7 - La lustration
CHAPITRE PREMIER. 1. 'Aïcha, la femme du Prophète a dit : "Nous étions partis avec le Prophète pour une de ses expéditions quand, arrivés à
El-Beïdâ ou à Dzât-El-Djeïch, je perdis le collier que je portais. Le Prophète fit halte pour le rechercher, et tout le monde s'arrêta
également. Comme on n'était pas à un point d'eau, les fidèles vinrent trouver Abou-Bakr-Es-Siddîq et lui dirent : "Ne vois-tu pas ce que
vient de faire 'Aïcha ; elle a obligé l'Envoyé de Dieu à s'arrêter et nous ne sommes pas à un point d'eau et personne n'a apporté
d'eau." Abou-Bakr alla trouver l'Envoyé de Dieu qui, la tête posée sur ma cuisse, s'était endormi. "Tu as retenu, me dit-il,
l'Envoyé de Dieu et tout le monde ici, et nous ne sommes pas à un point d'eau et n'avons pas d'eau avec nous." Abou-Bakr,
continua 'Aïcha, m'adressa tous les reproches qu'il plut à Dieu de lui laisser dire, puis de sa main il me frappa la taille. La place
qu'occupait le Prophète sur ma cuisse était la seule raison qui m'empêchait de bouger. L'Envoyé de Dieu se leva le lendemain
matin et, comme on était sans eau, Dieu révéla le verset de la lustration pulvérale et on fit la lustration pulvérale 2. "Djâbir-ben-'Abdallah nous a informé, rapporte Yezîd, que le Prophète a dit : "J'ai re¢cinq faveurs que personne n'avait re¥s avant moi : j'ai dû à la terreur que j'inspirais (à mes ennemis) la victoire sur un parcours d'un mois de marche. Toute la terre m'a été donnée comme oratoire et la terre m'est aussi un moyen de purification ; un homme quelconque de ma nation peut prier partout où il est atteint par l'heure de la prière. Il m'est permis de m'emparer du butin, ce qui n'a été permis à aucun autre avec moi. J'ai re¢le droit d'intercession. Enfin, les autres prophètes n'étaient envoyés qu'à leur peuple d'une fa○ spéciale, tandis que moi j'ai été envoyé vers l'humanité tout entière." CHAPITRE II. 1. 'Orwa rapporte d'après 'Aïcha que celle-ci ayant emprunté un collier à Asmâ, le perdit. L'Envoyé de Dieu le fit chercher par un homme qui le trouva. Mais l'heure de la prière était venue et l'on n'avait pas d'eau. On pria néanmoins, puis on se plaignit à l'Envoyé de Dieu. Alors le Très-Haut révéla le verset relatif à la lustration pulvérale. Osaïd-ben-Hodaïr, à cette occasion, dit à 'Aïcha : "Dieu te récompense en bien, car, par Dieu ! il ne t'est jamais arrivé une chose déplaisante sans que Dieu n'en ait fait quelque chose de bon pour toi et pour les musulmans." CHAPITRE III. 1. Al-A'radj rapporte qu'il entendit 'Omaïr, affranchi de Ibn 'Abbâs dire : "Je marchais avec 'Abdallah-ben-Yasâr, affranchi de Maïmouna, femme du Prophète, jusqu'à ce que nous entrâmes chez Abou-Djohaïm-ben-El-Hârits-ben-Es-Simma-El-Ansâri. Abou-Djohaïm dit : "Le Prophète s'avan←t dans la direction de Bir-Djamal (ce puits de Médine se trouvait dans le voisinage de l'endroit appelé aujourd'hui Bir-El-Djamal.) lorsque un homme le rencontrant le salua. Le Prophète ne lui rendit pas son salut, mais, arrivé au mur, il se frotta le visage (cette purification avant de saluer a été abrogé.) et les mains (avec la poussière du mur), puis il rendit le salut." CHAPITRE IV. 1. 'Abderrahman a dit : "Un homme vint trouver 'Omar-ben-El-Khattâb et lui dit : "Je suis en état d'impureté et je ne trouve pas d'eau." Alors 'Ammâr-ben-Yâsir dit à 'Omar-ben-El-Khattâb : "Te souviens-tu qu'un jour nous étions en voyage tous deux. Toi tu ne fis pas la prière, mais, quant à moi, je me roulai dans le sable et priai. Quand je racontai la chose au Prophète, celui-ci me dit : "Il te suffisait de faire ainsi." Et, ce disant, le Prophète frappa le sol avec ses mains, souffla dessus et se frotta ensuite la figure et les mains. CHAPITRE V. 1. D'après 'Abderrahman quand 'Ammar eut dit cela, Cho'ba frappa le sol avec ses mains, puis les approcha de sa bouche (pour souffler dessus), puis il se frotta le visage et les deux mains. Selon 'Abderrahman, 'Ammâr a dit : "Le sable fin pur forme ablution pour le musulman et fait office d'eau." 2. 'Abderrahman était témoin lorsque 'Ammar dit à 'Omar : "Nous étions dans un détachement et nous étions en état d'impureté, etc..." et il se servit des mots : "Il cracha (ou plus exactement il souffla en envoyant de petites gouttelettes de salive) dans ses mains" (au lieu de : "il souffla"). 3. D'après 'Abderrahman, 'Ammar dit à 'Omar : "Je me suis roulé dans la poussière et ensuite je suis allé trouver le Prophète qui me dit : "Il suffisait du visage et des deux mains." 4. 'Abderrahman a dit : "J'étais présent quand 'Ammar dit à 'Omar...(Le reste du HAdiths sans changement). 5. Suivant 'Abderrahman, 'Ammar dit : "Le Prophète frappa le sol de sa main et s'en frotta le visage et les deux paumes des mains." CHAPITRE VI. Le sable pur fin sert d'ablution au musulman et remplace l'eau. -- Al-Hasan a dit : "La lustration pulvérale suffit tant qu'il n'est pas survenu d'impureté accidentelles" ; et Ibn 'Abbâs dirigea la prière après une lustration pulvérale. -- Yahya-ben-Sa'îd a dit : "Il n'y a aucun inconvénient à faire la prière dans une sabkha (Bas-fonds avec efflorescence de sel.) et à se servir de sa poussière pour faire la lustration pulvérale." 1. 'Imrân a dit : "Nous étions partis en expédition avec le Prophète et avions voyagé de nuit. Quand la fin de la nuit arriva nous
dormîmes d'un sommeil le plus agréable possible pour un voyageur et nous ne fûmes réveillés que par l'ardeur du soleil. Les
premiers qui se réveillèrent furent un tel, un tel, un tel "Lorsque 'Omar, qui était un homme énergique, fut réveillé et qu'il vit ce qui venait d'arriver (ils avaient laissé passer l'heure de
la prière du matin sans la faire) aux fidèles, il fit le tekbîr en élevant fortement la voix. Il ne cessa de répéter le tekbîr en for○t
toujours sa voix, jusqu'à ce que le bruit de sa voix réveillât le Prophète. Aussitôt qu'il fut éveillé on vint se plaindre à lui de ce qui
venait de se passer : "Il n'y a pas de mal "Lorsque la prière fut terminée on s'aper qu'un des fidèles était resté à l'écart et n'avait pas prié. "Ô un tel, dit le Prophète,
qu'est-ce qui t'a empêché de faire la prière avec les autres ? "Comme le Prophète poursuivait sa route, les fidèles se plaignirent de la soif. Il descendit alors de sa monture et appela un tel
de son chameau", dit le Prophète. Puis il fit apporter un vase et y versa l'eau des deux outres "La femme, debout, regardait ce qu'on faisait de son eau. eh bien ! j'en jure par Dieu, quand on cessa de prendre de l'eau, il
nous sembla que les deux outres étaient encore plus pleines qu'elles ne l'étaient avant qu'on y puisât. Le Prophète dit alors aux
fidèles de faire une quête en faveur de cette femme. On réunit des dattes, de la farine et du sawîq, au point de lui constituer un
repas ; on pla¢le tout dans une pièce d'étoffe ; on le chargea sur le chameau de cette femme et on disposa le paquet devant
elle. "Tu vois, lui dit alors le Prophète, que nous n'avons en rien diminué la quantité de ton eau et que c'est Dieu qui nous a
abreuvés." La femme retourna dans sa famille et, comme elle avait tardé à venir, on lui dit : "Qu'est-ce qui t(a donc retenue, ô
une telle ? s, ici ou ailleurs." Alors avec ses deux doigts, le médium et l'index, qu'elle éleva vers le ciel, elle sembla dire : le ciel et la terre, ou : certes, il est bien en vérité l'Envoyé de Dieu. "Par la suite, les musulmans, faisant des incursions contre les polythéistes de son voisinage, épargnaient toujours le groupe familial dont cette femme faisait partie. Un jour elle dit à ses gens : "Je vois que ces gens-là vous épargnent de propos délibéré, voulez-vous être musulmans ?" Ils acceptèrent sa proposition et entrèrent dans l'islamisme." El-Bokhâri dit que Saba'a (d'où vient sabéen) est un verbe qui signifie passer d'une religion à une autre. CHAPITRE VII. 1. D'après Abou-Wâïl, Abou-Mousa dit à 'Abdallah-ben-Mas'oud : "Celui qui ne trouve pas d'eau, ne fait donc pas la prière ? 2. D'après Al-A'mach, Chaqîq-ben-Salama a dit : "J'étais auprès de 'Abdallah et de Abou-Mousa, quand celuic-i lui dit : "Que
penses-tu, ô Abou-'Abderrahman, que doive faire celui qui étant en état d'impureté ne trouve pas d'eau ? "Comme, ajoute Al-A'mach, je disais à Chaqîq : "'Abdallah avait tout simplement de la répugnance pour la lustration pulvérale.
CHAPITRE VIII. 1. D'après Al-A'mach, Chaqîq a dit : "J'étais assis avec 'Abdallah et Abou-Mousa-El-Ach'ari. Ce dernier dit à 'Abdallah : "Si un
homme en état d'impureté ne trouvait pas d'eau durant un mois, ne devrait-il pas faire la lustration pulvérale et prier ensuite ?
S'adressant à Chaqîq, Al-A'mach lui dit : "Alors vous réprouvez que, dans ce cas l'on agisse ainsi. Abou-Mousa reprit : "N'as-tu pas entendu ce que 'Ammâr a dit à 'Omar-ben-El-Khattâb : "L'Envoyé de Dieu m'avait expédié en
mission pour une affaire. Comme j'étais en état d'impureté et que je ne trouvais pas d'eau, je me roulai dans le sable à la fa○
dont se roule un âne. Lorsque je racontai la chose au Prophète il me dit : "Il aurait suffi de faire ceci." Et, ce disant, il frappa la
paume de sa main une seule fois sur le sol, puis il la secoua et passa la paume de sa main gauche sur le dos de la main droite
Chaqîq a dit : "J'étais avec 'Abdallah et Abou-Mousa. Ce dernier dit : "N'as-tu pas entendu la parole de 'Ammâr à 'Omar : Certes, l'Envoyé de Dieu nous avait envoyé en mission toi et moi. Comme j'étais en état d'impureté, je me roulai dans le sable. Puis nous allâmes retrouver l'Envoyé de Dieu et lui racontâmes la chose. Or, le Prophète me répondit : "Il te suffisait de faire ceci." Et, ce disant, il frotta son visage et les paumes de ses deux mains une seule fois." CHAPITRE IX. 1. 'Imrân-ben-Hosaïn-El-Khozâ'i, rapporte que l'Envoyé de Dieu, voyant un homme se tenir à l'écart et ne pas faire la prière avec
les autres, lui dit : "Ô un tel, qu'est-ce qui t'empêche de prier avec les autres ? |
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