Biographie d'Abou Bakr - أَبُو بَكْر
Son nom est sa généalogie Il se nomme 'Abdoullah Ibn Abi Qouhafa 'Othman Ibn 'Amir. Abou Bakr était le septième dans la descendance de taym, le fils de Mourra, le septième ancêtre du Prophète. le clan auquel il appartenait se dénommait banû taym du nom de taym sa mère salmâ était une fille de l'oncle de son père, saqr. Le nom originel d'Abou Bakr avait été 'abdul ka'bah. Il s'appelait également 'atîq. Sa mère n'avait aucun fils survivant, et lorsqu'elle avait mis au monde Abou Bakr, elle l'amena au temple et s'exclama : "Ô déité ! si celui-ci est immunisé contre la mort, alors donne-le moi". Sa naissance Il est né environ trois ans après l'année de l'éléphant. Avant sa conversion Il faisait partie des notables du peuple de Qouraych et comptait parmi leurs savants, il était aimé parmi eux. Sa conversion à l'Islam (-13 H. ; 37 ans) Abôu Dardâ (que Dieu l'agrée) a rapporté que le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "N'allez-vous pas laisser tranquille mon compagnon ! N'allez-vous pas cessez, et laisser tranquille mon compagnon ! Lorsque je vous ai dit : " Ô peuple, je suis le Messager de Dieu auprès de vous ! Vous m'avez répondu : " Menteur ! ", sauf Abou Bakr qui, lui, m'a cru !". (al-boukhâri) Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "Quand j'ai invité les gens à embrasser l'Islam, tous ont pris un temps de réflexion et d'hésitation, excepté Abou Bakr : il ne s'est pas retenu, et n'a pas hésité ! " (Ibn Ishaq) 'Alî Ibn Abî Tâlib (que Dieu l'agrée) a rapporté qu'Abou Bakr a été le premier homme musulman. (Ibn 'Asâkir) La libération de Bilâl (-13 H ; 37 ans) Abû Bakr (que Dieu l'agrée) passa près de Bilâl au cours d'une séance de torture. Voyant son état, il alla voir Oumayya et lui demanda : "Jusqu'à quand vas-tu torturer ce pauvre ?" Abû Bakr racheta et affranchit six autres esclaves, des femmes, qui étaient torturées pour leur foi par leurs maîtres païens. Son émigration vers Médine en compagnie du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) (1 H. ; 51 ans) Dès que le départ du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) fut signalé, les Qoraïshites se lancèrent sur ses traces et Aboutirent à l'entrée d'une grotte où le Prophète et son compagnon Abou Bakr s'étaient réfugiés... Dieu troubla les Qoraïshites : les traces de pas menaient bien à cette grotte mais visiblement, elle n'était pas fréquentée. Plus bas, dans la grotte, Abou Bakr dit à son ami Muhammad (paix et bénédiction de Dieu sur lui) : "Si l'un d'eux regarde sous ses pieds, il nous verra..." Dieu (le Très-Haut) a dit : {Si vous ne lui portez pas secours... Dieu l'a déjà secouru, lorsque les mécréants l'avaient banni, deuxième de deux. Quand ils étaient dans la grotte et qu'il disait à son compagnon : "Ne t'afflige pas, car Dieu est avec nous." Dieu fit alors descendre sur lui Sa sérénité et le soutint de soldats que vous ne voyiez pas, et Il abaissa ainsi la parole des mécréants, tandis que la parole de Dieu eut le dessus. Et Dieu est Puissant et Sage.} (9/40) Quand ils furent débarrassés de leur poursuivants, le Prophète et Abou Bakr retrouvèrent leur guide Abdullâh Ibn Uraïqit et le berger d'Abou Bakr, 'Âmir Ibn Fuhaïrah, et continuèrent leur route. Ils passèrent à proximité de la tente d'une femme qu'on appelait Oum Ma'bad Al-Khozâ'iyyah. Les voyageurs étaient alors à bout de vivres. Ils demandèrent à Oum Ma'bad de leur vendre de quoi tenir le reste du trajet. Mais la femme, gênée, leur dit : "Par Dieu, si j'avais de quoi vous donner, je vous l'aurais donné gratuitement". La bataille de Badr (2 H) Anas (que Dieu l'agrée) dit : "Le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) consulta les gens à propos des captifs à Badr en disant : "Dieu le Puissant,le Majestueux vous a fait triompher sur eux..." Son pélerinage En revenant de Tabouk, le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) pensa au pélerinage. Puis il dit : "Les Polythéistes font la circumambulation tout en étant complètement nus, je redoute le pélerinage à cause d'eux". Il envoya Abou Bakr (que Dieu l'agrée) à la Mecque et le fit suivre de 'Ali (que Dieu l'agrée) avec pour mission d'interdire désormais le pélerinage aux polythéistes, et de leur accorder un délai de quatre mois pour se convertir, au bout duquel, la guerre serait déclarée entre eux et les Musulmans, s'ils ne se convertissaient pas. Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) fit accompagner Abou bakr de trois cent Médinois, emportant vingt chameaux marqués en guise d'offrande. (Ibn Sâ'd) Récit de la mort du Prophète et discours d'Abou Bakr (11 H ; 61 ans) 'Orwa Ibn Zoubayr, que Dieu les agrée, rapporte : Abou Bakr (que Dieu l'agrée) revint alors du Sonh sur sa monture et s'arrêta devant la porte de la mosquée. Il vint, affligé et attristé, et demanda la permission d'entrer dans la maison de sa fille Aïcha (que Dieu l'agrée) et elle l'autorisa à entrer. Il entra, le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) était mort sur son lit et ses femmes étaient autour. Elles voilèrent leurs visages et se cachèrent d'Abou Bakr sauf Aïcha. Il découvrit le visage du Messager de Dieu et se pencha sur lui en l'embrassant et en pleurant. Il dit : "Ce que prétend Ibn Al-khattab est faux. Le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) est bien mort, par celui qui tient mon âme dans sa main! Miséricorde de Dieu sur toi, Ô Messager de Dieu! Tu es si bon, vivant et mort". Puis il le couvrit de son habit et sortit rapidement à la mosquée. Il passa au-dessus des épaules des gens et arriva au minbar. En le voyant venir, 'Omar (que Dieu l'agrée) s'assit. Abou Bakr se leva à côté du minbar et appela les musulmans. Ils s'assirent et écoutèrent. Discussion au sujet du califat dans la cour Ibn 'Abbâs, que Dieu les agrée, rapporte : 'Omar (que Dieu l'agrée) raconta : voilà ce qui s'est passé quand le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) mourut. On vint nous dire que les Ançars s'étaient réunis dans la cour des Banou Sa'ida pour prêter serment à Saâd Ibn 'Oubèda, que Dieu l'agrée. Je me suis levé précipitamment ainsi qu'Abou Bakr et Abou 'Oubeyda Ibn Al-jarrah, que Dieu les agrée. Nous craignîmes qu'ils ne causent un tort à l'Islam et nous partîmes les rejoindre. Nous rencontrâmes deux hommes véridiques des Ançars : 'Ouwaym Ibn Sa'ida et Maâan Ibn Âadiy, que Dieu les agrée. Ils demandèrent : "Où allez-vous?" Abou Bakr et 'Omar se rejettent le califat dans la cour Ibn Sirine rapporte : ce jour-là, Abou Bakr et 'Omar, que Dieu les agrée, rejoignirent les Ançars. Discours de 'Omar et le serment collectif pour Abou Bakr (11 H ; 61 ans) Anas (que Dieu l'agrée) raconte : j'ai entendu le deuxième discours de 'Omar (que Dieu l'agrée) le lendemain de la mort du Messager de Dieu, prière et paix sur lui. Abou Bakr était silencieux et ne disait pas un mot. 'Omar dit : "J'espérais que le Messager de Dieu vive jusqu'à ce qu'il soit le dernier d'entre nous à mourir. Mais si Mouhammad est mort, Dieu a mis parmi nous une lumière pour être guidés. Dieu a guidé Mouhammad (paix et bénédiction de Dieu sur lui) et Abou Bakr est le compagnon du Messager de Dieu et le {Deuxième de deux} (9/40). Il est le musulman le plus digne d'être votre chef. Levez-vous donc et prêtez-lui serment (bayâa)". Son premier discours en tant que calife (11 H. ; 61 ans) Après la mort du Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) et l'élection de Abou Bakr (que Dieu l'agrée) comme calife, il a dit dans un de ses discours : "Dieu a donné à Mouhammed (paix et bénédiction de Dieu sur lui) une certaine longévité jusqu'à ce qu'il a pu établir la religion de Dieu, fait triompher la parole de Dieu, transmis le Message et combattu pour Sa cause. Dieu a recueilli son âme en cet état et en vous laissant sur ce chemin droit, donc celui qui périra, il périra averti. Quiconque considère que Dieu est son Seigneur, qu'il sache que Dieu est vivant et ne mourra pas. Quant à celui qui adore Mouhammed et le prend pour divinité qu'il sache que celle-ci est morte. Ô hommes! Craignez Dieu! Attachez-vous à votre religion et fiez-vous à votre Seigneur. La religion de Dieu est déjà établie, la Parole de Dieu est parfaite, Dieu accorde la victoire à celui qui défend sa religion. Le Livre de Dieu est entre nos mains, elle est la lumière et la guérison, par quoi Dieu a guidé Mouhammed -que Dieu l'agrée-, et on y trouve le licite et l'illicite. Par Dieu! nous ne soucions plus de ceux qui se rassemblent pour nous combattre. Les sabres de Dieu sont dégainés et nous ne les avons pas encore mis dans leurs fourreaux. Nous combattrons ceux qui nous seront hostiles comme nous avons combattu à côté du Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui)". (Al-Bayhaqi) Le lendemain après que Abou Bakr était devenu le premier Calife (après la mort du Messager de Dieu ) par consentement général, il se rendit à la Mosquée du Prophète (Masdjid Nabawi) ou le peuple lui jura allégeance. Ensuite Abou Bakr monta sur le mimbar et s'adressa à l'assemblée en ces termes: - "Ô peuple! J'ai été élu votre chef quoique je ne sois meilleur qu'aucun d'entre vous. Si je fais le bien , accordez-moi votre appui. Si je fais le mal corrigez-moi. La vérité est honnêteté et le mensonge est la malhonnêteté. Les puissants parmi vous sont faibles à mes yeux, aussi longtemps que je ne leur prends pas ce qui est dû aux autres. Quand les gens cesseront de lutter pour la cause d'Allah. Allah les avilira. Quand un peuple devient malfaiteur, Allah envoie sur lui des calamités. Vous devez m'obéir aussi longtemps que j'obéis à Allah et à son Messager. Si je désobéis à Allah et à son Messager, vous êtes alors libres de me désobéir".La tentative de démission Ibn Rahawayh rapporte : quand il fut nommé calife, Abou Bakr (que Dieu l'agrée) s'assit tristement dans sa maison. 'Omar (que Dieu l'agrée) entra chez lui et Abou Bakr se mit à lui faire des reproches. Aboul Jahhaf rapporte : quand on prêta serment à Abou Bakr (que Dieu l'agrée) il s'enferma pendant trois jours. Il sortait chaque jour et disait : "Musulmans! J'ai annulé votre serment! Prêtez serment à qui vous voulez". À chaque fois, 'Ali Ibn Abou Talib (que Dieu l'agrée) lui répondait : "Nous n'acceptons pas ta démission et nous ne te démettons pas. Puisque le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) t'a placé à l'avant, qui donc te fera reculer?" Zayd Ibn 'Ali rapporte : Abou Bakr, que Dieu l'agrée se leva sur le minbar du Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) et appela : "Y a-t-il une personne qui déteste que je sois émir pour que je démissionne?" Il répéta cela trois fois. L'une des premières choses qu'il fait en tant que calife est de régler les dettes que le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) n'a pu faire de son vivant (11 H. - 61 ans) Selon Jâbir (que Dieu l'agrée), le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) lui a dit : "Si les contributions du Bahrayn arrivaient, je t'en donnerais telle et telle chose". Mais l'or du Bahrayn n'arriva pas jusqu'à la mort du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui). Quand cet or arriva enfin, le calife Abou Bakr (que Dieu l'agrée) cria à haute voix : "Que celui qui a une promesse du Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) ou auquel ce dernier doit quelque chose vienne à nous". Sa fermeté face aux apostats (11 H. ; 61 ans) Abou Hourayra (que Dieu l'agrée) a dit : "Lorsque mourut le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui), qu'Abou Bakr (que Dieu l'agrée) lui succéda et qu'un certain nombre de tribus arabes apostasièrent, 'Omar (que Dieu l'agrée) a dit : "Comment combattrais-tu ces gens alors que le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "J'ai reçu l'ordre de combattre les gens jusqu'à ce qu'ils disent : "Il n'y a de dieu que Dieu", et celui qui l'a dit a mis à l'abri de moi ses biens et sa vie sauf pour ce qui en revient de droit à l'Islam, et c'est à Dieu de lui demander des comptes"? Aïcha (que Dieu l'agrée) raconte : mon père partit sur sa monture en brandissant son sabre vers Dhoul Qasça. 'Ali Ibn Abou Talib (que Dieu l'agrée) vint et attrapa les rênes de sa monture en disant : "Où vas-tu, calife du Messager de Dieu?! Je te dis comme t'a ordonné le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) le jour d'Ouhoud : range ton sabre et ne nous cause pas la calamité de ta mort. Par Dieu! S'il nous arrivait un malheur en ta personne, l'ordre de l'Islam ne sera jamais plus rétabli après toi". Abou Bakr retourna alors et envoya l'armée. Il mobilisa onze armées parmi les Emigrés et les Auxiliaires, chacune dirigée séparément par un commandant et les envoya en différents lieux de la Péninsule Arabique. La bataille de Mouta La première affaire que mena à bien Abou Bakr (que Dieu l'agrée) fut d'envoyer 'Ousama Ibn Zayd accompagné d'une légion, avec l'ordre de se rendre du côté des terres de Mouta, là où mourut martyr son père Zayd Ibn Haritha. Après la mort du Messager , la catastrophe devint grande, l'hypocrisie s'accrut, certaines tribus apostasièrent et certains refusèrent de verser la zakat, l'aumône obligatoire. Abou Bakr (que Dieu l'agrée) s'attacha alors à régler cette affaire primordiale, il ordonna d'équiper les troupes pour combattre les apostats et ceux qui refusaient de verser la zakat. Abou Bakr sortit avec l'armée et marcha jusqu'à arriver à Rabdhah qui est un village voisin de Médine à trois jours de Dhati 'Irq. Puis, il fut rappelé à Médine et y retourna ; il avait organisé onze légions pour combattre les apostats. Les armées se dirigèrent donc vers l'ennemi et combattirent les apostats. Mousaylama le menteur fut tué, et Toulayhah Ibn Khouwaylid s'enfuit vers la terre de Cham, il avait prétendu être Prophète, mais il se convertit par la suite à l'Islam à l'époque de 'Omar Ibn al-Khattab. Parmi les compagnons, environ sept cents moururent martyrs, la plupart était de ceux qui connaissaient le Coran par cœur : parmi eux Zayd Ibn al-Khattab le frère de 'Omar (رضي الله عنهما) ainsi que Al-Bara Ibn Malik le frère de Anas Ibn Malik, parmi les Bani Hanifah, environ dix-sept mille hommes furent tués. La compilation du Coran à l'époque de Abou Bakr (que Dieu l'agrée) Zayd Ibn Thâbit raconte : "'Omar (que Dieu l'agrée) était motivé à cause du nombre important de Houffadh (personnes ayant mémorisé le Coran) décédés. Déjà, à l'époque du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui), environ soixante-dix d'entre eux avaient déjà été fait martyrs à Bi'r Ma'ouna. Et plus tard, à l'époque de Abou Bakr (que Dieu l'agrée), une expédition à Yamama contre les apostats coûta la vie à un nombre identique de houffadh (en l'an 12 de l'hégire). Tout ceci fit réfléchir 'Omar (que Dieu l'agrée) qui essaya de convaincre Abou Bakr (que Dieu l'agrée) avec succès". (Al-Boukhâri) Lorsque 'Omar (que Dieu l'agrée) lui pria de porter une attention particulière à ce projet, il lui répondit : "Comment puis-je accomplir une chose que le Prophète n'a jamais fait ?" Cependant, lorsqu'il réalisa la sagesse et le besoin d'entreprendre un tel acte, il se résolut à le faire et soutint Zayd (que Dieu l'agrée) qui était lui-même hésitant. C'est pour cette raison que Abou Bakr (que Dieu l'agrée) s'est adressé à lui en ces termes : "Tu es un jeune homme intelligent. Nous ne doutons pas de ton intégrité. De plus, tu écrivais les versets révélés au Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui)". La bataille de Dhât As-Salâsil (12 H. - 62 ans) Dhât As-Salâsil fut la première grande confrontation armée entre les musulmans et les troupes de la Perse, sous le premier calife. Elle eut lieu au terme des guerres contre les apostats, où les Sassanides de Perse avaient prêté main forte à l'imposteur Musaylima Al-Kadhdhâb. Les troupes musulmanes comptaient 18 000 hommes sous le commandement de Khâlid Ibn Al-Walîd lorsqu'elles arrivèrent aux frontières de la Perse. Refusant d'embrasser l'islam et de verser le tribut, les chefs sassanides de la Perse durent affronter les musulmans dans cette bataille où ils enchaînèrent leurs soldats de peur que ceux-ci fuissent le combat. A peine les armes se rencontrèrent-elles que Khâlid Ibn Al-Walîd se débarrassa du commandant des troupes ennemies appelé Ormizd, ce qui déclina le moral du reste des combattants. Ensuite, les musulmans ne tardèrent pas à remporter la victoire, prenant un part importante sur le golfe Arabo-Persique. Son empoisonnement par les juifs de Khaybar (12 H. ; 62 ans) Tabari a rapporté dans son Tarikh qu'Abou Bakr avait été invité à un repas par un des principaux chef de la communauté juive de Khaibar ; le calife se trouvait à table avec Al Harith Ibn Khalada, qui était le médecin réputé des Arabes et on leur présenta un plat de riz. Abou Bakr en mangea une bouchée, Al Harith en prit de même une bouchée mais la rejeta aussitôt en s'écriant : "Il y a dans ce riz un poison qui tue au bout d'une année !" La désignation de 'Omar comme successeur au califat (13 H. ; 63 ans) Lorsque Abou Bakr (que Dieu l'agrée) fut sous le coup de la maladie, il réunit auprès de lui Talhah, 'Outhman Ibn 'Affan, 'Abdou r-Rahman Ibn 'Awf ainsi que d'autres parmi les grands compagnons et il les informa qu'il voyait 'Omar Ibn Al-Khattab comme calife. Ils approuvèrent cela et firent l'éloge de son avis, puis il apparut devant les gens et les informa que 'Oumar serait son successeur. Il leur ordonna de l'écouter et de lui obéir. Ensuite, il appela 'Outhman Ibn 'Affan et lui dit : "Ecris !" puis il lui ordonna de cacheter cet écrit avec le sceau du Messager de Dieu , ce qu'il fit. Ensuite 'Outhman sortit avec le pli et le lut aux gens. C'est alors qu'ils prêtèrent serment à 'Omar Ibn Al-Khattab et les gens furent satisfaits que ce soit lui leur calife. Ensuite Abou Bakr convoqua 'Omar avec lequel il s'isola en privé et lui dit : "Je t'ai désigné à ma succession, et je te recommande de craindre Dieu. Dieu n'exige que l'on s'acquitte de certains devoirs de nuit, qu'Il ne peut accepter que l'on retarde pour les accomplir de jour ! De même il y a des charges que l'on doit accomplir de jour, Dieu n'aime pas qu'on les retarde pour les éxecuter de nuit ! Dieu n'accepte pas d'actes surérogatoires tant que l'on ne s'est pas acquitté de l'obligatoire qui est prioritaire ! Et si certains verront au Jour Dernier, leur balance pencher vers le bien, ce ne sera certes que grâce à leur attachement à la Vérité. Tandis que ceux dont les pesées seront légères ce sera parce qu'ils auront suivi les voies de l'égarement ; il est bien évident qu'une balance qui n'aura été chargée que de mauvais actes ne vaudra pas grand chose. Quand 'Omar sortit, Abou Bakr leva les mains au ciel et invoqua Dieu en disant : "Seigneur, je n'ai voulu par cette décision que le bien des musulmans, pour les préserver de tout désordre (fitna) c'est pourquoi j'ai agi selon ce que TU sais mieux que quiconque, et j'ai fait de mon mieux pour faire le bon choix ; j'ai donc désigné à leur tête le meilleure d'entre eux, le plus capable parmi eux pour s'acquitter de cette charge, celui qui est le plus attentif et le plus sage. Voilà que Ta décision en moi s'accomplit (par la mort) : Sois Celui Qui les prendra en charge, car ils sont Tes serviteurs ; leur volonté est entre Tes Mains. Seigneur, réforme en bien leur tuteur fais en sorte qu'il soit parmi tes "califes bien guidés" et réforme pour lui ses sujets". Sa mort (13 H ; 63 ans) Sa maladie survint le lundi sept du mois de Joumâdâ en l'an 13 de l'Hégire, dura 15 jours, et il mourut le mardi à l'heure de la prière du soir, huit jours avant la fin du mois. La mort de Abou Bakr As-Siddiq (que Dieu l'agrée) eut lieu la treizième année, la nuit du mardi précédant les sept derniers jours du mois de Joumada Al-'Akhirah, à l'âge de soixante trois ans. Son califat dura deux ans, trois mois et treize jours (ou sept jours de moins). Ce qu'Abou Bakr dit au moment de sa mort à 'Abdarrahmân Ibn 'Awf 'Abdarrahmân Ibn 'Awf (que Dieu l'agrée) rapporte : Abou Bakr, As-Siddiq (que Dieu l'agrée) me dit au moment de sa mort : "Je ne regrette rien à part trois choses que j'ai faites, et j'aurais voulu ne pas les avoir faites, et trois autres choses que je n'ai pas faites, et j'aurais voulu les avoir faites, et trois autres choses que j'aurais voulu demander au Messager de Dieu, prière et paix sur lui". Alors qu'Abou Bakr agonisait il se découvrit le visage et dit à sa fille 'Aicha (raa) qui était affligée : Le lavage de son corps et son enterrement Sa femme Asma Bint 'Oumaïss et son fils 'Abd Arrahman se chargèrent du lavage rituel de son corps. Selon At-Tabari 'Omar Ibn Al Khattab ordonna qu'on l'enterra immédiatement. Il fut enterré à côté de la tombe du Prophète de Dieu dans la chambre personnelle (chouqqa) du Messager de Dieu . 'Omar, Talha et 'Abd Arrahman (le fils d'Abou Bakr) descendirent dans la tombe et y placèrent le corps. Ses mérites On rapporte au sujet de Abou Moûsa Al-Ach'ari (paix et bénédiction de Dieu sur lui) qu'il dit : "Je serai aujourd'hui le portier du Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui)". Selon Abou Hourayra, le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "Celui qui réunit deux bonnes actions au service de Dieu, s'entend appeler à partir des portes du Paradis : "Ô esclave de Dieu! Voilà une bonne chose que tu viens de faire". Celui qui fait partie des pratiquants fervents de la prière est appelé à partir de la porte de la prière. Celui qui fait partie des volontaires fervents à la guerre sainte est appelé à partir de la porte de la guerre sainte. Celui qui fait partie des pratiquants fervents du jeûne est appelé à partir de la porte dite "du Rayyan" et celui qui fait partie des dispensateurs fervents d'aumônes est appelé à partir de la porte de l'aumône". Abou Bakr (que Dieu l'agrée) dit : "Ô Messager de Dieu! Que mon père et ma mère te servent de rançon! Il suffit d'être appelé à partir de l'une de ces portes pour être sûr du succès (d'entrer au Paradis)? Est-il possible que quelqu'un soit appelé à partir de toutes ces portes à la fois?" Le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "S'il m'avait été permis d'avoir pour ami intime quelqu'un d'autre que Dieu, cela aurait été Abou Bakr. Seulement il est mon frère et mon compagnon". (al-boukhâri) Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "Abou Bakr et Omar seront les guides de tous les hommes adultes au Paradis : du premier au dernier ; sauf les Prophètes et messagers de Dieu". (Tirmidhi, Ibn Mâja, Ibn Sa'd, Ahmad) Le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "Certes, Abou Bakr, tu seras le premier individu de ma communauté à entrer au Paradis !". (Abou Dawoud et Al Hakim) Houdhayfa (que Dieu l'agrée) a rapporté que le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "Prenez exemple sur ceux qui viendront après moi : Abou Bakr et 'Omar !". (Tirmidhi et Al-Hakim) 'Aïcha (que Dieu l'agrée) a rapporté que l'envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "Il ne peut être question, lorsqu'Abou Bakr est présent dans un groupe, que ce soit quelqu'un d'autre qui dirige la prière !". (at-tirmidhi) D'après Ibn 'Omar (que Dieu agrée le père et le fils), le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit à Abou Bakr (que Dieu l'agrée) : "Tu étais mon compagnon dans la caverne, et tu seras mon compagnon près du Bassin (au jour de la Résurrection)". (at-tirmidhi) Abou Houraïra (que Dieu l'agrée) a rapporté que le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "Toute personne qui m'a prêté main forte, j'ai pu l'en récompenser, excepté Abou Bakr : il a eu pour moi tant de bienfaits, que seul Dieu saura l'en récompenser au Jour du Jugement dernier, et en vérité, il n'y a pas d'argent qui m'ait été aussi utile, comme l'a été l'argent d'Abou Bakr !". (at-tirmidhi) Zayd Ibn Aslam a rapporté de son père qui a dit : J'ai entendu 'Omar Ibn al-Khattâb (que Dieu l'agrée) dire : Le Messager de Dieu (Prière et salut de Dieu sur lui) a ordonné de donner l'aumône, et il se trouvait que j'avais une somme d'argent. Alors je me suis dit : Aujourd'hui, je ferai mieux qu'Abou Bakr, si j'arrive un jour à rivaliser avec lui. J'ai fait don de la moitié de ma richesse. Le Messager de Dieu (Prière et salut de Dieu sur lui) m'a demandé : Qu'as-tu laissé pour ta famille ? Selon 'Abdurrahman Ibn Abi Bakr As-Siddiq (que Dieu l'agrée), son père dit une fois à ses invités : "Mangez en toute tranquillité. Moi, par Dieu, je n'y goûterai pas". (Il craignait que le repas ne suffise pas à tout le monde). Ibn Kathîr (que Dieu lui fasse miséricorde) a dit : "Abou Bakr (que Dieu l'agrée) était le plus savant dans le Livre de Dieu parmi les compagnons (que Dieu l'agrée), car il est arrivé au Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) de le désigner pour diriger la prière à sa place, or le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit par ailleurs : "Celui qui guide les autres dans la prière doit être le plus savant d'entre eux"". Sa description physique Il était blanc de visage, le corps fin, les favoris non fournis, le front proéminent. < Les jardins élégants dans les mérites du véridique (As-Souyoûti) |
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