La 9eme année à Médine | Islamopédie
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La 9eme année à Médine
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La bataille de Taboûk

    Date

    Cela se passait au mois de Rajab de la 9ème année après l'Hégire, en plein été.

    Causes de cette bataille

    Lorsque le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) apprit que les Chrétiens de la Syrie venaient de prendre la ferme résolution d'attaquer Médine avec une armée forte de quarante mille hommes envoyés par le Roi de Rome (Hercule), il décida de prévenir cette attaque en marchant à la tête d'une force armée musulmane de trente à quarante mille hommes, sur la Syrie.

    En même temps, il nomma 'Ali Gouvernant adjoint de Médine. Une fois son armée levée, il quitta Médine pour la Syrie.

    Les préparations

    Othman céda trois cent chameaux scellés et 1000 dinars qu'il mit à la disposition du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui). Celui ci déclara "les erreurs que Othman pourra faire à l'avenir lui seront toutes pardonnées".
    Abou Bakr se désista de tout son argent.
    'Omar sacrifia la moitié de ses richesses.

    Quelques Musulmans vinrent trouver le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) et lui demander des montures pour prendre au Jihad. Par manque de moyens, ils partirent en pleurant de ne pouvoir participer au Jihad.

    L'armée des Musulmans comptait 30 000 combattants.

    La demande de prier dans la mosquée nuisible avant le départ

    Abou Amer écrivit à ses partisans hypocrites restés à Médine et leur ordonna de construire une fortification qui leur servirait de poste d'observation. Ils commencèrent par construire une mosquée près de celle de Qouba qu'ils achevèrent avant que le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) ne menât l'expédition de TAbouk. Ils demandèrent au Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) de venir prier dans leur mosquée, espérant ainsi obtenir son approbation. Ils lui dirent qu'ils l'avaient construite à l'intention des faibles et des malades pour y faire la prière durant l'hiver.

    Mais Dieu ne permit pas à Son Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) d'y prier. Le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) leur dit : "Je dois entreprendre un voyage. Je visiterai votre mosquée à mon retour, si telle est la volonté de Dieu".

    Le départ

    Selon Ka'b Ibn Màlik , le Prophète sortit un jeudi pour la campagne militaire de Taboûk et il aimait en effet sortir le jeudi. (Al-Boukhâri, Mouslim)

    Ka'b Ibn Malik raconte : "Quand il partait en expédition, le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) ne manifestait jamais sa véritable intention. L'expédition de TAbouk faisait exception. Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) la mena par une chaleur extrême en affrontant un long voyage à travers le désert pour rencontrer des ennemis très nombreux. Afin que les Musulmans fassent des efforts proportionnés, il leur dévoila les fatigues et les obstacles qu'ils auraient à surmonter au cours du voyage et l'effectif considérable de l'ennemi". (Al-Boukhâri, Mouslim)

    En chemin 'Ali (que Dieu l'agrée) qui devait s'occuper de la garde de Médine le rattrappe

    Après le départ du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui), les Hypocrites, s'évertuèrent à se moquer de 'Ali en lui disant que le messager de Dieu l'avait laissé derrière lui pour porter son fardeau. Voulant se démontrer que les Hypocrites disaient là des mensonges, 'Ali décida d'aller voir le Prophète. Lorsqu'il rejoignit ce dernier à Jaraf, il lui expliqua la raison de sa venue et la moquerie des Hypocrites.
    Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) lui dit : "Les Hypocrites sont des menteurs. Je suis venu ici après t'avoir désigné comme mon député. Ô 'Ali! N'es-tu pas content que ton grade soit monté! Tu es à moi ce que Hârûn fut à Mûsâ, à cette différence près qu'il n'y aura pas de Prophète après moi".

    Après cette explication, 'Ali retourna à Médine et le Prophète se dirigea vers Taboûk qui se trouvait à une distance de dix étapes de Damas et de Médine à la fois, et sur la frontière de l'Empire romain de l'époque.

    Abou Dharr (que Dieu l'agrée) ne peut suivre l'allure de la troupe et reste tout seul

    Lorsque Abou Dharr fut resté derrière la caravane, quelqu'un attira l'intention du Prophète sur la difficulté qu'il avait rejoindre les troupes. Le Saint Prophète répondit : "Laisse-le se débrouiller tout seul. Il réussira si Dieu le veut".

    Le trajet difficile

    Au cours de ce voyage, les Musulmans vécurent de dures épreuves. Ils se relayaient à tour de rôle pour monter les montures, ils tuèrent des chameaux pour pouvoir boire l'eau emmagasinnée dans leurs bosses, ils étaient prêts à égorger leurs montures pour pouvoir se nourrir avec l'accord du Messager mais 'Omar intervint et dit :"s'ils égorgent les bêtes, nous n'aurons plus assez de montures. Tu devrais leur demander ce qu'il leur reste de provisions en invoquant Dieu de le multiplier".
    Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) fit étendre une nappe et invita les Musulmans à apporter ce qui restait de leurs provisions. Après avoir invoqué Dieu, la nourriture se multiplia et les Musulmans purent se servir, ils remplirent tous les récipients du camp et mangèrent à satiété. Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) déclara : "Je certifie qu'il n'y a qu'un Dieu et que je suis Son Prophète. Dieu met le Paradis à portée de ceux parmi Ses serviteurs qui ne connaissent pas le doute et qui prononcent cette double profession de foi".

    L'attente de la troupe ennemi

    Lorsque le messager de Dieu atteignit Taboûk, il y resta une vingtaine de jours.

    Youhanna, le gouverneur d'Aïla demanda la protection du Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) qui l'accepta contre un tribut. Les habitants de Jarba et d'Adzrah en firent de même. Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) leur communiqua ses conditions par écrit.

    Pendant son séjour dans cette localité, il s'appliqua à envoyer tout autour des brigades qui avaient pour mission principale l'appel à l'Islam. Mais aucune armée romaine ne vint à leur rencontre. Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) rebroussa donc chemin.

    L'etanchement de la soif

    Parmi les miracles qui eurent lieu pendant la bataille de Taboûk, on relate que les combattants furent sujets à une soif très forte. Alors Abou Bakr (que Dieu l'agrée) lui dit : " Ô Prophète de Dieu, Dieu ne t'a jamais refusé une prière. Si tu priais pour qu'Il nous donne à boire."
    Le Prophète demanda : "Est-ce votre souhait ?"
    Abou Bakr répondit par l'affirmative.
    Alors le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) leva ses mains vers le ciel et ne les baissa pas avant que les nuages apparurent dans le ciel et la pluie tomba. Les troupes remplirent les récipients dont ils disposaient et levèrent les yeux vers le ciel pour s'apercevoir qu'en fait les nuages ne dépassaient pas leur camp !

    L'arrivée d'Abou Khaythama (que Dieu l'agrée)

    Ka'b Ibn Mâlik raconte : "Le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) ne cita pourtant pas mon nom jusqu'à son arrivée à Taboûk. Cependant qu'il était assis avec un nombre de gens, il dit par la suite : "Qu'a donc fait Ka'b Ibn Mâlik ?".
    Quelqu'un des Bani Salam dit : "Ô Messager de Dieu ! Il a été sans doute retenu à Médine par la beauté de ses habits et par sa vanité".
    Mou'adh Ibn Jabal (que Dieu l'agrée) lui dit alors : "Quelles bien vilaines paroles tu viens de proférer ! Ô Messager de Dieu ! Nous n'avons jamais entendu dire à son sujet que du bien".
    Le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) ne dit rien. Sur ces entrefaites apparut à l'horizon un homme vêtu de blanc s'avançant dans le mirage. Le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) dit : "Sois Abou Khaythama !", et ce fut effectivement Abou Khaythama l'Ansarite. C'était lui qui avait fait jadis aumône de quelques poignées de dattes, ce qui lui valut les sobriquets des hypocrites". (Al-Boukhâri, Mouslim)

    L'attentat contre sa vie (paix et bénédiction de Dieu sur lui) pendant le retour

    Pendant son retour, alors qu'il traversait la vallée de 'Aqaba Thî Fatq, les Hypocrites projetèrent d'attenter à sa vie en effrayant son chameau pour qu'il le jette par terre. Mais l'attentat fut un échec et le Prophète fut sauvé par 'Ammâr Ibn Yâsir et Hudhayfa Ibn Yaman. Après que le Prophète eut traversé la vallée, il divulgua à Hudhayfa les noms des Hypocrites qui avaient attenté à sa vie à la faveur de la nuit, et lui intima l'ordre de garder cela pour lui.

    Le passage devant les ruines de Thamoud

    En passant vers les ruines du peuple ancien de Thamoud, le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) convia ses compagnons en ces termes : "N'entrez pas dans les maisons de ceux qui se sont fait tort à eux mêmes, qu'en pleurant de peur que vous ne subissiez le même sort". Il se couvrit la tête et pressa le pas jusqu'à ce qu'il eut traversée la vallée.

    La rencontre avec Abou Dharr (que Dieu l'agrée)

    Lorsqu'il arriva à la frontière de Taboûk les Musulmans l'aperçurent et informèrent le Prophète de l'arrivée d'un voyageur sinistré. Le Prophète dit sur-le-champ : "C'est mon compagnon Abou Dhar. Allez vite me l'amener". Entendant cet ordre du Prophète, les compagnons s'exécutèrent et emmenèrent Abou Dharr auprès du Messager de Dieu.

    Après s'être enquis de sa santé, le Prophète lui demanda : "Ô Abou Dhar! Tu as de l'eau sur toi. Pourquoi donc, tu as l'air tellement assoiffé?".
    - Abou Dhar : Certes, Maître, l'eau est là, mais je ne peux pas en boire.
    - Le Prophète : Et pourquoi cela?
    - Abou Dhar : Ô Seigneur! Sur mon chemin, j'ai trouvé de l'eau fraîche au pied d'une colline, mais ma conscience ne m'a pas permis d'en boire avant toi. C'est pourquoi je l'ai apportée pour toi. J'en boirai une goutte après que tu en auras bu.
    Le Saint Prophète lui fit alors cette prédiction : "Ô Abou Dhar! Dieu te couvrira de Sa Miséricorde. Tu vivras et tu quitteras ce monde seul. Tu seras ressuscité seul le Jour du Jugement. Tu entreras dans les cieux seul. Un groupe d'Irakiens seront bénis grâce à toi, car, après, ta mort, ils te laveront, t'envelopperont dans un linceul, et prieront sur toi".

La destruction de la mosquée nuisible

En revenant de TAbouk, alors qu'il n'était plus qu'à une journée ou deux de Médine, le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) apprit par l'Archange Jibril (as) la mauvaise intention des constructeurs de la mosquée nuisible, qui s'étaient jurés de semer la division parmi les Croyants.

Avant d'arriver à Médine, il envoya des troupes qui détruisirent la mosquée nuisible.

A ce propos Dieu révéla : {Ceux qui ont construit une Mosquée par esprit de méchanceté et de concurrence et par pure mécréance, dans l'intention de diviser les Croyant en attendant le retour de celui qui a déjà combattu auparavant Dieu et Son Messager, ils jureront de toute leur force que : "nous n'avons visé qu'une oeuvre de bienfaisance". Et Dieu atteste qu'ils sont vraiment menteurs. N'y prie jamais ! une mosquée qui a été fondée sur la piété dès le premier jour mérite bien plus que tu y pries. Là sont des hommes qui aiment se purifier et Dieu aime ceux qui se purifient.} (9/107-108)

Le retour à Médine

Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) rentra à Médine le mois de Ramadan de la même année. Il s'était absenté pendant deux mois.

Ka'b Ibn Mâlik raconte : "Le lendemain matin il était de retour. Or, lorsqu'il rentrait d'un voyage, il réservait toujours sa première visite à la mosquée. Il y fit deux unités de prières puis s'assit pour accueillir les gens. C'est alors que vinrent à lui ceux qui ne l'avaient pas suivi, lui présentant leurs excuses avec force serments. Ils étaient un peu plus de quatre-vingts. Il accepta leur état apparent, agréa leur allégeance et implora pour eux l'absolution divine tout en laissant à Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) le soin de juger ce qu'ils cachaient en eux-mêmes". (Al-Boukhâri, Mouslim)

Le repentir de Ka'b Ibn Malik, Mourara Ibn Ar-Rabî' et Hilal Ibn Oumaya (رضي الله عنهم)

Ka'b (que Dieu l'agrée) raconte : "C'est alors que vinrent à lui ceux qui ne l'avaient pas suivi, lui présentant leurs excuses avec force serments. Ils étaient un peu plus de quatre-vingts. Il accepta leur état apparent, agréa leur allégeance et implora pour eux l'absolution divine tout en laissant à Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) le soin de juger ce qu'ils cachaient en eux-mêmes. C'est alors que je vins moi-même. Quand je le saluai, il sourit de la façon de quelqu'un en colère puis me dit : "Viens ici !".
Je m'avançai et je m'assis devant lui. Il dit : "Qu'est-ce donc qui t'a empêché de te joindre à nous ? N'avais-tu pas déjà acheté ta monture ?"
Je dis : "Ô Messager de Dieu ! Si je me trouvais maintenant devant un autre que toi de tous les habitants de ce monde, j'aurais certainement jugé que je m'en sortirais par quelque excuse, d'autant plus que j'ai le don de la polémique. Mais, par Dieu, j'ai bien su que si je te racontais aujourd'hui quelque mensonge pour te satisfaire, Dieu ne serait pas loin de me frapper de Sa Colère et, si je te disais la pure vérité qui pourrait te fâcher quelque peu contre moi, je pourrais espérer une conclusion heureuse de la part de Dieu Tout-Puissant. Par Dieu, je n'avais aucune excuse de rester à l'arrière. Par Dieu, je n'avais jamais été aussi fort ni aussi riche que lorsque je t'ai fait détection".
Le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) dit alors : "Voilà quelqu'un qui a parlé sincèrement. Debout (et va-t-en de là) en attendant que Dieu prononce sur toi Son jugement !".
Des homes de la tribu des Bani Salama sortirent à ma suite et me dirent : "Par Dieu, nous n'avons jamais appris sur toi que tu avais commis un péché avant celui-là. Tu aurais bien pu t'excuser auprès du Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) comme se sont excusés les autres déserteurs. Il t'aurait largement suffi auprès de Dieu que Son Messager priât pour ton absolution".
Il dit : "Par Dieu, Ils n'ont pas cessé de me faire des reproches jusqu'à ce que j'ai voulu retourné auprès du Messager de Dieu pour revenir sur mes premières déclarations". Puis je leur dis : "Est-ce que d'autres sont dans mon cas ?"
Ils dirent : "Oui, il y a deux hommes qui tinrent les mêmes propos que toi et qui obtinrent la même réponse".
Je dis : "Qui sont-ils ?".
Ils dirent : "Mourara Ibn Ar-Rabî' Al-'Amrî et Hilâl Ibn Oumaya Al Wâqifî".
Il dit : "Ils m'ont nommé là deux hommes vertueux qui avaient participé à la bataille de Badr et qui étaient dignes d'être pris en exemple. Lorsqu'on me les cita, je m'en allai. Le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) avait interdit entre temps qu'on nous adressât la parole à tous les trois entre tous ceux qui avaient déserté. Ainsi les gens nous évitaient (ou il a dit : "changèrent d'attitude envers nous") si bien que je ne reconnaissais plus la terre car ce n'étais plus celle que je connaissais. Nous restâmes dans cette situation cinquante longues nuits. Quant à mes deux compagnons d'infortune, ils se résignèrent à leur sort, gardèrent leur maison et ne cessèrent pas de pleurer. Pour ma part, j'étais le plus jeune et le plus fort des trois. Je sortais pour prendre part à la prière avec les musulmans et je parcourais les marchés sans que personne ne m'adressât la parole. J'allais à chaque fois au Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui), je le saluais alors qu'il était assis après la prière. Je me demandais en moi-même s'il avait ou non remué les lèvres pour répondre à mon salut. Puis je me plaçais pour prier tout près de lui et je l'épiais furtivement. Quand je me plongeais dans ma prière, il me regardait et quand je me tournais vers lui, il se détournait de moi. Quand cette mise en quarantaine des musulmans dura trop longtemps pour moi, je n'ai pas hésité à passer par-dessus le mur de Abou Qatada; il était mon cousin et l'un de mes plus chers amis Je lui adressai le salut. Par Dieu, il n'a même pas daigné me le rendre. Je lui dis : "Ô Abou Qatada ! Je te supplie par Dieu de me dire si tu sais que j'aime Dieu et Son Messager".
Il se tut. J'y reviens de nouveau et il se tut encore. J'insistai encore une fois et il me dit enfin : "Dieu et Son Messager sont plus à même de le savoir".
Mes yeux débordèrent alors de larmes. Je m'en allai et passai de nouveau par-dessus son mur. Tandis que je déambulais dans les rues commerçantes de Médine, voilà qu'un Nabatéen (paysan) de Syrie, de ceux venus avec du blé pour le vendre, criait : "Qui peut me dire où se trouve Ka'b Ibn Mâlik ?".
Les gens se mirent à me désigner jusqu'à ce qu'il vînt à moi et me donnât une lettre de la part du roi Ghassan. Je savais alors lire. Je lus donc la lettre et il y avait ceci : "Or, donc, nous avons appris de ton compagnon (le Prophète) est en froid avec toi et Dieu ne t'a jamais placé dans une demeure d'humiliation et d'abandon. Rejoins-nous donc et Nous te consolerons de te déboires".
Je dis après sa lecture : "Voilà bien encore l'une de ces épreuves qui m'accablent en ces moments". je me dirigeai avec la lettre vers le four à pain et je la brûlai Jusqu'à ce qu'eussent passé quarante nuits (de quarantaine imposée). La révélation de Dieu tardait à venir. C'est alors que le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) vint me dire : "Le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) t'ordonne de ne plus approcher ta femme".
Je lui dis : "Dois-je la répudier ? ou bien que dois-je faire ?".
Il dit : "Non, mais isole-toi simplement d'elle et ne l'approche plus".
Il envoya le même à mes deux compagnons. Je dis à ma femme : "Va chez ta famille et reste-y jusqu'à ce que Dieu prononce Son jugement dans cette affaire".
La femme de Hilal Ibn Oumaya vint dire au Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) : "Ô Messager de Dieu ! Hilal Ibn Oumaya est un vieillard perdu n'ayant aucun domestique. Est-ce qu'il te répugne que je le serve ?".
Il dit : "Non, mais qu'il ne t'approche surtout pas !".
Elle dit : "Par Dieu, il est incapable de quoi que ce soit et, par Dieu, il ne cesse de pleurer jusqu'à ce jour depuis cette triste affaire".
Certains de mes parents me dirent : "Pourquoi ne demandes-tu pas au Messager de Dieu la permission de garder ta femme puisqu'il a autorisé celle de Hilal Ibn Oumaya à le servir ?".
Je dis : "Je ne demanderai pas la permission de la garder car je sais ce que dirait de moi le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) si je lui demandais cette permission alors que je suis jeune".
Je restais ainsi dix nuits ; si bien que s'accomplirent pour nous cinquante nuits depuis qu'il a été interdit de nous adresser la parole. Puis je fis la prière de l'aube le lendemain de la cinquantième nuit sur le toit de l'une de nos maisons. Pendant que j'étais assis dans cet état dont Dieu a parlé dans Son Livre {jusqu'à ce qu'ils se fussent sentis à l'étroit dans la terre malgré son ampleur} j'entendis tout à coup la voix de quelqu'un qui criait du haut du mont Sala' me disant aussi fort qu'il pouvait : "Ô Ka'b Ibn Mâlik ! Réjouis toi de la bonne nouvelle !".
Je tombai aussitôt en prosternation sachant que quelque chose de nouveau était venue me délivrer de ma situation oppressante. Le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) avait en effet annoncé lors de la prière de l'aube que Dieu avait enfin agrée notre repentir. Les gens coururent vers nous pour nous porter la bonne nouvelle. Deux hommes partirent pour en informer mes deux compagnons et un troisième se lança dans ma direction au galop de son cheval. Un autre homme de la tribu de Aslam courut vers moi et parvint, avant l'arrivée du cavalier, sur le mont Sala'. Sa voix fut plus rapide que le cheval. Quand vint à moi celui dont j'avais entendu la voix annonciatrice de bonne nouvelle, j'ôtai mes deux tuniques et je l'en revêtis, en récompense de sa bonne nouvelle. Par Dieu, je n'avais pas d'autres tuniques que celles là. Je dus en emprunter deux pour me couvrir moi-même. Je partis alors en direction du Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) cependant que les gens m'accueillaient en groupe, me félicitant de l'agrément de mon repentir et me disant : "Nous te félicitons pour l'agrément par Dieu de ton repentir". J'entrai finalement à la mosquée et voilà que le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) y étais assis au milieu des gens. Il me serra la main et me félicita. Par Dieu, aucun autre des Mouhajirîn (les exilés de la Mecque) ne se leva à ma rencontre. Ka'b n'a jamais plus oublié à Talha cette marque d'amitié. Ka'b dit : "Lorsque j'eus salué le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui), il me dit, le visage rayonnant de joie : "Réjouis-toi du plus beau jour que tu aies jamais connu depuis que ta mère t'a mis au monde !".
Je dis : "Est-ce que cette faveur provient de toi, ô Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui), ou est-ce de Dieu?"
Il dit : "Plutôt de Dieu, Tout Puissant".
Or quand le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) était content, son visage rayonnait de lumière au point qu'il ressemblait à un morceau de lune éclatante. Nous savions cela de lui. Une fois assis devant lui, je dis : "Ô Messager de Dieu! Fais aussi parti de mon repentir, le fait de faire aumône d'une partie de mes biens pour Dieu et pour Son Messager".
Le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) dit : "Garde une partie de tes biens pour toi-même, cela est préférable pour toi".
Je dis : "Je garde ma part du butin de Khaybar".
Je dis en outre : "Ô Messager de Dieu ! Dieu le Très Haut ne m'a sauvé qu'à cause de ma sincérité et , et fais aussi parti de mon repentir, le fait que je ne dirai plus que la vérité tant que je vivrai".
Par Dieu je n'ai jamais appris jusqu'à ce jour qu'aucun musulman n'a été mieux récompensé que moi par Dieu (le Très-Haut) pour sa sincérité depuis que j'ai dit cela au Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) ; je souhaite que Dieu me préserve du mensonge pour le restant de ma vie".
Il dit : "Dieu (le Très-Haut) fit alors descendre (révéla) les versets suivants : {Dieu a agrée le repentir du Prophète, des Mouhajirûn et des Ansârs qui l'ont suivi dans les heures difficilesâ" }. Jusqu'à ces paroles : {â"Il est certainement pour eux compatissant et miséricordieux. Il agréa aussi le repentir des trois qui ont été laissés de côté jusqu'au moment où la terre devint pour eux bien étroite malgré son ampleurâ" } jusqu'à ce qu'il arrivât à ces mots : {Craignez pieusement Dieu et soyez parmi les véridiques}. (Al-Boukhâri, Mouslim)

La délégation de Thaqîf

Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) revint de TAbouk au mois de Ramadan et qu'au cours du même mois, il reçut la délégation de Thaqif. (Ibn Ishaq)

Les Thaqifites s'étaient rendu compte qu'ils ne pouvaient se mesurer aux Arabes qui les entouraient et s'étaient tous convertis à l'Islam et avaient prêté allégeance au Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui). Aussi, il envoyèrent une délégation à la tête de laquelle se trouvait Kinana Ibn Abd Yalil.

Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) installa la délégation dans la mosquée où il leur fit dresser des tentes d'où ils pouvaient entendre la récitation des versets coraniques et observer les Musulmans en prière. Tous les jours, ils rencontraient le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) qui ne manquait jamais de les appeler à se convertir, le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) leur parlait tous les soirs jusqu'à ne plus pouvoir se tenir sur ses jambes.

Othman Ibn 'Ali Al As, le plus jeune membre de la délégation, gardait les montures des Thaqifites lorsque ces derniers étaient avec le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui). A leur retour, Othman allait le trouver à son tour pour s'informer de l'Islam et se faire lire des versets du Coran jusqu'à ce qu'il fut instruit dans la religion. S'il trouvait le Messager (paix et bénédiction de Dieu sur lui) endormi, il se rendait chez Abou Bakr (que Dieu l'agrée). Il n'en disait rien à ses compagnons, forçant ainsi l'admiration du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui).

L'Islam finit par s'introduire au coeur des Thaqifites. Toutefois, Kinana déclara au Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) :
- "Nous autres, nous sommes loin de chez nous, l'adultère nous est indispensable !"
- "Il vous est pourtant interdit, lui répliqua le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui), Dieu (le Très-Haut) dit : {Evitez la fornication, c'est une abomination ! quel détestable chemin !} (17/32)
Les Thaqifites lui dirent :
- "L'usure est à la base de notre fortune !"
- "Contentez vous de votre capital !" leur répliqua le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui). Dieu (le Très-Haut) dit : {Ô vous qui croyez ! Craignez Dieu ! Renoncez si vous êtes Croyants, à ce qui vous reste des profits de l'usure} (2/278)
- "Le vin , lui dirent-ils est le produit essentiel de notre terre. Il nous est indispensable !"
-"Pourtant, Dieu vous en interdit la consommation" et il leur récita le verset interdisant la consommation de vin.

D'après Ibn Ishaq, ils lui demandèrent aussi de les dispenser de la prière, mais il leur répondit qu'il n'existait point de religion sans prière. Après avoir accepté tous ces préceptes, ils demandèrent une dernière faveur au Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) à savoir de garder encore leur idole "Al Lat" durant trois ans. Le Messager (paix et bénédiction de Dieu sur lui) refusa de leur accorder ce souhait. Alors ils lui demandèrent la permission de la garder pendant deux ans, puis un an, puis un mois, mais il demeura inflexible.

Ils dirent au Prophète : "Détruis là toi même, nous ne pouvons pas nous en charger !".
Le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) leur répondit :"Je vous enverrai des hommes qui s'en chargeront".

Les Musulmans désignés par le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) détruisirent l'idole.

D'après Al Moughira (que Dieu l'agrée), les Thaqifites se convertirent tous et qu'il était difficile de trouver parmi les Arabes des Musulmans aussi fidèles à leur foi, à Dieu et à Son Livre. (Ibn Sa'd)

Ibn Ishaq raconte :"Après la prise de la Mecque, l'expédition de TAbouk, la conversion de l'allégeance de Thaqif, les délégations se succédèrent chez le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui). Les Arabes avaient attendu que le sort de Qoreich fût décidé avant de prendre leur parti, les Qouraychites étant les maîtres du temple et de l'enceinte sacrée, les descendants directs d'Ismail (as) et les chefs des Arabes".




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