Des hommes autour du Prophète (Mouhammad Khalid) - رجال حول الرسول
Abdallah Ibn Az-ZubayrAbdallah b. Azzoubayr était encore dans le ventre de sa mère,
quand celle-ci fit le long et pénible chemin de l'exil qui le mena de la Mecque
à Médine. Mais, dès qu'elle arriva à Qouba, dans les environs de Médine, elle le
mit au monde. Ainsi en avait décidé le destin. Le bébé mouhajir naquit le jour
même où les Mouhajir arrivaient sur les terres de Médine. Les musulmans agirent de la sorte, parce que les juifs avaient
déjà déclenché leur guerre des nerfs. En effet, dès l'arrivée du Prophète (ç) et
des Mouhajir, les juifs avaient propagé la rumeur qui disait que leurs prêtres
avaient, par leur sorcellerie, frappé les musulmans de stérilité. Certes, Abdallah n'avait pas atteint l'âge adulte à cette
époque-là, pour être aux côtés du Messager (ç). Toutefois, il s'en était
imprégné. Il avait acquis dans son enfance toutes les bonnes qualités et les
principes qui allaient le guider plus tard. * * * Ainsi, dans les conquêtes de l'Afrique du nord, de
l'Andalousie, du pays de Byzance, il fut un combattant très actif et très
efficace, alors qu'il n'avait pas encore dépassé les 27 ans. Dans la compagne d'Afrique, en particulier, Abdallah réalisa un
grand exploit. En effet, quand l'armée musulmane composée de 20.000 combattants
rencontra l'armée ennemie composée de 100.000 combattants, et que le danger se
fit sentir sur les musulmans, Abdallah sut vite d'où provenait la force de
l'armée ennemie. Il se rendit compte que le sort de la Alors, il appela quelques compagnons et leur dit: «Protégez mes
arrières, en attaquant avec moi!» Ensuite, il fonça avec ses compagnons dans la
mêlée, en direction du chef ennemi. Il put se frayer un chemin vers lui et
parvenir à le tuer. Puis, il se tourna avec ses compagnons à la garde ennemie
pour la vaincre. Puis, les musulmans virent leur étendard flotter là-bas, dans
le camp ennemi. C'était le signe avant-coureur de la victoire qui les poussa à
redoubler d'efforts... * * * En outre, ses exploits sur les champs de bataille ne pouvaient
éclipser sa façon d'adorer Dieu. Il était effectivement un croyant qui jeunait,
faisait les prières nocturnes, outre les prières obligatoires, se recueillait
profondément, si bien qu'aucune chose de ce monde ne pouvait le
perturber. Une fois, Omar b. Abdalâziz demandera à Abou Moulayka de lui
parler d'Abdallah b. Azzoubayr. Alors, Abou Moulayka dira: «Par Dieu! je n'ai
jamais vu d'âme dans des entrailles comme son âme. Quand il commençait la
prière, il se dépouillait de tout pour elle. Il faisait tellement le roukouâ ou
le soujoud que les oiseaux venaient sur son dos et sa nuque. On le croirait un
mur ou un vêtement par terre, tellement son roukouâ et son soujoud étaient
longs... Une fois, un projectile lancé par une catapulte passa tout près
de sa barbe, alors qu'il était en train de prier. Par Dieu! il n'avait ni bougé,
ni interrompu sa récitation, ni précipité son roukouâ.» Un autre témoignage, celui d'Ibn Abbâs: «(Abdallah b.
Azzoubayr) était un récitateur du Livre de Dieu. En outre, il se conformait à la
sounna du Messager de Dieu, faisait dévotion à Dieu, jeunait (...), par crainte
de Dieu. Il est le fils de l'apôtre du Messager de Dieu. Sa mère est Asma bent
Assediq et sa tante Aicha est l'épouse du Messager de Dieu. N'ignore son droit
que celui que Dieu aveugle!» * * * Abdallah b. Azzoubayr était, en outre, clair, noble et prêt à se sacrifier pour sa franchise. Dans son conflit avec les Omayyades, il reçut la visite d'al-Houçayn b. Noumayr, le commandant de l'armée que Yazid avait envoyé pour mater la révolte menée par Abdallah. Al-Houçayn b. Noumayr le contacta donc, à la suite de l'arrivée
à la Mecque de la nouvelle de la mort de Yazid, et il lui proposa de
l'accompager à Damas, pour lui assurer la souveraineté sur la succession. Mais
Abdallah refusa l'offre, car il était convaincu que l'armée omayyade devait
payer pour les crimes commis à Médine. En un autre moment beaucoup plus critique, Abdallah fit encore
preuve de sa clarté et de sa franchise. En effet, pendant qu'al-Hajjaj imposait
son siège implacable, Abdallah réunit une bonne partie de ses combattants qui
avaient dit du mal sur Othman b. Affan, pour leur dire: «Par Dieu, je n'aime pas
du tout prévaloir sur mon ennemi, avec l'aide de ceux qui haissent Othman.»
Puis, il les désengagea de son armée, au moment où il avait tant besoin
d'aide. * * * Par ailleurs, sa résistance fut héroïque contre Mouâwiya b. Abou Soufyan puis contre son fils Yazid. En effet, Abdallah b. Azzoubayr croyait fermement que Yazid b. Mouâwiya n'était nullement apte pour la présidence des musulmans. Il avait dit avec fermeté son refus à Mouâwiya, et le voilà qui le dit à l'émissaire de Yazid: «Jamais je ne prêterai allégeance à cet ivrogne!» Abdallah b. Az-zoubayr continua à assumer ses responsabilités
d'Emir des coyants à la Mecque, évidemment après avoir reçu l'allégeance des
habitants du Hijaz, du Yémen, d'al-Baçra, dal-Koufa, de Khourasan et d'une
grande partie de la Syrie. Mais, les Omayyades s'y opposèrent avec acharnement
par tous les moyens, jusqu'au jour où Abdalmalik b. Marouan envoya al-Hajjaj à
la tête d'une armée qui allait assiéger implacablement la Mecque pendant près de
six mois. Malgré l'abdication de la plupart de ses combattants. Abdallah
b. Azzoubayr livra son dernier combat alors qu'il était âge de soixante-dix ans.
Il combattit courageusement avec ses fidèles jusqu'au dernier moment. Quand il
tomba en héros et en |
|