Exégèse de la sourate 8 : Le butin
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24. Ô vous qui croyez! Répondez à Dieu et au Messager lorsqu'il vous appelle à ce qui vous donne la (vraie) vie, et sachez que Dieu s'interpose entre l'homme et son coeur, et que c'est vers Lui que vous serez rassemblés.
Abu Sa'id b. al-Mu'alla a dit : J'étais en train de prier, quand l'Envoyé m'a appelé. Je ne lui ai répondu qu'après avoir terminé la prière. Alors, je suis allé à lui : "Qu'est-ce qui t'a empêché de venir à moi ?" m'a-t-il dit.
- Ô Envoyé de Dieu, j'étais en train de prier, ai-je dit.
- "Dieu le Transcendant ne dit-Il pas {Ô vous qui croyez! Répondez à Dieu et au Messager lorsqu'il vous appelle à ce qui vous donne la (vraie) vie}" a-t-il dit.
29. Ô vous qui croyez! Si vous craignez Dieu, Il vous accordera la faculté de discerner (entre le bien et le mal), vous effacera vos méfaits et vous pardonnera. Et Dieu est le Détenteur de l'énorme grâce.
Il vous accordera la faculté de discerner (entre le bien et le mal)
Dieu (le Très-Haut) a dit : {Et craignez Dieu. Alors Dieu vous enseigne et Dieu est Omniscient.} (2/282)
vous effacera vos méfaits et vous pardonnera
Dieu (le Très-Haut) a dit : {Quiconque craint Dieu cependant, il lui efface ses fautes et lui accorde une grosse récompense.} (65/5)
39. Et combattez-les jusqu'à ce qu'il ne subsiste plus d'association, et que la religion soit entièrement à Dieu. Puis, s'ils cessent (ils seront pardonnés car) Dieu observe bien ce qu'ils oeuvrent.
Ousâma Ibn Zayd (que Dieu agrée le père et le fils) a dit : L'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) nous envoya à la tête d'un escadron contre les Al-Huraqât de la tribu de Juhayna. Nous les surprîmes au matin et les mîmes en déroute. J'attrapai un des ennemis qui s'écria aussitôt : "Il n'y a d'autre divinité que Dieu!". Quand même, je le tuai; mais je ne puis pour autant rester la conscience en paix. A notre retour (à Médine), je racontai cet événement au Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) qui me dit : "A-t-il dit qu'il n'y avait d'autre divinité que Dieu et tu l'as tué quand même?!".
- "Il ne l'a dit que pour éviter la mort!", me justifiai-je.
- "As-tu sondé son cœur pour vérifier s'il est sincère ou non dans cette attestation?".
Le Prophète ne cessa de répéter cette réprimande au point que je souhaitai que je n'aurais embrassé l'Islam que ce jour-ci (pour qu'une telle faute sévère ne lui soit pas inscrite dans son passif de musulman).
Sa'd commenta (voyant Ousâma rangé de regrets amers) : "Moi, par Dieu! Je ne jugerai qu'un homme doit être tué sans que Dhû Al-Bûtayn (il voulait dire Ousâma qui était un gros ventru) ne le trouve tel". Or, un homme s'exclama : Dieu n'a-t-il pas dit : {Et combattez-les jusqu'à ce qu'il ne subsiste plus d'association, et que la religion soit entièrement à Dieu...!}
Et Sa'd d'ajouter : "Nous avons évidemment combattu pour qu'il ne subsiste pas d'association; cherchez-vous, toi et tes compagnons à combattre pour qu'il y ait association?" (Mouslim n°140)
68. N'eût-été une prescription préalable de Dieu, un énorme châtiment vous aurait touché pour ce que vous avez pris.
Anas (que Dieu l'agrée) dit : "Le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) consulta les gens à propos des captifs à Badr en disant : "Dieu le Puissant, le Majestueux vous a fait triompher sur eux..."
'Omar Ibn al-Khattab (que Dieu l'agrée) se leva et dit : "Ô Messager de Dieu, tranche leur le cou!"
Le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) se détourna de lui. Puis il reprit la parole : "Ô gens, Dieu le Puissant, le Majestueux vous a fait triompher sur eux. Pourtant hier encore ils étaient vos frères.."
'Omar Ibn al-Khattab (que Dieu l'agrée) se leva et dit : "Ô Messager de Dieu, tranche leur le cou!"
Le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) se détourna de lui encore et reprit les mêmes propos à l'adresse de ses compagnons.
Abou Bakr (que Dieu l'agrée) se leva alors et dit : "Ô Messager de Dieu, si tu penses devoir leur pardonner et accepter une rançon...."
Le visage du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) fut débarrassé de l'expression de souci qui l'avait marqué, et il leur pardonna et accepta une rançon.
Puis Dieu, le Puissant, le Majestueux révéla : {N'eût-été une prescription préalable de Dieu, un énorme châtiment vous aurait touché pour ce que vous avez pris (de la rançon)} (8/67)". (Ahmad n°13143)


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