait de s'en remettre en toute confiance à Allah) et au contentement. Mais ce terme est réduit maintenant à une sorte de discours technique sur les Usul (fondements / principes). Ce qui constituent une aberration pour les anciens pieux (As-Salaf). Il en va de même pour des mots tadhkir (rappel) et dhikr (invocation et mention d'Allah). Allah - تعالى - a dit : « Avertis les hommes car le Rappel est utile au Croyants » (Coran 51 ; 55). Le Prophète - صلى الله عليه وآله وسلم - a dit : « Lorsque vous passerez près des jardins du Paradis, installez-vous pour vous y repaître.» Les gens présent ont demandé : Quels sont les jardins du Paradis ? Il a répondu : « Ce sont les sciences consacrées au dhikr ». Mais on a ramené cela à de simples contes qui, de nos jours, sont remplis d'aberrations et de comportements extatique. Du reste celui qui s'emploie, dans ses exhortations, à évoquer les récits des anciens, doit savoir que la plupart des histoires qu'on raconte à ce sujet en sont pas solides, comme ce qu'on rapporte à propos du Prophète Yûsuf (Joseph) - عليه السلام - qui aurait enlevé sa ceinture, ou le fait qu'il aurait vu Ya'qûb (Jacob) - عليه السلام - se mordre la main, ou à propos de Dâwud (david) - عليه السلام - qui aurait Ourya à la mort. Ce genre d histoires est nuisible pour l'entendement. Pour ce qui est des aberrations et des comportements extatiques, c'est ce qui nuit le plus aux gens du commun, parce qu'il porte sur l'évocation de l'amour,de la communion dans l'amour et des douleurs de la séparation. Or, la plupart des assistants sont des gens grossiers dont l'intérieur est rempli de désirs et d'amour d'images. Aussi ce genre d'attitude aberrante ne touche dans leurs coeurs que ce qui est bien imprimé dans leurs âmes, ce qui enflamme leurs désirs et les amène à pousser des cris devant des spectacles. Or, tout ceci est très nocif. Il arrive aussi que ces extases aberrantes renferment de fausses prétentions en matière d'amour de Dieu - تعالى -,ce qui représente un grand dommage. Ainsi certains, qui participaient à ces extases, ont abandonné leurs champs et ont cédé à ce genre de prétentions. Il en va de même enfin du mot Hikma (Sagesse). Or, la sagesse c'est à la fois la science (al-'ilm) et sa pratique (al-'amal). Ibn Qutayda - رحمة الله - disait: « L'homme ne devient sage que s'il unit la science et la pratique ». Mais à notre époque ce mot de Hikma s'applique au médecin et à l'astrologue. Les sciences louables Sache que les sciences louables (al-'ulûm al-mahmûd) se répartissent en deux groupes : Le Premier : Il s'agit de sciences qui sont extrêmement louables. Plus on en possède mieux c'est. Il s'agit de la connaissance d'Allah - تعالى -, de Ses attributs Sublimes, de Ses Actes, de Sa Sagesse de donner la préséance à la vie future par rapport au bas monde. C'est qu'il s'agit d'une science qui est recherchée pour elle-même et qui permet de parvenir aux béatitudes de la vie future. C'est un océan dont on ne peut sonder les profondeurs. Voilà pourquoi ceux qui tournent autour de lui ne fon qu'aborder ses côtés et ses rivages selon les moyens dont ils disposent. Le deuxième groupe : Il s'agit de sciences dont une partie bien déterminée est seulement louable, à savoir celle que nous avons évoquée et qui se rapporte aux obligations communautaires, lesquelles comportent chacun à la fois de la dépendance, de la brièveté et de l'investigation. Aussi, sois l'un des deux hommes suivants : ou bien occupe-toi de toi-même, ou bien consacre-toi au service d'autrui une fois que tu as fini de t'occuper de toi-même. Mais prend garde à t'occuper de ce qui améliore autrui avant de t'améliorer ton intérieur et à le purifier des mauvais caractères comme la cupidité, l'envie, la duplicité, la fatuité avant d'améliorer ton extérieur. Et c'est ce qu'on verra, si Dieu le veut, dans le quart de notre livre consacré aux questions périlleuses pour le fidèle. Si tu ne parviens pas à le faire ne t'occupe pas des obligations communautaire, car parmi les créatures il y a beaucoup de gens qui s'en occupent. Ceci parce que celui qui épuise son âme pour servir autrui est un idiot. Il est semblable à celui qui chasse les mouches autour de quelqu'un d'autre alors que les scorpions se sont glissés sous ses vêtements. Lorsque tu termines de t'occuper de ton âme et de sa purification, ce qui n'est pas à la portée de tout le monde, occupe-toi alors des obligations communautaires en respectant la progression en ce domaine. Commence donc par le Livre d'Allah - تعالى -; puis par la Sunna de Son Messager - صلى الله عليه وآله وسلم -. Ensuite occupe-toi des sciences du Qur'ân comme l'exégèse, l'abrogatif et l'abrogé (al nasikh wa al mansoukh ), les versets claires et les versets ambivalents etc ... Il en va de même pour ce qui est de la Sunna. Ensuite occupe-toi des questions subsidiaires et des principes du Fiqh et ainsi de suite pour le reste des sciences selon le temps qui te reste à vivre. Mais ne consacre pas toute ta vie à l'une de ces disciplines dans le but d'embrasser totalement car la science est vaste et ta vie est brève. En plus ces sciences sont des outils qui servent à autre chose. Or dans toute chose qui n'est pas visée pour elle-même on ne doit pas oublier la finalité qui y réside. Le savant dont la science ne lui est pas bénéfique Sache que les joutes et les controverses instituées dans le but de l'emporter et de montrer sa fierté et sa vantardise sont la source des caractères les plus vils. Celui qui s'y adonne n'est pas à l'abri de l'orgueil en raison du mépris de ses adversaires, de la fatuité, en se sentant au-dessus de tous ses paires, et de la duplicité, parce que le but de ceux qui participent aujourd'hui aux joutes intellectuelles, c'est que les gens sachent leur triomphe et lâchent leurs langues pour les louer qui alimentent les controverses et les discussions inutiles pour la vie future, comme la préciosité dans l'expression et les belles paroles. Il faut savoir pourtant, qu'on a rapporté dans le Hadîth que le Prophète - صلى الله عليه وآله وسلم - a dit : « L"homme qui subira le pire châtiment au jour de la Résurrection est un savant dont sa science ne lui a pas été bénéfique ». Les règles de bienséances pour l'enseignant et l'étudiant, les vices de la science, les mauvais savants et les savants de la vie future Pour ce qui est de l'étudiant, il doit donner la préséance à la pureté de l'âme par rapport aux vices et aux mauvais caractères, car la science est une dévotion pour le coeur. De même, il doit couper cours à tous les attachements inutiles qui le détournent de l'apprentissage, car la déconcentration empêche la perception des réalités. Du reste, les anciens pieux (As-Salaf) préféraient la science à tout. On rapporte ainsi que l'Imam Ahmad Ibn Hanbal - رحمه الله - ne s'est marié qu'après la quarantaine. De même, on a offert à Abou Bakr Al Anbârî une servante, au moment qu'elle entrait auprès de lui, il réfléchissait à la solution d'une question qu'il n'avait pu résoudre. Il dit alors aux gens de sa maison : « Faites-là sortir pour la vendre.» La servante lui dit : « Y a-t-il une faute ? » il dit : « Non, mais tu as détourné mon attention. Or tu ne mérites pas de me priver de mon savoir ». Cela dit, l'étudiant doit s'en remettre totalement à son maître tel un malade devant son médecin en se montrant humble devant lui et en se dévouant à son service. Ainsi Ibn 'Abbâs - رضى الله عنه - tenait l'étrier de Zayd Ibn Thabit - رضى الله عنه - et disait : « C'est ainsi qu'on nous a recommandé de traiter les savants ». Il reste que lorsque l'étudiant répugne à tirer profit de quelqu'un qui n'a pas une grande réputation en matière de savoir, il fait preuve de beaucoup d'ignorance parce que la sagesse est l'objet perdu du croyant, partout où il le trouve il le prend. Aussi, l'étudiant doit céder devant son maître car l'erreur de celui-ci est plus profitable que sa propre justesse. 'Ali Ibn Abî Tâlib - رضى الله عنه - disait : « Le droit du savant sur toi consiste en ceci : tu dois saluer les gens en général et lui réserver une salutation particulière. Tu dois t'asseoir devant lui sans faire, en sa présence, des signes avec ta main ou des clins d'oeil. Tu ne dois pas le submerger de questions. Tu ne dois pas intervenir pour la réponse. Tu ne dois pas insister auprès de lui lorsqu'il se relâche. Tu ne dois pas t'y reprendre lorsqu'il refuse. Tu ne dois pas saisir son vêtement lorsqu'il se lève. Tu ne dois pas répandre ses secrets. Tu ne dois médire de personne en sa personne. Tu ne dois pas rechercher ses trébuchements et s'il lui arrive de trébucher, tu dois accepter son excuse. Tu ne dois pas lui dire : j'ai entendu untel dire cela, ou : qu'untel autre m'a dit le contredire de ce qu'il affirme. Tu ne dois pas décrire un autre savant en sa présence. Tu ne dois pas te détourner de sa longue compagnie. Tu ne dois pas répugner à le servir. Lorsqu'il a besoin de quelque chose tu dois le servir en premier, car il est pour toi comme un palmier : tu dois attendre que les dattes tombent ». De même que celui qui s'engage dans le savoir doit, à ses débuts, ne pas écouter les divergences des gens car cela perturbe son esprit et le déconcentre. Il doit également prendre le meilleur en toute chose parce que la vie entière ne suffit pas pour embrasser tout le savoir. Ensuite il doit investir le maximum de sa force dans la plus noble des sciences, à savoir la science relative à la vie future, qui permet d'acquérir la certitude obtenue par Abî Bakr As Siddiq - رضى الله عنه - puisque l'Envoyé d'Allah - صلى الله عليه وآله وسلم - a témoigné en sa faveur en disant : « Abû Bakr ne vous a devancé ni par beaucoup de jeûne ni par beaucoup de prière mais par quelque chose qui s'est imprimée dans son coeur ». Telles sont les obligations de l'étudiant. S'agissant de l'enseignant, il a lui aussi ses obligations. Il doit notamment être bienveillant avec les étudiants en les traitant comme ses propres enfants. Il ne doit pas également exiger une rémunération pour la dispense du savoir,ni vouloir par là un compliment ou une récompense mais répandre la science pour plaire à Allah - تعالى -. Il ne doit pas non plus se considérer comme le bienfaiteur de ses étudiants, mais au contraire qu'ils ont beaucoup de mérite dans la mesure où ils ont préparé leurs coeurs pour se rapprocher d'Allah - تعالى - en y semant le savoir. Ils sont en quelque sorte semblables à celui qui prête la terre pour qu'on la cultive. Ainsi, l'enseignant ne doit demander la récompense que d'Allah - تعالى -. Du reste, les Anciens Pieux trouvaient mille excuses pour ne pas accepter le cadeau de l'étudiant. De même l'enseignant ne doit pas retenir aucun conseil utile pour l'élève. Il doit également lui faire éviter les mauvais caractères par allusion et non pas en le blâmant car le blâme déchire le voile du respect. Il doit aussi tenir compte de la faculté d'assimilation de l'élève et du degré de son aptitude intellectuelle en s'abstenant de lui inculquer ce que sa compréhension ne peut saisir et que son esprit ne peut embrasser. En effet, on rapporte que le Prophète - صلى الله عليه وآله وسلم - a dit : « On m'a ordonné de m'adresser aux gens en fonctionne du degré d'aptitude de leur esprits ». Pour sa part, 'Ali - رضى الله عنه - disait : « Il y a ici un savoir que tu pourrais assumer si tu en avais l'aptitude ». De son côté, Ash- Shafi'i - رحمه الله - disait : « Celui qui dispense un savoir à des ignorants ne fait que le perdre, et celui qui en prive ceux qui le méritent commet une injustice ». De même, l'enseignant doit agir selon les exigences de son savoir et faire en sorte que ses paroles ne soient pas démenties par ses actes. Allah - تعالى - a dit : « Commanderez-vous aux gens de faire le bien, et vous oubliez vous-mêmes de le faire, alors que vous récitez le Livre? » ( Coran 2 : 44 ). Les vices de la science et la différence entre les mauvais savants et les savants de la vie future Les mauvais savants sont ceux dont la seule finalité de leur savoir consiste à jouir du bas monde et à occuper une position éminente auprès de leurs adeptes. Abû Hurayra rapporte que le Prophète - صلى الله عليه وآله وسلم - a dit : « Celui qui s'initie à un savoir qu'on doit rechercher pour plaire à Allah - تعالى - et qui l'apprend pour acquérir uniquement des biens du bas monde ne retrouvera pas l'odeur du Paradis au jour de la Résurrection ». Il est dit dans un autre Hadîth : « Est en Enfer celui qui apprend le savoir pour se montrer fier devant les savants ou pour s'engager dans des disputes avec les gens stupides ou pour attirer l'attention d'autrui » . Hadîth recensé par At-Tirmidhi. D'ailleurs, il existe de nombreux Hadîth qui vont dans ce sens. Par ailleurs, l'un des Anciens Pieux a dit : « L'homme qui aura le pire des remords au moment de la mort c'est un savant négligent ». Sache donc que le savant est tenu de recommander les commandements et les interdictions, mais qu'il n'est pas tenu d'être un ascète ou quelqu'un qui se détourne de ce qui est permis. Toutefois, il doit user du minimum des biens du bas monde autant qu'il le peut, parce que tous les corps n'acceptent pas les privations de la même façon. C'est que les hommes diffèrent quant à la capacité de ce domaine. Ainsi on rapporte que Sufyân Ath-Thawri prisait les bons plats et disait : « Lorsqu'elle est mal nourrie, la bête ne travaille pas ». Quant à l'Imam Ahmad Ibn Hanbal, il possédait une grande endurance à supporter la vie dure et les privations. C'est que la nature des hommes diffère à ce sujet. Il reste que, parmi les nombreuses qualités des savants de la vie future, il y a le fait qu'ils savent que le bas monde est vil, que la vie future est noble et que ces deux mondes sont semblables à deux épouses du même mari. Voilà pourquoi ces savants préfèrent la vie future. Leurs actes ne contredisent pas leurs paroles. En plus ils inclinent vers la science profitable pour la vie future et évitent les sciences de peu d'utilité par préférence pour ce qui est également bénéfique. Ceci est illustre par ce qu'on a rapporté à propos de Shaqiq al-Balkhi qui a dit à Hatim al-'Assam : « Tu m'as tenu compagnie pendant une certaine durée, qu'as-tu appris ? » Hatim lui répondit : « Huit choses ». - La première : « J'ai regardé les hommes et j'ai constaté que chacun d'eux avait quelque chose qu'il aimait. Mais lorsqu'il arrivait dans la tombe, ce qu'il aimait le quitte. Voilà pourquoi j'ai fait de mes bonnes actions l'objet de mon amour pour qu'elles soient avec moi dans la tombe ». - La deuxième : « J'ai médité la Parole d'Allah : « Celui qui aura préservé son âme des passions » [Coran 79 -40] et j'ai forcé mon âme à repousser les désirs jusqu'elle s'installe dans l'obéissance à Allah - تعالى -». - La troisième : « J'ai constaté que chaque homme, qui possédait un objet de valeur, le préservait. Puis j'ai médité la Parole d'Allah - تعالى - : « Ce qui se trouve auprès de vous s'épuise, et ce qui se trouve auprès d'Allah demeure ». [Coran : 16 : 96], et ainsi chaque fois que je possédais un objet de valeur je le dirigeai vers Lui pour qu'il me soit gardé auprès de Lui ». - La quatrième : « J'ai constaté que les hommes se référait aux biens, à la réputation et à la généalogie alors qu'ils ne sont rien. Puis j'ai médité la Parole d'Allah - تعالى - : « Le plus noble d'entre vous, auprès d'Allah, est le plus pieux d'entre vous ». [Coran 49 : 13] et je me suis efforcé d'acquérir la Crainte révérencielle pour que je sois noble auprès de Lui ». - La cinquième : « J'ai constaté que les hommes s'enviaient les uns les autres. J'ai alors regardé la Parole d'Allah - تعالى - : « C'est Nous qui avons réparti entre eux leur nourriture dans la vie de ce monde " [Coran 43 : 32] et j'ai abandonné l'envie » ». - La sixième : « J'ai constaté qu'ils étaient hostiles les uns envers les autres. J'ai médité la Parole d'Allah - تعالى - : « Le démon est un ennemi pour vous. Considérez-le donc comme un ennemi ». [Coran 35 : 6]) et je l'ai alors pris pour unique ennemi » . - La septième : « J'ai constaté qu'ils s'humiliaient dans la recherche des subsistances. J'ai médité la Parole d'Allah - تعالى - : « Il n'y a pas de bête sur la terre dont la subsistance n'incombe pas à Dieu » » [Coran 11 : 6] et je me suis occupé de ce que je Lui dois tout en abandonnant mes biens auprès de Lui ". - La huitième : « J'ai constaté qu'ils mettaient toute leur confiance dans leurs commerces, leurs métiers et dans la bonne préservation de leurs corps, quant à moi j'ai placé ma confiance en Allah - تعالى - ». Parmi les autres qualités des savants de la vie future, il y a celle qui consiste à se détourner des Sultans et des grands de ce monde et à prendre garde à leur fréquentation. A ce sujet, Hudhayfa disait : « Prenez garde aux attitudes qui génèrent les discordes et les séductions !» On lui a demandé : « Lesquelles ? » et il a répondu : « Frapper aux portes des princes, et lorsque l'un d'entre vous accède auprès de l'émir, confirme ses propos par le mensonge et le vante par des qualités qu'il ne possède pas » . De même, Sa'id Ibn Musayyib disait : « Lorsque vous voyez un savant fréquenter les princes, prenez garde à lui car c'est un voleur.» L'un des Anciens pieux disait : « Tu n'obtiens rien de leur bas monde sans qu'ils obtiennent de ta foi ce qui en est meilleur ». Parmi les autres qualités des savants de la vie future, il y a celle qui consiste à ne pas se hâter pour produire les fatwa (consultations juridique) et ne pas trancher par des fatwa que là où ils sont surs du bien fondé de leur jugement. D'ailleurs, les Anciens Pieux se débarrassaient de la Fatwa qu'on leur soumettait jusqu'à ce qu'elles reviennent au premier d'entre eux. Ainsi, Abdurrahmân ibn Abî Laylâ disait : « J'ai connu dans cette mosquée cent vingt compagnons de l'Envoyé d'Allah - صلى الله عليه و سلم -. Aucun d'eux n'a été interrogé sur un Hadith ou sur une fatwa sans qu'il ne désire vivement que son frère le décharge en y répondant. Mais cette affaire est dévolue maintenant à des gens qui prétendant aujourd'hui posséder la science. Il se risquent à répondre à des questions qui, si elles étaient posées à Omar Ibn al-Khattab, il rassemblerait tous les compagnons qui avaient participé à la Bataille de Badr pour les consulter ». Parmi les autres qualités des savants de la vie future, il y a le fait que leur recherche porte essentiellement sur la connaissance des oeuvres pour déterminer ce qui les affecte, trouble les coeurs et déclenche les obsessions. Car l'approche des formes des oeuvres est facile, mais toute la difficulté consiste à les purifier. Et comme le fondement de la foi repose sur la protection contre le mal, il n'est pas possible de s'en prémunir convenablement tant qu'on reste ignorant. Parmi les autres qualités des savants de la vie future, il y a celle qui consiste à scruter les secrets derrière les actes légaux et à percer la sagesse qui les détermine. Ainsi lorsque le savant ne parvient pas à scruter la cause, il lui suffit de s'en remettre à la Loi religieuse. Enfin parmi leurs qualités, il y a celle qui consiste à suivre les compagnons ( al sahaba ), et leurs meilleurs successeurs, et à éviter tout innovateur. |
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