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Ibn 'Ata Allah
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Son nom et sa généalogie

Ahmad Abû Al-Fadl Tâj Ad-Dîn Ibn Muhammad Ibn 'Abd Al-Karîm Ibn 'Atâ'illâh As-Sakandarî.

Sa naissance

Il naquit en Égypte au milieu du 7e siècle hégirien à Alexandrie.

Son apprentissage

Dans sa jeunesse il s'engagea dans l'étude des sciences islamiques et se distingua par sa connaissance du credo sunnite selon l'école ash'arite, la grammaire, le hadith, l'exégèse coranique et la jurisprudence islamique. En particulier, son excellence en jurisprudence islamique selon l'école malékite lui valut le titre de faqîh à Alexandrie, et bientôt, on le compara à son grand-père, Sheikh 'Abd Al-Karîm Ibn 'Atâillâh (d. 612 A.H.), un savant et un auteur de renom spécialisé en fiqh.

Les premiers pas dans le soufisme

Un jour, Ibn 'Atâillâh se rendit à une exhortation délivrée par Abû Al-'Abbâs Al-Mursî, le successeur de Sheikh Abû Al-Hasan Ach-Châdhilî et l'éducateur de l'ordre Shâdhilite en pleine expansion. Ce fut le tournant de sa vie. Le juriste malékite goutta à la saveur des vérités prononcées par Al-Mursî et fut séduit par le soufisme, pour le reste de ses jours.

Ibn 'Atâillâh suivit les enseignements d'Al-Mursî et ne cessa de cheminer auprès de son maître dont il devint en peu de temps le disciple le plus intime. On dit à cet égard qu'Ibn 'Atâillâh fut pour Al-Mursî ce que ce dernier fut pour Ach-Châdhilî, à savoir le dépositaire de son savoir et l'héritier de sa gnose. Du vivant de son maître, Ibn 'Atâillâh devint une autorité respectée dans le soufisme. En témoigne son célèbre ouvrage Al-Hikam composé avant la mort d'Al-Mursî. Alors que les deux premiers Sheikhs de la Shâdhiliyyah restèrent à Alexandrie, Ibn 'Atâillâh se déplaça entre le Caire et Alexandrie.

Son enseignement

Juriste et soufi de renom, il enseigna à diverses institutions religieuses de la capitale, comme Al-Azhar ou l'École Al-Mansuriyyah, sans compter ses nombreuses exhortations publiques.

Son enseignement de la jurisprudence malékite et ses exhortations soufies font vibrer les cœurs et lui valent une grande popularité.

Parmi ses élèves

Parmi ses disciples, certains devinrent des éducateurs accomplis et prolongèrent cette chaîne spirituelle vivante. Son successeur immédiat fut Sheikh Sharaf Ad-Dîn Dâwûd Al-Bâkhilî (d. 732 A.H), l'auteur de 'Uyûn Al-Haqâiq.

Ses disciples comptèrent aussi le prédicateur et savant du Hadîth Sheikh Shihâb Ad-Dîn Ahmad Ibn Maylaq (d. 749 A.H.).

Parmi les illustres savants qui s'initièrent auprès de lui, figure le Sheikh de l'Islam Taqiyy Ad-Dîn As-Subkî. Ce dernier fut un grand admirateur de son Sheikh et lui dédia une poème élogieux que son fils, l'Imâm Tâj Ad-Dîn As-Subkî, rapporta dans Tabaqât Ach-Châfi'iyya.

Parmi ses livres

al-Hikam (Aphorisme ou les sagesses): Ce joyau de la spiritualité islamique est son œuvre maîtresse.

Miftah al-falah (La clef au succès): Cet ouvrage traite du dhikr chez les soufis, s'appuyant sur le Noble Coran, les hadiths prophétiques, et des paroles des premiers soufis. Il fut composé pendant la dernière décennie de sa vie.

At-Tanwîr fî Isqât At-Tadbîr (L'illumination dans l'élimination de la Gestion Propre): Cet ouvrage traite de nombreuses vertus que l'itinérant doit faire siennes, comme la patience, la sincérité, l'espérance, l'amour ou la crainte.

Latâ'if Al-Minan (Les Bienfaits Subtiles): Ouvrage biographique compilant quelques vertus et dires d'Abû Al-'Abbâs Al-Mursî et de son Sheikh Abû Al-Hasan Ach-Châdhilî.

Al-Qasd al-moujarrad fi ma'rifat al-ism al-moufrad (L'objectif pur concernant la connaissance du Nom Unique): Cet ouvrage traite du Nom Suprême et des relations entre les différents Noms et Attributs divins.

Taj al-'arous al-hawi li tadhhib al-noufous (La couronne du marié contenant la discipline des âmes): Il s'agit essentiellement d'une compilation de passages extraits de quelques-uns de ses autres ouvrages.

'Ounwan at-tawfiq fi adab at-tariq (Le signe de succès concernant la discipline de la voie): Il s'agit d'un commentaire du précieux poème du Sheikh Abû Madyan où il retrace l'éthique que l'itinérant doit observer avec son Sheikh et ses compagnons.

L'Imâm As-Suyûtî cita parmi les ouvrages d'Ibn 'Atâillâh Al-Marqâ Ilâ Al-Quds Al-Abqâ et un ouvrage de fiqh intitulé Mukhtasar Tahdhîb Al-Mudawwanah d'Al-Barâdi'î.

Son débat avec Ibn Taymiya

A l'heure de la prière du coucher du soleil, il (Ibn Taymiya) alla à la mosquée al-Azhar où la salat al-maghrib devait être dirigée par Cheikh Ahmad Ibn 'Ata Allah al-Iskandari. Après la prière, Ibn 'Ata Allah était surpris de constater qu'Ibn Taymiya avait prié derrière lui. Le saluant avec un sourire, le Cheikh Soufi souhaita cordialement la bienvenue au Caire à Ibn Taymiya, disant : "as-Salamou alaykoum". Ensuite Ibn 'Ata Allah commença à parler avec l'érudit visiteur.
Ibn 'Atâillah : "D'habitude, je prie la prière du soir dans la mosquée de l'Imam Houssayn et la prière de la nuit ici. Mais regarde comment le plan Divin travaille de lui-même! Dieu a ordonné que je sois le premier à te saluer (après ton retour au Caire). Dis-moi Ô faqir, me blâmes-tu pour ce qui est arrivé?"
Ibn Taymiya : "Je sais que tu ne me veux pas de mal, mais nos différences d'opinions restent toujours les mêmes. Dans tous les cas, quiconque m'a fait du tort dans quoique ce soit, à partir de ce jour même, je le disculpe et lui pardonne de tout blâme en la matière".
Ibn 'Ata Allah : "Qu'est ce que tu sais à mon sujet, Cheikh Ibn Taymiya?"
Ibn Taymiya : "Je te connais comme un homme d'une piété scrupuleuse, de savoir abondant, d'intégrité et de véracité dans le parler. Je témoigne que je n'ai vu personne pareil à toi en Egypte et en Syrie, qui aime plus Dieu, ni qui est plus auto-effaçant en Lui ni qui est plus obéissant à exécuter ce qu'Il a commandé et à éviter ce qu'Il a interdit. Néanmoins, nous avons sur le Tawassoul nos différences. Que sais-tu à mon sujet? Prétends-tu que je suis égaré lorsque je nie la validité de faire appel à quiconque autre que Dieu pour une aide [istighatha]?"
Ibn 'Ata' Dieu : "Certainement, mon collègue, tu sais que appeler pour une aide [istaghatha] est la même que chercher un moyen [tawassoul] et demander l'intercession [chafa'a]; et que le Messager, sur lui la paix, est celui dont l'aide est recherchée dans la mesure où il est notre moyen, celui dont l'intercession est recherchée."
Ibn Taymiya : "Dans ce problème, je suis ce que la Sounna du Prophète dit dans la Chari'a. Car, il a été transmis dans un hadith solide : "J'ai été octroyé le pouvoir d'intercession". (Al-Boukhâri, Mouslim) J'ai aussi collectionné les dires du verset Coranique : {Peut-être que ton Seigneur te ressuscitera (Ô Prophète) en une position de gloire} (17/79) à l'effet qu'une position de gloire est l'intercession. De plus, lorsque la mère du Commandeur des Croyants 'Ali est morte, le Prophète pria Dieu à sa tombe et dit : ''Ô Dieu qui vit et ne meurt jamais, qui accélère et donne la mort, pardonne les péchés de ma mère Fatima bint Assad, élargi sa demeure dans laquelle elle entre au moyen de mon intercession, Ton Prophète, et les Prophètes qui apparurent avant moi. En vérité Tu es le plus Miséricordieux des Miséricordieux". (At-Tabarani, Ibn Hibbân, Al-Hâkim qui dit authentique). Ceci est l'intercession que possède le Prophète. En ce qui concerne le fait chercher l'aide de quelqu'un autre que Dieu, cela touche à l'idôlatrie; car le Prophète commanda son cousin 'Abdoullah Ibn Abbas de ne pas demander d'aide de personne sauf celle de Dieu." (At-Tirmidhi n°2516)
Ibn 'Ata Allah : "Que Dieu te fasse prospérer, Ô Juriste! En ce qui concerne le conseil que le Prophète - sur lui la paix - donna à son cousin Ibn 'Abbas, il voulait qu'il s'approche de Dieu non pas à cause de sa relation familiale, mais à travers sa connaissance. Avec respect pour ta compréhension d'istighatha comme chercher l'aide d'autrui, autre que Dieu c'est une idolâtrie, je te demande : Y-a-t'il un musulman possédant une foi réelle et croyant en Dieu et en Son Prophète qui pense qu'il y a quelqu'un autre que Dieu qui a un pouvoir autonome sur les évènements et qui est capable d'exécuter ce qu'Il a décrété à leur propos? Ya-t'il un vrai croyant qui croit que quelqu'un autre que Dieu peut le récompenser pour ses bonnes actions et le punir pour ses mauvaises actions? En marge de ceci, nous devons considérer qu'il y a des expressions qui ne doivent pas être prises dans leur sens littéraire. Ce n'est pas à cause de la peur d'associer un partenaire à Dieu et en vue de bloquer les moyens à l'idolâtrie. Car quiconque cherche l'aide du Prophète cherche seulement son pouvoir d'intercession auprès de Dieu comme toi-même tu te dis : Cette nourriture satisfait mon appétit. Est-ce la nourriture elle-même qui satisfait ton appétit? Ou c'est Dieu qui satisfait ton appétit à travers la nourriture? En ce qui concerne ta déclaration, que Dieu a interdit aux Musulmans de faire appel à l'aide de quiconque autre que Lui, as-tu vu un Musulman faire appel à quelqu'un autre que Dieu? Le verset que tu cites dans le Coran fut révélé au sujet des idolâtres et ceux qui avaient l'habitude d'avoir recours à leurs fausses déités et ignorer Dieu. Alors que la seule manière dont les Musulmans cherchent l'aide du Prophète est dans le sens du tawassoul ou chercher un moyen, par le mérite du privilège qu'il a reçu de Dieu [bi haqqihi 'inda Dieu], et chercher l'intercession [tachaffou'], par le mérite du pouvoir d'intercession que Dieu lui a octroyé. Quant à ton verdict que chercher l'aide [istighatha] est interdit dans la Chari'a parce qu'elle peut conduire à l'idolâtrie, si tel est le cas, alors nous devons aussi interdire les raisins parce qu'ils sont un moyen de production du vin, et castrer les hommes non-mariés parce que ne pas faire laisse dans le monde un moyen de commettre la fornication et l'adultère.
A ce dernier commentaire, les deux Chouyoukhs rirent.
Ibn 'Ata Allah continua : je suis familier avec toutes les inclusivités et la prévoyance de l'école fondée par ton Cheikh, l'Imam Ahmad, et je connais la vaste étendue de ta propre théorie légale au sujet de ses principes à bloquer les moyens au mal [sadd al-dharâi'] aussi bien que le sens de l'obligation morale d'un homme de ta compétence en jurisprudence Islamique et l'intégrité que tu dois ressentir. Mais, je réalise aussi que ta connaissance du langage demande que tu cherches le sens caché des mots qui est souvent voilé derrière leur sens évident." (Ibn Kathir, Ibn al-Athir, et d'autres)

Sa mort

Le 11 Jumadah Ath-Thâni 709 A.H., à l'École Mansûriyyah au Caire.


Les éloges à son sujet

Tâj Ad-Dîn As-Soubkî dit : "Il fut le maître du Sheikh, l'Imâm, mon père, en matière de soufisme. Il fut un gnostique, aux signes subtils. Il accomplit de nombreux prodiges et avait un pied ferme dans la discipline du soufisme. Il accompagna Sheikh Abû Al-'Abbâs Al-Mursî, le disciple du Sheikh Abû Al-Hasan Ach-Châdhilî, et s'initia auprès de lui. Sheikh Tâj Ad-Dîn s'installa au Caire pour éduquer et exhorter les gens. On lui doit des expressions sublimes que ses disciples consignèrent dans des ouvrages". (Tabaqât Ach-Châfi'iyyah Al-Kubrâ)

As-Souyoûtî dit de lui : "Il réunit toutes sortes de sciences, comme l'exégèse, le Hadîth, la grammaire, les fondements, la jurisprudence selon l'école malékite. Il accompagna en matière de soufisme Sheikh Abû Al-'Abbâs Al-Mursî, qui fut la merveille de son temps. At-Taqiyy As-Subkî s'initia auprès de lui". (Housn Al-Muhâdarah fî Akhbâr Misr wal-Qâhira)

Ibn At-Taghrî Bardî dit : "Le Sheikh, le modèle, le sieur connaisseur de Dieu (le Très-Haut), Abû Al-Fadl Ahmad Ibn Muhammad Ibn 'Abd Al-Karîm d'Alexandrie, le malékite, le soufi, le prédicateur, l'éducateur, décéda cette année, pendant le mois de Jumadah Ath-Thâni, et fut enterré dans la Qarâfah. Sa tombe est connue et les gens lui rendent visite. Ce fut un homme pieux et un savant. Il s'installait sur une chaire et une foule nombreuse assistait à ses prêches. Son exhortation avait un grand impact sur les cœurs et il avait une parfaite connaissance des paroles des gens versés dans les vérités spirituelles et les maîtres de la voie".




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