5 - Le Paradis et le feu de l'Enfer | Islamopédie
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1 - Il n'engendre pas. Il n'est pas engendré

2 - Si mes actions sont décrétées par Dieu, pourquoi me juge-t-Il ?

3 - Pourquoi Dieu a-t-Il créé le mal ?

4 - Et quelle est la faute de ceux qui ignorent le Coran ?

5 - Le Paradis et le feu de l'Enfer

6 - La religion est-elle un opium ?

7 - Et la femme ? Qu'est-elle devenue dans l'Islam ?

8 - L'esprit

9 - La conscience

10 - Les rites du pèlerinage sont-ils du paganisme ?

11 - Pourquoi le Coran n'est pas l'oeuvre de Muhammad

12 - Il est impossible que le Coran soit l'oeuvre d'un homme

13 - Le Coran à l'épreuve du doute

14 - La religion et la théorie de l'évolution

15 - À propos de la formule « Il n'y a pas de dieu sauf Dieu »

16 - Kaf-ha-ya-'ayn-sad

17 - Le miracle

18 - Signification de la religion

19 - À nous le bonheur d'ici-bas ! À vous les rêves !
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5 - Le Paradis et le feu de l'Enfer
( Accueil > Bibliothèque > Moustapha Mahmoûd > Dialogue avec un ami athée)

Notre cher docteur était cette fois-ci totalement sûr de lui. Calmement, il pesait ses mots pour leur donner l'effet d'une bombe :

- Comment Dieu, Lui le Miséricordieux, peut-Il nous infliger un châtiment éternel – le feu de l'enfer – pour une faute limitée dans le temps ? Que sommes-nous ? Que valons-nous face à la Majesté de Dieu pour qu'Il se venge de cette façon ? Qu'est-ce que l'homme sinon un atome, un grain de poussière dans l'univers ? Face à la Splendeur divine, il est même plus insignifiant encore. Il n'est rien !

Pour apporter quelques rectificatifs aux informations de notre docteur, nous lui dirons tout d'abord que nous ne sommes ni des atomes, ni des grains de poussière perdus dans l'univers. Aux yeux de Dieu, nous ne sommes pas insignifiants, loin de là ! Dieu n'a-t-Il pas insufflé en nous de son Esprit ? Les Anges ne se sont-ils pas prosternés devant nous ? Dieu ne nous a-t-Il pas promis en héritage les cieux et la terre ? Il dit à notre sujet :

« Nous avons élevé la situation des fils d'Adam. Nous les avons portés sur la terre ferme et sur les mers Nous les avons gratifiés d'excellentes nourritures. Nous les avons préférés à beaucoup de ceux que Nous avons créés. » (Coran : 17, 70)

Nous avons en nous une part de l'Esprit divin.

Non ! Nous ne sommes pas des atomes ou des grains de poussière perdus dans l'univers. Il en est ainsi apparemment, vu la petitesse de notre corps. Mais l'univers infini dans lequel nous sommes immergés, ne le renfermons-nous pas au-dedans de nous ? Notre raison ne l'appréhende-t-elle pas ? Nous connaissons ses lois et les corps dont il se compose. Pour chaque astre, nous pouvons tracer une orbite. Et lorsque l'astronaute descend sur la lune, il découvre que tout ce que nous avions découvert sur la terre avec notre raison était exact et que tous nos plans étaient précis.

Cela ne prouve-t-il pas que, par notre esprit, nous dominons l'univers et que nous le renfermons en nous ? Le poète avait raison de s'adresser à l'homme en ces termes :

« Tu t'estimes être un corps minuscule

Alors qu'en toi gît l'immensité du monde. »

Pour les mystiques musulmans, l'homme est un livre qui renferme en ses pages l'univers entier.

Il est donc un être éminent et grandiose.

Il émane de l'Esprit divin.

Ses actions méritent d'être pesées.

À propos de la faute limitée dans le temps et pour laquelle Dieu nous inflige un châtiment illimité et éternel, notre cher docteur, tout sûr qu'il était, a commis une autre bévue.

Lorsque ceux qui ont été condamnés au feu éternel demandent à retourner sur la terre pour agir autrement qu'ils n'ont fait, Dieu déclare à leur sujet :

« S'ils étaient ramenés sur la terrestre ils retourneraient à ce qui leur était interdit.

Ce ne sont que des menteurs. » (Coran : 6, 28)

Autrement dit, leur faute n'était pas limitée temporellement. Elle représente une disposition constante qui se répéterait dans le temps. S'ils étaient ramenés sur la terre, ils retourneraient, quoi qu'ils en disent, à leur péché.

Il s'agit donc d'un trait permanent de l'âme et non d'une chute accidentelle liée à une circonstance, elle-même accidentelle, de la vie ici-bas.

En un autre lieu, il est dit de ces incrédules : « Le Jour où Dieu les ressuscitera tous,

ils Lui feront des serments comme ils vous en faisaient à vous, s'imaginant prendre appui sur quelque chose de solide. Ne sont-ils pas des menteurs ? » (Coran : 58, 18)

Leur attitude résolue et provocatrice prend ici une autre allure. Ils vont même jusqu'à affronter Dieu en ayant recours aux mensonges et aux faux serments. Et pourtant, les voici comparaissant devant Lui, en ce Jour sublime où les pensées sont mises à nu. C'est le summum de l'orgueil et de l'arrogance !

Nous ne sommes pas en présence d'une faute temporaire. C'est une faute continue dans le temps. Et lorsque le temps a entièrement arrêté son cours, l'âme porte en elle son mal éternel.

Le châtiment qui lui est infligé pour l'éternité n'est donc que justice. Le verset coranique est clair à ce propos :

« Ils ne pourront pas s'extraire du feu. » (Coran :2, 167)

Ibn Arabî affirme que, pour les condamnés au feu éternel, la miséricorde consiste en ce qu'ils s'habitueront à leur supplice. Le feu deviendra à tout jamais le milieu qui leur est échu.

Il ne fait pas de doute qu'il existe une affinité entre le feu et certaines âmes criminelles. Ces âmes sont en effet un véritable foyer de passions : envie, rancoeur, cupidité, jalousie, haine, colère, vengeance, rébellion, sentiments criminels de toutes sortes. Elles sont réellement comparables au feu.

De telles âmes ne peuvent vivre en paix. Elles ne peuvent rester une seule heure sans allumer une guerre autour d'elles, sans provoquer le feu, parce que le feu est leur milieu et leur nature.

Condamnées au feu, elles n'ont que ce qu'elles méritent. Le sort qui est le leur respecte la loi voulant que chaque chose soit à sa place. Si elles entraient au paradis, elles ne l'apprécieraient pas.

N'ont-elles pas refusé la paix sur la terre ?

Le feu de l'enfer et le paradis doivent être compris selon une interprétation large. Le feu dans l'Au-delà n'est pas un brasero. Il ne flambe pas comme les incendies que nous connaissons ici-bas. Les pécheurs qui s'y trouvent, nous dit Dieu, parlent et se maudissent mutuellement. Dans ce feu se trouve un arbre portant des fruits (l'arbre de Zaqqoum qui sort du fond de la fournaise) ainsi que de l'eau bouillante dont s'abreuvent les damnés.

Ce feu où se trouvent un arbre et de l'eau et dans lequel on parle est nécessairement différent de celui que nous connaissons.

« Chaque fois qu'une communauté pénétrera dans le feu, elle maudira sa soeur. Quand elles s'y retrouveront réunies, la dernière venue dira de la première : Seigneur ! Voici ceux qui nous ont induits en erreur ! Inflige-leur donc un double châtiment de feu ! Dieu répondra :

chacun recevra le double, mais vous n'en savez rien. » (Coran : 7, 37-38)

Ce feu dans lequel on parle et « qui est nourri d'hommes et de pierres » (Coran : 2, 24) relève du mystère. Ce qui en est dit l'est par simples métaphores.

On ne doit toutefois pas conclure de ces propos que nous nions l'existence d'un châtiment corporel pour ne retenir que le châtiment moral. En effet, l'existence du premier est aussi clairement affirmée. Il n'est nullement permis d'en douter et nous y croyons. Nous disons cependant que les caractéristiques précises et détaillées de ce châtiment corporel nous échappent. Elles relèvent du mystère, comme d'ailleurs le feu de l'enfer. À en juger d'après les métaphores coraniques, il apparaît que ce feu est différent de celui d'ici-bas. Il semble aussi que les corps ayant à l'endurer soient différents des corps terrestres et délicats que sont les nôtres ici-bas.

Il en va de même pour le paradis. Ce n'est pas un marché de légumes, de dattes, de grenades et de raisin. Les descriptions qu'en donne le Coran sont à nouveau de simples métaphores, des exemples, des approximations.

« Voici comment se présente le Jardin promis à ceux qui craignent Dieu : il y aura des rivières à l'eau incorruptible et des fleuves de lait au goût inaltérable. » (Coran : 47, 15)

Cette description n'est qu'une illustration pour mieux faire comprendre. Toutefois, la réalité précise reste mystérieuse.

« Nul ne connaît la joie que Je leur réserve en récompense de leurs actions. » (Coran :32, 17)

« Un jardin large comme les cieux et la terre... » (Coran :3, 133)

Ce n'est donc pas un banal jardin.

« Une abondance de fruits non cueillis à l'avance, ni interdits... » (Coran : 56, 32)

Des fruits différents des nôtres par conséquent.

« Un vin dont ils ne seront ni indisposés, ni enivrés... » (Coran : 56, 19)

Il ne s'agit donc pas de notre vin qui donne des maux de tête et fait perdre la raison.

Dieu dit des habitants du paradis :

« Nous avons extrait de leurs coeurs la haine qui y couvait encore. » (Coran : 7, 42)

La purification de ces âmes s'opère d'une façon qui nous échappe.

Le paradis relève donc, lui aussi, du mystère. De tels propos ne sont en rien une négation du bonheur sensible. Nous croyons en effet que la vie paradisiaque est un bonheur à la fois sensible et spirituel, tout comme le feu de l'enfer est un châtiment avec ces deux mêmes caractéristiques. Le point sur lequel nous voulons insister est le suivant : les circonstances détaillées de ce bonheur et de ce châtiment sont mystérieuses. En tout cas, le paradis n'est pas un marché de fruits et de légumes et le feu de l'enfer n'est pas une rôtissoire !

Par le châtiment dans l'Au-delà, Dieu ne veut pas démontrer sa Puissance en détriment de ses serviteurs. Il veut seulement les purifier, les amener à la connaissance, les corriger et leur manifester sa Miséricorde.

« Pourquoi Dieu nous infligerait-Il un châtiment si vous êtes reconnaissants et si vous croyez ? » (Coran : 4, 147)

Le fondement du comportement divin est l'absence de châtiment.

Il n'y a pas de punition pour le croyant parvenu à la connaissance de Dieu. Le châtiment divin se déverse uniquement sur l'infidèle obstiné, sur celui pour qui tous les moyens ont échoué pour le conduire sur le Droit Chemin par la voie de la connaissance et de la compréhension.

« Assurément Nous leur ferons goûter un châtiment immédiat dans l'attente du grand châtiment. Peut-être reviendront-ils ? » (Coran : 32, 21)

C'est ainsi que Dieu se comporte. Il fait goûter aux humains un châtiment moindre ici-bas pour les réveiller de leur torpeur, pour les faire sortir de leur surdité et de leur léthargie : « Peut-être reviendront-ils ? »

Si les infidèles s'obstinent dans leur refus de croire, tous les moyens utilisés s'étant révélés inefficaces, il ne reste plus à Dieu qu'à les exposer au châtiment véritable pour les amener à la connaissance. Et faire connaître la vérité, n'est-ce pas la miséricorde même ?

Si Dieu les laissait dans leur aveuglement, leur ignorance et leur négligence, Il serait injuste. Mais - qu'Il soit exalté ! - « Il est élevé à une grande hauteur » au-dessus de pareille éventualité. Il fait montre de sa Providence en exposant ces ignorants au feu de l'enfer.

Tout ce qu'Il fait est inspiré par sa Miséricorde : Il envoie l'infidèle en enfer pour l'éduquer et lui faire connaître ce qu'il a voulu ignorer ; Il réserve le paradis au croyant pour lui manifester sa faveur et sa Générosité.

« Ma Miséricorde s'étend à toute chose. » (Coran : 7, 156)

Oui ! Dieu a voulu que sa Miséricorde s'étende à toute chose, même au châtiment.

Que l'on me permette une nouvelle fois d'interroger notre cher docteur. À son avis, Dieu serait-Il plus juste s'Il ne mettait aucune différence entre oppresseurs et opprimés, entre assassins et victimes, et s'Il organisait une fête dans l'Au-delà en l'honneur de tous sans distinction ? Est-il juste, selon notre docteur, que le blanc et le noir soient des couleurs identiques ?

D'aucuns pensent que le châtiment est indigne de Dieu. Nous leur répondons : Dieu ne nous punit-Il pas de fait ici-bas ? Que sont la vieillesse, la maladie et le cancer sinon de réels châtiments ? Et qui a créé les microbes ?

Ces réalités ne sont-elles pas autant d'avertissements que nous sommes en présence d'un Dieu qui peut punir ?




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