La correction de la prière
Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "Il n'y a pas de trahison dans la prière". Ceci veut dire qu'il ne faut pas en sortir que si seulement on a la certitude quelle est complète, dans le cas contraire il faut corriger sa prière. Il n'y a pas de différence entre la prière obligatoire et la prière surérogatoire en ce qui concerne la prosternation de l'oubli, et c'est ce qui a été dit par la plupart des savants. La prosternation de l'oubli n'est pas légalisée pour la prière de l'enterrement ainsi que pour la prosternation de la lecture du Coran. Faire 2 prosternations avant ou après le salut Les prosternations de la distraction s'effectuent soit après la salutation finale, soit avant. Elles s'effectuent avant la salutation finale dans deux cas de figure : 1. Lorsque l'on est sûr d'avoir diminué la prière d'une obligation. 2. Lorsque l'on doute entre 2 situations sans que l'une soit plus vraisemblable que l'autre. Selon Abou Saïd Al-Khoudri (que Dieu l'agrée), le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "Si l'un d'entre vous doute durant sa prière et ne sait plus s'il a prié 3 ou 4 Rak'at, qu'il élimine le doute et qu'il se fonde sur la certitude. Puis, qu'il effectue 2 prosternations avant de saluer. S'il avait prié 5 Rak'at, elles (les prosternations de la distraction) compenseront l'ajout commis et s'il avait prié 4 Rak'at, elles (les prosternations de la distraction) seront une humiliation pour le diable". (Mouslim) Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "Si l'un d'entre vous doute de sa prière et qu'il ne sait pas s'il a rajouté ou diminué, alors s'il doute qu'il en a fait entre une ou deux qu'il l'a considère comme une, et s'il doute que c'est entre deux et trois rak'ats alors il les considère comme deux rak'ats, pour que le doute soit dans le rajout. Puis il fait deux prosternations de l'oubli avant le salut". (Ibn Mâja et At-Tirmidhi. Hadith bon et correct) Abou Hourayra (que Dieu l'agrée) a rapporté que le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "Si l'un d'entre vous se lève afin de prier, le diable vient le perturber au point où il ne sait plus combien de rak'ats il a prié, si cela arrive à l'un d'entre vous alors qu'il se prosterne deux fois quand il est assis". Elles s'effectuent après la salutation finale dans deux cas de figure : 1. Lorsque l'on est sûr d'avoir fait un ajout dans la prière. Selon 'Abdoullah Ibn Mas'oud (que Dieu l'agrée), le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "Lorsque l'un d'entre vous hésite durant sa prière, qu'il s'efforce de rechercher la vérité et se fonde dessus pour terminer sa prière. Puis, qu'il salue et effectue 2 prosternations". (Al-Boukhâri, Mouslim et d'autres) Cas de celui qui oublie de faire les deux prosternations de l'oubli Dans Al-insaf, (2/154) l'imam al-Mourdawi (رحمه الله) dit : "Le compilateur - Ibn Qudama - soumet la prosternation de réparation à deux conditions : la première est qu'elle doit être effectuée dans la mosquée, et la seconde est qu'elle ne doit pas être séparée de la prière par une longue pause. C'est l'avis textuellement adopté par l'école (hanbalite). L'imam Ahmad dit que l'intéressé doit se prosterner même en dehors de la mosquée, après une courte pause. Il dit ailleurs que l'intéressé peut se prosterner même après une longue pause et même s'il était sorti de la mosquée et avait parlé. C'est ce que préfère Cheikh al-Islam (ibn Taymiyya) dans al-ikhtiyarat al-fiqhiyya, p. 94 Dans Ar-rawdh al-mourbi, sharh zad al-moustaqna', 2/461, il est dit : "Si le prieur oublie la prosternation de réparation à effectuer avant la fin de la prière et met fin à celle-ci puis se souvient, il doit se prosterner obligatoirement, s'il ne s'est pas écoulé beaucoup de temps. S'il s'est écoulé beaucoup de temps ou que ses ablutions soient rompues ou qu'il soit sorti de la mosquée, il n'a plus à se prosterner, et sa prière reste valide." Muhammad Ibn Salih al-Outhaymine commente les propos : "Si le prieur oublie la prosternation de réparation à effectuer avant la fin de la prière et met fin à celle-ci, puis se souvient, il doit se prosterner obligatoirement, s'il ne s'est pas écoulé beaucoup de temps". Il s'agit de la prosternation d'avant la fin de prière. Si on l'oublie, on la fait après, pourvu qu'il ne soit écoulé que peu de temps. Dans le cas contraire, la prosternation ne s'impose plus, et la prière reste valide. Voici un exemple : Un homme oublie le premier tachahoud et doit effectuer une prosternation de réparation avant la conclusion de la prière. Mais il a oublié et a conclu sa prière. S'il s'en souvient peu de temps après, il se prosterne. S'il s'en souvient longtemps après, la prosternation ne s'impose plus. C'est pourquoi le texte cité dit : "Il se prosterne s'il ne s'est écoulé que peu de temps." S'il est sorti de la mosquée, il n'y revient pas parce qu'il en est dispensé. En revanche, s'il conclut la prière prématurément, il doit retourner pour la terminer. Car dans ce cas, c'est une pratique fondamentale qu'il aurait omise et il doit la faire. Dans l'autre cas, il s'agit de l'omission d'un devoir dispensable en cas d'oubli". (Charh al-moumti', 3/537) Cheikh al-islam Ibn Taymiya dit : "Mieux, il doit se prosterner, quel que soit le temps écoulé, car il s'agit de combler une lacune réelle et cela doit se faire dès qu'on s'en souvient." Ce qu'il en est de la lecture du tachahoud après les prosternations de l'oubli Omran Ibn Housayn (que Dieu l'agrée) a dit que le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) avait fait deux prosternations de l'oubli puis il salua. (Mouslim) Ibn Mas'oud (que Dieu l'agrée) a dit que le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) avait fait les deux prosternations de l'oubli puis il salua. (Mouslim) Omran Ibn Houssaili (que Dieu l'agrée) a dit que le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) avait oublié, donc il avait fait les deux prosternations de l'oubli puis il avait lu le tachahoud et il salua. (Abou Dâwoud et At-Tirmidhi) Ibn Qoudâma a dit qu'il ne fallait pas lire le tachahoud après les deux prosternations de l'oubli puisque d'après les deux ahadîth le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) n'a pas lu de tachahoud, et a simplement salué. Les deux premiers ahadîth sont plus authentiques que le troisième. Ibn al-Moundhir dit : "Mettre fin à la prière immédiatement après les prosternations est rapporté de plusieurs façons. Quant à la pratique du tachahhoud, elle est discutable". Hatà a dit : "Celui qui prie est libre de lire ou de ne pas lire le tachahoud après les deux prosternations de l'oubli". An-Nawawi dit à propos des enseignements à tirer du hadith de Dhoul Yadayn : "Il en fait partie l'institution de la prosternation de réparation qui se fait en deux temps précédé chaque fois d'une takbir (Dieu akbar). Dans sa forme, elle est identique aux autres prosternations. Autrement le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) l'aurait expliqué. Fait partie encore des enseignements l'absence de tachahhoud et le fait de situer la prosternation, en cas de rajout, après la conclusion de la prière". (commentaire sur Mouslim, 5/71) Cas où on prie derrière l'imam Si celui qui prie oublie quelque chose de la prière alors qu'il prie derrière l'imam, alors il n'a pas à faire deux prosternations de l'oubli à la fin de la prière, mais si c'est l'imam qui oublie alors il faut que celui qui prie fasse deux prosternations de l'oubli avec l'imam. Si l'imam a commis un oubli durant sa prière, ceux qui prient derrière lui, doivent le suivre dans les prosternations de la distraction car le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "L'imam n'a été instauré que pour être suivi, ne divergez donc pas avec luiâ"Et lorsqu'il se prosterne, prosternez-vous". (Al-Boukhâri et Mouslim d'après Abou Hourayra) Et ceci que l'imam effectue les prosternations de la distraction avant la salutation finale ou bien après. Celui qui prie derrière l'imam doit le suivre. Sauf dans le cas où cette personne a manqué une partie de la prière. Dans ce cas, elle ne doit pas suivre l'imam si ce dernier fait les prosternations de la distraction après la salutation finale car elle ne peut saluer avec l'imam sans avoir terminé sa prière. Elle doit donc compléter sa prière puis effectuer les prosternations de la distraction après la salutation et de nouveau saluer. Si la personne a effectué la prière dans son intégralité derrière l'imam et commet une erreur au cours de la prière, alors elle n'a pas à faire les prosternations de la distraction; ceci pour deux raisons : la première est que ceci aura pour conséquence de ne plus suivre l'imam. La seconde raison est que les compagnons -que Dieu soit satisfait d'eux- ont délaissé le premier Tachahoud lorsque le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) l'avait oublié. En effet, par respect pour la règle qui impose de suivre l'imam, ils se sont levés avec le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui). Par contre, si cette personne a manqué une partie de la prière avec l'imam et commet une erreur, soit avec l'imam, soit au moment où elle complète sa prière; elle doit alors accomplir les prosternations de la distraction avant ou après la salutation finale, selon les règles précédemment décrites. Cas où il y a plusieurs fautes dans la même prière Si deux distractions surviennent pendant la prière et que l'une doit être corrigée par deux prosternations avant la salutation finale et l'autre par deux prosternations après, les savants disent que le prieur doit effectuer uniquement les deux prosternations avant la salutation car elles prennent le dessus sur les prosternations après la salutation. |
|