19 - À nous le bonheur d'ici-bas ! À vous les rêves ! | Islamopédie
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1 - Il n'engendre pas. Il n'est pas engendré

2 - Si mes actions sont décrétées par Dieu, pourquoi me juge-t-Il ?

3 - Pourquoi Dieu a-t-Il créé le mal ?

4 - Et quelle est la faute de ceux qui ignorent le Coran ?

5 - Le Paradis et le feu de l'Enfer

6 - La religion est-elle un opium ?

7 - Et la femme ? Qu'est-elle devenue dans l'Islam ?

8 - L'esprit

9 - La conscience

10 - Les rites du pèlerinage sont-ils du paganisme ?

11 - Pourquoi le Coran n'est pas l'oeuvre de Muhammad

12 - Il est impossible que le Coran soit l'oeuvre d'un homme

13 - Le Coran à l'épreuve du doute

14 - La religion et la théorie de l'évolution

15 - À propos de la formule « Il n'y a pas de dieu sauf Dieu »

16 - Kaf-ha-ya-'ayn-sad

17 - Le miracle

18 - Signification de la religion

19 - À nous le bonheur d'ici-bas ! À vous les rêves !
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19 - À nous le bonheur d'ici-bas ! À vous les rêves !
( Accueil > Bibliothèque > Moustapha Mahmoûd > Dialogue avec un ami athée)

Mon ami me dit sur un ton qui trahissait la joie du vainqueur :

- Le débat entre nous a été long, et nous ne sommes toujours pas d'accord. Quoi qu'il en soit, c'est nous qui sortons victorieux du combat, cela ne fait aucun doute. Nous gagnons le bonheur d'ici-bas. Vous vous en sortez, quant à vous, avec quelques rêves en tête. Tu as beau dire, c'est à nous que revient en ce monde la meilleure part. À nous les fêtes, l'alcool, les jolies femmes, la richesse et les plaisirs qu'aucune crainte du défendu ne vient troubler ! À vous le jeûne, la prière, la louange de Dieu et la crainte du Jugement ! Alors, qui de nous a gagné?

-Ce serait exact, lui rétorquai-je, si ce que vous avez gagné était réellement le bonheur. Mais en réfléchissant ensemble et posément à l'image que tu te fais de ce bonheur, nous n'y trouverions réellement que du malheur.

- Le malheur ! Comment cela ?

- Dans le prétendu bonheur dont tu parles, tu te rends en fait esclave d'instincts insatiables. Les combles-tu, ils se lassent et restent insatisfaits. Toi-même, tu t'abrutis et deviens apathique... Le sein d'une femme peut-il procurer un bonheur durable, alors que les coeurs sont inconstants, que la passion est instable et que les femmes sont déçues par les éloges qui leur sont adressés ? Tout ce que nous avons lu dans les romans d'amour se résume en un mot : le malheur ! Si les amoureux se marient, le malheur et la déception s'aggravent encore. Chacun recherche en l'autre la perfection dont il rêvait ; mais lorsque le désir disparaît et que le feu de la passion s'éteint, chacun remarque et amplifie le moindre défaut de l'autre.

Qu'est-ce que la fortune, sinon une autre forme d'esclavage ? Le riche est totalement accaparé par ses biens matériels pour les accroître, les entasser, les protéger. Alors que la richesse était auparavant à son service, c'est lui désormais qui en devient l'esclave.

Qu'est-ce que l'autorité et le prestige, sinon une pente dangereuse vers la vanité, l'orgueil et l'injustice ?

Le détenteur du pouvoir ne ressemble-t-il pas à celui qui prend un lion pour monture ? Aujourd'hui, tout va comme prévu ; mais demain, le fauve le dévorera.

Le vin, l'alcool, les drogues, le jeu, la querelle, le plaisir sexuel (à l'abri des regards et sans crainte du défendu)..., tout cela est-il le bonheur ? Ne s'agit-il pas plutôt de diverses manières de fuir les exigences de la raison et de la conscience ? Pris par ces plaisirs, l'homme ne néglige-t-il pas sa responsabilité et les appels de l'Esprit, en se fourvoyant dans le feu de la passion et la voracité des désirs ? S'élève-t-il, ou bien s'avilit-il à vivre comme un singe et à s'accoupler comme un vulgaire animal ?

Le Coran a eu raison de décrire ainsi les incroyants  : « Ils jouissent un certain temps des biens de ce monde, ils mangent comme mangent les bestiaux ; leur lieu de séjour sera la feu. » (Coran : 47, 12)

Nous ne nions pas que les incroyants connaissent de réels plaisirs. Mais ces plaisirs ressemblent à ceux d'une bête qui trouve sa pâture... Est-ce cela le vrai bonheur ? Vivre dans la débauche et le désir continuel en se laissant aller à la gloutonnerie jusqu'à étouffer d'indigestion, une telle vie n'obéissant qu'à la passion n'a plus rien à voir avec le bonheur véritable.

Être vraiment heureux, cela ne signifie-t-il pas plutôt vivre l'âme parfaitement apaisée et l'esprit libéré de toutes les idoles ? Dans sa définition ultime, le bonheur ne réside-t-il pas dans un « état de paix entre l'homme et lui-même, entre l'homme et son prochain, entre l'homme et son Dieu » ? Or cette paix et cette quiétude intérieure ne se réalisent que par l'action. L'homme doit mettre sa force, ses biens et sa santé au service des autres. Il doit vivre guidé par le bien et la piété, dans ses intentions et ses actes. Il doit être en relation continuelle avec Dieu, dans la prière et l'humilité, pour que Dieu lui communique encore davantage sa Paix, son Aide, sa Lumière. Un tel bonheur n'est-il pas, en définitive, l'équivalent de la religion ? Le mystique revêtu de haillons n'avait-il pas dit : « Si les rois savaient quel bonheur est le nôtre, ils nous en voudraient et nous tueraient de leurs épées » ? Ceux qui ont connu un tel bonheur, celui de la relation avec Dieu et de la paix de l'âme, savent que le mystique avait raison.

- N'étais-tu pas comme nous, il y a quelques années de cela, quand tu t'adonnais à la boisson et que tu te divertissais, en quête de ce bonheur animal que nous recherchons nous-mêmes ? N'as-tu pas fait montre d'impiété - eh oui ! - dans ton livre Dieu et l'Homme, où tu te révèles plus athée que les athées ? Comment as-tu pu changer ainsi du tout au tout ?

- Dieu crée le changement ; mais Lui-même ne change pas...

- Tu affirmes, je le sais, qu'en toute chose le mérite revient à Dieu. Mais quel fut ton rôle ? Quels efforts te furent demandés ?

- J'ai regardé autour de moi. Tout d'abord, la mort et le néant me sont apparus comme une plaisanterie, une absurdité. Puis j'ai constaté que le monde entier était régi par des lois extrêmement exactes et rigoureuses, ne laissant aucune place à l'absurdité et à la plaisanterie. Si ma vie, comme d'aucuns le pensent pour eux-mêmes, était absurde, ne débouchant sur rien, quel sens auraient mes pleurs, mon remords, ce profond et ardent désir que je ressens de parvenir à la vérité et à la justice ? Pourquoi lutter pour ces valeurs jusqu'au sacrifice de ma vie ?

J'ai vu les étoiles se déplacer sur leur orbite, obéissant à une loi donnée. J'ai constaté que les insectes vivant en groupe communiquent entre eux... que les plantes voient, entendent et sentent... que les animaux ont une morale... J'ai observé cette merveille qu'est le cerveau humain. J'ai vu qu'il se compose de millions et de millions de cellules nerveuses fonctionnant toutes en même temps dans un ordre parfait et inimitable : si une lésion survient ici ou là, elle entraîne immédiatement la paralysie, la cécité, le mutisme, l'idiotie, la folie... Ces troubles, cependant, ne surviennent qu'exceptionnellement. À quoi ce mécanisme impressionnant doit-il son bon fonctionnement ? Qui l'a équipé de cet ensemble de fonctions parfaites ?

J'ai observé la beauté d'une feuille d'arbre, d'une plume de paon, d'une aile de papillon. J'ai écouté le chant mélodieux du rossignol, le gazouillis des moineaux. Partout où j'ai tourné mon regard, j'ai vu l'oeuvre d'un Peintre, d'un Dessinateur, d'une Main créatrice. La nature m'est apparue comme un tout absolument parfait, où il est impossible que le hasard ait la moindre place. Chaque chose en elle semble crier : « J'ai été conçue et façonnée par un Créateur Tout-Puissant. »

Puis j'ai lu le Coran. La mélodie et le rythme de sa langue surprirent mon oreille. Son contenu émerveilla mon esprit. Qu'il ait à répondre aux questions concernant la politique, l'éthique, le droit, le cosmos, la vie, l'âme ou la société, il apporte toujours le dernier mot, bien qu'il ait été révélé il y a plus de 1 300 ans. Il est en accord avec toutes les sciences les plus récentes, bien qu'il nous soit parvenu par l'intermédiaire d'un bédouin analphabète qui vivait dans un peuple arriéré et éloigné de la lumière des civilisations. J'ai lu la vie de cet homme, ce qu'il a fait... et je me suis dit : Oui ! C'est un Prophète ! Il est impossible qu'il en soit autrement. L'univers merveilleux ne peut avoir pour Auteur que ce Dieu Tout-Puissant dont parle le Coran et dont il décrit les Oeuvres.

Mon ami avait écouté attentivement. Il se mit à chercher la dernière faille :

- Qu'adviendrait-il si tu te trompais dans tes calculs et si, après une longue vie, tu finissais en poussière, réduit à néant ?

- Je n'aurais rien perdu, car j'aurais eu la vie la plus heureuse qui soit, une vie bien remplie et aux larges horizons. Par contre, c'est vous qui perdrez beaucoup si mes calculs sont justes et si mes prévisions s'avèrent exactes. Or elles le sont ! Oui, mon ami, vous serez terriblement surpris !

Tout en parlant, je le fixai droit dans les yeux. Pour la première fois, j'y notai une lueur de peur accompagnée d'un clignement saccadé des paupières.

Cet instant fut passager, car la peur naissante fut vite contrôlée. Il fut suffisamment long cependant pour me permettre de comprendre ce qui se passait : malgré sa belle assurance, son obstination et son arrogance, mon ami était maintenant au bord du doute. Il se voyait sur le point de tomber dans un précipice sans fond et il ne savait plus à quoi s'agripper.

Il me dit sur un ton qu'il voulut empreint de conviction :

- Tu verras que tu retourneras en poussière. C'est là tout ce qui nous attend, toi comme nous tous !

- En es-tu certain ?

Pour la deuxième fois, une lueur de frayeur apparut dans ses yeux. Il répondit, en appuyant sur le mot comme s'il craignait d'être trahi par celui-ci en le prononçant :

- OUI !

- Tu mens ! Ce que tu viens d'affirmer ne pourra jamais faire l'objet d'une certitude.

En revenant seul, cette nuit-là, après notre long entretien, je savais que j'avais mis à vif une plaie dans l'âme de mon ami. Sous sa philosophie chancelante, j'avais ouvert une faille qui irait s'élargissant au fil des jours et contre laquelle sa logique vacillante ne serait d'aucune utilité.

Je me disais en moi-même : « Qui sait ? Cette peur le sauvera peut-être... » Pour qui se ferme à la Vérité avec obstination, la peur est l'ultime voie d'accès à cette Vérité.

Je savais qu'il n'était pas en mon pouvoir de le mettre sur le Droit Chemin. Dieu a dit à son Prophète :

« Tu ne diriges pas celui que tu aimes, mais Dieu dirige qui Il veut. » (Coran : 28, 56)

Je lui souhaitais cependant de parvenir à la Vérité, et je priais à cette intention. Il n'y a rien de pire, en effet, que le sort réservé à l'infidèle. Il n'est pas de faute plus grave que le refus de croire.




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