La 3eme année à Médine
La bataille d'Ouhoud Les causes de cette bataille Les Mecquois étaient déterminés à se venger de leur défaite à Badr. Leurs femmes ne pouvaient pas accepter que leurs braves champions aient été si facilement vaincus par les Musulmans, et elles se moquaient de la faiblesse de leurs hommes. Abou Soufiyane voulait garder la colère des gens vive et il interdit tout deuil tant qu'ils n'auraient pas entièrement vengé leurs camarades tués. Les sentiments des gens étaient nourris encore plus par certains Juifs qui composaient des poèmes les incitant à la guerre. Lorsque le Saint Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) bloqua les routes aux caravanes Koraïchites vers l'Irak, ce fut la goutte de trop! Les chefs Mecquois décidèrent qu'ils avaient à présent assez de raisons pour s'attaquer aux Musulmans. Les commerçants Koraïchites auraient à nouveau accès aux routes si les Musulmans étaient vaincus ; ils acceptèrent donc de payer toutes les dépenses pour la guerre. La préparation des ennemis Abou Soufyân parvînt ainsi à préparer une importante armée de 700 hommes en armures, 3 000 soldats sur chameaux, une cavalerie de 200 hommes et un groupe de fantassins. Cette armée se mit en marche vers Médine et campa au pied des collines d'Ouhoud, le 5 Chawwal 3 H Le voyage à la rencontre de l'ennemi Le Saint Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) était mis au courant des intentions des Koraïchites par son oncle Abbass qui résidait à la Mecque. Après consultation des Musulmans, il décida de faire face à l'ennemi en dehors des limites de la ville de Médine. Le Saint Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) accompagné de 1 000 hommes se mit donc en route vers Ouhoud à 5 Km de Médine. L'armure du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) L'armée du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) forte de son millier de musulmans, s'arrêta à Shaykhan, à mi-chemin entre Médine et Ouhoud. Le soleil avait entamé sa descente vers l'horizon. Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) descendit de son coursier Sakb. Il était habillé pour la bataille. Un turban entourait son casque. Il portait un pectoral sous lequel se trouvait une cotte de maille attachée par la sangle de cuir d'un glaive. Un bouclier protégeait son dos et à son flanc pendait son épée. Les hypocrites rebroussèrent chemin Abdoullah Oubay, qui prétendait vouloir se battre à Médine, déserta l'armée Musulmane avec 300 de ses hommes. Il prétexta que le Saint Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) avait écouté les plus jeunes plutôt que de l'écouter, lui. Il ne restait au Saint Prophète que 700 hommes. Seuls 100 d'entre eux portaient une armure et ils n'avaient que 2 chevaux en tout. La découverte avant le combat de huits enfants dans les rangs des musulmans Lorsque le soleil fut couché, Bilâl (que Dieu l'agrée) appela à la prière et ils prièrent. Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) passa une dernière fois ses troupes en revue. C'est alors qu'il remarqua la présence au milieu de ses hommes de huit garçons qui malgré leur jeune âge aspirait à prendre part au combat. Parmi eux Ousama Ibn Zayd et Abdullah Ibn 'Omar (que Dieu agrée le père et le fils), tous deux âgés de treize ans. Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) leur ordonna de retourner immédiatement chez eux. Toutefois deux des garçons montrèrent qu'ils étaient des combattants accomplis et furent autorisés à accompagner l'armée à la bataille de Ouhoud alors que les autres étaient renvoyés dans leurs foyers. La préparation mentale Le Saint Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) avait conscience que les Musulmans seraient inquiets d'être surpassés en nombre par le camp ennemi; c'est pourquoi il renforçait leur moral en leur disant : "C'est une tâche difficile que de combattre l'ennemi, et seuls ceux qui seront guidés et soutenus par Dieu resteront inébranlable. Souvenez-vous que Dieu est avec ceux qui Lui obéissent, tandis que Satan est le compagnon de ceux qui Lui désobéissent. Restez fermes au Djihad et profitez-en pour bénéficier des bénédictions promises par Dieu. Nul ne mourra dans ce monde tant que Dieu ne l'aura pas décidé". Il leur dit ensuite de ne pas commencer la bataille tant qu'ils n'auront pas reçu l'ordre de se battre. La disposition des troupes Le Saint Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) se mit à préparer son armée à l'attaque. 50 archers étaient flanqués entre deux collines d'Ouhoud afin de veiller à l'armée contre toute attaque par l'arrière. Ils avaient reçu l'ordre strict de ne quitter leurs postes sous aucun prétexte, quel que fût le dénouement de la bataille. Le martyr de ce compagnon Jâbir (que Dieu l'agrée) rapporte : "Quelqu'un a demandé au Prophète le jour de la bataille de Ouhoud : où serais-je? si je suis tué au service de Dieu. Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) propose son sabre Selon Anas (que Dieu l'agrée), le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) prit un sabre le jour de la bataille de Ouhoud et dit : "Qui prend ce sabre de ma main?" Ils tendirent leurs mains, chacun d'eux disant : "Moi, moi!" La fuite des Mecquois Les Musulmans continuèrent à attaquer l'ennemi avec succès et les Mecquois commencèrent à perdre confiance. Après avoir perdu beaucoup d'hommes, ils décidèrent de se retirer et se prirent la fuite. Le revers de situation après la désobéissance au Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) Les Musulmans continuèrent à attaquer l'ennemi avec succès et les Mecquois commencèrent à perdre confiance. Après avoir perdu beaucoup d'hommes, ils décidèrent de se retirer et se prirent la fuite. Ce fut à ce moment-là que les Musulmans commirent une grossière erreur qui leur coûta beaucoup : au lieu d'obéir au Saint Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) et de poursuivre l'ennemi en dehors du champ de bataille, ils déposèrent les armes et se mirent à ramasser le butin. Pensant que la bataille était finie, la majorité des archers bloquant le passage vers les collines quittèrent leurs postes pour ramasser le butin, malgré les ordres de leur chef. Un des commandants Mecquois, Khalid bin Walid, fuyait lorsqu'il saisit l'opportunité d'attaquer les Musulmans par l'arrière. Il rassembla ses hommes et lança une furieuse attaque par l'arrière. Les Musulmans furent tellement surpris qu'ils ne savaient plus que faire. Dans la confusion, leurs rangs furent désordonnés. Les Mecquois qui s'étaient retirés se rassemblèrent à nouveau pour une attaque frontale. La fausse rumeur de la mort du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) Cela continua ainsi jusqu'à ce qu'un Musulman voie le Saint Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) et se mit à hurler le plus fort possible que le Prophète était encore en vie. La fuite des musulmans et le courage de Aicha (que Dieu l'agrée) et Oum Soulaym (que Dieu l'agrée) Anas (que Dieu l'agrée) rapporte : "Le Jour de Ouhoud, les Musulmans prirent la fuite, abandonnant le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui), j'ai vu 'Aicha Bint Abî Bakr et Oum Soulaym : elles avaient retroussé leurs jupes, et je voyais les bracelets de leurs chevilles. Elles sautaient, portant des outres, qu'elles vidaient dans les bouches des Musulmans ; puis elles retournaient les remplir, et revenaient les vider encore dans les bouches des Musulman". (Al-Boukhâri, Mouslim) Les atrocités des mécréants Les forces Mecquoises avaient retourné la situation mais ils étaient trop épuisés pour pouvoir profiter de leur avantage en attaquant Médine ou en faisant descendre les Musulmans des hauteurs des collines d'Ouhoud. Ils satisfèrent leur désir de vengeance en commettant des atrocités à l'égard des blessés, leur coupant les oreilles, le nez et mutilant ainsi leurs corps. Le brave Hamza faisait partie de ces martyrs. Hind, la femme d'Abou Soufyân lui arracha le foie qu'elle mâcha. Le retour des musulmans pour enterrer les martyrs Khabbab Bin Alarat dit : "Nous avons émigré avec le Messager pour Dieu, désirant Sa Face et c'est à Lui qu'incombe notre rétribution. Parmi nous des gens moururent sans rien obtenir de leur récompense dans la vie tel Mous'ab Ibn 'Oumayr tué le jour de Ouhoud. Ne trouvant pour lui qu'un petit linceul... Si nous lui couvrions sa tête ses pieds se découvraient, et si nous lui couvrions les pieds, c'est sa tête qui se découvraient. Alors le Messager nous dit : "Couvrez-lui la tête avec, et mettez sur ses pieds des joncs"". (Al-Boukhâri, Mouslim) Le Messager (paix et bénédiction de Dieu sur lui) se tint auprès du corps de Mous'ab et dit en le regardant de ses yeux lumineux plein d'affection et de gratitude : {Il y a parmi les croyants des hommes qui ont été fidèles au pacte qu'ils avaient conclu avec Dieu}. Puis il regarda avec peine la cape qui lui servait de linceul et dit : "Je t'ai vu à la Mecque portant les plus beaux habits et les cheveux bien peignés... Et te voilà maintenant la tête ébouriffée, enseveli dans une cape". Et le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) ayant embrassé de ses yeux tout le champ de bataille, les compagnons de Mous'ab s'écrièrent : "Le Messager de Dieu témoigne que vous êtes les martyrs auprès de Dieu le jour de la résurrection". Puis il se rapprocha de ses compagnons vivants et leur dit : "Ô gens visitez-les dans leurs tombes et saluez-les. Par celui qui tient mon âme en Sa main, nul musulman ne les salue jusqu'au jour de la résurrection, sans qu'ils ne leur répondent au salam. Paix sur toi Mous'ab! Paix sur vous ô martyrs !". Le bilan de la bataille Dans cette bataille, 70 Musulmans furent martyrisés et 70, blessés. Les Mecquois perdirent 22 guerriers. |
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