1 - Il n'engendre pas. Il n'est pas engendré | Islamopédie
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1 - Il n'engendre pas. Il n'est pas engendré

2 - Si mes actions sont décrétées par Dieu, pourquoi me juge-t-Il ?

3 - Pourquoi Dieu a-t-Il créé le mal ?

4 - Et quelle est la faute de ceux qui ignorent le Coran ?

5 - Le Paradis et le feu de l'Enfer

6 - La religion est-elle un opium ?

7 - Et la femme ? Qu'est-elle devenue dans l'Islam ?

8 - L'esprit

9 - La conscience

10 - Les rites du pèlerinage sont-ils du paganisme ?

11 - Pourquoi le Coran n'est pas l'oeuvre de Muhammad

12 - Il est impossible que le Coran soit l'oeuvre d'un homme

13 - Le Coran à l'épreuve du doute

14 - La religion et la théorie de l'évolution

15 - À propos de la formule « Il n'y a pas de dieu sauf Dieu »

16 - Kaf-ha-ya-'ayn-sad

17 - Le miracle

18 - Signification de la religion

19 - À nous le bonheur d'ici-bas ! À vous les rêves !
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1 - Il n'engendre pas. Il n'est pas engendré
( Accueil > Bibliothèque > Moustapha Mahmoûd > Dialogue avec un ami athée)

Mon ami est un homme qui se complaît dans la dispute et adore parler. Il pense que, croyants naïfs que nous sommes, nous vivons de rêves et nous ridiculisons nous-mêmes avec nos histoires de paradis et de houris, oublieux des plaisirs et séductions d'ici-bas.

Mon ami a fait ses études supérieures en France. Il y a obtenu un doctorat, partagé la vie des hippies et abandonné toute croyance.

Il me dit, sur un ton moqueur :

- Vous affirmez que Dieu existe. Votre argumentation repose sur le principe de causalité en vertu duquel tout objet fabriqué suppose un artisan, tout être créé un créateur, tout existant un être lui donnant l'existence. Le tissu porte l'empreinte du tisserand ; le tableau, du peintre ; la sculpture, du sculpteur. À partir d'une telle logique, l'univers est, selon vous, la preuve manifeste du Dieu Tout-Puissant qui l'a créé.

Bien! Admettons l'existence de ce Créateur ! Mais en suivant votre logique, ne nous est-il pas permis de demander : Qui a créé le Créateur ? Qui a créé ce Dieu dont vous parlez ? N'est-ce pas la suite logique de la démonstration utilisée, pour respecter le même principe de causalité ? Que dites-vous de ce piège, cher Monsieur ?

Nous lui répondons :

- Ta question n'a aucun sens ! Il n'y a ni piège, ni quoi que ce soit. Tu admets l'existence d'un Dieu Créateur et tu demandes : Qui l'a créé ? Tu en fais à la fois un Créateur et une créature. Moralité : tu te contredis toi-même.

Ta question n'a aucun sens pour une seconde raison. Tu te représentes en effet le Créateur comme étant soumis aux lois de ses créatures, alors que le principe de causalité ne concerne que nous qui sommes liés au monde spatiotemporel.

Créateur du temps et de l'espace, Dieu en est nécessairement indépendant et ne peut être lié à ses lois.

C'est Lui qui a créé le principe de causalité. Il n'y est donc pas soumis et nous ne pouvons pas nous le représenter autrement.

Le sophisme aidant, tu parles de Dieu comme le feraient des robots à propos de leur inventeur, soutenant qu'il devrait lui aussi être mû par un mécanisme à ressort. Leur objecterions-nous : « Non! Il se meut lui-même », ils répondraient : « Impossible ! Il n'est pas possible que quelque chose se meuve spontanément. Il en est ainsi dans notre monde. Tout est mû par des ressorts ! »

Tu ne peux imaginer, par exemple, que Dieu existe par Lui-même, sans personne pour Lui donner l'existence, pour la simple et bonne raison que tout ce que tu vois autour de toi nécessite une cause pour le faire exister.

Penserais-tu par hasard que Dieu ait besoin d'un parachute pour faire descendre sa Parole sur les hommes ? Ou d'un véhicule rapide pour entrer en contact avec ses Prophètes ? Quelles idées simplistes eu égard au Dieu Transcendant !

Dans sa Critique de la Raison pure, le philosophe Emmanuel Kant a établi que la raison ne peut pas cerner les vérités universelles car, de par sa nature, elle est seulement apte à saisir les vérités partielles. Elle ne peut connaître l'existence absolue, telle l'existence de Dieu. Dieu est connu par la conscience morale, non par la raison : notre ardent désir de justice nous prouve l'existence du Dieu Juste, de même que notre soif d'eau nous prouve l'existence de l'eau.

Aristote s'est basé, quant à lui, sur le lien de causalité : le siège vient du bois ; le bois, de l'arbre ; l'arbre, de la graine ; la graine, du semeur... cet enchaînement causal, poursuivi jusqu'à l'infini, devant nous acheminer, au tout début, vers une cause indépendante de toute autre cause, une Cause Première, un Premier Moteur n'ayant pas besoin d'être mû, un Créateur incréé. C'est exactement ce que nous affirmons de Dieu.

« Qui a créé le Créateur ? » : le philosophe mystique musulman Ibn 'Arabî voyait en cette question la preuve d'une raison corrompue. C'est Dieu qui est la preuve de l'existence, non le contraire. Il en va de même lorsque nous affirmons que la lumière justifie l'existence du jour. Nous comprendrions tout à l'envers si nous affirmions que le jour démontre l'existence de la lumière.

« Je suis à Moi-même ma propre preuve, dit Dieu. Je n'ai pas besoin que l'on prouve mon existence. »

Dieu est la Preuve qui n'a pas besoin de preuve. Il est la Vérité évidente par elle-même, en laquelle toute chose trouve sa raison d'être. Dieu se manifeste dans l'ordre, la précision, la beauté, la perfection ; dans la feuille de l'arbre, la plume du paon, l'aile du papillon, le parfum de la rose, le chant du rossignol ; dans l'harmonie des étoiles et des planètes au sein de ce poème symphonique qui a pour nom l'univers.

Prétendre que tout cela est le fruit du hasard reviendrait à croire qu'en jetant en l'air des caractères d'imprimerie, on obtiendrait automatiquement un poème de Shakespeare, sans l'intervention d'aucun écrivain.

En quelques mots très éloquents, avec une clarté tranchante et sans circonlocutions, le Coran nous épargne toute cette argumentation :

« Dis : Dieu est Un ! Dieu ! L'Impénétrable. Il n'engendre pas et n'est pas engendré. Nul n'est égal à Lui. » (Coran : 112, 1-4)

Et notre ami de relancer, avec son air narquois :

- Pourquoi dites-vous que Dieu est Un ? Pourquoi pas une multitude de dieux qui se répartiraient les tâches ?

Nous lui répondrons avec sa propre logique, c'est-à-dire en nous basant sur la science, non sur le Coran.

Nous lui dirons que le Créateur est unique parce que l'univers entier est construit à partir d'un même matériau et d'un plan unique. Les 92 éléments de la table de Mendeleïev dérivent tous de l'hydrogène de la même façon : par fusion et production d'énergie atomique, cette énergie qui donne aux étoiles leur incandescence et rend lumineux les astres du firmament.

Tout l'édifice de la vie est construit à partir de composés du carbone (les vivants de toutes espèces sont réduits par combustion à l'état de charbon), avec une anatomie identique. Que ce soit chez la grenouille, le lapin, le pigeon, le crocodile, la girafe ou la baleine, on retrouve toujours les artères, les veines, les cavités du coeur et une égale répartition des os... L'aile du pigeon correspond à la patte de la grenouille. Les os sont les mêmes, avec de légères variations. Dans le cou de la girafe, malgré sa longueur, nous trouvons exactement les sept vertèbres qui existent dans le cou de l'oursin. Le système nerveux est toujours identique : un cerveau, une moelle épinière, des nerfs sensitifs et des nerfs moteurs. Et de même pour le système digestif (un estomac, un duodénum, un intestin grêle et un gros intestin), l'appareil génital (les ovaires, l'utérus, les testicules et leurs canaux) et l'appareil urinaire (les reins, l'uretère, la vessie). L'unité anatomique repose en outre sur la cellule, car celle-ci est identique pour les plantes, l'animal et l'homme. Elle a toujours les mêmes caractéristiques : elle respire, se multiple, meurt et est formée de la même façon.

Qu'y a-t-il d'étrange alors à ce que nous affirmions l'Unicité du Créateur ?

Pourquoi l'Être Parfait devrait-il être multiple ? Souffre-t-il d'un défaut le rendant tributaire d'un autre pour atteindre sa perfection ? Seuls sont multiples les êtres imparfaits.

S'il y avait une multiplicité de divinités, des divergences existeraient entre elles. Chacune s'occuperait de "sa" création. Ça serait le chaos !

Dieu est Grand et Tout-Puissant. Ces attributs ne souffrent aucun partage.

Le Dieu Seigneur dont nous parlons fait sourire notre interlocuteur :

- N'est-il pas étrange ce Seigneur et Maître qui s'immisce en tout, jusque dans le moindre détail, au point d'exercer sur toute chose un contrôle absolu ? C'est Lui qui pousse les abeilles à chercher un abri dans la montagne. Pas la moindre feuille ne tombe à son insu. Aucun nouveau fruit n'échappe à son dénombrement. Aucune femelle ne porte ni ne met bas ses petits sans qu'Il le sache. Que le pied trébuche en chemin, qu'un moucheron tombe dans le plat, qu'il y ait une panne de téléphone, que la pluie cesse ou tombe à verse, c'est Dieu qui en est la cause ! Mais avec une telle idée de votre Dieu, ne Lui confiez-vous pas trop d'occupations dérisoires ?

Je ne sais ce qu'en pense notre interlocuteur, mais Dieu serait-Il davantage Seigneur s'Il s'exemptait Lui-même de ses responsabilités, s'Il prenait congé en se désintéressant de l'univers qu'Il a créé, en laissant ses créatures s'entre-déchirer ?

Pour être réellement Seigneur, Dieu doit-Il être au chômage ? Doit-Il être inconscient, sans entendre, ni voir, ni répondre, ni se préoccuper de ses créatures ? De surcroît, d'où notre interlocuteur tient-il que telle chose est insignifiante, ne méritant pas l'intervention divine, et telle autre importante et de valeur ?

Pour lui, le moucheron est de peu d'importance. Il ne se soucie pas de savoir s'il tombe ou non dans la nourriture. Et pourtant, aussi minime que soit ce détail, ledit moucheron peut changer la face du monde. Il peut transmettre le choléra à une armée entière et avoir de l'influence sur l'issue d'une bataille. Il peut, par là, bouleverser le cours de l'histoire.

Un moustique n'est-il pas à l'origine de la mort d'Alexandre le Grand ?

La plus banale des prémisses peut conduire au résultat le plus grave, ou au contraire ne déboucher sur rien du tout. Seul Celui qui connaît le Mystère sait la valeur de toute chose.

Notre ami s'imaginerait-il par hasard être le tuteur de Dieu pour Lui délimiter le champ de ses compétences ? Le Dieu Saint ne peut être affublé d'une représentation aussi simpliste.

Le seul Dieu qui mérite de l'être est Celui qui englobe tout dans sa Science... Celui à qui rien n'échappe sur la terre et dans les cieux... le Dieu qui entend ses créatures, qui leur répond et se soucie d'elles.




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