Des hommes autour du Prophète (Mouhammad Khalid) - رجال حول الرسول
Abou Oubayda«Chaque communauté a un loyal, et le loyal de cette communauté
est Abou Oubayda b. al-Jarrah.» Voilà ce que le Messager (ç) avait dit de ce valeureux
compagnon. Le Messager (ç) ne se contenta pas de ce témoignange en faveur de
Oubayda. Lors de l'expédition de Dhat as-Salasil, il l'envoya en renfort à Amrou
b. al-As, en tant que commandant d'une colonne qui comprenait Abou Bakr et Omar.
Abou Oubayda fut, en outre, le premier compagnon qui reçut le titre d'Emir des
émirs. D'ailleurs, il devint musulman sous l'impulsion d'Abou Bakr dès
les premiers jours de l'avènement de l'Islam, et ce avant que le Prophète (ç) ne
prît la maison d'al-Arqam comme lieu de rencontre. Il fut aussi l'un des
compagnons de la Seconde émigration d'Abyssinie. Après l'installation du
Prophète (ç) à Médine, Abou Oubayda retourna auprès de lui, pour participer à
Badr, Ouhoud et toutes les autres batailles. Après la disparition du Prophète
(ç), il continua son combat sous les khalifat d'Abou Bakr et de Omar. * * * La loyauté était l'une des qualités les plus évidentes d'Abou
Oubayda. A la bataille d'Ouhoud, celui-ci resta non loin du Prophète (ç) pour
intervenir vite et le protéger contre un éventuel danger. En effet, après que le
Prophète (ç) eut été blessé, Oubayda accourut auprès de lui. A cet effet, Abou Bakr laissa ce témoignage: «Dans la bataille
d'Ouhoud, lorsque le Messager (ç) a été blessé aux joues par les mailles de son
casque, j'ai couru vers lui en même temps qu'un autre qui venait de l'autre
côté. Quand nous sommes arrivés auprès du Messager, je l'ai reconnu. C'était
Abou Oubaydab. al-Jarrah, En prenant les devants, il m'a demandé de le laisser
retirer les mailles. Alors je l'ai laissé...» Dans l'éxpédition d'al-Khabat, Abou Oybayda fut, sur ordre du
Prophète (ç), le commandant de la colonne musulmane, composée alors de plus de
300 combattants. * * * Quand les délégués de Najran entrèrent convertis à Médine, ils
demandèrent qu'un compagnon fût envoyé avec eux, pour que celui-ci leur
enseignât la religion musulmane. Le Messager leur répondit alors: «Je vais
envoyer avec vous un homme loyal.» A cet effet, Omar b. al-Khattab laissa ce
témoignange: «Ce jour-là, j'ai tant aimé être l'émir à désigner... Quand le
Messager (ç) termina la présidence de la prière du dhuhr, il se mit à regarder à
droite et à gauche. Je me mis à me montrer, pour être vu de lui. Il continua à
chercher de son regard si bien qu'il vit Abou Oubayda b. al-Jarrah. Il l'appela
et lui dit: «Va avec eux et juge avec le Vrai sur l'objet de leur différend.»
Ainsi Oubayda triompha-t-il de cette distinction!» * * * Aprés la disparition du Prophète (ç), Oubayda resta fidèle au
poste. Il assuma ses responsabilités de musulman avec loyauté. Une fois, quand
le khalife Omar eut décidé de démettre Khalid b. al-Walid du commandement de
l'armée qui était prête à livrer une grande bataille, Oubayda intercepta l'ordre
écrit et demanda au messager de ne pas le transmettre à Khalid, avant la fin de
la bataille. La bataille se terminant par la victoire des musulmans, il
remit la missive à Khaled. Celui-ci dit alors: «Que Dieu t'accorde miséricorde,
Ô Abou Oubayda! Pourquoi ne m'en as-tu pas informé dès l'arrivée de l'écrit?»
Oubayda dit: «Je n'ai pas aimé te prendre ta bataille. Et puis, ce n'est pas le
pouvoir de l'ici-bas que nous voulons, et ce n'est pas pour l'ici-bas que nous
oeuvrons. Nous sommes tous des frères en vue de Dieu.» * * * Par la suite, Abou Oubayda devint l'Emir des émirs en Syrie, où
se trouvaient les plus puissantes armées musulmanes. Mais ce poste ne le changea
point. Il était resté le même; un combattant modeste au service de la cause
musulmane. Et quand des informations parvinrent à lui, disant que les Syriens
étaient éblouis de son rang, il les réunit et leur dit: «0 gens! je ne suis
qu'un musulman issu de Qouraych.» Mais, en tant que gouverneur général, ses ordres devaient être
appliqués. Une autre fois, à l'occasion d'une visite en Syrie, * * * Plus tard, Abou Oubayda b. al-Jarrah mourut en Jordanie, où il fut enterré. C'était lui qui libéra ce pays du paganisme perse et de l'oppression des Byzantins. Quand la nouvelle du décès parvint à Médine, le khalife Omar dit à ce props: «Si j'avais à souhaiter une chose, je souhaiterais une maison pleine d'hommes qui ressemblent à Abou Oybayda.» |
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