1-2 : La purification et ses secrets, la prière et tout ce qui s'y rapporte | Islamopédie
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1) Les questions du culte et de dévotion

< 1-1 : La science et ses mérites

< 1-2 : La purification et ses secrets, la prière et tout ce qui s'y rapporte

< 1-3 : La zakât (aumône légale), ses secrets et de tout ce qui s'y rapporte

< 1-4 : Le jeûne, ses secrets, ses aspects importants et de tout ce qui s'y rapporte

< 1-5 : Le pèlerinage, ses secrets, ses mérites, ses règles de convenance

< 1-6 : Les règles de convenance pour aborder le Coran munificent et l'évocation de ses mérites

< 1-7 : Les invocations

2) Les coutumes et les habitudes

< 2-1 : Les règles de bienséances concernant le repas et les réceptions

< 2-2 : Le mariage, ses bonnes règles et ce qui s'y rapporte

< 2-3 : Les règles relatives aux moyens d'existence et de l'acquisition des biens

< 2-4 : Les règles de la compagnie, de la fraternité, de la cohabitation avec les créatures

< 2-5 : Le voyage

< 2-6 : La recommandation du bien et de l'interdiction du mal

3) Ce qui est périlleux

< 3-1 : L'explication des merveilles du coeur

< 3-2 : Les exercices spirituels de l'âme et l'amélioration du caractère

< 3-3 : La réduction des deux appétits

< 3-4 : Les dégâts de la langue

< 3-5 : La désapprobation de la colère, du ressentiment et de l'envie

< 3-6 : La dépréciation des honneurs et de la duplicité et leur remède

< 3-7 : La dépréciation de l'orgueil et de la fatuité

< 3-8 : La vanité, ses formes et ses degrés

4) Ce qui sauve

< 4-1 : La repentance, ses conditions, ses principes de base et tout ce qui s’y rapporte

< 4-2 : La patience est de l’action de grâce

< 4-3 : L’espérance et la crainte

< 4-4 : L’ascètisme et la pauvreté

< 4-5 : Le Tawhid, le Tawakkoul et sa vertu

< 4-6 : L’amour, le désir ardent, la familiarité et le contentement

< 4-7 : L’évocation de la tombe
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1-2 : La purification et ses secrets, la prière et tout ce qui s'y rapporte
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La purification et ses secrets

Sache que la purification (at-tahâra) comporte quatre degrés :

Le premier : il consiste à purifier l'extérieur des souillures, des déchets du corps et des cas de rupture de la pureté.

Le deuxième : il consiste à purifier les membres des péchés et des fautes.

Le troisième : il consiste à purifier le cœur des mauvais caractères et des vices méprisables.

Le quatrième : il consiste à purifier le secret intime (as-sirr) de tout ce qui n'est pas Allah - تعال -.

Ce dernier degré constitue le but extrême. Ainsi celui qui possède un puissant discernement aspire à cette finalité. Quant à celui dont le discernement intérieur est frappé de cécité, il ne saisit des degrés de la purification que le premier. Tu le vois passer le meilleur de son temps à exagérer le lavage après avoir été à la selle et au nettoyage des habits, croyant, du fait de l'emprise de l'obsession et de l'ignorance, que la purification exigée se limite à cela et ignorant les comportements des anciens qui passaient leur vie dans la purification des cœurs (tat-hîr al-qulûb) et qui se montraient moins exigeants pour ce qui étaient de l'extérieur. Ainsi on rapporte que 'Umar ibn al-Khattâb - رضى الله عنه - a fait ses ablutions mineures avec l'eau d'une jarre chrétienne. De même les Anciens n'insistaient pas trop pour ce qui est du lavage des mains, ils priaient à même le sol, marchaient pieds nus et se contentaient des petits cailloux pour l’istijmâr (le fait d'essuyer les parties intimes).

Finalement, l'affaire a abouti à des gens qui appellent l'idiotie de la propreté. Ils passent leur temps à orner leurs extérieurs tandis que leurs intérieurs sont des ruines remplies des vices de l'orgueil (al-kibr), de la fatuité (al-'ujb), de l'ignorance (al-jahl), de la duplicité (ar-riyâ) et de l'hypocrisie (an-nifâq). S'ils avaient vu un fidèle se contenter de petits cailloux pour istijmâr, marcher pieds nus, ou prier à même le sol ou faire ses ablutions mineures dans un petit récipient, ils le fustigeraient, lui appliqueraient le sobriquet d'homme sale et répugneraient à manger avec lui.

Ils ont fait de cette attitude vestimentaire modeste, qui relève de la bonne foi, une saleté et de leur obsession une propreté. Ils ont renversé les rôles et les fonctions en façant du mal un bien et du bien un mal. Néanmoins, celui qui vise par cette purification la propreté, sans exagérer dans l'utilisation de l'eau, en considérant que le recours à une petite quantité d'eau est recommandé par les principes de la religion, son attitude n'est nullement répréhensible et son acte est bon.

Cela dit, pour connaître les questions se rapportant aux souillures et aux cas de rupture de l'état de pureté, on peut se référer aux ouvrages de fiqh, car notre propos dans ce livre vise surtout les règles de convenance. S'agissant de l'enlèvement des déchets, ils sont de deux sortes.

- Le premier : il s'agit des saletés à enlever comme celles qui s'accumulent dans les cheveux. Il est recommandé (yastahibu) de les nettoyer en les lavant, en les coiffant et en les parfumant. Il convient également de nettoyer les saletés qui s'accumulent à l'intérieur du nez et des oreilles. Il est recommandé aussi d'utiliser le siwâk et de se rincer la bouche pour enlever les saletés qui s'accumulent sur les dents ainsi que celles qui se trouvent dans les plis des doigts et sur tout le corps du fait de la transpiration et de la poussière. Tout ceci s'enlève par le lavage avec de l'eau. Pour ce faire, il n'y a pas de mal à aller au Hammam car c'est le meilleur moyen pour enlever les saletés. D'autant plus qu'un certain nombre de compagnons du Prophète - صلى الله عليه وآله وسلم - y sont allés.

Toutefois celui qui veut y aller doit protéger sa nudité des regards et du toucher. Il doit également se rappeler la chaleur de l'Enfer en sortant du Hammam. Car la pensée du croyant ne cesse d'embrasser toute chose du bas-monde pour qu'elle lui rappelle celle de la vie future. Ceci parce que le croyant est toujours préoccupé par la question de la vie future. C'est que chaque récipient suinte selon le produit qu'il contient. Ne vois-tu pas que lorsqu'un marchand d'étoffes, un menuisier, un maçon et un tisserand pénètrent dans une maison meublée, chacun d'eux s'intéresse à sa spécialité : le marchand d'étoffes regarde les tapis pour les évaluer, le tisserand regarde la confection des vêtements, le menuisier regarde le plafond de la maison et le maçon regarde les murs. Il en va de même du croyant : lorsqu'il voit des ténèbres, il se souvient des ténèbres de la tombe, lorsqu'il entend un bruit effrayant, il se rappelle le son de la trompette pour la Résurrection ; lorsqu'il voit du bonheur, il se souvient des béatitudes du Paradis et lorsqu'il voit du châtiment, il se souvient de l'Enfer. Cela dit, il est mauvais de pénétrer dans le Hammam à l'approche du coucher du soleil et entre le Maghrib et le 'ishâ car c'est le moment du redéploiement des démons.

- Le deuxième : il s'agit de parties dont on se débarrasse comme la coupure des moustaches, l'épilation des aisselles, le rasage du pubis et la coupure des ongles. Il est répréhensible (yakrahu) d'enlever les cheveux blancs et il est recommandé (yastahibu) de les teindre.

Cela dit, ce qui reste des degrés de la purification sera traité dans le quart du livre consacré à ce qui est périlleux et à ce qui procure le salut, - إن شاء الله تعالى -.

Les mérites de la prière

La prière est la colonne dorsale ('imâd ad-dîn) de la foi et la tâche éclatante des actes de dévotion (at-tâ'ât).

Beaucoup de traditions ont été rapportées sur les mérites de la prière dont le recueillement (al-khushû') est l'une des meilleures règles de bienséance. Ainsi on rapporte, d'après 'Uthmân ibn 'Affân - رضى الله عنه - que le Prophète - صلى الله عليه وآله وسلم - a dit : « Pour tout individu qui, à l'heure de la prière prescrite, accomplit bien ses ablutions et l'observe convenablement dans un parfait recueillement, cette prière constitue une expiration pour les péchés commis auparavant tant qu'il n'aura pas commis un péché majeur. Et ceci lui est assuré pour toute sa vie ».1

Dans un autre Hadîth rapporté par le même 'Uthmân - رضى الله عنه -, le Prophète - صلى الله عليه وآله وسلم - a dit : « A celui qui accomplit une prière de deux rak'a au cours des lesquelles il ne parle pas, on lui pardonnera tous ses péchés antérieurs ».2

Ainsi, lorsqu'il se levait pour accomplir la prière, Abdullâh ibn az-Zubayr - رضى الله عنهما - se maintenait debout dans le recueillement tel un morceau de bois. Lorsqu'il se prosternait, les oiseaux se mettaient sur son dos croyant qu'il s'agissait d'une partie inerte d'un mur. Un jour, pendant qu'il priait dans le parvis de la Ka'ba, une pierre lancée par des catapultes l'effleura et lui enleva une partie de ses vêtements, mais il ne quitta pas sa prière.

De même Maymûn ibn Mihrân disait : « Je n'ai jamais vu Muslim ibn Yassar se retourner dans sa prière. Un jour, une partie de la mosquée s'est écroulée. Les gens présents furent effrayés, il était dans la mosquée ce jour-là mais il ne s'est pas retourné. Par ailleurs, lorsqu'il entrait chez lui, les gens de sa maison se muraient dans le silence et lorsqu'il se levait pour la prière, ils se mettaient à bavarder et à rire ».3 Pour sa part, lorsqu'il accomplissait les ablutions mineures, le visage de 'Alî ibn al-Hasan - رضى الله عنهما - devenait blême. On lui a demandé : « Que t'arrive-t-il lorsque tu fais tes ablutions mineures ? ».

Il a répondu : « Savez-vous devant qui je me mets debout ? »4

Sache que la prière comporte des fondements, des obligations et des règles relevant de la Sunna, et que son esprit se trouve dans l'intention, la sincérité, le recueillement et la présence du Cœur. En effet, la prière renferme des récitations, des dialogues intimes et des actes. Aussi, en cas d'absence du cœur, le but recherché par les invocations et les conversations intimes ne se réalise plus, parce que l'articulation des membres devient du simple délire lorsqu'elle n'exprime pas ce qu'il y a dans la conscience.

De même que le but recherché par les gestes n'est pas atteint non plus, si le but de la posture debout c'est le service divin, si par ruku' (inclinaison) et par le sujûd (prosternation), on recherche l'humilité et la vénération et si le cœur n'est pas présent, le dessein visé à travers tout cela n'est pas atteint. En effet, lorsque l'acte dépasse le but recherché, il devient une forme sans valeur. Allah - تعال - dit : { Ni leur chair, ni leur sang n'atteindront jamais Allah ; mais votre crainte révérencielle L'atteindra }. (Qur'ân : Al-Hajj [22] - 37). Le dessein visé, c'est que ce qui fait parvenir à Allah - سبحانه وتعالى -, c'est cette qualité qui s'empare du cœur au point de l'amener à se conformer aux commandements exigés. Donc, la présence du cœur dans la prière est nécessaire. Tout ce qu'il y a, c'est que la Loi religieuse (Châri'a) a toléré ces moments d'inadvertance parce qu'en fin de compte la présence du cœur au début de la prière s'applique quant à sa disposition jusqu'à la fin . cet acte de dévotion.

Cela dit les sens qui donnent vie à la prière sont multiples et nombreux :

- Le premier sens : la présence du cœur (hudûr al qalb) comme nous l'avons indiqué. Cela signifie que le cœur doit se vider de tout ce qui ne l'absorbe pas, car la cause en cela réside dans la préoccupation. En effet, lorsqu'une chose te préoccupe, ton cœur devient nécessairement présent. Il n'y a donc aucun autre remède pour assurer sa présence que de concentrer sa préoccupation sur la prière. Mais l'action de concentrer et de diriger la préoccupation peut faiblir et se renforcer en fonction du degré de puissance de la foi en la vie future et du mépris du bas-monde. Ainsi lorsque tu vois que ton cœur n'est pas présent dans la prière, sache que la cause en est la faiblesse de la foi (da'f al-imân). Efforce-toi donc de renforcer ta croyance.

- Le deuxième sens : la compréhension du sens des paroles (tafahhum li-ma'nâ al-kalâm) car il s'agit d'une question qui déborde la présence du cœur. En effet, il arrive au cœur d'être présent avec les mots à l'exclusion du sens. Il convient donc de diriger le mental vers la perception du sens en repoussant les associations d'idées (al-khawâtir) préoccupantes et en coupant cours à leurs matières, car si les matières ne sont pas coupées, l'association d'idées ne les quitte pas. Or ces matières sont, soit extérieures comme tout ce qu'absorbent l'ouïe et la vue, soit intérieures, et il est plus difficile de s'en débarrasser, comme lorsqu'on est harassé par les soucis dans les méandres du bas-monde. La pensée ne peut plus se concentrer sur un seul objet, et le fait, par exemple, de baisser le regard ne suffit plus parce que ce qui a touché le cœur est déjà suffisant pour l'occuper. Le remède pour cela, lorsqu'il s'agit des matières extérieures, consiste à couper court à ce qui occupe l'ouïe et la vue. Ce remède consiste pour l'orant à se rapprocher de la qibla, à regarder l'endroit où il se prosterne, à se méfier en prière des objets et des espaces décorés, à ne rien garder auprès de soi qui puisse absorber les sens. En effet lorsque le Prophète - صلى الله عليه وآله وسلم - a prié dans un vêtement qui portait des motifs décoratifs, il l'a enlevé en disant : « Il a, tout à l'heure, détourné ma concentration dans la prière ».5 S'il s'agit de matières intérieures, le moyen pour y remédier consiste pour le fidèle à ramener par la force son âme à la récitation qu'il fait dans la prière et à l'en occuper. Il doit se préparer avant d'entrer en prière, en réglant ses affaires, en s'efforçant de vider son cœur et en ravivant le souvenir de la vie future, la gravité de se trouver (khatr al-qiyâm bayna yaday Allah - 'azza wa jalla -) en présence de Allah - عز وجل - et l'horreur des débuts du Jour des comptes. Si ses pensées ne s'apaisent pas devant tout cela, qu'il sache alors qu'il ne pense en fait qu'à ce qui l'intéresse et à ce qu'il désire. Il doit abandonner ces désirs et rompre avec ses attaches.

Sache également que lorsque le mal est enraciné, seul un remède puissant peut l'enrayer. Si ce mal devient puissant, il ne cesse d'attirer l'orant qui passe son temps à s'en débarrasser tout au long de la prière, qui se passe ainsi entre attraction et arrachement. Cela s'apparente au cas d'un homme se trouvant sous un arbre, qui désire avoir des idées claires alors qu'autour de lui, le bruit des oiseaux le gêne. Aussi, il se met à les chasser avec un bâton, mais dès que sa pensée devient claire, les oiseaux reviennent à la charge et il se met à les chasser. On lui a dit alors : « C'est quelque chose qui ne cessera pas. Si tu veux en être délivré, tu dois couper l'arbre ».

Il en va de même de l'arbre du désir : lorsqu'il grandit et que ses branches se ramifient, il attire les pensées à l'instar de l'attirance des oiseaux par les arbres et des mouches par les saletés. Ainsi toute la vie de l'âme s'épuise à repousser ce qui ne peut être repoussé. Or la cause de ce désir, qui implique tout cet éparpillement des pensées, c'est l'amour du bas-monde.

On a demandé à 'Âmir ibn Abd Qays - رحمه الله - :

« Ton âme te fait-elle penser à quelque chose parmi les affaires du bas-monde pendant que tu es en prière ? »

Il a répondu : « Je préfère être transpercé par les lances plutôt que de connaître ce genre de choses ! »6

Sache également que déraciner du cœur l'amour du bas-monde ( qat'u hubb ad-dunyâ) est une chose difficile et que l'effacer entièrement est chose rare. Aussi il convient de s'y exercer dans la mesure du possible. Et c'est Allah qui accorde le succès et l'assistance ( wa Allah al-muwaffiq wa al-mu'în).

— Le troisième sens : c'est le respect et la vénération de Allah. Ceci est généré par deux choses : la connaissance de la Majesté ( ma'rifatu l-jalâl) et de la Grandeur ('adhamatu) d'Allah - تعال - et la connaissance du caractère vil de l'âme et de sa propension à la servitude. Ces deux sortes de connaissances produisent à leur tour la soumission (al-istikâna) et le recueillement (al-khuchû').

Tout cela génère également l'espérance (ar-rajâ) et son opposé la crainte (al-khawf). En effet, bien des personnes qui vénèrent un roi craignent sa puissance et espèrent sa bienveillance.

Aussi, l'Orant (al-musallâ) doit, par sa prière, espérer la récompense et en même temps, du fait de ses manquements, craindre le châtiment. C'est dire que l'orant (al-musallâ) doit avoir son cœur présent à tout ce qu'il fait ou entend à l'occasion de la prière. Ainsi, lorsqu'il entend l'appel à la prière, il doit se représenter le grand Appel du Jour de la Résurrection et s'apprêter à répondre à l'appel ; il doit donc voir à qui il répond et avec quel corps il se présente.

De même, lorsqu'il cache sa nudité, qu'il sache qu'à travers cet acte le but visé est de soustraire les actions honteuses de son corps aux regards des créatures. Qu'il se rappelle les nudités de son intérieur et les hontes de son secret intime qui ne sont connues que du Créateur, et qu'il sache que rien ne peut les soustraire au regard d'Allah et qu'elles ne peuvent être expiées que par les regrets, la pudeur et la crainte.

Lorsqu'il se met en direction de la qibla, il se détourne de toutes les directions et tourne son visage dans la direction de la Maison d'Allah - تعال - . Il doit savoir que tourner son cœur vers Allah - تعال - est plus important que tout le reste. Or, il ne se tourne dans la direction de la Maison d'Allah - تعال - que s'il se détourne de tout le reste, de même que son cœur ne se tourne vraiment vers Allah - تعال - que s'il se détourne complètement de tout ce qui est autre que Lui.

ô orant ! (ayyuhâ l-musallâ) Lorsque tu prononces le premier takbîr (le fait d'affirmer la Grandeur d'Allah) que ton cœur ne démente pas ta langue parce que s'il y a dans ton cœur quelque chose de plus grand qu'Allah - تعال - tu as menti. Prends garde à ce que le désir soit chez toi plus grand en préférant la soumission à ta passion plutôt que d'obéir à Allah - تعال -.

Ensuite, lorsque tu cherches refuge auprès d'Allah par la formule d'al-isti'âdha, sache que celle-ci est une demande de protection auprès d'Allah - سبحانه - . Aussi si tu ne te réfugies pas avec ton cœur, tes paroles sont vaines. Donc comprends bien le sens de ce que tu récites et sois présent avec ton cœur dans la compréhension en disant : { Louange à Allah, le Seigneur des mondes }. Représente-toi également Sa bienveillance en disant : { Le Tout-Miséricordieux, Le Très Miséricordieux }» , ainsi que Sa Grandeur en disant : { Le Roi du jour du jugement }, etc. au fur et à mesure que tu avances dans ta récitation.

On rapporte que Zarâra Ibn Abî 'Awfa - رضى الله عنه - tomba raide après avoir récité le verset suivant au cours de sa prière : { Lorsque l'on sonnera de la Trompette } (Qu'rân : [74]- 8). En se représentant ce verset, il fut si profondément ému, qu'il perdit la vie.

De même tu dois ressentir, au cours de ton rukû', modestie et être durant ton sujûd encore plus humble car tu as mis ton âme à sa juste place et tu as ramené la ramification à son principe et à son origine en te prosternant sur la terre d'où tu es issu. Tu dois également saisir le sens des invocations par le goût spirituel.

Sache ainsi que l'accomplissement de la prière selon ces conditions constitue la cause du polissage du cœur (jalâ al-qalb) et de son illumination par des lumières par lesquelles on aperçoit la Grandeur de Celui qui est adoré et on connaît Ses secrets. Mais ceci n'est compris que par ceux qui savent. Quant à celui qui ne maintient que la forme de la prière sans s'occuper de son esprit, il ne connaît rien de tout cela ou plutôt, il nie son existence.

Les règles de convenance relatives à la prière du vendredi

Ces règles sont au nombre de quinze :

- La première : se préparer dès jeudi en lavant ses vêtements et son corps.

- La deuxième : se laver dans la matinée du vendredi conformément à ce qui est rapporté dans les deux Recueils Authentiques (as-Sahîhân) et ailleurs.

- La troisième : se parer en nettoyant ses vêtements, en coupant ses ongles, en utilisant du siwâk etc... parmi ce qui a été indiqué précédemment à propos de l'enlèvement des déchets. Il convient également de se parfumer et de mettre ses meilleurs vêtements.

- La quatrième : répéter le takbîr en y allant à pied. Celui qui se rend à la mosquée doit marcher lentement, avec recueillement et formuler l'intention d'observer dans la mosquée une retraite spirituelle jusqu'à sa sortie.

- La cinquième : le fidèle ne doit pas enjamber les rangs et se placer entre deux personnes assises sauf s'il voit devant lui un espace libre. Il peut dans ce cas enjamber les rangs pour l'occuper.

- La sixième : il ne doit pas passer devant un orant (musallâ).

- La septième : il doit rechercher le premier rang sauf s'il y voit ou y entend quelque chose de répréhensible. C'est une excuse suffisante pour se mettre un peu en arrière.

- La huitième : il doit cesser de faire des prières surérogatoires et de s'adonner au dhikr dès l'apparition de l'imâm. De même qu'il doit répondre au Muaddin (Muezzin) et à écouter le prône.

- La neuvième : il doit observer, après la prière en commun du vendredi, une prière dite Sunna, comme il veut, soit de deux Rak'a, soit de quatre rak'a, soit de six rak'a.

- La dixième : il doit séjourner dans la mosquée jusqu'à la prière de 'asr et s'il y reste jusqu'au Maghrib, c'est encore meilleur.

- La onzième : il doit surveiller l'heure favorable qui se trouve dans la journée du vendredi par la présence du cœur et la répétition constante du dhikr. Il faut dire qu'on a divergé sur la détermination de cette heure. Ainsi, chez Muslim, d'après le Hadîth rapporté par Abu Mûsâ « elle se trouve entre le moment où l'Imâm s'installe sur la chaire et la fin de la prière en commun ». Dans un autre Hadîth, elle se situe entre la fin du dernier prône de l'Imâm et l'achèvement de la prière en commun. Dans le Hadîth rapporté par Jabir elle constitue la dernière heure après le 'Asr. Enfin, dans le Hadîth rapporté par Anas il est dit : « Cherchez la entre la prière de 'asr et le coucher du soleil ». Pour Abu Bakr al-Athram la variété de ces Hadîth a deux explications : soit que les uns soient plus authentiques que les autres, soit que cette heure se déplace à travers le temps à l'instar de la nuit du qadar qui circule à travers les dix dernières nuits de Ramadan.

- La douzième : multiplier l'invocation de grâce et de paix au cours de ce jour. En effet, on rapporte que le Prophète - صلى الله عليه وآله وسلم - a dit : « A celui qui invoque sur moi quatre-vingt fois la Grâce au cours du vendredi Dieu lui pardonne les péchés de quatre-vingt années d'existence ». S'il veut, le fidèle peut ajouter à la demande de Grâce une invocation en sa faveur du genre : « Mon Dieu ! Accorde à Muhammad la faveur, la grande vertu et le degré le plus élevé et ressuscite-le dans la station de louange que Tu lui as promise. Ô mon Dieu ! Accorde à notre Prophète ce qu'il mérite pour ce qu'il a fait pour nous ! » Il peut également ajouter à cette invocation la demande de pardon car elle est recommandé en ce jour.

- La treizième : il doit réciter la sourate Al-Kahf (La. Caverne) car il est dit dans le Hadîth rapporté par 'Âïcha : « L'Envoyé de Dieu - صلى الله عليه وآله وسلم - a dit : « Voulez-vous que je vous parle d'une Sourate dont la grandeur remplit l'espace entre le ciel et la terre et dont celui qui la récite en aura autant comme récompense. Et celui qui la récite le vendredi verra ses péchés pardonner du vendredi au vendredi suivant et même trois jours en plus. Et celui qui récite les cinq derniers versets de cette sourate au moment de s'endormir Dieu le ressuscitera au cours de la nuit qu'il voudra ? ». Les gens présents ont dit : « Certes oui ô Envoyé de Dieu ! » Il a dit : « Il s'agit de la Sourate al-Kahf ». Il est dit dans un autre Hadîth : « Celui qui la récite au cours de la journée du vendredi ou du jeudi soir sera protégé contre la discorde ». De même, il est recommandé de réciter le Qu'ran le vendredi et de faire en sorte que l'achèvement de la récitation du texte entier tombe un vendredi ou un jeudi soir, cela est possible.

- La quatorzième : le fidèle doit faire l'aumône le vendredi en donnant ce qu'il peut. Et il convient que son aumône soit effectuée à l'extérieur de la mosquée. De même, il est recommandé de faire la prière dite de tasbîh (Glorification) le vendredi.

- La quinzième : il est recommandé de consacrer le vendredi aux œuvres de la vie future et de cesser toutes les activités liées au bas-monde.

Les prières surérogatoires (an-nawâfil)

Sache, qu'en dehors de la prière prescrite, il y a trois sortes de prières : les sunan, les prières recommandées (al-mustahabbât) et les prières volontaires et de plein gré (tatawwu'ât).

Par sunan (pluriel de Sunna) nous entendons tout ce qu'on a rapporté comme prière que l'Envoyé de Dieu - صلى الله عليه وآله وسلم - observait avec régularité, comme les prières dites rawâtib qu'on observe immédiatement après chaque prière obligatoire ou le witr ou la prière de la matinée (ad-duhâ).

Par prières recommandées (al-mustahabbât), nous entendons celles sur lesquelles on a rapporté des traditions qui fixent leur mérite sans qu'on rapporte des informations traditionnelles sur la régularité de leur observance, comme la prière en rentrant ou sortant de chez soi.

Par prières volontaires (tatawwu'ât), nous entendons tout le reste à propos duquel on n'a pas rapporté des traditions. Mais il s'agit d'actions volontaires que le serviteur accomplit de son plein gré.

Ces trois sortes de prières s'appellent des nawâfil (surérogatoires) parce que le mot nafl (singulier de nawâfil) signifie le surplus. Or, il s'agit ici de prières qui s'ajoutent en plus aux prières prescrites.

Sache également que la prière constitue la meilleure action volontaire du corps.

Quant au classement des nawâfil et leurs mérites respectifs, ils sont bien connus et se trouvent dans les manuels de fiqh et ailleurs.

Contentons-nous ici de mentionner la prière du tasbîh (glorification) car les modalités de son accomplissement peuvent échapper à certaines personnes. En effet, 'Ikrima rapporte, d'après Ibn 'Abbâs, que l'Envoyé de Dieu - صلى الله عليه وآله وسلم - a dit à al-'Abbâs : « ô mon oncle ! Veux-tu que je te donne... que je t'initie... Puis il a ajouté : tu accomplis une prière de quatre rak'a en récitant au cours de chacune d'elles la sourate Liminaire du Qu'rân (al-Fâtiha) et une autre sourate. Lorsque tu termines la récitation au cours de la première rak'a, tu répètes quinze fois pendant que tu es debout : subhâna Allah, wa al-hamdu lillahi, Lâ ilaha illa Allah, wa Allahu Akbar. Ensuite tu t'inclines et tu les répètes dix fois durant ton rukû '. Ensuite tu relèves la tête après le rukû' et tu les répètes dix fois. Ensuite tu te prosternes et tu les répètes dix fois pendant que tu es prosterné. Ensuite tu relèves ta tête de la prosternation et tu les répètes dix fois. Ensuite tu te prosternes une nouvelle fois et tu les répètes dix fois. Ensuite tu relèves la tête après la prosternation et tu les répètes dix fois avant de te mettre debout. Voilà en tout soixante quinze fois (pendant la première rak'a). Tu fais cela au cours des quatre rak'a. Si tu peux accomplir cette prière une fois tous les jours fais-le. Si tu ne peux pas accomplis-la une fois par semaine. Sinon une fois par mois. Sinon une fois par an. Sinon une fois dans ta vie ».

Les heures d'interdiction de la prière

Il ne convient pas d'observer, durant les heures où la prière est interdite, une prière surérogatoire qui n'a pas de motif, comme par exemple la prière de tasbîh (glorification), parce qu'il s'agit de moments où l'interdiction de la prière est bien attestée, car il s'agit de prières qui n'ont pas de motifs solides pour résister à l'interdiction. Quant aux prières qui ont leurs bons motifs, comme la prière du salut de la mosquée ou la prière (tahiyyatu l-masjid) de l'éclipsé ou la prière de demande de la pluie, etc... il y a deux versions (différentes) à leur sujet.

Quoi qu'il en soit, sache que l'interdiction de la prière au cours des trois moments bien connus comporte trois secrets :

— Le premier : éviter de ressembler aux adorateurs du soleil.

— Le deuxième : la mise en garde de se prosterner pour la corne de Satan car le soleil se lève accompagné de la corne de Satan qui le quitte une fois qu'il monte dans le ciel. Ensuite lorsque le soleil atteint son zénith, la corne de Satan se joint à lui puis le quitte. De même, lorsque le soleil s'approche de son coucher, elle se joint à lui puis le quitte.

— Le troisième : ceux qui cheminent sur la voie de la Vie future s'attachent régulièrement aux actes de dévotion. Or, le fait d'observer avec régularité le même genre d'œuvre peut produire de l'ennui ; voilà pourquoi l'interdiction peut devenir ici un bon excitant parce que l'âme a tendance à s'attacher à ce qui lui est interdit. C'est pourquoi, il a été interdit à l'homme de prier à des moments précis de la journée, mais il n'a pas reçu d'interdictions pour d'autres formes de dévotion, comme la lecture du Qu'rân ou le tasbîh (glorification) ; ceci pour qu'il puisse passer d'un état à un autre ; de la même manière que la prière a été diversifiée pour ce qui est de ses gestes : posture debout, posture assise, inclinaison (rukû') et proternation (sujûd). Allah est Plus Savant.




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