Des hommes autour du Prophète (Mouhammad Khalid) - رجال حول الرسول
Al-Abbas ibn AbdalmouttalibEn une certaine année de sécheresse, le khalife Omar b. al-Khattab sortit à la tête des musulmans, pour une prière de pluie. Là, à l'extérieur de Médine, Omar tint al-Abbas b. Abdalmouttalib par la main droite et la souleva au ciel, en disant: «Dieu! nous demandions la pluie par l'intermédiaire de ton prophète, quand il était parmi nous. Dieu! nous la demandons aujourd'hui par l'intermédiaire de son oncle. Envoie-nous donc de la pluie!» La pluie se mit alors à tomber, alors que les musulmans n'avaient pas encore quitté la place. Ils s'agglutinèrent donc autour d'al-Abbas et se mirent à le congratuler, le féliciter, l'embrasser. * * * Cet homme, par lequel Omar implora Dieu, est l'oncle du Messager (ç). Cependant l'un et l'autre sont de la même génération: al-Abbas ne dépassait le Messages (ç) que de 2 ou 3 années. En outre, ce dernier aimait et estimait beaucoup son oncle. Il disait de lui: «Voilà l'héritage qui reste de mes pères!»; «Voici al-Abbas b. Abdalmouttalib. Il est la main la plus généreuse des Qourayeh, ainsi que la plus soucieuse des liens de parenté.» En effet, al-Abbas était réputé pour sa grande libéralité et son intérêt très développé pour les relations familiales: il aidait le pauvre, confortait le malheureux, soutenait le nécessiteux, etc. De plus, il était doté d'une profonde intelligence, grâce à laquelle il put détourner du Prophète (ç) plus d'un danger. * * * Il faut dire qu'al-Abbas ne déclara sa conversion que lors de la conquête de la Mecque. Ce qui fit dire à des historiens qu'il ne fait pas partie des musulmans de la première heure. Toutefois, d'autres témoignages historiques soutiernent le contraire. Par exemple, Abou Rafiâ, le serviteur du Messager (ç), qui a dit: «J'étais un garçon qui appartenait à al-Abbas b. abdalmouttalib, et l'Islam était déjà entré dans la maison. Al-Abbas avait embrassé l'Islam, Oum al-Sadhl également, et moi aussi... Mais al-Abbas cachait sa conversion.» Ce témoignage d'Abou Rafi place ainsi la conversion d'al-Abbas bien avant la bataille de Badr. D'ailleurs, quand cette bataille commença à se dessiner, les Qouraychites firent tout pour pousser al-Abbas à la participation. A Badr, avant le début de la bataille, le Messager (ç) dit à ses compagnons: «Il y a des hommes d'entre les Banou Hachim et d'autres n'appartenant pas aux Banou Hachim qui ont été contraints à sortir. Ceux-lâ ne veulent pas nous combattre. Alors, si quelqu'un d'entre vous rencontre l'un d'eux, qu'il ne le tue pas; celui qui rencontre al-Abbas b. Abdalmouttalib, qu'il ne le tue pas. Il a été contraint à sortir.» Ainsi, si le Messager (ç) savait que son oncle était un polythéiste, il n'aurait pas agi de la sorte. * * * Lors de la deuxième allégeance d'al-Aqaba, quand les délégués des Ansar allèrent à la Mecque, à l'occasion du pèlerinage, le Messager (ç) informa son oncle sur son projet: c'est dire qu'il avait grande confiance en lui. Et quand le rendez-vous eut lieu secrètement, al-Abbas était présent à côté de Prophète (ç). L'Ansarite Kaâb b. Malik a laissé ce témoignage historique: «Puis nous avons pris place dans les collines à attendre le Messager (ç). Et voilà qu'il est arrivé en compagnie d'al-Abbas b. Abdalmouttalib... Puis al-Abbas a parlé. Il a dit: «Ô notables des Khazraj, Mohammad nous est très cher, comme vous le savez. Nous l'avons protégé de notre peuple. Il est bien estimé parmi nous et bien protégé dans son pays. Mais il a préféré être avec vous et vous rejoindre... Si vous pensez que vous resterez fidèles à ce que vous l'appelez et vous le protégerez contre ses contradicteurs, alors à vous de supporter.; Mais, si vous pensez que vous allez le lâcher l'abandonner après son départ chez vous, alors, dès maintenant, laissez-le...».» Ainsi était la position d'al-Abbas b. Abdalmouttalib à al-Aqaba. Qu'il fût ce jour-là un musulman clandestin ou qu'il réfléchît encore à la question, sa position exprimait déjà clairement dans quel camp il s'était rangé. * * * Lors de la bataille de Hounayn, en l'an 08 de l'Hégire, al-Abbas joua un grand rôle dans le regroupement des musulmans autour du Prophète (ç). En effet, après la surprenante attaque de certaines tribus polythéistes et de débandade de la plupart des musulmans, le Prophète (ç) ordonna à son oncle d'appeler de sa voix réputée forte ses compagnons à se rassembler auprès de lui. Al-Abbas usa immédiatement de sa voix, si bien que les musulmans répondirent positivement à l'appel et reprirent l'initiative en main... * * * Par ailleurs, après la bataille de Badr et après l'imposition de la rançon aux captifs qouraychites, al-Abbas essaya de se décharger de la rançon qui lui était définie. Mais le Messager (ç) insista auprès de son oncle, si bien que ce dernier la paya. A l'occassion de cet évènement, Dieu fit descendre: Prophète, dis à ceux tombés prisonniers en vos mains: «Si Dieu discerne quelque bien dans votre coeur, il vous apportera mieux que ce que ce qui vous aura été pris. Il vous pardonnera.» - Dieu est tout pardon, miséricordieux (s. 8, v. 70). Enfin, al-Abbas avait eu des enfants bénis, dont le célèbre rapporteur de hadiths Abdallah b. Abbas. Il mourut le 14 Rajab de l'an 32 à Médine et ce fut le khalife Othman b. Affan qui dirigea devant sa dépouille la prière mortuaire. |
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