Des hommes autour du Prophète (Mouhammad Khalid) - رجال حول الرسول
Ousama ibn ZaydUne fois, lors de la répartition des biens entres les musulmans, le khalife Omar donna à son fils Abdallah une part et à Ousama le double de cette part. Abdallah b. Omar fit alors la remarque suivante à son père: «Tu viens de préférer Ousama à moi, alor, que j'ai participé avec le Messager (ç) à des expéditions auxquelles lui n'a pas pris part.» Sur ce, Omar dit: «Le Messager (ç) aimait Ousama plus que toi.» Ainsi était donc Ousama b. Zayd. Il avait, ainsi que son père Zayd b. Haritha, la grande place dans le coeur du Messager (ç). Celui-ci ne l'avait-il pas adopté, si bien qu'il lui avait donné son nom? Pour cela, il avait dit: «Je vous prends à témoins que Zayd est mon fils. Il m'hérite et je l'hérite.» Zayd gardera son nom «Zayd b. Mohammad» jusqu'au jour où Dieu annulera l'adoption par la révélation d'un verset coranique. * * * Zayd avait la peau noire et les nez aplati. Voilà ce que l'histoire a retenu de son portrait physique. Mais, cela n'a aucun poids dans la balance de l'Islam. Lors de l'entrée victorieuse à la Mecque, il montait en croupe derrière le Prophète (ç). En outre, lorsque le Prophète (ç) entra dans la Maison sacrée, il n'avait à sa droite et à sa gauche que Bilal et Ousama, deux musulmans à la peau noire. Dieu ne dit-il pas: Le plus digne au regard de Dieu, c'est celui qui se prémunit davantage? (s.49, v.13). De plus, lorsque le Prophète (ç) rassembla une armée pour une expédition dans le pays des Byzantins, il le nomma commandant de cette armée qui avait dans ses rangs Abou Bakr et Omar, ainsi que les autres personnages des Ansar et des Mouhajir. Comme des voix récalcitrantes se firent entendre, le Messager (ç) monta sur le minbar et dit, entre autres: «Certains gens contestent la désignation d'Ousama b. Zayd au commandement de l'armée. Ils ont déjà contesté le commandement de son père, qui était pourtant qualifié pour cela. Ousama est qualifié pour cela, et d'entre les gens, il est le plus aimé de moi, après son père...» Par la suite, le Messager (ç) ne survécut pas à sa maladie. Mais sa décision fut maintenue par son successeur Abou Bakr. Ousama, non encore âgé de 20 ans, sortit alors à la tête de l'année, accomplit sa mission avec succès puis rentra à Médine, sans la moindre perte dans les rangs musulmans. * * * Deux ans auparavant, Ousama reçut du Messager (Ç) une leçon qui le marqua le reste de sa vie. En effet, quand il revint à Médine après avoir commandé une expédition réussie contre les polythéistes, Ousama fut invité par le Prophète (ç) à en faire le compte-rendu. Ousama en rapportera les termes et il dira, entre autres: «Puis, je lui ai dit qu'après la fuite de l'ennemi j'avais rattrapé un homme. Me voyant fondre sur lui avec ma lance, il avait dit: "Il n'est de dieu que Dieu!" Alors, je l'avais tué d'un coup. Sur ce, le Messager (ç) m'a dit, avec un visage tout transformé: "Malheur à toi, ô Ousama! Que feras-tu de "il n'est de dieu que dieu"? Malheur à toi, ô Ousama! Que feras-tu de "il n'est de dieu que Dieu?" Il m'a tant répété cela que j'ai souhaité me dépouiller de toute action que j'avais faite et embrasser de nouveau l'Islam. Par Dieu! je ne combattrai personne qui dit "il n'est de dieu que Dieu", après ce que j'ai entendu du Messager (ç).» * * * Ce hadith eut une grande incidence sur Ousama, de telle sorte que, quand éclatèrent les troubles entre Mouâwiya et l'imam Ali, il s'abstint de prendre les armes aux côtés d'Ali, qu'il considérait pourtant héritier légitime de la khilafa. Il ne pouvait concevoir l'usage de son sabre contre un musulman. Quand des compagnons allèrent discuter avec lui sur sa position, il leur dit: «Je ne combats jamais quelqu'un qui dit "il n'est de dieu que Dieu"» Et, quand! l'un d'eux dit: «Dieu n'a-t-il pas dit combattez-les! jusqu'à ce qu'il n'y ait plus trouble, et que la religion soit rendue à Dieu?». Ousama dit: «Ceux-là sont les polythéistes. Nous les avons combattus, si bien qu'il n'y a eu plus trouble, et que la religion a été rendue à Dieu.» Dans ce conflit, Ousama b. Zayd garda sa neutralité, en restant chez lui. Puis, plus tard, il décéda en l'an 54, sous le règne de Mouawiya. |
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