Des hommes autour du Prophète (Mouhammad Khalid) - رجال حول الرسول
Abdallah Ibn Amr Ibn Al-AsAbdallah b. Amrou b. al-As était un adorateur dévot et prompt au repentir. Dès qu'il avait embrassé l'Islam, et cela bien avant la conversion de son père, il n'avait jamais permis à sa foi de faiblir. En effet, toutes les fois qu'il rentrait d'une expédition ou d'une bataille contre les polythéistes, on le trouvait absorbé par les actes d'adoration, chez lui ou à la mosquée. C'était un fervent croyant qui priait et invoquait beaucoup, récitait le Coran régulièrement et jeunait constamment. Toutefois, s'adonner de cette façon aux adorations est exagéré.
C'est pourquoi le Messager (ç) le convoqua et lui demanda de les tempérer. Le
Messager (ç) lui dit: «N'ai-je pas été informé que tu jeunes sans casser le
jeûn, que tu fais la prière de nuit sans dormir? ... il te suffit de jeuner
trois jours par mois. - Je suis capable de plus que cela, dit Abdallah. Puis, le Messager (ç) lui parla des autres actes d'adoration: «J'ai aussi su que tu récitais le Coran en une seule nuit. Mais je crains que ta vie se prolongera, et que tu te lasseras de sa récitation... Récite-le une fois par mois... Récite-le une fois tous les dix jours... Récite le une fois tous les trois jours.» Puis, il lui dit: «Moi, je jeune et je déjeune, je prie et je
dors, et j'épouse les femmes. Eh bien! n'est pas de moi celui qui désire autre
chose que ma sounna.» Ensuite, il lui prit sa main et la mit dans la main de son
père Amrou b. al-As, qui était venu se plaindre du comportement de son fils, et
lui dit: «Fais ce que je t'ordonne et obéis à ton père.» Abdallah b. Arnrou sortit alors, par obéissance à son père,
mais avec l'intime conviction de ne pas livrer de combat contre un musulman.
Puis, dès que la bataille commenca, Abdallah fut amené à se déclarer contre
Mouâwiya et son armée, en raison de la matérialisation d'une prophétie du
Messager (ç), qui concernait Ammar b. Yacir, le compagnon de l'imam Ali dans
cette bataille. En effet, cette prophétie, qui datait de 27 ans au moment de la
bataille avait dit qu'Arnmar serait tué par le groupe injuste. Mouâwiya appela vite Amrou et son fils Abdallah, dès qu'il
entendit cela: «Ne vas-tu pas contenir ton fou? dit-il à Amrou. - Je ne suis pas
un fou, dit Abdallah, mais j'ai entendu le Messager (ç) dire à Ammar: "Tu sera
tué par le groupe injuste" Alors, pourquoi es-tu sorti avec nous? dit Mouâwiya.
Parce que, dit Abdallah, le Messager de Dieu m'a ordonné d'obéir à mon père.
Alors, j'ai obéi à mon père, en sortant. Mais je ne combats pas avec vous...»
Après quoi, Abdallah s'adressa à son père: «Si le Messager de Dieu ne m'avait
pas ordonné de t'obéir, je ne t'aurais pas accompagné dans cette
marche.» * * * Puis, Abdallah regagna Médine, où il se consacra uniquement à l'adoration de Dieu et aux invocations. A chaque fois qu'il se rappelait sa participation à Siffin, il regrettait son geste et fondit en larmes. Un jour, alors qu'il était assis avec des compagnons dans la mosquée du Messager (ç), al-Housayn b. Ali vint à passer et lança le salut. Abdallah lui rendit le salut. Puis, il dit aux présents: «Aimeriez-vous que je vous informe quel est l'habitant de la terre le plus aimé par les habitants du ciel? c'est celui qui vient de passer maintenant... al-Housayn b. Ali. Il ne m'a pas adressé la parole depuis la bataille de Siffin...» Puis, il se mit d'accord avec Saïd al-Khoudry d'aller rendre visite à al-Housayn, chez lui. Là, il y eut la rencontre et quand Abdallah parla de la bataille de Siffin, al-Housayn lui reprocha sa participation en ces termes: «Qu'est-ce qui t'a poussé à sortir avec Mouâwiya?» Alors Abdallah b. Amrou dit: «Un certain jour, Arnrou b. al-As s'est plaint de moi au Messager de Dieu. Il lui a dit: «Abdallah jeune tout le jour et il passe toute la nuit en prières.» Alors, le Messager de Dieu m'a dit: «Ô Abdallah, prie et dors; jeune puis déjeune; obéis à ton père.» Quand il y a eu la bataille de Siffin, mon père m'a auparavant enjoint de sortir avec eux. Alors, je suis sorti. Mais, par Dieu! je n'ai fait usage ni d'un sabre ni d'une lance ni d'une flèche.» * * * Ainsi était la vie d'Abdallah b. Amrou b. al-As, qui rendit l'âme à l'âge de soixante douze ans, alors qu'il était dans son lieu de prière en train d'adresser ses louanges et ses invocations à Dieu. |
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