La demande de bénédiction
Définitions Linguistiquement at-tabarrouk : c'est la recherche de la bénédiction [baraka] qui signifie : prospérité et augmentation. Religieusement Ar-Râghib Al-Asfahânî dit : "la [baraka] c'est l'établissement (thubût) de la bonté divine dans une chose". Le Très haut dit : {Si les habitants des cités croyaient et étaient pieux, nous leur ouvririons des bénédictions du ciel et de la terre.} et {ceci et rappel béni que nous avons révélé} indiquant les bontés divines accordées en abondance. Ainsi d'un point de vue terminologique, le tabarrouk désigne la recherche de l'établissement de la bonté divine / bienfait divin dans une chose. La recherche de bénédiction légale Dans les traces des Prophètes et des pieux D'après Dawoud Ibn Abi Salih qui a dit : "Marwan était venu un jour et trouva un homme posant son visage sur la tombe, il dit alors : "Es-tu conscient de ce que tu es en train de faire ?" Un groupe des compagnons attendaient que la mosquée du Prophète se vide pour aller poser leurs mains sur le pommeau du minbar [roummanatou l-minbar] et qu'ils invoquaient Dieu. (Ibn Abi Chayba) Al-Qourtoubî (رحمه الله) dit : "Le fait que le Prophète ordonne que l'on boive du puits de la chamelle établit la validité du tabarrouk par les traces des prophètes et des pieux quand bien même leur époque serait lointaine et que leurs traces seraient peu évidentes. De même, le début du récit établit le ressentiment envers les pervers et envers leurs demeures et leurs traces. Naturellement, les objets inanimés ne sont pas réprouvables en soi mais ce qui est lié à l'aimé est aimé et ce qui est lié au détesté est détesté à son tour". (Tafsir Al-Qourtoubi) Ibrahim Al-Harbi (رحمه الله) a dit : "Embrasser la chambre du Prophète (là où il y a sa tombe) est une chose recommandée". (cité par Al-Bouhouti) En les touchant Les gens saisissaient les deux mains du Messager de Dieu - quand il était à Bathâ' Makkah - et les passaient sur leurs visages. Les gens se sont assemblées en foule près du Messager de Dieu, après la prière du sobh, à Hajjat Al-wadâ`; Abou YAzîd, par sa force et sa jeunesse, a pu parvenir jusqu'au Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui). Il saisit sa main et la posa sur son visage et sa pointrine : il trouva que rien n'était plus frais ni ne sentait meilleur que sa main. (Ahmad) Ach-Chawkânî dit dans Nayl Al-Awtâr : "Cela établit la légitimité du tabarrouk en touchant les gens de vertus, en raison de l'approbation du Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui". En les Salutant Ibn Al-Bazzâr affirme qu'il est rare qu'une personne douée de clairvoyance ne voit Ibn Taymiyah sans se jeter sur ses mains pour les embrasser, si bien que lorsque les gens qui travaillent, lorsqu'ils le voyaient, ils sortaient de leurs magasin, afin de le saluer et en guise de tabarrouk par lui. Et Ibn Taymiya saluait chacun d'eux. Dans l'eau de leurs ablutions "Lorsque le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) accomplissait ses ablutions c'est à peine si les gens ne se battaient pas pour l'eau de ses ablutions" tellement ils étaient désireux d'obtenir la bénédiction par le biais de ce qui était rentré en contact avec le corps du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui). Celui qui n'avait pas la chance d'avoir un peu de cette eau directement récupérait un peu d'humidité de la main de ses compagnons. Al-Bazzar a dit : "On dit que les gens qui étaient présents, parmi les gens distingués ou ceux du commun, lors de son bain mortuaire, se sont précipités en masse pour récupérer l'eau qui est restée de son bain, et chacun a récupéré un peu de cette eau". (Biographie d'Ibn Taymiya) Dans leur salive An-Nawawî dit au sujet du hadîth du tahnîk (effectué pour le nouveau-né) où le Prophète a mâché une datte et l'a mise en contact avec le palais d'un nouveau-né : "Les savants sont d'accord pour recommander le tahnîk par les dattes ou autre chose sucrée similaire, et pour que la personne qui effectue le tahnîk soit pieuse et du nombre de ceux auprès de qui on recherche la bénédiction [mimman youtabarrak bih], que ce soit un homme ou une femme". (Commentaire de Sahih Mouslim) Dans leur cheveux Selon Anas (que Dieu l'agrée), le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) vint à Mina. Il se dirigea vers la première pierre (symbolisant le Diable) et lui jeta les sept cailloux rituels. Puis il alla à sa maison de Mina et sacrifia. Il dit ensuite au coiffeur : "Taille de ce côté" (et il désigna le côté droit de sa tête puis le côté gauche). Ensuite il chargea Abou Talha (que Dieu l'agrée) de distribuer ses cheveux parmi les gens". (Al-Boukhâri, Mouslim) Anas (que Dieu l'agrée) dit : "Je vis le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) se faisant couper les cheveux par le coiffeur avec les gens tout autour d'eux. Le moindre cheveu qui tombait finissait dans la main de l'un d'eux." On rapporte que Khâlid Ibn Al-Walîd (que Dieu l'agrée) perdit une [qalansuwah] le jour de la bataille d'Al-Yarmûk. Il la chercha jusqu'à ce qu'il l'eut retrouvée. Il dit alors : "Partant à la `umrah, le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) s'est rasé la tête. Les gens se sont empressés de récupérer les cheveux des côtés de sa tête et je les ai devancé en récupérant sa frange que j'ai déposé dans cette [qalansuwah]. Depuis, à chaque fois que j'ai participé à une bataille, la victoire m'était toujours accordée". Ibn l-Jawzi a rapporté dans Manaqib Ahmad avec une chaîne de transmission ininterrompue jusqu'à 'Abdoullâh Ibn Ahmad Ibn Hanbal qu'il a dit : "J'ai vu mon père (c'est-à dire Ahmad Ibn Hanbal) prendre un des cheveux du Prophète le mettre sur ses lèvres et l'embrasser. Je pense l'avoir vu le poser sur ses yeux, la plonger dans l'eau puis en boire pour chercher la guérison. Je l'ai vu prendre un récipient du Prophète, le laver, puis boire dedans". Dans leurs vêtements D'après 'Abdoullâh Ibn Kayçan Mawla Asma Bint Abi Bakr, qu'il a dit : "Elle a sorti pour nous une tunique longue -joubbah- à capuche, de modèle persan, dont l'encolure était ornée de brocart et les emmanchures ourlées. Elle a dit : "C'est la tunique longue du Messager de Dieu, elle était chez 'Aicha. lorsqu'elle est morte j'en ai pris possession. Le Prophète la mettait. Nous la lavons pour les malades et nous cherchons par elle la guérison"". (Mouslim) Dans leurs ustensiles Al-Boukhâri a rapporté de façon authentique que le compagnon 'Abdoullah Ibn Salâm faisait le tabarrouk par le récipient dont buvait le Prophète, et l'endroit où il priait. 'Abdoullâh a dit : "J'ai interrogé mon père (l'Imam Ahmad) à propos de l'homme qui touche le pommeau du Minbar avec l'intention de faire le tabarrouk, ainsi que sur le fait de toucher la tombe du Prophète. Il a dit : Il n'y a pas de mal en cela"". (Al-'Ilal wa Ma'rifatou r-Rijal 2/35) Il a été également rapporté que l'Imâm Ach-Châfi`î a recherché la bénédiction dans l'eau de lavage du qamîs de l'Imâm Ahmad lorsque Dieu l'a raffermi dans la Vérité. (Hayât Al-hayawân Al-Kubrâ par Ad-Dameiri) Les deux règles qui régissent le tabarrouk 1) c'est le bon choix de la personne aimée (il faut que ce soit une personne attachée à la droiture et l'observance des droits de Dieu), et éviter l'immodération qui consiste à élever cette personne au-dessus de son rang de serviteur de Dieu. 2) La mise en garde contre les excès de certains qui font du tabarrouk, ne doit pas nous amener à falsifier les jugements légaux et considérer, que le tabarrouk - en soi et sous toutes ses formes - serait du chirk. La prudence n'est pas un prétexte pour qualifier de polythéisme ce qui n'en est pas. |
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